Laure Adler contre les « hommes blancs », une nouvelle version des Précieuses ridicules ?
Laure Adler est une figure emblématique de la gauche bobo. Journaliste, tête pensante de la culture BCBG issue d'une bonne famille. Comme beaucoup d'ex-soixantuitards et rebelles de circonstances, elle a grandi dans l'Afrique coloniale avec des parents aisés qui profitaient des richesses locales. Une BHL féminine, féministe, anti-raciste et hostile au "suprémacisme blanc" que sa famille a pourtant longtemps pratiqué. Comme toujours, c'est le petit peuple qui doit être réeduqué pour "s'ouvrir aux autres cultures" que les Adler ont pourtant fui après la décolonisation de l'Afrique.
Le vécu et les influences familiales forgent les individus. A défaut d'écouter Thomas Sankara ("ceux qui exploitent l'Afrique sont aussi ceux qui exploitent l'Europe"), Laure Adler préfère l'angle ethnique pour s'attaquer aux injustices. A l'occasion d'une émission de télévision, confrontée à l'écrivain Franz-Olivier Giesbert (homme de "droite"), elle s'est laissée aller à ses préjugés, ses raccourcis et son étroitesse d'esprit digne des greluches de la pièce de Molière ("Les précieuses ridicules", voire "les femmes savantes").
Pour résumer, Giesbert le marseillais se plaint de ne plus entendre parler le français dans certaines rues de sa cité. On y parle arabe (ou kabyle ?), une langue qu'il ne comprend pas. Il s'en étonne, regrette cet abandon de la langue française. Adler le reprend, le qualifie d'homme blanc raciste et intolérant : un classique chez les moralisateurs du PS, écolos et autres gogos pour qui le monde se divise en deux catégories, les "blancs" et les "autres". Démonstration :
Dans une logique davantage inspirée de Clint Eastwood dans le bon, la brute et le truand que des grands penseurs dont elle était censée faire la critique sur France-culture, elle considère qu'il y a les bons d'un côté (ceux qui n'ont plus d'identité) et les méchants de l'autre (ceux qui en ont une, millénaire, et qui entendent la sauvegarder). Caricaturale et même... inculte, Laure Adler a fait l'étalage de poncifs qui font des français fuyant les banlieues des racistes qui refusent le mode de vie des "autres" (langue étrangère incompréhensible, hostilité des arrivants, incivilités, trafics, etc.). Giesbert et ceux qui se plaignent du communautarisme seraient des béotiens, des ignares, des renfermés. Pourtant, elle ne vit pas dans un quartier populaire (à priori), n'est pas concernée directement par la question des droits des femmes dans son quartier où elles sont respectées, ni par les trafics de drogue et les voitures brûlées, qui d'ailleurs ne sont pas l'exclusivité des endroits où résident des nord-africains, la question n'est pas là.
Il est aisé de répondre à cette comtesse de gauche sur ses théories :
1- Si elle n'aime pas les "hommes blancs", libre à elle d'émigrer dans un pays d'hommes de couleur.
2- Les arabes (ainsi que les kabyles et les berbères, parfois d'origine romaine) sont aussi des "hommes blancs". L'ennui dans la pratique de leur langue en France, c'est qu'elle n'est pas enseignée dans le cadre scolaire en LVA, donc non comprise par les non-arabes. Le problème est le même pour les chinois et les turcs. Dans une société où chacun respecte l'autre, la courtoisie est de pratiquer la langue commune, celle de Molière en l'occurence. La question des "races" est donc hors-sujet.
3- Tous les maghrébins ne parlent pas arabe chez nous, et l'écrasante majorité des résidants en France pratiquent notre langue, par ailleurs officielle dans de nombreux pays "d'hommes de couleur". Giesbert a le droit de sentir seul quans il marche dans une rue locale où les riverains pratiquent d'autres langages et d'autres coutûmes. J'ai personnellement connu la même sensation dans certains secteurs de Seine St Denis, et il ne s'agit pas de préjugés ou de sentiment, mais de certitude : il y a des gens qui refusent de s'intégrer à la culture européenne.
Nous pouvons citer la réponse de la journaliste Abnousse Shalmani à sa consoeur, qui reprend la même analyse :
Laure Adler n'est qu'une hypocrite donneuse de leçon de savoir-vivre qu'elle n'a qu'à s'appliquer pour elle-même. Qui s'étonnera des pitoyables sondages des candidats écolos-PS à la présidentielle dont celui de son clône Anne Hidalgo ? Déconnectés des réalités, du bon-sens, hostiles à leur propre culture d'origine, en révolte contre leur milieu social depuis leur jeunesse mais vivants dans le même confort, hostiles à notre histoire et au christianisme, les derniers représentants de la gauche bobo sombrent dans le ridicule par leur décalage et leur déni des réalités. Plutôt que de cornaquer nos impôts qui financent les TV et les radios publiques, Laure Adler pourrait retourner en Guinée pour s'y rendre utile avec sa fortune et y construire des écoles, des puits d'eau potable et des hôpitaux : voilà qui serait utile et militant envers les populations pauvres d'Afrique. Entre jouer les moralisatrices et agir concrètement au service des autres, il y a deux logiques non conciliables.