lundi 9 janvier 2006 - par Michel Monette

Le Canada peut faire mieux

Il se trouve que dans cette partie du monde où je vis, nous sommes au beau milieu d’une campagne électorale. De tous les sujets jusqu’ici occultés, de cette élection fédérale qui s’étire comme un train de marchandise allongeant sa monotonie dans la vallée du Saint-Laurent, celui de la place et du rôle du Canada dans l’amélioration du sort de l’humanité est celui qui me désole le plus.

Certes, il y a bien eu, peu avant le déclenchement des élections, la déception de Bono envers le Premier ministre canadien, qui refuse d’augmenter l’aide canadienne au tiers monde, mais cela n’a pas davantage fait lever le sujet dans l’opinion publique qu’une pierre tentant de s’arracher à l’attraction terrestre. Triste, vraiment triste.

L’histoire se répète. L’Association québécoise des organismes de coopération internationale déplorait que l’avenir de l’aide internationale canadienne soit un enjeu absent de la campagne électorale... en juin 2004.

Qu’est-ce que le Canada va faire, concrètement, pour respecter son engagement « à poursuivre les objectifs de développement du millénaire de l’ONU, qui portent sur la réduction de la pauvreté, de la faim, de l’analphabétisme, de la discrimination à l’égard des femmes et de la dégradation de l’environnement d’ici 2015 » ?

Que fait et que fera le Canada au sein de l’Organisation mondiale du commerce, pour que les relations commerciales entre pays riches et pays pauvres deviennent équitables ?

Quelles sont, et quelles seront, les véritables priorités du Canada dans les années à venir, celles du milieu des affaires canadiens ou celles des organisations internationales qui tentent de corriger les graves problèmes de santé, d’éducation, d’infrastructures, pour ne nommer que ceux-ci, que vivent les pays pauvres ?

Les deux partis politiques - le parti libéral et le parti conservateur - qui peuvent prétendre au pouvoir n’ont rien de véritablement novateur et efficace à proposer.

Autant les gouvernements libéraux que les conservateurs ont coupé considérablement les budgets de l’aide internationale dans un passé récent. Les libéraux ont certes renversé la vapeur sous le gouvernement de Paul Martin, il n’auront fait que remplacer un escargot par une tortue.

Nous sommes un pays riche qui peut faire beaucoup mieux pour aider à abolir la pauvreté autour de nous et dans le monde.

Make poverty history/Abolissons la pauvreté lance un appel en ce sens sur son site :

    Nous invitons tous les candidats de tous les partis à promettre d’abolir la pauvreté.
  • Demandez aux candidats qui se présentent dans votre circonscription de s’engager à soutenir la campagne "Abolissons la pauvreté".
  • Accroître et optimiser l’aide : élaborer une stratégie qui permette d’atteindre l’objectif d’aide de 0,7 % du revenu national brut d’ici à 2015, accepté par consensus mondial. Adopter une loi faisant de l’élimination de la pauvreté la finalité de l’aide internationale du Canada.
  • Éliminer la pauvreté des enfants au Canada : augmenter la prestation fiscale canadienne pour enfants pour l’élever à 4 900 $ par enfant, et faire en sorte que tous les enfants de familles à faible revenu reçoivent l’indemnité intégrale de ce programme.
  • Annuler la dette : annuler, sans conditions, la totalité de la dette des pays les plus pauvres.
  • Rendre le commerce équitable : accepter que le Canada n’appuie un accord commercial mondial que si celui-ci favorise l’abolition de la pauvreté.
Le Canada ne peut pas tourner le dos au monde en développement. Au lieu de promettre des milliards pour améliorer les forces armées canadiennes, Martin et Harper (le chef du parti libéral et celui du parti conservateur) feraient mieux de mettre l’argent des contribuables là où il sera vraiment utile à l’humanité.

Vous suivez les élections canadiennes ? Allez faire un tour sur prise deux - blogue électoral.



13 réactions


  • Scipion (---.---.100.161) 9 janvier 2006 18:35

    Qu’on le veuille ou non, l’assistance au tiers monde n’est pas un thème porteur sur le plan électoral.

    Ce serait même plutôt un repoussoir.

    En Europe, les partis ne prennent pas d’engagements qui sont susceptibles de leur faire perdre des voix.

    Maintenant, j’ai l’impression qu’au Canada, c’est pareil.


  • Lise Tremblay (---.---.85.231) 12 janvier 2006 01:53

    Soyons sérieux ! Depuis la fin de la deuxième Guerre mondiale, des trillions de dollars ont été littéralement gaspillés en aide internationale. Aujourd’hui vous demandez davantage d’argent ? Dite moi est-ce une facon de se donner bonne conscience au son des violons ?

    Tout comme les programmes de redistribution de la richesse ont l’intérieur d’un pays, l’aide internationale ne contribue en rien à lutter contre la pauvreté, mais permet au contraire de bourrer les poches d’une fournée de bureaucrate et de parasites qui s’approprient ces fonds.

    Nos gouvernements sont incapables de gérer ici même, un système scolaire ou un système de santé efficace. Et pourtant, l’Agence Canadienne du développement internationale finance des dizaines de projets pour développer l’éducation et la santé dans les pays pauvres. Pauvres enfants ! :(

    Ce sont Bien sur d’abord et avant tout nos politiciens eux-mêmes qui retirent des bénéfices de ces programmes, en termes de prestige, de léchage de bottes par les Businessmen parasitiques, de clientélisme électoralement rentable chez les Do-gooders des ONG, de petits voyages aux frais de la reine pour aller jouer au sauveur dans les républiques de banane. Toutes ces initiatives ne sont que l’admission de la faillite totale des 50 dernières années de programmes d’aide. L’appareillage politico-bureaucratique en place confirme l’échec des programmes passés, mais ne nous invite pas moins à lui renouveler notre confiance, étant entendu que, la prochaine fois, grâce aux nouvelles stratégies et aux nouvelles injections de fonds publics, ça va marcher. Voilà un beau somnifère à donner à la population ! Il est toujours pour facile d’utiliser les sentiments, que la raison n’est-ce pas ?

    Les pays pauvres ne sont pas pauvres par la faute de la richesse des riches. La pauvreté et la faim n’ont rien à voir avec la redistribution du revenu mondial. Elles découlent l’une et l’autre de l’ineptie et de la malice des gouvernements en place.Par la faute des gouvernements locaux, l’aide suscite la dépendance généralisée ; elle aboutit en bonne partie dans les comptes suisses des despotes locaux et camoufle le protectionnisme des pays donateurs qui imposent souvent l’affectation de cette aide à l’achat par les bénéficiaires de biens et services en provenance des pays donateur. C’est en fait une sorte de subventions aux compagnies qui vendront des biens et services dans les pays.

    Non seulement il faut arrêter l’aide international du Canada, mais il faut se poser de sérieuse question. Ceux qui veulent donner aux pauvres du Tiers-Monde et croient que cela peut faire une différence peuvent le faire en contribuant aux oeuvres des multiples organismes de charité qui se spécialisent dans ce domaine.

    Il faut combattre la pauvreté en démocratisant la création de la richesse. La Pauvreté ne se guérit pas de l’extérieur, en partageant la richesse. La guérison doit procéder de l’intérieur vers l’extérieur plutôt que l’inverse. L’essentiel demeure la décision de se prendre en charge, la responsabilisation et l’engagement individuel, l’action endogène. L’histoire enseigne que les remèdes les plus surs contre la pauvreté viennent de l’intérieur. L’aitre étranger, comme la fortune tombée du ciel, s’avère néfaste. Elle peut décourager l’effort et engendre un sentiment paralysant d’incapacité. Ainsi que le dit un proverbe africain : la main qui recroît est toujours sous celle qui donne. Non ce qui compte, c’est le travail, l’économie, l’honnêteté, la patience, la ténacité.

    Les habitants des pays qui jouissent d’une plus grande liberté économique sont bien sûr non seulement plus riches, mais ils sont également mieux nourris, mieux éduqués, mieux soignés, vivent beaucoup plus longtemps, vivent dans un environnement moins pollué et jouissent de tout le confort et les prodiges de la civilisation moderne.


    • (---.---.183.41) 12 janvier 2006 05:33

      Êtes-vous la conseillère du doc Mailloux ?


    • Sylvain Reboul (---.---.123.40) 12 janvier 2006 08:41

      Votre critique est partiellement juste, mais vous oubliez un point essentiel : l’aide aux gouvernements corrompus a aussi une fonction économique : favoriser les puissances poltiques corruptrices et les entreprises qu’elles représentent. donc vous ne pouvez séparer les corrupteurs et les corrompus pour juger de la corruption, pas plus que vous ne pouvez séparer la politique internationale de jeu biaisé de l’économie mondiale.

      En politique comme en économie il ne faut jamais oublier les rapports de forces et ce sont eux qui menacent la libre-concurrence par la corruption et/ou la capture de clientèles. Une entreprise n’a qu’un but : se soustraire à la concurrence pour s’imposer comme monopole. Le libéralisme d’A.Smith n’est pas le mercantilisme.

      Les origines de la pensée libérale


    • Michel Monette 12 janvier 2006 13:30

      « Des trillions de dollars ont été littéralement gaspillés en aide internationale », écrit Lise Tremblay.

      Un trillion, c’est un million de milliards. Cela est gros comme affirmation. L’aide publique au développement se chiffre à environ 70 milliards par année. Même en supposant que le montant de l’aide aurait été 70 milliards chaque année depuis 1945, cela fait tout de même 4200 milliards. Nous sommes loin des « trillions de dollars ». Le pire est que les deux-tiers de cette « aide » n’est pas dépensée dans les pays qui la reçoivent, mais plutôt dans ceux qui la « donne ».

      Je lisais récemment que la guerre d’Irak de Bush fils pourrait coûter entre 700 milliards (chiffre très conservateur) et 2000 milliards de dollars (chiffre avancé récemment par Joseph Stiglitz). Et on ne parle pas ici de la guerre du Vietnam, non plus que de toutes les autres guerres depuis 1945.


  • Lise Tremblay (---.---.16.78) 12 janvier 2006 14:04

    Une entreprise qui cumule des déficits, fraude les actionnaires ne pourra rester bien longtemps en place au risque de se faire doubler par la concurrence.

    Prenons l’exemple de la faillite d’Enron Personne n’a jamais prétendu que le capitalisme pourrait empêcher ce genre de désastre de survenir. On ne change pas la nature humaine, et il y aura toujours des fraudeurs. Ce que fait le capitalisme toutefois, c’est qu’en protégeant les droits de propriété, en forçant tout le monde à être responsable et à voir à ses propres intérêts, il rend beaucoup plus difficiles et improbables les malversations à grande échelle. Lorsque qu’elles se produisent tout de même, elles finissent par être rapidement découvertes et le château de cartes s’effondre aussitôt. Voilà la vertu du capitalisme.

    Au contraire, les États gaspillent, chaque jour, une partie de plus en plus grosse de la richesse produite par nous tous. Chaque jour, des parasites étatiques s’enrichissent à nos dépens. Chaque jour, des ministres des Finances et leurs sous-fifres inventent des manoeuvres comptables douteuses pour cacher une partie des déficits qu’ils accumulent. Les magouilles des hommes de l’État peuvent se perpétuer parce qu’ils ont la coercition et la « loi » de leur côté et peuvent donc continuer à nous voler légalement.

    Les montants en jeu sont quant à eux infiniment supérieurs à tous les Enron de la terre - les dépenses publiques comptent en effet pour près de la moitié de toute l’économie au Canada et dans la plupart des pays développés. Ce cas n’en est bien sûr qu’un parmi bien d’autres. Qu’on pense aux multiples sociétés d’État, au Québec, au Canada, en France ou ailleurs, dont les pratiques comptables sont douteuses, qui engouffrent des milliards en pure perte dans des projets qui n’ont aucune logique économique.

    Qu’on pense aux « trous » budgétaires, comme le milliard disparu sans laisser de trace à Développement des ressources humaines Canada l’an dernier, ou encore ceux, récurrents, dans la santé, dans l’éducation, dans à peu près tous les départements de l’État. Que se passe-t-il dans ces cas ? Les actions en bourse de ces ministères et organismes chutent-elles ? Traîne-t-on les responsables devant les tribunaux ? Accuse-t-on l’étatisme d’être en faillite ?

    Ensuite je suis d’accord que le jeu de la libre concurrence n’est pas juste sur la scène internationale et les pays du nord ont une grande part de responsabilité avec toutes les mesures protectionnistes qu’ils adoptent ! Il suffit de penser aux subventions des États-Unis à l’industrie agricole.

    Finalement, vous ne me verrez jamais endosser les dépenses dans le domaine militaire ! Je suis entierement d’accord avec Monsieur Monette.


    • Michel Monette 13 janvier 2006 00:41

      - « en protégeant les droits de propriété, en forçant tout le monde à être responsable et à voir à ses propres intérêts. » Les droits de propriété ne sont pas protégés par le capitalisme, mais par les lois. Quant à la « responsabilité », c’est un concept qui entre en contradiction avec le risque, fondement de la réussite en affaires, non ?

      - « La richesse produite par nous tous » comprend aussi la richesse produite par le secteur public, les dépenses des administrations publiques étant des revenus pour le privé et les salaires des fonctionnaires étant aussi des revenus pour le privé.

      - « Les dépenses publiques représentent la moitié de l’économie canadienne » : les données tout ce qu’il y a de plus fiables (Industrie Canada) indiquent que c’est plutôt 20% environ.

      - « Pratiques comptables douteuses » ? Vous savez des choses qu’ignorent les vérificateurs généraux ?

      - Les infrastructures de transport et autres sont des « milliards en pure perte » ?

      - À propos de l’incapacité des gestionnaires des administrations publiques de dépenser avec escient les fonds publics, je n’ai malheureusement pas de données sur les « trous budgétaires » dans le privé. Il est vrai qu’une entreprise privée « mal gérée » disparaît, mais alors les pertes en salaires et en factures et autres dettes non payées sont plus acceptables que les erreurs qui peuvent se produire dans le public ?

      Curieusement, on parle de Norbourg (un scandale financier dans le privé au Québec) au moment où j’écris ces lignes.


    • Lise Tremblay (---.---.60.243) 13 janvier 2006 09:17

      1 - Le droit à la propriété n’est pas même reconnu officiellement au Canada.

      2. Pratique comptable douteuse ? - Le pouvoir de l’État d’accroître ses interventions n’a de contrainte effective que notre capacité de payer et de supporter les contrôles. Il se sert de l’argent des contribuables comme si cet argent n’avait aucun goût.

      Quand l’État dit créer des emplois, c’est après les avoir détruits. C’est ce que les politiciens ne disent pas quand ils coupent des rubans. Les ministres des Finances jouent avec les milliards de dollars comme s’ils étaient les seuls a pouvoir décidé, mieux que nous de leur usage. Or, leurs décisions ne sont qu’une suite de gaspillage éhonté dont les vérificateurs ne montrent que la pointe de l’iceberg. Vous pensez que nous avons toute la vérité ? Allons donc !

      Quand il choisissent pour nous, c’est en nous enlevant la possibilité de choisir. Les politiciens arbitrent les demandes des divers groupes d’intérêts en y répondant dans un sens qui maximise les votes en leur faveur aux prochaines élections. L’actualité abonde d’exemples d’un usage des fonds publics à des fins politiques, ou la décision ne pouvait être que politique et non économique.

      3. Ls dépenses publiques ? Les dépenses de l’État depuis le milieu des années 20 jusqu’a la fin des années 90 a doublé même quadruplé. (Statistique Canada) rien de surprenant ! Nationalisation d’industries, développement de toute sorte de programmes, intervention dans l’économie, création de société publique et parapubliques, croissance de la fonction publique, etc. Sans oublier les agents gouvernementaux de toute sorte.

      Aujourd’hui il est même difficile de faire le décompte de toutes ses succursales bureaucratiques tellement les tentacules de l’État s’étendent dans divers secteurs et sous diverses formes. Juste à songer à l’administration de la ville de Montréal, incapable de remplir les nids de poule dans les rues ! Par contre, elle a les moyens de créer des dizaines de comités, de sous-comités, et des services, toujours aussi inefficaces.

      Des exemples de gaspillage de fond publics ? L’ex ministre Pauline Marois qui dépense 403,000$ pour rénover son bureau du Québec, avec une chambre de bain avec toilette silencieuse. Bernard Landry n’a t’-il pas offert 360 millions au constructeur automobile Général Motors pour l’aider a rénover son usine de Boisbriand Pour des raisons historiques et économiques, presque toute l’industrie automobile canadienne est concentrée dans le sud de l’Ontario. Les gouvernements du Québec successifs n’ont jamais accepté cette réalité et ont une fixation sur ce qu’ils considèrent une « injustice » du fédéralisme. Dans les années 1980, Québec et Ottawa avaient déjà accordé un prêt sans intérêt pour 30 ans de 110 millions $ à GM, ce qui se traduit par un don estimé de 90 millions $ durant cette période. Les gouvernements ont aussi engouffré des millions dans l’usine de Hyundai de Bromont, qui a malgré tout fermé ses portes après quelques années. Même chose pour l’usine de camions Kenworth. Mettre les usines sur des respirateurs artificiels aux frais des contribuables est une passion de l’État.

      5. Curieusement. le coupable dans Norbourg lui aura des comptes en rendre devant la loi. Est-ce le cas des bureaucrates impliqué dans le scandale des commandites au Canada ? Est-il possible de poursuivre le gouvernement canadien en justice, pour fraude fiscale et mauvaise gestion de l’argent des contribuables ? Est-il possible de mettre le gouvernement en faillite ? Non même que celui-ci pourra continuer a cumuler des déficits sur des années, négliger les services aux citoyens tout en allant puiser toujours davantage d’argent dans leurs poches en multipliant les belles promesses.

      Une entreprise ne peut pas se permettre de faire une panoplie d’erreurs et négliger ses clients sur une trop longue période. Lorsqu’elle manque à sa tache, elle disparaît pour céder la place à une autre qui fera mieux les choses. C’est cela être efficace. Dans un tel contexte, un État corrompu comme ceux qui sévissent aujourd’hui s’effondrerait complètement, aussi rapidement qu’Enron s’est effondré. Et vous me demandez ce qui est plus acceptable ?


  • Lise Tremblay (---.---.212.171) 12 janvier 2006 17:17

    Pour revenir sur le fond de votre article ! Je pense que bon nombre de personnes souhaitent se donner bonne conscience en exigent du gouvernement une plus grosse enveloppe pour les pays en développement. On utilise des images-chocs pour faire en sorte que les gens acceptent ce genre de dépense sans connaître le fond de l’histoire. Vous n’aimez pas savoir où va votre argent ?

    Prenons la Tanzanie qui a reçu des millions en aide internationale entre 1980 et 1992 et le pays est toujours aussi pauvre et dans la misère économique. Hélas, le cas de la Tanzanie n’est pas unique. Depuis 1996, 70 pays pauvres étaient dans une situation pire que l’année 1980. Tous avaient reçu de généreuses subventions en assistance. Songer a toute la corruption de l’aide pour la Russie et la Bosnie. Des milliards de dollars ont complètement disparu sans laisser de trace.

    Aujourd’hui en Afrique entre 1960 et 1997 plus d’argent a été dépensé en aide internationale que quatre projets Marshall réunis. Au lieu de favoriser le développement l’aide créer la dépendance.

    Les fonds de l’ouest peuvent aider un pays pauvre seulement si celui-ci entreprend des réformes politiques, économiques et institutionnelles. Malheureusement l’engagement pour réformé n’existe même pas ! La démocratisation de l’Afrique est teintée par des politiques partisanes et les coups bas. Huits pays d’Afrique seulement ont la presse libre et indépendante.

    La prochaine enveloppe aura beau être de 50 milliards voir 80 milliards, la situation restera toujours au meme niveau et nous aurons encore cette conversation dans dix ans. Il faut plutot se réveiller et voir que l’aide internationale dans sa forme actuel ne fonctionne pas du tout !


    • Michel Monette 13 janvier 2006 00:56

      Je ne peux que répéter ici ce que j’ai écrit plus haut : les deux-tiers de l’« aide » n’est pas dépensée dans les pays qui la reçoivent, mais plutôt dans ceux qui la « donne ». Un exemple d’aberration : l’aide alimentaire. On oblige le pays où sévit une famine à accepter les « dons » en denrées alimentaires, plutôt qu’en espèces qui permettraient aux agriculteurs des régions non touchées par la sécheresse (ou à ceux des pays voisins) de vendre leurs productions pour soulager la famine et en prime, les prix baissent parce que les producteurs agricoles locaux ne peuvent évidemment pas concurrencer l’aide alimentaire. Ce n’est pas parce que l’aide est mal dépensée qu’il faut l’abolir.

      Le plan Marshall est justement un bon exemple de fonds publics bien dépensés qui ont un effet levier positif sur l’économie. Il faut s’en inspirer.


    • Sylvain Reboul (---.---.188.188) 13 janvier 2006 13:54

      En admettant que votre position anti-étatique de principe est nécessaire à la promotion de la liberté individuelle, il faudrait vous demander si ces dépenses publiques ne sont pas nécessaires au capitalisme pour optimiser les profits : ex ; les dépenses de santé assumées par la Sécurité Sociale en France (et ailleurs) ou d’éducation publique sont indispensable à l’industrie paharmaceutique et à l’édition, sans parler de l’informatique ; Quant au complexe militaro-industriel , vous savez le poids décisif dans l’économie (et la recherche) nord-américaine qu’il représente

      Ce qsue vous appellez du gaspillage n’est peut-être que la nécessaire condition de l’intervention croissante de l’état dans les pays capitalistes développés : plus l’économie est complexe et structurée en grandes usines à gaz au pourvoir exorbitant plus sa régulation macro-économique et sociale est prégnante.

      Au fond votre modèle « libertarien », qui a ses lettres anarchistes de noblesse, suppose une économie de petit proriétaires indépendants en concurrence permanente entre eux et non pas les mastotondes très hiérarchisés actuels, voir despotiques, plus ou moins monopolistes qui gère la finance des petits porteurs sans aucun contrôle possible de leur part, sinon par la médiation de l’état démocratique et donc social comme seul contre-pouvoir plus ou moins complice.

      Mais encore faudrait-il un état fort et des citoyens vertueux pour faire que cette égalisation dans l’exercice du droit de propriété soit autre chose qu’un leurre. Relisez Rousseau, j’ai toujours pensé que les libertariens étaient des rouseauistes inconséquents et surtout aveugles au modèle capitaliste anti-libéral qui s’impose aujourd’hui en le confondant paradoxalement avec l’idéal anarchiste qui est fondamentalement le leur.

      Allez en core un effort si vous voulez être révolutionnaire ! (Ce que je ne suis pas au contraire de vous)

      Les origines de la pensée libérale

      L’argent et le libéralisme


    • Lise Tremblay (---.---.213.14) 13 janvier 2006 15:08

      Tiens donc, Rousseau voila qui est intéressant ! :)

      Parlons-en oui ! Il y a une phrase que j’aime bien dans son ouvrage.

      Contrat social : Or le citoyen n’est plus juge du péril auquel la loi veut qu’il s’expose, et quand le Prince lui a dit : Il est expédient à l’État que tu meures, il doit mourir ; puisque ce n’est qu’à cette condition qu’il a vécu en sûreté jusqu’alors, et que sa vie n’est plus un bienfait de la nature, mais un don conditionnel de l’État.

      Si l’individu doit tout a l’Etat, celui-ci peut tout exiger de lui. Ce que l’Etat a donné - c’est-a-dire tout, il peut le reprendre.

      Il est urgent de rabaisser le caquet de l’Etat. Pour être défendable l’Etat ne serait être qu’une agence de protection des droits individues, un serviteur aussi modeste et effacé que possible. Or, malgré la propagande des biens pensant, l’Etat ne cesse de croiture. Et voila que par dessus, le marché les bureaucrates se servent de l’argent qu’ils nous ont deja extorqué pour nous persuader de ne pas résiter a l’intensification du racket et pour nous servir une morale de midinette (Voir scandale des commandites au Canada).

      Au contraire du libéralisme, l’étatisme repose sur la soumission de l’individu aux règles de droit public. Ce qui n’est précisément tolérable qu’à la condition d’en appeler à la vertu, la compréhension, la tempérance, l’intelligence - voire la pitié... - des fonctionnaires et des gouvernants ; en effet, si le marché concurrentiel autorise l’individu à rompre tout lien de coopération avec les entrepreneurs malveillants ou incapables, l’administration publique est, elle, maladivement jalouse des relations qu’elle entretient avec le « citoyen »

      Un autre problème se situe d’abord au niveau du principe de réparation : quand une entreprise commercialise un produit défectueux, elle le retire vite du marché, à ses propres frais, et indemnise, en général grassement, les victimes. Il faut généralement une pression médiatique ou une opiniâtreté judiciaire considérables pour qu’une administration reconnaisse une erreur, puisque son statut met la fonction publique à l’abri de toute contrainte de pénitence. Et lorsqu’elle le fait, c’est pour la réparer (souvent chichement) grâce à l’argent du contribuable et n’en tirer aucune conséquence institutionnelle autre que la sanction éventuelle de tel ou tel agent fautif (sanction prenant souvent la forme d’une promotion.). Quant aux victimes, en tant que contribuables, elles sont invitées à participer à leur propre indemnisation. Pire : si l’administration a commis une erreur, nous explique tel ou tel syndicat clairvoyant, c’est qu’elle manque de moyens.

      En sus, les individus ne font affaire avec les entreprises commerciales qu’à leur propre initiative, tandis qu’ils subissent l’intrusion des administrations de contrôle dans leurs affaires personnelles. Cette intrusion se fait au nom de l’intérêt général - entendez l’intérêt de l’État - lui-même exprimé au travers de la loi, conçue, votée et promulguée par l’appareil d’État.


  • Lise Tremblay (---.---.60.243) 13 janvier 2006 07:48

    Vous dites ce n’est pas parce que l’aide est mal distribuée, qu’il faut l’abolir ? Mais jusqu’ou vous êtes prêt a aller pour jeter de l’argent pas les fenêtres ? L’argent des autres évidemment, celle des contribuables canadiens.

    Bien sur si vous voulez dépenser votre propre argent dans toutes sortes de programmes d’aide, libre à vous ! Mais pour le moment, nous venons chercher par la force de loi de l’argent dans les poches des gens sans savoir où celle-ci est investie.

    Dire que l’argent est mal distribué, mais que le programme est bon ressemble aux discours des politiciens. Donc en suivant votre logique il faut continuer à gaspiller, mais on endort la population au somnifère en augmentant la taille des chèques. J’ai du mal à comprendre.

    C’est bien beau avoir le coeur sa main, mais faut-il encore être réaliste !


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