lundi 21 août 2006 - par Patrick Adam

Le droit international existe : je l’ai rencontré

Et nous voilà reparti pour un tour de Grand Huit dans le tourbillon du je sais tout je vois tout mais personne ne veut jamais m’écouter c’est pas juste. Le droit international n’existerait pas ? Faux, il existe bel et bien. C’est la communauté internationale qui n’existe pas. Même constat pour l’Europe qui croûle sous les règlementations les plus diverses, sans parvenir à créer de réelle communauté d’intérêts et moins encore de véritable identité européenne.

Bon, une fois qu’on a fait le constat, qu’est-ce qu’on fait ? A quoi sert cette naïveté contestatrice qui empêche une vraie conscience politique de fonctionner efficacement. Au lieu de toujours taper sur les institutions, apprenons à les respecter et à les fortifier. Faisons les vivre. Les Romains dénigraient leur empire : ils ont eu la visite prolongée des Barbares qui, eux, en avaient rudement envie. Le débat politique n’a rien à gagner à faire régner un terrorisme de l’indignation tout azimut. La communauté internationale n’a pas eu plus de poids pour faire arrêter la guerre qui vient d’ensanglanter une fois encore le Proche Orient qu’elle n’en a eu, depuis trois ans, pour assurer le désarmement du Hezbollah qui l’aurait très certainement prévenue. Prenons-en acte et cherchons l’erreur.

Ce n’est donc pas un problème de droit. C’est la convergence d’intérêts à l’appliquer qui n’existe pas et qui n’est pas près d’exister. Et là aussi, il faudrait arrêter de rêver. La Chine fait-elle du droit international en ce moment ? Non. Elle avance en écrasant tout ce qu’elle trouve sur son passage. Tant à l’extérieur qu’à l’intérieur de sa prison productiviste. A l’extérieur, elle envoie des millions de gens au chômage, et pas seulement en Europe, utilisant la croissance comme arme de destruction massive, sous les applaudissements de tous les ultra-libéraux de la planète. Et à l’intérieur, le constat n’est pas plus réjouissant : aucune liberté de la presse, Internet contrôlé avec l’aval des grands portails américains, aucune liberté syndicale, un développement humain à deux vitesses, aucun respect pour l’environnement, pillages, piratages, contrefaçons, contrats truqués, tout y passe... Sans parler du soutient appuyé à l’Iran et à nombre de dictatures parmi les plus sanglantes, histoire de saper un peu plus les bases de la puissance occidentale. Où est le droit international là-dedans, sans parler du droit national puisqu’il paraît qu’il ne faut pas s’ingérer dans la politique intérieure d’un pays, sauf pour y faire de l’humanitaire (tous frais payés). De toutes façons, que peut-on faire ? Rien... Ou si peu... On attend de voir ce qui va nous tomber un jour, sur la g... D’ailleurs, les Africains commencent déjà à sentir le vent du boulet. Nous, on s’en fout. C’est en Afrique... On leur fera un peu plus de commerce "équitable", si ça peut leur faire plaisir.

Souvenous-nous de ce qui s’est passé au moment de la Première Guerre du Golfe et de la volonté sincère (je laisse aux soupçonneux ataviques le soin de déchirer à pleines dents cette sincérité) de Mitterrand qui voulait voir le droit international appliqué par tous et pour tous, au Koweït. Membre reconnu des Nations Unies, cet Etat venait d’être phagocyté en deux jours par un de ses voisins ; le restaurer dans sa souveraineté devant servir de levier au règlement global du conflit israélo-palestinien. Souvenons-nous de ce qu’il disait, depuis la tribune des Nations Unies, en septembre 1990, en s’adressant à chacun des membres présents, à l’heure d’annoncer à la nation une décision des plus tragiques qu’il eut à prendre dans sa carrière d’homme d’Etat : "Oui, l’heure est venue du règne de la loi internationale, il suffit que vous le décidiez et agissiez en conséquence". Mais qu’en a-t-il été dans la réalité ? Une fois les armes rangées, les Américains n’ont plus songé qu’à se faire rembourser leurs frais de guerre, encaissant au passage un large bonnus (et ils n’ont pas été les seuls). Puis la politique individuelle de chaque état a repris tous ses droits. Jusqu’au prochain conflit.

Alors que va-t-il se passer maintenant au Proche Orient ? Le droit international trouvera-t-il sa place ? Une fois encore rien n’est moins sûr. Même si certaines chancelleries souhaiteraient sincèrement qu’il y soit appliqué, en acceptant même d’en faire payer le prix à leur propre peuple (tant d’un point de vue humain que pécuniaire). Croit-on que tous les acteurs de la région vont vouloir subitement dérouler un tapis rouge à ce droit international qu’ils boycottent depuis des lustres ? La Syrie pourrait être intéressée, sans le dire ouvertement. La Turquie, à son habitude, essaiera de profiter de la situation pour obtenir des compensations du côté de l’Europe et de l’OTAN. L’Iran ? Il faudrait être sot pour le croire.

Que peut-on espérer de mieux ? Qu’Israël se retire au plus tôt d’un Liban où il n’a rien à faire qu’à prendre plus de coups, laissant une FINUL relookée, mais toujours coincée aux entournures, occuper le terrain avec quelques lambeaux de la pseudo armée libanaise. La composition de cette nouvelle "force de la paix" va, elle seule, nous permettre de mesurer une fois encore ce qu’est réellement la communauté internationale. Nasrallah continuera de pratiquer le double langage utilisé abondamment par l’Iran et le Hamas. Désarmera ? Désarmera pas ? On appelle ça la taqiyya et c’est loin de ressembler au "droit international". Tsahal rentrera au pays sous les provocations et les crachats du "parti de Dieu et des Katioucha" et toute la région essaiera de profiter quelque temps du lourd silence qui va retomber sur une région trop meurtrie. Chacun criera victoire. Le Hezbollah continuera sa guerre dans la rue arabe, avec l’appui d’Al Jazeera et d’autres télés satellitaires de la Haine-Info. Israêl continuera la sienne à la Knesset, en vue de préparer de nouvelles élections qui accoucheront une nouvelle fois d’une majorité discordante où se mêleront des forces de centre-droite et de centre-gauche avec des partis religieux intégristes. Le Liban va devoir se reconstruire pour la seconde fois en moins de trente ans. Et, une fois de plus, la reconstruction sera spéctaculaire car le pays est une pépinière de communautés douées d’une extraordinaire vitalité, aiguisée par le goût d’entreprendre depuis des millénaires. L’Europe paiera une bonne partie de l’addition. Les Américains en profiteront pour envoyer leurs ONG évangelico-intégristes. Les dirigeants arabes diront qu’ils sont trop occupés à construire leurs palais et leurs palaces de 5 à 10 étoiles avec terrain de golf à chaque étage et qu’ils n’ont plus d’argent. Cette reconstruction ne plaira pas forcément aux Emirs empétrolés qui se battent depuis longtemps pour empêcher Beyrouth de redevenir la place financière qu’elle a longtemps été pour toute la région, alors, par le biais de certaines institutions financières qu’ils contrôlent, ils tenteront de détourner des fonds...

Alors nous allons regarder les champs de ruines, à la télé. Mais pas longtemps. Les gravats, ça finit toujours par lasser. Les experts des expertises en tous genres feront des comptabilités aussi savantes que macabres. Alexandre Adler sortira du tiroir dans lequel il s’était planqué tout l’été en le prenant pour un bunker. Encore tout poussiéreux, il nous dessinera pour la énième fois la carte du Proche et du Moyen Orient. Puis, dans quelques temps, Israël va sans doute devoir se remettre à compter les coups et les convois d’armements qui ne manqueront pas de passer la frontière syrienne. Et à nouveau, on jugera sur pièces la réaction de la communauté internationale. A parier que tout le monde tournera la tête en disant mektoub...

Nous, nous n’aurons plus que Sarko, Sego, le facho de service, l’inépuisable Arlette et tous les prétendants à la couronne. Moi, pendant ce temps, j’écouterai en boucle la sublime Fairuz continuer de nous chanter Beyrut.

Patrick Adam



47 réactions


  • Hakim I. (---.---.29.83) 21 août 2006 12:04

    Bonjour,

    Du vrai autant que de faux entremêllés. Il est clair que vous avez beaucoup étudié les coutumes et histoires du monde arabe. Seulement, vous mélangez ce trésor de savoir avec toutes les propagandes (de part et d’autres) qui sévissent dans les médias. Je trouve cela dommage.

    Le plus effrayant, c’est que vos voyages et votre culture ne donnent pas l’air de vous avoir rendu plus ouvert d’esprit. Vous semblez plutôt vous en servir comme argumentaire appuyant vos convictions intimes. J’aurai apprécié un minimum de remise en question personnelle de votre part.

    Juste une chose... qu’est-ce qui vous permet de juger de la qualité de la chaine Al Jazeera ? Vous ne parlez même pas l’Arabe...

    Votre texte ressemble plutot à une psychothérapie.

    Ca vous fera 80€ monsieur Adam.

    Cordialement.


  • Kelsaltan (---.---.178.45) 21 août 2006 12:46

    C’est probablement ainsi, à quelques variantes près, que se dérouleront les mois qui vont suivre, et j’aurais vraiment préféré avoir une conviction différente. Tristesse.


    • Aïcha Qandicha (---.---.220.190) 21 août 2006 13:06

      Kelsaltan, vous ne m’avez pas dit comment était « le dessert » ?


  • Aïcha Qandicha (---.---.220.190) 21 août 2006 13:00

    Alors patrick, la montagne a accouché d’une souris, c’est ça le fameux article renversant que tu nous a concocté ??? Enfin, je vaus écouter quant à moi Fayrouz chanter Al-Qods (Jérusalem) et méditer les paroles de cette diva arabe chrétienne qui veut effacer « les traces de pas sauvages » des israéliens n’étant pas assez naïve pour croire que le droit international n’est pas autre chose que la prostitué du Temple américano-sioniste !


  • daniel milan 21 août 2006 13:12

    Alors qu’est-ce qu’il attend pour condamner Israël pour ses crimes de guerre et autres commis au Liban et en Palestine. A moins que ce droit, ne soit que lui d’Israël ?


  • daniel milan (---.---.2.105) 21 août 2006 13:42

    Pour ce qui est des autres, je ne sais pas où il est ! Ca me fait plaisir d’en remettre une couche !


  • Offset (---.---.240.214) 21 août 2006 14:25

    C’est bête ca commencait bien ... Mais la :

    « Tant à l’extérieur qu’à l’intérieur de sa prison productiviste. A l’extérieur, elle envoie des millions de gens au chômage, et pas seulement en Europe, utilisant la croissance comme arme de destruction massive, sous les applaudissements de tous les ultra-libéraux de la planète. »

    Déjà faudrait m’expliquer ce qu’es un ultra-libéral. Parce qu’a part dans les tracts de la LCR, ca ne veut pas dire grand chose. Et un libéral qui soutient un régime dictatorial, ce n’est pas un libéral.

    « Et à l’intérieur, le constat n’est pas plus réjouissant : aucune liberté de la presse, »

    C’est pas complètement faux, mais pas complètement vrai non plus. En effet, les journaux étrangés sont librement trouvables en Chine (depuis quelques années). Juste, certains jours, on ne sait pas pourquoi, mais le New York Times n’est pas arrivé. Faut pas demander pourquoi. Comme CNN qui coupe pendant 1 semaine. Problème avec le satellite surement ;)

    « Internet contrôlé avec l’aval des grands portails américains, »

    Pas seulement. La Chine possède une police de l’internet qui vérifie les forums etc ... et avec la coopération (obligatoire) des FAIs, demande la censure de certaines paroles. Le censure de sites Web en tant que tel n’est pas si développé que l’on peut le croire (que quelques mots clefs qui concernent des faits internes).

    Mais le simple fait qu’il y a cette censure prouve que cet état n’a rien de libéral (ou même d’ultra-libéral)

    « aucune liberté syndicale, »

    Vous voyez, vous le dites aussi.

    « pillages, piratages, contrefaçons, contrats truqués, ... »

    Tout ca, c’est Libéral forcement. On doit pas avoir la même définition du libéralisme.


  • Patrick Adam Patrick Adam 21 août 2006 14:46

    @ Offset

    Je ne comprends pas très bien le sens de votre commentaire, mais vos propos m’intéressent. Il me semble que vous confondez allègrement libéralisme économique et liberté poltique. Le libéralisme est un principe de gestion économique laissant aux forces financières le soin d’autoréguler la production (Pinochet et la plupart des dictateurs l’ont appliqé scrupuleusement). La liberté politique est toute autre.

    Pour moi, un ultra-libéral est ce qu’on pourrait appeler un libéral intégriste, c’est à dire quelqu’un qui brandit le libéralisme comme un code ou une religion. Personne ne peut contester que la Chine met des millions de personnes au chômage en appliquant le principe d’un libéralisme sauvage, résultat d’un monnaie sous évaluée, de règles sociales inexistantes et de promesses d’enrichissement rapide à n’importe quel prix humain. Je ne suis pas le seul à considérer ce grand pays comme une prison productiviste. A Casablanca, on ferme des usines tous les jours à cause des importations dont il inonde la planète. Quand j’achète un marteau, une lame de scie, des clous, un rasoir, un blouson, une rallonge électrique, c’est chinois, même à Smara, c’est à dire loin dans le Sahara... Je vous signale que le Maroc importe des faises congelées venant de Pékin pour faire de la confiture...

    Pour ce qui est de la politique intérieure chinoise, point n’est besoin d’en rajouter. Le pays a décidé d’enrichir 10 à 15 % de sa population au détriment des autres. J’imagine que d’acheter « Le Monde » ou « Le Times » à Pékin ne doit pas être le fait d’un bien grand nombre. Ici aussi, la presse étrangère existe mais elle est très peu lue, sauf dans des cercles privilégiés.

    Ceci étant dit, j’aimerais bien avoir votre définition de ce qui est libéral et de ce qui ne l’est pas.

    Bien à vous - Patrick Adam


    • Offset (---.---.240.214) 21 août 2006 16:24

      « Il me semble que vous confondez allègrement libéralisme économique et liberté politique. »

      ... Ca commence bien.

      « Le libéralisme est un principe de gestion économique laissant aux forces financières le soin d’autoréguler la production »

      Définition réductrice. Effectivement, je comprend maintenant pourquoi vous parlez ainsi du libéralisme.

      Le Libéralisme est de base une idéologie pronant la supprematie de l’individu. Il pronne le droit à la vie, le droit à la liberté et le droit à la propriété.

      Du droit à la vie découlent le droit de légitime défense contre toute agression, le droit à la sûreté et le droit de résistance à l’oppression.

      Un définition générale de la liberté : « La liberté est l’autorisation de n’obéir à aucune autre loi extérieure que celles auxquelles j’ai pu donner mon assentiment » (Kant).

      Donc, la liberté Politique et la liberté Economique découle de ces fondements.

      Le libéralisme est par nature tolérant. Liberté de culte et d’opinion politique. Ainsi, la liberté Economique ne veut pas dire forcement libre échange. Si demain des personnes ont envie de s’associer pour créer un zone au fonctionnement Communiste où les personnes qui adhèrent sont pleinement concentantes, le libéralisme ne s’oppose pas a ce mode de fonctionnement. Par contre, que l’on force les gens a fonctionner de cette manière est contraire au libéralisme.

      « La liberté politique est toute autre. »

      Comment vous pouvez avoir l’un sans l’autre ?!?!

      « un ultra-libéral est ce qu’on pourrait appeler un libéral intégriste »

      Ha ... Le libéralisme, contrairement au communisme, n’est pas une religion. C’est une morale politique, un droit innaliénable de chaque être humains.

      Le libéralisme accepte complètement une organisation communiste en son sein, mais pas l’inverse.

      « Personne ne peut contester que la Chine met des millions de personnes au chômage en appliquant le principe d’un libéralisme sauvage, »

      Libéralisme sauvage ? Pourquoi utilisez vous toujours des mots qui n’ont pas de rapport avec votre parole ? Vous êtes un spécialiste de la novlangue. La chine est une dictature, vous le dites vous même. Elle appauvrie ses paysans pour qu’ils travaillent pour moins chère, en les volant de leurs terres. Ce n’est pas du libéralisme ca ! C’est de l’intervention étatique digne des plus beaux pays communistes. Après on se demande pourquoi les Français n’aiment pas le libéralisme. On appelle libéralisme tout ce qui est négatif et ce qui touche de près ou de loin a l’argent, sans se soucier d’ailleurs si tout cela est cohérent. Mais ce n’est pas grâce, le libéralisme, c’est le mal. Mais ce n’est pas le libéralisme qui a créé la monnaie, et encore moins les actions de l’Etat dans le domaine économique. C’est désolant ...


  • Albert (---.---.146.173) 21 août 2006 15:08

    Vous commencez par dire que le droit international existe,mais paradoxalement tout ce que vous écrivez par la suite démontre qu’il ne peut exister de droit international.

    De plus,la communauté internationale n’est qu’une image,une expression pour symboliser les différents pays,il n’y a pas une communauté,mais des communautés, d’où une multiplicités d’intérêts,d’où impossibilité d’une « communauté internationale ».

    C’est bien parce que le monde repose sur des intérêts particuliers qu’il faut instaurer le droit international.Malheureusement,la loi du « deux poids,deux mesures », appliquée par les grandes puissances a tué toute espoir d’une réelle fondation du droit international.

    Les « Grands » ne cherchent, ne défendent que leurs propres intérêts, sans souci d’un « droit international », preuve en est la guerre en Iraq, au Liban...tant qu’il y aura des lois pour les grands et des lois pour les petits,nul pays au monde ne croira à cette farce qu’est l’ONU,où les grands ont rassemblé le monde pour asseoir leur supériorité (le Conseil de Sécurité est une aberration).

    Soit vous êtes impartiale soit vous ne l’êtes pas,et de là dépend la valeur du droit « international ».Mais personne ne croit plus au droit international, et à ce titre, Mister Bush a joué un rôle désastreux,il a rendu encore plus éclatante l’hypocrisie des grandes puissances et maintenant tout le monde rit de ce que vous appelez "le droit internationale,qui n’est qu’une chimère,une vue de l’esprit.


  • Patrick Adam Patrick Adam 21 août 2006 15:22

    @ Albert

    Je vous communique le texte d’un morceau de mon article que j’ai dû couper car celui-ci avait été jugé trop long par la rédaction :

    « La justice n’existe pas ? On entend ça tous les jours. Et pourtant il y a un code civil, un code pénal, et des dizaines d’autres codes à usage professionnel ou sectoriel. Il y a des juges, des enquêteurs, des associations de défense, des conseillers d’état, des experts, des jurés, parfois même des journalistes pour assurer des contre-enquêtes et, bizarre... la justice en sort parfois bien cabossée. Aussitôt tout le monde lui saute dessus à bras raccourcis et pendant qu’on juge à tour de bras de présumés coupables dans les prétoires, on continue de tuer, de voler, de tricher, de racketter, de fabriquer de la drogue ou de la fausse monnaie, de violer, d’assassiner des vieilles dames et des moins jeunes, de voler de petits épargnants sans oublier au passage ceux qui n’ont pu rien épargné dans leur vie. Pour ce qui est de l’échelon supérieur, au niveau des Etats, ce n’est pas mieux. On fabrique toujours de vrais-faux passeports dans tous les pays du monde, quand la »nécessité« s’en fait sentir. On y envoie des »équipes« qui enlèvent ou assassinent. Les »services« travaillent avec des truands reconnus. On fait de l’espionnage industriel, du lobbying sauvage. On dissimule des caisses noires partout, même dans des clubs de pétanque. Les criminels de guerre serbes courent toujours. Franco est mort dans son lit. Hissène Habré sera bientôt blanchi par ses pairs africains. La mafia albanaise contrôle les Balkans. Les Irlandais inventent l’apartheid tabagique. Les Soudanais s’abonnent à l’horreur quotidienne. Les Somaliens y souscrivent aussi. Les Sri-Lankais font un concours pour exploser les statistiques du terrorisme. Et les Américains refusent toujours de voir leurs soldats traduits devant le TPI. »

    C’est la nature humaine qui est en cause pour déterminer la volonté de faire appliquer ce droit. En ce qui concerne la gouvernance de la planète, remplacez la nature humaine par les dirigeants des différentes puissances éconmiques et politiques, et vous verrez que si le droit existe bel et bien, c’est la communauté internationale, seule capable de faire appliquer ce droit, qui n’existe pas.

    Bien à vous - Patrick Adam


    • Lui (---.---.68.108) 21 août 2006 17:03

      Pauvre pitre !


  • Patrick Adam Patrick Adam 21 août 2006 16:43

    @ Offset

    J’aime bien quand vous dites « ça commence bien » et en effet :

    « Libéralisme » Petit Robert page 1090

    1° - vieilli - Attitude,, docntrine des libéraux, partisans de la liberté politique, de la liberté de conscience.

    2° - moderne : Doctrine selon laquelle la liberté économique, le libre jeu de l’entreprise ne doivent pas être entravés.

    3° - Attitude de respect à l’égard de l’indépendance d’autrui, de tolérance envers ses opinions.

    Ainsi que vous pouvez le constater vous utilisez le sens « vieilli » - peut-être même « vieillot » - de ce terme quand je fais référence à son sens moderne. Aujourd’hui tous les gens qui parlent de « libéralisme » savent très bien qu’on ne vit plus au XIXème siècle et donc que c’est de libéralisme économique que l’on parle. Ce libéralisme pouvant être régulé, mâtiné d’étatisme, sauvage, voire même anarchique. La notion de liberté telle que l’entend la philosophie n’a pas sa place en économie. En économie, liberté signifie loi de la jungle. Dois-je vous rappeler le bel aphorisme qui dit que « la liberté de chacun s’arrête où commence celle des autres ». Tâchez donc de l’appliquer à une liberté économique. Je vous souhaite bien du plaisir et j’attends avec impatience les exemples concrets.

    Pour ce qui est de la définition n° 3, elle aussi ne peut s’appliquer qu’à un domaine moral ou philosophique. Voir tolérance.

    Je regrette d’être tombé quand j’étais petit dans la marmite du Petit Robert.

    Bien à vous - Patrick Adam


    • Offset (---.---.240.214) 21 août 2006 17:17

      Je suis désolé que vous accordiez tant de crédit au Petit Robert. S+i le petit Robert était rigoureux, il ne mettrait pas vieilli (qui en plus d’être inexacte, est négatif), mais Philosophique. Et Economique pour le deuxième.

      Mais effectivement que la phylosophie libérale est plus vielle que le libéralisme économique puisque ce deuxième découle du premier.

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Lib%C3%A9ralisme_%28philosophie%29

      => « Le libéralisme est une doctrine politique et économique posant la liberté individuelle comme valeur politique suprême. »

      « Aujourd’hui tous les gens qui parlent de »libéralisme« savent très bien qu’on ne vit plus au XIXème siècle et donc que c’est de libéralisme économique que l’on parle. »

      A bon ? Allez dire ca dans un autre pays (Comme aux Etats-Unis, au Canada, en Angleterre, en Allemagne ...). Les libéraux sont autant des libéraux politiques que libéraux économiques. L’influence démesuré des groupes d’extreme gauche a détourné le sens du mot libéralisme (novlangue tout ca), au point de faire une sorte d’équation innaliénable : libéralisme = mal. Alors que le libéralisme donne la liberté pour tous. Si le libéralisme est le diable, alors la dictature est le paradi.

      Aller, hop, un dernier lien : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ultra-lib%C3%A9ralisme


  • Tom (---.---.134.200) 21 août 2006 16:48

    Le droit international existe...

    Existe-t-il également là ou vous habitez, a savoir le Sahara occidental ? Quel est votre avis sur le sujet ?


    • Tom (---.---.134.200) 22 août 2006 18:56

      et ca ne vous derange pas d’habiter dans un pays ou vous avez peur de parler... meme sur internet !?


    • Patrick Adam Patrick Adam 24 août 2006 00:26

      @ Tom

      Je vis dans un pays qui m’a accueilli avec courtoisie. Je ne me sens nullement en droit d’émettre une opinion personnelle sur un conflit vieux de 30 ans qui a fait des centaines de morts des deux côtés, juste pour pouvoir faire « un mot ».

      Peut-être pourrait-on demander à ceux que nous accueillons en France de s’appliquer les mêmes règles.

      Patrick Adam


    • Tom (---.---.134.200) 25 août 2006 16:27

      Vos oeillères et cette suffisance et indifférence pour les douleurs de ceux qui souffrent de ce conflit autours de vous. Affligeant et triste


  • Patrick Adam Patrick Adam 21 août 2006 18:57

    @ Tom

    Si vous comptez que je vais vous parler du Sahara Occidental vous vous gourez de façon admirable. Vous me prenez donc pour un imbécile ?

    Patrick Adam


    • Patrick Adam Patrick Adam 21 août 2006 19:01

      @ Offset

      Vous l’avez peut-être remarqué, mais je ne pratique que rarement les raccourcis.

      Les mots ont le sens que l’usage leur donne. Et l’usage, c’est la masse de quidam que nous formons. Aujourd’hui quand on parle de libéralisme on parle d’un système économique et il est inutile d’avoir à la préciser comme vous vous laisez à vouloir m’y contraindre. Si pour vous le libéralisme c’est autre chose, à vous de le démontrer et de faire accepter par la majorité de la population votre nouvelle (ou archaïque) acception.

      Sans un minimum d’accord sur les mots que nous utilisons toute discussion est impossible.

      Patrick Adam


    • Daniel Milan (---.---.168.7) 22 août 2006 00:12

      C’est promis, on ne dira pas que tu bosses pour le POLISARIO, cela pourrait froisser les autorités marocaines !


  • freddy (---.---.73.241) 21 août 2006 22:25

    Pour la Chine ,le Nigéria et autres que pensez vous de « capitalisme sauvage » ?


  • Patrick Adam Patrick Adam 21 août 2006 22:34

    @ freddy

    Pour moi « libéralisme sauvage » ou « capitalisme sauvage » c’est tout kif kif - C’est la loi de le jungle, des profits et du toujours moins redistribué à la population. Voyez, j’évite d’utiliser le mot « travailleurs ». Je lui préfère celui de population qui englobe tous ceux qui vivent dans une entité géographique.

    Patrick Adam


    • Offset (---.---.246.2) 21 août 2006 23:07

      Le libéralisme, même économique, n’a rien de sauvage.

      Si on se limite à votre définition du libéralisme, si vous regardez bien la Chine, elle n’a rien de libérale : Manipulation de la monnaie, vol de paysans, contrôle de l’économie (l’implantation d’usines ou de sociétés importantes doit se faire avec le consentement du gouvernement (backchich etc ...), et pour des sociétés plus petites, le maire local doit être un peu arrosé. Elle possède aussi énorméments de mesures protectionnistes, comme sur l’importations des voitures par exemple). Les « conneries » que la Chine est en train de faire avec sa monnaie pour attirer les capitaux étrangers est très dangereux. La prochaine crise mondiale proviendra surrement de la Chine, non pas a cause du libéralisme économique, mais a cause de l’interventionnisme étatique de la Chine qui biaise la concurence en fesant passer un pays attractatif pour un eldorado. Le problème est lorsque l’état ne pourra plus tenir la cadance.

      Beaucoup de choses sont financés par le gouvernement, comme Shangaï qui a été contruit de toutes pièces grâce à la planche à billet. La contruction de Pekin se fait en virant de force les anciens habitants de hutungs. On a vu mieux comme libéralisme économique ...

      De plus, embaucher une personne assez qualifié devra passer par la gouvernement. L’entreprise envoie un dossier au gouvernement qui trouve quelqu’un a votre place. On peut voir ca comme un service RH, seulement je ne pense gère que la personne choisit est beaucoup le choix.

      Vous remarquerez d’ailleurs que les états les moins libéraux économiquement sont aussi les pays où il y a le plus fort contrôle des médias et de liberté de parole. Parti unique, interdiction de remettre en cause le gouvernement en place et contrôle d’internet en Chine. La France n’est pas en reste puisqu’en ayant le plus fort taux d’imposition des pays développés, c’est aussi elle qui a le plus de lois liberticide au niveau de la liberté d’expression (Lois donnant une version officielle de l’histoire sans remise en cause possible, toutes les lois « incitation au », le contrôle des médias de façon indirecte grâce au CSA et subvention étatiques presque obligatoire des association d’opinions, ce qui, pour un pays sensé être démocratique, est plutôt discutable). Les Etats-Unis, qui ont de plus en plus de lois protectionnistes, ont aussi de plus en plus de lois liberticides politiquement et au niveau de la vie privée (Patiot Act ...). Les deux vont de pair.

      Si vous pensez que tout ca relève du libéralisme, je ne peux plus rien pour vous, mais j’aurais essayé. Relisez tout de même la définition du libéralisme pour éviter de mourir idiot et éviter de continuer de tirer sur un innocent.


  • Patrick Adam Patrick Adam 21 août 2006 23:21

    @ Offset

    Je regrette mais je n’ai aucune envie de mourir idiot, même en persistant dans ma définition du libéralisme qui n’est pas la mienne d’ailleurs, mais celle utilisée par la plupart des gens qui s’intéressent à ces questions. Vous parlez d’une philosophie libérale telle qu’on la définissait au XIXème siècle et je respecte votre gouût pour cette école de pensée. Mais, ainsi que vous avez dû vous en apercevoir, le monde a bien changé depuis.

    Il n’y a pas mille et une façon de concevoir une économie moderne : soit elle est libérale soit elle est plus ou moins dirigiste. Tout le reste n’est que question de dosage. Après avoir suivi pendant des décenies une politique dirigiste avec les résultats que l’on sait, la Chine suit depuis quelques années une politique libérale, dans un réel carcan politique qui assure aux entrepreneurs (on dit souvent investisseurs...) une main d’oeuvre qualifiée à très bas coût et silencieuse.

    L’économie n’induit pas plus une ouverture philosophique pour ceux qui en sont les propriétaires que pour ceux qui la subissent. Les Etats Unis appliquent une politique libérale dite de déréglementation. Leur politique sociale, culturelle, salariale ou médiatique n’a rien à voir là-dedans. Si vous voulez réinventer une forme de libéralisme tel qu’on le concevait autrefois, pourquoi pas. La tâche paraît immense. Le libéralisme du XIXe a donné des courants humanistes et quelques patrons « éclairés ». Que peut-il en être aujourd’hui ? Patrick Adam


    • Offset (---.---.246.2) 21 août 2006 23:45

      Sympatique votre explication que ma vision du libéralisme est dépassé. J’ai surement oublié d’appliquer les patchs.

      Je ne savais pas que le libéralisme cautionnait le travail de force par pression étatique, vous m’en apprennez une belle.

      Dans tous les cas, le Chine ressemble plus à du capitalimse d’état qu’a un eldorado libéral. Si vous voulez voir un véritable état libéral économiquement, faite un tour du coté de Dubaï, et son financial center : les contrats sont libres, aucune taxe, la justice étatique n’est pas monopolistique (possibilité d’utiliser une juridiction privée possédant son propre tribunal) et est payante si l’on veut bénéficier d’un jugement. Il n’y a pas de prisons mais seulement des dédomagements pour la partie lésée.


  • (---.---.71.238) 21 août 2006 23:52

    @ par Patrick Adam (IP:xxx.x6.132.28) le 21 août 2006 à 16H43

    Bonjour M.Adam

    J’apprécie en général vos articles et celui-ci, comme d’habitude, nous donne un éclairage intéressant.

    Le but de mon commentaire sera seulement de réagir à votre post sur le libéralisme et ceci sans vouloir polémiquer.

    Aussi, je me contenterai de rappeler quelques faits qui, je l’espère, nourrirrons la réflexion de tous.

    Vous vous référez au Petit Robert ; ça me va, nous avons les mêmes références.

    Le Petit Robert nous dit à propos du libéralisme ( je vous copie ) :

    1 - Libéralisme politique -

    « vieilli - Attitude, doctrine des libéraux, partisans de la liberté politique, de la liberté de conscience. »

    1.1 - Si l’on considère que depuis la chute du mur de Berlin, les habitants des anciennes républiques populaires ont rejoint les nations où la liberté de conscience et les libertés politiques sont respectées, alors on peut accepter le terme « vieilli ».

    1.2 - Je n’ai jamais oublié ce jeune étudiant, Jan Palach 20 ans, qui s’est immôlé par le feu lorsque les troupes du pacte de varsovie ont envahi son pays en 1968 lors du printemps de Prague. Vous savez, ça marque à vie un gamin de 12 ans quand il entend ça à la radio, et le gamin il veut comprendre pourquoi ?

    peut-être Jan Palach aurait-il préféré participer à la rigolade de Mai 68 à Paris en affrontant les CRS de De Gaulle plutôt que les chars soviétiques ?

    1.3 - La liberté politique et la liberté de conscience sont-elles d’actualité dans tous les pays ? je ne pense pas.Si on considère que ces libertés font parties des libertés fondamentales et des Droits Humains, alors le libéralisme politique a encore de beaux jours devant lui.

    Je me permet de rappeler à mes concitoyens qui votent à gauche et qui exècrent le libéralisme que la Révolution de 1789 en France, bien qu’ils s’en réclament en permanence, était d’essence libérale.

    1.4 - il y a encore beaucoups de choses à dire, notamment sur nos concitoyens qui demandent le libéralisme politique pour pouvoir exprimer leur idéologie mais qui s’empresseraient de le supprimmer si jamais ils prenaient le pouvoir.

    1.5 - Alors à défaut de pouvoir le faire, on fout la zone et on soutient toutes les causes qui peuvent détruire ces libertés fondamentales que sont la liberté de conscience et la liberté politique.

    2 - Libéralisme économique -

    " moderne - Doctrine selon laquelle la liberté économique, le libre jeu de l’entreprise ne doivent pas être entravés.

    - En gros, on peut dire que nos sociétés modernes ont expérimenté 3 formes d’économies :

    2.1 - l’économie administrée et planifiée c’est à dire l’économie socialiste ( le stade du communisme n’ayant pas été atteint ).

    L’’expérience nous apprend que ça ne fonctionne pas ( cf URSS et ses satellites ), à tel point que la chine ( ou Poutine ) adorent l’OMC.

    2.2 - L’économie libérale ou capitaliste ou de marché ( vous avez le choix de la dénomination )

    L’expérience nous apprend que ça marche « à peu près ».En principe elle est basée sur la prise de risque et la responsabilité individuelle.

    Depuis quelques années ( début des années 80 ? ), le capitalisme financier tend à modifier la donne.

    Rappelons que sans Margaret Thatcher, nous aurions payé la construction du tunnel sous la Manche plein pot avec nos impôts et qu’à l’heure actuelle, nous paierions un impôt supplémentaire pour empêcher sa faillite.

    2.3 - L’économie mixte, développée par les socialistes en France surtout dans les années 80.

    Majorité du capital ( non-souscrit ) pour l’Etat et minorité du capital ( souscrit ) au privé. société dirigée par un haut-fonctionnaire nommé ( en général énarque, inspecteur des finances ) Le dirigeant de cette société obéit à sa hiérarchie, le pouvoir politique décide des investissements en fonction de ses intérêts politiques du moment au détriment des intérêts économiques de la société.

    L’intérêt pour l’investisseur privé :

    - les pertes de l’entreprise sont nationalisées et remboursées par nos impôts. - Les bénéfices sont privatisées et partagées par les actionnaires privés ( dividendes ). - Le citoyen actionnaire ne touche jamais de dividendes.

    2.3.1 - Il y a 2 ou 3 ans France-Telecom = 80 milliards d"euros de déficit

    2.3.2 - Début des années 90 Crédit Lyonnais = 120 milliards de Francs de déficit

    - résultat la crds ( remboursement de la dette sociale ), prélevée encore tous les mois sur notre salaire.

    - à titre de comparaison, le PA Charles De Gaulle a couté 20 milliards de Francs, frais d’étude y compris, et a fait vivre la région de Brest pendant 10 ans.

    - le PA Charles De Gaulle, étant un prototype, les frais d"étude et de mise au point n’étant plus nécessaires, nous aurions pu avoir pour le prix du déficit du Crédit Lyonnais

    au moins 6 porte-avions nucléaire à l’heure actuelle sans leur aviation embarquée.

    Bien sûr que cet argent aurait pu servir à des investissements autres que militaires.

    Voilà, mon cher M. ADAM, les éléments de réflexion que je voulais vous soumettre puisque vous voulez parler de libéralisme, vous voudrez bien me pardonnez d’avoir, parfois utilisé, de raccourcis que j’admet inélégants.

    Bien à vous.


    • galon breizh (---.---.71.238) 21 août 2006 23:55

      désolé, oublié de signer.

      galon breizh


    • Daniel Milan (---.---.168.7) 21 août 2006 23:58

      Comment va Breizh-Israël ? Pas encore expulsé du Pays Bigouden ?


    • Offset (---.---.246.2) 22 août 2006 00:19

      Pour une fois que je suis 100% d’accord avec un commentaire, je tiens à le préciser.


  • galon breizh (---.---.71.238) 22 août 2006 01:35

    @ milan

    Dans les manèges du mensonge

    Le cheval rouge de ton sourire

    Tourne

    Et je suis là debout planté

    Avec le triste fouet de la réalité

    Et je n’ai rien à dire

    Ton sourire est aussi vrai

    Que mes quatre vérités.

    J. Prévert


  • Patrick Adam Patrick Adam 22 août 2006 09:25

    @ IP:xxx.x50.71.238

    Votre commentaire est des plus intéressant. Le sujet de mon article était de traiter de l’inexisten de la communauté internationale et accessoirement du droit international. Je n’ai pas cherché à l’égayer du côté de la définition du libéralisme. Mais pourquoi pas. Je n’ai jamais dit que le « le libéralisme cautionnait le travail de force par pression étatique » comme vous me le reprochez. J’en reviens à ma considération première : le libéralisme est une vision économique de la société de production. Cette vision détermine des règles plus ou moins bien définies suivant les états qui les mettent en oeuvre (code de libre concurrence - non intervention des Etats - ouverture des marchés - etc..). Le libéralisme américain est l’un des plus protectionnistes de la planète et le fait n’est pas nouveau. Celui que la Chine met en oeuvre est un libéralisme de pillage (pillage des matières premières dans le tiers monde - pillage de brevets - contrefaçons - piratage - etc...) Ces deux pays pratiquent-ils la même « religion » ? Aussi paradoxal que cela puisse paraiître on peut dire sans hésiter : oui. Les USA étant en train de faire produire, dans ce que j’ai appelé une prison productiviste, une bonne partie des biens de consommation qui lui sont nécessaires pour satisfaire la frénésie de consommation de sa population, et ce à un coût que les pays occidentaux ne peuvent plus assumer.

    D’accord avec vous pour dire que la France a expérimenté diverses formes de libéralisme plus ou moins mâtinées d’étatisme. Quoi de plus normal ? Voyez ce qui se passe en Russie aujourd’hui. J’estime que Poutine a eu raison de remettre la main sur les richesses de son pays et il semble bien que les Russes lui en donnent quitus. Laissez cette manne financière à la mafia aurait été faire preuve de la pire des irresponsabilités. Bien sûr, Poutine n’a pas en mains les clés d’un libéralisme humaniste, au sens où vous l’entendez, pas même d’une « démocratie » réelle. Mais s’il fallait attendre l’installation d’une véritable démocratie en Russie, que serait-il resté des richesses de ce pays. Voyez l’état du Moyen Orient. On peut s’interroger si ces pays ne devront pas attendre ne ne plus avoir une goutte de pétrole dans leur sous-sol pour tenter des expériences de « libéralisme humain » au sens où vous l’entendez.

    Je vous donne un autre exemple touchant à la politique colonisatrice de la France, tant décriée par les temps qui courent. Quand les Français ont découvert les énomres gisements de phosphate au Maroc, les capitalistes d’alors (libéraux de tous poils) se sont rués dessus en montant des tas de consortiums nationaux ou internationaux pour l’exploiter. Qu’a fait Lyautey ? Il a créé l’Office National des Phosphates chérifiens, et il a ainsi pu réinvestir à l’intérieur du pays les bénéfices dégagés pour les mettre au service du dévelopement interne (créations de ports, de villes nouvelles, de routes, de barrages, de voies de chemin de fer, etc...).

    Je sais que de telles réflexions ont le don de hérisser le poil des bien-pensants, mais la réalité est là.

    Pour ce qui est des investissements étatiques. Je les trouve totalement justifiés. Voyez le développement actuel de l’Espagne mis en oeuvre par l’Europe. Voyagez de Grenade à Madrid. Vous naviguerez dans une mer d’oliviers financés par l’U. E. à un coût d’investissement défiant toute concurrence puisque ce pays se permet maintenant de fournir ses fruits au Maroc pour alimenter ses huileries.

    Même constat en ce qui concerne la mise en place d’éoliennes sur tout le territoire européen. Politique totalement irresponsable au plan des paysages massacrés, de la flambée immobilière qu’elle engendre, mais surtout du retour sur investissement obscène qu’elle engendre, le tout sur fonds publics (en inventant au passage une abradadabrantesque obligation d’achat par EDF...).

    L’exemple que vous donnez du tunnel sous la Manche est intéressant. C’est l’exemple d’une volonté politique mise en oeuvre par des capitaux privés, comme l’ont été le canal de Suez ou celui de Panama qui ont connu les mêmes déboires boursiers. La mise en place d’une société Eurotunnel sans garantie (plus ou moins officielle) des deux gouvernements n’aurait jamais pu voir le jour. La réalisation de ce tunnel est là, et cette réalité obligera gouvernement et boursicoteurs à trouver une solution pour le faire vivre contre vents et marées. On voit mal un tel investissement passer à la casse sous prétexte d’une faillite boursière.

    Pour ce qui est des frais d’études des sociétés pour lancer de nouveaux produits à, la pratique est la même partout. Europe (Airbus - Ariane) , USA Boïeng - Nasa), Japon (MITI), et aujourd’hui la Russie, l’Inde et la Chine. Alors oui, le PA Ch. De Gaulle a coûté cher à la nation, comme le Rafale ou le char Leclerc. Mais peut-il en être autrement ?

    Vous dites : « Si l’on considère que depuis la chute du mur de Berlin, les habitants des anciennes républiques populaires ont rejoint les nations où la liberté de conscience et les libertés politiques sont respectées, alors on peut accepter le terme »vieilli« . » Et vous citez l’exemple de Yan Palac. Je ne peux qu’être d’accord avec vous, mais qu’en est-il des sacrifiés des chars de Tien Amen, et des disparus argentins ou chiliens ? Mais tant d’exemples peuvent être extirpés d’un côté ou de l’autre... Je préfère en rester au niveau des idées et des principes. Ce c’est pas l’économie qui a tué Palac mais un système politique dictatorial. Et Malik Oussekine ? Qui l’a tué. Un escadron de « voltigeurs » comme on appelait les CRS matraqueurs envoyés par Pasqua, ou le pauvre Devaquet qui avait fait descendre une bonne partie de la jeunesse française dans la rue. ?

    Bien à vous - et merci pour votre intervention de qualité

    Patrick Adam


    • Patrick Adam Patrick Adam 22 août 2006 09:37

      @ Offset

      J’ai en partie répondu à vos remarques dans le post précédent. Pour moi la Shine applique un « capitalisme sauvage » parfaitement défini qui consiste à attirer le maximum de capitaux étrangers en échange d’un « garde-chiourmisme » des plus efficaces mis en place par une caste dirigeante qui a nom « état » mais qui n’est qu’une oligarchie comme une autre, sacralisée par des grands messes « populistes ».

      Pour ce qui est de Dubaï, je suis vraiment étonné d’un tel exemple. Et ce pour deux raisons : pourquoi n’avez-vous pas choisi le Luxembourg, San Marino ou Monaco pour développer de tels arguements ? Et quelle est votre définition d’une taxe ? Croyez vous qu’un état les multiplie par plaisir. il est évident qu’un pays tirant l’essentiel de ses revenus de ses matières premières faciles à expoiter n’a aucun besoin de s’embarrasser de taxes. Mais qu’en est-il d’un pays dont la matière première est le travail et que doit-il faire quand il doit assumer un minimum de redistribution à une population de plus de 60 M. d’individus.

      Deuxisème raison : concernant les juridictions privées. Là vous me faites franchement peur. C’est le communautarisme à tous les étages et un retour au Moyen Age et même avant. A La Mecque aussi, bien avant Mahomet, il n’y avait pas de prison et chaque tribu appliquait son droit coutumier. Est-ce cela que vous nous promettez pur le XXIème siècle ? J’en tremble.

      Bien à vous. Patrick Adam


    • Offset (---.---.133.64) 22 août 2006 10:50

      « Le libéralisme américain est l’un des plus protectionnistes de la planète et le fait n’est pas nouveau. »

      Il faut bien différencier le niveau fédéral, qui n’a pas grand chose de libéral et le niveau national. Les Etats-Unis possèdent de gros Think-Tanks. Les thinks-tanks libéraux sont majoritairement contre la réserve fédérale, militent pour la suppression du pouvoir fédéral et le retour fondamental à la constitution. Mais bon, puisque pour vous, libéralisme = faire de l’argent.

      « la Chine met en oeuvre est un libéralisme de pillage »

      Les contradictions ne vous font pas peur. Comment pouvez vous réussir à mettre libéralisme et pillage cote à cote...

      « Pour moi la Chine applique un »capitalisme sauvage«  »

      Je dirais plutot un capitalisme d’état. Cela leur conviendrait mieux non ? C’est un capitalisme un peu trop encadré pour l’appeller sauvage non ?

      « Et quelle est votre définition d’une taxe ? »

      Définition normale d’une taxe : argent donné sans son consentement préalable. Payer pour un service n’est pas une taxe par contre. Comme enregistrer sa société, qui est payant, est normal car il utilise l’administration.

      « Croyez vous qu’un état les multiplie par plaisir. »

      Pour augmenter son pouvoir et se rendre indispensable, effectivement.

      « concernant les juridictions privées. Là vous me faites franchement peur. »

      Ouf, un peu d’humanisme dans toutes vos paroles dictatoriales.

      « C’est le communautarisme à tous les étages et un retour au Moyen Age et même avant. A La Mecque aussi, bien avant Mahomet, il n’y avait pas de prison et chaque tribu appliquait son droit coutumier. »

      Ce n’est pas exactement ca, même si cela s’en rapproche. En effet, la loi est librement accepté pour chaques contrats établis. Si une juridiction convient mieux pour un certain type de contrat, il sera possible de l’utiliser.

      Bien sur, cette juridiction ne parle que du droit civil, et ne concerne en aucun cas le droit pénal qui est là, le monopole de l’état de Dubaï.

      Je ne vois pas en quoi cela serait communautariste et en quoi cela serait dangereux. La loi (très très simple, téléchargable en PDF sur leur site) et les conditions sont librement acceptés par les deux partis. Personne n’est exclu, bien au contraire !

      Sur ce, je ne pourrais continuer à contribuer aujourd’hui. Ce fût un débat interessant.


  • Xerxès (---.---.21.78) 28 août 2006 03:11

    F A T W A

    On va lancer un fatwa contre le déverseur de gerbe vert-Adam de Smara. On fait on lui rendra service, comme à Rushdie qui était un écrivain de douzième zone mais du jour au lendemain il était acclamé par les « fanatiques Droits de l’Hommistes » pour ses versets médiatiques !

    Allez aux Armes ! Clouez moi ce fanatique de l’athéisme corrompu du trognon.

    Et voilà dans deux minutes les BHL, les Glucksman, les Finkelkraut, les Taguieff (et touti quanti) vont crier leurs indignation face à ce nouveau fatwa et Adam va être une star internationale et il va être porté à bout de bras par les éditeurs (censeurs la plupart du temps), pour écrire un navet best seller pour les meilleurs bâilleurs du « Monde Libre » !

    Allez Adam (Zahhak Accroupi), ne soit pas ingrat on fera 50/50

    Si tu refuses ta place sera à Alamout pour un bon lavage de tes neurones par le maître des lieux Hassan Sabbah.

    Xerxès


  • Laurent (---.---.244.16) 28 août 2006 05:19

    Encore du Blablabla sous Copyright © Patrick Adam

    ... « méchant Hezbollah » (Copyright © Patrick Adam) par ci, « gentil israel » (Copyright © Patrick Adam)« par là, »salopards d’européens" pro-Libananais (Copyright © Patrick Adam) par ici ... , il serait bien temps de changer de disque sur Agoravox car tu deviens vraiment pénible.

    De la part sioniste particulièrement islamophobe, mais bien content de vivre sous la protection d’un état musulman, ce n’ième torchon pro sioniste ne m’étonne plus.


  • rachid (---.---.164.253) 28 août 2006 14:17

    J’ai le même sentiment que le lecteur precedent, je trouve dommage que Smara ne vous a pas permis de prendre du recul, à votre place je ne serai pas aussi victime des médias parisiens.

    Concernant Aljazeera, vous n’avez rien compris au film, moi je n’aime pas beaucoup cette chaine, parceque elle occupe trop de place dans la vie des gens (au Maroc) mais certainement pas parceque c’est la haine info, c’est une véritable fenetre sur la démocratie. Tous les dictateurs arabes la détestent ! vous faites un jugement à la philippe Val !


  • Patrick Adam Patrick Adam 28 août 2006 21:39

    @ Rachid

    Je respecte votre sentiment concernant ma modeste personne mais pour ce qui est du recul, souffrez que je m’en occupe moi-même, sans suivre les conseils d’autrui mêmes les mieux intentionnés. D’autant que les médias parisiens, à Smara, ben,je ne sais pas si vous êtes au courant mais ça court pas les rues...

    Pour ce qui est d’Al Jazeera que je regarde quasiment tous les jours, ce que j’en vois et que l’on me traduit quand je le demande, me pousse à considérer cette chaine comme celle de l’ Haine Info, pour la bonne et simple raison qu’elle agit comme toute force idéologique qui cherche à se faire une place dans un contexte donné et qui a besoin pour cela de désigner un ennemi. Al Jazeera a établi son palmarés d’ennemis pour mieux répondre aux différentes communautés musulmanes longtemps privées de liberté auxquelles elle s’édresse : premier ennemi Israël (bien au-dessus de tout) et par extansion (en admettant tous les dérapages possibles) les Juifs (que vous le vouliez ou pas, c’est ainsi que la rue arabe perçoit le message) puis les régimes arabes accusés d’empêcher le développement de leur peuple, non pas pour les amener vers une ouverture d’esprit synonyme de modernité, mais vers des valeurs ancestrales et la nostalgie d’une gloire passée. Les allemands ne faisaient pas autre chose au temps de Guillamue II et de Bismarck. En face, les Français s’y sont mis aussi. L’europe ne s’en est jamais remise.

    Pour ce qui est de Philippe Val, même si je n’aime pas son penchant écolo intégriste, en politique son jugement me convient assez bien. Nettement mieux en tout cas que celui d’Alexadre Adler, l’éternel planté cosmoplanétaire. Patrick Adam


  • Visiteur Indigène (---.---.180.214) 29 août 2006 06:38

    Manque la guitare sur la photo du sieur Adam, non ?


    • Visiteur Indigène (---.---.180.214) 29 août 2006 06:42

      Avec ou sans guitare l’idiot international : je l’ai rencontré


  • Visiteur Indigène (---.---.180.214) 29 août 2006 14:12

    En complément : l’idiot international existe : je l’ai rencontré !


    • (---.---.123.107) 29 août 2006 14:17

      Et oui visiteur indigène tu le vois à chaque fois que tu es en face d’un miroir.


  • Patrick Adam Patrick Adam 29 août 2006 15:33

    @ IP:xxx.x67.123.107

    Merci à vous d’avoir ainsi rétorqué à l’éructateur indigène qui fait une poussée d’urticaire à tout ce que j’écris(il n’est pas le seul). J’avoue en éprouver une certaine satisfaction. Son pseudo est une véritable carte d’identité. « Visiteur » oui bien sûr. C’est à dire passant qui effleure le monde mais sans vouloir connaître profondément... Touriste qui n’aurait pour tout bagage qu’un polaroïd afin de se photographier lui-même durant son voyage et distribuer ces clichés en guise de souvenirs de son passage... « Indigène » indigent. C’est à dire tribal, clanique, archaïque, ancestral. Membre extérieur d’une société qu’il refuse d’intégrer par idéologie sectaire, même si, detemps en temps, ça le soulage de montrer que malgré ses refus érigés en dogmes, il voudrait exister parmi nous.

    Patrick Adam


  • Xerxès (---.---.21.80) 2 septembre 2006 22:23

    Le droit international n’est applicable que quand l’Occident le décide.

    Dans cette vidéo, Maître Jacques Vergès (que la presse bien-pensante en France traite d’antisémite, car il dit des vérités qu’eux, les « médiateurs censeurs », ils essaient de cacher), rappel aux amnésiques, les crimes contre l’humanité masquées par l’occident et son colonialisme ou impérialisme.

    Xerxès


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