Le théorème de Pythagore « embelli » par la philosophie ?
Monsieur Pythagore, vous êtes reconnu pour votre génie de mathématicien et de philosophe. Cependant, vous n'avez pas pu instiller dans votre célèbre théorème un peu de votre amour philosophique des chiffres, et surtout des chiffres sacrés 3 et 7 auxquels vous avez voué un culte autant qu'à la beauté des formes géométriques. Je me permets donc de vous offrir ce modeste cadeau : un théorème permettant de calculer l'hypoténuse (mais pas dans 100 % des cas...) et incluant les grandeurs du Trois et du Sept en les plaçant au centre même du calcul. Le but ? Montrer que ces valeurs mythiques sont aussi des données clés des théorèmes.
Je rappelle au lecteur que votre génial théorème reste bien entendu indépassable et qu'il peut se résumer ainsi : "Pour tout triangle qui possède un angle droit, le carré de l'hypoténuse est égal à la somme des carrés des deux autres côtés". Le meilleur exemple est avec 3, 4 et 5 parce que l’on obtient un nombre sans décimales. Pour en avoir une représentation visuelle, cliquez ici.
Donc, on fait une addition de deux nombres (deux carrés), on obtient un résultat dont la racine carrée est la valeur du troisième côté du triangle d'angle droit, ce côté étant appelé aussi hypoténuse. Fort bien ! Cette formule est universelle.
Seulement voilà : quid de votre passion des jolis nombres, Monsieur Pythagore ?
Je trouve, par exemple sur ce site, des informations sur votre adoration des figures et des nombres, Monsieur Pythagore. Il y est dit que :
La symbolique pythagorienne – il s’agira uniquement ici du pythagorisme ancien, fleurissant depuis la fin du sixième siècle, av. J.-C. (époque à laquelle vécut le philosophe de Samos établi en Italie méridionale) jusqu’au milieu du quatrième – la symbolique pythagoricienne, dis je, se fonde sur le nombre, et sur l’harmonie des nombres. « Qu’y a-t-il de plus sage ? le nombre. Qu’y a-t-il de plus beau ? l’harmonie.
Ce credo des acousmata (Littéralement : « ce qu’on entend », paroles ou musique, c’est-à-dire des articles de foi du pythagorisme, s’opposait – la chose est à noter pour notre dessein – à celui des mathemata, c’est-à-dire des sciences. Toutes les choses qu’il nous est donné de connaître possèdent un nombre, et rien ne peut être conçu ni connu sans le nombre » a écrit Philolaos, contemporain de Socrate (donc vivant au cinquième siècle), à qui l’on attribue les fragments subsistant de l’ancien pythagorisme.
Le nombre est partout chez Pythagore, comme dans la science moderne, mais il n’a pas le même contenu qu’aujourd’hui. II connote l’espace, l’étendue. 1 est le point, 21a ligne, 3 le triangle, etc. ll a donc figure et grandeur, il baigne dans le concret, mais dans le secret aussi, étant symbole. Il n’est ni désincarné, ni, on va le voir, désacralisé.
Ainsi Trois est le premier nombre sacré parce qu’ayant commencement, milieu et fin, figurant donc le Tout.
7 est aussi un nombre privilégié, nombre orchestique, nombre de la danse, nombre d’Athéna : 7 Muses, 7 sages de la Grèce, 7 merveilles du monde, 7 jeunes filles et 7 jeunes garçons envoyés en tribut sanglant au Minotaure de Crète, 7 jeunes filles formant choeur aux fêtes de Callisteia, ou concours des beautés de Lesbos, etc.
Le nombre sacré par excellence sera donc 7 + 3 = la décade, « principe et guide de la vie, aussi bien divine et céleste qu’humaine ». (Philolaos)
Introduction des nombres sacrés 3 et 7 dans le calcul de l'hypoténuse
Voici le cadeau modeste d'un philosophe du XXIème siècle au grand mathématicien Pythagore.
Tout d'abord, je tiens à dire que la formule ne s'applique qu'aux cas pour lesquels la valeur la plus basse des côtés est de 8, parce que j'utilise le 7 pour soustraire ! On ne reprendra donc pas l'exemple le plus connu.
Donc voici la formule !
1°) Cas 8 – 9 avec le théorème de Pythagore
A (valeur du 1er côté) vaut 8 et B (valeur du second côté) vaut 9. On élève 8 au carré, cela fait 64, on élève 9 au carré et l'on obtient 81. Puis,on fait l'addition : 64 + 81 = 145. La racine carrée de 145 fait 12,04 en arrondissant. C'est la valeur de l'hypoténuse.
2 °) Cas 8 – 9 avec ma formule
Le Sept ! On commence toujours par soustraire 7 au second nombre : ici 9 – 7 = 2
Avec le résultat obtenu, on fait une première multiplication, donc ici 2 x 9 = 18.
Le Trois ! La méthode implique toujours une seconde multiplication avec le 9 qui repose toujours sur le facteur 3 : ici 3 x 9 = 27.
Ensuite on cumule les deux totaux : 18 + 27 = 45.
Pour terminer la collecte des données, il suffit d'élever au carré le second nombre, augmenté d'une unité. Donc ici 10 (9 + 1) : 10 au carré, cela fait 100. On trouve finalement la valeur de l'hypoténuse en ajoutant ce nombre (100) au résutlat précédent (45) : 100 + 45 = 145.
3°) On peut vérifier avec des valeurs plus grandes que cela marche aussi bien
Cas 16 – 17 :
17 – 7 = 10 donc 10 x 17 = 170
+ 3 x 17 (51) = 221
+ 18 au carré (324) = 545.
Cas 33 - 34 :
34 – 7 = 27 donc 27 x 34 = 918
+ 3 x 34 (102) = 1020
+ 35 au carré (1225) = 2245.
Cas 97 – 98 :
98 – 7 = 91 donc 91 x 98 = 8918
+ 3 x 98 (294) = 9212
+ 99 au carré (9801) = 19013.
Et c'est ainsi que j'ai pu faire entrer dans cette équation mathématique deux nombres sacrés : le Sept et le Trois !
Pour ce qui est de rendre une telle formule universelle, c'est-à-dire pour les quelques cas comportant des valeurs A et B inférieures à 7 ainsi que pour les cas contenant des valeurs qui ne se suivent pas (nous n'avons utilisé ici que des cas de valeurs qui sont séparées d'une unité), je m'en remets aux matheux. Ce n'est pas ma spécialité. Je leur donne ma formule alternative plus détaillée qui est à l'origine de ma méthode, et qui pourrait, peut-être, les aider :
Formule de mon théorème : valable pour tout B > 7 (non essayé au-delà de 99) :
(B + 1)2 + [A + B + (B + 1)] + [B x (B – 7)] = carré de l’hypoténuse.
Moi, ce que j'ai voulu faire, outre rendre hommage au grand Pythagore, c'est de montrer l'importance de ces unités de base symboliques dans toute pensée, qui inclut la pensée mathématique. J'ai déjà eu l'occasion de montrer que l'organisation des valeurs du nombre Pi par groupes de nombres à deux décimales dans des tableaux de 3 sur 9 (donc 3 fois 3) fait ressortir des lois mathématiques, logiques et symétriques dans la suite des 54 premières "décimales" de Pi (voir lien dans mon CV : "Dimensions humaines", larges extraits consultables gratuit).
Je souhaite conclure en affirmant qu'il existe une pensée de mouvement qui est celle que nous employons le plus quotidiennement, une pensée en spirale, de progression, de croissance, d'analogie, de reproduction. Et qu'il existe une pensée plus rare, philosophique ou savante, qui repose sur la transcendance. Cette seconde forme de pensée s'appuie sur les chiffres et sur les concepts philosophiques. Je trouve merveilleux ces moments où l'on parvient à coupler les nombres sacrés aux concepts philosophiques ! La pensée géométrique en triangle me paraît particulièrement fertile en lois et en concepts utiles. On peut lire sur ce site une page consacrée au caractère sacré du triangle à travers les temps. C'est ainsi que j'ai pu, dans les mêmes travaux que ceux que j'ai cités, développer le concept de bonheur sous la forme d'une suite de trois triangles. Voir le schéma dans cet article. Voir aussi ma conception, par un autre schéma en triangle, du concept de l'intelligence humaine dans cet article.
J'espère que je serai parvenu à montrer que Pythagore avait raison de vénérer les chiffres Trois et Sept et que leur utilisation dans une pensée géométrique des dimensions humaines apporte un certain éclairage à la réflexion philosophique. Sinon, ma contribution amusera au moins quelques mathématiciens...