mardi 2 avril 2019 - par velosolex

Les aventures d’Alice au pays du brexit !

 

 

Vous croyez comprendre le brexit. Alors c’est qu’on vous a mal expliqué ! Cette histoire de divorce « Je t’aime-moi non plus » est le triomphe du no-sense, cette forme d’humour Britannique, intraduisible. Mais attendez, Alice, fan des sixties et des Beatles, va vous raconter son trip Londonien. On solde tout, même ses rêves d’europe. C’est « black friday » tous les jours ! 

Alice était assise à une terrasse de café. C’était une belle journée, et le soleil frappait le parlement de Bruxelles. Les paroles d’une vieille chanson des Beatles » Here comes the sun ! « Trottaient dans sa tête.

« Here comes the sun, here comes the sun, and I say it's all right

Ici le soleil brille, et je me dis que tout va bien ! »

Tant de jolis drapeaux claquant au vent. L’Europe était une belle chose assurément, semblable à un bouquet de fleurs. Même si certains disaient que mettre le nez dedans s’exposait à des piquants invisibles.

  Quatre hommes passant d’un coté à l’autre de la route, sur un passage clouté, lui ramenèrent à l’esprit la célèbre pochette d’Abbey road. Mais ceux là semblaient des hommes d'affaires, pas des musiciens !

Etait-ce là, quatre de ces fuckings eurodéputés, si moqués en Angleterre, se rendant au parlement ? Passaient-ils vraiment leur temps à concocter des textes absurdes, et surtout des taxes dirigées contre l’Angleterre, comme le racontait « The sun », le journal populaire  ? 

Que cachaient-ils vraiment dans leur attaché case ? Des romans de Swift, de Dickens, des CD de mister Beans ? Ou peut-être des choses encore bien pires, qu’elle n’osait imaginer ? La vie était bien plus passionnante à écrire des chansons, manger des glaces, et à se promener ! 

Sa chatte Dinah sauta de ses genoux et s’enfuit. Elle avait vu un gros doberman, qui faisait de l’œil à une épagneul Bretonne, qui reniflait un bout de trottoir où avait pissé un setter Hollandais.

C’était cela l’Europe. Beaucoup d’occasions, beaucoup de dangers, pas mal d’excitation. Et de perturbations....

La jeune fille se lança à la poursuite de Dinah, mais glissa malencontreusement sur une frite, et plongea tête en avant dans une bouche d’égout.

Sa chute dura longtemps, avec juste un changement à Calais, où elle s’engouffra dans le tunnel sous la manche.

    Un peu étourdie, elle se retrouva les quatre fers en l’air à Hyde Park, parmi les marguerites. Me v’là de retour au pays d’une drôle de manière, pensa t’elle, en brossant ses vêtements, d’un air chiffonné. Etait-ce un présage : Elle était juste tombée aux pieds de la statue de Peter Pan. Et nous êtions le premier Avril. 

Les héros des livres pour enfants font mieux que les rock stars, pensa-t-elle. Ils ne vieillissent jamais. Ce pauvre John Lennon n’aura jamais 64 ans. Y avait-il une chanson plus émouvante que « when I’ am sixty four ?  »

 

 

 If I'd been out till quarter to three
Si je rentrais à trois heures du matin
Would you lock the door ?
Fermerais-tu la porte à double tour ?

Will you still need me, will you still feed me,
Auras-tu encore besoin de moi, me feras-tu encore à manger,
When I'm sixty-four ?
Lorsque j'aurai Soixante-quatre ans ?

 

Pas facile de vieillir ensemble ! La Grande Bretagne voulait maintenant se tirer, divorcer de l’Europe, se foutant des gamins qu’elle laissait sur le carreau.... Il était bien loin l’époque des Beatles ! Ils avaient donné un vrai bol d’air frais au pays. Un mélange d’insouciance et de folie !

« Obladi-oblada  ! », commença-t-elle à chanter, en faisant quelques pas de danse sur le trottoir, comme Mary Poppins.

« Etes-vous folle, jeune fille, pour oser chanter et danser par un moment pareil ! Vous vous croyez encore dans les sixties » ?

C’était un gros lapin blanc, avec un chapeau haut de forme, comme on en voit à la city, qui lui parlait, lui faisant la leçon.

« Avez vous bien voté au moins ?’

« Pourquoi voterai-je ?’

« Pour le brexit, of course ! »

« Le brexit ? »

« Ici tout le monde a son avis sur le brexit. C’est la question la plus importante du monde ! Ici chacun sait à quoi il pense, quand il marche, quand il dort. Le Brexit vous dis-je !

     « Brexit or not brexit  ? Reprit-il, en se donnant un air important, en regardant la montre à son gousset. That is the question  !... Il faut vous situer, choisir votre camp ! Etes vous une Brexiter, ou une remainer ? On ne peut pas ignorer ces choses ! Personne ici n’élude la question. Mis à part peut être quelque fou, solitaire, sur son île, qui ne voit que le soleil toute la sainte journée lui tourner autour ! »

   But the fool on the hill,
Mais le fou de la colline,
Sees the sun going down.
Voit le soleil se coucher
And the eyes in his head,
Et les yeux dans sa tête
See the world spinning around. .


Voient le monde tourner.. 

«  Let it be  ! Ainsi soit-il ! Merci, je connais mes classiques ! Repliqua-t-elle, vexée.

And when the broken hearted people living in the world agree

Et quand les gens aux coeurs brisés seront d’accord

There will be an answer, let it be

Il y aura une réponse, ainsi soit-il ! ....

Mais le fou sur son ile ne donne de conseils à personne. Il se contente de rester parfaitement tranquille. Pas comme vous, à me tourner autour avec votre histoire de brexit ! Avez vous vu au moins ma petite chatte ? Elle s’appelle Dinah et n’aime pas qu’on lui tende des lapins ! »

   « Taisez-vous malheureuse. Vos paroles pourraient être mal interprétées. Vous croyez vous toujours sur le continent. Ici les oreilles ont des murs !.A vrai dire, je pense que votre chatte n’est pas plus anglaise que vous. Une chatte anglaise ne s’enfuit pas ! Elle demande sans doute parfois à sortir en miaulant, mais à peine a-t-elle commencé à franchir la porte, qu’elle veut revenir !

      C’est ainsi que les choses se passent maintenant en grande Bretagne. D’ailleurs, au parlement, ils pensent à remplacer sur les armoiries, ce vieux lion un peu mité par le chat botté, qui s’en sort toujours, qui retombe toujours sur ses pieds ?...

 

Un beau pied de nez aux froggies, n’est-il pas ?...Le mieux est que je vous amène au parlement, où ces messieurs peaufinent le plan de sortie ! ... Si les choses se passent dans les temps, peut-être verrez vous aboutir les choses de votre vivant ! » 

Voilà longtemps qu’Alice n’avait pas mis les pieds en Angleterre. Mais Penny lane était toujours dans ses oreilles et dans ses yeux, avec sa jolie infirmière vendant des coquelicots sur un plateau… Il y avait bien toujours des double-deckers rouges.

Pourtant il lui semblait que Londres avait changé.... « Something  »….

Quelque chose dans sa façon de bouger, ne l’attirait plus comme une amante. Il lui semblait que les Londonniens marchaient davantage en dedans, ne marquaient plus leur train, en frappant le talon de façon franche. Près de Trafalgar square, deux groupes de manifestants, marchaient, de chaque coté de la route, se regardant en chats de faïence.

« Ce sont les Brexiters, et les Remainers... Regardez comme ils sont furieux ! Ils savent bien qu’ils ont perdu la partie ! Aucun fair play ! Qu’ils aillent se faire pendre ailleurs ! »

Le ciel était gris. La ville semblait de plus en plus étrange, très différente de ce qu’elle avait connu jadis. Tous ces gens seuls, où allaient-ils. Partageaient-ils tous le triste destin d’Eleanor Rigby ?

   All the lonely people
Tous les gens seuls
Where do they all come from ?
D'où viennent-ils tous ?
All the lonely people
Tous les gens seuls
Where do they all belong ?
Quelle est donc leur place ?

Les tours, et les immeubles rouges, les docks, qui lui semblaient naguère si solides, semblaient maintenant très fragiles.

Tout semblait bancale, de guingois. .

« On dirait un service à café en porcelaine prêt à tomber par terre ! »

« Ne dites pas cela malheureuse ! Même si tout le monde ici le pense. Il ne faut pas inquiéter surtout la reine, qui dort, à Buckingam. Et faites référence plutôt au thé ! C’est plus correct en rapport aux valeurs du pays. Qui ne va pas fort il faut le reconnaître. Mais nous faisons des réserves de thé...Il faut se préparer au pire, pour envisager le meilleur !

   Mais le pays rebondira. N’est il pas  ? Larguons les amarres et prenons le large du continent, loin de ce maudit channel ! Et tant pis si nous manquons de papier toilette ! Nous mettrons du déodorant en spray, si les yankees comme promis veulent bien nous en donner ! Theresa à obtenu un accord en ce sens avec Donald Trump !...

 

    L’important n’est-il pas de tirer la chasse d’eau  ?… »

   C’était une idée excitante. Elle avait toujours eu envie de s’embarquer dans le sous marin jaune. Avec quelques chouettes copains, aux ordres d’un vieux capitaine. Toute la journée sous les vagues, dans l’octopus’s garden...

   « We would shout and swim about
Nous crierions et nagerions tout autour
The coral that lies beneath the waves.
Du corail allongé au fond de l'océan
Oh what a joy for ev'ry girl and boy
Oh quelle joie pour chaque fille et garçon
Knowing they're happy and they're safe.
De savoir qu'ils sont heureux et en sécurité

We would be so happy you and me,
Nous serions si heureux toi et moi
No one there to tell us what to do.
Personne ici pour nous dire ce qu'il faut faire » ! 

 

   Pourquoi n’avait-elle pas vécu à l’époque du fab four ?.... Elle était certaine que Luçy in the sky aurait été sa copine. Violon, sitar, basse, clavecin, accordéon, moulin à légumes. Les Beatles se jouaient de toutes les influences, mixaient tous les genres. A l’époque, les cartes des sept familles s’étaient mises à danser. Les quatre garçons, avaient construit l’Europe en soufflant dans un cornet à piston. C’est cela qui avait changé. La musique des esprits.. Le pays semblait perdu dans une sorte de brouillard, même s'il n'y avait pas le thick fog !

Les artistes faisaient parfois bien plus changer les choses que les politiques. Mais qui tiraient les ficelles des artistes ? Y avait-il un magicien la haut au sourire idiot, comme le fou sur son île ? Qu’en aurait pensé le docteur Robert ?

Lui aurait il dit simplement «  Good morning-good morning  » ?

« Going to work don’t want to go feeling low down

Aller travailler ne pas vouloir se sentir faiblir

Heading for home you start to roam

En route pour la maison vous commencez à trainer puis vous

Then you’re in town

Vous retrouvez en ville

Everybody knows there’s nothing doing

Chacun sait qu’il n’y a rien à faire

Everybody is closed it’s like a ruin... 

Tout est fermé, on dirait une ruine... »

 

Ils arrivèrent au parlement, et Alice fut obligée de baisser la tête pour rentrer dans la salle des députés. Etait-ce elle qui grandissait, ou la salle qui rapetissait ? Il y avait là une multitude de personnages qui s’interpellaient, hurlaient, vociféraient. Des toiles araignées tombaient du plafond et les reliaient entre eux. Au centre, une grosse araignée adipeuse, semblait tirer sur les fils.

 

    « Voyez, c’est Theresa May, la première ministre. Elle soumet encore cette après midi le vote de son projet, afin d’arracher un Brexit soft. Si ça ne marche pas, comme d'habitude, elle recommencera demain. C’est comme un arbitre qui ferait tirer un penalty jusqu’au moment où le ballon rentrera.

Les bookmakers adorent ! » https://bit.ly/2VbNNtm ( video parodie le seigneur des anneaux)

« C’est effrayant ! Depuis combien de temps sont ils là. Cette salle sent la transpiration ! »

« Trois ans ! Mais maintenant il leur faut se presser. L’heure avance ! Quoique on peut imaginer arrêter les horloges, et stopper la marche du soleil ! By jove ! »

   Au mur, des horloges de toutes les couleurs, de toutes formes ; certaines arborant le drapeau britannique, d’autres les différents parents européens. Ils avançaient dans tous les sens, s’accrochaient les aiguilles, comme les voitures se klaxonnant et se cognant les pare chocs, pris dans une manifestation.

« Oh ! I believe in yesterday  ! " Plaida Theresa May, pour affirmer sa fidélité aux vieux idéaux d'independance. (Yesterday)

Puis elle se fit impétueuse, affirmant qu'elle ne changerait pas de cap !

"Nothing’s gonna change my world  ! " (Across the universe)

 

« Non, rien ne changera son monde ! Quelle santé, tout de même. Bonté gracieuse !... On a beau ne pas faire semblant de l’aimer, on ne parvient pas à la détester avec force. N’est-il pas, jeune fille ?

« Avant de soumettre mon plan de nouveau au vote, je tiens à vous dire que je démissionnerai s’il obtient la majorité  ! »

Des exclamations, des rires, et des hurlements de colère montèrent des bancs. Le président dut taper sur son pupitre.

« Voilà quelque chose de nouveau, dit un député. Nous ne parviendrons peut être pas à nous séparer de l’Europe, mais voilà une occasion de nous débarrasser de Theresa. Le problème est maintenant de choisir entre deux calamités »

« Il doit y avoir un piège dans les détails, dit un chat siamois étrange, aux aguets. Peut-être une ruse encore pour nous empêcher de quitter l’Europe ! »

 « Quitter l’Europe. Mais le pays est tout petit, s’exclama Alice. De plus en plus petit. Ou pourrions-nous aller  ? »

Elle ne s’était pas rendue compte que sa voix portait de plus en plus, élevée par sa taille immense, si bien qu’elle était maintenant obligée de pencher la tête pour ne pas heurter le plafond. Un silence complet s’était fait.

     «  Retrouver notre liberté, pardi. Lever l’ancre ! Dit un vieux griffon à tête triste qui tenait un parapluie à la main. Naviguer de nouveau sur l’empire, tout le jour durant. Courir après le soleil qui ne se couche jamais sur l’Angleterre !...

Pour cela, il nous faut autre chose que ces deux rames minables, tout ce que peut obtenir madame May de Bruxelles avec son accord ridicule ! Je vous le dis, levons les ponts-levis ! ....Mais rapetissez, jeune fille... Cherchez vous à humiler notre grandeur !  »

Les rois de pique, de trèfle et de carreau semblaient hors d’eux à leur tour, et postillonnaient de telle façon, qu’Alice eut envie d’emprunter son parapluie au griffon !

« L’Angleterre, l’Angleterre ! Mais le royaume désuni est bien plus vaste que l’Angleterre ! Vous faites semblant de nous oubliez, nous les Ecossais, les gallois et les irlandais du nord."

 Ca n’en finissait pas.

« Vous êtes tous fous, cria Alice. Complètement fous !...."

 C’était une scène qu’elle avait l’impression d’avoir vécu, il y a très longtemps, dans une autre vie peut être, si loin de cette époque trouble où les gens et les esprits rapetissaient. Et le nom de Lewis Caroll lui traversa la tête, sans savoir d’où il pouvait provenir..." 

Et les paroles « d’Hello Goodbye » lui revinrent en mémoire, comme une prémonition :

"You say yes, I say no

Je dis oui, je dis non

You say stop and I say go, go go, oh no

Tu dis stop et je dis va ...va, va. ! .Oh non..."

 

 



13 réactions


  • nono le simplet 2 avril 2019 10:02

    un mot ... superbe !


    • velosolex velosolex 2 avril 2019 10:19

      @nono le simplet
      Merci nono. A peine ai je vu ton mot en modération, qu’il avait disparu,, l’article ayant été publié. Si bien que je n’ai pas eu le temps de le noter...Je serais plus rapide la prochaine fois, et t’avertirai quand j’écrirais un article. 
      J’ai toujours aimé les Beatles. Des paroles superbes, et qui concernaient tout le monde, pleins de tendresse, de rêve et de poésie. 
      L’idée d’un papier m’est venu cette année, quand j’ai fêté mes 64 ans, et qu’un groupe de copains anglais, l’ont chanté en chœur. 
      Le Brexit, en centre bretagne, est angoissant pour eux, et pour les autres. 
      Bien d’autres chansons auraient pu être adaptés, au delà de « Help »...« Dans le temps je me croyais costaud, maintenant je pige que j’ai besoin d’aide… » à « Don’t let me down ( »Ne me laissez pas tomber"...
      Les temps sentent un peu le moisi. 
      All you need is love !


    • nono le simplet 2 avril 2019 11:33

      @velosolex
      pas grave ...
      jeune j’étais sentimental, adolescent plus pouet-pouet que poète ... mes copains partaient à Goa, moi je partais à Port Barcares ... il sniffaient de la coke, moi je fumais des joints et je buvais du ricard ... et je suis passé à côté des Beatles ... mais je ne mourrais peut être pas idiot ... c’est vrai que j’aimais bien « hard day’s night »
      j’ai perdu de vue mes amis anglais installés dans le coin mais j’imagine qu’ils stressent aussi, pas encore installés définitivement en France, lui psychiatre elle infirmière en psy ...
      love is all you need !


    • velosolex velosolex 2 avril 2019 12:03

      @nono le simplet
      Les anglais sont un peu partout, dans le pays, avec un intérêt pour les endroits délaissés. Pas toujours des gens friqués, mais remettant sur pied de vieilles bâtisses.
      Un copain, Allan, malheureusement disparu, après avoir fait une crise d’asthme sur le canal du midi dans sa péniche. Un comble. Un mois avant je l’avais photographié à bord, avec son tee shirt : « No future ».
      Les Beatles en auraient fait une chanson. La poésie adoucit les choses. 
      La vie est parfois très cruelle, et fait des blagues amères.. Sans doute aurait il été très désarmé lui aussi par ce Brexit, une calamité pour les britanniques qui vivent en France, et n’envisagent surtout pas de retourner en grande bretagne à l’heure actuelle. 
      Donc je ne me réjouis pas de cette décision absurde. Je n’y ai en fait jamais cru. Mais il faut bien avouer qu’on est au bord du vide. Il y a là dans cette attitude incompréhensible quelque chose d’absurde, lié au collapsus, et l’impossibilité de réagir. Quoi qu’on pense de cette histoire. J’ai entendu dernièrement un philosophe parler des règles qui caractérisaient cette sidération, clivée des enjeux, par le fait que comme pour le réchauffement climatique, les politiques sont incapables d’anticiper, et plus grave de changer la marche du navire lancé vers l’iceberg. 


    • Fergus Fergus 2 avril 2019 13:03

      @ velosolex

      « une calamité pour les britanniques qui vivent en France, et n’envisagent surtout pas de retourner en grande bretagne à l’heure actuelle. »

      Exact ! Il en est même pas mal qui ont demandé depuis quelques mois la nationalité française, y compris dans mon coin où il y a toujours eu une colonie britannique.

      A ce propos, il y a une église anglicane à vendre  même les « rosbifs » n’ont plus la foi  pour ceux qui seraient intéressés ! smiley


    • velosolex velosolex 2 avril 2019 14:20

      @Fergus
      Les Français en Angleterre sont eux aussi exposés à ce traumatisme. Tu construit une vie, tu apprends, la langue, et tout à coup tu est invité à faire tes valises. Avec parfois des gros cons qui se lâchent qui t’accusent de piquer les allocations du pays.
      Le brexit, comme toute maladie grave, comme tout état de crise, est un révélateur, de son potentiel, de la valeur des hommes, des amis qui restent, du changement de regard plus ou moins perceptible, qui pousse au moins autant vers la sortie que les lois.
      Il ramène aussi les gens à des stades antérieurs de leur vie, à l’époque où la sécurité n’était pas de mise. Mais en ces années, ils étaient jeunes encore. Il y a des cellules d’accompagnement, en Bretagne. Depuis plusieurs mois, certains ne parlaient que de ça, d’autres n’y croyaient pas, refusaient de faire le moindre papier, pensant que ça allait s’arranger. 
      J’ai entendu plusieurs témoignages intéressants, dans « les pieds sur terre », excellente émission.https://bit.ly/2I2iIoq


    • aliante 3 avril 2019 08:48

      @velosolex
      vous pensez que l’Angleterre et la France ne soient pas capable de rédiger un accord pour les travailleurs ou les residents
      ,les jeunes n’ont pas attendu l’Ue pour aller en Angleterre


    • velosolex velosolex 3 avril 2019 12:17

      @aliante
      La différence maintenant c’est qu’au delà des éléments pratiques et économiques, ils n’auront plus envie d’y mettre les pieds, et que s’ils s’y risquent, cette expérience sera très courte. 
      Car plus d’une famille française maintenant rentre au pays, poussée non seulement par l’échéance, mais par le climat ambiant, comme le révèle cette émission de France culturehttps://bit.ly/2I2iIoq Les politiciens ont joué avec le feu, et réveillé des démons xénophobes. Je connais des anglais qui eux mêmes ne supportent même plus l’idée de rentrer au pays à l’heure actuelle. 


  • Fergus Fergus 2 avril 2019 12:57

    Bonjour, velosolex

    Amusante, cette parodie d’Alice. Et sympa d’avoir fait appel aux Beatles pour illustrer de leur verve musicale le voyage pas très enchanté de la petite fille au pays de ces Britanniques dont beaucoup ont perdu leur flegme.

    Une petite précision : la statue de Peter Pan n’est pas à Hyde Park, mais à Kensington Park, non loin de la galerie Serpentine.


  • velosolex velosolex 2 avril 2019 13:48

    Bonjour

    Merci pour la précision. Je tacherai maintenant d’aller la voir. A moins que ce farceur de Peter ne fasse un bond d’un jardin à l’autre ?..De Peter Pan, à Alice, jusqu’à Harry Potter, il y a toute une veine anglaise de belle littérature, pas seulement réservée aux enfants, d’ailleurs ; le plus dur étant de parvenir à plaire à tous les publics. Impossible en politique. Et Dickens est inimitable aussi pour réussir des ponts. Ses personnages sont hilarants, glaçants, surréalistes, poétiques, étranges. Le personnage de Scrooge, dans les « contes de Noël », semble sortir d’une des histoires étranges que chantaient les Beatles. A moins que ce soit les Beatles qui sortent de Dickens. Il y en eux cette capacité de plaire à des gens très différents, et de parler de choses profondes, avec l’apparence de la simplicité, et de la facilité. L’univers poétique du groupe vient à la fois des chansons populaires, et des influences américaines du country et du blues...A propos de cet art rare, de plaire à tous publics, racontant des histoires de gens ordinaires, boosté par la magie. J avais été emballé par un groupe breton, que j’avais été voir avec mes gosses, classé « pour enfants », et qui avait toutes les capacité pour emballer n’importe quelle salle. Mais « les ours du Scorff », sont ils connus hors de notre région . ( Mais où il est mon cheval https://bit.ly/2uHPPG2

                Mademoiselle Lulu       https://bit.ly/2HTaHmm


  • nono le simplet 4 avril 2019 04:33

    L’important, c’est la sincérité, d’être honnête avec soi même.

    important et difficile ...

    j’ai un compte twitter où j’ai écrit une phrase en deux ans et un compte facebook où je n’ai rien écrit, seulement pour visionner les liens qu’on me donne parfois ...

    comme toi la notoriété m’indiffère et la course aux étoiles encore plus ... c’était marrant, hier encore, de voir l’absence d’étoiles dans les premiers commentaires de ton article ... marrant et agréable ... cette manière de « liker » je l’utilise rarement, souvent pour dire seulement « je t’ai lu » ...

    faire du buzz, avoir des followers, être liké ... ce besoin d’être connu, reconnu, aimé, admiré me surprend et m’afflige ... société du « paraître » où on roule en SUV brillant de propreté, les mains bien posées sur le volant, le regard fier en route vers l’aventure alors qu’on va faire ses courses au supermarché du coin ... la pelouse bien tondue où pas un brin d’herbe ne dépasse ... garde à vous !

    société au bonheur factice ... je me demande si, en fait, tout le monde ne s’emmerde pas un peu comme Julien Guiomar dans l’Incorrigible ... dialogues d’Audiard bien sûr ...


    • velosolex velosolex 4 avril 2019 10:21

      @nono le simplet
      Une seule voix bien posée, est préférable au tumulte. La catastrophe née souvent du progrès, surtout de ses ramifications. Tu pratiques la photo, pépère, et puis tout à coup cela devient comme un cancer, un tumulte, autant de grimaces qui se superposent, qui t’assaillent, qui te suivent. A un certain moment, tu bascules de l’autre coté de la montagne. Tu as dans la tête une mémoire qui échappe aux yeux de ceux qui regardent simplement le nouveau paysage. On a depuis longtemps écrit sur le factice, et cela peut rassurer, faire croire qu’au fond rien ne change. Mais le petit oiseau à non seulement disparu de l’appareil photo, mais de la nature de plus en plus. L’enfer, c’est les autres, disait Sartre. Entendu leur regard, qui te structure. Pour l’emmerdement, il y en a de doux, quand il sont liés au choix. L’ennui est parfois structurant, comme la mélancolie. Un retour sur soi. Se méfier de la paranoïa, tout de même, du grand isolement. Garder la souplesse, le rire, le coup de pédale, le verre levé avec les autres. Je lis en ce moment un très beau livre, « My absolute darling », de Tallent. Le survivalisme aux états unis est une mauvaise réponse à un vrai problème. Une gamine vivant au fond du pays avec un père fou, et pervers, cramponné à son fusil d’assaut, trouvant toutes les raisons de cracher sur sa fille, les autres, et lui même. On reconnait la graine de troll désenchanté, qui tente de faire passer les autres par dessus bord en crevant leur haine. Encore un petite chanson des beatles, un peu d’air frais ?


    • Hylactor Hylactor 3 mai 2019 18:01

      @velosolex
      Pourquoi tout le monde veut changer d’Europe depuis plus de 30 ans ? Pourquoi l’industrie francaise se barre laissant les ministres et les présidents impuissants ?

      https://www.capital.fr/economie-politique/blanquefort-le-maire-denonce-la-trahison-de-ford-1319767

      On n’est justement pas au pays d’Alice. Il y a des réalités.

      Le Brexit tout comme le Frexit sont des moyens de débrayer l’économie et redonner du souffle aux peuples. Rien n’interdit d’avoir des espaces de libre echange, de libre circulation, avec qui on veut... Pourquoi sommes nous obligé d’avoir une meme monnaie qui nous penalise plus qu’elle nous avantage ? Pourquoi doit-on laisser un anglais ou un espagnol negocier les interets francais avec d’autres états ?

      https://francais.rt.com/economie/60996-feu-vert-ue-pour-negocier-accord-commercial-usa-malgre-opposition-paris
       
      Est-ce qu’un russe c’est la meme chose qu’un américain ?
      Est-ce qu’un israelien c’est la meme chose qu’un iranien ? Pourtant ils sont voisins et auraient sans doute un interêt à s’unifier ?
      Je vous invite à lire les travaux d’Emmanuel Todd sur ces sujets.
      Un Grec n’est pas un Croate, tout comme un allemand n’est pas un francais ni un anglais. dans tous les pays du monde il y a des gens respectables. On ne force pas les gens à s’unir... ce n’est pas notre culture. A l’inverse, on ne doit pas empecher les gens qui ont des projets communs de pouvoir collaborer (Exemple : Airbus qui dépsasse largement le cadre européen) dans la mesure ou cela respecte les peuples et est positif pour les economies respectives. 


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