Les lapins idiots
La nature est bien faite ; elle a tout prévu. Les lapins sont très prolifiques, parce qu’ils doivent, par leur progéniture nourrir de nombreuses autres espèces de carnivores, dont certains humains. C’est l’essence même de leur existence.
Comme tout le monde vivant : insectes, végétaux, herbivores et même les carnivores, qui sont régulés par d’autres carnivores. Monde vivant qui a d’autres fonctions diverses et interdépendantes : aérer les sols (vers de terre, fourmis, termites, taupes etc.), le nourrir (défécations, urines, pourrissement), pollinisation des fleurs, etc. En un mot, gérer la terre par la régulation de tous ses éléments, dans les moindres détails.
De même la brebis possède le gène de la lutte pour sa survie, c’est-à-dire pour la survie de son espèce. Mais si le loup la tue, elle donne son corps à la Vie, parce que même si le loup n’en dévore qu’une petite partie, des oiseaux, des petits mammifères, des insectes vont pouvoir se nourrir aussi. Nous pensons que c’est cruel parce qu’on nous a inculqué la notion de péché, c’est-à-dire, ce qui est bien et ce qui est mal. Or naître pour la survie de l’espèce et mourir pour nourrir d’autres espèces, c’est le don de la Vie pour l’Equilibre cosmique. Rappelons que ce dernier résulte des réactions physico-chimiques entre tous les éléments, en fonction de leurs "affinités", formant les molécules, qui forment elles-mêmes le vivant et l’"inanimé", en interdépendance globale, telles nos cellules dans notre corps, où, comme dans l’univers, rien n’est isolé. Cet Équilibre global, les anciens chinois (Lao-Tseu), l’appelaient le "Tao".
Au sein du monde vivant, il y a ceux qui servent de nourriture aux autres, et ceux qui perpétuent l’espèce. Pour l’harmonie universelle, les deux destins sont équivalents. Mourir en nourrissant l’autre, ne constitue pas un mauvais destin par rapport à celui qui doit perpétuer l’espèce. C’est ainsi que la mort n’est pas « une maladie à soigner ». Les animaux ne vieillissent pas, ils se perpétuent en tout équilibre et nourrissent d’autres espèces.
Ainsi celui qui met sa semence n’est pas plus important que celle qui la reçoit, tant s’en faut.
Mais les "chauds lapins" et les prolifiques lapines ne savent pas que rien ne pourra vivre sur la Terre dans un milliard d’années au maximum. La luminosité de notre soleil va croître naturellement de 10% environ chaque milliard d’années. Si ce n’était pas mieux avant, là, même si l’"homo sapiens" n’y sera pour rien, tout brûlera sous l’enfer d’une "Géante rouge".
Un animal bizarre, se prétendant "homo sapiens", sait tout cela. Pourtant il continue à proliférer démesurément.
À la naissance de Victor Hugo la planète comptait un milliard d’êtres humains. Selon Albert Jacquard (1925-2013) ainsi que pour le commandant Jacques-Yves Cousteau (1910-1997), c’était déjà au-delà du raisonnable, qu’ils fixaient à 700 millions d’habitants.
Finalement, l’"homo sapiens" ne serait-il pas le seul animal "idiot" ?
©. Philippe Annaba, auteur de « Pourquoi mettre au monde dans un monde qui se fout du monde ? »