jeudi 24 septembre 2015 - par Karol

Peuple, réveille-toi ! à la télé on s’étripe en ton nom

" Nous en sommes venus au temps où l'humanité ne peut plus vivre avec, dans sa cave, le cadavre d'un peuple assassiné " - Il y a un siècle...Jean Jaurès.

Il y a une semaine, les chiens de garde de la "bonne pensée" de notre chère dictature light néo-libérale se sont acharnés sur les derniers écrits de Michel Onfray, philosophe qui se réclame de la gauche radicale et anti-libérale et que l'on accuse de faire le jeu du Front National en se faisant le défenseur de "ce peuple qui n’a pas de pouvoir mais sur lesquels le pouvoir s’exerce".

Michel Onfray "filerait un mauvais coton "d'après le journal Libération, il jouerait avec le feu en réhabilitant un peuple " old school" qui aujourd'hui serait séduit par les propos de Marine Le Pen.

Michel Onfray a commis ces lignes :

"C’est à ce peuple que parle Marine Le Pen. Je lui en veux moins à elle qu’à ceux qui la rendent possible. Ce peuple old school se voit marginalisé alors que les marges deviennent le souci français prioritaire, avec grandes messes cathodiques de fraternités avec les populations étrangères accueillies devant les caméras du 20 heures. Si ce peuple pense mal, c’est parce que nombreux sont ceux qui l’aident à mal penser. Qu’un paysan en faillite, un chômeur de longue durée, un jeune surdiplômé sans emploi, une mère seule au foyer, une caissière smicarde, un ancien avec une retraite de misère, un artisan au bord du dépôt de bilan disent : « et qu’est-ce qu’on fait pour moi pendant ce temps-là ? », je n’y vois rien d’obscène. Ni de xénophobe. Juste une souffrance. La République n’a pas à faire la sourde oreille à la souffrance des siens."

Qu'en est-il donc de ce petit peuple de France pris en otage par le Front National et que Michel Onfray prétend défendre ? Et où serait donc passé ce " peuple de gauche " acteur principal de notre grande et riche histoire sociale ?

Le prolétariat, le mouvement ouvrier, ce peuple des campagnes comme celui des quartiers populaires a disparu, satellisé, désintégré dans une mondialisation sans retour. Comme le précise Michel Onfray à l'émission d'ONPC du samedi soir, le prolétariat c'est aujourd'hui aussi bien l'étudiante qui se prostitue que le livreur de pizza qui est encore sur son scooter à onze heures du soir. Le problème est que ces deux là ne font plus peuple et ont peu de chance de se rencontrer si ce n'est que furtivement. Dans ce monde où tout est marchandise il n'y a plus place à la connivence et au partage, à ce sentiment d'appartenance à un groupe ou à une classe sociale. Au fil du temps l'individu a été réduit à l'unique condition "d'unité de consommation " que l'on sonde régulièrement pour mieux le gaver ensuite, condamné qu'il est à la seule réussite qui compte : la réussite financière suffisante pour participer au " grand marché".

Il y a longtemps que la gauche dite de gouvernement ne s'adresse plus à la classe sociale qui l'a portée au pouvoir. A la défense de la classe ouvrière et de tous les victimes du capitalisme total on a substitué la défense des minorités en tout genre, pour que chacun, quel que soit son genre, sa couleur de peau ou sa religion, puisse prétendre participer pleinement à la vie économique de la cité. Face au déferlement dans tous les domaines de la doctrine libérale, la gauche progressiste a rendu les armes en refusant de prendre à bras le corps la lutte contre les inégalités sociales pour ne s'occuper que de la lutte contre les discriminations en tout genre, raciales ou sexuelles. Face à une droite réactionnaire, elle est devenue le chantre de la liberté des moeurs et de la liberté individuelle. En s'occupant du volet culturel du libéralisme, cette gauche à la Jack Lang et DSK, avec Macron en guest star, parachève depuis trente ans le travail de la droite libérale qui a toujours des difficultés à rompre avec son vieil électorat paternaliste, perclus de principes moraux qualifiés d'obsolètes. Être de gauche aujourd'hui se réduit trop souvent à se mobiliser en toutes circonstances pour défendre ce droit libéral de chaque individu isolé à choisir de vivre sa vie comme il l'entend, sans se préoccuper du fait qu'une grande majorité de la population n'a pas les conditions matérielles élémentaires de vivre pleinement cette liberté. En cassant peu à peu tous les liens de solidarité élémentaires entre les individus, en réduisant le périmètre de la protection sociale, la philosophie libérale a désarmé la grande masse de ceux qui ne peuvent compter que sur cette solidarité du collectif pour exister face au rouleau compresseur de l' économie mondialisée qui impose le marché et ses centres commerciaux réels ou virtuels comme seuls instances de socialisation. Suivant le dogme libéral, dans ce nouveau monde "libéré" de tout principe philosophique ou moral, chacun doit pouvoir "vivre comme il l'entend" sous la houlette d'un Etat uniquement soucieux d'administrer harmonieusement les choses et de dire le droit. Mais "La privatisation de la morale est une indication de l'effondrement de la communauté." avertit C. Lasch dans "La révolte des élites et la trahison de la démocratie "- page 116.

Sous la pression des médias chacun est condamné à réussir mais les conditions économiques et sociales imposées à la grande masse des citoyens ne les autorisent pas à "vivre comme ils l'entendent" ; les frustrations sont énormes. C'est un peuple anéanti, trahi par cette gauche bien pensante, dite "progressiste", gauche qui a vendu son âme au grand marché et a laissé les classes sociales les plus fragiles de la communauté nationale se dépatouiller dans une cohabitation contrainte avec tous les particularismes et singularités en tout genre. Ainsi le peuple de gauche "sympathique, fraternel combatif et progressiste" a explosé en vol avec la montée des inégalités et la marginalisation croissante d'une part de plus en plus grande de la population. Il s'est transformé peu à peu en une horde d'invisibles et de silencieux, égoïstes et frustrés, reclus dans de lointaines banlieues. Peureux face à l'avenir, étranger dans son propre voisinage, livré à lui-même dans "une guerre de tous contre tous", il n'est plus capable de se manifester que par de violentes jacqueries sans lendemain. Et, comble de l'horreur, par dépit, il est prêt à confier son sort à un parti d'extrême droite qui dresse les travailleurs les uns contre les autres et ne manquera pas demain de les trahir à son tour.

Face à cette "bête immonde" qu'elle a contribué à créer, la gauche gouvernementale et ses relais médiatiques, drapés des vertus du progressisme et du multiculturalisme, au lieu de se remettre en cause en tirant le bilan de trente années de cohabitation avec le capitalisme mondialisé, ne trouvent rien de mieux que de fustiger tous ces gens qui "refusent les réformes"et qui, devant un horizon fermé, dans un repli nationaliste, souverainiste, manquent aussi de bonne volonté dans le "partage des richesses" avec tous ceux, venus d'ailleurs, que les inégalités et les guerres causées par le propre système libéral ont jeté sur les routes et les mers du monde pour venir alimenter un marché de la main d'oeuvre de plus plus dérégulé. On n'hésite pas à mettre à l'index, comme au temps de l'Inquisition, ceux et celles qui osent se mettre du côté de ces gens qui refuseraient ce progrès et ces réformes ainsi que d'ouvrir le pays aux étrangers, parce qu'ils n'auraient pas su, d'une manière ou d'une autre s'adapter, aux nouvelles conditions du "monde moderne". Contrairement au peuple de gauche fantasmé, avec ses conquêtes historiques que l'on s'ingénie à détricoter, ces hordes et leurs manifestations, selon ces accusateurs, ne peuvent conduire qu'à la régression. Être de leur côté c'est être inévitablement du côté de la réaction. Libération titre logiquement à propos d'Onfray : " Le « souverainisme de gauche » dont se réclame le philosophe finit toujours par dériver pour devenir une machine de guerre, non contre la droite mais contre la gauche."

( Voir aussi l'article de Laurent Bouvet dans Le Monde " non au bûcher médiatique").

"La gauche institutionnelle s’inquiète parce qu’elle a compris qu’elle allait se trouver aux prises avec une gauche nouvelle, apparue avec des auteurs comme Onfray, Jean-Claude Michéa, Jean-Pierre Le Goff, ou Laurent Bouvet. Un gauche qui, comme Orwell, se dit prête à bazarder les appareils politiques au profit de la proclamation de la vérité. Une gauche, qui n’est pas prête à sacrifier la laïcité, ni la libre circulation des femmes dans l’espace public aux toquades de la mode « multiculti ». Une gauche qui, pour l’instant, ne dispose pas de relais politique identifiable. Mais dire qu’elle « fait le jeu du FN » relève de la basse calomnie." souligne, très optimiste à mon goût, Brice Couturier sur France Culture ( lien ).

Parallèlement cette gauche "libérale et de progrès", à force de s'acoquiner avec tous les acteurs du libéralisme économique a perdu, comme la droite libérale et affairiste, sa vertu initiale et a sombré dans l'imposture, la trahison et la corruption. Elle est aujourd'hui totalement disqualifiée pour prétendre être porteuse d'un projet de sortie de ce capitalisme totalitaire.

Mais se démarquer de cette gauche compromise, par une radicalité du discours, ne suffit pas tant que les victimes du modèle libéral seront condamnés à être les spectateurs de joutes oratoires télévisuelles et tant que les électeurs ne seront séduits que par la gouaille d'un Bepe Grillo, comme en Italie, ou les bons mots d'un Michel Onfray ou d'un Jean Luc Mélenchon en France.

Malheureusement, il ne suffit pas non plus d'un beau programme ni d'une victoire électorale pour affronter la mécanique libérale. L'expérience douloureuse de Syriza en Grèce le montre. On sait aussi depuis 2005 qu'il ne suffit pas de dire non avec un bulletin de vote pour faire plier des instances dirigeantes. Des élus, sans la mobilisation active des électeurs, ne peuvent rien et sont vite obligés de ranger leur promesses dans leurs poches.

La critique radicale sur tous ses aspects du libéralisme et l'élaboration d'un programme politique qui va avec est nécessaire. Il faut démonter le dangereux programme du Front National tout en refusant la diabolisation de ses électeurs par une gauche bien pensante. Il faut pouvoir redonner espoir, réactiver les énergies, et conduire à la mobilisation patiente autour d'objectifs fédérateurs et réalistes de tous les perdants et les victimes de cette marchandisation du monde, qu'ils votent à droite, à gauche ou qu'ils s'abstiennent et quelles que soient leurs particularités. Il faut en terminer avec cette "guerre culturelle" où la mise en avant d'une identité prime sur les intérêts communs de classe. ( 1) Patiemment il faut trouver les mots capables de parler à tous les laissés pour compte et les victimes de ce marché mondialisé. Il faut retisser les liens de la solidarité, faire vivre une nouvelle culture sociale pour peu à peu se donner les moyens de pouvoir imposer un réel rapport de force dans un long combat pour l'émergence d'une société plus fraternelle et solidaire, respectueuses des personnes et des ressources de la Terre. Cette transformation radicale ne pourra pas malheureusement voir le jour sans l'engagement total de ceux qui n'ont plus grand chose à perdre pour imposer un autre modèle de société aux éternels gagnants du libéralisme.

Le chantier est immense pour que le combat social quitte les studios des médias dont il est l'otage pour réinvestir la rue. Malheureusement les forces politiques capables de relever ce défi manquent dramatiquement à l'appel et le petit peuple risque fort d'être condamné à être encore longtemps le spectateur de sa propre agonie.

LA SCIENCE DU PARTAGE

___________________________

( 1) A lire :

  • " L'insécurité culturelle" Laurent Bouvet - Fayard 2015.
  • " Les Mystères de la gauche - de l'idéal des lumières au triomphe du capitalisme absolu" Jean-Claude Michéa - Editions Flammarion Climats 2013.
  • La révolte des élites et la trahison de la démocratie " Christopher Lasch - Editions Flammarion Champs Essais 2008.

 



21 réactions


  • César Castique César Castique 24 septembre 2015 11:35

    En fait, le peuple que vous dites pris en otage par le Front national, estime, dans maints domaines, qu’il est plus proche des solutions préconisées par le FN, que de celles de tous les autres partis politiques. 



    Alors, ce n’est assurément pas la faute du Front national, si les autres partis politiques sont infoutus de tenir audit peuple un langage intelligible. 


    Faut donc commencer par de l’implacable autocritique, avant de vouloir se mettre à la recherche des « mots capables de parler à tous... », objectif qui est hors de votre portée puisqu’il est impossible de parler à la fois aux « No borders » et à ceux, de loin les plus nombreux, qui scandent « On est chez nous ! » dès que l’occasion leur en est offerte.


    « ... à un parti d’extrême droite qui dresse les travailleurs les uns contre les autres et ne manquera pas demain de les trahir à son tour. »


    C’est du procès d’intention - qui ne prend pas - et, en tout cas, s’il les trahit, ce ne sera pas en livrant leur pays aux multimillionnaires surplus de population du tiers monde.

  • Le p’tit Charles 24 septembre 2015 13:07

    Le peuple.. ?

    Quel peuple en fait...il est ou votre peuple..celui de la gauche-mafieuse.. ?

  • eric 24 septembre 2015 21:50

    Tous cela, c’est du flan. Ce ne sont jamais les classes populaires, les ouvriers, les plus modestes qui ont porté les idéologies de gauches. Pour plein de raisons. L’une d’elle est qu’il faut au moins bac plus 2 pour commencer à pouvoir parler leur langue ( « lutte des classe prolétariat, propriété des moyens de production... ») En 1900, il y avait 80% d’ouvriers ( en comptant l’agriculture...) et le certif n’était pas donné à tous le monde.... même si à l’époque il garantissait orthographe et calcul...

    Cela se vérifie du reste dans les votes. Traditionnellement, la « classe ouvrière » s’abstenait à 80% et plus. Sans parler des femmes dont les gauches ont interdit le suffrage jusqu’à l’arrivé du Général. Les ouvriers qui votaient appartenaient à la fonction publique ou à de très grands groupes nationalisés ou nationalisables. D’une certaine manière, le « vrai peuple » au sens ou ces gens de gauche l’entendaient, en tendance, ne votaient pas du tout. Les gauches ont toujours et partout été des mouvements touchant les classes moyennes et en particulier dans leurs composantes fonctionnarisées au sens large.
    Tenez, dans le parti bolchevique au début, non seulement ce sont tous des petits bourgeois, ( sauf Lénine et quelques autres authentiques aristos.....) Mais ils sont eux même déjà enfants de la petite bourgeoisie. Il y a UN fils d’ouvrier parmi les dirigeants d’après Todd.

    Toute analyse de l’état des gauche qui commence par « la nécessité de retrouver ses racines prolétariennes », « populaires » pour les moins cuistres et donc par définition nulle et non avenue.

    La vraie question aujourd’hui, celle que préssent vaguement un Onfray, c’est qu’en réalité le « peuple s’émancipe », qu’il vote un peu plus qu’avant et qu’il vote toujours aussi à droite : FN et LR.
    Il veut participer plus.
    Le défi pour les gauches n’est pas de récupérer un électorat populaire qu’elle n’ont jamais eu, il est de l’écouter au lieu de vouloir l’enseigner du haut de ses supériorité intellectuelle prétendue.

    C’est ce qui se passe au sein des droites. De toutes les droites.

    C’est pour cela qu’elle représentent de l’ordre de 60% des suffrages en tendance aux premiers tour.

    C’est pour cela que les seules chances des gauches sont d’accentuer leur mépris affiché du petit peuple, de l’exténuer de stigmatisation pour le maintenir divisé d’avec le reste du peuple de droite. Ce n’est qu’ainsi qu’elles parviendraient à des résultats à la Grecque. Diriger avec des 35% des suffrages. AU besoin en s’alliant avec n’importe qui.

    Le problème, et on le voit déjà avec leur président Hollande malgré des institutions qui le soutiennent hors d’eau, c’est qu’on ne fait pas de grandes politiques avec 30% du peuple derrière soi.

    Les gauches ne sont donc pas nécessairement exclues définitivement du pouvoir par le réveil démocratique du petit peuple. Il est certain en revanche qu’elles ne feront pas grand chose d’autre de ce pouvoir qu’aujourd’hui. Entretenir la stagnation et se servir de l’argent tant qu’il en reste au détriment des pauvres en particulier, mais plus largement de l’ensemble du pays. Enfin, de ceux riches ou pauvres, qui ne peuvent pas partir.


    • alinea alinea 24 septembre 2015 22:53

      @eric
      Vous avez raison ! voter à gauche est une question d’éducation ; mais il fut un temps où les prolétaires étaient sacrément instruits, non pas par l’éducation nationale, bien sûr, mais par le parti communiste, ce parti n’étant pas un OVNI, mais une émanation du peuple
      ce parti a commencé de se déchirer en 56, puis de se disloquer en 79 pour finir à la chute du mur puis de l’URSS.
      Grosse claque devant la réalité soviétique.
      Tous les PC qui restent aujourd’hui dans nos campagnes, sont de ce « petit peuple », c’est un bonheur de les entendre, même si on n’est pas d’accord avec eux. Et tous les enfants issus de ces milieux, enfants qui frôlent la retraite maintenant, sont des citoyens aguerris.
      Il manque donc une culture politique ; il ne faut pas l’attendre d’en haut bien évidemment, d’en haut, on a l’école des élites, des aspirants à la réussite libérale que je n’hésite pas, mes bons jours, à traiter de traîtres, et puis, les exclus, tous les autres, ; ceux qui aujourd’hui aiment que Marine leur parle franc et pauvre, elle qui n’appelle ni leur esprit critique ni leur dignité ni les appelle à des hauteurs d’analyse qui mettent en danger tout le monde, mais qui les appâte avec la revanche, la jalousie, la haine même, tout atout du libéralisme qu’elle affecte de combattre.
      Quand vous parlez des « seules chances des gauches », je vous trouve malhonnête ! ce n’est pas le propos de LO ni du NPA, ni même de Mélenchon, qui n’a jamais joué au prolo, certes, mais qui tirait vers le haut quiconque écoutait ses meetings.
      La chance des gauches, c’est l’éducation politique du peuple, du plus bas échelon de l’échelle sociale jusqu’à cette classe moyenne moisie d’un confort bien fragile.
      Il y avait cette volonté au PG, dessein qui me convenait et qui s’est rarement fait, à cause des élections multiples et des faits d’actualité qui ne nous laissent pas en paix un moment.
      Ratage aussi à cause de tous les problèmes en même temps, l’écologie, la politique extérieure, la décrépitude de la France et de ses valeurs, la surconsommation et l’abrutissement de tout ce beau monde par le gavage médiatique, une propagande effrénée et l’attraction vers le bas de nos aspirations.
      Nous n’avons que nos vieilles recettes mais nous n’avons plus les éléments de base pour les réaliser.


    • Karol Karol 25 septembre 2015 08:15

      @alinea

      Bonjour Alinéa,
      Merci pour votre contribution. Mon texte est un peu désespérant et je suis bien impuissant pour changer le cours des choses.
      Oui, il manque cette culture politique qui en son temps, avec le PC, avait imprégné les consciences et construit ce« peuple de gauche ». Mais si la chance des gauches est bien l’éducation politique, aujourd’hui trop d’énergie est consacrée à la lutte électorale à tous les niveaux, aux débats tacticiens qui vont avec, ses chamailleries stériles et la lutte des égos. Ainsi Le comble est que la machine démocratique ultra médiatisée se retourne contre ceux qu’elle devrait servir. Quand au F.N. au lieu d’élever les consciences, il ne fait qu’exploiter la désespérance de tous les victimes de la mécanique libérale en faisant appel aux seuls sentiments les plus noirs de l’être humain.


    • eric 25 septembre 2015 08:51

      @alinea Cela fait plus d’un siècle que l’école de la république est trustée et surtout dirigée par des personnels qui votent en général à gauche aux alentours de 70%.

      Le principal résultat est que la moitié des polytechniciens (entre autre) ont des parents enseignants.
      Sans parler d’en général une moitié des ministres et une bonne part des députés.http://www.agoravox.fr/actualites/citoyennete/article/parite-ils-se-foutent-de-nous-116986

      Le premier budget du pays ( si on ajoute les retraites des profs) a servit à leur ascension sociale et à celle de leur progéniture. Point barre. La gauche se divise entre des bac plus 3 ou 4 fonctionnaires postiers (NPA) qui piquent le boulot des moins qualifiés et des Bacs plus 6 ou 9 ex fonctionnaires banquiers millionnaires ( Macron) qui nous piquent notre argent.

      L’éducation populaire ?

      Deux ans de suite à la remise des prix du concours général : dans toutes les disciplines techniques, ce sont des écoles catho qui trustent les prix, parce que les profs de gauche du public méprisent le technique et y envoie les moins bons à leurs yeux, des profs...


    • César Castique César Castique 25 septembre 2015 10:31

      @alinea

      « ... voter à gauche est une question d’éducation... »


      Moi, j’appelle cela du bourrage de crâne...


      « ...c’est l’éducation politique du peuple... »

      Et cela, itou !

    • César Castique César Castique 25 septembre 2015 10:47

      @Karol



      «  Quand au F.N. au lieu d’élever les consciences... »


      On ne sort pas du bourrage du crâne ! Et on comprend pourquoi tous les régimes qui se gargarisent avec ces fadaises, finissent invariablement par un flicage général de la population.


      « ...il ne fait qu’exploiter la désespérance de tous les victimes de la mécanique libérale en faisant appel aux seuls sentiments les plus noirs de l’être humain. »


      C’est sûr que vouloir vivre chez soi, avec des gens qui nous ressemblent par leurs habitudes, leurs moeurs, leurs us, leurs coutumes, leurs traditions et leurs codes sociaux, est l’expression de nos sentiments les plus noirs*. Pfffff, quelle pitié.


      * Cette stigmatisation du noir ne vous est pas encore insupportable, c’est que vous avez encore des progrès à faire. Dans votre catégorie s’entend.


    • alinea alinea 25 septembre 2015 10:57

      @eric
      C’est cette gauche là que j’appelle « traître », mes bons jours !
      La création d’une classe moyenne instruite est un but louable sauf qu’au passage, ceux-ci se prenant pour une élite se droitisent ; aujourd’hui, c’est consommé !


    • alinea alinea 25 septembre 2015 11:10

      @César Castique
      Aucune des luttes des prolétaires n’est soutenue par le FN qui, pas plus, ne fomente des mouvements de rue ; le FN déteste les mouvements populaires qu’en 2010 il proposait de contrer violemment !!
      Je ne l’ai jamais vu vouloir unir le peuple, mais bien au contraire le séparer !
      Il organise un rassemblement derrière lui mais ne propose aucune émancipation !
      C’est fondamental, la différence, et c’est de cela qu’on parle !


    • alinea alinea 25 septembre 2015 11:13

      @César Castique
      Vous avez tort ! Car le peuple, comme le dit si joliment Onfray, est celui contre qui s’exerce le pouvoir, et c’est de ce pouvoir qu’il faut s’émanciper ! Il n’y a aucune autre solution saine : se mettre sous la coupe d’un autre pouvoir dont on espère qu’il sera meilleur, n’est pas un progrès.


    • César Castique César Castique 25 septembre 2015 12:47

      @alinea

      « Aucune des luttes des prolétaires n’est soutenue par le FN qui, pas plus, ne fomente des mouvements de rue ; le FN déteste les mouvements populaires qu’en 2010 il proposait de contrer violemment !! »

      Je comprends ça. Ces prétendues luttes des prolétaires, qui consistent à foutre bruyamment le souk dans la rue, sans profit pour personne, si ce n’est pour les vitriers, lui répugnent à bon droit et juste titre. 

      Et d’autant plus que ça s’apparente à tout un folklore d’un autre âge. Celui du Grand Métingue du Métropolitain et de la Raison qui tonne en son cratère


      « Je ne l’ai jamais vu vouloir unir le peuple, mais bien au contraire le séparer ! »

      Le Front national ne sépare rien d’autre que ceux qui se sentent pleinement Français – Français tout cours, pas Français-comme-les-autres -, de ceux qui ne sentent pas plus partie prenante de l’histoire de France qu’ils ne se soucient d’avoir un avenir commun avec ceux qui se sentent pleinement Français.


      « Il organise un rassemblement derrière lui mais ne propose aucune émancipation ! »

      C’est plus fort que moi, je ne parviens à prendre le concept d’ « émancipation » au sérieux. Je conçois que des prolétaires du XIXe, ignares et crédules, se soient fait embobiner par ce genre de perspective nébuleuse à souhait, mais aujourd’hui ils ont une connaissance du monde et de ses réalités, qui les incite au scepticisme, peut-être plus instinctif que réfléchi, au demeurant. Mais ça reste très bien ainsi.

      « C’est fondamental, la différence… »

      Ah, ça oui ! On est au moins d’accord sur quelque chose.

      « … se mettre sous la coupe d’un autre pouvoir dont on espère qu’il sera meilleur, n’est pas un progrès. »

      C’est juste votre opinion. Il ne vous est jamais venu à l’esprit que ceux que vous prétendez « émanciper » n’en ont rien à foutre de votre « émancipation » ? Sinon, il y a longtemps qu’il y aurait adhéré. C’est cette défection qui fait que je vois assez bien, votre « émancipation » revêtir les mêmes mots que la « liberté » de Rousseau :

      « …quiconque refusera d’obéir à la volonté générale y sera contraint par tout le corps : ce qui ne signifie autre chose sinon qu’on le forcera d’être émancipé ; car telle est la condition qui, donnant chaque citoyen à la patrie le garantit de toute dépendance personnelle ».


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 25 septembre 2015 18:33

      @César Castique
      « Sans profit pour personne » !? Mais c’est que ça crache dans la soupe, ces sales bêtes !
      Vous ne manquez pas d’air ! Les congés payés, la sécurité sociale, les retraites par répartition, les services publics gratuits, vous n’en n’avez jamais profité ??
      Ce sont pourtant les aboutissements de 100 ans de luttes sociales et syndicales.
      Vous croyez que c’est l’extrême-droite qui les a obtenus ?


      En Birmanie, les salariés demandaient 2, 75 euros PAR JOUR, ils ont obtenu 2, 47 euros. Vous devriez allez bosser en Birmanie, si vous trouvez que les luttes syndicales vous dérangent...

    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 25 septembre 2015 18:42

      @Karol
      Karol, vous avez raison, la Gauche est bien mal en point et c’est dramatique. Les syndicats sont financés par l’ Etat et les entreprises, qui achètent la paix sociale. Les Partis politiques et les électeurs sont divisés sur l’ Europe. Certains attendent le Grand soir, mais s’il n’arrive pas, comme en Grèce, ils n’ont pas de plan B.


      Voilà pourquoi je suis de Gauche et à l’ UPR. La sortie de l’ UE et la préservation du modèle social français issu du CNR, c’est le minimum à sauvegarder.
      Pour moi, être de Gauche, c’est d’abord préserver les acquis, et je pense que c’est le dénominateur commun de la majorité des Français.

    • César Castique César Castique 25 septembre 2015 20:05

      @Fifi Brind_acier

      « Vous ne manquez pas d’air ! Les congés payés, la sécurité sociale, les retraites par répartition, les services publics gratuits, vous n’en n’avez jamais profité ?? »



      Ça va Fifi ? 


      Vous saluerez bien votre brouette de la part de la mienne smiley

  • alinea alinea 24 septembre 2015 22:57

    Bonsoir Karol,
    Après tout, je m’en tiens à mon com ci-dessus !
    Merci pour cet article
     smiley


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 25 septembre 2015 08:26

      @alinea
      Exact, le PCF faisait de l’éducation populaire. Il n’est plus aujourd’hui qu’un rouage euro-atlantiste et l’ombre de lui même. Cf son analyse de la construction européenne avant Mitterrand.


      Aujourd’hui, l’éducation populaire est faite par Michel Onfray, et son Université populaire de Caen.

      Et par l’ UPR, qui explique le dessous des cartes de l’ histoire de l’ UE et de la géopolitique.

      Il suffit de comparer au même moment, après l’élection de Syriza :
      - la déclaration de Pierre Laurent « L’Europe, un atout pour Syriza »
      - et le communiqué de presse de l’ UPR :
      « Les Grecs vont constater que Syriza est un Parti leurre ».
      Qui avait raison ?

    • alinea alinea 25 septembre 2015 11:05

      @Fifi Brind_acier
      Le problème de cette éducation faite par l’UPR c’est qu’elle est un décryptage de la situation, un énoncé des vérités historiques mais qu’elle prend la forme « d’informations » ; or nous sommes débordés d’informations aujourd’hui et il se peut que trop soit trop, je veux dire qu’au contraire de pousser à l’action, cela inhibe devant l’ampleur du problème.
      Il faut dire que le prolétariat est atomisé, que la France est désindustrialisée, que les emplois de services inondent le marché du travail,etc ; nous ne sommes plus à la même époque et le grand rêve naguère d’une révolution par internet a montré ses limites dans les pays arabes !!


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 25 septembre 2015 18:19

      @alinea
      L’UPR n’est pas sur Internet par plaisir, mis parce qu’elle est censurée dans les grands médias depuis 8 ans... Ils préfèrent recevoir Nadine Morano ou Pierre Laurent...

      L’Université d’automne de l’ UPR avec une table ronde sur les relations France / Russie, il y aura des journalistes de Sputnick et l’ Yonne Républicaine, c’est tout.

      Aucun autre média français, ni télé ni papier, n’a répondu aux invitations, alors qu’ils ont tous reçu une invitation.


  • elpepe elpepe 24 septembre 2015 23:36

    jamais compris cette terminologie ’prise en otage par le FN’
    on est une democratie u non ? non d ailleurs, mais enfin...
    Tout le monde est libre de voter, non, si oui le choix du parti est-il possible, ou le PS doit-il voter a notre place car nous le peuple on est trop con ? oui d ailleurs on est trop con mais c est pas une raison.
    D ailleurs le FN a t il un programme, je veux dire economique ?
    UPR n en a pas besoin, car il vire l Europe et s auto dissout c est ca ?
    le PS son programme est simple, il achete des voix avec notre argent
    les Ripoublicains le programme est le meme que le PS, mais la base electorale est legerement differente
    Le FN, meme programme que le PS, mais la base electorale est legerement differente
    Finalement il est raisonnable de voter en fonction de l electorat auquel on appartient, il s agit juste de cocher la bonne case
    - populo du prive = FN
    - populo du public = PS ou FN depend du quartier ou tu habites
    - riche = Sarko
    - politicard, elus = vote ton parti
    - les perdus = UPR
    - nos amis musulmans + outre mer = PS without hesitation
    - les terroristes = UPR pour precipiter l effondrement
    etc ...


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 25 septembre 2015 08:39

      @elpepe
      « pris en otage » ne s’applique effectivement pas qu’au FN, mais à tous ceux qui nous enfument depuis 40 ans avec « l’ Europe de la prospérité », remplacé vu le désastre, « Par Une Autre Europe à la St Glinglin.. »

      Le chômage, toutes catégories confondues, atteint 6,5 millions, bien loin de données des médias qui ne parlent que de la catégorie A. Il a augmenté de 6,2% en 1 an.

      - La Ministre du travail (ou du chômage) utilise la méthode Coué.

      - Les Ripoublicains mettent en cause le gouvernement, comme s’ils avaient fait mieux.

      - Philippot met en cause l’ UE, mais ne dit toujours pas qu’il faut se rassembler pour en sortir la France.

      - Le MEDEF fait croire qu’il faut d’autres réformes, alors que celles menées depuis 15 ans sous les injonctions de l’ UE, ne donnent aucun résultat.

      L’économie française est en train de s’effondrer, victime depuis 1992 d’une escroquerie, dont il faudra bien un jour demander des comptes aux escrocs euro-atlantistes.


Réagir