jeudi 1er juin 2006 - par BarryAllen

Présidentielles 2007 : la peur du 21 avril

Depuis le 21 avril 2002 et l’accession du candidat du FN au deuxième tour de l’élection présidentielle, et encore plus à l’approche de l’échéance suivante, les commentaires sont allés bon train sur la question suivante : « Les hommes politiques ont-ils tiré les conséquences de cet événement ? ». Toutefois, mon interrogation est différente ; nous, électeurs, en avons-nous tiré les conséquences ?

Premièrement, il est légitime de s’interroger sur le système même de l’élection. En effet, sans même entrer dans le débat de la légitimité des idées qu’il représente, je pense que tout le monde est d’accord pour dire que le candidat Le Pen n’a aucune chance de remporter un second tour, à l’heure actuelle, et ceci quel que soit son adversaire. Le score de Chirac en 2002 en est sinon une preuve, du moins une bonne indication. Un système qui qualifie pour le deuxième tour un candidat qui n’a aucune chance de s’y imposer est-il bon ?

A droite comme à gauche, la réaction a été la même, les électeurs de gauche auraient dû se mobiliser pour permettre l’accession de leur candidat au second tour. Soit. Mais n’est-ce pas renier les enjeux traditionnels du premier tour de l’élection présidentielle sous la Ve République ?

Effectivement, qu’on le veuille ou non, que ce fût souhaité ou non, ce premier tour de l’élection présidentielle s’est installé comme la mesure du rapport de forces des différents courants politiques, en fonction du pourcentage des voix de chacun. De plus, cette mesure s’avère capitale, car elle permet d’avoir un panorama nuancé, et non binaire, de l’opinion. Et quelle autre élection pourrait ainsi permettre de prendre la « température » de la représentation des courants politiques dans l’électorat ?

L’arrivée du FN au deuxième tour remet tout cela en question. En effet, la prescription pour éviter un nouveau plébiscite républicain, et renouer avec un véritable affrontement entre les deux grandes forces politiques françaises, cette « mobilisation dès le premier tour », ce « vote utile », se résume en fait à inviter les gens à voter au premier tour comme ils ont l’intention de le faire dans le duel espéré (téléguidé ?) du deuxième tour.

D’évidence, dans ce contexte, la fonction revendiquée de mesure du rapport de forces des différentes tendances politiques s’effondre. Les électeurs, de gauche comme de droite, ne peuvent plus affirmer leur nuance politique en votant pour des courants minoritaires, puisqu’on ne tient pas compte de leur sentiment par rapport aux autres candidats. In fine, cela renforce le bipartisme.

Le système de l’élection présidentielle à deux tours, déjà discutable avant le 21 avril 2002, atteint là ses limites de manière critique. Des limites qui avaient déjà été mises en évidence par les réflexions de Condorcet (paradoxe de Condorcet). Il propose, en remplacement, un système de scrutin où chaque votant définit son opinion sur tous les candidats, par un classement plutôt que par le choix de son favori. Il estime ce type de scrutin impossible à mettre en œuvre matériellement à son époque. Aujourd’hui, l’outil informatique permet ce genre de traitement, et c’est plus la complexité du système qui peut rebuter l’électeur moyen (bien qu’il puisse être séduit, par ailleurs, par le fait qu’un tel système ne nécessite de voter qu’une fois).

On peut toujours douter (légitimement, selon le théorème d’impossibilité d’Arrow) de l’efficacité de tel ou tel système de scrutin, et les tentations sont toujours grandes de vouloir modifier le système pour lui faire générer les résultats que l’on souhaite (les politiques en sont d’ailleurs friands). Mais en ce qui concerne la représentation du paysage politique de l’opinion, il paraît évident que le système Condorcet serait un bien meilleur révélateur que l’élection présidentielle à deux tours. Même si d’aucuns trouveront inenvisageable son application dans le cas de l’élection présidentielle, il serait bon que des instituts de sondage s’y intéressent, notamment en demandant leur avis aux électeurs sur le système, et en l’appliquant eux-mêmes pour pouvoir comparer les résultats avec ceux des méthodes traditionnelles.



41 réactions


  • Marsupilami (---.---.229.194) 1er juin 2006 11:36

    Ouaf !

    Intéressante réflexion. Le système de Condorcet est effectivement une alternative crédible et aujourd’hui réalisable. Mais pour qu’il fonctionne, il faudrait qu’une majorité d’électeurs soit capable de faire des choix rationnels et y passe un bon bout de temps. Cela n’a rien d’évident, surtout en cette époque qui valorise à outrance la rapidité et l’instantanéité...

    Houba houba !


  • Cyril (---.---.19.11) 1er juin 2006 11:57

    Ou alors , encore + simple pour éviter 2002 : un second tour à 3 candidats.


    • Olivier Bonnet Olivier Bonnet 1er juin 2006 12:04

      D’accord avec vous Cyril.

      Le papier est par ailleurs intéressant.


    • Rolling (---.---.158.247) 1er juin 2006 12:41

      D’accord avec Cyril, également. Bayrou ne l’a t’il pas proposé ?


    • Romain Baudry (---.---.24.79) 2 juin 2006 15:05

      Ca engendrerait d’autres problèmes, comme le montrent régulièrement les triangulaires aux législatives.


    • (---.---.100.34) 22 juin 2006 13:30

      3 candidats, il est fort probables qu’aucun des 3 n’obtienne plus de 50% !

      Je pense qu’un système à 3 tours serait préférable :

      1 premier tour avec plein de candidats, pour peser le poids de chaque courant.

      1 Second tour avec les candidats qui ont fait plus de 5% ou 10% (valeur à définir) au permier tour.

      1 Troisième tour avec les 2 premiers candidats du second tour.

      C’est pas la panacée, mais c’est quand même un peu mieux que le système actuel, et puis mon complexe que le système de Condorcet.


  • polo76 (---.---.189.86) 1er juin 2006 12:17

    Bravo pour cet article, très interressant.

    Par contre la solution que vous proposez me semble bien complexe , et peu applicable en l’état. ( déjà difficile de choisir un candidat avec lequel on soit en accord/harmonie alors de là à classer dans l’ordre de préférence 16 noms ... )

    Pour résoudre votre problème, changez de paradigme. Vous énoncez avec justesse le point de blocage : « Effectivement, qu’on le veuille ou non, que ce fût souhaité ou non, ce premier tour de l’élection présidentielle s’est installé comme la mesure du rapport de forces des différents courants politiques, en fonction du pourcentage des voix de chacun. »

    Cette mesure du rapport de force politique n’a tout simplement pas sa place, lors d’élection présidentielle , qui n’est que la désignation dun chef d’état ( en ce sens d’aillers un tour de vote devrait suffire ). Non la représentativité c’est le boulot du parlement d’ou la conclusion qui s’impose : proportionnelle aux législatives.

    Nous disposons de plus aujourd"hui, d’une certaine experience ( francaise IV république et étrangère Italie , Allemagne, Israel etc ... ) pour pallier aux carences que posent l’absence de majorité absolue au parlement.

    Carences, qui d’ailleurs, sont plus souvent dues à l’immaturité de notre classe politique ( voir les réactions à la censure Bayrou ) qu’à une impossiblité intrinsèque de gouverner dans un système proportionnel.

    Cdt Polo76


  • moniroje (---.---.246.62) 1er juin 2006 12:29

    Ce qui me sidère est que les médias orchestrent là encore nos peurs : peur que se renouvelle 2002.

    Attendez !!! il ne s’est passé que l’éviction par le peuple de son gouvernement dont il en avait ras le bonbon !! gouvernement complètement sourd et satisfait de lui-même et voilà le moyen expéditif : coup de pied au cul. Jospin a compris le message...

    Rappelez-vous : les sondages qui pontifiaient sur leur travail !! aucun n’a prévu cette réaction du peuple. Zéro pointé à ces sondages qui jouaient à l’apprenti-sorcier en se disant : tiens, le bon moyen de manipuler le peuple !

    Et qui a voté Le Pen ??? les lepénistes habituels ; et... ceux qui d’habitude votaient à gauche ; les autres, les chiraquiens, Balladuriens, Gaullistes, ils votaient comme d’habitude pour leur Chirac ou Pasqua ou De Villiers ou chais plus qui... C’était le seul moyen qu’ils avaient pour dire à leurs dirigeants : « Arrêtez de nous prendre pour des cons et de vous prendre pour l’élite caviar ! » Puis, une fois leurs chefs dehors, ces socialistes ont voté Chirac ; à contre-coeur mais c’était très rigolo. Le Pen n’avait aucune chance... Il est même retombé sous son score habituel, je crois.

    Donc, maintenant, bientôt, si Le Pen passe au premier tour, ce sera pour foutre dehors les dirigeants actuels ; puis au second tour, viva la belle Segolène !! Mais prédire ce que pense vraiment le peuple, heu... disons que j’ai fait un rêve.


    • Bob (---.---.76.255) 1er juin 2006 14:13

      « ceux qui d’habitude votaient à gauche ; les autres, les chiraquiens, Balladuriens, Gaullistes, ils votaient comme d’habitude pour leur Chirac ou Pasqua ou De Villiers ou chais plus qui... »

      Pasqua n’a pas pu se présenter en 2002, de ce fait LePen a récupéré les 2/3% des électeurs de Pasqua et a doublé Jospin (en simplifiant beaucoup mais y’a de ça)... il y a aussi eu l’érosion des votes a causes du trop grand nombre de candidats et l’absence de campagne digne de ce nom de Chirac/Jospin.


  • Mathieu (---.---.212.160) 1er juin 2006 13:14

    « les tentations sont toujours grandes de vouloir modifier le système pour lui faire générer les résultats que l’on souhaite »

    Le problème est là. Aujourd’hui on parle de changer les règles de l’élection présidentielle n’ont pas parce que le mode de scrutin est très mauvais (bien qu’il ne soit pas non plus parfait) mais parce que le résultat de la dernière élection nous dérange et qu’on ne veut pas qu’un tel évènement se reproduise.

    Même si une modification du mode de scutin pourrait permettre d’atteindre ce but, est-ce vraiment la bonne solution ? Il y en a d’autres, les français peuvent « se forcer » à ne voter que pour le candidat UMP ou PS même s’il est mauvais (ça c’est ce que nos cher politiciens voudraient, ça leur évite d’avoir à faire l’effort d’être bons).

    Si les hommes politiques étaient vraiment bons, on n’aurait plus à se poser la question de savoir s’il faut modifier le mode de scrutin ou pas. On aurait dans ce cas-là au deuxième tour non plus au mieux les deux moins mauvais mais bien les deux meilleurs. Evidement la meilleure solution n’est pas forcément la plus simple. Et si on veut en arriver là, il ne faut pas attendre des ces hommes politiques décident par eux-même de changer en comptant sur leur bonne volonté. Non, pour en arriver là, il faut les forcer à changer.


    • (---.---.17.100) 1er juin 2006 13:36

      En effet, la véritable conclusion que l’électeur a à tirer (et c’est aussi le but de l’article) c’est que le problème n’est pas forcément le système de vote, surtout pas la façon de voter, mais bel et bien au premier chef la qualité des hommes politiques. C’est pourquoi je suis contre le « vote utile ». Cela n’a aucun sens de regonfler les scores du PS et de l’UMP au premier tour avec pour unique justification qu’ils ne sont plus capables de rassembler assez d’électeurs pour aller au deuxième, c’est même un paradoxe saisissant.


    • BarryAllen (---.---.17.100) 1er juin 2006 13:38

      Oublié de signer le commentaire précédent


  • guan yu (---.---.236.59) 1er juin 2006 13:32

    un moyen terme serais d’introduire un tour suplementaire où l’on aurais les candidat représentant plus de 50% des votants. Cela permettrait de l’exprimer au premier tour, de choisir au second et d’exclure au troisième.


    • Youpi (---.---.149.213) 1er juin 2006 16:19

      Comme ça au troisièmre tour il y aurait un seul candidat et cela faciliterait le choix.


    • (---.---.127.35) 4 juin 2006 00:37

      Deux candidats ayant chacun plus de 50%.... y’a qu’en Corse ou en Floride que ça peut arriver.


  • Mathieu (---.---.212.160) 1er juin 2006 13:44

    Ou alors, on peut faire comme avec le TCE, les perdants qui ne sont pas contents demande à refaire un vote jusqu’à ce que lé résultat espéré se déroule


  • candidat007 (---.---.122.128) 1er juin 2006 14:08

    Ne croyez-vous pas tout simplement que l’élection présidentielle a trop d’importance ? C’est le combat suprême dans la Veme république. Vous gagnez les présidentielles et le reste suit. Elle commande toutes les stratégies pour les élections législatives.

    Limitons les pouvoirs du Président (président chrysanthème), Revalorisons ceux du parlement, en choisissant un mode de scrutin pour les députés qui permettrait une bonne représentativité des forces politiques (proportionnelle ou dose de proportionnelle).

    Une grosse partie du « problème du 21 Avril » peut ainsi être résolu. non ?


  • moniroje (---.---.246.62) 1er juin 2006 14:24

    Tout à fait d’accord avec toi, candidat 007 !!!

    Le président de la république française devrait n’être que notre représentant ; comme nos voisins ont la Reine. Suggestion : miss France

    et non un chef d’Etat qui met sa maffia aux commandes du pouvoir et donc dirige notre pays avec la moitié de la population rageuse que son candidat n’ait pas été choisi et donc vilipendant systématiquement le pouvoir en place.


  • Paul (---.---.215.27) 1er juin 2006 16:24

    Un seul tour comme aux USA.


    • dje (---.---.50.105) 2 juin 2006 12:28

      je ne suis pas d’accord 1 seul tour n’est pas crédible car avec le comportement de nos concitoyen on se retrouverais avec n’importe qui comme président (tien au fait si tout le monde votais pour un guignol en 2007 et fessais sont choix pendant les législatives)

      Trois candidats au second tour peuvent être tout aussi nocifs.

      Par contre une élection a 3 tours me semble un bon début. Mais moi ce que je voudrais surtout c’est une reconnaissance du vote blanc.


  • Fred (---.---.155.75) 2 juin 2006 15:01

    C’est bete a dire mais si Le Pen la majorite des votes, il devrait etre elu meme si ca me ferait vraiment chier. Il ne faut pas remettre en question le mode electoral mais essayer de comprendre pourquoi les gens se tournent de plus en plus vers les extremes et notamment l’extreme droite.


    • BarryAllen (---.---.17.100) 2 juin 2006 15:04

      En l’occurence, là n’est pas le problème, Le Pen est loin d’avoir la majorité des votes, et même, comme je le dis dans l’article, il ne peut rassembler plus de la moitié des votes contre quasiment aucun adversaire sur un tout, vraisemblablement.


  • www.jean-brice.fr (---.---.17.61) 2 juin 2006 19:10

    Pourquoi il y a eu un 21 Avril 2002 : pour en savoir plus, cliquez sur www.jean-brice.fr ...


    • BarryAllen 2 juin 2006 19:32

      Merci, jean-brice, mais je ne vois pas en quoi avoir plus de candidats aurait pu empêcher le 21 avril 2002, au contraire.


    • www.jean-brice.fr (---.---.45.200) 3 juin 2006 09:56

      L’important est la LEGITIMITE de ceux qui nous gouvernent : ce problème ne peut pas être résolu tant que les PARTIS controleront l’élection présidentielle, comme en ce moment.


  • (---.---.162.15) 2 juin 2006 22:39

    Je ne suis pas d’accord avec votre analyse. J’estime que ce qui s’est passé le 21 avril est tout à fait normal et dans la logique de la 5ème république : « au 1er tour on choisit, au second on élimine ». Et, dans ce contexte, un candidat qui n’a pas de réservoir de voix entre les deux tours ne peut que perdre. C’est un cas que les législateurs avaient prévu. Il n’y a donc pas lieu de changer ses habitudes de vote reposant sur le principe « choisir puis éliminer ».

    Jospin avait déçu, il n’avait pas convaincu, il est donc normal qu’il ait reçu une claque et ne soit pas présent au second tour.

    Ce qui a été anormal aux élections de 2002, c’est que de nombreux électeurs de gauche au 1er tour de la présidentielle ont voté à droite aux législatives. Puisque seulement 18 % des français voulaient vraiment Chirac président, les autres auraient dû ne pas lui donner les pleins pouvoirs, surtout que ce sont tout de même le 1er ministre et son gouvernement qui gouvernent la France, les cohabitations l’ont montré et n’ont pas été si mauvaises que ça en leur principe.

    Quant au système de Condorcet, pourquoi pas, je pense que ça pourrait effectivement être mieux (sans en être sûr, il peut y avoir des effets pervers). Mais il ne faudrait pas utiliser des machines à voter hermétiques. La contrôlabilité du vote par chacun est essentielle. On peut imaginer un système mixte avec une machine imprimant un bulletin de vote vérifiable par chaque électeur, avant qu’il ne le mette dans l’urne, et avec un genre de code-barre pour le dépouillement semi-manuel (le n° de code-barre étant aussi facilement vérifiable).

    Am.


    • www.jean-brice.fr (---.---.45.200) 3 juin 2006 09:58

      L’ennui est que ce n’est pas le peuple qui choisit ... Pour en savoir plus, allez sur www.jean-brice.fr !


    • Gael (---.---.127.45) 4 juin 2006 00:20

      www.jean-brice.fr tu es un peu fatiguant avec ta propagande... de plus il ne me semble pas du tout que cette fameuse loi de 62, comme tu le penses, soit la source de tout les maux... Et puis honnetement un electeur n’a-t-il pas le droit de savoir a qui son élu donne son soutien ?


    • www.jean-brice.fr (---.---.159.96) 4 juin 2006 18:03

      Pour gael : d’abord ce n’est pas la loi de 62, mais celle du 18/6/76 ! d’autre part, je vois que tu n’a rien compris ...


  • Prodeo (---.---.102.96) 12 juin 2006 23:21

    . Qui a peur du 21 avril ?

    Vous semblez redouter un 21 avril sans trop savoir pourquoi. Vous voulez obtenir un résultat rationnel d’une situation absolument irrationnelle. Votre belle certitude, qui repose donc sur des présupposés, pourrait bien voler en éclats. Depuis 2002, l’accélération de l’histoire peut fort bien amener un nombre important d’électeurs à tirer les leçons de l’élection d’un dictateur feutré, qui ne fait rien de sérieux, et lui préférer un parlementaire musclé qui agira habilement et résolument. Le syndrome du 21 avril portant sur le 2e tour est largement dépassé. On en est à s’interroger sur les conséquences du 3e tour.

    Votre réflexion autour du paradoxe de Condorcet est amusante, mais elle a peu de chance de changer radicalement le vrai défaut de notre pseudo démocratie, qui réside dans le choix d’élire le chef de l’Etat au suffrage universel. Dans un pays où près de la moitié des résidents sont analphabètes (au sens que donne à ce mot l’OCDE), comment voulez-vous faire croire à des gens sérieux, que l’hypothèse de Condorcet résoudrait le problème ? _


    • (---.---.234.231) 12 juin 2006 23:31

      « Votre belle certitude, qui repose donc sur des présupposés, pourrait bien voler en éclats. »

      Votre commentaire lui-même respire la suffisance, donc je vous serais gré de m’épargner ce genre de formules. D’autant que vous n’avez visiblement rien compris, je ne crains pas un 21 avril, je crains seulement que le PS et l’UMP voient leurs scores renforcés par cette peur, alors qu’ils n’ont rien fait pour le mériter. J’invite donc chacun à voter sans s’en soucier.

      Ah, mais je viens de suivre votre lien, je comprends mieux. Vous préfèreriez donc un chef d’état imposé aux gueux, qui sont bien incapables de le choisir par eux-mêmes, puisqu’il ne sont pas aussi intelligents que vous.

      Merci pour votre commentaire, mais non merci.


    • Prodeo (---.---.102.96) 13 juin 2006 01:08

      . Le site parle de « civilité ». On ne peut pas dire que ce soit votre point fort. Traduisez-vous ce mot par « mépris » ? Au lieu de me supposer une suffisance, là où il n’y a qu’une critique, vous seriez plutôt avisé en m’opposant des arguments pertinents qui viendraient contrecarrer mes remarques.

      Lorsque vous affirmez : « je pense que tout le monde est d’accord pour dire que le candidat Le Pen n’a aucune chance de remporter un second tour, à l’heure actuelle, et ceci quel que soit son adversaire. », sans prendre la moindre précaution d’usage. Désolé de vous décevoir, mais, sur quoi repose cette affirmation ? Certainement pas sur des données objectives, pouvant s’imposer après les émeutes de l’hiver dernier et l’échec lamentable et cuisant du CPE, avec tous les désordres sociaux que les syndicats ont pu organiser en toute impunité.

      Toutefois, après vos explications nettement plus claires qui mentionnent le PS et l’UMP, je comprends mieux ce qui semble vous inquiéter. Cela vous va bien d’ironiser sur ma position. Je vois que vous craignez - tout comme moi, même si c’est sur la base de raisons différentes -, que les électeurs soient une fois de plus abusés par les appareils politiques que sont les partis.

      Dans un cadre de respect de la plus élémentaire courtoisie, vous auriez pu vous éviter cette réflexion sur les « gueux » qui n’honore pas votre expression parfaitement gratuite. Vous ne me connaissez pas plus que je ne vous connais. Il est donc prématuré de mesurer le niveau d’« intelligence » des personnes impliquées. _


    • (---.---.17.100) 13 juin 2006 09:24

      « Lorsque vous affirmez : « je pense que tout le monde est d’accord pour dire que le candidat Le Pen n’a aucune chance de remporter un second tour, à l’heure actuelle, et ceci quel que soit son adversaire. », sans prendre la moindre précaution d’usage. Désolé de vous décevoir, mais, sur quoi repose cette affirmation ? Certainement pas sur des données objectives, pouvant s’imposer après les émeutes de l’hiver dernier et l’échec lamentable et cuisant du CPE, avec tous les désordres sociaux que les syndicats ont pu organiser en toute impunité. »

      Je ne fais qu’affirmer une opinion, et ma confiance que la plupart des gens doivent avoir la même. En quoi devrais-je justifier une opinion ? Cette formulation est complètement ouverte à la contestation que vous me faites en l’espèce, mais je remarque que vous êtes le seul sur ce fil. La formulation « Je pense que tout le monde est d’accord » est pour moi une précaution d’usage.

      Je reçois vos arguments sur la situation du pays, mais je persiste à penser qu’il se trouvera toujours une majorité de français pour voter contre Le Pen au deuxième tour.

      « Dans un cadre de respect de la plus élémentaire courtoisie, vous auriez pu vous éviter cette réflexion sur les »gueux« qui n’honore pas votre expression parfaitement gratuite. Vous ne me connaissez pas plus que je ne vous connais. Il est donc prématuré de mesurer le niveau d’ »intelligence« des personnes impliquées. »

      Désolé, mais n’est-ce pas vous qui avez lancé le sujet de l’intelligence en dénigrant « plus de la moitié des citoyens français analphabètes », vous plaçant ainsi dans la meilleure moitié ? Je n’ai fait que remplacer cela par le terme « gueux », désolé si cela vous choque, mais c’est en cela que votre commentaire respire la suffisance.


  • Rules (---.---.213.101) 13 juin 2006 22:30

    Je suis Québécois, mais m’intéresse à la politique française depuis quelques années.

    D’ici, j’ai été ébranlé par le 21 avril et j’espère qu’il ne se reproduira pas.

    Comment l’éviter ? 1- Éviter l’éparpillement des voix à gauche de la gauche : Besancot, Laguiller, Bove, c’est pas sérieux pour un pays qui se le dit.

    2- Promouvoir le centre ou centre-droit comme alternative à l’UMP sarkozyste : la rupture ne se fera pas, ni avec le MPF, ni avec le FN. L’UDF se veut, selon moi, un moyen de réunir les forces vives de la nation.

    3- Ne pas nécessairement lier présidentielle et législative. La cohabitation peut s’avérer productive.

    Merci


  • mariner valley (---.---.64.122) 15 juin 2006 14:28

    @Rules

    Pas en France je le crains......Trop ancree a droite ou a gauche pas d’entre deux.


    • mariner valley (---.---.64.122) 15 juin 2006 14:29

      @Rules

      le commentaire c’etait pour « La cohabitation peut s’avérer productive »


  • (---.---.231.147) 15 juin 2006 15:32

    Bin entendu, il a eu un comportement raciste quand il a giflé un petit beur devant des caméras ! mais je trouve que ça reste un candidat valable et assez réaliste !


    • Danisnoop (---.---.121.183) 15 juin 2006 15:46

      Il aurait sans doute fallu qu’il gifle un petit « blanc » pour ne pas être raciste ?

      A mon avis il a pris le merdeux qui se trouvait là sans plus ni moins, et un merdeux c’est un merdeux qu’il soit jaune noir ou blanc. De la part d’un homme politique le geste est quelque peu déplacé sans aucun doute mais bon, ça reste assez compréhensible que des merdeux continuent de se prendre des baffes réflexes huhu.

      Grmpf à vous

      Snoop


  • Rules (---.---.213.101) 15 juin 2006 21:25

    Bayrou reste, selon moi, une alternative véritable : c’est la vraie rupture, celle qui se lève au-dessus des guerres stériles gauche-droite. La rupture, ce n’est pas Le Pen (vous seriez la risée du monde), ni Sarkozy (ce serait un Bush français), ni la go-gauche caviar à la Besançot...

    Son credo, à Bayrou, semble simple : gouvernons dans le meilleur intérêt de tous, prenons des décisions basées sur le bon sens, la situation présente, et non sur des dogmes, des idéologies ou des raisons stratégiques.

    C’est ce qu’on appelle la politique de la situation.

    Au Québec, je souhaite la venue d’un tel parti. Je sens que le PQ, le parti souveraniste, dont je suis membre et militant, tend vers cette position sur l’échiqier politique.

    Le centrisme existe !


  • Pierre MULLER (---.---.205.124) 22 juin 2006 13:06

    Une élection dont on ne peut calculer le résultat que par informatique pose un problème de contrôle. Si on utilise du vote électronique, on doit pouvoir l’auditer, ce qui n’est possible qu’avec une trace papier recomptée manuellement, dans l’état actuel de la science.

    Des systèmes électoraux avec vote préférentiel ont parfois été un des motifs d’introduire le vote électronique, comme en Irlande (par ailleurs un échec) ou en Australie. Ces pays ont toutefois dépouillé manuellement leurs élections pendant des années.

    Il y a un compromis à trouver entre la complexité du modèle théorique et la capacité à le dépouiller sans machine.

    Pierre Muller,
    webmestre de www.recul-democratique.org


  • Laetitia Cohendet (---.---.238.22) 26 octobre 2006 10:03

    Bonjour,

    Je m’excuse d’utiliser le biais des commentaires pour vous faire part de ma requête mais je n’ai pas trouvé d’autre moyen pour vous contacter. Je suis étudiante en master information communication à Lyon et je dois réaliser cette année un mémoire de fin d’étude dont le sujet est le journalisme citoyen. Je m’intéresse de près à ce phénomène en tant qu’émergence d’une nouvelle forme de journalisme, peut-être amenée à redéfinir les pratiques professionnelles... En surfant sur le site d’Agoravox, j’ai constaté que vous faisiez parti des rédacteurs. J’aimerais beaucoup vous rencontrer pour discuter de votre expérience en tant que « journaliste citoyen ». Accepteriez-vous de me donner un peu de votre temps pour que nous en parlions ? Si votre réponse est positive, donnez-moi vos coordonnées par retour de mail pour que nous puissions éventuellement convenir d’un rendez-vous (dans le courant novembre). Merci d’avance de votre contribution à mon travail. Laetitia Cohendet Etudiante en master communication à l’Université Lumière Lyon 2


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