jeudi 29 octobre 2015 - par attis

Quand des scientifiques français testaient des drogues sur des cobayes humains

Nous savons tous que les nazis ont mené des expériences portant sur les drogues sur les prisonniers des camps de concentration. De même, nous avons tous en tête ces images de scientifiques américains administrant des doses de drogues diverses et variées (LSD, mescaline, etc.) à des cobayes humains, dans le cadre du programme MK-ULTRA.

Roger Heim

 Ce qu’on sait moins c’est que, contrairement au nuage de Tchernobyl, ces pratiques ont traversé la frontière de notre beau pays. En 1958, des scientifiques français, le professeur Jean Delay, Pierre Pichot, Thérèse Lempérière, Pierre J. Nicolas-Charles et Anne-marie Quétin, publiaient une étude intitulée Étude psycho-physiologique et clinique de la psilocybine, sous la direction de Roger Heim, alors directeur du muséum national d’histoire naturelle.

 Roger Heim était un mycologue, célèbre pour avoir identifié les psilocybe mexicana, communément appelés champignons hallucinogènes mexicains. Roger Heim a fait sa découverte sur les hauteurs de Huautla de Jimenez en pays mazatèque, au cours d’une expédition au Mexique en 1956, menée en compagnie de R. Gordon Wasson, qui s’est avéré par la suite être le chef du sous-projet 58 du programme MK-ULTRA (cf. L’histoire secrète des champignons hallucinogènes et La révolution psychédélique : un produit de l'ingénierie sociale).

 Heim confia quelques échantillons à Albert Hofmann, l’inventeur du LSD et un autre proche de Gordon Wasson, qui les ramena en Suisse aux laboratoires Sandoz (dont Wasson était par ailleurs un des directeurs), où il put isoler le principe actif des psilocybes : la psilocybine.

 Certains de nos larrons ont certes testé sur eux-mêmes les « champignons magiques » ; parmi eux Gordon Wasson, Heim lui-même, quelques uns de ses collaborateurs comme Roger Cailleux, et même Albert Hofmann, que sa prétendue balade en vélo sous LSD n’avait visiblement pas traumatisé (cf. Heim, Les champignons hallucinogènes du Mexique : études taxinomiques, biologiques, physiologiques et chimiques, 1958).

Wasson-Hofmann

Gordon Wasson et Albert Hofmann

 Mais ces « auto-expériences » ne suffisaient pas. Heim est donc entré en contact avec le professeur Jean Delay pour mener une étude systématique sur des sujets humains. Le bon professeur et ses collaborateurs ont ainsi administré de la psilocybine, gracieusement fournie par les laboratoires Sandoz, à 13 sujets normaux, dont on nous dit qu’ils se sont tous portés « volontaires », et sur 30 malades mentaux, uniquement des femmes. Il n’est pas précisé si ces malheureuses étaient elles aussi « volontaires » ou pas... L’expérimentation sur les malades mentales « a été guidée par nos premiers résultats sur les volontaires normaux et par les applications thérapeutiques préconisées pour les drogues de la même famille, le LSD 25 en particulier. » On peut se demander quelles pouvaient bien être les applications thérapeutiques du LSD 25.

 Les sujets sains ont tous ingéré la substance par voie orale, les doses allant de 5 à 14 mg, la dose moyenne étant de 10,2 mg. Nos braves docteurs décrivent les symptômes somatiques : sensation de chaleur, congestion faciale, mydriase, troubles de la coordination, bradycardie, perturbations thymiques, perturbations de la conscience de type oniroïde, modification de la perception du temps vécu, vertiges, troubles digestifs, etc. Le tout suivi d’asthénie pouvant durer plusieurs jours.

 Les malades mentales ont quant à elles tantôt ingéré la psilocybine par voie orale, tantôt subi des injections par voie sous-cutanée ou intramusculaire. Les doses varient de 6 à 15 mg. « Notre posologie a été, mais non rigoureusement, proportionnelle au poids de la malade ». Les effets somatiques sont globalement les mêmes que pour les sujets normaux, mais les effets psychiques sont soit plus marqués, soit modérés, soit nuls. Les neuroleptiques, sous l’influence desquels se trouvaient encore certaines malades, semblent être antagoniques avec ce type de drogue et en annulent les effets. Pour les malades mentales qui y ont été sensibles, l’étude conclut que « d’après l’expérience que nous avons des effets de la mescaline sur les malades mentaux, il nous a paru que la psilocybine avait une action psychique nettement plus intense ».

Jean Delay

 Ne souhaitant pas en rester là, Anne-Marie Quétin (co-auteur de l’étude pré-citée) a décidé de soutenir une thèse de médecine sur cette question, le 10 juin 1960, sous la direction du professeur Jean Delay. Roger Heim en a donné un compte-rendu dans La psilocybine en psychiatrie et au-delà (à propos de la thèse de Mademoiselle Anne-Marie Quétin), Revue de mycologie, mars 1961. Dans le cadre de cette thèse, une expérimentation a porté « sur 101 sujets dont 92 volontaires, considérés comme normaux, et 72 malades.[..] L’épreuve de la psilocybine était présentée à ces derniers comme un moyen de libération, ou comme un examen complémentaire indispensable au diagnostic. » Globalement, les effets somatiques sont les mêmes que lors de la première expérience. Les conclusions sont par contre plus affinées en ce qui concerne les effets psychiques :

 « [Le sujet] croit découvrir le sens de certains aspects du monde extérieur, mais sans pouvoir en préciser les raisons. Les assurances se précisent, mais le pourquoi reste posé : ‘‘j’ai la clé de l’harmonie universelle.’’ Et Mlle Quétin conclut : ‘‘Ainsi la psilocybine nous apparaît capable de bouleverser les relations entre le Moi et le Monde. Les idées délirantes retrouvées dans nos protocoles sont la traduction de cet étonnement fantastique que vit le sujet pendant cette intoxication’’ (p.91). La psilocybine crée véritablement une psychose artificielle ; c’est bien une drogue psychodysleptique ‘‘engendrant une déviation délirante du jugement avec distorsion dans les valeurs de la réalité.’’ »

 Tout n’est pas négatif (si, si) :

 « ‘‘Les tendances latentes de l’individu se révèlent’’, car le fond de l’individu n’est pas entamé par l’expérience. Si les contraintes sociales peuvent cacher certains sentiments du sujet, ceux-ci vont se révéler sous l’action de la drogue. ‘‘Ainsi, la psilocybine est un moyen d’exploration globale du sujet.’’ »

 Ce type d’« exploration globale » a du intéresser beaucoup de gens dans les divers gouvernements de l’époque.

 S’ensuivent quelques descriptions des effets de la psilocybine, suivant les différentes pathologies mentales.

  • Chez les schizophrènes, « La substance libère le syndrome cataleptique que remplace une agitation discordante avec cris, chants, déclamations. » Dans un autre cas « le mutisme disparaît sous l’action de la drogue, l’idée délirante se précise : celle d’une souillure personnelle qui a entraîné le syndrome dépressif et, d’autre part, hostilité de l’entourage. Ainsi ‘‘la psilocybine a permis chez cette malade de poser le diagnostic de l’affection psychiatrique dont elle est atteinte : la psychose discordante est devenue évidente.’’ » Pour une autre jeune femme, « hospitalisée pour des ‘‘préoccupations sexuelles obsédantes’’ situées dans un vaste délire paranoïde, l’épreuve de la psilocybine a mis en évidence les préoccupations de la malade et ses idées délirantes. L’aveu se dessine : ‘‘Ma mère, elle a pris ma place dans mon petit lit, et j’ai pris le sien dans le lit conjugal (auprès du beau-père).’’ »

  • « Chez les délirants, une extériorisation des thèmes se manifeste habituellement. ‘‘Après une courte période onirique, le malade a pu, au milieu de pleurs, faire part d’un grand nombre d’événements traumatisants et développer devant le médecin le thème principal du délire.’’ »

  • « Dans les cas de psychoses maniaco-dépressives, la psilocybine provoque une modification des perturbations thymiques. Dans trois cas, l’observateur a pu observer la disparition progressive du tableau mélancolique (malheureusement passagère). »

  • Pour les névroses et les psycho-névroses, « L’observation est particulièrement intéressante. Il s’agit de phobies d’impulsion nerveuses survenues chez la malade après son premier jour d’accouchement. Sous l’action de 9 mg de psilocybine injectée par voie intramusculaire, la malade devient extrêmement anxieuse, s’agite et pleure. Des figures géométriques colorées apparaissent, puis des modifications perceptives (ses bras sont en bois, sa voix devient étrangère, la pièce lui semble inconnue, les murs s’éloignent, les visages des observateurs se déforment). Puis l’anxiété diminue, une légère euphorie s’introduit, et peu à peu les sentiments intimes se révèlent, des scènes d’enfance se ravivent, des appréciations cachées se libèrent : ‘‘Huit jours après mon mariage, mon mari a prétexté que j’étais fatiguée, il est allé voir mon Directeur. Il est jaloux, il n’est pas très intelligent.’’ L’expérience ‘‘a permis de connaître un certain nombre d’éléments pour apprécier la psychogénèse des phobies d’impulsion ; elle a permis à la malade de prendre conscience de certains faits importants.’’ » Une autre « expérience à la psilocybine entraîne ‘‘un afflux de souvenirs’’ : ‘‘sans aucun contrôle et avec une violence extrême, la malade nous exposa ce qu’elle considère comme la psychogénèse de sa maladie et surtout ses griefs contre sa mère. Des souvenirs d’enfance, jusque là oubliés, furent revécus émotionnellement... Ainsi la malade put prendre conscience de certains traumatismes affectifs qui nous ont paru avoir une importance psychopathologique considérable. Il fut possible de reprendre secondairement tous ces éléments avec le sujet. À la deuxième épreuve succéda une amélioration indiscutable. Dans les semaines suivantes, la malade put reprendre une vie normale.’’ Malheureusement, ce mieux n’a pas persisté entièrement ; une nouvelle dépression s’est ultérieurement manifestée. »

 Il apparaît que ces scientifiques ont tenté de présenter la psilocybine comme un moyen d’exploration du Moi. La grande idée vendue par Gordon Wasson, et qui est au centre de toute sa littérature, est que les champignons hallucinogènes étaient une drogue enthéogène (un néologisme créé par Wasson et ses complices, censé signifier « qui engendre Dieu », ou qui le manifeste). Difficile pour des gens comme Heim, des psychiatres et des neurologues d’évoquer Dieu dans une publication scientifique... Ils s’en sont donc tenus à une de leurs divinités mineures, le Moi freudien, en évitant de s’étendre sur les sujets qui fâchent, comme le fait que « La psilocybine crée véritablement une psychose artificielle ».

Gordon Wasson

 Comme nous l’avons vu avec les deux articles publiés par Jan Irvin, la promotion des champignons hallucinogènes auprès de la population était un élément essentiel du programme MK-ULTRA. Gordon Wasson en était le chef d’orchestre, aussi bien en tant que chercheur de terrain (c’est lui qui a « découvert » le champignon psilocybe en 1953) que comme propagandiste, en particulier grâce à ses relations au magazine Life (dont les dirigeants étaient, comme lui, agents de la CIA), ainsi que par ses innombrables publications sur ce sujet (voir, entre autres, The Wondrous Mushroom et Mushrooms, Russia and History).

 L’implication du directeur du muséum national d’histoire naturelle, membre de l’institut, aux côtés d’un individu tel que Wasson, ancien vice-président en charge des relations publiques chez J.P. Morgan, président du Council on Foreign Relations (CFR), agent de la CIA et chef du sous-projet 58 du programme MK-ULTRA, laisse songeur. Heim ne s’est pas cantonné à son rôle de mycologue, il a aussi relayé la quasi-totalité de la propagande de Wasson, y compris au travers de nombreuses études écrites en commun. Une question légitime se pose alors : y avait-il donc un MK-ULTRA à la française ? Ou l’implication française s’est-elle limitée à un travail de sous-traitance de certains pans de ce programme américain par un nombre réduit de scientifiques ? Quoiqu’il en soit, il est difficile d’imaginer que l’état français n’était pas au courant de ces activités, et qu’il ne leur a pas donné son feu vert.



16 réactions


  • philippe baron-abrioux 30 octobre 2015 09:02

    Bonjour ,

    se poser la question de savoir si le gouvernement était ou non au courant de ces « travaux » est sans doute intéressante mais voici quelques réflexions qui me viennent à l’esprit .

    dans toutes les périodes de conflits ou de guerre ,des « produits » divers sont mis à disposition des acteurs de terrain :

    et souvenons nous bien qu’ en 1955 ,l’Algérie était déjà un lieu de conflit et que des troupes françaises étaient sur le terrain .

     est ce un pur hasard si les travaux dont on parle ici ont débuté dans ces années ?

    TOUTES LES ARMEES DU MONDE ont toujours mis à disposition des troupes des

     MODIFICATEURS DU COMPORTEMENT ;

    le « pinard » pour les grognards de Napoléon

    le vin en 1914 1918 pour les soldats sur le front par la France

    la vodka pour les troupes russes pendant la bataille de Russie

    le schnaps du côté allemand

    l’opium par la France encore en INDOCHINE FRANCAISE (pudiquement on fermait les yeux !)

    moins cher, et plus conventionnel ,le Pastis ,censé lutter contre la dysenterie amibienne et ses effets (diarrhées)

    le hascich au Viet Nam ,puis le L.S.D ET AUTRES

    tous ces produits censés donner du courage aux soldats lors des combats et qui pour bon nombre d’entre eux ont fait des malades chroniques .

    tous ces psychotropes ont été au moins d’accès facilité par les armées mais les malades rendus à la vie civile ont le plus souvent eu à gérer leur maladie seuls .

    ayant vécu en Guyane où les champignons hallucinogènes sont fréquents et assez faciles à trouver ,j’ai dû rattraper par les pieds une personne qui, se prenant pour un oiseau, voulait sauter du balcon d’un 3 ième étage !

    P.B.A


    • Philippe Stephan Christian Deschamps 30 octobre 2015 09:38

      @l auteur
      connaissait vous le travail autrement plus intéressant du Dr Stanislav Grof sur le LSD. ?
      http://www.stanislavgrof.com/
      .
      Stanislav Grof commence ses recherches sur les drogues psychédéliques, surtout le LSD, en 1956 à l’Institut de recherches psychiatriques de Prague où il les poursuit jusqu’en 1967. Il part alors pour Baltimore (Maryland, États-Unis) pour devenir chercheur et professeur de psychiatrie à l’université Johns-Hopkins. Vient le Printemps de Prague (janvier-août 1968), il reste aux États-Unis où, de 1967 à 1973, comme chef de projet au Centre de recherches psychiatriques du Maryland, il poursuit ses travaux sur le potentiel psychothérapeutique des états de conscience produits par l’utilisation du LSD dans un contexte approprié. Le programme porte en particulier sur certains types
       de population (toxicomanes, personnes en phases terminales, etc.
      .
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Stanislav_Grof


    • gaijin gaijin 30 octobre 2015 09:54

      @philippe baron-abrioux
      en effet on connait le proverbe : « a la guerre un homme soul marche droit »
      autre aspect de la question le volet financier - géopolitique  :
      les drogues « modernes » lsd cocaine héroine ......sont des produits de l’industrie chimique leur commercialisation a permis a la cia de faire les bénéfices permettant d’alimenter sa caisse « noire » c’est grâce a la drogue que les américains ont pu garder le controle de l’amérique du sud : d’une part en finançant leurs opérations d’autre part en utilisant le trafic comme moyen de destructurer la société .......on peut observer la même chose en afghanistan : explosion de la production après le passage des ricains .....idem dans la zone viet nam ........

      mais la primeur de cette idée revient en quelque sorte a l’ angleterre qui a put casser le verrou chinois grace au commerce de l’opium importé d’inde .....( et non le fait de fumer de l’opium n’est pas une tradition chinoise .......)

      ingéniérie sociale
      pognon
      géopolitique
      ............

      la drogue c’est bien utile et a ce titre il faut rappeler que notre pays détient toujours les records en matière de taux d’alcoolisme , de consommation de shit et psychotrope légaux ........
      de quoi expliquer la passivité du « bon peuple » face aux impostures politiques ?
      allez savoir ........docteur .......


    • attis attis 30 octobre 2015 13:09

      @gaijin

      mais la primeur de cette idée revient en quelque sorte a l’ angleterre qui a put casser le verrou chinois grace au commerce de l’opium importé d’inde .....( et non le fait de fumer de l’opium n’est pas une tradition chinoise .......)

      Très juste, la révolution psychédélique est la version occidentale de la guerre de l’opium. Sauf qu’ici, c’est surtout le volet « ingénierie sociale » qui est mis en avant. Le volet économique viendra plus tard, avec l’introduction de la cocaïne, puis de l’héroïne.

      La grande différence est que cette fois, ce n’est pas une puissance étrangère qui pousse la population à la consommation de drogues. Ce sont les élites et l’état américains qui ont fait la promotion des drogues auprès de leur propre peuple.

      @Christian Deschamps

      connaissait vous le travail autrement plus intéressant du Dr Stanislav Grof sur le LSD. ?
      Jamais entendu parler. Je vais parcourir son site.


  • njama njama 30 octobre 2015 11:23

    Dire que Roger Heim ou Gordon Wasson  "(c’est lui qui a « découvert » le champignon psilocybe en 1953)" ont identifié les psilocybe mexicana, est faux. Le mérite ne peut leur revenir, ces champignons étaient connus des indigènes mazatèques, toltèques, qui les utilisaient exclusivement dans des rites précis.

    « La psilocybine crée véritablement une psychose artificielle ».
    ça prouve surtout que ces scientifiques n’ont rien compris ! et dans les conditions d’utilisation qu’ils en ont fait pas étonnant d’en sortir des conclusions de symptômes pathologiques !
    ...
    pour y voir plus clair, je vous conseille les livres de Carlos Castaneda, au moins les premiers publiés


    • attis attis 30 octobre 2015 12:56

      @njama
      Les indiens connaissaient bien sûr ces champignons depuis des millénaires.
       
      Mais Heim est bien le mycologue qui a identifié la plupart des variétés de psilocybes. Le nom scientifique complet du psilocybe mexicana cité dans l’article est d’ailleurs psilocybe mexicana Heim.
      Quant à Gordon Wasson, vous noterez que j’ai mis le mot découvert entre guillemets. Il est en fait l’occidental qui a popularisé les psilocybes en occident. Ces champignons étaient d’ailleurs connus des occidentaux dès le 16ème siècle. Bernardino de Sahagun en décrit l’usage et les effets dans le codex de Florence.
       
      pour y voir plus clair, je vous conseille les livres de Carlos Castaneda
      Casteneda est aujourd’hui universellement reconnu pour être un faussaire et un mythomane. Don Juan n’a par exemple jamais existé. Ces livres sont au mieux de mauvaises oeuvres de fiction.


    • gaijin gaijin 30 octobre 2015 17:10

      @attis
      " Casteneda est aujourd’hui universellement reconnu pour être un faussaire et un mythomane. Don Juan n’a par exemple jamais existé. Ces livres sont au mieux de mauvaises oeuvres de fiction "
      là vous faites fausse route que don juan ait existé ou pas n’est pas le point important l’enseignement transmis dans les livres de castaneda est réel au sens ou il est opératif ....mais pour comprendre ça il faut le mettre en pratique ( je ne parle pas ici de l’aspect psychotrope qui n’est pas essentiel ....)


    • attis attis 30 octobre 2015 18:30

      @gaijin
      Ces drogues augmentent la suggestibilité.
      Celui qui a lu les mensonges et manipulations de Castaneda s’attend à, et espère, avoir des expériences similaires à celles inventées par celui-ci. Lorsqu’elles ce produisent, il ne s’agit que d’une forme de psychose temporaire, provoquée par la psilocybine et fondée sur la propagande de Castaneda et ses complices.
      Castaneda, Leary, Wasson & co. font tous partie de la même engeance qui a fait la promotion des drogues pour le compte du gouvernement et des élites américains.
      Lisez les articles en lien sur l’article, et la suite (en anglais, bientôt en français sur mon blog) : ici et .


    • gaijin gaijin 31 octobre 2015 10:12

      @attis
      « Ces drogues augmentent la suggestibilité. »
      oui bien évident d’où l’intérêt que je soulignais pour un gouvernement d’avoir un maximum de drogués dans sa population

      " Celui qui a lu les mensonges et manipulations de Castaneda s’attend à, et espère, avoir des expériences similaires à celles inventées par celui-ci.« 

      oui et c’est la grande erreur des hippies des années 70 croire que leurs trip allaient leur apporter quelque chose d’un ordre spirituel
      mais avec deux sous de bon sens il auraient aussi pu se concentrer sur les aspects plus pragmatiques de l’enseignement de castaneda ( pour ceux qui savent lire il est écrit que les drogues ne sont pas indispensables ) je précise que je ne parle pas de théorie mais d’expérience personnelle .......

       » il ne s’agit que d’une forme de psychose temporaire,"

      oui et non
      la question c’est : c’est quoi une psychose ?
      les drogues ne font qu’activer des potentialités de l’être humain de manière artificielle. dans les enseignements traditionnels l’utilisation se fait de manière controlée ( a ce titre je rappelle que parmis les psychotropes utilisés par les shamans se trouvent le tabac, le café et le chocolat donc avis aux consomateurs si vous ne vous considérez pas comme des drogués c’est que vous avez loupé un truc .......) le problème étant que les occidentaux se comportent comme des cochons et transforment des facilitateurs de prise de conscience en moyen d’abrutissement. a la manière de quelqu’un qui face a une machine qu’il ne comprend pas se met a appuyer sur tous les boutons pour voir ce que ça fait et se réjouit de contempler le chaos qui en résulte


    • Gollum Gollum 31 octobre 2015 10:35

      @gaijin et les autres...

      les drogues ne font qu’activer des potentialités de l’être humain de manière artificielle. dans les enseignements traditionnels l’utilisation se fait de manière contrôlée 


      Hum pas seulement si j’ai bien compris la mentalité des « primitifs »… Les dites drogues sont des produits vivants de plantes vivantes et à ce titre en lien fort avec l’invisible..

      Il y a un rituel de cueillette comme de consommation. Bref, il s’agit d’un produit religieux..

      Rien à voir avec la mentalité occidentale qui en fait un produit chimique, donc mort, destiné à faire entrer dans des zones interdites où l’on n’a pas été invité

      Sur Castaneda vous connaissez mes réserves.. smiley Bon, je ne me sens pas non plus totalement sûr de moi à 100 % je n’insisterai donc pas.. m’enfin la différence de style et de ton est très nette à partir du deuxième ouvrage. Et la pluralité des ouvrages ne plaide pas en faveur du truc…

      PS : je suis fort étonné qu’attis ne connaisse pas Stanislav Grof !

      Quand même ! Une sommité dans le domaine de la psychologie transpersonnelle et dès que l’on touche aux drogues on tombe sur lui et son travail..
      Du coup je me pose de sérieuses questions sur les compétences du dit attis concernant d’autres sujets…

      Les premiers à en avoir parlé en France étaient les frères Bogdanoff dans une émission de Temps X.

    • gaijin gaijin 31 octobre 2015 12:46

      @Gollum
      salut smiley
      « 
      Hum pas seulement si j’ai bien compris la mentalité des « primitifs »… Les dites drogues sont des produits vivants de plantes vivantes et à ce titre en lien fort avec l’invisible.. »
      en effet mais je voulais rester « soft » : si je commence a dire que dans les potentialité de l’être humain il y a celle de rentrer en contact avec des êtres vivants invisibles y en a qui vont commencer a dire que j’ai trop poussé sur le chichon
      donc je l’ai pas dit smiley
      bien sur rituel de cueillette , de préparation etc et aussi on ne cueille pas m’importe quoi n’importe quand ........et on ne consomme pas pour des motifs imbéciles .....( fuir sa vie , s’éclater ...........)

      sur castaneda on en a déjà parlé inutile de refaire le match très peu de gens on compris castaneda parce que pour le comprendre il faut le mettre en pratique et justement ne pas se focaliser sur le coté psychotrope. sur les rares a l’avoir fait encore moins vont en parler vu que le silence fait partie du truc ......reste les hallucinés, les escrocs ( vendeurs de stages de shamanisme a la petite semaine ) et moi smiley smiley vu que j’ai suffisamment avancé dans cette histoire pour en valider la réalité pragmatique et que j’en suis suffisamment sortit pour me permettre d’en parler ........( remarquez tout de même que je n’en dit au fond pas grand chose smiley )


    • attis attis 31 octobre 2015 14:19

      @gaijin
      oui et c’est la grande erreur des hippies des années 70 croire que leurs trip allaient leur apporter quelque chose d’un ordre spirituel
      Cette erreur a été provoquée par la propagande d’agents gouvernementaux, dont Castenada.
       
      avec deux sous de bon sens il auraient aussi pu se concentrer sur les aspects plus pragmatiques de l’enseignement de castaneda ( pour ceux qui savent lire il est écrit que les drogues ne sont pas indispensables )
      Comme tous les escrocs de ce type, Castaneda a écrit tout et son contraire. Un coup les drogues (peyotl, psilocybes, datura) sont les alliés qui vous enseignent la sagesse, un coup ces « alliés » n’existent pas et les plantes sont juste des moyens pour détruire votre vision étriquée du monde et vous permettre d’accéder au monde enchanté de don Juan. C’est soit l’un, soit l’autre.
       
      Sur l’utilisation de ces drogues dans les sociétés dites traditionnelles, vous savez bien que la prise de drogue se fait toujours sous l’autorité d’un chaman, qui dirige les hallucinations. On retombe sur la question de la plus grande suggestibilité provoquée par ces drogues. Le chaman est le véritable maître d’oeuvre. Je dois d’ailleurs avouer que cette capacité à contrôler ces états de conscience modifiés me laisse assez pantois.
      Les Wasson, Castenada, Leary etc. étaient en quelque sorte les chamans de la CIA. Leurs ouvrages et leurs conférences étaient la version occidentalisée des incantations rituelles traditionnelles. Ils ont détourné l’usage traditionnel de ces drogues pour amener leurs victimes vers les états de conscience qui convenaient à leurs employeurs.
      Concernant les psilocybes, les indiens mexicains les utilisaient pour des questions très spécifiques, et très terre à terre : retrouver un objet perdu ou volé, identifier une maladie, localiser une épouse infidèle... Il n’est jamais question de rencontre avec une divinité, ou d’élargissement du champ de conscience.


    • gaijin gaijin 31 octobre 2015 16:14

      @attis
      « C’est soit l’un, soit l’autre. » non
      deux propositions contraires peuvent tout a fait être vraies .......
      mais je ne chercherais pas a vous convaincre je voulais juste vous mentionner le fait que même si tout est complot tout n’est pas toujours que complot .......il y a des choses qui sont tout a fait impossibles a inventer de toute pièce et tout a fait hors de portée de la cia ......( inventer est toujours possible mais quand a ce que ça marche .........c’est une autre paire de manches........ )
      pour l’usage spécifique du psilocybe je ne sais pas ( je n’utilise pas de produits ) mais la fonction de base de tout shaman est d’être en contact avec les « esprits » quelle que soit la façon dont on en parle

      «  Je dois d’ailleurs avouer que cette capacité à contrôler ces états de conscience modifiés me laisse assez pantois. »

      c’est assez simple en fait ( ce qui ne veut pas dire facile ) d’abord il n’y a pas d’état « modifié » de conscience en tant que tel, juste différents états ensuite le mécanisme de base est tout a fait commun  : si vous rencontrez une personne joyeuse ça vous rend joyeux !
      le shaman utilise ( consciemment ou pas ) ce mécanisme : il déplace sa propre conscience et s’en sert pour déplacer celle du sujet ........( faut il bien sur pour ça 1 maitriser sa propre conscience 2 avoir assez d’énergie pour que ça marche 3 un minimum de coopération du sujet ) on rencontre d’une autre manière ce mécanisme dans certaines études sur les placébo : si on fait prendre un somnifère a une personne qui est dans un groupe « excitant » l’effet du somnifère est contrebalancé 1 par sa croyance 2 par la dynamique du groupe ......( je résume mais vous voyez l’ idée )

      " Sur l’utilisation de ces drogues dans les sociétés dites traditionnelles, vous savez bien que la prise de drogue se fait toujours sous l’autorité d’un chaman "

      tout a fait il n’est déjà pas certain que ça soit une bonne idée dans ce cadre mais sans ça devrait être absolument exclu ......


  • zygzornifle zygzornifle 30 octobre 2015 14:06

    maintenant ils testent le SMIC et le RSA , combien tiendront t-ils avant le suicide ????


  • panpan 30 octobre 2015 16:05

    Ils ont testé le LSD à Pont-Saint Esprit en 1951 avec la bénédiction des autorités françaises qui jouaient les étonnées... et qui jouent toujours les étonnées en 2015...(Voir les vidéos à ce sujet).

    http://www.comite-valmy.org/spip.php?article549

    sans compter tous les merveilleux « essais » de coma insulinique et autres électrochocs dans nos HP.

    Et ce n’est sûrement que la partie émergée de l’iceberg...


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