vendredi 4 janvier 2019 - par rosemar

Qui a la pétoche ?

 

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"Un financier, ça n'a jamais de remords. Même pas de regrets. Tout simplement la pétoche", a écrit Michel Audiard.
 
La pétoche ! Voilà un mot savoureux, qui nous fait entrer dans l'univers du vocabulaire familier : formé sur le verbe péter, il fait intervenir un suffixe lui-même très populaire, le suffixe -oche que l'on trouve aussi dans de nombreux autres noms cinoche, fastoche, brioche, taloche, pioche...
 
Avec ce mot, on entrevoit toute la richesse et la diversité de notre langue : plusieurs termes peuvent exprimer l'idée de peur : "la frousse, la trouille" dans le registre familier, "l'angoisse, la terreur, l'effroi, la panique, l'inquiétude" dans le langage courant, "les affres, les transes", deux mots qui appartiennent à un niveau de langue soutenu.
 
Les mots sont souvent expressifs et peuvent traduire différents degrés dans la peur : en tout cas, le nom "pétoche" est particulièrement familier, à la fois par son radical et par son suffixe.
 
Quelques auteurs font, ainsi, appel à un langage populaire, c'est le cas de Rabelais, de Zola, de Louis Ferdinand Céline : ces écrivains restituent une langue haute en couleurs, recourant parfois, à l'argot si expressif.


 
Céline est, sans conteste, le maître du parler populaire : il sait manier un style incorrect, spontané, passionné.
 
C'est une façon de faire parler le peuple, de le faire entrer en littérature : la langue du peuple mérite d'être écoutée. Pleine de verdeur, de saveur, elle possède des atouts : sonorités éclatantes, suffixes familiers, expressivité.
 On a tendance à oublier tout ce vocabulaire familer qui fait la richesse de notre langue, on a tendance à n'employer que peu de mots pour exprimer la peur, mais il faut retrouver tous ces termes variés qui font la richesse de notre langue.
 
Le plus souvent, on parle de peur, d'inquiétude, d'angoisse mais il serait bon de remettre à l'honneur la pétoche, la frousse, les transes, les affres !
 
Ce dernier mot probablement de la même famille que l'adjectif "affreux" désigne une horreur, une épouvante...
 
Le nom "transe" évoque une peur intense, c'est un dérivé du verbe latin "transire", "aller dans l'au-delà", donc "mourir", ce terme est associé, dès les origines, aux souffrances de l'agonie.
 

Le mot "pétoche", quant à lui est plus trivial mais plein d'expressivité !
 
Le mot "pétoche" nous fait entrevoir toute la richesse du vocabulaire populaire !
 
On peut, toutefois, se demander si les financiers actuels ont encore la pétoche : ils détiennent tous les pouvoirs, ils dirigent le monde et ne semblent guère s'inquiéter des misères et des régressions subies par les pauvres... Connaissent-ils la pétoche, les transes, les affres ? On peut en douter, au vu de leur morgue et de leur assurance.

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Le blog :

http://rosemar.over-blog.com/article-qui-a-la-petoche-122707772.html

 



27 réactions


  • gaijin gaijin 4 janvier 2019 17:38

    en progrès ....


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 4 janvier 2019 17:57

    Merci pour cet article. J’ai un faible pour : avoir les boules. J’avoue avoir aimé lire. San Antonio. Mais il y a très longtemps. Extrait : 

    Effectivement, en ce matin dominical, lorsque je me présente devant le domicile des Bérurier, leur trottoir ressemble à la Norvège. Car le sapin du Gros mesure dans les cinq mètres et il disparaît derrière.


    Leur ami le coiffeur est venu faire ses adieux émus. On se congratule, on charge le roi de la forêt sur la galerie de ma chignole, la mère Béru, rutilante dans une robe de satin rose bonbon monte à l’arrière, près de Félicie et s’assied sur les petits-fours que ma brave femme de mère se faisait une joie d’emporter.


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 4 janvier 2019 18:05

      @Mélusine ou la Robe de Saphir.

      Mélusine qui a aimé lire Sana ...tain...suis scotche ....les vacances de Berurier ...merveille de mauvais genre.


    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 4 janvier 2019 18:10

      @Aita Pea Pea

      Je mange plutôt tendance écolo (mais esprit Jean-Pierre Coffe)), je vais parfois me payer une bonne Pitta ou autre « cochonnerie » douteuse.


  • Clark Kent François Pignon 4 janvier 2019 18:08

    Dans le même registre, « toute la richesse du vocabulaire populaire » se retrouve dans l’expression « faire dans son froc », dont la « pétoche » n’est qu’un préliminaire, puisque « péter » n’est souvent qu’un prélude à un événement plus conséquent.

    La « pétoche » des financiers se limite aux errements de la bourse, et ce sont donc les plus petits boursicoteurs qui craignent pour leurs économies, car les gros spéculateurs et investisseurs sont initiés, eux, et savent jouer au monopoly dont ils définissent les règles.

    Cela n’exclut pas qu’un jour, ils fassent dans leur froc, et là, ça ne sera plus de la pétoche, mais une grosse débandade.


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 4 janvier 2019 18:15

    Mais le bruxellois reste le plus savoureux. Plutôt que d’avaler des paquets de Prozac, un bonne cure de bruxellois vous remet sur pied. Mais si après je repasse vers Shakespeare. Extrait : 

     
    Étymologie, détails, origines ... des mots et expressions du dialecte Bruxellois

    Les mots commençant par la lettre S


    Lettre S :
    SAAISKE (sijsje) : tarin.

    SAKKERE (sacrer) : jurer, blasphémer.

    SALUT EN DE KOST : cette expression qui doit remonter à l’époque espagnole est formée d’un mot espagnol et d’un mot flamand.
    Salut vient de salud : santé.
    Kost est le flamand pour la nourriture.
    Autrefois lorsqu’un voyageur se mettait en route on lui disait « Salut en de kost ! ». (Nous vous souhaitons la santé et le vivre !)
    A présent, c’est une façon cavalière qu’ont en se quittant les gens de la Marolle. Certains disent d’une façon plus complète : « Salut en de kost en de wind van achter », soit pour souhaiter bon voyage, soit pour faire remarquer narquoisement qu’ils sont ravis du départ de quelqu’un.
    Le complément « en de wind van achter », « et le vent arrière » est certainement un ancien souhait de bon voyage pour ceux qui partaient en mer.

    SAROOP : sirop.
    Sarôpekrot : crotte au sirop, crotte de Hal.

    SAVOIR
    Ça ne saie pas dedans : cela ne peut entrer, ceci ne contient pas cela. (Les Espagnols ont le verbe caber.)

    SAYET : laine tissée pour ravauder ou pour tricoter. Sayo et sayeto en espagnol désignent des casaques larges, sans boutons, surtout pour les enfants.
    E plotche sayet : une boule de laine.

    SCHAAITE : vulgaire chier, péter.
    « Lup schaaite » : va-t-en à la merde.
    Il y avait jadis, près de la rue des Six-Jetons, un des plus vilains recoins de Bruxelles, appelé « Scheytpoort », la « Porte à Chier ».
    Scheytstraatke  : ancien nom de la rue des Brasseurs.
    Ett schaait : la diarrhée. « Ick wenschte dat gij kreeght voor uwen loon het schijt. » (« Lemmen met sijn Neus », farce du XVIIe siècle.)
    Schaaitkoek : autrefois, longue couque à saveur de « speculoos » et de pain d’épices, ainsi nommée parce que celui qui en mangeait beaucoup ressentait les effets d’un purgatif.
    Schaaitgang : (l’impasse où on dépose des excréments) : impasse du Cadre.
    « Schijte-broeck  » : pleutre (dans « De Ghedwonghe Griet », farce du milieu du XVIIe siècle).
    Schaaitpapee : papier hygiénique.
    Ei schaaït huûger as zae’ gat (il chie plus haut que son cul) : c’est un vaniteux.
    Ze schaaite oeit ’t zelfste gat : (ils chient par le même trou) : ils sont très intimes. (Locution illustrée par Pieter Bruegel, dans son tableau « Les Proverbes ».)
    Schaaitkar : side-c


    • popov 4 janvier 2019 18:29

      @Mélusine ou la Robe de Saphir.

      Bonjour

      Les Français disent « un tube ».
      Les Wallons disent « un tube creux ».
      Les Bruxellois disent « un tube creux à l’intérieur ».


    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 4 janvier 2019 18:34

      @popov

      Et le Ucclois : un tube creux à l’intérieur qui permet d’y souffler,...


    • rosemar rosemar 5 janvier 2019 11:37

      @Mélusine ou la Robe de Saphir.

      MERCI pour ces mots belges...


    • popov 5 janvier 2019 13:54

      @Mélusine ou la Robe de Saphir.
       
      Vous auriez pu citer les livres d’Arthur Masson. C’est beaucoup plus compréhensible pour les Français que le dialecte des Marolles.


  • popov 4 janvier 2019 18:25

    @Rosemar

    Bonjour

    Nous vivons à la surface d’un immense gisement sémantique ! 


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 4 janvier 2019 18:42

    Autre belgicisme. Le médecin qui vous dit, vous déconseille ou prescrit de ne pas sortir de votre chambre et le patient qui traduit cela par : je ne peux pas sortir du docteur. Si vous ’navet" pas compris. Tant pis de vaches.


    • popov 4 janvier 2019 18:57

      @Mélusine ou la Robe de Saphir.

      Autre belgicisme :

      Jef et Gertrude viennent de se marier et se retrouvent au lit pour la première fois.
      Gertrude lui dit « vas-y Jef, fais-moi mourir avec le machin que tu pisses avec »
      Alors, Jef, qui a l’habitude de faire ce qu’on lui dit sans se poser de question, attrape le pot de chambre et d’un grand coup lui casse la nuque.


  • Rinbeau Rinbeau 4 janvier 2019 18:50

    putain de merde ! Tu te prends pour un dictionnaire !


  • patwa 4 janvier 2019 21:28

    Bonjour,

    Bha, j’ai 14.354 € d’action si je vend tout a l’instant ou j’ai été voir.

    Si l’euro s’effondre, il m’en reste au moins 5310 $, d’une valeur augmentée.

    Si le dollars s’effondre, il m’en reste au moins 7414 €, d’une valeur augmentée.

    Si tout le système s’effondre, CFA, CHF, Dinars algériens, environ 400 grammes.

    Largement assez pour servir de caution a un SEL, pour appuyer une ardoise.

    J’ai pas la pétoche, j’ai une cabane de forestier, j’ai un caret de commande !

    L’argent c’est juste une autre forme de sucre, d’alcool, pas ma préféré.

    Si vous avez pleins de panier il vous restera toujours des oeufs.

    ++


  • cevennevive cevennevive 5 janvier 2019 08:59

    Bonjour rosemar,

    Je satisfais à la tradition et vous exprime tous mes voeux.

    Effectivement, les mots en « oche » sont populaires mais souvent péjoratifs. Je pense à Folcoche, cette méchante marâtre de « vipère au poing » d’Hervé Bazin.

    Et « galoche » qui est une mauvaise chaussure « casse-gueule » (je le sais, j’en ai porté enfant).

    Puis, « avoir un menton en galoche » n’est pas très charmant...

    Allez, donnez-nous encore de vos articles plaisants, bien loin des crachats de certains commentaires.

    Puisque je vous tiens, je vais vous donner une recette pour les oiseaux, bien moins onéreuse que les boules de graisses : Deux demi coquilles de noix de coco que vous remplissez de margarine peu chère, et que vous pendez à une branche. Vous pouvez la remplir autant de fois qu’il est nécessaire. Et le paquet de 500 gr ne coûte que 0.89 euros. Mes mésanges m’en mangent un paquet de 500 gr par semaine en ce moment !

    Bien à vous.


    • rosemar rosemar 5 janvier 2019 11:36

      @cevennevive

      Folcoche, oui, bel exemple littéraire !

      Merci pour les oiseaux... très bonne année.


    • izarn izarn 5 janvier 2019 13:00

      @cevennevive
      C’est grâce à vos revenus du Livret A que vous pouvez nourrir les oiseaux.
      Petit calcul :
      Soit 5000 euros sur le Livret A en moyenne par français. Avec 0,75% d’intérét servis par l’Etat cela vous fait 5000x0,0075/12/4=0,78 euros par semaine.
      C’est ça la « transition écologique » !
      Merci Macron ! Merci Patron !

       smiley
      Faudrait pas prendre les GJ pour des canards sauvages...


    • cevennevive cevennevive 5 janvier 2019 14:24

      @izarn, bonjour,

      Hélas (enfin, façon de parler...) je n’ai pas 5000 euros sur mon carnet de caisse d’épargne (enfin, mon LEP) et j’en suis même très loin !
      D’autre part, si j’avais 5000 euros, je ne les mettrais pas là.
      Mais vous avez raison. Les faibles intérêts des pauvres épargnants sont lamentables à côté des dividendes et autres gabegies.
      Et je vais oser une évidente plaisanterie : les mésanges et autres pinsons de mon jardin m’offrent un tout autre intérêt, bien meilleur, par leur facéties et leurs chants.
      Bien à vous.


    • LUNATIC GALDIV 5 janvier 2019 14:48

      @cevennevive
      Le taux de l’épargne est une variable importante de la modulation de la consommation.


  • zygzornifle zygzornifle 5 janvier 2019 11:02

    Macron n’a pas la pétoche , si ça se gâte il se cassera ailleurs et laissera les ruines de son mandat au prochain président , pleins de multinationales seront bien contente de l’avoir a leur tête ...


  • izarn izarn 5 janvier 2019 12:44

    Il me semble que pétoche vient de peur...Ou péter de trouille peut-etre...

    Ceci dit, Audiard à raison.

    Les testicules du pouvoir, c’est l’argent ; c’est là ou il faut serrer.

    Le Livret A ne vous rapporte que de la monnaie du pape. Alors récupèrez votre oseille. Au total 300 milliards.

    C’est con, le budget de l’état c’est 300 milliards. Et votre Livret A sert à financer l’état. Ha merde !

    Comme qui dirait, le Macron, il aurait un révolver sur la tempe...

    C’est pour ça qu’on vous traite de fachos, les GJ !

    Comme dans Orwell, l’oxymore...Vous savez : La guerre c’est la paix...

     smiley


  • Rinbeau Rinbeau 5 janvier 2019 13:14

    c’est Gérard Filoche qui d’après tes propos se voit comme un spécialiste de la défile !

    « fil » tiré du verbe filer affublé du suffixe-oche.

    Filoche, serais tu pétochard ? un mouton peut-être ?

    Il me semble que rosemarre est un spécialiste de la laine d’après ce que j’ai pu lire

    sur un précédent article !

    Quelle médiocrité et quelle suffisance sur Modéravox !

    je me régale !


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