samedi 7 juin 2014 - par Primum non nocere

Sexisme ordinaire ou la misandrie des misogynes

Ce 24 mai, un jeune homme abat quelques 6 personnes et en blesse une dizaine. Ce n'est pas le sujet de ce billet.

A vrai dire, c'est à peine si ce jeune homme servira de tremplin d'analyse, histoire que je me jette à l'eau avec ma première publication, préférentiellement sur un sujet pas trop épineux.

Mmh, avec un titre pareil, c'est mal parti.

Recontextualisons rapidement : Elliot Rodger, fils d'un réalisateur dont je me contre-schtroumpf (mais pas la presse), annonce dans une vidéo (rendue indisponible dim.26) qu'il souhaite très concrètement « massacrer chaque salope blonde gâtée et coincée » qu'il viendrait à croiser lorsqu'il déclenchera ce qu'il appelle le « jour du jugement  ». Effectivement, le lendemain il s'est empressé de se mettre à la tâche, avec le résultat que l'on connaît. Encore un jeune taré made in USA... Mais LA question qui me picote le neurone à ce moment là, c'est : Pourquoi spécifiquement des blondes de petite vertu ? La réponse est éparpillée un peu partout dans un soliloque grandiloquent, à savoir que les femmes (ces salopes) méritent punition pour la terrible « injustice, le crime  » (sic) dont il est victime, lui, le « mec parfait, le gentleman suprême  » (re-sic). L'injustice ? Être puceau à 22 ans ! Bon ok, c'est réducteur. À vrai dire, il parle de solitude, des femmes qui l'obsèdent, celles qui le rejettent, les « brutes  » avec qui elles sortent, en rajoute via un « syndrome du nice guy » (j'y reviendrai) et blâme le monde de ne pas voir son absolue perfection. Entre autre, mais je ne vais pas en rajouter trente couches, je pense qu'on aura compris et je trouve que l'on a déjà de quoi travailler, pas vous ?

Bien, on va commencer par ceci : ce jeune homme ne tourne pas rond. Visiblement. Définitivement. Son discours est déstructuré, répétitif, autocentré et ses actes furent meurtriers... L’œuvre d'un psychotique en pleine folie meurtrière, en somme. La presse l'a d'ailleurs suffisamment dit, et bien mieux que moi. Ceci étant, la presse a quand même « oublié » de faire mention des motivations d'Elliot, à savoir sa haine profonde des femmes. Et dans mon souvenir, être psychotique n'excuse ni n'explique la misogynie. J'ai quand même checké le DSM-IV, pour me rassurer, ne pas sauter à la va-vite sur mes conclusions, mais là encore, la réponse reste la même : La misogynie ne fait pas partie du full package que nous délivre usuellement une pathologie mentale. Mais elle sort d'où alors ? Parce que la presse généraliste évite peut-être le sujet, mais il me paraît central.

 

Sexisme ordinaire

Elliot a beau être ce que l'on nomme pudiquement un déséquilibré, il n'en reste pas moins un objet social intégré à une dynamique sociale. Il est et demeure, d'abord par le principe d'impéritie, puis par les dynamiques de groupe, par socialisation, par normalisation et par ses interactions (au sens le plus large du terme) ; un élément de la mécanique sociale. Insidieusement, cette mécanique sociale s'entend à minimiser les femmes, voire les rabaisser (quoique les causes féministes aient pu changer tant factuellement que symboliquement la donne vis-à-vis de nos représentations et schémas de pensée).

Une femme apprend toujours très (trop) tôt qu'il est normal de se plier aux caprices des hommes, qu'elle n'a de rôle sinon minime (je vous renvoi à ce joli dossier, quoiqu'un brin dogmatique), reléguée au second plan, avec des injonctions telles que « tu ne seras intéressée que par des choses futiles », « tu ne peux être rationnelle et seras toujours contrôlée par tes humeurs ». Souvent simple objet de plaisir, ou de fantasmes improbables, les femmes n’existent qu’en tant que jouets, à la disposition des hommes. Objets sexuels dont on se repaît ou objets de mépris dont on se moque, généralement les deux à la fois (pour l'exemple, et pour les francophones). Être femme à Hollywood, c'est devenir un objet de fantasme masculin, avec près de 3 fois plus de chances de finir nue qu'un homme. Et qu'on ne vienne pas me dire que c'est minoritaire (gaffe, je mord), tout simplement parce que ces biens à la consommation sont et restent avant tout le produit d'un marketing global calibré, qui s'adresse à un cœur de cible forcément majoritaire (le but restant quand même de vendre au plus grand nombre, est-il besoin de le rappeler). Et on ne se restreint pas uniquement au marketing « pour homme », il suffit de voir le nombre impressionnant de publicités dirigées exclusivement aux célèbres « ménagères de moins de 50 ans ».

La représentation de la femme dans le matériel culturel mis à notre disposition est donc pour le moins problématique. Dans le cinéma Hollywoodien, les rôles usuels des femmes sont généralement la mère, qu'elle soit ou non au foyer, ou l'amante (désirée ou déjà « acquise » par le héros) et ses activités sont les commérages et quelques tâches subalternes. La femme n'est rien sans homme, en somme. C'est très concrètement mis en forme dans l'image habituelle de la demoiselle en détresse, le TRES récurrent problème posé par le Bechdel-Wallace Test (qui n'informe par ailleurs pas de la qualité d'un film, seulement de la sous-représentation des femmes dans ceux-ci), la concupiscence ambiante de nos médias (TV, comics, mangas, musique, art) et j'en passe. Bon, vous me direz « ouais mais nan, c'est des trucs qui nous sont extérieurs, ça nous concerne que de loin, détachement, tout ça tout ça, je suis pas les films que je regarde, pas plus que les jeux auxquels je joue, ni moins que les bouquins lus et relus ». Sauf que cet environnement culturel et social induit des croyances, des représentations, conscientes ou non, sur les femmes et les relations des hommes à celles-ci. La société moderne industrialisée objectifie le corps féminin de manière chronique et généralisée et beaucoup de femmes en sont venues à faire ce que l'on appelle de la self-objectification, à savoir se considérer elles-mêmes comme des objets sociaux liés par essence à des attentes masculines. Infantiliser une ingénieure en physique nucléaire ne dérange pas ; rechercher, dans le cadre d'un emploi, exclusivement une caissière ou une vendeuse est habituel et dans un autre style ce genre (haha) de témoignage pullule, et fait trop souvent face à des réactions des plus virulentes. Ce que je sous-entend ici, c'est qu'il est devenu normal et acceptable pour tout un chacun d'entendre dans la rue des « hé mamzelle, hé pssst » (florilège), et même ceux qui ne soutiennent pas ces comportements n'émettent plus qu'un bête « faut faire avec », que c'est le lot quotidien de ces allumeuses de toute façon, alors bon qu'elles aillent me faire un sandwich et qu'on en parle plus. Même sans cautionner, même lorsque l'on trouve ces comportements affligeants, toutes et tous refusons généralement de les interroger, de réagir, et même de les remarquer. Dans les questionnaires RH, il est fortement recommandé dans les questions additionnelles de demander aux candidats de sexe féminin, elles seules, si elles sont mariées ou non, et si elles ont déjà des enfants. Entre mépris, exclusion, paternalisme « bienveillant », rien n'est plus intégré dans nos relations sociales qu'une petite blague sexiste ou une remarque à l'emporte-pièce. Les femmes sont la cible, tirons à vue ! Elles seules ?

 

La misandrie des misogynes

On parle des femmes, on parle de sexisme ordinaire, on parle de ce qu'elles subissent. C'est bien de le rappeler, toujours, car quelques paternalistes ne manqueront pas de minimiser le problème, d'en appeler à la victimisation des femmes, à la misandrie des féministes, et que ça va bien là non mais oh. Mais dans toute cette mécanique sociale/culturelle, il n'y a pas que les femmes et les misogynes. Si si, je vous assure, il y a aussi des hommes qui ne tirent pas les ficelles du damné patriarcat. À l'instar des femmes, les hommes subissent aussi l'intégration de ces croyances et modèles de conduite. Je pense, parallèlement à mon exemple des femmes-potiches-nues d'Hollywood, à ce qui s'appelle « l'injonction à la virilité ». Leadership, sportivité, ne pas se plaindre, ne rien craindre, savoir se battre, ajoutons à cela le pouvoir, l'argent et un maximum de conquêtes sexuelles... C'est tout juste si j'ai besoin de développer, nous connaissons tous le mâle alpha.

Virilisme et sexisme sont en fait des parties intégrantes de l'identité masculine socialement reconnue et valorisée. Une telle vision de l'homme « masculin », réductrice et abrutissante, dépeint et véhicule entre autre l'idée que l'homme ne PEUT fondamentalement pas comprendre les femmes, qu'il ne s'exprime que par la violence (physique, comme dans le monde du jeu vidéo, ou plus symbolique/psychologique, comme on peut le retrouver dans l'excellente série House of Cards), que patience et douceur ne peuvent être attendues de lui et qu'il est habité par le démon libido à chaque instant de sa vie d'aventures. L'homme est un animal, parfois monstrueux, mais toujours irrépressible, irréfléchi, motivé par la concupiscence naturelle qui l'habite, et parfaitement dissocié de la gente féminine rabaissée. Les exemples ne manquent pas, entre les fausses-accusations (qui font de l'homme-agresseur le coupable automatique et non-discutable), la mise en compétition homme-femme (Battu par une fille ? Bouuuuuuuh le nul), la remise en question de certains attributs (t'as pas de couille !) ou encore les attaques sur la sensibilité (pleurer comme une... Gonzesse. Oui.). Les hommes qui ne correspondent pas au mâle alpha se retrouvent en souffrance, et de manière plutôt singulière : l'absence de « virilité » est en effet communément associée à une perte identitaire totale et absolue. Pour rétablir cette perte identitaire, le « non-mâle » peux chercher des groupes d'appartenance différents de ceux qui lui font consciemment ou non perdre son identité. Ces nouveaux groupes d'appartenance seront certes moins valorisés (pyramide sociale oblige) mais lui permettront de réussir à se reconsidérer, et ce par comparaisons positives. La comparaison endogroupale (à l’intérieur du groupe) et les biais pro-endogroupes vont solidifier une identité positive perçue par celui qui fût « non-mâle ». Mais ça n'en fait pas pour autant un mâle. Pour être un mâle dans ce nouveau groupe, il faut surtout que ce groupe, déjà pas bien valorisé, ait le moins d'attributs connotés « féminins ». L'entre-soi entretient dès lors un climat proprement sexiste, alimenté tant par l'environnement culturel que l'environnement social, ce qui renforce les comparaisons à l'exogroupe ultime, les femmes.

Exemple frappant, de l'hypersexisme tangible (pro-victimaire) de la communauté geek, d'une part, mais aussi dans ce que l'on nomme le « syndrome du nice guy » d'autre part. Ce dernier exemple est plutôt problématique en soi, et concerne tout particulièrement notre jeune Elliot (mais si, vous vous souvenez, au début de l'article). Le syndrome du nice guy, de manière assez grossière, c'est un type qui ne correspond pas aux codes identitaires normatifs et qui pour pallier va composer une identité de « gentil », d'attentif, de sociable, etc. Le problème, car il y en a un, c'est que ce n'est pas désintéressé. Le but ultime de l'opération est d'obtenir les faveurs des femmes avec qui il va être particulièrement gentil, perpétuant ainsi l'idée que la femme est un objet-récompense, et aliénant totalement la notion de choix/goût/identité des diverses « cibles », et ne s'impliquant socialement avec les femmes (l'exogroupe, on retrouve la mécanique vue précédemment) que dans un cadre transactionnel type. Le second problème, découlant du premier, c'est que ces personnes vont développer d'autant plus de frustration que les demoiselles qu'ils « payent » par leurs temps et leurs attentions vont se refuser à lui. Considérant « l'investissement », la frustration engendrée va ancrer un certain nombre de comportements-types du sexisme excluant, consolider certains processus de victimisation et développer la haine que ces nice guy ont pour les femmes qui « continuellement se refusent ».

Dans le milieu du marketing, entretenir le mythe du mâle alpha, comme rapidement décrit plus haut, est particulièrement important. C'est dans cette optique que l'on retrouve par exemple dans les meetings de passionnés d'automobile, de tuning (ok, ça reste des milieux un peu beaufs quand même), de comics/mangas, de gaming (censés être moins connotés « beauf » dans l'imaginaire collectif) un phénomène portant le doux nom de babes. Ces babes sont visiblement passionnées par un W12 surcompressé ou la programmation en C++ (non mais fanchement). Bon, concernant les babes, on pourrait très bien en parler plus haut avec l'objectification de la femmes, mais je crois qu'on a suffisamment d'exemple pour ça. Alors, pourquoi s’arrêter sur les babes, quel lien avec la misandrie du patriarcat ? Tout simplement parce qu'il est plus qu'éloquent de remarquer que les personnes qui vont à ces conventions sont des passionnées, qui ont dépensé à la fois du temps et de l'argent pour pouvoir y entrer, et le seul argument que leurs équipes marketing aient trouvé, plutôt que la mise en avant du super boulot fait par BMW/marvel/ubisoft/lustucru, c'est de réduire le passionné à un chibre sur pattes. Par l'entretien consciencieux d'un certain nombre de stéréotypes « viriles », il est assuré que le message soit compris, entendu, et entretienne un certain nombre de stéréotypes « viriles » qui... Enfin, vous avez compris l'idée.

Et concernant l'entretien des stéréotypes, on m'a fait part d'une idée plus qu’intéressante : On se camoufle, on se planque, bref, on lisse nos rapports à autrui. Que je m'explique : Imaginons que vous soyez dans la situation où il vous faut pondre un commentaire de littérature. Votre correcteur est, vous le savez, fanatique de Gide. Vous, vous seriez plutôt du genre à les lui faire manger, ses Nourritures Terrestres. Mais vous faîtes l'effort de fournir ce que vous considérez être « le job attendu » par votre correcteur. Transposez donc la situation à votre vie de tous les jours maintenant. Votre chef que vous vouez pourtant aux gémonies vous trouve très agréable, non ? Vous abondez dans le sens attendu et alimentez la représentation erronée qu'il a de vous. Dans les relations homme-femme, la mécanique est la même, perpétuant ainsi un certain nombre de croyances, apprises puis recrachées pour correspondre à de supposées attentes. C'est évidemment limité et limitatif dans le sens où conforter ces stéréotypes, c'est alimenter le patriarcat tel quel.

 

De Churchill à Simone Veil, l'avancée est perfectible.

On nous dit que le sexisme est une affaire de femme, que le féminisme, par son essence étymologique, ne peut concerner les hommes. J'entends que dans nos sociétés, à tous les niveaux, on ne peut rien sans confrontation, que dans nos médias réducteurs, tout est binaire, que si l'on est pas l'un, on est l'autre. Ce schéma simpliste s'est appliqué et s'applique à chaque problème de société. Le patriarcat est un système dynamique, une mécanique sociale qui implique selon moi éminemment plus que le package idéologique que l'on nous vend depuis des années, et particulièrement ce que j'ai pu croiser ces derniers mois dans le monde du féminisme médiatique et du féminisme radical. Je pense à la répétition, dernièrement, des attaques contre la cible favorite des radicales : Le mâle blanc cis-hétérosexuel. Il est trop facile de s'attaquer à la majorité normative dominante, sans prendre en compte que les femmes ne sont pas les seules à subir les dérives d'un système inégalitaire au possible. Oui, ce système est avant tout un système de privilèges lié à l'homme, oui les représentations de l'homme et de la femme dans nos sociétés n'ont foncièrement pas la même portée, tout comme les rôles désignés, les mises-en-valeurs, etc.

Mais prendre une cible désignée, et tirer à vue n'est pas plus judicieux que soutenir un tel système. J'ai peur que l'on ne se soit pas mal éloigné des combats que furent le droit de vote (Nouvelle-Zélande 1893, Danemark 1915, Grande-Bretagne 1918, États-Unis et Allemagne 1920. Quant au pays des droits de l'homme, attendons encore un quart de siècle...), l'égalité d'accès au travail, le droit à l'avortement, le droit à la disposition de sa propre personne. À la place, le combat se fait sur la dichotomie (artificielle, liée à des agendas politiques) entre féminisme moral et féminisme social, sur des contradictions telles que faire face au harcèlement sexuel, en considérant que la sexualité n'est pas un service ni un travail, tout en avançant que certaines femmes puissent gagner leur vie en rendant, à temps plein, ce genre de service.

Ou sur l'abolition du port de la jupe.

Les radico-féministes se sont axées de toute leurs forces sur un combat contre tout et tous le monde, à commencer par les représentations normées : hommes blancs cis-hétérosexuels (donc dominants par nature), et femmes blanches cis-hétérosexuelles (donc forcément soumises). Cet extrémisme idéologique, en rupture avec en somme tout ce qui fût l'histoire du féminisme et du monde en général, est une plaie qui a pourtant pignon sur rue médiatiquement parlant. Lorsque je dis une plaie, je ne parle pas uniquement de la stigmatisation de l’homme (masculin) comme espèce de monstre-animal dominateur, pulsionnel, dégradant, etc. Je parle aussi de ce qu’elle renvoient du combat féministe (le vrai, pas le fémino-féministe), et plus généralement ce qu’elles tentent de faire de la femme, en la niant d’une part, et en la stigmatisant d’autant plus au niveau du débat social. Exemple bête : pour ces dames, une femme ne portera jamais une robe/jupe par soucis d’esthétique, mais bien parce qu’elle est dominée et qu’elle subit une pression sociale masculine et masculiniste. Il y a une négation de nombreux facteurs dans de tels discours, un réductionnisme que je trouve assez terrifiant en vérité. Rappelons-nous tous et toutes que combattre l'homme et combattre un système sont deux choses différentes, que l'un en prend plein la gueule pendant que l'autre prospère de ces petites gué-guerres. Il faut rappeler au monde médiatique, politique, social, ce qu'est un féminisme constructif, apartisan, respectueux, pas stigmatisant ni dévalorisant. Il ne faut pas qu'il écrase, il faut qu'il fasse prendre conscience, qu'il développe des consciences. Le revendicatif me paraît stérile, se grandir en dévaluant les autres n'est qu'une illusion de grandeur.



21 réactions


  • Crab2 7 juin 2014 14:35

    ...Insidieusement, cette mécanique sociale s’entend à minimiser les femmes, voire les rabaisser...Écrivez-vous

    Sur la condition des femmes dans le monde...

    Suites :

    http://laicite-moderne.blogspot.fr/2014/06/fier-ou-fiere-detre-athee.html

    ou sur :

    http://laiciteetsociete.hautetfort.com/archive/2014/06/07/fier-ou-fiere-d-etre-athee-5386458.html


    • Primum non nocere Primum non nocere 7 juin 2014 16:06

      J’essaye ici de faire une analyse de nos cultures médiatiques et culturelles occidentales, mais il est vrai que dans le monde en général et dans le microcosme des religions en particulier, le problème est entier (et pas uniquement le Coran comme le suggère vos liens, mais le Jaïnisme, les Mormons, etc) et ne concerne pas uniquement la place de la femme ou les rôles sociaux pré-édictés, mais aussi l’homosexualité, la censure/liberté d’expression, la pyramide sociale, les possibles dérives sectaristes... C’est un pan trop important pour que je le traite en trois phrases au milieu de l’analyse que je tentais de pondre smiley


  • Diogène diogène 7 juin 2014 15:37

    Vous auriez pu faire plus court en affirmant que les misogynes sont forcément des misanthropes, tout simplement.


    • Primum non nocere Primum non nocere 7 juin 2014 16:17

      « les misogynes sont forcément des misanthropes » Pourriez-vous développer l’idée, je ne suis pas sûr de la saisir.
      La misanthropie n’implique pas forcément la misogynie, pas plus que l’inverse d’après moi. L’un n’est pas contenu dans l’autre, et d’ailleurs lorsque je parle de « l’injonction à la virilité » et son réductionnisme, l’un des points passe par la réussite (relative) qui tient dans l’argent, la popularité et la conquête sexuelle.


  • Diogène diogène 7 juin 2014 17:11

    Le contraire de la misanthropie est la philanthropie :

    aimer ou ne pas aimer le genre humain, telle est la question.

    La misogynie repose sur une vision réductrice de l’humanité qui postule l’infériorité d’un des deux sexes par rapport à l’autre (j’en reste à une conception contestée de la dualité des sexes puisque certains ont créé des sous-groupes ou de nouvelles catégories).

    Exclure ou ne pas aimer la moitié de l’humanité, c’est ne pas aimer l’humanité, tout simplement, ne serait-ce que par le fait que la mère adorée des pires misogynes est une femme !

    Contrairement à vous, je pense que misandre et misogyne sont forcément des misanthropes égocentristes et narcissiques, alors qu’un misanthrope n ’est pas forcément misandre ou misogyne et peut rejeter en bloc l’humanité pour se consacrer au monachisme ou à l’auto-satisfaction ...

    • Primum non nocere Primum non nocere 7 juin 2014 17:24

      Effectivement, je vous rejoint tout à fait sous cette définition particulière. Le misogyne/misandre/sexiste est un misanthrope, tout du moins une forme de misanthrope.
      Ceci dit, ça n’exclue pas d’essayer de chercher les éléments et causes constitutifs de notre socio-culture occidentale moderne, dont les stéréotypes structuraux nous imprègnent. 


    • Diogène diogène 7 juin 2014 17:50

      Alors là !

      Il faudrait aller chercher du côté d’Homo troglodytes ou Homo paniscus, le chimpanzé et le bonobo.

    • mmbbb 8 juin 2014 07:15

      avec l’age on le devient misantropre et je le lui devenu La misogynie et comme le racisme on n’en parle que dans un sens Par ailleurs les femmes entre elles peuvent etre tres connes J’ai ma compagne conciliante et agreable mais un peu de trop, travaillait dans un cercle de femmes elles lui ont fait tous les crocs en jambe possibles Elles sont tres fortes en simagrees De surcroit la loi Ewin n’etait pas encore passee lorsqu’ elle rentrait le soir elle etait enfumee comme un hareng saur Elles n’avaient aucun respect de la vie commune Des vraies petasses comme la plupart des femmes aujourd hui


  • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 8 juin 2014 06:33

    Savez-vous que votre avatar est particulièrement laid ?


  • claude-michel claude-michel 9 juin 2014 10:15

    Que les cons lèvent les bras...(ouf..je suis manchot..)


  • zic_quili 9 juin 2014 19:38

    Vous ne l’auriez pas precise dans votre profil, j’aurais devine :


    Vous etes jeune et, je vais rajouter si vous me le permettez, naif et idealiste.

    Ecrire ce qui vous ecrivez, en France, ou la vague bobo egalitaire bien-pensante (entre autres) rend les femmes dragonnes et briseuses de coui.. de leur conjoint - a tel point qu’on a l’impression, parfois, en observant ces couples/familles que le sieur est un epagneul effarouche qui a peur de s’en prendre une (engueulade ou claque en direct) et la dame, de prime abord « cool », une gorgone seche, agressive, prete a degainer l’argument redoutable et imparable de machisme si son compagnon ne se plie pas a ses quatre volontes - ca me fait bien rigoler.

    Vous me direz : Cela depend de la classe sociale, de la communaute dans laquelle evoluent nos charmantes demoiselles. 
    Vous avez raison, mille fois raison.

    Mais dans la petite, moyenne et haute bourgeoisie, le phenomene que je decris est aussi flagrant que comique.
    Le pire, c’est que la victime semble apprecier son role, sa position : il se croit porteur, vecteur d’un changement societal synonyme de progres, d’harmonie.

    Que dalle ! C’est juste un angle d’attaque, parmi d’autres, pour chambouler la notion de famille, pour briser le tissu social qui a permis, si longtemps, d’homogeneiser et de rendre les populations solidaires les une avec les autres.


    • Primum non nocere Primum non nocere 10 juin 2014 01:43

      Naïf et/ou idéaliste, c’était déjà précisé dans mon profil smiley

      Oh ben dites... Qu’ouï-je, que lis-je : la vague bobo egalitaire bien-pensante, la notion de famille, femmes dragonnes, gorgone seche... Soraliste, si je ne m’abuse ? Je suppose que l’on se fait un petit chemin entre les « capitalistes », les « bobos » et les « beaufs » en hurlant au complot ? Anti-système façon ultra-progressiste avec de grandes réflexions, mais pas trop quand même en fait. Et vous ne semblez absolument pas pétri de préjugés, puisque vous ne me servez pas de clichés de couples qui, bien sûr, sont automatiquement dans le rapport de force, où rien ne peut se faire d’égal à égal, où il ne peut exister QUE les valeurs tradi-virilistes ou les valeurs radicales des fémino-castratrices, grrr. A croire que vous n’avez pas choisi la personne avec qui vous pourriez vivre.

      Bien, à vous lire, vous me prenez au mieux pour un môme bobo ignorant, au pire pour un fieffé radico-féministe qui essaye de reléguer les hommes au second rang, même dans les champs qui leur étaient traditionnellement réservés (la victime (!) n’est pas un terme choisi au hasard). Bientôt vous me direz sûrement que le féminisme a renversé les valeurs essentielles et fondamentales qui concernent la famille. (un angle d’attaque, parmi d’autres, pour chambouler la notion de famille) Ça sent le Pater Familias par ici, non ? Je vous le dis, cela dépend de la classe sociale, de la communauté dans laquelle évoluent ces dames. La famille, comme la religion, ou la politique, sont des sujets particuliers, qui mériteraient leur article à eux tous seuls d’une part, et qui impliquent une notion de construction individuelle d’autre part. Ici même, je traite de nos cultures médiatiques collectives, de leur impact et de notre inconscient collectif, bien plus que d’une relative construction individuelle.

      Ceci dit, il est intéressant de constater que chacune des réponses un brin conservatrice et/ou un brin masculiniste que j’ai pu recevoir dans ce genre de débat s’attache immédiatement à la notion de FAMILLE. Mon article traite-t-il de la famille ? Ici même ? A un moment quel qu’il soit ? Et cet argumentaire si récurrent... Vous l’avez déjà quasiment retranscrit dans votre commentaire, allez au fond de votre pensée, je sais que vous en mourrez d’envie : "depuis leur émancipation, les femmes ont dépossédé les hommes, ces soumis, de leur rôle parental et de leur rôle de pourvoyeur". Bravo ! Ce n’est pas le sujet de l’article.

      Le sujet de l’article, donc, reste les causes structurelles et culturelles d’une forme de climat médiatique et social qui a mon sens est biaisé.


    • zic_quili 10 juin 2014 11:10

      lol

      Arretez de vous masturber la cervelle :)
      Vraiment. Vous etes trop jeune pour cela et, a tout age, il faut savoir menager ses petits neurones, leur laisser le temps de se la couler pepere a la fraiche.
      C’est bien de reflechir, mais a trop faire tourner ses meninges, sans arret, on disjoncte, n’est-ce pas ?
      Ah, une chose : je n’ai rien a voir avec Soral, jamais lu une ligne de lui, ni supporte plus de 2 mn ses discours dont la forme m’insupporte. 

    • Morgane Lafée 11 juin 2014 13:33

      "On a l’impression, parfois, en observant ces couples/familles que le sieur est un epagneul effarouche qui a peur de s’en prendre une (engueulade ou claque en direct) et la dame, de prime abord « cool », une gorgone seche, agressive, prete a degainer l’argument redoutable et imparable de machisme si son compagnon ne se plie pas a ses quatre volontes - ca me fait bien rigoler."

      Dites-donc, Zic, vous êtes sûr que ce n’est pas vous qui avez des fantasmes SM en regardant ces couples ? ;)


  • bnosec bnosec 10 juin 2014 07:57

    Pourquoi me fatiguerais je à lire un article écrit par un genre de second ordre ?...


  • Morgane Lafée 11 juin 2014 13:26

    Bonjour,

    Quel dommage de finir un article aussi bouillonnant d’idées (même s’il faudrait structurer un peu tout ça) et somme toute assez pertinent à plus d’un titre, notamment sur l’image des hommes véhiculée par les anti-féministes, par une exécution radicale et sans nuance des « radico-féministes »... Et puis, ça veut surtout dire que vous n’assumez pas vos intentions de départ. Genre : « j’ai écrit tout ça, je me suis fendu d’une analyse ambitieuse et tout et tout, mais attention, je suis pas féministe, hein, faut pas exagérer ! ».

    Vous adoptez le vocabulaire des anti-féministes (fémino-féministes ? pourquoi pas féminazies pendant que vous y êtes !) pour condamner on ne sait quelle frange du féminisme. Quelles sont ces radico-féministes dont vous parlez ? Avez-vous des exemples concrets ? Genre des noms, des citations précises avec des sources précises. Si vous voulez attaquer un mouvement féministe en particulier, ok mais soyez franc et explicite. Assumez, que diable !

    D’autre part, ai-je bien lu, vous trouvez le revendicatif stérile ? Vous condamnez le fait de revendiquer des choses ? Mais à quoi sert un mouvement militant si ce n’est à revendiquer ? Les beaux discours, c’est bien mais à un moment donné, il faut agir. Vous pensez que nous, les femmes, aurions le droit de vote si des féministes ne s’étaient pas montrées vindicatives ? Vous pensez qu’on va garder longtemps le droit à l’avortement, au vu des résultats des dernières élections, si personne ne monte la garde ?

    Dans n’importe quelle cause, que ce soit le féminisme, l’anti-racisme, l’écologie et que sais-je encore, il y aura toujours des personnes plus extrêmes que d’autres, avec certaines plus portée sur l’action et d’autres sur la réflexion, et ce pour une bonne et simple raison : derrière ces militant(e)s, il y a des êtres humains, avec un vécu, une expérience, une colère plus ou moins prononcée, des compétences variées, etc.

    Cela est d’autant plus vrai avec le féminisme puisque le sexisme est en réalité difficile à cerner, puisqu’il touche tous les milieux sociaux, tous les âges, toutes les cultures, etc. Il peut être brutal mais peut aussi se déguiser sous des dehors aimables, à travers des pratiques auxquelles il est parfois difficile de renoncer en tant que femme (la galanterie est un bon exemple). La remise en cause du patriarcat touche des sujets complexes et profonds, et même les féministes ne sont pas toujours fortes à chaque instant de leur vie.

    Les féministes ont le mérite de reconnaître, à travers l’existence de plusieurs mouvements intellectuels, que leur cause peut prendre différentes formes et s’adapter à différentes sensibilités ou philosophies, avec toute la complexité que cela induit. Il y a plein de débats entre féministes et cela prouve que ce mouvement dans sa globalité n’est pas figé comme vous le pensez, mais sait au contraire se remettre en cause et faire preuve de dynamisme intellectuel.

    M


    • Primum non nocere Primum non nocere 16 juin 2014 13:49

      Bonjour bonjour !

      Quel dommage de finir un article aussi bouillonnant d’idées (même s’il faudrait structurer un peu tout ça) et somme toute assez pertinent à plus d’un titre, notamment sur l’image des hommes véhiculée par les anti-féministes, par une exécution radicale et sans nuance des « radico-féministes »... Et puis, ça veut surtout dire que vous n’assumez pas vos intentions de départ. Genre : « j’ai écrit tout ça, je me suis fendu d’une analyse ambitieuse et tout et tout, mais attention, je suis pas féministe, hein, faut pas exagérer ! ».
      Il est vrai que ma conclusion est un peu « vite faite ». Mais en l’occurrence, je pointai du doigt des problèmes inhérents aux extrémistes de la pensée féministe, réduite à son essence la moins productive, comme ici, ou encore les groupements anarcho-féministes qui osent avancer dans leur argumentaire : Mais si l’homme qui veut s’impliquer dans le groupe partage leurs idées est pro-féministe et souhaite seulement les aider, et non s’imposer, pourquoi ne pourrait-il pas participer ? Simplement pour les mêmes raisons que pour tout homme ! En effet, il peut toujours incommoder des femmes du groupe par sa présence. (sic) Me considérant féministe (pour répondre à votre interrogation), je trouve cela excellemment injurieux, anti-productif, restrictif et dévalorisant (en tant qu’homme ET dans le combat pour le féminisme de manière plus générale).

      D’autre part, ai-je bien lu, vous trouvez le revendicatif stérile ? Vous condamnez le fait de revendiquer des choses ? Mais à quoi sert un mouvement militant si ce n’est à revendiquer ? Les beaux discours, c’est bien mais à un moment donné, il faut agir. Vous pensez que nous, les femmes, aurions le droit de vote si des féministes ne s’étaient pas montrées vindicatives ? Vous pensez qu’on va garder longtemps le droit à l’avortement, au vu des résultats des dernières élections, si personne ne monte la garde ?
      Arg, approximation sémantique, mes excuses. Je dénonçais en fait non pas le « revendicatif » tel quel, mais l’aspect vindicatif revanchard de certains groupuscules comme explicité plus haut.

      Quant au reste de votre commentaire, je n’ai tout simplement rien à ajouter, et ne peut qu’être en accord smiley


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