lundi 19 décembre 2011 - par Pierre JC Allard

Une « primaire » au Centre

On parle beaucoup de politique, on en parle tout le temps. Le moment est venu de parler de stratégie : la façon de s’assurer que le pays aura bien la politique qu’il voudra, considérant le contexte, les circonstances et le sérieux qu’on mettra à faire qu’elle puisse s’appliquer. Parlons stratégie. Pour les fins de cet article, je n’ai pas d’opinions politiques.

Le contexte, c’est la France de 2012, en crise profonde, qui va se choisir un président puis des législateurs, en application des règles de ce que nous appelons « notre démocratie ». On pose comme prémisses que les électeurs ont une opinion que peut modifier l’information dont ils disposeront et que le vote des électeurs sera honnêtement pris en compte. On pourrait discuter ces prémisses, mais ce serait un autre débat.

L’enjeu devenant de convaincre une majorité des votants, les circonstances spécifiques à la course qui s’engage tiennent au contrôle de l’information – et nous y reviendrons – mais aussi d’abord à cette évidence que les candidats vont entrer sur la piste avec des handicaps divers. En fait, ils vont se départager dès le départ en trois (3) pelotons.

1) Le premier peloton se compose des deux (2) partis – le PS et l’UMP – disposant de ressources humaines et organisationnelles beaucoup plus considérables que les autres… et jouissant par surcroit du préjugé qu’eux seuls peuvent gagner. Ce sont les partis “grand-frères”, qu’on peut appeler les “partis de gouvernance

2) Le second groupe est celui des évangélistes, des “porteurs de message“. Ils ne peuvent pas raisonnablement gagner, mais on croit savoir vers lequel du candidat PS ou UMP leurs électorats respectifs iront au deuxième tour. Voter pour les candidats de ces partis, c’est donc seulement ajouter une petite remarque à ce qui deviendra le choix final et qu’on annonce déjà au premier tour

Ainsi, il est présumé qu’on ira de Melenchon ou de Joly vers le PS, mais seulement après avoir dit qu’on souhaiterait que ce parti évolue vers la gauche… ou mette davantage l’accent sur l’écologie. On passera de même de Marine vers l’UMP, mais en ayant souligné que c’est bien faute de mieux… ! Les partis porteurs d’un message ont coutume d’assortir celui-ci de la menace implicite, plus ou moins sérieuse, de ne PAS accorder leur soutien au parti grand-frère si celui-ci ne leur prête pas attention et respect.

3) il y a enfin la mêlée des candidats du troisième type qu’on peut dire “indépendants”, dont on ne peut vraiment savoir si leurs troupes iront vers la gauche ou la droite au second tour. Ces candidats ont en commun d’offrir des projets qui n’obéissent pas PRIMORDIALEMENT à la dichotomie gauche-droite. Ils peuvent proposer des mesures tout aussi à gauche ou a droite que les autres, mais ce n’est pas sur ces mesures qu’ils jouent leur va-tout. On peut dire ces candidats « centristes », mais c’est une appellation de commodité. En réalité, ils sont “ailleurs” car ils suggèrent un clivage des opinions selon un autre ordonnancement des valeurs.

Il y a de ces clivages qui pour un temps transcendent celui historique entre la gauche et la droite. On en a eu un exemple concret au Québec, où toute une génération, en se définissant d’abord comme « fédéraliste » ou « souverainiste », a pratiquement relégué au second plan le débat social.

En France aussi on le fait. On a déjà été royaliste ou républicain, puis, bien sûr, pétainiste ou gaulliste, sans que ce choix de base n’implique nécessairement une opinion quant à la question sociale ou au partage des richesses. Beaucoup en France, aujourd’hui, semblent voir l’appartenance à l’Europe comme une de ces questions qui priment sur les autres et plusieurs candidats indépendants – mais pas tous – reflètent ce nouveau clivage.

Autre caractéristique des candidats indépendants, ils sont d’abord des INDIVIDUS, dont chacun a son projet. Ils ne sont pas l’émanation d’un parti, c’est le parti qui est l’incarnation de leur projet. Les projets peuvent être uniques, originaux, sans apparentement logique évident avec ceux des autres candidats de ce groupe. Les ralliements sont donc difficiles, entre indépendants, car on peut se rejoindre sur un point et être en désaccord total sur un autre.

On comprend facilement que la stratégie qui sied à un candidat va varier du tout au tout, selon qu’il est du premier du second ou du troisième groupe.

Un candidat du premier groupe, même s’il parle de changements, incarne la continuité. Il demande à gouverner. L’aspirant Président du premier groupe, avec SES députés à élire aux législatives, veut le mandat de réaliser leur politique qui est celle du programme du parti… Il demande à l’électeur de choisir entre cette politique et celle de l’autre candidat du premier groupe. Il doit donc avoir pour stratégie de s’identifier clairement à son parti et a son programme.

Le candidat du deuxième groupe, au contraire, sait qu’il ne gouvernera pas. Il doit obtenir des avantages immédiats pour les idées qu’il défend – et pour les gens de sa faction ! – sans négliger aussi de préparer l’avenir. Sa stratégie doit donc être de se rendre intéressant. Idéalement, il doit faire regretter que ce ne soit pas lui cette fois qui soit premier de cordée pour la Gauche ou la Droite.

La stratégie du candidat du troisième groupe est plus complexe. Il est seul contre tous, et ses plus dangereux rivaux sont les autres candidats indépendants. Aux élections de 2012 plus que jamais, car un sondage a affirmé la semaine dernière que 53 % de la population préfèrerait AUTRE CHOSE que Sarkozy ou Hollande ! Ça donne des idées..

Le Centre – on parle d’un centre large, incluant (par ordre alphabetique) Asselineau, Bayrou, Borloo, Chevenement, Dupont-Aignan, Villepin et tous ceux qui voudraient s’en réclamer - a le vent dans les voiles.

On sait que c’est la division des suffrages entre plusieurs qui seule va sonner le glas pour les indépendants. On sait qu’elle le fera au premier tour, car si l’un d’eux miraculeusement accédait au second tour, il pourrait compter sur les suffrages des 53 % qui ne veulent ni de l’un ni de l’autre des candidats du premier groupe… plus ceux du candidat du premier groupe évincé au premier tour et de ses alliés ! il serait sans doute plébiscité par une très large majorité.

Face à cette situation, la réaction viscérale des candidats indépendants est de se taper dessus les uns les autres, ce qui est absurde. On va faire chavirer cette barque. La seule stratégie de TOUS les candidats « centristes » devrait bien être de viser à ce que toutes les voix du “Centre” se portent vers UN SEUL CANDIDAT .. mais sans aller chercher ces voix par la bagarre.

On pourrait s’entendre. On pourrait convier tous les volontaires à une grande “primaire” du Centre, à la seule condition de retirer leur candidature s’ils ne sortent pas vainqueur de cette primaire. Considérant la visibilité liée a cet exercice, ne pas y participer serait une grosse erreur…

Attention ! Il ne s’agit pas de fusion idéologique, mais d’une manœuvre stratégique. On ne demande pas aux perdants d’appeler à voter pour le vainqueur – les idées de ce dernier et les leurs pourraient rendre ce soutien inacceptable – seulement de retirer leur candidature.

En retirant leurs candidatures qui, s’ils n’ont pas gagné cette primaire, deviendrait sans espoir et de pur égo, il renonceraient simplement à contribuer au stratagème de diviser pour régner qui est celui des “partis de gouvernance” et choisiraient de laisser le peuple français choisir celui qu’il rendra lui-même “providentiel” en en faisant l’arbitre des grandes décisions, ce qui doit être le rôle d’un Président. Au-dessus des partis.

On ne demanderait pas un programme au candidat indépendant ainsi choisi par une primaire au Centre, seulement de jouer, s’il est élu à la présidence, son rôle d’arbitre au dessus des partis ; en nommant impartialement Premier ministre quiconque obtiendra le soutien d’une majorité des députés élus aux législatives.

Si un Président indépendant est élu, il se passera des choses aux législatives. Il est probable que de nombreux candidats y seront élus en s’identifiant désormais aux divers partis ayant participé à la primaire du Centre. Probable, aussi, que se constitueront des alliances entre certains de ces petits partis qui auront alors un autre avenir possible que d’être des clubs à sensibilités orphelines.

Cette opération “primaire au Centre” est souhaitable, car elle offre une alternative à l’alternance PS-UMP que refuse aujourd’hui une majorité des Français. Elle est possible, à cause de l’émergence de l’internet et des blogues, qui ouvre un deuxième front dans la guerre de l’information.

Les deux partis dits de “gouvernance” n’ont plus, en effet, le monopole de l’information. Ils ont encore le contrôle de médias, mais le traitement que ceux-ci ont donné aux innombrables « affaires » des dernières années – et surtout les mensonges incroyables qu’ils ont débités durant l’agression de la Libye ! – se sont soldé par une perte de crédibilité.

Une perte de crédibilité dont on verra les conséquences, justement, lors des présentes élections présidentielles. N’oublions pas que 50% des électeurs peuvent modifier leur intention de vote en deus semaines.

L’organisation de cette primaire du Centre doit être la priorité des candidats indépendants… Comme ce sera la priorité de la Gauche comme de la Droite partisanes de l’empêcher. Il ne faudra pas s’étonner, si une campagne vigoureuse de diffamation et de corruption est mise en marche pour empêcher cette primaire qui pourrait vraiment changer les choses.

Il serait donc habile, pour ceux qui souhaitent que cette primaire ait lieu, d’en discuter entre eux très discrètement …. et de ne l’annoncer que lorsque la décision de la tenir aura été prise irrévocablement. A chacun d”établir sa stratégie et d’agir selon sa conscience

Piere JC Allard



30 réactions


  • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 19 décembre 2011 15:38

    Que cet article soit mis en ligne à cette heure et tout en bas de la page ne serait-il pas le premier signal de la résistance qu’on va lui opposer ? S’il disparait de ce site prématurément, on pourra le retrouver sur les journal citoyen CentPapiers, le site « Les 7 du Quebec »  et bien sûr ma page personnelle sur Nouvelle Société


    PJCA

    • Papybom Papybom 19 décembre 2011 17:02

      Pour répondre à votre premier commentaire, Monsieur PJCA.

      Les articles étant classé soit par ordres chronologique, soit par audience, gardez l’espoir de rester visible et lisible. Un article intéressant attire les commentaires. Et qui dit commentaire, dit audience, vous le savez  !

      Ce n’est pas un complot (ce vilain mot) c’est le jeu ici.

      Cordialement


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 25 décembre 2011 10:03

      Les articles qui sont publiés ont 0 visites et 0 commentaires au départ. Leur positionnement est donc arbitraire et c’est ce positionnement qui détermine les visites qu’ils recevront. J’ai publié plus de 100 articles sur Avox et cet échantillon est significatif. (r = .786).  Si on enlève 3 valeurs aberrantes - de sujets si chauds qu’ils sont difficiles à tuer dans l’oeuf - la corrélation est presque parfaite.


      Je ne suis pas surpris : l’idée d’une primaire au Centre est bouleversante pour les scénarios qu’on crée « en haut » concernant 2012.

      PJCA

  • Papybom Papybom 19 décembre 2011 16:44

    Bonjour Pierre JC Allard

    Dans un petit article, j’avais proposé un panachage des compétences en plaisantant (Quoique…). Votre analyse est plus sérieuse.

    Le bipartisme UMPS est un acquis dans certains esprits. Zappons  !

    Le FN sera toujours la bête noire, et n’accédera jamais au pouvoir. Zappons  !

    Mais une union des petits pourcentages pourrait changer la donne et l’avenir. Je n’ai pas votre talent d’écriture, alors voyons en termes simples, une procédure utopiste  :

    Début janvier 2012, les sondages (toujours fiables ?) donnent F.Bayrou comme le mieux crédité. Imaginons que l’ensemble des petites parties souhaitent véritablement un changement pour notre bien.

    Faisant taire leurs égos, ils appellent les français à faire causse commune, pour un retour à une démocratie.

    Chacun amenant ses compétences pour un gouvernement efficace, et non pour se glorifier de 2 à 6% aux Présidentielles. Une divine surprise pourrait voire le jour, même au premier tour  !

    Ne votons plus pour des parties, mais pour des hommes et des femmes efficaces, qui préfèrent des lors notre pays aux ors de la république, pour leurs petites personnes.

    Eva Joly serait plus efficace à la justice, qu’à l’écologie…

    René Dosière aux finances….

    Jean-Luc Mélenchon aurait des idées pour l’emploi, donnons lui le ministre….

    Promis, je n’ai rien bu. J’ai fait un rêve, comme dirait un grand homme.

    Cordialement.


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 19 décembre 2011 17:08

      @ Papybom


       Ce serait merveilleux la collaboration, mais ça ne serait pas dans la ligne de l’égoisme humain. Je ne crois pas que les candidats indépendants qui se sont investis dans la préparation du programme miracle accepteraient de le « prostituer » dans une relation intime avec le programme du voisin. Plutôt perdre que de de gagner par des compromis !

       Pas de fusion idéologique, donc, mais la participation a une opération STRATEGIQUE. Faire une élection entre eux - c’est ça une primaire - puis simplement laisser la place au vainqueur. Sans le recommander, simplement en laissant les Français choisir. Pour des raison que chacun peut deviner, il est PROBABLE que ce sera la vainqueur de cette primaire qui sera élu Président... et pourra créer un contexte plus ouvert pour que les autres puissent aussi sortitr gagnants, aux législatives. 

      Il serait RAISONNABLE que les candidats centristes jouent cette stratégie. Assez raisonnable pour que je pense que l’on fera de gros efforts pour qu’ils le me fassent pas. Chacun tirera ses conclusions.


      PJCA



    • Papybom Papybom 19 décembre 2011 17:21

      Pierre JC Allard

      J’avais raison, votre vision est plus claire que la mienne. Mais j’ai souvenir que les militaires disaient  :

      En stratégie il y a la bonne, la mauvaise et celle de l’école de guerre  !

      Alors la stratégie politique…..

      Cordialement.


  • daryn daryn 19 décembre 2011 17:30

    J’ai écrit ailleurs que je considérais les primaires socialistes comme un exemple de démocratie mal placée, car confortant l’existence d’un PS coquille, assemblage de courants qui n’ont que peu de point communs, tellement peu qu’en d’autres temps ils auraient constitué des partis politiques distincts. Pour moi une primaire entre candidats de votre troisième groupe n’aurait pas plus de sens. Quel point commun entre NDA et FB ? Ou DDV et JPC ? Imaginez-vous l’un d’entre eux se soumettre à de telles primaires et se ranger à son résultat ? Pas moi, et c’est tant mieux. S’il s’agit de transformer les votes vers tel ou tel candidat en vote ’utile’, alors que ces candidats rejoignent directement tel ou tel champion, comme CL l’avait fait en 2007. Pour le coup il peut alors y avoir négociation, sur le programme et/ou sur un ministère, publiquement pour que le soutien ait un sens auprès des électeurs. Ca me semble plutôt plus propre.


    • Papybom Papybom 19 décembre 2011 18:10

      Bonjour Daryn,

      « Quel point commun entre NDA et FB  ? Ou DDV et JPC » En principe, redonner un espoir sur notre avenir. La négociation avant, ne change rien si les électeurs sont au courant.

      Dans les municipales, les postes sont souvent définis avant la publication de la liste. On sait qui sera le futur maire, l’adjoint aux travaux, aux finances… en cas de succès de la liste.

      De plus, je vois mal un (petit) candidat annoncer : Je me moque de faire gagner la démocratie, ce qui compte c’est mon programme même si grâce à moi, il ne passe pas  !

      Dans mon esprit tordu, je n’envisage pas une primaire, mais un acte de courage des candidats…

      Cordialement.  


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 19 décembre 2011 22:23

      « Quel point commun entre NDA et FB ? Ou DDV et JPC ? Imaginez-vous l’un d’entre eux se soumettre à de telles primaires et se ranger à son résultat ? »


       Justement la question qu’il ne faut pas poser, car elle est issue de la stratégie « manipulation des connards » des parties de gouvernance, les deux à la solde de ’ceux d’en haut«  contre le reste d’entre nous. Cette stratégie consiste en une tricherie ininterrompue accompagnée d’objurgation au bon peuple pour que lui ne triche pas...
       
      Qu’avaient Staline et Churchill en commun, hormis un besoin commun d’arrêter Hitler ? On parle de STRATÉGIE. Le vote utile c’est celui qui atteint ses objectifs. Atteindre l’objectif de 53% des Français qui est : »ni UMPO, ni PS« , c’est voter pour le candidat le mieux positionné pour les vaincre. Je ne sais pas lequel, mais je sais qu’il doit être au Centre. Il faut le faire émerger, pas par des compromis, mais en proposant aux Français un choix clair pour une CANDIDATURE unique.

      Cette solution étant la seule efficace, parler de programmes communs entre NDA et FB ou entre DDV et JPC n’est qu’un enfumage. Ce n’est pas de ça qu’il s’agit. La première exigence, c’est de COMPRENDRE de quoi il s’agit et de ne pas tout faire pour le dissimuler.

      La façon que vous dites »plus propre« est celle que les banquiers adorent : affronter des tanks avec des sabres en disant que c’est une »affaire d’honneur". Prenez le cocktail Molotov, c’est moins propre mais c’est une affaire de survie

      PJCA



    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 19 décembre 2011 22:30

      @ Papybom


       ....« Je me moque de faire gagner la démocratie, ce qui compte c’est mon programme même si grâce à moi, il ne passe pas » 

       C’est EXACTEMENT ce que vont faire ceux dont l’égo est plus grand que leur désir de servir.... et ceux qu’on aura « convaincu » de ne PAS s’enlever de la route, pour être bien sûr que seuls passent ceux qui ont le laissez-passer du pouvoir.  Nous sommes dans une situation qui exige de la bonne foi et une connaissance au moins minimale de l’arithmétique.

      PJCA

  • Fergus Fergus 19 décembre 2011 18:03

    Bonjour, Pierre.

    Très franchement, je crois qu’il n’y a aucun espace réel pour un candidat du « troisième groupe » en vue d el’élection de 2012.

    D’une part en raison de la proximité de cette élection qui va concentrer les électeurs sur l’offre traditionnelle, et cela de manière accentuée par le « vote utile » et par la crise qui avantage les partis de gouvernements.

    D’autre part en raison de la très grande diversité de ces 53 % qui ne se reconnaissent pas dans l’offre proposée : il y a là des libéraux purs et durs, des intégristes cathos, des marxistes idéalistes, des anarchistes, des fouriéristes, et bien sûr des centristes plus ou monis déboussolés.

    Ce n’est pas pour 2012 qu’une 3e voie pourra être trouvée, mais pour 2017, et à condition que l’on s’y mette un peu partout dès l’automne 2012 avec des idées neuves et la volonté de faire du prosélytisme.

    Cordialement.


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 19 décembre 2011 23:42

      Bonjour Fergus


      Nous différons d’avis. J’ai vu, il y a quelques mois, 50% des Québécois changer leur intention de vote en deux semaines. Avec l’internet, une toute petite équipe peut avoir un impact énorme sur un terrain fertile. Or la France est aujourd’hui un terrain fertile pour des changements. 

      Je ne crois pas que la crise actuelle va concentrer le vote des électeurs vers les partis de gouvernance, pour deux (2) raisons : 

      a) ce sont eux qui, conjointement, sont responsables de la crise... et en bénéficient ; on ne les aime plus et on ne leur fait plus confiance. C’est ce que dit clairement le 53% de doubles rejets dont nous avons parlé ;

       b) on ne règle pas des situations extraordinaires par des moyens ordinaires, ce qui explique en grande partie le transfert des intentions de vote vers les « extrêmes », Mélenchon et Le Pen. 

      Cette tendance vers les extrêmes est typique des périodes de crise, mais ne signifie pas nécessairement une position idéologique plus radicale ; elle peut signifier vouloir des MOYENS plus radicaux... dont la sortie de l’Europe est un bon exemple. Cette prise de conscience va prendre de l’ampleur et bénéficier a certains candidats du Centre.

      OUI, il y a de tout au « Centre », mais cette diversité ne pose pas vraiment problème, car on ne propose pas ici des conversions miraculeuses, mais une approche pragmatique, ouvertement opportuniste. On suggère à l’électeur moyen d’être moins jocrisse.

      Je propose de ousser tous ensemble à la roue dans la ligne de moindre résistance pour sortir de l’ornière ; après, on verra aux législatives si la diligence doit aller vers Tour ou Nevers..

      Je ne pense pas que le régime politique actuel existe encore en 2017

      Si un candidat sérieux n’apparait pas au Centre - par ce moyen relativement facile d’une primaire ou autrement - je pense que cette présidentielle Hollande-Sarkozy perdra tout sens et intérêt. Je porterai toute mon attention vers les koalas et les kangourous...

      Cordialement

      Pierre JC




  • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 19 décembre 2011 20:36

    Cher Monsieur,


    J’approuve parfaitement cette stratégie, d’autant plus que j’en partage chaque élément.
    Le principal obstacle tenant aux égoïsmes partisans de ceux qui, se croyant investis d’un avenir personnel, ne seront pas prêts à entrer dans le jeu, voire même à le jouer en se mettant loyalement en retrait pour privilégier celui qui serait investi par une lame de fond, il me semble que seul un candidat inconnu, non issu du sérail politique, pourrait être à même de fédérer les acteurs politiques centristes. Répandons l’idée comme un virus de telle sorte que chacun ne puisse pas faire autrement que de...jouer le jeu.
    Approuvé sans réserve.

    Cordialement,

    Renaud Bouchard

  • ddacoudre ddacoudre 19 décembre 2011 21:29

    bonjour jean claude

    intéressant et assez juste, si tu peux me donner le lien de l’enquête, car ce sont ces 53% qui risque de rendre l’élection atypique. et assurerons certainement l’élimination de Sarkozy ou alors je n’y comprend plus rien car ils ne vont pas réagir comme un seul homme, à moins que Sarkozy fasse tinter la clochette de pavlov, comme il l’a fait a Toulon sans sucés.

    Attention ! Il ne s’agit pas de fusion idéologique, mais d’une manœuvre stratégique
    une bonne observation. celle-ci m’a faite écrire l’article suivant et celui qui va suivre car comme tu le dis le véritable débat social est évacué, mais il va resurgir, lorsque les hammeçonnage ne tromperons plus personne. http://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=106428
    http://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=106262.
    cordialement.


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 20 décembre 2011 00:59

      Sur un sondage de la semaine derniere, avant affectation des indécis, on a le total de 47% pour les intentions cumulés de Sarko et Hollande. Le récent sondage BVA, pour sa part, ne donne encore que 53% pour les deux favoris... et ça ne semble pas s’améliorer (Voir le sondage cité par Imhotep, qui annonce aussi 13% pour Bayrou )



      Je ne vois pas, cependant, pourquoi cette désaffection augurerait pire pour Sarkozy que pour Hollande... Un gros dérapage est aléatoire ; c’est même à ça qu’on le reconnait smiley

      J’ai été voir votre article a publier, ce dont j’ ai profité pour en plusser la publication. j’ai bien aimé. ( Vous êtes a 8 + vs 6 - )   


      PJCA

                                               

  • volpa volpa 19 décembre 2011 21:43

    Je ne vois pas ce qu’ont en commun les différentes personnes citées comme troisième voie.

    Mon souvenir va vers Dupont gnan gnan qui a appelé à voter le petit .


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 20 décembre 2011 01:10

      @ Volpa


       Toute la stratégie consiste à faire fonctionner, comme une force de barrage efficace contre « le pire », un ensemble hétéroclite et sans cohésion où l’on retrouve du meilleur et du moins bon. L’astuce est que, par la visibilité qu’ils retireraient de cette primaire, tous ceux qui y participeraient seraient en hausse ... et auraient un avantage personnel à ce que le futur président ne soit pas à la tête d’une machine électorale du type UMP-PS qui freinerait leur progression. Ne leur cherchez pas autre chose en commun que cet intérêt... qui a mon avis serait aussi ici celui de la France.

      PJCA



  • Voltaire Voltaire 20 décembre 2011 10:26

    L’analyse est intéressante, mais je ne partage pas votre avis.

    Certes, il est effectivement exact qu’une bonne moitié de l’électorat français ne se retrouve pas dans les deux partis favoris, qui se partagent artificiellement le pouvoir grace au scrutin majoritaire. De la même façon, j’approuve votre classification à propos des partis que je qualifierai « d’influence » comme EEV ou le FG, qui cherchent à peser sur le projet de leur allié. Mais le FN me semble un peu en dehors de cette catégorie, et surtout il ne me parait pas réaliste de regrouper idéologiquement dans un même paquet des partis et personnalités qui ont des visions très divergentes de la société.

    De la même façon, je ne partage pas votre opinion en ce qui concerne l’idée que ces candidats indépendants défendent d’abord leur vision sans incarner une famille de pensée.

    Si l’on observe un peu plus en détail le paysage politique actuel du côté des « indépendants », on constate en réalité deux familles de pensées : les « nationalistes » (ou « souverainistes » ) et les successeurs de la démocratie chrétienne (« sociaux-libéraux »). Les premiers défendent un état fort, centralisateur et décisionnaire, l’absence de délégation de souveraineté. Les seconds placent l’humain au centre de leur projet (que celui-ci soit d’inspiration chrétienne ou laïque), prônent un pragmatisme économique tempéré par de fortes considérations sociales, et sont plus délégataires (au profit des collectivités locales comme de l’Europe). Imaginer des primaires au sein de ces deux courants de pensée me semble plus réaliste qu’une seule qui n’aurait guère de sens car leurs électorat sont en réalité largement exclusifs.
    La réalité de ces familles de pensée, d’un point de vue idéologique, indique de la même façon que ces projets ne sont pas uniquement, ni même majoritairement ceux de leur leaders. Simplement, afin d’exister dans le système bipolaire français, une certaine personnalisation est nécessaire. Mais Bayrou n’est rien sans l’existence d’un courant de pensée profond qui lui permet de réémerger à chaque élection importante, et Le Pen, au delà du courant extrémiste très minoritaire, représente aussi un courant nationaliste qui a existé tout au long de l’histoire. ler succès relatif de ces courants de pensée dépend effectivement, plus que pour le PS ou l’UMP, de la qualité politique de leurs leaders, mais avoir cru, comme les leaders du RPR, que la France politique pourrait se réduire à deux partis était simplement chimérique. Il existe en France 5 ou 6 grandes familles de pensée politiques, qui sont toutes légitimes à défendre leur projet, qui méritent des élus, et qui devraient pouvoir, en fonction des voeux des électeurs, former des coalitions de gouvernement sur la base de projets majoritaires.


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 21 décembre 2011 21:25

      @ Voltaire


       OUI il y a deux courants principaux au Centre et OUI il y a en France plusieurs familles politiques qui devraient pouvoir, en fonction des voeux des électeurs, former des coalitions de gouvernement. Mais l’arithmétique de la situation actuelle exige un candidat unique au centre. Je repete, c’est affaire de priorité : si le plus important est de nettoyer les écuries d’Augias et de mettre du neuf en lieu et place du tandem PS + UMP et des copains du Siècle. il faut une primaire. Si la priorité est autre, il suffit de continuer...

      PJCA

  • Francis, agnotologue JL1 20 décembre 2011 10:38

    Bonjour PJCA,

    j’avoue que j’ai eu beaucoup de mal à vous suivre, non pas parce que vous ne seriez pas clair, au contaire ; mais parce que j’ai deux convictions : la première, c’est que je rejette cette idée de primaires, qui de mon point de vue, ne s’accorde pas avec nos institutions ni nos pratiques ; c’est une invention du PS qui essaye tout ce qu’il peut pour sortir de son marasme et ses contradictions. Même si les autres sont prêts à en faire autant : c’est pour occuper l’espace médiatique, faire du vent.

    La seconde, c’est que le centre n’est pas, ne sera jamais un vrai parti politique pour la bonne raison qu’il se définit en « ni ni », ni droite, ni gauche ; ni ceci, ni cela. Les centristes ne savent pas qui ils soutiendront au second tour ; leurs électeurs encore moins ; des électeurs auxquels ils n’ont que leur ’bonne tête’ à proposer.

    Le Centre, c’est en gros la non-opposition : des gens qui disent : « je ne serai pas dans l’opposition, messieurs les candidats à la présidence, »faites moi vos propositions". Le Centre, c’est la belle qui veut se faire courtiser, et ne refuserait pas une place de monarque absolue. C’est ’énorme’, mais c’est peu ! En plus, ils sont plusieurs à se considérer comme La belle ! ça n’arrange pas.


    • Voltaire Voltaire 20 décembre 2011 13:15

      @JL1

      Je ne partage absolument pas votre opinion sur « le centre ». Celui-ci, bien qu’actuellement divisé en plusieurs chapelles (ce qui effectivement ne les ert pas), n’est absolument pas réduit idéologiquement au « ni-ni ». Le centre a une vision originale de la société, bien distincte de celle de la droite conservatrice ou du socialisme (et encore plus du nationalisme-souverainisme ou du révolutionnaire prolétarien). Mais ce courant de pensée, issu de la démocratie chrétienne d’après-guerre, ne pèse pas suffisamment en France (10-20%) pour pouvoir l’emporter dans un scrutin majoritaire. Il est donc contraint, comme d’autres, à rechercher des alliances pour influer, mais cela ne signifie en rien qu’il soit dépourvu de sa propre idéologie et de son propre projet de société.


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 21 décembre 2011 22:09

      @ JL1


      Le but des primaires est de permettre l’expression d’un éventail de sensibilités tout en gardant l« avantage d’une présidentielle à deux tours qui assure que le Président sera choisi par une MAJORITÉ des votants. On en fait, en quelque sorte, une élection à trois (3) tours.

      La procédure est d’autant plus valable qu’on tend vers un système politique d’où l’arbitraire disparait. Pour une situation donnée, il n’y a plus qu’UNE politique raisonnable a suivre et les grands commis de l’État veillent à ce que ce soit fait. 

      L’État qui se dit démocratique se contente donc offrir au peuple le choix de la personnalité du leader et du vocabulaire qu’on utilisera pour appliquer cette politique. C’est depuis longtemps la situation qui prévaut aux USA, où le cirque de la présidentielle, qui s’étire d’une élection à la suivante, est en fait un sondage permanent sur la façon dont le peuple préfère qu’on lui dise ce qui sera fait.... et que nulle force politique ne changera.

      On y arrive en France. Tous ne s’y sont simplement pas encore résignés. Cela dit, a moyen terme, il est clair que la dichotomie qui est une conséquence incontournable d’exiger une majorité ne peut que faire disparaître un »Parti" du centre même si ce sont les idées du Centre qui prévalent, et ce quel que soit le plan de clivage qu’on choisisse.



      PJCA


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 21 décembre 2011 23:13

      @ Voltaire


      Bien sur, il peut y avoir au ’centre’ une idéologie et un projet de société. On peut même constater que, dans une démocratie, c’est presque toujours cette idéologie et ce projet de société qui prévaudront ! Mais  le jeu politique exige une polarisation et le pouvoir oscillera donc nécessairement entre deux « partis » ... le Centre ayant vocation de disparaitre comme option politique, justement parce qu’il est l’espace commun consensuel.

      Si aujourd’hui le Centre peut fournir un candidat qui écraserait ceux des partis traditionnels, c’est parce que ceux-ci ne se distinguent plus significativement au palier d’un programme d’action concret et ne réussissent même plus a sortir du consensuel par des divergences de vocabulaires crédibles.
       
      En fait, UMP et PS sont devenus aussi des partis du Centre.... et la population n’apprécient pas leurs candidats et est dégoutée de leurs magouilles. Grande opportunité, donc, pour un candidat personellement crédible. Ce dernier a le choix de proposer un nouveau clivage ( Europe, oui ou non) comme Asselineau, Dupont Aignan ou Chevenement - ce qui est révolutionnaire - ou de garder le clivage gauche-droite soft actuel,mais en vendant son seul charisme, comme Villepin, Bayrou ou Borloo, ce qui est plus prudent.

      Des primaires détermineraient le préféré de Français.... mais je crois que n’importe lequel d’entre eux serait élu au deuxième tour contre Sarko ou contre Hollande.

      PJCA


  • Unjean 20 décembre 2011 13:08

    Je suis en accord avec votre article pour plusieurs raisons.

    Les parties du second groupe, médiatisé soit reconnu ou connu de l’ensemble des citoyens votants, ne sont que des diversions mis en place soit mis en avant par les grands médias, faute de crée clairement une réelle alternative, engagé de fausses luttes dans des faux débats assurant leurs rôles premiers et créant rarement là surprise au scrutin.

    Le troisième groupe lui n’est pas connu de l’ensemble des citoyens, la « référence tf1 » restant en majorité pour le lambda, le critère de crédibilité pour envisager ainsi une percé en politique, ceux ci proposent vraiment une alternative, une réel politique de changement, si un jour a l’assemblé notre regretté M. Seguin a parler un jour de dérive dangereuse chez ses confrères, entravant la constitution écartant un quelconque avis du peuple, que dans ce cas précis il n’est plus question de clivage politique quelconque au vu de là gravité, quand là république est directement en danger tous les acteurs politiques de quel bord que se soit a le devoir de se rassembler pour protégé le fondement même du pays, la structure inaliénable du commun de là nation.

    En résumé si les candidats de là 3eme catégorie nommé par M. Allard sont sincère et intègre dans leurs démarche, s’il pense que leurs programmes et leurs idées soit celle que les Français souhaite vraiment, si ils sont authentique et honnête, alors cette primaire est logique et essentielle, quand on sait qu’il ON AUCUNE CHANCE par la voie conventionnelle, souhaitant une vrai alternative et que système conventionnelle les désavantage et que rien ne changera, cette primaire et le seule moyen de se faire entendre et je crois que se serait plus qu’une primaire mais une REELLE ELECTION démocratique forte en otant d’office le prémaché oligarque faisant un pied de nez a l’ordre imposer, raz le bol, je suis pour un des candidats de l’alternatif mais je ne le citerai pas car avant tout c’est retrouvé une réelle démocratie que je souhaite.


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 21 décembre 2011 23:19

      Nous sommes totalement d’accord. Mais le Systeme fera N’IMPORTE QUOI pour que ça n’arrive pas. En rendant cette solution vraisemblable, on amène donc « ceux d’en haut » à montrer davantage leur turpitude.


       PJCA

  • Unjean 20 décembre 2011 13:37

    seul hic par contre car je mettrai plutôt M. Bayrou dans le deuxième, mais juste parce qu’il est trop médiatique pour être honnête.


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 21 décembre 2011 23:24

      @ Unjean


       Le propre du parti du deuxieme groupr rdy qu’in ,attend pas la victoire mai prvoit son ralliement à un « parti de gouvernance » traditionnel. Je ne pense pas que ce soit la stratégie de Bayrou.

       PJCA

  • François Asselineau 20 décembre 2011 16:07

    Cher Monsieur Allard,

    L’idée que vous développez dans cet article est généreuse et sympathique, et elle prouve que vous cherchez vraiment à faire bouger les choses. Cependant, vous me permettrez de la trouver irréelle puisqu’elle fait complètement l’impasse sur les différences analytiques, programmatiques, stratégiques et tactiques qui séparent ce que vous appelez « les candidats du 3ème groupe ».

    Vous citez ainsi pêle-mêle "Asselineau, Bayrou, Borloo, Chevenement, Dupont-Aignan, Villepin", ce qui donne à penser que vous n’avez pas parfaitement perçu le rôle et les ambitions de chacun :

    1)- MM. Borloo et Dupont-Aignan (et aussi Mme Boutin) sont probablement conçues comme des dents du râteau pour le 2ème tour de Sarkozy :
    -> Borloo est chargé par l’UMP de capter des voix qui pourraient aller vers Bayrou afin de faire baisser le score de celui-ci au 1er tour et de les faire voter Sarkozy au second tour.
    -> Dupont-Aignan (et Mme Boutin) est chargé par l’UMP de capter des voix qui pourraient aller vers Le Pen afin de faire baisser le score de celle-ci au 1er tour et de les faire voter Sarkozy au second tour.

    Il se peut aussi que ces candidats se dégonflent au dernier moment, moyennant un poste assuré de ministre dans un futur gouvernement sous une présidence Sarkozy-II.

    -----------------------

    2)- M. Chevènement, tout comme M. Mélenchon ou Mme Joly, est probablement conçu comme une des dents du râteau pour le 2ème tour de Hollande : il est chargé par le PS de capter des voix eurosceptiques et de les faire voter Hollande au second tour.

    Il est aussi fort possible que M. Chevènement se dégonfle au dernier moment, moyennant quelques postes de députés pour ses proches du MRC lors des législatives, voire un poste de ministre dans un futur gouvernement sous une présidence Hollande.

    -----------------------

    3)- Le doute subsiste pour MM. Bayrou et de Villepin.
    La haine qui les oppose tous deux à M. Sarkozy donne à penser qu’ils ne roulent pas pour l’actuel locataire de l’Élysée.
    Mais leur stratégie est brouillonne. Ils se sont déclarés de façon incongrue.

    Quant à leurs programmes respectifs, ils sont d’une insignifiance rare. Ils « proposent », d’un air faussement inspiré, des formules creuses, des mesures grossièrement incompatibles avec nos engagements européens - qu’ils approuvent par ailleurs ! -, et des généralités sans conséquence. Tout cela témoigne, je vous le dis comme je le pense, d’un mépris profond pour l’intelligence des Français.

    La seule chose dont on soit sûr en les lisant, c’est que ni M. Bayrou ni M. de Villepin ne proposent une seule seconde de dénoncer les traités européens, de sortir de l’UE, de sortir de l’euro et de sortir de l’OTAN.

    ---------------------
    CONCLUSION
    ---------------------

    SI je veux raisonner de façon neutre et objective, il me semble qu’il pourrait y avoir du sens, d’un point de vue analytique et programmatique, à ce que M. Bayrou et M. de Villepin fassent alliance et que l’un se retire au profit de l’autre. Il vous reste à aller les convaincre...

    Il me semble que cela aurait aussi un peu de sens, si l’on s’en tenait strictement à un point de vue analytique et programmatique, que MM. Borloo et Dupont-Aignan se rallient à cette candidature unique puisqu’ils sont, eux aussi, pour le maintien de la France dans l’UE. Mais cette compatibilité « sur le papier » fait fi du rôle de rabatteurs pour l’UMP que jouent MM. Borloo et Dupont-Aignan, moyennant rétribution future sous forme d’un siège de député sans opposant UMP aux législatives suivantes.

    En revanche, l’idée de me voir rallier un tel aréopage n’a pas de sens puisque la quintessence de ma candidature est justement de rompre avec toutes les ambiguïtés politiciennes et de rompre avec le principe même de la construction dite « européenne ».

    Permettez-moi, à cet égard, de vous conseiller, ainsi qu’à vos lecteurs, de lire ou de relire la Charte de l’UPR :
    http://www.u-p-r.fr/wp-content/uploads/2011/02/UPR-CHARTE-FONDATRICE-FR-2011.pdf

    Pour ceux qui ont plus de temps, je suggère de visionner mon programme présidentiel, que j’ai présenté devant 450 personnes à Nogent sur Marne le 3 décembre dernier :
    http://www.u-p-r.fr/presidentielles-2012/le-programme-de-l-upr 

    Comme vous pourrez le mesurer, je propose à mes compatriotes une rupture complète et décisive avec la situation actuelle, rupture totalement incompatible avec les oppositions à l’eau-de-rose des personnes que vous avez citées.

    Voulant redonner toute son actualité au Programme du Conseil National de la Résistance de 1944, je propose en premier lieu de dénoncer les traités européens, de sortir de l’UE, de sortir de l’euro et de sortir de l’OTAN.

    J’assortis ces choix décisifs de toute une panoplie de réformes institutionnelles, économiques, monétaires, sociales, militaires, diplomatiques, culturelles et éthiques qui sont à des années-lumière des programmes de tous les autres candidats.

    J’ai créé l’UPR pour cela et je suis toujours absolument le seul candidat à proposer un tel politique aussi puissant.
    Je n’ai pas varié d’un iota dans mes analyses et mes propositions depuis la création de l’UPR il y a 4 ans et 9 mois.
    J’ai reçu ce mandat des adhérents de l’UPR et je m’y tiendrai.

    À toutes fins utiles, je rappelle que je ne cherche pas à faire des contorsions politicardes dans un but de vaine carrière personnelle, dont je n’ai strictement rien à faire. La décennie écoulée témoigne que je préfère être mis au placard et barré de tous les « honneurs » plutôt que de transiger avec ce que sont la vérité et le combat pour la liberté, la souveraineté et l’indépendance de notre pays bien aimé.

    Très cordialement à vous,

    François Asselineau
    ===============


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 22 décembre 2011 00:11

      Cher Monsieur Asselineau


      Je vous répondrai avec une pointe d’humour, qui ne veut voiler que la grande sympathie que j’ai pour vous, que vous faites une analyse qui me donne à penser que vous avez parfaitement perçu le rôle et les ambitions de chacun des candidats... ce qui ne m’étonne pas smiley

      Vous dites que je fais complètement l’impasse sur  les différences analytiques, programmatiques, stratégiques et tactiques qui séparent (...) « les candidats du 3ème groupe ». Je crois plutôt faire l’impasse sur  les différences analytiques et programmatiques, pour ne parler que de la dimension stratégique et tactique. C’est un choix opportuniste. 

      Je ne crois pas, en effet, qu’il y ait avant les élections un mouvement d’opinions qui puisse créer un consensus autour d’un programme, et d’autant plus improbable que les changements proposés sont plus significatifs. Je crois, cependant, que la visibilité médiatique d’une primaire peut produire une vague qui bénéficiera non seulement au gagnant de cette primaire - qui vraisemblablement serait le prochain président - mais à TOUTES les idées qui seraient débattues au cours de cette primaire.

      Considérant la situation et les moyens dont vous disposez, je ne vois rien qui puisse être plus favorable à l’UPR que ce débat, qui peut avoir lieu sans aucune compromission sur le plan des idées ni des objectifs.

      Je vous remercie d’avoir pris le temps de commenter cet article.

      Pierre JC Allard

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