mercredi 29 juillet 2015 - par lephénix

Une guerre sans merci ?

Au terme d’une enquête de plusieurs années à l’échelle de la planète, Naomi Klein, porte-parole de l’altermondialisme, alerte, dans son nouveau livre de combat, sur l’urgence de changer tant de mode de vie que de modèle de développement et de vision du monde, alors qu’il en est encore temps… L’urgence climatique, une ultime chance à saisir pour une refonte de l’espèce « par des processus qui renforcent la démocratie plutôt qu’en y renonçant » ?

La journaliste et réalisatrice canadienne Naomi Klein frappe fort et juste, depuis No Logo (2000) et La stratégie du choc (2008), approfondissant sa réflexion sur la guerre sans fin qu’un modèle économique (un « capitalisme du désastre » déréglementé qui aurait perdu jusqu’à l’intelligence de se fixer des limites susceptibles de lui épargner son si peu résistible suicide…) mènerait contre tout ce qui fonde la société humaine. Son nouvel opus hyperdocumenté s’en prend, à la première personne du singulier, au « réchauffement de la planète » et en appelle à un renversement de l’ordre du monde tel qu’il se défait sous nos yeux : au-delà de la crise écologique et du chaos climatique annoncé, c’est rien moins une guerre sans merci « contre la vie » qu’une caste prédatrice aurait engagé au nom d’un « fondamentalisme marchand » en roue libre, fondé sur le gaspillage et présenté comme « la seule voie possible » (TINA !) : « Le système économique et la planète sont en guerre l’un contre l’autre ; ou, plus exactement, l’économie est en guerre contre de nombreuses formes de vie sur Terre, y compris la vie humaine  »…

« Alors, c’est quoi notre problème ? »

Tout observateur infiniment moyen reconnaîtra sans doute les « trois piliers » ( ?) de l’ère frénétique qui passe l’espèce « non inhumaine » ( ?) au laminoir d’une « vision du monde fondée sur la domination » : privatisation du secteur public, déréglementation des marchés et allègement du fardeau fiscal des entreprises. Rien que du très convenu qui depuis trois décennies a détricoté le « vivre ensemble » : « Le système actuel est conçu pour inventer de nouvelles façons de privatiser les biens communs et de mettre les catastrophes au service du profit ; livré à lui-même, il n’est capable de rien d’autre (…) Les trente dernières années ont été marquées par l’affaiblissement constant de la sphère publique. Ce travail de sape se mène au nom de l’austérité, qui a succédé à d’autres notions tout aussi abstraites et déconnectées de la vie quotidienne (équilibre budgétaire, amélioration de l’efficacité, stimulation de la croissance économique, etc.) pour justifier ces incessants appels au sacrifice collectif, qui servent tous le même objectif… »…

Tout ce « sabotage systématique » pour quoi ?

Juste pour du « profit » à si court terme qui a transformé la planète en toupie désorientée entre des griffes de joueurs cupides si mal intentionnés ?

« Alors, c’est quoi notre problème ? » interpelle l’égérie de la gauche nord-américaine. Serait-ce cette « logique » ( ?) mortifère qui « privilégie la réduction des pensions de retraite, de l’aide alimentaire et des soins de santé plutôt que l’augmentation des impôts des riches  » - la même que celle qui « recommande de fracturer la roche-mère pour en extraire les dernières émanations du gaz et les ultimes gouttes de pétrole avant d’amorcer le virage vers les énergies renouvelables » ?

Le problème, serait-ce cette « idéologie dominante » qui façonne le paysage des dernières décennies, menant à « l’extraction débridée des ressources fossiles » comme des ressources humaines pressées jusqu’au burn out – voire jusqu’au suicide ? Serait-ce cette vision glaçante d’une humanité menée par la seule cupidité comme la queue remue le chien ? Serait-ce l’expansion « frénétique » du » libre-échange » ?

Ou la technolâtrie béate, ce culte rendu à une technologie énergivore et déshumanisante supposée nous « sauver » au tout dernier moment des conséquences de nos actes mais qui précisément constitue tout notre problème ?

Ou bien cette corruption consistant à faire payer le prix de la crise non à ceux qui en sont « responsables » ( ?) mais à ceux qui la subissent de plein fouet et se voient ainsi frappés d’une double peine ?

Pour Naomi Klein, « les racines de la crise du climat plongent dans l’un des mythes fondateurs de la civilisation occidentale, issue des Lumières, selon lequel l’humanité a pour vocation de dominer une nature considérée comme illimitée et entièrement maîtrisable » - c’est le « grand récit qui transcende les frontières et les clivages idéologiques » et nous fait agir en pilleurs……

Jusqu’à récemment, ceux qui « profitaient des bienfaits de l’extractivisme pouvaient prétendre en ignorer les coûts tant que les zones sacrifiées restaient soigneusement dissimulées à leur regard  »… Mais qui désormais aurait la folie de se croire préservé des conséquences de l’écocide enclenché ? Tout le monde ne se trouverait-il pas en zone d’ores et déjà sacrifiée, à la merci de la première faille qui se produirait dans le système ultrasécurisé dont nous dépendons bien trop ?

« Partager le ciel »…

Le moyen d’en sortir ? «  Pour que le moindre changement puisse se produire, une nouvelle vision du monde devra s’imposer, en vertu de laquelle la nature et les autres peuples ne seront plus considérés comme des adversaires, mais comme les partenaires d’un grand projet de réinvention collective (…) Un tel changement met en cause non seulement le capitalisme, mais aussi ses assises matérialistes, que certains qualifient d’ « extractivisme  ».

Divorcer avec le mirage extractif pour renouer avec la nature ? Avons-nous jamais coupé tout lien avec elle, ne serait-ce que pour en tirer notre subsistance ? « On doit arrêter de prendre sans rien donner en retour, et de traiter la Terre et ses habitants comme des ressources à piller plutôt que comme des entités complexes ayant droit à la dignité et à la régénération  ».

Y aurait-il une « justice climatique » qui transcenderait la question environnementale et mènerait à un véritable éveil civilisationnel ?

L’instauration d’un revenu minimum garanti libèrerait-elle « les travailleurs de la nécessité d’accepter des emplois dans le secteur des énergies polluantes  » ? Assurerait-elle un filet de sécurité sociale universel susceptible de « créer les conditions propices à un vrai débat de fond sur les valeurs – sur nos obligations mutuelles, fondées sur notre humanité commune, et sur ce que nous jugeons collectivement plus important que la croissance économique et la rentabilité des entreprises  » ?

Plus que jamais, « le principal levier de changement demeure l’émergence d’alternatives bénéfiques, pratiques et concrètes au développement polluant qui ne contraignent pas les gens à choisir entre la pauvreté et l’extraction toxique  ».

Mais quand donc le partage d’une vision du monde éclairée, bien différente de celle qui jusqu’alors a dévasté la planète et sacrifié tant de vies –, fondée sur « l’interdépendance plutôt que sur l’hyperindividualisme, sur la réciprocité plutôt que sur la domination  » -, l’emportera-t-il sur l’aveuglement, la passion de l’ignorance et le lobbying de ceux qui ne pensent qu’à « profiter » d’ultimes prédations sur des ressources en voie de tarissement ?

Paradoxalement, la pasionaria de l’altermondialisme, apaisée peut-être par une maternité tardive (en parfaite représentante du « journalisme narratif » anglo-saxon, elle se met en scène dans ses reportages), signe là son livre le plus « optimiste » : elle estime qu’il reste «  juste assez de temps pour réaliser l’impossible » sur une bien mince zone de confort qui n’en finit pas de se rétrécir en peau de chagrin, ne serait-ce que pour tenter ce pari fou de faire advenir un « monde plus juste »…

Simplement, celui-ci a juste le mauvais goût de se faire attendre indéfiniment depuis le commencement de notre aventure vitale caractérisée par une difficulté persistante à transformer nos paroles en actes – ou, déjà, nos bavardages en paroles qui engagent...

Naomi Klein, Tout peut changer, Actes Sud/Lux, « Question de société », 640 p., 24,80 €



25 réactions


  • howahkan Hotah 29 juillet 2015 15:58

    Salut....

    Pourquoi ne pas dire : merci pour cette jolie guerre ???..passer son présent sans y etre donc, à ne se demander que ce que demain sera..est le signe parmi tant d’autres soit d’une dégénérescence majeure du cerveau, soit si cela est perçu comme normal , le signe que nous ne sommes pas psychologiquement vivant dans le présent... sauf physiquement ,et heureusement,quoique, car si le programme dédié au corps faisait comme le programme mental dédié à la survie physique ,nous disparations de suite en instantané...vu le résultat des humains ,cette option se pose sérieusement pour moi..

    ce qui se passe aujourd’hui n’est pas une révélation mais la révélation publique de ce qui est depuis longtemps cacher...car aujourd’hui l’empire ,quelque soit ce qu’il est, va essayer le strike....

    sarko a donné le départ de cela en France......en libérant la parole des plus débiles et foncièrement mauvais ...donnant la meme valeur au mensonge que au fait avéré...

    Cela dit tout ceci est totalement superficiel..et là que ce soit le haut ou le bas de la pyramide , à ce niveau il n’y a plus de pyramide du tout mais la meme morne pleine morose et glauque de nos vies qui n’en n’ont jamais été...depuis un bon moment.....

    le siecle des lumieres est celui de l’extinction des lumieres...

    cela dit je suis d’accord avec cela : les racines de la crise du climat plongent dans l’un des mythes fondateurs de la civilisation occidentale, issue des Lumières, selon lequel l’humanité a pour vocation de dominer une nature considérée comme illimitée et entièrement maîtrisable » - c’est le « grand récit qui transcende les frontières et les clivages idéologiques » et nous fait agir en pilleurs……

    il est utile se savoir que ce fameux siècles des lumieres au niveau architecture entre autre mais pas seulement en fait fut un retours total à l’antiquité Grecque entre autre, mais aussi romaine....lourdes ,puissante..esclavagiste..et de la négation de l’époque moyenâgeuse d’où rien de bon ne serait sorti...qui sait aujourd’hui en flânant à notre dame que ce morceaux date justement de cette époque ou rien ne s’est passé ???

    le siecle des lumieres éteinte sonne le signa de départ du plan usiniste et amis financiers et autres carnassiers de contrôle total de la planète pour lequel il y a un seul moyen ,la violence permanente et constante ............car une telle pseudo société n’est pas dans l’ordre naturel des choses....
    cela dit ,rien sur le seul responsable du problème humain : l’humain.....

    je mets donc Naomi dans le meme sac que tous les autres propagateurs de fausses paroles bien cachées au milieu de quelques vérités.. et nouvelles..meme si bien sur elle ne dit pas que des conneries...cela dit meme sarko ne disait pas que des conneries...moralisons le capitalisme a t’ il dit ...ou encore : il est 5.h15

    humain qui ne sait rien de lui....et ne veut ni ne peut plus rien savoir....nous ne sommes pas conscient d’être des malades graves....

    nous étions juste une expression parmi des milliards d’autres de L’Origine...et puis nous avons un à un pété les câbles........

    Sans la révélation de notre propre fonctionnement en tant que programme , et de la découverte de ceux qui ne marchent plus....la paix en soi et au dehors ne peut etre là....la guerre n’ étant alors que une forme de suicide collectif imposé ou subi..

    ainsi ce pire qui peut etre là ou pas est notre construction à TOUS....

    A ce propos Mr Poutine a une responsabilité écrasante sur tout cela, je crois que il le sait...lui et ses amis russes et non russes bien sur..car ces gens ont parfaitement décrypté tous les événements qui se sont produit dans les dernières 120 années..je crois qu la vraie histoire « ils » la connaissent maintenant..

    je crois que d’une manière ou d’une autre,cet empire ne sera jamais...notre seul choix pour le moment est celui ci : ce sera avec ou sans trop de dégâts ..

    l’ ouest semble pour le moment choisir l’option avec énormément de dégâts..EN EUROPE...ce qui là aussi est illusoire...la technique fait que cela concerne en fait la totalité de la planète..

    mais tout changement ne se produira jamais demain, il ne peut que se produire en ce moment meme..

    or que changer quand l’ origine du problème ,toi , moi ,eux ,nous , ne savons pas que nous somme LE Problème.........donc non plus en quoi nous sommes le problème....


    • doctorix, complotiste doctorix 29 juillet 2015 16:32

      @howahkan Hotah

      Mais que vient faire Poutine la-dedans ?
      Ça vous démange à ce point de taper dessus ?

    • howahkan Hotah 29 juillet 2015 18:08

      @doctorix

      salut , je dis ceci : A ce propos Mr Poutine a une responsabilité écrasante sur tout cela, je crois que il le sait...lui et ses amis russes et non russes bien sur..car ces gens ont parfaitement décrypté tous les événements qui se sont produit dans les dernières 120 années..je crois qu la vraie histoire « ils » la connaissent maintenant..

      a ton avis de quels événements est ce que je parle qui se sont produit surtout depuis 120 ans...il a une responsabilité salvatrice est ce qu’il fallait saisir avec une autre indication dans mon post avec une faute volontaire sur un verbe.....responsabilité .pour nous aussi qui ne faisons rien du tout...et qui voulons le beurre ,l’argent du beurre et la fermière smiley

      quand au decrypatge je parle sans le dire que ils ont compris le rôle exact des bolcheviques trotskystes de Lev Bronstein et tout le reste jusqu’à aujourd’hui avec le rôle des ONG en Russie..là ou ils mettent de + en + un frein a cela.., il a fait un discours remarquable et aussi assez opaque en disant tout sans le dire..

      quand a que vient faire poutine ici ? la réponse est si évidente ..tout cela est totalement lié bien sur.....or notre cerveau superficiel qui pense et analyse ne sait pas lui voir global..c’est pour cela que on ne saisit pas suffisamment de tous ces problemes ...

      je pensais cela si évident,apparemment ça ne l’était pas..mais je n’en suis pas désolé..

      salutations..


    • doctorix, complotiste doctorix 29 juillet 2015 19:45

      @howahkan Hotah

      A part pour Fabius et sa complice Georgina, ces deux exceptions culturelles que le monde ne nous envie pas, responsable veut le plus souvent dire coupable.
      D’où la confusion légitime.
      Il faut dire que je suis particulièrement chatouilleux quand on attaque Poutine, que je considère comme étant celui qui a jusqu’ici sauvé la paix, autant qu’il a pu.
      Sans lui, au lieu d’un accord avec l’Iran, nous aurions eu une terrible guerre, après l’invasion de la Syrie. Et une Ukraine complètement nazie. Et je suis fan de ses discours, comme j’aimais ceux de Chavez et d’Ahmaninedjad, ces deux diabolisés.
      Alors, avis à chacun : touche pas à mon Poutine.

    • Julien Litré-Froment Julien Litré-Froment 30 juillet 2015 06:04

      @howahkan Hotah
      La conscience de soi en tant qu’être améliorable s’élève au niveau de réalité efficiente que lorsque l’individu délaisse un peu son moi critique au profit d’un moi suffisamment vidé de lui même pour que les voix de la nécessité naturelle s’expriment à travers lui. 


    • howahkan Hotah 30 juillet 2015 08:36

      @doctorix

      nous sommes d’accord donc.... smiley


    • howahkan Hotah 30 juillet 2015 08:43

      @Julien Litré-Froment

      Salut...oui je comprends ce que tu veux dire....la définition d’un moi me semble difficile et en tous les cas très longue à mettre en mot, non pas d’une manière intellectuelle ce qui pour moi n’est plus intéressant mais par rapport a des « révélations » ..révélations qui pour moi sont un phénomène naturel oublié...., ce qui fait que je ne sais pas si ce qui au delà de ce « moi » , que j’ai vécu comme d’autres, reste un « moi » ...si cela est en tous les cas alors ce nouveau « moi » est alors débarrassé du conflit qui avant tout est en lui meme par le truchement du programme qui choisit et dit oui/non,tout en oubliant la 3eme possibilité qui est : je ne sais pas..ce programme a sa base crée un observateur qui analyse ,un « moi », qui regarde ce qui n’est pas moi.........pour tout comparer avec sa seule référence qui est « moi »..

      c’est un outil d’analyse, une calculatrice , un maître d’œuvre, il est vital pour survivre ,et meme pour simplement évoluer dans l’environnement...

      etc alors oui les voix de la nécessité naturelle s’expriment par ce canal...

      salutations


  • doctorix, complotiste doctorix 29 juillet 2015 16:41

    L’urgence climatique...

    Encore ce leitmotiv absurde.
    Le temps est ce qu’il est, et aucune influence humaine ne peut y changer quoique ce soit, en bien ou en mal.
    Quand l’auteur aura compris que le soleil nous envoie toutes les quatre heures ce que l’humanité consomme en énergie tous les ans, alors il comprendra qu’aucune influence humaine, en modifiant tant soit peu ce malheureux 0.05% (ou 1 pour 2.000), ne pourra rien changer au cours des astres, à la chaleur ambiante, ou au refroidissement bien plus probable qui nous guette.
    C’est l’éternelle histoire du coche et de la mouche.
    Ou celle de l’éternel nombrilisme de l’homme, qui se croit, là encore, l’égal des Dieux...

    • Neo57 Neo57 30 juillet 2015 00:01

      @doctorix

      Que des variations naturels du climat se produisent à l’échelle de notre planète, et ce sans l’intervention de l’homme, ok. Mais seriez-vous en train de nier le véritable merdier, pour ne pas dire la décharge toxique qu’est devenu le monde dans lequel on vit ? 

      Personnellement je me surprends souvent à m’imaginer ce que pouvait bien être l’état de la planète il y a encore un ou deux siècle. En comparaison avec aujourd’hui ? Un vrai paradis Terrestre, à n’en pas douter.

    • doctorix, complotiste doctorix 31 juillet 2015 11:04

      @Neo57

      C’est là une confusion soigneusement entretenue, entre la pollution, bien réelle et contre laquelle on peut lutter, et la pseudo-origine anthropique du réchauffement, contre lequel on ne peut rien. parce qu’il ne dépend pas de nous.
      Quant au moyen-âge, tout n’était pas enviable : entre les excréments déversés dans les rues et l’odeur pestilentielle qui inondait les salons de Versailles, le froid glacial et les épidémies dues au manque d’hygiène et à la misère (et non à l’absence de vaccins), on a quelques raisons de se réjouir de vivre aujourd’hui.

    • Neo57 Neo57 4 août 2015 00:30

      @doctorix
      Je parlais surtout de l’état général de la planète (qui n’était alors jadis pas saccagée, surpeuplée et sur-polluée), pas des conditions de vie et d’hygiène pas encore très au point il est vrai (surtout dans certains endroits) à cette même époque. 

      Aucune confusion de mon coté donc, par contre attention quand même de ne pas passer trop vite du moyen-age aux salons de Versailles. 

      Sans compter que les conditions que vous citez existent encore bel et bien de nos jours, et ce pour des centaines de millions de personnes (Afrique, Inde, Chine, ect), si ce n’est des milliards.

      On a beau avoir quelques raisons de ce réjouir de vivre aujourd’hui, ça n’empêche pas qu’on en ait largement davantage de s’en plaindre... Et donc d’agir autant que possible pour limiter la casse.

  • lephénix lephénix 29 juillet 2015 17:14

    @howahkan hotah

    salut

    merci pour cette longue réponse nourrisante

    oui bien sûr tout est là dans l’instant - toute l’immensité s’y trouve, comme le rappellent toutes les traditions spirituelles.

    l’important est d’assez présent à soi pour faire présent de soi comme disait louis Pauwels vingt ans avant de... fonder le figaro magazine...

    on œuvre à extirper le problème en nous, toute une ascèse - à nous la poésie à d’autres les jeux de pouvoir...

    mais il est bien vrai que cet empire n’adviendra pas - ce serait l’emprise finale avant extinction des Lumières...


  • lephénix lephénix 29 juillet 2015 17:22

    @doctorix

    oui cette rengaine réchauffiste nous matraque -une ritournelle pour nous faire payer le droit de respirer..

    mais au-dela, c’est de ce qui nous reste de « civilisation » qui est en jeu : Est-ce que ça en vaut la chandelle ou l’allumette ultime ?

    le livre est lucide - mais son moins bon, sans doute pour emboîter le pas à ces couplets convenus et aussi parce qu’elle se force à l’optimisme, qui donne toujours une vision troublée de l’avenir...une commodité pour vendre la magie de noël en pleine canicule...


  • tf1Groupie 29 juillet 2015 17:53

    Le réchauffement climatique, ce serait pas une « stratégie du choc » justement ?

    Dans ce cas N.K. serait-elle piégée par les stratagèmes qu’elle dénonce ...


  • lephénix lephénix 29 juillet 2015 19:54

    « stratégie du choc » assurément comme cette tempête en louisiane (2005)

    la sincérité d’une démarche d’écologiste responsable n’évite pas de se faire piéger mais le paradoxe c’est qu’après avoir dénoncé cette stratégie du choc elle concède de l’optimisme à revendre pour ce combat contre le réchauffement climatique, ce n’est plus « no future » mais « may be » envers et contre tout...


  • lephénix lephénix 29 juillet 2015 20:00

    @howalkan hotah

    oui ces Lumières-là ressemblaient à celles de la lampe du mineur - comme le rappelle le livre de NK : il s’agissait bien d’extraire de la valeur, déjà..

    même si l’industrie minière a fait son apparition dès la fin du moyen âge avec son système technique (les rails en bois pour pousser les wagons...)


  • mmbbb 29 juillet 2015 21:40

    ’interdépendance plutôt que sur l’hyperindividualisme, sur la réciprocité plutôt que sur la domination" Concept de Bo Bo helas ces belles intentions se heurtent toujours a la realite humaine des comportements Je faisais remarque a une ecologique petrie de bonnes intentions qu en Allemagne il y avait dans des constructions d’immeubles contemorains avec un tronc commun de vie : des espaces de vie commun pelouse garage parking a velo buanderie etc Vous faites la meme experience en France ces lieux seront degrades au bout de six mois et votre velo decortique ainsi de de suite Merci j’ai donne ces grandes theories ca me saoule, le genre humain est con et basta si je suis devenu individualiste c’est le retour d’experience je fus interne deux ans j’ai compris la bassesse d’esprit Vive les riches


  • lephénix lephénix 29 juillet 2015 22:14

    en autoconstruction, les communs restent entretenus - en revanche, le « parc social » souffre... il faudrait « responsabiliser » riches et pauvres - mais le leitmotiv des premiers semble : « après moi le déluge »...et celui des pauvres : « bof »... entre les deux, il y a la majorité silencieuse...


  • ddacoudre ddacoudre 30 juillet 2015 00:33

    bonsoir le phénix.

    .../ Mais quand donc le partage d’une vision du monde éclairée, bien différente de celle qui jusqu’alors a dévasté la planète et sacrifié tant de vies –, fondée sur « l’interdépendance plutôt que sur l’hyperindividualisme, sur la réciprocité plutôt que sur la domination  » -, l’emportera-t-il sur l’aveuglement, la passion de l’ignorance et le lobbying de ceux qui ne pensent qu’à « profiter » d’ultimes prédations sur des ressources en voie de tarissement ?..../

    Généralement les hommes qui sont à la tête des organisations systémiques qui structurent nos existences considèrent toujours que ce sont les autres qui ne comprennent pas.

    il est difficile de repenser un autre monde quand l’on a les têtes vides de Savoirs. nous le voyons aux élections avec l’abstention ou les votes de dépits. élevé dans une culture de « l’égologie » il devient difficile de penser espèce humaine. nous attendrons donc que cela casse. toutes les sociétés se sont réformées comme cela. comme dans les forêts tropicale quand l’élite les feuillages s’élèvent trop haut à la conquête du soleil, dans le cadre de la compétition sans s’occuper de sa base, alors quand survient une tempête ceux qui se croyaient au sommet de leur gloire effondrent. il faut effectivement donner une autre raison d’existence pour que les humai exercent leur désirs de différenciation sans détruire leur existence, car la planète nous survivra. c’est dans ce cadre que j’ai écris un essai en 1999 rémunérer les hommes pour apprendre, car durant le temps qu’il s’instruisent ils ne consomment pas des production qui ne sont là que pour justifier un revenu et de plus cela nourrir leur cerveau et offre de multiples possibilités de découvrir des innovations.
    http://ddacoudre.over-blog.com/2015/03/essai-de-1999-remunerer-les-hommes-pour-apprendre.html

    cordialement


  • lephénix lephénix 30 juillet 2015 08:22

    bonjour ddacoudre

    oui, toujours l’hubris, ce narcissisme des petites différences, ce désir de s’illimiter... jusqu’à l’effondrement (Rome, les incas, les mayas, etc) -mais là ce serait le collapse final...

    votre suggestion s’harmoniserait avec un projet bien pensé de « revenu d’existence » pour tous - ce qui vaut mieux que d’occuper des emplois non seulement fictifs mais surtout franchement nocifs pour la collectivité

    elle cadrerait aussi avec le salaire à vie pour tous préconisé par Bernard Friot et nous éviterait cette culture du tout-a-l’ego qui fait déborder nos égouts..


  • Hervé Hum Hervé Hum 31 juillet 2015 09:23

    Vous parlez de responsabiliser les gens, mais cela veut dire quoi ?

    En fait, pour la majorité des gens, responsabilité rime avec droit, pouvoir et argent, non avec équilibre, réciprocité entre droit et devoir.

    Or, celui qui n’a que de droits est un enfant, celui qui n’a que des devoirs, une machine. Bref, tout ce qui tend à éloigner de cet équilibre réduit d’autant le sens de la responsabilité.

    Mais voilà, les gens réclament leurs droits, pas leur devoirs.... Tant qu’il en est ainsi, rien n’a de raison de changer. De la même manière que la majorité des gens ne luttent pas contre l’injustice, mais uniquement contre le sens de l’injustice qui leur est défavorable.

    Trop de contradictions plombent la raison , comme celles ci.

    Voir la planète comme un bien commun et en même temps défendre la propriété est incompatible, c’est soit l’un, soit l’autre qui prime et met l’autre en conséquence et non en cause. Le système est basé sur la propriété souveraine et c’est ce qui impose les politiques économiques et sociales. Pour changer la donne, il n’y a guère d’autre solution que d’inverser la relation, soit, mettre la propriété après la collectivité, en conséquence de la collectivité. Mais comme les gens ne veulent pas de ses conséquences, ils ne peuvent pas défendre l’environnement car ils se l’interdisent mécaniquement. Résultat, la seule solution est de continuer à taper sur ceux qui ne disposent pas de propriété souveraine.

    On ne peut pas haïr, voir combattre les riches et vouloir soi même être riche en jouant au loto.

    On ne peut pas maudire ce qu’on désire sans se maudire soi même et vénérer ce qu’on maudit pour le désirer.

    On ne peut pas maudire les délocalisations et les encourager en achetant les produits issus de cette délocalisation en raison des prix bas.

    Etc....

    En fait, on ne peut pas s’affranchir d’une relation de causalité, on ne peut que changer le sens de la relation en revenant à la source qui détermine le sens, c’est à dire, la causalité première, car sinon, on ne fait que subir la relation avec toujours plus de violence et d’irrémédiable.

    tant que les gens n’accepteront pas la loi de la relation de causalité, ils continueront à subir les conséquences de leur propre déni.


  • lephénix lephénix 31 juillet 2015 11:00

    @herve hum & mmbbb

    merci pour votre contribution

    le « droit de propriété » se laissera « interpeller », au train où vont les choses - des livres paraissent sur les « communs »... la question est l’accès, le logement vaut pour sa valeur d’usage et nous l’avons laisser se dévoyer en « actif financier »... avec son cortège d’inégalités, d’exclusion, sa bulle xxl etc

    la conscience vient même aux huîtres accrochées à leurs chimères... par la force des choses et les vertus de l’eau de vidange après la longue phase « surtout pas de prise de tête » qui alimente à plein régime la fabrique des pauvres. qui perdent leur vie à se rêver riches

    après avoir brisé le cercle vicieux des injonctions contradictoires et du déni de réalité, on en revient à la conscience de la causalité et on renégocie sa relation avec...

    comme les plantes saxifrages percent les chapes de béton, l’éveil vient.....


  • Jonas 31 juillet 2015 19:55

     A l’auteur.


    Cette jeune femme est Canadienne donc fait partie de l’Occident. 

    Pourquoi il n’y pas des Naomi Klein, qui tonnent de Russie, de Chine , de l’Inde , d’Afrique , des pays Arabo-musulmans et bien d’autres pays qui n’ont pas sa chance de vivre confortablement et douillettement au Canada ? ( voir l’immigration) 

    Entre les habitants de la Chine et de l’Inde  cela fait environ 20% de la totalité de la planète, pourquoi ne va-t-elle pas dans ces pays pour attirer l’attention des pouvoirs en place sur le danger que courre le monde dans sa course infernale ? Parler de la misère des occidentaux c’est indécent face aux 70% d’hindous vivant dans les villages sans aucun équipement , ni eau ni électricité et comme ressources moins de 15 euros par mois en travaillent plus de 18 heures par jour. 
     
     

  • lephénix lephénix 31 juillet 2015 20:18

    @jonas

    on a les NK qu’on peut ici et là... mais de même que sa réputation est planétaire car elle se déplace volontiers pour porter sa parole sous toutes les latitudes, de même elle ne fait pas autre chose que de nous sensibiliser à la portée planétaire de ce problème...

    d’ailleurs, elle est légion puisque c’est un travail d’équipe dont elle se fait le porte-parole et cette équipe rayonne bien au-delà de la zone de confort occidentale


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