Mélenchon, un pas de plus vers la marginalisation
Je t’aimais bien, Jean-Luc, et pour tout te dire, tu étais le seul à m’avoir donné envie de voter aux dernières présidentielles. Cela ne se reproduira pas et je continuerai désormais dans le chemin de l’abstention, contestant en cela les élections qui se font avec 25 ou 30 % du corps électoral, dont les gagnants ne représentent plus personne et dont les finalistes sont déjà connus deux ans à l’avance.
Donc, si cela peut te rassurer, je ne ferai pas partie de tes nombreux électeurs qui sont prêts à voter Le Pen au second tour de la prochaine présidentielles de 2022 pour empêcher Macron de rempiler étant entendu que le second tour, pour toi, c’est râpé une fois de plus.
Qu’est-ce qui t’a pris, Jean-Luc ?
Déjà, en début d’année, j’avais trouvé que l’épisode de « la République, c’est moi » avait été largement surjoué, même si tu pouvais légitimement te prévaloir du traitement policier hors norme qui t’avais été réservé.
Là, c’est « l’islamophobie », un terme que je réfute, lui préférant ceux de luttes contre le racisme et l’antisémitisme et de laïcité afin de combattre les dérives, bien réelles, dont sont victimes nos compatriotes musulmans.
Donc, te voilà pris la main dans le pot de confiture de « l’islamophobie » et ce ne sont pas tes circonvolutions verbales concernant le texte que tu as signé qui vont me convaincre du bien-fondé de ton engagement sur cette cause dans laquelle tu rejoins un certain nombre de syndicats ou de mouvements politiques davantage connus pour leur capacité à créer de l’agitation en attendant le grand soir, qu’à celle de proposer une alternative politique au libéralisme.
Tout cela ressemble à un mouvement de retraite en rase campagne pour ton parti ou alors à un harakiri politique partant du constat qu’une partie non négligeable serait prête à voter pour l’extrême droite.
Te voilà donc condamné, toi et ton mouvement politique, après un parcours intéressant qui avait conduit à la constitution d’un groupe politique à l’Assemblée Nationale, à faire prochainement partie d’un groupuscule politique ou syndical que l’on entend une fois tous les cinq ou six ans au moment des campagnes électorales, qui retombe immédiatement dans les oubliettes politique et qui se voit obligé de rejoindre des causes douteuses pour faire parler de lui entre ces échéances.
Alors, « l’islamophobie » ?
Comme je le dis plus haut, parlons plutôt de lutte contre le racisme et l’antisémitisme et de laïcité. Parlons également de l’Islamisme, doctrine politique qui cherche à élargir son influence et à combattre la République en instrumentalisant les Musulmans, dont la majeure partie n’aspire qu’à pratiquer leur religion tranquillement. Remettons nous en, avec la fermeté qu’il convient, aux lois de la République et à son principe intangible de laïcité pour régler le problème au lieu de porter la voix de confréries douteuses financées par des pays étrangers, qui cherchent à le saper et qui ne représentent pas, loin de là, les musulmans français.
On nous dit que 25% des musulmans mettent la charia au-dessus des lois de la République, ce qui suppose que 75 % se reconnaissent dans cette dernière. Cela donne l’idée du travail de conviction qu’il y a à faire pour démontrer à ces 25 % qu’il est possible de bien vivre sa religion en France, sans avoir à s’exiler dans des pays fondamentalistes dans lesquels on ne demandera pas leur avis et où la justice expéditive pourrait leur faire regretter le Pays de la Déclaration des Droits de l’Homme, et de la Femme, bien évidemment.
A qui profite le « crime » ?
Pour combattre efficacement l’Islamisme, encore faudrait-il que la République se donne les moyens juridiques financiers et humains qui sont nécessaire pour mettre fin une bonne fois pour toute à ce débat qui divise et mine notre société.
Encore faudrait-il aussi que la majorité gouvernementale se départisse d’une volonté de manipulation sur ce sujet, ce qui n’est pas gagné, étant entendu que notre politique étrangère se construit essentiellement à l’aune du montant de nos contrats d’armements ou d’énergie avec les pays du golfe et du Maghreb. De là à penser que la faiblesse de l’action publique française contre l’islamisme serait directement corrélée à l’existence de la pérennité d’accords commerciaux….
C’est le Rassemblement National qui est content dans tout cela. Sans faire grand-chose, il engrange et continue de stigmatiser en oubliant de rappeler le passage à l’acte contre la mosquée de Bayonne d’un de ses brillants adhérents. Avec ce parti, pas de nuances, mais une ligne idéologique bâtie sur les ruines du rêve colonisateur de l’Algérie, pour ne parler que de ce pays, et alimentée par les attentats djihadistes. La « pas d’amalgame » n’est pas de mise.
S’agissant de Macron, on remarquera le sens du timing avec son « débat » sur l’aide médicale aux étrangers, les quotas d’immigrés par métiers, assorti d’une opération spectaculaire de destruction d’un camp d’immigrés à Paris. Tout cela aura duré une dizaine de jour, juste le temps d’enflammer les médias complaisants, avec débats pourris à la clé, et de faire oublier le dossier des retraites qui n’en finit pas de s’enliser. Par ailleurs, on attend toujours le discours sur la laïcité…
Le Pen et Macron sont donc dans la stratégie et on ne voit pas poindre chez le second une volonté d’apaiser les débats, tant la première représente pour lui la candidate idéale de second tour à la prochaine présidentielle.
Réfléchis un peu, Jean-Luc
Alors, Jean-Luc, que vas-tu faire dans ce débat nauséabond aux motivations plus qu’incertaines avec le risque de légitimation de certaines officines qui combattent la République. En apportant ta voix à ceux qui parlent le « lois liberticides » contre l’Islam, tu te trompes de combat.
Le risque est grand d’ouvrir la porte à des prêcheurs illuminés, comme l’évangéliste qui « conseille » désormais Trump, qui influeront sur la cours de notre vie, restreignant notre liberté de conscience et celle de critiquer et faisant des femmes une sous-catégorie de la population.
Tu n’as peut-être pas bien perçu toutes les conséquences de ton engagement dans ce combat douteux. Je t’invite donc à revenir sur le terrain des luttes contre le racisme et l’antisémitisme en défendant la laïcité qui en a grand besoin.