Voici le dernier texte de Maurice Allais, Prix Nobel d’Economie 1988, décédé le 9 Octobre dernier ; rédigé le 5 Décembre 2009, et intitulé : " Contre les tabous indiscutés".
En ces jours de mobilisation nationale contre l’injuste réforme des retraites, et la poursuite de la destruction des services sociaux français et européens, suite à la crise provoquée par les banques et organismes financiers, maîtres de la création monétaire,
je me permets, vu la brulante actualité des thèmes évoqués ; sur :
- la mondialisation de l’économie, et ses effets destructeurs sur la croissance, l’emploi,
- la "guerre des monnaies" et ses effets délétères sur l’€uro, que l’Europe est incapable de protéger,
- les dégâts irréversibles que les conséquences de la crise entrainent pour les citoyens français et européens ; sur les salaires, l’emploi, les retraites, le système médical, l’école, etc...
de publier ce texte intégralement (repris de sa publication par Marianne2) , pour tenter de lui donner une partie de l’écho vital, qu’il nécessite aujourd’hui.
CONTRE LES TABOUS INDISCUTÉS
Rédigé par PAR MAURICE ALLAIS, PRIX NOBEL D’ÉCONOMIE le Samedi 5 Décembre 2009
Le point de vue que j’exprime est celui d’un théoricien à la fois libéral et socialiste. Les deux notions sont indissociables dans mon esprit, car leur opposition m’apparaît fausse, artificielle. L’idéal socialiste consiste à s’intéresser à l’équité de la redistribution des richesses, tandis que les libéraux véritables se préoccupent de l’efficacité de la production de cette même richesse. Ils constituent à mes yeux deux aspects complémentaires d’une même doctrine. Et c’est précisément à ce titre de libéral que je m’autorise à critiquer les positions répétées des grandes instances internationales en faveur d’un libre-échangisme appliqué aveuglément.
Le fondement de la crise : l’organisation du commerce mondial
La récente réunion du G20 a de nouveau proclamé sa dénonciation du " protectionnisme ", dénonciation absurde à chaque fois qu’elle se voit exprimée sans nuance, comme cela vient d’être le cas. Nous sommes confrontés à ce que j’ai par le passé nommé " des tabous indiscutés dont les effets pervers se sont multipliés et renforcés au cours des années " (1). Car tout libéraliser, on vient de le vérifier, amène les pires désordres. Inversement, parmi les multiples vérités qui ne sont pas abordées se trouve le fondement réel de l’actuelle crise : l’organisation du commerce mondial, qu’il faut réformer profondément, et prioritairement à l’autre grande réforme également indispensable que sera celle du système bancaire.
Les grands dirigeants de la planète montrent une nouvelle fois leur ignorance de l’économie qui les conduit à confondre deux sortes de protectionnismes : il en existe certains de néfastes, tandis que d’autres sont entièrement justifiés. Dans la première catégorie se trouve le protectionnisme entre pays à salaires comparables, qui n’est pas souhaitable en général. Par contre, le protectionnisme entre pays de niveaux de vie très différents est non seulement justifié, mais absolument nécessaire. C’est en particulier le cas à propos de la Chine, avec laquelle il est fou d’avoir supprimé les protections douanières aux frontières. Mais c’est aussi vrai avec des pays plus proches, y compris au sein même de l’Europe. Il suffit au lecteur de s’interroger sur la manière éventuelle de lutter contre des coûts de fabrication cinq ou dix fois moindres - si ce n’est des écarts plus importants encore - pour constater que la concurrence n’est pas viable dans la grande majorité des cas. Particulièrement face à des concurrents indiens ou surtout chinois qui, outre leur très faible prix de main-d’oeuvre, sont extrêmement compétents et entreprenants.
Il faut délocaliser Pascal Lamy !
Mon analyse étant que le chômage actuel est dû à cette libéralisation totale du commerce, la voie prise par le G20 m’apparaît par conséquent nuisible. Elle va se révéler un facteur d’aggravation de la situation sociale. A ce titre, elle constitue une sottise majeure, à partir d’un contresens incroyable. Tout comme le fait d’attribuer la crise de 1929 à des causes protectionnistes constitue un contresens historique. Sa véritable origine se trouvait déjà dans le développement inconsidéré du crédit durant les années qui l’ont précédée. Au contraire, les mesures protectionnistes qui ont été prises, mais après l’arrivée de la crise, ont certainement pu contribuer à mieux la contrôler. Comme je l’ai précédemment indiqué, nous faisons face à une ignorance criminelle. Que le directeur général de l’Organisation mondiale du commerce, Pascal Lamy, ait déclaré : " Aujourd’hui, les leaders du G20 ont clairement indiqué ce qu’ils attendent du cycle de Doha : une conclusion en 2010 ", et qu’il ait demandé une accélération de ce processus de libéralisation m’apparaît une méprise monumentale. Je la qualifierais même de monstrueuse. Les échanges, contrairement à ce que pense Pascal Lamy, ne doivent pas être considérés comme un objectif en soi, ils ne sont qu’un moyen. Cet homme, qui était en poste à Bruxelles auparavant, commissaire européen au Commerce, ne comprend rien, rien, hélas ! Face à de tels entêtements suicidaires, ma proposition est la suivante : il faut de toute urgence délocaliser Pascal Lamy, un des facteurs majeurs de chômage !
Plus concrètement, les règles à dégager sont d’une simplicité folle : du chômage résultent des délocalisations elles-mêmes dues aux trop grandes différences de salaires... A partir de ce constat, ce qu’il faut entreprendre en devient tellement évident ! Il est indispensable de rétablir une légitime protection. Depuis plus de dix ans, j’ai proposé de recréer des ensembles régionaux plus homogènes, unissant plusieurs pays lorsque ceux-ci présentent de mêmes conditions de revenus, et de mêmes conditions sociales. Chacune de ces " organisations régionales " serait autorisée à se protéger de manière raisonnable contre les écarts de coûts de production assurant des avantages indus à certains pays concurrents, tout en maintenant simultanément en interne, au sein de sa zone, les conditions d’une saine et réelle concurrence entre ses membres associés.
Un protectionnisme raisonné et raisonnable
Ma position et le système que je préconise ne constitueraient pas une atteinte aux pays en développement. Actuellement, les grandes entreprises les utilisent pour leurs bas coûts, mais elles partiraient si les salaires y augmentaient trop. Ces pays ont intérêt à adopter mon principe et à s’unir à leurs voisins dotés de niveaux de vie semblables, pour développer à leur tour ensemble un marché interne suffisamment vaste pour soutenir leur production, mais suffisamment équilibré aussi pour que la concurrence interne ne repose pas uniquement sur le maintien de salaires bas. Cela pourrait concerner par exemple plusieurs pays de l’est de l’Union européenne, qui ont été intégrés sans réflexion ni délais préalables suffisants, mais aussi ceux d’Afrique ou d’Amérique latine. L’absence d’une telle protection apportera la destruction de toute l’activité de chaque pays ayant des revenus plus élevés, c’est-à-dire de toutes les industries de l’Europe de l’Ouest et celles des pays développés. Car il est évident qu’avec le point de vue doctrinaire du G20, toute l’industrie française finira par partir à l’extérieur. Il m’apparaît scandaleux que des entreprises ferment des sites rentables en France ou licencient, tandis qu’elles en ouvrent dans les zones à moindres coûts, comme cela a été le cas dans le secteur des pneumatiques pour automobiles, avec les annonces faites depuis le printemps par Continental et par Michelin. Si aucune limite n’est posée, ce qui va arriver peut d’ores et déjà être annoncé aux Français : une augmentation de la destruction d’emplois, une croissance dramatique du chômage non seulement dans l’industrie, mais tout autant dans l’agriculture et les services.
De ce point de vue, il est vrai que je ne fais pas partie des économistes qui emploient le mot " bulle ". Qu’il y ait des mouvements qui se généralisent, j’en suis d’accord, mais ce terme de " bulle " me semble inapproprié pour décrire le chômage qui résulte des délocalisations. En effet, sa progression revêt un caractère permanent et régulier, depuis maintenant plus de trente ans. L’essentiel du chômage que nous subissons - tout au moins du chômage tel qu’il s’est présenté jusqu’en 2008 - résulte précisément de cette libération inconsidérée du commerce à l’échelle mondiale sans se préoccuper des niveaux de vie. Ce qui se produit est donc autre chose qu’une bulle, mais un phénomène de fond, tout comme l’est la libéralisation des échanges, et la position de Pascal Lamy constitue bien une position sur le fond.
Crise et mondialisation sont liées
Les grands dirigeants mondiaux préfèrent, quant à eux, tout ramener à la monnaie, or elle ne représente qu’une partie des causes du problème. Crise et mondialisation : les deux sont liées. Régler seulement le problème monétaire ne suffirait pas, ne réglerait pas le point essentiel qu’est la libéralisation nocive des échanges internationaux. Le gouvernement attribue les conséquences sociales des délocalisations à des causes monétaires, c’est une erreur folle.
Pour ma part, j’ai combattu les délocalisations dans mes dernières publications (2). On connaît donc un peu mon message. Alors que les fondateurs du marché commun européen à six avaient prévu des délais de plusieurs années avant de libéraliser les échanges avec les nouveaux membres accueillis en 1986, nous avons, ensuite, ouvert l’Europe sans aucune précaution et sans laisser de protection extérieure face à la concurrence de pays dotés de coûts salariaux si faibles que s’en défendre devenait illusoire. Certains de nos dirigeants, après cela, viennent s’étonner des conséquences !
Si le lecteur voulait bien reprendre mes analyses du chômage, telles que je les ai publiées dans les deux dernières décennies, il constaterait que les événements que nous vivons y ont été non seulement annoncés mais décrits en détail. Pourtant, ils n’ont bénéficié que d’un écho de plus en plus limité dans la grande presse. Ce silence conduit à s’interroger.
Un prix Nobel... téléspectateur
Les commentateurs économiques que je vois s’exprimer régulièrement à la télévision pour analyser les causes de l’actuelle crise sont fréquemment les mêmes qui y venaient auparavant pour analyser la bonne conjoncture avec une parfaite sérénité. Ils n’avaient pas annoncé l’arrivée de la crise, et ils ne proposent pour la plupart d’entre eux rien de sérieux pour en sortir. Mais on les invite encore. Pour ma part, je n’étais pas convié sur les plateaux de télévision quand j’annonçais, et j’écrivais, il y a plus de dix ans, qu’une crise majeure accompagnée d’un chômage incontrôlé allait bientôt se produire. Je fais partie de ceux qui n’ont pas été admis à expliquer aux Français ce que sont les origines réelles de la crise alors qu’ils ont été dépossédés de tout pouvoir réel sur leur propre monnaie, au profit des banquiers. Par le passé, j’ai fait transmettre à certaines émissions économiques auxquelles j’assistais en téléspectateur le message que j’étais disposé à venir parler de ce que sont progressivement devenues les banques actuelles, le rôle véritablement dangereux des traders, et pourquoi certaines vérités ne sont pas dites à leur sujet. Aucune réponse, même négative, n’est venue d’aucune chaîne de télévision et ce, durant des années.
Cette attitude répétée soulève un problème concernant les grands médias en France : certains experts y sont autorisés et d’autres, interdits. Bien que je sois un expert internationalement reconnu sur les crises économiques, notamment celles de 1929 ou de 1987, ma situation présente peut donc se résumer de la manière suivante : je suis un téléspectateur. Un prix Nobel... téléspectateur. Je me retrouve face à ce qu’affirment les spécialistes régulièrement invités, quant à eux, sur les plateaux de télévision, tels que certains universitaires ou des analystes financiers qui garantissent bien comprendre ce qui se passe et savoir ce qu’il faut faire. Alors qu’en réalité ils ne comprennent rien. Leur situation rejoint celle que j’avais constatée lorsque je m’étais rendu en 1933 aux Etats-Unis, avec l’objectif d’étudier la crise qui y sévissait, son chômage et ses sans-abri : il y régnait une incompréhension intellectuelle totale. Aujourd’hui également, ces experts se trompent dans leurs explications. Certains se trompent doublement en ignorant leur ignorance, mais d’autres, qui la connaissent et pourtant la dissimulent, trompent ainsi les Français.
Cette ignorance et surtout la volonté de la cacher grâce à certains médias dénotent un pourrissement du débat et de l’intelligence, par le fait d’intérêts particuliers souvent liés à l’argent. Des intérêts qui souhaitent que l’ordre économique actuel, qui fonctionne à leur avantage, perdure tel qu’il est. Parmi eux se trouvent en particulier les multinationales qui sont les principales bénéficiaires, avec les milieux boursiers et bancaires, d’un mécanisme économique qui les enrichit, tandis qu’il appauvrit la majorité de la population française mais aussi mondiale.
Question clé : quelle est la liberté véritable des grands médias ? Je parle de leur liberté par rapport au monde de la finance tout autant qu’aux sphères de la politique.
Deuxième question : qui détient de la sorte le pouvoir de décider qu’un expert est ou non autorisé à exprimer un libre commentaire dans la presse ?
Dernière question : pourquoi les causes de la crise telles qu’elles sont présentées aux Français par ces personnalités invitées sont-elles souvent le signe d’une profonde incompréhension de la réalité économique ? S’agit-il seulement de leur part d’ignorance ? C’est possible pour un certain nombre d’entre eux, mais pas pour tous. Ceux qui détiennent ce pouvoir de décision nous laissent le choix entre écouter des ignorants ou des trompeurs.
(1) L’Europe en crise. Que faire ?, éditions Clément Juglar, Paris, 2005.
(2) Notamment : la Crise mondiale aujourd’hui, éditions Clément Juglar, 1999, et la Mondialisation, la destruction des emplois et de la croissance : l’évidence empirique, éditions Clément Juglar, 1999.
Vous trouverez, également, dans le même article de Marianne2, le dernier entretien accordé par Maurice Allais (Article publié dans Fakir N°40, mars 2009)
J’ai voté pour la publication de ce post trés bon. Merci en cela.
Ce qui fait mal c’est ce passge (en fait pour moi) : "Aujourd’hui également, ces experts se trompent dans leurs explications.
Certains se trompent doublement en ignorant leur ignorance, mais
d’autres, qui la connaissent et pourtant la dissimulent, trompent ainsi
les Français."
Je voulais faire un parallèle.
On est gouverné par des incapables. Regardons comment une toi scélérate de type Hadopi est mise en place pour ne faire plaisir qu’à une poignée de personnes. Ceux qui ont pondus des dossiers et qui ont mis en place ces loi n’y connaissent rien, et quan ils en parlent c’est pire encore face à tant d’ignorance crasse.
Il en va de même pour l’économie. Ceux qui susurrent aux oreilles des dirigeants sont en général des tanches de la calculette. Si je prends notre pays, Pipole 1er est à l’écoute d’un Minc, d’un Elie Cohen etc qui se sont vautrés dans les grandes largeurs.
Par contre, ceux auquels il faudrait que nous y prétions attention, et bien aussi stupide que cela puisse paraitre, rien, silence radio, pas même un petite légion.
C’est attérant de se savoir diriger par des buses, et de ne rien pouvoir faire pour changer cela.
Pardon mais je corrige les fautes, et si un modod peut enlever le post si dessus c’est encore mieux, merci
Salut Nissarte,
J’ai voté pour la publication de ce post trés bon. Merci en cela.
Ce qui fait mal c’est ce passage (en
fait pour moi) : « Aujourd’hui également, ces experts
se trompent dans leurs explications. Certains se trompent doublement
en ignorant leur ignorance, mais d’autres, qui la connaissent et
pourtant la dissimulent, trompent ainsi les Français. »
Je
voulais faire un parallèle.
On est gouverné par des
incapables. Regardons comment une loi scélérate de type Hadopi est
mise en place pour ne faire plaisir qu’à une poignée de personnes.
Ceux qui ont pondu des dossiers et qui ont mis en place ces lois n’y
connaissent rien, et quand ils en parlent c’est pire encore face à
tant d’ignorance crasse.
Il en va de même pour l’économie.
Ceux qui susurrent aux oreilles des dirigeants sont en général des
tanches de la calculette. Si je prends notre pays, Pipole 1er est à
l’écoute d’un Minc, d’un Élie Cohen etc qui se sont vautrés dans
les grandes largeurs.
Par contre, ceux auxquels il faudrait
que nous y prêtions attention, et bien aussi stupide que cela puisse
paraitre, rien, silence radio, pas même un petite légion.
C’est
atterrant de se savoir diriger par des buses, et de ne rien pouvoir
faire pour changer cela.
Ce refus de subir la « pensée-unique », ce rejet de la propagande médiatique, que certains journalistes (trop rares) sont les premiers à déplorer, est un combat majeur pour retrouver une démocratie digne de ce nom.
Il faut dénoncer et faire exploser la censure qui bride les débats de façon insupportable, tout en donnant l’impression que la parole est libre (principe du bonnet-blanc de gauche qui s’en prend violemment au blanc-bonnet de droite afin de donner l’illusion d’un véritable combat démocratique)
à yvance cessez de traiter ceux qui nous gouvernent de buses ,d’ignares ,d’incapables ....etc ... c’est leur faire trop d’honneurs il est plus juste de les traiter de rusés ,machiavéliques, menteurs ,hypocrites ,égoïste ,cupides ,arrivistes , ... pour rester poli . .je n’ajoute pas traitre pour sarko : il fait fidèlement une politique de droite au service du capital ! par contre je l’ajoute a ceux qui n’ont pas suivi melanchon et trahissent le socialisme en se couchant devant le capitalo-mondialisme (oui à l’europe )
Il n’y a pas que sur les sujets économiques que Maurice Allais s’était attiré des inimitiés. En fait Allais avait un violon d’Ingres : la physique. Il a refait pendant des années des expériences développée par un astonome américain Mille, des années 30r. En utilisant un pendule paraconique. A l’issu de ses expériences il a conclu que la Relativité d’Einstein était fausse.. Comme la Relativité a été vérifiée des milliers de fois, ça a posé un problème…Il se serait contenté de dire qu’il y avait une anisotropie de la vitesse de la lumière, cela aurait mieux “passé”.
En fait tout le monde est tombé sur le dos de Maurice Allais. Et puis il a obtenu son Nobel d’économie. Cela a posé un grave problème aux Polytechniciens, ils ne sont pas nombreux les “nobels” à l’X. Une équipe s’est plongée dans les travaux de physique d’Allais et a produit un article dans le bulletin des anciens élèves de l’X “La Jaune et la Rouge”disant que les travaux de Maurice Allais en physique procédait d’une démarche tout à fait scientifique et qu’il n’y avait pas à l’accuser de fraude ou de falsification. Il y a quelques années, j’ai reçu une invitation très générale à aller assister à une conférence par Maurice Allais sur le sujet de ses travaux sur le pendule paraconique, conférence qui devait se tenir à l’amphithéatre “Poincaré” de l’ancienne école polytechnique, actuel ministère de la recherche. J’ai transféré cette annonce sur le forum de discussion de la SFP (sccieté française de physique), environ 800 membres. La modératrice a laissé passer le message. mais trois jours après je me suis fait attaquer par la secrétaire de la SFP : j’étais un suppo de “fausse science”. Ce à quoi j’ai répondu qu’à ma connaissance l’amphi Poincaré du Ministère de la recherche n’était pas supposé être une gargotte de la fausse science, et que de plus chaque membre du forum de la SFP avait un niveau scientifique suffisant pour avoir son propre jugement en matière scientifique.. Le lendemain le forum de discussion de la SFP se sabordait. il était purement et simplement supprimé ! Sciences et ouverture d’esprit ne font pas bon ménage à la SFP. @+
Expériences de Dayton C. Miller, un ancien président de la société américaine d’Astronomie.
Sujet passionnant. Une déviation de 8km/s environs de la vitesse de la lumière (en fait les mêmes résultats que Michelson), mis en rapport avec la vitesse de 7,95km/s qu’aurait un satellite à la surface terrestre (il prolonge simplement à partir de 3ème loi de Kepler). Il en déduit un « éther » fluide gravitant de concert avec les planètes, d’où une anisotropie.
En fait d’éther, il me semble qu’il s’agit du plasma du milieu solaire, lequel serait donc doté de 2 propriétés : la première mécanique (circulation), la seconde électrique. Je le crois cohérent avec la double queue cométaire (voir illustration de mon pseudo) : - les poussières circulent avec le milieu interplanétaire, affectées ainsi d’une gravitation similaire aux planètes, d’où l’aspect courbe (en blanc). - une décharge électrique de rattrapage du fait d’un décalage avec le taux d’ionisation environnant, en ligne droite, dans l’ombre cométaire (queue ionique en bleu).
Pour distinguer les différent états de la matière, on a pour vitesse fonction de la distance : v = ω.r (solides) v = 2.π.Γ / r (fluide parfait - Γ circulation) v = K / √r (espace interplanétaire, K constante de la 3ème loi de Kepler).
L’espace n’est donc pas un fluide parfait, mais a un comportement qui s’en approche. Si vous connaissiez, Krolic, un état de la matière qui a une circulation similaire à l’espace, je suis preneur. Merci. Je me demande s’il ne serait pas logique d’estimer que le taux de ionisation du milieu interplanétaire (plasma) diminue en fonction de l’angle solide, suivant en cela l’intensité lumineuse. Les planètes seraient donc placées à une distance telle que leur taux d’ionisation corresponde à celui du plasma interplanétaire (100 ions positif par cm^3 en trop sur Terre paraît-il). Les divers zones de l’espace « colleraient » les unes aux autres (électricité statique), d’où une une moindre fluidité que le fluide parfait. Cette circulation du plasma interplanétaire serait causé par des raisons électriques (puisqu’il est ionisé) et pourrait charrier les planètes. La gravitation n’aurait donc rien à voir avec la masse des astres (comme l’a supputé Newton), mais serait plutôt analogue à un moteur électrique.
Bref, passionnant ce Allais. A force de virer et de rejeter les grands esprits, comment s’étonner de la crise actuelle ? Il n’y a d’ailleurs aucune raison de penser que la science soit en meilleur état que l’économie.
Les gouverneurs du monde ne semblent pas avoir d’intérêt au progrès de l’humanité et ne semblent s’attacher qu’au progrès de leur petite boutique... Peu importe la vérité tant que le pognon vient en caisse ! Sauf que sans vérité, le pognon n’a plus aucune valeur.
"Bien que je sois un expert internationalement reconnu sur les crises
économiques, notamment celles de 1929 ou de 1987, ma situation présente
peut donc se résumer de la manière suivante : je suis un téléspectateur.
Un prix Nobel... téléspectateur."
Emmanuel Todd avait rejoind Allais sur ce point Mais, avant lui, un certain A.Smith : « ’Nothing, however, can be more absurd than this whole doctrine of the balance of trade » (Adam Smith - the wealth of nations« )
»En
remettant des barrières douanières à l’échelle de l’Union européenne,
on pourrait restaurer les conditions d’une certaine loyauté commerciale
et faire cesser la concurrence entre travailleurs des pays
industrialisés et des pays à bas salaires. Eviter le dumping social,
donc, mais aussi le dumping écologique largement pratiqué."
Merci de vos réactions. Désolé, mais cet article parait alors que je suis en déplacement ; je n’ai donc pas l’occasion de pouvoir répondre directement à vos messages...
Merci de vos contributions, merci de diffuser les textes et propositions de Maurice Allais ; j’y reviendrai à mon retour en fin de semaine.
Juste un mot , à propos de Maurice Allais, pour insister, comme il l’a fait pendant des années, sur la nécessaire réforme monétaire, sans laquelle aucun changement de l’économie n’est possible...
a sisyphe le protectionnisme est autant nécessaire à l’économie que le sont les
catégories à la boxe il n’y a pas besoin d’être prix nobel pour
s’en rendre compte ! ceux qui ne sont pas de cet avis font parti des
poids lourds ou sont sous leur protection ! ( benet ? mazo ?)
Dommage que ce propos soit trop spécifiquement centré sur des considération économiques. Est-il naturel, pour un économiste, d’additionner des carottes et des navets ? Alors, pourquoi a-t-on cette désagréable impression que les économistes mettent sur un même plan la production et les salaires de populations si peu comparables ? D’un côté des esclaves à la botte de régimes plutôt dictatoriaux (souvent indifférents au bien-être individuel) ; d’un autre côté des aspirants à l’idéal démocratique dont la production doit tenir compte des contraintes liées à l’impératif de partager le financement d’efforts sociaux et de libre épanouissement des individus ... Si nos économistes commençaient par distinguer ce qui doit ne pas être confondu, ils n’auraient pas à discourir sur bien de cas de soit-disant « protectionnisme » . ( par exemple : Refuser de commercer avec un maquereau, ce n’est pas du protectionnisme !)
Vouloir que se regroupent les marchés ayant des niveaux de vie comparables est peut-être intéressant pour ceux qui redoutent une concurrence sans complexes ... mais, n’est-il pas plus naturel de défendre les différences culturelles que déjà personne ne conteste ?
Excellent texte de Allais. Je ne m’étais pas vraiment intéressé à lui avant son décès, et j’ai découvert quelqu’un qui disait beaucoup des vérités qui sont dites actuellement par des personnes comme Emmanuel Todd, Jacques Cheminade, François Asselineau voir Patrick Artus (pour le partage des revenus)... Son article est accablant pour les médias français et les charlatans qui leur servent d’économistes.
C’est pas obscène, c’est la démonstration qu’il y a une possibilité de consensus en France sur le sujet de la souveraineté monétaire. Il n’y a plus que les sectarismes partisans qui y font obstacle. Les français parviendront-ils à les surmonter ?