mercredi 2 février 2011 - par Unoeilsurlemonde

Retour sur les coups tordus de l’ingénierie financière

Quand on les met bout à bout, on dirait que les professionnels de la finance mondialisée alignent les filouteries comme on enfile des perles.

  • La dernière décennie : un florilège de coups tordus

2001 : Enron, 100 milliards d’euros de chiffre d’affaires, falsifie ses comptes. On découvre alors que 3000 sociétés offshore ont été créées pour dissimuler les dettes du groupe. Il fait faillite… 2002 : le cours de l’action Vivendi s’effondre après la découverte du mensonge de l’année, « Vivendi est en forme olympique ». En 2004, Vivendi est épinglé par l’AMF pour diffusion de fausses informations, et par les autorités américaines pour « publications financières frauduleuses ». 2002 toujours (un grand cru, décidément) : Worldcom, le géant américain des télécommunications gonfle frauduleusement ses comptes de 11 milliards d’euros. Malgré une dette de 41 milliards d’euros, l’entreprise se place en dépôt de bilan et obtient de poursuivre son activité. Mais son patron de l’époque dort sous les verrous. 2003 : Parmalat, grâce à des manipulations comptables, cache un trou béant de 14 milliards d’euros engendré par des opérations financières aventureuses. Passons les récentes affaires SG – Kerviel, Madoff, Stanford, ou encore celle du vendeur japonais de futons. Ces gens-là sont plein d’imagination. Mais ces cas d’école sont médiatiques parce qu’ils ont été épinglés. La réalité quotidienne et omniprésente, c’est que la financiarisation a rendu certaines opérations tellement complexes que plus personne n’y comprend rien. Le patron de NYSE Euronext lui-même, en 2010, confiait que « l’opacité a augmenté sur les marchés », et redoutait encore « une série de phénomènes potentiellement dangereux et de distorsions suscitées par une fragmentation incontrôlée du marché ».
 
  • Coups tordus : deuxième épisode

On a suffisamment entendu parler des subprimes, même si visiblement on n’en a pas encore tiré toutes les leçons. Mais aviez-vous entendu parler des « darks pools » (les « marchés occultes », en bon français) ? Les dark pools sont des sortes de « marchés fictifs » sur lesquels les établissements financiers s’échangent de gros volumes de titres de manière inaperçue. S’affranchissant ainsi des conditions de marché (puisque le rapport entre l’offre et la demande est censé régir le cours des titres), ce système opaque permet aux opérateurs d’échapper aux variations de prix des titres lors de l’échange. Comment est-ce possible ? Une directive européenne de 2008 a simplement cassé le monopole des bourses, où les mouvements étaient centralisés, donc contrôlables. Chacun désormais fait ce qu’il veut, où il veut.

Autre sujet brûlant aux Etats-Unis : le « Foreclosure Gate  » (ou « scandale des saisies ») qui risque de faire du dégât. Le système informatique MERS, où sont consignées toutes les opérations immobilières du pays, serait défaillant et des banques seraient incapables de prouver qu’elles détiennent une hypothèque. Cela pourrait conduire à l’annulation de millions d’actes de vente ou d’achat, et certains établissements sont déjà soupçonnés d’avoir falsifié des documents pour abuser des propriétaires. 
 
  • Des fonds vautours à l’insécurité permanente

Tous les coups sont permis. Il existe des fonds d’investissement spéculatifs passés maîtres dans l’art de racheter des dettes. Mais pas n’importe lesquelles : celles des pays pauvres ! Une enquête de France 24 en cite les principaux : Debt Advisory International, Donegal International Elliott Associates L.P., FG Hemisphere, Kensington International Ltd… Leur pratique consiste à racheter à bas prix des parts de la dette des pays du sud, pour ensuite intenter des procès contre ces pays en vue d’obtenir le remboursement intégral des créances, intérêts compris

Ces pratiques de prédation se développent aussi à nos portes. Certains fonds spéculatifs sont spécialisés dans la traque aux entreprises en difficulté, comme l’explique Le Monde : « dans un premier temps, ils achètent, sur le marché de la dette "décotée", les obligations d'une entreprise en difficulté. Puis ils s'invitent à la table des négociations de la restructuration avec les autres créanciers. Leur objectif : obtenir la revalorisation de leurs créances ou les convertir en fonds propres de la société. En six mois, l'opération doit leur permettre de réaliser un profit moyen d'au moins 15 %. » Ils auraient notamment prospéré grâce aux faillites d’Enron et de Worldcom, et s’en seraient pris à Eurotunnel, Bull ou Alstom. « Les acteurs les plus souvent cités dans les opérations de restructuration sont d'origine anglo-saxonne. Il s'agit de Cerberus Capital Management, Strategic Value Partners, Trafalgar Asset Managers, Oaktree Capital Management et Soros Fund Management », précise le Monde.
 
Dernièrement, c’est le patron du groupe Belvédère qui a effectué une sortie médiatique remarquée, dans laquelle il affirmait qu’il « est de notoriété publique que Belvédère subit depuis deux ans une opération de harcèlement organisée et coordonnée sur plusieurs pays par des hedge funds conseillés par la Banque Lazard ». Belvédère, qui figure parmi les leaders mondiaux des spiritueux, reproche aussi à l’AMF son indifférence quant aux agissements de fonds étrangers sur le territoire français : « Comment se fait-il que l'AMF, une Institution Indépendante Française, soit manifestement plus prompte à communiquer sur Belvédère et ses dirigeants, plutôt que sur ses assaillants ? ». La technique employée dans l’affaire Belvédère est identique à celle dénoncée dans l’article du Monde évoqué précédemment (le principal créancier de Belvédère serait d’ailleurs Oaktree Capital Management). Belvédère est une cible de choix. Ce qui interpelle, en l’occurrence, c’est qu’un hedge fund a décidé de s’en prendre à une entreprise « en bonne santé financière », comme le rapporte L’Express. La moindre faille juridique est exploitée et bien que l’entreprise soit saine et rentable elle pourrait bien, via cet acharnement procédurier, passer sous contrôle américain. Pourtant, jeudi dernier, le titre Belvédère bondissait de 4% après que le groupe ait annoncé le versement d’une somme importante au titre du remboursement de sa créance, pour « couper court à toute polémique ». L’avocat de Belvédère s’étonnait d’ailleurs en décembre d’un risque de redressement judiciaire alors même que le groupe dispose d’une abondante trésorerie et d’un « cash largement supérieur à son échéance théorique ». C’est une bataille judiciaire qui s’engage, semble-t-il, entre l’entreprise et ses créanciers (représentés par la BNY Mellon). Le procéduralisme l’emportera t-il sur la logique économique ? Réponse dans quelques semaines, puisque le Tribunal de commerce de Dijon doit rendre une décision cruciale pour l’avenir de l’entreprise dans le courant du mois.
 


27 réactions


  • Robert GIL ROBERT GIL 2 février 2011 11:04

    si la crise de profitait a personne, il n’y aurait pas de crise
    http://2ccr.unblog.fr/2010/11/07/sus-a-la-crise/


    • gimo 2 février 2011 14:31

      Non ce qui fait la force de cette mafia politico finance ET TYRANS

       C’EST LA LACHETE DES UNS ET
      LA CUPIDITE des autres DES ARRIVISTES QUE SONT CERTAINS CITOYENS /
      DE CE MONDE POURRI PAR DES HUMAINS 
       aveuglés par l’argent bref des minables
      qui veulent faire voir qu’ils sont quelque quand il sont de la pure merde
      un la maladie des tarés


  • plancherDesVaches 2 février 2011 11:54

    Bon article.

    Juste une chose (de plus, comme si ce qui est cité n’était pas déjà suffisant...) :
    En « sauvant » les banques, les états n’ont fait que leur fournir des munitions en plus.
    Regardez d’ailleurs la « bonne santé » des comptes des milliardaires et des versements de bonus aux dirigeants des banques.

    L’effondrement de l’économie réelle va remettre les choses à plat, il est temps.


    • plancherDesVaches 2 février 2011 12:39

      Un autre « détail »..

      Les municipalités américaines vont être autorisées à se mettre en faillite. Vous dire à quel point l’Amérique tient un double langage digne d’un président français car wall street monterait grâce à des signes de « bonne santé » de l’industrie manufacturière.
      Chose amusante, pour une fois, le port d’armes sera justifié car sans Police...


  • Ferdinand_Pecora 2 février 2011 13:19

    L’arnaque épistémologique est déjà dans le titre : depuis quand manipuler de l’algèbre fait de quelqu’un un « ingénieur » ??

    Pareil pour « Industrie financière » : l’industrie c’est ce qui transforme la nature. La finance c’est ce qui la détruit. Quelle arnaque là aussi !


    • plancherDesVaches 2 février 2011 13:37

      Ferdinand, désolé, mais tu n’as rien compris.

      Je peux te certifier, puisque je suis ingénieur industriel, que les meilleures têtes des écoles d’ingénieurs vont maintenant travailler dans la finance. Cela rapporte plus.

      Le terme « ingénierie financière » est ainsi fondé et d’autant plus que la formation d’ingénieur comporte une large part de « maîtrise du risque ». Soit, ce que recherche cette horreur de secteur financier.

      J’irais même plus loin puisque dans une formation d’encadrement, j’ai eu un apprentissage avec simulation sur les outils utilisés par les spéculateurs...

      Tu as par contre raison sur le terme « industrie financière ». Il vaudrait mieux parler de « Mafia financière ».
      Mais tout comme pour les termes « transparence » et « écologie », depuis freud, tout le monde manipule.


    • Ferdinand_Pecora 2 février 2011 14:20

      Justement, me semble-t-il !

      "Je peux te certifier, puisque je suis ingénieur industriel, que les meilleures têtes des écoles d’ingénieurs vont maintenant travailler dans la finance. Cela rapporte plus."

      Le mot est transposé dans le secteur financier, mais son sens ne peut l’être, d’où l’arnaque. En effet, un ingénieur c’est celui qui va devoir trouver des solutions en étant aux prises avec des problèmes très divers (économiques, sociaux, industriels, recherche, financiers...). Dans le secteur financier, mis à part de la finance, personne n’ingénie, ne transforme rien.

      « Le terme »ingénierie financière" est ainsi fondé et d’autant plus que la formation d’ingénieur comporte une large part de "maîtrise du risque« . Soit, ce que recherche cette horreur de secteur financier. »

      A nouveau, l’ingénierie ne se résume pas à cela : un ingénieur qui va bosser sur le projet Nawapa-Plhino - projet continental qui consiste à réorganiser toute la distribution d’eau du nord du Canada jusqu’au Mexique - il va devoir sacrément plus se creuser la tête qu’un gars rivé sur les chiffres de son écran ! Alimenter des villes, en créer de nouvelles, créer de nouvelles lignes de transports rapides... là oui, il faut du génie :)

      "J’irais même plus loin puisque dans une formation d’encadrement, j’ai eu un apprentissage avec simulation sur les outils utilisés par les spéculateurs..."

      La spéculation s’est donc approprié de facto un terme qui ne relève pas du tout de son domaine. Le travestissant, elle lui enlève tout son sens.


    • plancherDesVaches 2 février 2011 15:15

      Tu viens ainsi de démontrer la justesse de mon propos :
      "En effet, un ingénieur c’est celui qui va devoir trouver des solutions en étant aux prises avec des problèmes très divers (économiques, sociaux, industriels, recherche, financiers...)« 

      Soit, dans le cas de la mafia financière : sécuriser les sources de gain, aussi risquées soient-elles.
      Sachant que ce secteur bénéficie EN PLUS de pouvoir peser sur les modifications de loi en sa faveur.

      En résumé, le verrouillage du système est tel que seul une révolution style Tunisie (ou France en 1789) peut en venir à bout.
      Il sera donc intéressant de suivre si le pouvoir à venir en Tunisie est »obligé" de suivre le courant américano-financier.

      Sachant que l’Europe vient d’interdire l’accès à ses ports aux bateaux islandais de pêche aux maquereaux.
      Soit, de la répression financière s’ils n’acceptent pas le plan de remboursement des 10 milliards aux Anglais et Hollandais qui commence en 2016.


    • plancherDesVaches 2 février 2011 15:27

      Ferdinand.
      J’enfonce le clou, mais c’est pour ton bien.

      Tu devrais ainsi te renseigner sur l’ordolibéralisme.

      Car ce courant de pensée, issu de l’école économique autrichienne, dont est issu Hitler, explique clairement comment faire des bénéfices faramineux à condition que le peuple ne se révolte pas.
      Soit, soit asservi et est l’esprit suffisamment obscurci par la propagande pour rester calme.

      Alors ta séparation « banque d’affaire/banque de dépôts », tu parles qu’elle est vachement accessoire...
      Un truc américain, rien de plus.


    • Ferdinand_Pecora 3 février 2011 11:22

      Vous dites : « Soit, dans le cas de la mafia financière : sécuriser les sources de gain, aussi risquées soient-elles.
      Sachant que ce secteur bénéficie EN PLUS de pouvoir peser sur les modifications de loi en sa faveur.[...]

      Alors ta séparation »banque d’affaire/banque de dépôts« , tu parles qu’elle est vachement accessoire...
      Un truc américain, rien de plus.
       »

      Pas de souci si vous « enfoncez le clou » : on est là pour essayer d’aller au fond des raisonnements.

      Mettons votre raisonnement à l’épreuve de cette question : alors que la toute-puissance de l’ingénierie financière fasciste était installée en France sous Pétain, comment se fait-il que de Gaulle ait réussi à libérer un pays entier de cette soit-disant « toute-puissance », alors qu’à la base il était... seul ?

      « Alors ta séparation »banque d’affaire/banque de dépôts", tu parles qu’elle est vachement accessoire...
      Un truc américain, rien de plus.
      « 

      C’est là que vous n’avez rien compris. Dans mes posts, je ne parle pas de séparation »banque d’affaire/banque de dépôts« , je parle de Glass-Steagall. Ca n’a qualitativement rien à voir.

      Le Glass-Steagall Global n’est prévu d’être instauré qu’avec la mise en route du projet Nawapa. Cela n’a absolument rien à voir avec une mesure économique technique. Cela revient à fermer Wall Street. Le précédent ? Jamais la France de 1940 n’aurait imaginé que de Gaulle reprenne la main sur l’émission de crédit et fasse en sorte que 56 réacteurs nucléaires équipent la France. Un pur délire. Et pourtant...

      Par ailleurs, ce n’est pas un truc américain rien de plus. Formellement, cette idée a été reprise par le Conseil National de la Résistance, puis adoptée en France, c’est ce qui permit justement l’émission de crédit.

      Enfin, du point de vue du principe, je ne peux que vous recommander la lecture de la genèse politique de cette loi qui vous montrera qu’il s’agit ni plus ni moins de la clé de voute du combat d’hommes libres contre l’oligarchie financière : »The Hellhound of Wall Street" par M. Perino (en anglais). Cela implique de réaliser que nous sommes en guerre.


    • plancherDesVaches 3 février 2011 11:46

      Merci pour l’indication du livre, Pecora. Je vais voir où le trouver.

      Remarques : De Gaule n’était pas seul.
      Le fait qu’il ait pu chasser les ricains est qu’ils n’étaient pas encore trop implantés.
      Le Glass-Steagall a été rendu possible par Roosevelt.
      Et je ne vois pas trop un dirigeant, même américain, aller fixer le cours de l’or et interdire d’en posséder...

      Mais les circonstances actuelles montrent que cette possibilité peut redevenir obligatoire par la situation.


    • Ferdinand_Pecora 3 février 2011 12:07

      « Remarques : De Gaule n’était pas seul. »

      Non, vous avez raison, il n’était pas seul, mais en tant que leader, lorsqu’il a prit l’avion pour se rendre en Angleterre, refusant les compromission pétainistes, il était le seul leader français à prendre les reines du combat.

      « Le fait qu’il ait pu chasser les ricains est qu’ils n’étaient pas encore trop implantés. »

      L’ennemi commun à Roosevelt et de Gaulle était l’empire financier britannique.

      « Le Glass-Steagall a été rendu possible par Roosevelt. »

      J’apprécie votre formulation « a été rendu possible ».

      « Et je ne vois pas trop un dirigeant, même américain, aller fixer le cours de l’or et interdire d’en posséder... »

      Le contexte n’est pas le même, pour sûr. Mais le principe reste : établir des parités relativement fixes entre monnaies d’Etats-nations coopérant mutuellement pour l’avantage d’autrui : ce sont les principes du Traité de Westphalie qui a servi de base au Bretton Woods que Roosevelt fit défendre par Harry Dexter White contre la proposition de monnaie mondiale unique de Lord Keynes.

      « Mais les circonstances actuelles montrent que cette possibilité peut redevenir obligatoire par la situation. »

      Le rapport Angelides, paru la semaine dernière aux Etats-Unis, et qui donne raison sur les 600 pages, en terme d’analyse, à ce que dit Lyndon LaRouche depuis 1956, est un signal diplomatique des plus forts pour aller, effectivement dans la direction d’un nouveau Bretton Woods éliminant la spéculation et faisant place nette pour de grands projets internationaux de développement mutuel.


    • Ferdinand_Pecora 3 février 2011 15:05

      @ Marco 1960

      Vous dites : "Il faut tout simplement se référer à la racine, laquelle caractérise « l’ingéniosité », le « génie » ? « 

      C’est à cette racine que je me réfère pour montrer le glissement épistémologique qui fait qu’aujourd’hui, cela n’a pas de sens d’attribuer au domaine financier un quelconque »génie« .

       »enfin bien entendu dans ce que contenait cette activité autrefois car le moins que l’on puisse dire est que ce paramètre n’a véritablement aucun, mais aucun sens de nos jours et justement l’auteur aura bien compris que l’intervention de ce type de profil dans la plupart des activités apporte une complexité dans la plupart des process jusquà les rendre incompréhensibles, voire inexploitables !!! Ingénieur= usine à gaz.« 

      Cette activité n’a plus de sens, effectivement, du fait de la disparition d’une véritable culture de la découverte, une culture où le mot »génie« a le sens que vous lui attribuez à juste titre. Associer par la suite »ingénieur« à complexité -> usine à gaz est le glissement épistémologique que je dénonce.

       »Et cette transposition faite par l’auteur est tout à fait judicieuse en ce sens que leurs dispositions et constructions intellectuelles de projets deviennent illisibles, incompréhensibles, et souvent dénuées de "BON SENS« , [...] »

      Là où je ne suis pas d’accord c’est de prendre acte de ce glissement épistémologique : « avoir du génie » implique de faire des découvertes réelles. Parler d’ingénierie du fait qu’il y a « complexité » est l’arnaque que je dénonce par rapport au sens d’origine. L’auteur se contente d’accepter, d’utiliser cette arnaque, il en prend acte, au lieu de la dénoncer.

      Une autre question serait de savoir si l’auteur pourrait écrire un article sur ce sujet, à savoir le fait qu’utiliser le mot « ingénierie » dans le domaine financier - du fait que ce domaine est complique et véritablement illisible - est une arnaque.

      "Coluche disait en son temps ; "les technocrates, vous leur donnez le désert , 5 ans après ils achètent du sable !!! Quelle belle vérité !!!« 

      Tout à fait. Aux antipodes, il y a le projet Transaqua... qui est tout sauf technocratique et que les pays du Sahel plébiscitent.

       »Pour conclure et répondre à cette réaction je pense qu’au contraire l’auteur à tout compris et le terme employé d’ingénierie financière est tout à fait adapté dans le cadre de l’objectif de son papier
      n’en déplaise...
      "

      L’auteur ne fait qu’exploiter une arnaque épistémologique que nous avons tous deux dénoncée. 


  • zelectron zelectron 2 février 2011 14:38

    ingénierie financière = arnaque institutionnelle sophistiquée : tout est dit


  • lagabe 2 février 2011 16:50

    en parlant de Madoff , est ce que notre système de retraite par répartition , n’est pas de type Madoff ?


    • plancherDesVaches 3 février 2011 11:50

      Non, absolument pas.

      Au contraire, le système est bénéficiaire puisque sarkozy et sa troupe veulent mettre la main sur le magot.
      Cela s’explique par les entrées de cotisations qui se font avant la redistribution intégrale. Par répartition, comme son nom l’indique.


    • lagabe 2 février 2011 18:12

      la dessus , je vais être simple , en France on dépense si on compare à l’Allemagne 100 milliards de + ( trop de fonctionnaires , trop de structure etc )


    • Francis, agnotologue JL 6 février 2011 16:31

      L’endettement est la contrepartie consentie par l’Etat en échange de l’acceptation par les grandes fortunes de mettre en route de la planche à billets : c’est le deal passé entre les grandes fortunes et les dirigeants politiques d’un Etat impuissant - qui a démissionné devant le pouvoir économique -, afin que ces derniers donnent leur accord à l’inflation et taisent ce recours à la planche à billet, et aussi pour que ces mêmes puissants qui possèdent les médias assurent leur réélection.

      Explication : en tant que l’équivalent d’une flat tax, l’inflation touche les grandes fortunes, dans un rapport sans commune mesure avec l’épargne de Mr Dupont. Pour accepter cette inflation détestée, les grandes fortunes exigent des contre parties, lesquelles se manifestent dans la politique délibérément « redistributrice à l’envers » qu’ils appliquent, dont l’endettement volontaire autant que nécéssaire de l’Etat est l’apothéose : la partie visible de l’iceberg. Les Etats ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes, et leurs dirigeant suivent leur ombre : leur seule préoccupation n’est plus depuis longtemps que leur réélection.

      Toutes les entreprises, tous les métiers, toutes les professions ne sont plus que des moyens de faire de l’argent. Les politiques n’y échappent pas.


  • Arthur 2 février 2011 23:49

    Au regarde l’article, j’éprouve un dégout de toute ses pratiques. Il y a t ’il un moyen de rétorsion face à toutes ses dérives ou il faut encore s’attendre à un nouveau déluge de crise financière ?


  • millesime 3 février 2011 10:51

    Comme le dit le Sinn Fein en Irlande, le parti mène la « résistance » contre l’Empire britannique :
    les banques doivent se débrouiller seules avec leurs dettes
    ( en quelque sorte, sauver la branche industrielle et commerciale, et laisser sombrer la partie spéculative)
    comme l’ont fait les islandais

    http://millesime.over-blog.com


    • Ferdinand_Pecora 3 février 2011 11:32

      Exact.

      Mais pour savoir contre qui et pourquoi on se bat, il est bon d’en comprendre l’origine.

      Le président du Sinn Fein, Gerry Adams a demandé conseil, le 22 janvier dernier, en public et en direct, à l’homme d’Etat américain qui se bat pour laisser tomber la spéculation au niveau international, Lyndon LaRouche, lors de la conférence internet de ce dernier de puis Washington.

      Le principe en jeu est historique : l’établissement d’un Glass-Steagall Global afin que l’argent aille uniquement à l’économie physique.

      Ce qu’il faut comprendre c’est qu’il s’agit d’une question de principe, et non pas technique. Et surtout, comme le souligne le Sinn Fein irlandais depuis le début de la crise, que nous sommes en guerre contre cet empire, et ce n’est qu’en s’engageant dans la guerre qu’on pourra la gagner.


  • armand armand 3 février 2011 11:11

    Pour ajouter l’injure à l’outrage, la Bourse de Paris vient d’autoriser à nouveau les ventes à découvert... une des pratiques les plus emblématiques de la « nouvelle » finance.
    On vend ce qu’on ne détient pas...
    Qui fait mieux ?

    En fait, la seule réforme qui assécherait cet océan de filouterie en tout genre serait de rendre au marché son fonctionnement normal : on achète avec de l’argent que l’on a, comptant, on prend livraison (ou on prend une participation), et on vend ce que l’on possède en propre.

    Et encore faudrait-il définir les modes de propriété corporative, car rappelons-nous le bon mot attribué au président US Andrew Jackson, qui a pulvérisé la première tentative de prise de pouvoir de la Banque : le problème avec une société, c’est qu’on ne peut ni lui botter les fesses, ni l’envoyer en enfer.


  • millesime 3 février 2011 13:59

    encore que vendre à terme n’a rien de spéculatif c’est une couverture...si il s’agit de titres,
    mais vendre ou acheter un indice,(comme le CAC40) , c’est de la spéculation pure, et cette spéculation n’a strictement aucune utilité économique et sociale.


  • Achille Tendon Achille Tendon 7 février 2011 08:23

    Les élites bancaires ont créé la crise financière, à base de subprimes, et ont ainsi endetté les Etats en les obligeant à sauver le système bancaire : c’est ce qui s’appelle créer un besoin, non ?


  • Unoeilsurlemonde 9 février 2011 13:49

    Merci à tous de votre intérêt, et pardonnez-moi ce long silence ! Je travaillais à la rédaction d’un nouvel article qui m’a demandé patience et opiniâtreté... Pas facile de délier les langues dans le microcosme de la finance ! smiley
    A très bientôt pour de nouveaux échanges,
    Bien à vous tous

     


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