jeudi 5 novembre 2009 - par Jean Claude BENARD

Presse et medias alternatifs : Que lirez-vous, lorsqu’ils auront disparu ?

L’information est laconique et fout le bourdon : «  Bakchich est en cessation de paiement »

C’est Libération, qui, après Rue89, l’annonce : "Le site satirique Bakchich.info, qui avait lancé fin septembre un hebdomadaire papier, Bakchich hebdo, pour tenter de sauver le groupe, va se déclarer lundi auprès du tribunal de commerce de Paris en cessation de paiement" - Source Libération

Cette information me touche d’autant plus que j’ai rencontré et que je connais plusieurs personnes qui, depuis le début, tiennent à bout de bras, cette aventure journalistique d’un autre genre.

Comme le fait remarquer Neteco : "Les pure players n’échappent plus à la crise (...) aucun journal en ligne n’est réellement à l’équilibre : ni Rue89, ni LePost, ni Bakchich, ni Mediapart, ni Arrêt sur images, ni Slate" Et pourtant le nombre de visiteurs et participants, montre le réel engouement des internautes.
 
Cette information touche également les blogueurs, puisque cette nouvelle façon de "faire du journalisme" leur doit beaucoup. Et même si les premières relations entre blogueurs et journalistes professionnels ont été assez mauvaises, les deux se trouvent de plus en plus associés au travail d’investigation et d’information. Des expériences comme Vendredi.info ou Marianne2 , par exemple sont les preuves de ce rapprochement.

Mais, comme une mauvaise nouvelle ne vient jamais seule, on apprenait que le portail Agoravox rencontre des difficultés.
 
C’est en ce qui me concerne, la pire nouvelle, pour la presse "citoyenne".

Tout d’abord parce que Slovar participe activement depuis 2005 à la vie du site, ensuite parce que l’audience est toujours de ... plus d’un million de visiteurs par mois !

Que dit Carlo Revelli de la situation de le presse gratuite en ligne : " .../ ... "Certains sont même près du dépôt de bilan", affirme dans son appel sur site Carlo Revelli co-fondateur d’Agoravox. Aujourd’hui, poursuit Revelli, "AgoraVox lui-même est en danger. Le modèle publicitaire ne permet plus d’assurer la survie du média, bien que l’audience du site soit toujours au rendez-vous avec plus d’un million de visiteurs par mois"

Lecteurs et contributeurs sont invités à former "un réseau de solidarité basé sur le don ». Cela peut prendre la forme d’un don en ligne défiscalisé de 10 euros ou plus, d’un achat par SMS du badge « Je soutiens AgoraVox ". Les dons récoltés par ce biais viendront " améliorer la qualité du site, financer les serveurs, les ressources humaines, techniques et juridiques, financer des enquêtes." - Source NetEco

Echec du tout publicitaire ?

Certainement puisque, crise aidant, les annonceurs ont réduit la voilure et n’apportent plus les ressources nécessaires à la poursuite des ces médias. Et jusqu’à récemment, les annonceurs permettaient de couvrir (parfois) les salaires et les frais de fonctionnement. Pourtant, ni dans les rédactions, ni chez les lecteurs, on ne s’est pas vraiment interrogé sur la viabilité d’un tel modèle économique !

Echec du modèle ?

Certainement pas puisque les internautes en redemandent, mais peinent à comprendre comment on peut arriver à leur fournir des contenus de plus en plus crédibles sans jamais débourser un centime. Les expériences Mediapart ou Vendredi montrent que faire participer financièrement les lecteurs est très difficile, et que ceux-ci confrontés à une offre payante, même modique préfèrent se tourner vers d’autres sources gratuites.

Mais quel salarié, lecteur quotidien de ces médias, accepterait de donner le meilleur de lui même ... gratuitement, tout en attendant que son entreprise reçoive quelques subsides à partager ?
 
Comment faire pour que ces médias ne disparaissent pas ?

Un journal, un magazine ou un site web d’information, sont le plus généralement choisis par les lecteurs ou les internautes en fonction de leur degré d’implication politique, social ou sociétal.

Le modèle économique des "pure players" est en train de les conduire à l’agonie, bien que les internautes les plébiscitent. La seule solution qui nous semble adaptée, serait d’associer plus largement les lecteurs en lançant par exemple des souscriptions sous formes de clubs de lecteurs associés.

Néanmoins, nous pensons qu’il faut aller plus loin et ouvrir une partie du capital de ces médias aux lecteurs/internautes. Cette participation financière aurait l’avantage de rapprocher le lectorat des équipes journalistiques et de rendre le média encore plus proche des lecteurs. Cette participation au capital, qui, par le fait donnerait un droit de regard et de commentaire sur la ligne éditoriale, permettrait à leur média favori de perdurer et de ne pas être obligé de faire la chasse aux investisseurs tout au long de l’année ... s’ils en trouvent !

Cette solution complémentaire à l’actionnariat actuel des médias "pure players" mettrait de plus ceux-ci à l’abri des pressions que certains annonceurs peuvent exercer afin d’éviter qu’on ne parle de certains de leurs travers.

Un nouveau modèle économique ?
 
Le modèle capitalistique choisi par la très grande majorité des médias "pure players" ne me semble pas ou plus adapté à la situation économique actuelle. Je pense sincèrement que ceux-ci doivent étudier sérieusement la piste coopérative.

Si peu d’organes de presse on choisi le modèle coopératif (Scop) n’est-il pas justement temps, pour les "pure players" d’y regarder plus près, comme le montre cet exemple du Portail Scop Entreprises

"Parmi les statuts proposés pour créer une entreprise, la Scop gagne du terrain dans la presse grand public. L’une des « Dix astuces pour monter sa boîte », dossier de Toulouse Mag du mois de mai, incite à choisir le statut Scop. Pour le mensuel, la coopérative présente plusieurs avantages : la souplesse des statuts, le soutien d’un réseau, et éventuellement, une aide au financement. Par ailleurs, « la Scop fait partie des entreprises qui fédèrent » et le mensuel cite l’exemple de l’Orchestre de chambre de Toulouse « qui a survécu en adoptant ce statut »... / .. " - Source Portail des Scop

Un statut peut être plus contraignant qu’une simple SARL ou SA mais qui est aux antipodes du modèle capitalistique, puisqu’il repose sur une authentique démocratie d’entreprise (un homme = une voix) et ne privilégie aucunement un groupe d’actionnaires. (voir l’exemple du Courrier Picard) et qui permet, comme l’explique Arnoult Boissau, du mouvement coopérateur : "la Scop pouvant accueillir des associés extérieurs, personnes physiques ou morales" - Source APCE
 
Quoi qu’il en soit, les choses doivent bouger et rapidement. Faute de quoi, les internautes ne trouveront face à eux que des médias institutionnels bien plus dociles, soit par l’origine de leurs actionnaires, soit par une proximité avec les pouvoirs politiques ou économiques.

Est-ce, vraiment, ce que souhaitent les millions de lecteurs qui chaque jour s’enorgueillissent de lire "différent" ?

Le débat est lancé : Et maintenant ACTION !
 
 
Jean-Claude BENARD
 
 Crédit et copyright photo


30 réactions


  • jps jps 5 novembre 2009 12:57

    @auteur

    Vous écrivez : « nous pensons qu’il faut aller plus loin et ouvrir une partie du capital de ces medias aux lecteurs/internautes. Cette participation financière aurait l’avantage de rapprocher le lectorat des équipes journalistiques et de rendre le media encore plus proche des lecteurs. Cette participation au capital, qui, par le fait auraient un droit de regard et de commentaire sur la ligne éditoriale

    Qui sont ce »Nous" ?
    de plus, qui dit participation au K dit retour sur investissement

    Vous avez néanmoins le mérite de ne pas vous contenter de poser le problème mais également d’y apporter quelques solutions. 

    démarche appréciable


  • Jean Claude BENARD Jean Claude BENARD 5 novembre 2009 13:11

    @JPS

    Qui les nous ?

    Les lecteurs volontaires

    Retour sur investissement ?

    Ce sera bien entendu un objectif. Mais lorsque nous participons financièrement à des causes ou ONG cherchons-nous une rentabilité ?

    Cordialement


  • John Lloyds John Lloyds 5 novembre 2009 13:15

    Une chose est certaine, il va falloir ré-inventer puis parfaire la presse alternative numérique. AV est un excellent prototype, et le récent appel de Revelli est naturel. Il sera toutefois insuffisant, et il faudra tôt ou tard ouvrir cette presse aux citoyens, ne serait-ce pour la garantie de transparence, outre la participation financière doit être développée la participation en temps, à mon sens plus importante. Les chantiers sont immenses, veille informative, recherches, traductions, montages vidéos etc .... C’est pour l’instant aux directeurs de ces médias en place à lancer les appels. Les ressources sont là, reste à les mettre en place.


  • Antoine Diederick 5 novembre 2009 13:15

    Bonjour,

    Dans son article récent Carlo Revelli a fait allusion à ce que David Swensen défend pour l’instant à Yale, Swensen gère un fond institutionnel, celui de l’université.

    Ce modèle proposé est original mais je n’ai rien trouvé sur son application réelle, c-a-d, une « faisabilité » (ai pas bcp cherché fô dire, pas trop de temps, peut-être que quelqu’un prendra le relais ici) . S’il faut un modèle économique de presse alternatif, quel serait-il et qui va l’élaborer ?

    C’est le débat....il mérité une réflexion et curieusement, c’est aux EU que certains formulent des idées progressistes semblant être en contradiction avec le credo néo-libéral en cours.

    Bref, utopie ou non ?


  • Jean Claude BENARD Jean Claude BENARD 5 novembre 2009 13:55

    @Antoine

    « S’il faut un modèle économique de presse alternatif, quel serait-il et qui va l’élaborer ? » que pensez-vous de mes suggestions ?


  • foufouille foufouille 5 novembre 2009 14:57

    combien ca coute la location d’un serveur et de la bande passante ?


  • Jean Claude BENARD Jean Claude BENARD 5 novembre 2009 15:21

    @foufouille

    Pas grand chose à côté des salaires et des frais de fonctionnement !


  • Antoine Diederick 5 novembre 2009 15:59

    « des souscriptions sous formes de clubs de lecteurs associés »

    coopératives etc....

    autre idée : doter la fondation et la gérer comme un fonds via le marché...comme pourrait faire Swensen via le / les fonds Yale.

    syndiquer et fédérer aussi....

    « pas de travail sans revenus et inversement pas de revenus sans travail » ...c’est une formule que j’utilise pour dire que pour agir et avoir des moyens faut de l’oseille smiley


  • Antoine Diederick 5 novembre 2009 16:10

    je m’exprime mal, correction :« gérer une dotation de la fondation sur le marché financier etc.... » pour financer le projet alternatif...en plus, il y a peut-être des avantages fiscaux à le faire tant d’un point de vue philanthropique que ds la gestion financière dans ce cadre, revenus financiers immunisés etc...

    écrire ne coute pas cher (un bout de papier , un crayon et c’est parti), mais dès lors qu’il y a enquête, recherche, film etc....cela commence à compter en heures et en moyens pratiques


  • norbert gabriel norbert gabriel 5 novembre 2009 16:29

    le problème de la presse me semble être celui des lecteurs qui oublient que le prix d’un journal est le prix de la liberté. La plupart des journaux doit avoir des revenus annexes pour boucler, avec toutes les sujétions que ça impose. Que ce soit un patron industriel qui entend retrouver ses idées dans « son » journal, ou les donneurs d’ordre de la pub qu’on ne saurait désobliger par des articles un peu critiques voire insolents.
    La presse culturelle en particulier côté musique est sinistrée, des revues qui disparaissent, Chorus, les cahiers de la chanson, une revue de référence a été liquidée en juillet dernier, deux revues de jazz ont dû fusionner pour survivre, là c’est peut-être l’idée de la musique gratuite qui sévit.
     D’autre part, la démobilisation des salariés dans le monde syndical est aussi un signe d’une sorte de repli sur le « chacun pour soi » sauf quand il y a menace sur l’emploi, là, les syndicats ne sont plus les empêcheurs de prendre le métro les jours de grève...
    Alors pourquoi payer un journal quand il y a des « journaux » gratuits ? ces pseudos journaux avec 50% de pages de pub, distribués à l’entrée du métro, et qu’on retrouve sur le quai 2 minutes plus tard. Après avoir survolé les titres, et on croit avoir lu un journal. C’’est comme avec le zapping, on voit un extrait et on se croit informé.
    Je ne sais pas s’il y a une solution, mais il y a péril en la demeure-kiosque à journaux.
    Internet est là . Tout au bout du doigt sur le clavier pour pas un sou... Illusion fallacieuse, la liberté d’expression est confondue avec les défouloirs.
    Rome avait les jeux du cirque pour amuser le peuple, Internet prend le relais pour détourner le peuple ...


    • Nobody knows me Nobody knows me 6 novembre 2009 11:54

      bonjour,

      Il faut préciser que les journaux gratuits distribués à l’entrée des métros, c’est tout de même de la belle merde. Du TF1 ou du M6 transposé sur papier, en qq sorte.

      Cdlmt


    • Patapom Patapom 8 novembre 2009 14:22

      Ouais dans le genre gâchis, leurs torchons gratuits à l’entrée des métros juste « pour avoir quelque chose à lire et pas s’ennuyer », c’est une belle connerie !

      La nature nous remercie une fois de plus pour notre bêtise crasse !


  • Daniel Roux Daniel Roux 5 novembre 2009 16:48

    Il existe des dizaines de sites, impossible de financer tout ceux qui nous intéressent.

    Les bénéfices d’une fondation financière pour faire vivre un site ? Il faut de gros capitaux, s’il s’agit d’intérêt à 2% ou alors, il s’agit de produits à effet de levier. Dans ce cas, les salaires des traders sont importants et les résultats capricieux. En cas de gamelles graves, ce qui est tout à fait probable à l’époque actuelle, qu’arrivent-ils ?

    Des revenus garantis et réguliers ne peuvent provenir que d’un organisme type Sacem (en plus légitime). Les sites seraient financés à la hauteur de leur audience par un fond alimenté par une cotisation levée auprès des fournisseurs d’internet, qui eux-mêmes récoltent les abonnements des internautes.

    Une redevance pour possession d’une télé aux programmes sous contrôle d’état : OUI.
    Des taxes pour des « artistes » bien en cour : OUI.

    Mais est-ce l’intérêt du pouvoir en place que de mettre en place un financement fiable des sites d’informations citoyennes ? NON NON et NON.


  • Antoine Diederick 5 novembre 2009 17:49

    Je vais relire l’article, le statut coopérative semble sensiblement différent du statut des coop. belges. (le législateur a fort compliqué les obligations des coop. en Belgique)

    Il y a aussi ASBL , association sans but lucratif (assez surveillé pour l’instant vu les abus), je suppose qu’’il y a l’équivalent en France.

    faut voir quels sont les apports sociaux de base...mais je me demande si c’est bien les formules adaptées à Avox....faut creuser mais surtout voir qu’Avox est une plateforme libre qui permet à tous et toutes d’envoyer sa communication....

    Avox se caractérise par une mise à disposition libre de moyens tout en proposant un sorte de consensus rédactionnel....(consensus des autres rédacteurs qui donnent leur avis )

    le principe serait ainsi de donner des moyens à ceux qui veulent communiquer, bref = du service gratuit au nom de la pluralité et de la liberté d’information participants au débat démocratique....


  • Yohan Yohan 5 novembre 2009 18:41

    La presse web - citoyenne ou pas, ne peut échapper à la logique économique. Il ne suffit pas d’avoir une bonne intuition pour durer. Beaucoup de sites web ont cru que la pub allait régler tous leurs problèmes de fin de mois. Or, rares sont ceux qui peuvent aujourd’hui se targuer de se financer rien qu’avec. La crise fait rage partout et même la presse gratuite es dans la tourmente.
    Ce n’est donc pas étonnant qu’après des débuts tonitruants certains doivent maintenant rabattre le pavillon, voire leur caquet...


  • Jean Claude BENARD Jean Claude BENARD 5 novembre 2009 18:51

    @Yoan

    « après des débuts tonitruants certains doivent maintenant rabattre le pavillon, voire leur caquet.. »

    Vous préferez peut être des medias d’industriels spécialistes de l’armement ou de la libraire de gare ?

    Le débat n’est plus là, il se pose en termes de pluralité et de choix pour les lecteurs ...


    • Yohan Yohan 5 novembre 2009 19:20

      Comme je l’ai dit ailleurs, je suis pour la pluralité. Et puis, les gens achètent un canard pour son contenu, sans vouloir forcément savoir qui est derrière, lobby de l’armement ou autre. Ne soyons pas manichéen, il y a des patrons riches et puissants qui lâchent la grappe à leurs journalistes et jouent le jeu et des « associatifs » qui peuvent être tentés par la censure, et même des jounalistes qui s’autocensurent alors qu’ils pourraient prendre plus de risques. L’intérêt est de savoir si le contenu est de qualité avant tout. La pluralité permet à d’autres de s’opposer ou de complémenter le propos. Je fais confiance aux lecteurs pour faire le tri. il a de la place pour tout le monde. Mais puisque rien n’est gratuit, il faut bien poser la question du modèle économique.


    • Mmarvinbear mmarvin 6 novembre 2009 12:18

      « Le débat n’est plus là, il se pose en termes de pluralité et de choix pour les lecteurs ... »  : C’est vrai, encore faut il que le média soit en phase avec le lectorat, que ce soit sur le fond ou sur la forme.

      Il y a des journaux de gauche et de droite. D’extrême gauche et d’extrême droite. Pourquoi croyez-vous qu’il n’y ait pas de journaux bonapartistes ? Ils ne sont pas interdits, mais si un ahuri quelconque voulait lancer un tel canard, il se rendrait vite compte qu’il n’existe plus aucun public dans un tel créneau.

      Il ne faut pas non plus oublier le problème de la qualité : si la version papier de Backchich est passé d’un numéro à l’autre de 30 000 ventes à 12 000, c’est qu’il y a une bonne raison, outre l’effet de nouveauté car le niveau s’est maintenu à cet étiage.

      Au début, j’allais sur Backchich, mais j’a arrêté de fréquenter le site quand je me suis aperçu que les articles écrits tenaient plus de la propagande que de l’actualité ou de l’analyse.

      S’il y a une raison à leur naufrage, il ne faut pas chercher plus loin...


  • espritdumonde 5 novembre 2009 19:24

    La presse est en danger, qu’elle soit gratuite ou payante, qu’elle soit en ligne ou papier.

    Pour faire face, certains créent un hebdo, d’autre appellent à la contribution des lecteurs mais il y a peut-être une troisième option plus salutaire.

    Pourquoi ne pas réunir au sein d’un pôle médiatique les sites qui proposent une information alternative ?
    Je comprends bien que la politique éditoriale d’un Rue89, d’un Médiapart, d’un Agora Vox ou encore d’un ContreInfo n’est pas la même, mais ces sites apportent un regard différent des médias traditionnels. Il serait envisageable de les réunir afin qu’ils forment une entité plus puissante pour faire face à la crise structurelle que connait la presse. Cette entité serait aussi d’une qualité supérieure puisqu’elle regrouperait des talents épars et de fait, elle serait peut-être capable de créer un journal papier d’excellence qui pourrait relancer ce secteur en concurrençant Le Monde.

    Petit ex-cursus : Je pense que le format papier a encore de l’avenir et pas seulement pour la presse spécialisée. Les gens qui seraient prêts à s’abonner à un journal attendent DE LA QUALITE et si l’hebdo de Bakchich est acheté par 20000 personnes au bout du sixième numéro c’est qu’il y a des possibilités.

    Reprenons notre idée principale d’un pôle de compétitivité pour l’information alternative.
    Un journal est peut-être déjà ambitieux mais la diversification des médias (entendu comme moyen de communication) serait éventuellement un atout pour faire face aux risques que sous tendent la création d’un journal. Et il serait alors intéressant de créer une chaine d’information (elle aussi de qualité supérieure) proposant autre chose que des faits divers et des zappings ! Je suis certain qu’il y a, là aussi, des attentes de la part des « citoyens ».

    Je sais que cette idée est critiquable puisque cette option réduirait la pluralité de l’information (et ce serait un drame, j’en suis bien conscient) mais c’est peut-être celle qui est la moins pire et qui reste dans tous les cas préférable à la disparition de l’information libre.


    • cimonie raoul 5 novembre 2009 20:01

      bonsoir,
      « Pourquoi ne pas réunir au sein d’un pôle médiatique les sites qui proposent une information alternative ? »
      Je trouve l’idée intéressante. Par contre, je ne suis pas persuadé qu’il en résulterait une entité plus puissante financièrement. Plus on grossit une structure, plus elle devient gourmande en ressources et si cette entité doit être la somme des difficultés financières de chaque élément la composant elle ne survivra pas plus. Des structures légères sont parfois préférables et pourquoi ne pas imaginer une entité sommitale fédératrice comme un syndicat de la presse alternative, par exemple ?
      Il est intéressant aussi d’observer le cas du Canard : des salariés actionnaires, pas de version électronique, pas de pub et bientôt 100 ans et un joli pactole sous les fesses !
      Bakchich est très intéressant (a mon avis) , encore jeune et 20000 ex pour 6 numeros, c’est pas mal du tout. Et si Bakchich se contentait d’une version papier, qui l’achèterait ? Personnellement, je le ferai.
      Peut-être que votre solution est envisageable en solution secours ?


    • espritdumonde 5 novembre 2009 22:33

      J’ai bien conscience que la « fusion » de groupes dont les fondations ne sont pas forcément solides peut conduire à l’échec mais je vois également que chacun apportera son carnet d’adresses, son capital matériel et humain et bien évidemment son domaine d’expertise. Le but ne serait pas de tout garder (que faudra t il conserver et supprimer ?) mais plutôt de faire la somme des particularités qui font que l’on consulte chacun des sites que j’ai cités (et d’autres cela va de soi).

      Je ne pense pas avoir proposé une solution miracle mais j’espère que cela permettra a chacun de réfléchir sur les moyens d’aider les médias « libres » et « alternatifs »


  • Yohan Yohan 5 novembre 2009 19:25

    PS
    Sans vouloir vous vexer, vous gagneriez à mettre de l’eau dans votre vin, notamment dans votre domaine professionnel, sinon vous risquez de rester au chomdu encore plus longtemps


  • Jean Claude BENARD Jean Claude BENARD 5 novembre 2009 19:33

    @Yoan

    Un peu hors de propos mais, merci de vous inquiéter de ma situation. Toutefois, j’assume tous mes écrits  smiley


  • cimonie raoul 5 novembre 2009 19:40

    Bonsoir,
    Voila un article qui met le doigt la ou ca fait mal et pourtant il faut parfois savoir crever l’abcès.
    Ne peut-on pas envisager un modèle associatif avec un soutien financier sous forme de cotisation annuelle ?
    Un million de visiteur par mois pour Agora. Je ne sais si ce sont des visiteurs uniques ou multiples. Cependant, on peut imaginer que ce million mensuel représente un million de visiteurs uniques par an. Avec 10 euros de cotisation annuelle, ca ferait a peu près 10 millions d’euros (je suis pas très fort en algèbre mental). Un tel modèle ne vous semble t’il pas ... durable ?


  • tvargentine.com lerma 5 novembre 2009 23:09

    Personnellement j’aurais aimé que vous demandiez à Carlo Revelli pourquoi il a censuré mon commentaire sur son article « pourquoi il faut aider la fondation » car vous il y avait les réponses à l’echec de ce média

    Demandez donc la publication de ce commentaire qui rejoins un peu le votre mais avec des détails plus interessants dans le fait de délocaliser des bénéfices dans une fondation en Belgique tout en faisant travailler gratuitement des demandeurs d’emplois en France comme rédacteurs de contenu (je ne parle pas spécialement de vous) mais ce type de « modèle » n’est pas très sain,surtout quand l’habillage marketing nous vend « le journalisme citoyen » et instrumentalise des lecteurs par des articles particulièrement provocateurs car indéxés sur le marché de la pub sur le net.

    Vous écrivez "Mais quel salarié, lecteur quotidien de ces médias, accepterait de donner le meilleur de lui même ... gratuitement, tout en attendant que son entreprise reçoive quelques subsides à partager ?

    Ainsi donc,il y a des salariés sur AGORAVOX ??? ils font des articles ??? ils font des stats par des commentaires ???

    Exiger le retablissement de mon commentaire,car c’est cela la démocratie

    http://www.tvargentine.com








  • iris 6 novembre 2009 10:47

    il ya silence- la grande relève et bien d’autres encore zins et le canard enchainé le monde diplomatique et encore de petits jouranux locaux faits par des passionnés


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