mercredi 15 novembre 2006 - par Tristan Valmour

Des profs aux 35 heures, c’est royal !

Non contente de n’avoir pu différencier le nucléaire civil du nucléaire militaire, madame Royal s’est de nouveau illustrée par sa médiocrité dans l’ignorance des dossiers et confirme que derrière un cygne peut se cacher une oie. Toute ressemblance avec les méthodes lepénistes ou sarkozystes dans la communication politique n’est peut-être pas fortuite et il s’agirait alors d’une manœuvre destinée à faire parler de soi.

Nul lecteur ne pourra m’opposer une appréciation corporatiste des déclarations de madame Royal, puisque je n’enseigne pas pour le "mammouth", et même si je compte au sein de cette administration de précieux amis.

Madame Royal veut donc obliger les professeurs du secondaire à travailler 35 heures dans leur établissement scolaire, complétant leurs cours par un soutien scolaire gratuit, dans le but d’éviter que des parents aient recours à des solutions externes payantes, donc discriminatoires. Idée intéressante et noble, malheureusement peu applicable en l’état actuel, pour différentes raisons expliquées ci-après.

1. Quels sont les différents statuts d’un professeur du secondaire dans le public ?

Professeur dans les établissements secondaires public d’enseignement général, c’est quatre statuts pour un même métier :

- Les agrégés. Titulaires d’une maîtrise (minimum), ils sont reçus au concours de l’agrégation. Les agrégés externes passent ensuite une année en IUFM (Institut universitaire de formation des maîtres). Ce sont des fonctionnaires de l’Etat.

- Les certifiés. Titulaires d’une licence (minimum), ils sont reçus au concours du CAPES. Les certifiés externes passent ensuite une année en IUFM. Ce sont aussi des fonctionnaires de l’Etat.

- Les vacataires et les contractuels. Titulaires d’une licence (au minimum), ils n’ont passé aucun concours. Ce ne sont pas des fonctionnaires de l’Etat. Les uns sont rémunérés pendant les vacances scolaires, pas les autres. Leur volume horaire hebdomadaire est variable. Ce sont des « professeurs kleenex ». Leur rémunération horaire tourne autour de 33 euros bruts.

2. Quel est le temps de travail d’un professeur du secondaire dans le public ?

Il faut distinguer le temps de travail en classe défini contractuellement, et le temps de travail hors classe, très variable.

2.1. Le temps de travail en classe

Le volume horaire hebdomadaire d’un professeur dans un établissement scolaire est de 15 heures pour un agrégé et 18 heures pour un certifié. Celui des vacataires et contractuels dépend de leur contrat. Chaque chef d’établissement dispose en outre de la faculté d’imposer aux certifiés comme aux agrégés une heure supplémentaire par semaine.

2.2. Le temps de travail hors classe

A ce temps de travail présentiel (c’est-à-dire en établissement scolaire) s’ajoutent :

- la préparation des cours : la règle indique qu’une heure de cours en classe équivaut à une heure de préparation à la maison. En réalité, la multiplication des outils pédagogiques ramène ce temps de préparation à une demi-heure par heure de cours environ. Cela ne s’applique pas aux professeurs qui préparent intégralement leurs cours sans outil, or leur nombre est important.

- la correction des copies  : le volume horaire consacré à la correction des copies est très variable. Il dépend du nombre de classes, de l’effectif par classe, de la matière (un professeur de maths passe en moyenne moins de temps à corriger qu’un professeur de philosophie, sans vouloir leur faire offense), du niveau (les classes à examens demandent bien plus de travail), et bien sûr du nombre de devoirs. Cela représente environ six heures de correction par semaine. Encore une fois, ce chiffre est très contestable puisque très variable.

- les autres tâches pédagogiques ou administratives : les conseils de classe, les réunions parents-professeurs, les projets (interdisciplinaires ou non), les sorties, les rencontres avec les parents, les formations continues prises de plus en plus sur le temps de repos. Les professeurs principaux et les coordonnateurs de disciplines (un par matière par établissement) ont encore une charge de travail supplémentaire. Cela est difficilement quantifiable.

En réalité, le temps de travail d’un professeur fonctionnaire n’est pas unique. On peut retenir qu’en moyenne un professeur de collège travaille de 35 à 45 heures par semaine, quand son collègue fait 45 à 60 heures hebdomadaires, voire plus. Cela se complique encore lorsque le professeur est présent dans deux établissements ! Bien entendu, chaque lecteur pourra donner quelques exemples de professeurs coupables de paresse, mais c’est une donnée statistique normale lorsqu’on mesure les centaines de milliers d’enseignants.

3. Pourquoi les professeurs ont-ils autant de vacances ?

On m’objectera à raison que les professeurs ont beaucoup de vacances. Mais celles-ci se réduisent chaque année ; la rentrée scolaire se fait plus tôt, et la sortie, plus tard. Que fait un professeur de ses vacances ? Sa rémunération l’empêche de passer quatre mois par an à Ibiza, aussi emploie-t-il une part importante de ses vacances à étudier (ce qui le renforce dans sa discipline), à préparer ses cours, assister à des conférences, tenir un site Internet où des élèves pourront trouver des ressources pédagogiques gratuites, ou encore à participer à des activités associatives utiles à la collectivité.

Deux raisons principales viennent étayer l’abondance de vacances. D’abord ils enseignent à des enfants, qui doivent également se reposer. Ensuite, cela tient à leur rémunération (salaire, primes et ISO) qui est annualisée. La rémunération principale d’un professeur nouvellement agrégé se monte à environ 1400 euros net par mois, et un professeur certifié, 1300 euros nets par mois. Si les professeurs bénéficiaient, comme la plupart des salariés, de cinq semaines de congés payés, il faudrait considérablement augmenter leur rémunération. Plus clairement, la modeste rémunération des professeurs du secondaire (en raison de leurs qualifications, diplômes et assimilation aux fonctionnaires de catégorie A) est compensée par l’octroi de congés plus importants.

Quiconque travaille dans des unités de soins psychiatriques et autres maisons de repos pourra témoigner d’une sur-représentation du corps enseignant parmi les patients. Etre en présence de 25 à 40 adolescents pendant 15 à 18 heures par semaine est une source de fatigue et de stress qu’il faut expérimenter avant de pouvoir juger d’augmenter le temps de travail.

4. Pourquoi les professeurs sont-ils rares à donner des cours particuliers ?

Madame Royal a peut-être été abusée par les publicités d’entreprises et associations de soutien scolaire qui proposent contre rémunération un professeur. Il s’agit de publicités qui jouent sur l’absence de normalisation du qualificatif de professeur ou enseignant. Plus clairement, n’importe qui peut se qualifier de professeur. J’enjoins donc les parents qui font appel à ces organismes d’exiger par contrat qu’on leur attribue un professeur avec une expérience en établissement scolaire s’ils veulent avoir un enseignant qualifié. Sinon, ils se verront envoyer en grande majorité des étudiants. Tout le reste, ce n’est que du discours de commercial.

Chaque établissement scolaire dispose d’une enveloppe d’heures supplémentaires, les HSA, les HSE et les HTS. Il y en a peut-être d’autres, je ne les connais pas toutes. Seule une poignée de professeurs est disposée à prendre ces heures supplémentaires, pourtant mieux rémunérées que les cours particuliers. Pourquoi un fonctionnaire de l’Education nationale irait-il alors proposer ses services à une société de soutien scolaire qui lui offrira une rémunération horaire de 9 à 18 euros, qui n’inclut pas le temps de déplacement ?

Pour connaître un ancien professeur qui a monté une société de cours particuliers à Paris (et qui n’engage effectivement que des professeurs expérimentés), et pour avoir enquêté auprès d’un responsable (dit « pédagogique ») d’une franchise nationale de soutien scolaire, voici ce qu’il en ressort :

- il n’y a quasiment pas de professeurs certifiés ou agrégés (donc fonctionnaires) à travailler pour eux, par rapport à leur effectif. Les rares fonctionnaires sont en disponibilité ou en temps partiel

- il y a effectivement des vacataires ou des contractuels qui enseignent pour eux, surtout pour le premier type d’entreprise. Pour le second (la franchise), ils sont peu nombreux, par rapport aux étudiants. Cela se comprend lorsqu’on connaît le fonctionnement de ces franchises : faible rémunération, pas de contrat de travail, cotisations sociales basées sur un forfait « employé de maison », etc. Et puis, les étudiants sont plus malléables et correspondent donc mieux à la volonté de faire un maximum de profit de leur part.

Se pose alors la question des enseignants qui donnent des cours « au noir ». Ils existent, c’est vrai, mais ne représentent qu’une faible minorité, pour trois raisons au moins :

- un professeur qui donne des cours particuliers ne recrute pas ses « clients » parmi ses élèves, sauf s’il est sollicité par des parents

- un professeur ne dispose pas de la puissance financière des organismes de soutien scolaire pour faire connaître ses activités

- ils n’en ont pas le temps.

Les professeurs (ceux que je connais) qui donnent des cours particuliers ne dépassent guère les quatre heures par semaine.

Les cours particuliers dispensés en dehors des collèges et lycées par des professeurs fonctionnaires, à temps plein, c’est donc un phénomène largement minoritaire.

5. Pourquoi, pour des raisons matérielles, est-il impossible d’obliger les professeurs à passer 35 heures par semaine en établissement scolaire ?

Il s’agit là de la démonstration la plus objective du ridicule des propos de madame Royal. En effet, les principaux et les proviseurs manquent de salles en l’état actuel. Multiplier par deux le temps de présence des professeurs, d’accord, mais pour les mettre où ? Et surtout, quand donner ces cours de soutien ? Seront-ce des cours particuliers ou des cours de groupe ?

Permettez-moi, chers lecteurs, de m’écarter de l’exposé objectif des éléments conduisant à rejeter les récents propos de madame Royal pour laisser cours à quelques réflexions.

Soit madame Royal croit réellement ce qu’elle a énoncé, et j’aurai peur de lui donner mon suffrage car un chef d’Etat se doit de maîtriser un certain nombre de dossiers clefs.

Soit madame Royal ne croit pas ce qu’elle a énoncé, et n’a voulu qu’attirer l’attention sur elle, et j’aurai peur de lui donner mon suffrage tant la manipulation et le populisme sont indignes d’un chef d’Etat.

Soit madame Royal a été manipulée, et j’aurai peur de lui donner mon suffrage car un chef d’Etat se doit de prendre des précautions pour éviter cela.

J’observe enfin que si les programmes de messieurs Le Pen, Sarkozy et de madame Royal sont différents, leurs méthodes sont identiques. Des phrases choc et du people pour attirer l’attention, du populisme pour séduire, une figure autoritaire pour rassurer.

Le jour où nous aurons à nous exprimer dans les urnes, nous ne devrons pas oublier que nous voterons certes pour un programme, mais aussi pour une méthode.



91 réactions


  • Marsupilami (---.---.53.14) 15 novembre 2006 10:29

    Bravo, excellente remise des compteurs à zéro. La démagogie ségoléniste doit être dénoncée et combattue.


    • melanie (---.---.121.158) 15 novembre 2006 18:47

      Ségolène Royal ne fait que relayer un leit-motiv très répandu auprès des français concernant le temps de travail des enseignants, leurs sacro-saintes vacances.

      Je suis la fille de deux enseignants en Français , j’ ai entendu cette litannie des horaires enseignants et des vacances toute mon enfance.

      Et toute mon enfance aussi,j’ai vu mes parents corriger des copies le soir, dans un silence religieux, corriger des copies le week-end , et passer les vacances en gite rural parce qu’effectivement ils ne touchaient pas un salaire de nabab.

      Je trouvais qu’ils avaient une « vie de cons » , quand je comparais avec les parents de mes amies qui travaillaient dans le privé en étant payés le double.

      Ca s’appelait la conscience professionnelle.

      J’ ai été commerciale dans l’Industrie Pharmaceutique, je connais bien les dérives du privé et du salariat Kleenex.

      Si, je devais choisir, je choisirais la sécurité de l’emploi public, étant donné la dégratation inéxorable du marché de l’emploi privé.

      Le seul « avantage » des enseignants à l’heure actuelle est la sécurité de l’emploi -en étant titularisé bien sûr- et il est non négligeable.


    • (---.---.58.76) 15 novembre 2006 23:09

      oui, j’imagine bien le prof de math d’un collège « préparer » ses cours pour trois classes différentes. Pour chaque cours il va réfléchir pendant une heure à la chose suivante : (a+b).(a+b)=... c’est vrai il faut bien une heure pour réfléchir si on choisi l’exemple où a=2 et b=3 pour une classe et ensuite on se concentre : Et si pour ma deuxième classe je prennais 3 et 5 ? ou 4 et 2 ? C’est vrai, c’est difficile tout ça... Autant de mauvaise foi pour défendre son bout de gras me choque ? Ben non, le lundi c’est la poste qui fait grève, le mardi c’est les profs... Et surtout ne changeons rien. Ce qui m’ennuie un peu c’est le résultat de ces ardents travailleurs : des dizaines de milliers de gosses arrivent en sixième sans maitriser un minimum le français et le calcul. 5 ans en primaire pour un tel résultat, c’est inquiétant. Mais c’est vrai, ce n’est pas le sujet : le sujet c’est le bien-être des profs. J’ai encore dérappé. Hors sujet : ZERO.


  • fanpat (---.---.182.99) 15 novembre 2006 10:31

    encore un article anti royal , le troisiéme aujourd hui ! désolée, mais je zappe, trop c’est trop !


  • Le furtif (---.---.44.211) 15 novembre 2006 10:58

    Dans ma salle des profs , la seule qui ose se dire pour

    • est assez aisée pour ne travailler que 9 heures par semaine soit en 1/2 poste
    • n’est pas assez altruiste pour laisser passer les indemnités de prof principal (un jeune prof ne saurait pas quoi en faire)
    • n’est pas trop stressée par les projets de Ségolhaine en raison de son départ à la retraite très proche...

    L’ignorance crasse de la dame Royal sur les conditions de vie et de salaire des profs est révoltant...Ce qui l’était tout autant sur la video c’est l’areopage de rieurs autour d’elle.

    Au fait ......j’espère qu’elle les ignore , car sans cela............Hein ???? cher fanpat ?

    Le furtif


    • am (---.---.23.177) 16 novembre 2006 05:14

      « ne travailler que 9 heures par semaine soit en 1/2 poste ».

      1/4 poste pour le prive


  • duong (---.---.123.107) 15 novembre 2006 11:01

    Gabriel Cohn-Bendit publie une tribune tout aussi explicite, où il rappelle que c’est suite à cette proposition de Ségolène Royal qu’il la soutient depuis le début de l’année :

    http://www.liberation.fr/opinions/rebonds/217106.FR.php

    Par ailleurs dans cette tribune, Gabriel Cohn-Bendit estime que ce changement d’organisation de l’Eduication Nationale se ferait sur la base du « volontariat ». Or, dans tous les articles que j’ai lus depuis janvier sur ce sujet, comme dans la « fameuse » vidéo (version « additive » incluse), je n’ai jamais lu ceci, je n’ai lu que « faire les 35 heures à l’école ».

    Ca n’est quand même pas compliqué à dire : « volontariat ». Sarkozy, lui, l’a dit clairement : des heures supplémentaires rémunérées pour le soutien scolaire rémunérées sur la base du volontariat.

    Pourquoi ce que Sarkozy dit clairement, madame Royal ne peut le dire clairement, notamment à la commission du projet PS ?

    Si on ne veut pas créer des controverses pour rien au pays des Gaulois, il faut s’exprimer clairement : si on s’exprime clairement et sur une base « réalisable » (y compris en termes de moyens matériels), alors un dialogue constructif peut s’engager ; dans le cas inverse, on peut provoquer des manifestations pour des malentendus. C’est quand même un problème, non ?

    Par ailleurs, je précise que madame Royal n’est en aucun cas « manipulée » sur cette question : elle est parfaitement consciente de ce qu’elle dit, et qu’elle a redit à plusieurs reprises. Elle a quand même été ministre de l’enseignement scolaire.


    • aldébaran (---.---.162.39) 15 novembre 2006 14:11

      Ce connard de Cohn Bendit fait non seulement tous les choix pourris ( vert, partisan du oui et je passe des choses encore pires-demandez à Marine !)mais il continue à donner des leçons quand on ne lui demande rien ! J’avais cru comprendre que si le Non l’emportait il rentrerait dans une profonde déprime !! en fait c’est cela , il est perturbé !! Encore une fois même s’il faudrait apporter quelques corrections (suis ancien prof) bravo à l’auteur de l’article et non à la bobo-blairo-bigotte


    • Marie Pierre (---.---.149.251) 15 novembre 2006 14:38

      @ Aldébaran,

      Vous confondez Gabriel et Daniel Cohn Bendit. Gabriel Cohn Bendit s’est illustré en créant et pilotant un lycée à St Nazaire, lycée « autogéré » mais où il s’impliquait énormément. Les enseignants y étaient recrutés sur la base du volontariat. Les élèves étaient virés de toutes les écoles, il les accueillait avec un projet.


    • Sam (---.---.110.8) 15 novembre 2006 15:00

      aldébaran

      Arrête, tu te fais du mal ! Ce petit opportuniste de Daniel Cohn-Bendit est un autre, un autre passé également sous les fourches libérales. smiley


    • Sam (---.---.110.8) 15 novembre 2006 15:02

      Article le plus clair et le plus hônnête que j’ai lu sur le sujet.

      Ca fait plaisir, enfin. smiley


    • oldnaive (---.---.164.147) 16 novembre 2006 08:27

      Gaby est le frère de Dany

      il fut, il me semble militant anarchosyndicaliste de la tendance « Ecole Emancipée »

      je le crédite d’une véritable expertise de l’Ecole

      rien à voir avec les propos rudimentaires de Mme Royal

      maintenant, s’il la soutient...

      stratégie ? amollissement ? compassion ?


  • Pierre Tramo (---.---.196.69) 15 novembre 2006 11:07

    Le plus délicieux, c’est ce qu’elle a écrit dans un des hebdo des socialistes. Exactement l’inverse !


    • (---.---.155.78) 15 novembre 2006 15:04

      Bonjour Pierre. Vous auriez éventuellement la référence de cet hebdo auquel vous faites allusion, ou éventuellement un lien internet (au cas où il serait disponible sur le net) ? Merci


  • Sam (---.---.110.8) 15 novembre 2006 12:07

    Soit madame Royal croit réellement ce qu’elle a énoncé...Soit madame Royal ne croit pas ce qu’elle a énoncé, et n’a voulu qu’attirer l’attention sur elle... Soit madame Royal a été manipulée..

    Soit Royal ne croit pas à ce qu’elle dit, mais a voulu capter la sympathie des bas de plafonds tendance SOS Educ.

    PS : Royal poulet, Royal aux olives, Royal mouton-raisins secs, Royal royale...Stop, bourrage !Stop, bourrage !Stop, bourrage !Stop, bourrage !Stop, bourrage !Stop, bourrage !Stop, bourrage !Stop, bourrage !Stop, bourrage !Stop, bourrage !Stop, bourrage !Stop, bourrage ! smiley


  • cumulus (---.---.46.24) 15 novembre 2006 12:09

    Je ne comprends pas cet article. Il y a de mauvaises habitudes qui ont été prises.

    Maintenant, il s’agit de faire travailler les profs dans l’établissement, 5 jours par semaine et si possible 48 semaines par an. C’est conforme à leur contrat de travail et cela correspond à un besoin car il faut une présence au milieu des ces jeunes. Il faut savoir que les plus pauvres ne partent pas en vacances.

    S’il le faut, on installera des Algecos.

    C’est grosso modo ce qui se passe aux US. Il y a une meilleure relation entre profs et gamins. L’institution et les finances publiques s’en portent mieux et cela a un impact positif su la sécurité.


    • MrPiment MrPiment 15 novembre 2006 14:27

      Il faut savoir que les plus pauvres ne partent pas en vacances.

      On peut toujours trouver une situation pire, doit-on pour autant toujours tirer vers le bas ?

      S’il le faut, on installera des Algecos.

      Je crois que vous n’avez pas connu ce que c’est que de travailler dans un truc pareil ; et je le dis en tant qu’ancien élève. Aller dans ces trucs pour soit crever de froid ou de chaud on préférerait éviter au possible même pour 1 heure de cours, alors assigner les profs dedans tout la journée...les pauvres je les plains !

      Pour ce qui est de la référence aux US je suis loin de vouloir que l’éduction nationale française ressemble à ce qui se passe là-bas !

      Le problème c’est quand les profs n’ont même pas tout le matériel adéquat pour faire cours (manque voire absence) et ce fasse à des gamins de plus en plus difficile (les raisons de cela dans un autre débat), les astreindre à rester dans un établissement ne sera pas une solution au problème de fond de l’école. Si encore on leur fournissait un bureau comme les profs de fac mais c’est tout juste si les établissement arrive à avoir du matériel informatique qui fonctionne et en nombre suffisant (vécu inside : style classe de 31 sans demi-groupe dans l’emploi du temps et 17 postes dont 4 HS)...

      Pour ce qui est de la sécurité ce n’est pas parce que les profs resteront dans l’établissement que cela va s’arranger :
      - Ils ne sont pas la pour ça ; quand vont-ils faire leur travail si ils doivent aussi passer leur temps à faire la police ? Pourquoi ne pas augmenter le nombre de surveillants ? Ah oui économie, économie... Notre pays est un de ceux qui investit le moins dans l’école en Europe.
      - Récemment dans le collège près de chez moi un gamin s’est enfui en pleine journée de l’établissement (c’est interdit), à menacé un autre élève avec un couteau dans la rue et est revenu balancer un fumigène dans la cours. Résultat 1 jour d’exclusion... Que faut-il faire pour avoir 1 semaine d’exclusion ? 1 meurtre ? A oui j’oubliais pas de vague c’est mauvais pour les stats du ministère...
      Un autre avait été exclu 1 semaine chez lui la semaine avant la toussaint ; bref il a eu 3 semaines de vacances. Ce genre de punition grotesque se sait très vite parmi les élèves...

      Qu’il y ait tous les profs en permanence je ne vois pas en quoi cela empécherait ce gamin à recommencer (ou ses copains à l’imiter), ils savent ce qu’ils risquent : presque rien.


  • gem gem 15 novembre 2006 12:32

    Je ne suis pas d’accord sur le fond, mais ça reste un bon article. Au moins pour une fois ça parle des idées mise sur la place publique, sur un sujet crucial pour la vie des gens, et pas de la forme prise ou de ce que ça signifie pour la compétition pré-électorale...

    Merci au passage à Duong pour cet excellent rappel de l’article de GABRIEL Cohn-Bendit, qui administre la preuve que ce qu’on nous décrit comme « impossible » est d’ores et déjà une réalité à l’étranger, dans des pays qui ont semble-t-il d’excellent résultats... Et tant pis pour Sam, l’expert en « bas-de-plafond »


    • duong (---.---.123.107) 15 novembre 2006 13:36

      Dans ces pays, les profs sont mieux payés (Royaume-Uni, Scandinavie...) et il y a des locaux.

      Si on veut faire ça, il faut clairement dire qu’on va augmenter les impôts.

      C’est ça le courage politique !


    • gem (---.---.117.250) 15 novembre 2006 16:54

      « mieux payé », par rapport à quoi, par rapport à qui ? En brut ou en net, ou en net d’impôts ? Combien ont-ils de vacances, sont-ils soumis à une sélection plus forte (pendant l’activité), comment se comparent-ils aux notres en terme d’efficacité, etc. ? Attention aux formules simplistes

      Une formule « vérité », où les profs ont moins de vacances et une meilleure paye, n’est-elle pas préférable à une formule « on s’enc... en couronne » où chacun se fait justice soi-même des turpitudes de l’autre ?


    • arnes (---.---.76.71) 15 novembre 2006 18:19

      Mieux payer les profs qui au dela de la transmission du savoir font en sorte que ce savoir soit approprie par les eleves, oui, c’est evident.

      Faut il augmenter les impots, non, il faut se debarasser des profs qui se contentent de degurgiter des cours sans interesser les eleves et des sureffectifs d’administratifs inutiles etablissant des programmes dont la debilite est proportionnelle au nombre de niveaux hierarchiques de la sus dite administration.

      En resume : faire moins et mieux.


    • Hervé (---.---.28.185) 15 novembre 2006 20:22

      Arnes : Merci pour la profondeur de votre analyse ! On sent toute l’humilité d’un travailleur consciencieux et dévoué, dont le talent n’a d’égal que la modestie.


  • (---.---.113.30) 15 novembre 2006 13:17

    Un petit nombre confieront l’avenir de nos enfants chez un spécialiste privé coûteux du brouillard tôle-metaphysique élevé :"Tristan Valmour (GROLAND) Profession : professeur du français, philosophie, histoire et culture générale dans un établissement privé[SIC !] d’enseignement supérieur".

    RE :"Des profs aux 35 heures, c’est royal ![Agoravox 15.11.06 Non contente de n’avoir pu différencier le nucléaire civil du nucléaire militaire"[Tristan Valmour].


  • maxime (---.---.89.183) 15 novembre 2006 13:25

    Malheureusement, les candidats à la candidature au PS, n’abordent que tres peu les problemes et les reformes a entreprendre au sein de l’education nationale.

    Cela est peut-etre du au fait, qu’il n’est pas simple de reformer une institution qui reprensente plus d’un milion d’electeur potentiel ! Et qu’il est fortement probable que toute reforme demandera surement des efforts à cette populations.

    En tout cas, ce sujet est revelateur de la faiblesse actuelle de l’etat. L’etat n’est plus capable de se reformer ou de faire appliquer les lois pour l’interet commun. Il est obligé de faire avec les interets particulier, qui priment bien souvent sur l’interet commun dont il est censé etre le garant !

    Concernant le temps de travail des enseignants et votre argumentation laissez moi rigoler.

    Je suis assez jeune, je connais personnelement plusieurs enseignants (plutot dans le secondaire). Certain sont des « pure player », cad ENS/agreg, d’autres sont passé par des parcours plus classique, et encore d’autre se sont « repliés » vers l’enseignement apres avoir fait une grande école de commerce ou d’ingénieur. Je ne suis moi-meme pas enseignant, mais j’ai du assurer des formations dans le cadre de mon activité professionelle.

    Premierement, je suis d’accord avec vous sur le fait qu’enseigner, a fortiori a une population de jeune, est un travail haracant. Il faut tout le temps etre ’au taquet’. Il est quasiment impossible de faire ca 8h par jour, 5 jours sur 7. Donc je comprend tout a fait que les enseignants n’aient « que » 18/15h d’enseignement à assurer par semaine.

    Cependant, dire qu’il faut 1/2 h pour preparer 1h de cours, c’est vraiement de la desinformation. Il faut au moins 4h ou 8h pour preparer 1h de cours ... la premiere année. 1h la 2eme année pour se remettre dans le bain ... et les années suivante, 5 min sont suffisantes pour repasser sur son poly. Ensuite, si vous avez la chance d’avoir plusieurs classes du meme niveau ... ce temps de préparation est mutualisé.

    Donc, Mesieurs les enseignants, arreter de nous faire croire qu’il faut 1/2h pour preparer 1h de cours.

    Concernant la correction, 6h par semaine est une valeur haute ... mais acceptable.

    En fait, je pense que la proposition de Ségolène est un peu à coté de la plaque. Je serais plus d’avis d’obliger les prof à rester leur 35h dans le lycée/collège, mais pas forcement de s’occuper des éleves. Ces 20h de travail, seront consacrées aux taches ’annexes’ que vous avez decrites : correction de copie, preparation des cours, ...etc.

    Nous pourrons alors tous constater que vous n’avez pas assez de 35h pour faire votre travail et augmenter vos effectifs en consequence ... cependant j’en doute ... puisque je suis intimenet convaincu que c’est le contraire qui va se passer.

    C’est bien pour cette raison, que le corps enseignant est fortement opposé à toute réforme.


    • Tristan Valmour 15 novembre 2006 13:48

      A Maxime,

      Je suis désolé de vous contredire, mais le temps de préparation moyen d’un cours est bien d’1/2 heure. Cela tient compte de l’expérience du prof et du renouvellement des programmes. Au début, il met plus de temps à préparer ses cours, après bcp moins. Mais vous soulignez un point essentiel : la particularité de cette profession ne permet pas d’imposer des normes applicables à tous en l’ETAT ACTUEL. N’oubliez pas la signification de « En l’ETAT ACTUEL ». C’est important.


  • Tristan Valmour 15 novembre 2006 13:42

    Bonjour à tous

    1. Il fallait lire « On peut retenir qu’en moyenne un professeur de collège travaille de 35 à 45 heures par semaine, quand son collègue DE LYCEE fait ses 45 à 60 heures hebdomadaires, voire plus. » Il manquait donc le nom « lycée ».

    2. Ce n’est pas un article contre madame Royal qui est peut-être une charmante dame. Mais il met la candidate madame Royal devant ses mensonges ou son ignorance, ce qui au vu de ses fonctions précédentes est inadmissible.

    3. Toutes les informations sont objectives. Ma subjectivité est annoncée par la phrase « Permettez-moi, chers lecteurs, de m’écarter de l’exposé objectif des éléments conduisant à rejeter les récents propos de madame Royal pour laisser cours à quelques réflexions. ». On trouvera également une critique dans le chapeau.

    4. Cet article ne dit nullement qu’aucune réforme n’est souhaitable. Au contraire, il faut réformer avec courage. Mais les réformes annoncées seront catastrophiques :
    - Le travail des profs du secondaire et des profs de prépa sera soumis aux profs de fac (ça commence déjà à être le cas dans certains établissements) ;
    - Les inspecteurs de l’Education Nationale ont pour mission de préparer les profs à faire autre chose qu’enseigner, dans leur carrière ;
    - On prépare les élèves à devenir utiles à la société, non à se construire. Bref, on veut des veaux et des robots consommateurs et producteurs.
    - On prépare les esprits à accepter la privatisation de l’enseignement, pour satisfaire aux accords européens. Voir la réunion des ministres de l’éducation en Grèce, cet été. Personne n’en a parlé. Pourtant il y a eu des manifestations monstres d’étudiants.

    5. Il y a une grande précarité parmi les profs contractuels et vacataires. Quant aux fonctionnaires, ils sont bien mal rémunérés. Et dans l’enseignement supérieur, c’est pire ! Seuls les maîtres de conf sont épargnés. Je connais bcp d’ATER et autres profs de fac qui complètent leurs maigres revenus par des petits boulots (vendeur de poissons aux halles, changer les pubs sur les caddys, etc. Véridique). Quel gâchis de compétences !

    6. M. Cohn-Bendit a parlé des systèmes éducatifs des pays nordiques. Mais il n’a nullement exposé leur fonctionnement. Plus performante ? Selon quels critères ? Je pense qu’il est très difficile de comparer des systèmes selon des normes communes. QUe dire alors des écoles publiques en Angleterre où on n’apprend pas la grammaire anglaise ?

    7. Des matières comme l’Histoire, la philosophie et la littérature ne sont certes pas très utiles à la société. Mais ces matières permettent de se construire, de s’autonomiser, de réfléchir sur soi et le monde, donc d’avoir la capacité à s’opposer à un système. C’est fondamental. On supprime ou on réduit cela, alors c’est la porte ouverte à la dictature. Les dictatures s’installent en contrôlant l’enseignement puis en modifiant la constitution. Pourquoi avons-nous la possibilité de « penser ce qu’on pense » ? Parce que nous avons été imprégné d’histoire, de philosophie et de textes littéraires. Les matières comme les maths, les SVT, la physique-chimie, l’économie sont absolument fondamentales, mais elles n’expliquent pas l’Homme comme être humain. Or nous sommes tous des êtres humains. Les réformes qui se préparent vont gommer cela. Il y a un vrai danger.

    Bonne journée à tous smiley


    • melanie (---.---.121.158) 15 novembre 2006 19:33

      Oui, j’ai lu il y a un an un ouvrage d’Yves le GOFF concernant la privatisation de la sociéte et de l’éducation, notamment, selon les critères de marketing économique issu des entreprises : « La barbarie douce » d’Yves le GOFF aux éditions de poche La découverte.

      Cette mutation est insidieusement en marche.

      La lecture de cet essai très bien documenté avec directives internes en pièces jointes, fait froid dans le dos.


  • Job (---.---.131.234) 15 novembre 2006 13:42

    Bien, vôtre article. Très structuré. Facile à lire et à comprendre. Quelques points faibles, mais sans impact général sur l’état des lieux.

    Par contre pour Ségolène, rien de neuf dans ce qu’elle dit.

    Piqûre de rappel, trois extraits de Wikipédia :

    Extrait 1 :

    « Du 4 juin 1997 au 27 mars 2000, elle est ministre déléguée à l’Enseignement scolaire du Gouvernement Jospin auprès du ministre de l’Éducation nationale Claude Allègre. Elle abandonne alors son mandat de député qu’elle reconquiert en juin 2002. Durant son mandat, elle s’attache à l’aide aux enfants défavorisés ou en difficultés scolaires avec la relance des zones d’éducation prioritaire, la création de fonds sociaux pour les élèves (comme le fonds social pour les cantines scolaires), la création des heures de soutien scolaire ou encore la création des classes et des premiers internats-relais. »

    Extrait 2 :

    « Son ministère est marqué par ailleurs par l’Affaire Montmirail et la »circulaire Royal« . À la suite du suicide de Bernard Hanse, S. Royal se trouva au centre d’importantes polémiques d’une part au sujet de la circulaire préconisant le recours immédiat au Parquet, sans confrontation ou enquête préliminaire et d’autre part au sujet de ses déclarations mettant en doute l’innocence de Bernard Hanse (qui sera prouvée et reconnue après une enquête). »

    Extrait 3 :

    "Les faits :

    Bernard Hanse, professeur d’éducation physique et sportive au collège de Montmirail (Marne), n’a pas supporté l’accusation calomnieuse de pédophilie prononcée contre lui par un élève. Le 10 juin 1997, l’enseignant se donnait la mort. Peu après, l’enfant qui avait accusé son professeur ne tarda pas à se rétracter. Bernard Hanse sera finalement innocenté de toute accusation par la Justice et officiellement réhabilité par le ministre délégué aux affaires scolaires, Xavier Darcos, à l’Assemblée nationale le 4 mars 2003.

    La circulaire « Royal » :

    Du fait de cette affaire, la circulaire dite « Royal » du 25 août 1997 (du nom de la ministre déléguée aux affaire scolaires d’alors, Ségolène Royal) devient la cible de critiques d’enseignants et des défenseurs de la présomption d’innocence. Cette circulaire préconise, en effet, le recours immédiat au Parquet, sans confrontation ou enquête préliminaire (comme cela a été le cas dans l’affaire Montmirail) : « dès qu’un élève a confié à un membre de l’Éducation nationale des faits dont il affirme avoir été victime ». La circulaire est aujourd’hui encore en vigueur."

    ************

    J’ajoute que depuis nous avons eu l’affaire dite « d’Outreau ».

    ************

    En conclusion, Ségolène défend les faibles, les pauvres, les handicapés et les enfants, en accusant les autres : les profs. Ils ne font rien pour aider les premiers à s’en sortir.

    çà fait des années qu’elle est comme çà. D’un côté des sentiments louables mais de l’autre des doigts accusateurs et vengeurs.

    Montagnarde jacobine : à la guillotine les aristocrates du système éducatif qui ne sont pas capables de faire réussir notre jeunesse.

    Je suis d’accord avec elle, il y a des abus. Beaucoup de professeurs ayant passés leurs examens et concours, dans les années soixante-dix vivent confortablement sans faire d’efforts particuliers. Mais accuser les générations suivantes des échecs du système me paraît grossier et caricatural. Beaucoup de professeurs font des efforts pédagogiques importants alors que les conditions sociales et économiques sont complètement dégradées. Le simple rapport d’asymétrie professeur-élève suppose que l’élève comprenne ce que c’est qu’une relation d’ordre et donc une relation d’égalité. Le nécessaire respect réciproque est lié à celà. Le professeur d’aujourd’hui en est à devoir d’une part justifier de l’intérêt de sa matière près les parents et les élèves et, d’autre part « tenir lieu de parent » en en jouant le rôle alors que ce n’est pas sa mission fondamentale.

    Je rappelle que l’Education Nationale complète par une formation adaptée l’éducation donnée par les familles. Cette formation est donnée en fonction des élèves et des étudiants. Et certaines familles, en matière d’éducation, sont déficientes, ce qui ne signifie pas qu’elles n’aiment pas leurs enfants...et l’ambiance libérale qui prive les pauvres de travail, de revenus et de dignité n’y est pas étrangère. Et quand ce n’est pas une question de pauvreté, c’est une question de disponibilité. Lorsque le chef de famille ne représente plus rien (affectivement et/ou socialement et/ou économiquement) aux yeux de ses propres enfants que peut alors l’EN ?

    Ségolène Royal a soutenu le très libéral TCE. Avec Le patron du MEDEF. C’est sûr que les conditions générales de nos existences allaient être améliorées favorisant ainsi l’action des institutions républicaines.

    On se rappelle aussi du « il faut dégraisser le Mammouth ! ». C’était bien son Ministre de tutelle qui était en cause. Toute une atmosphère...sans enregistrement pour en rendre compte.

    Moi, je dirai, à cet instant, qu’il y a continuité dans les discours. Simplement, par rapport à hier, on peut capter des traces de ce qui se dit.

    Besancenot ne veut pas participer à un gouvernement parce qu’il ne veut pas dire et faire en secret le contraire de ce à quoi il s’est engagé. C’est cohérent, raisonnable et juste.

    On sait donc que derrière des pensées charitables, il y a tout un discours réactionnaire.


    • melanie (---.---.121.158) 15 novembre 2006 19:44

      Exellent commentaire qui éclaire certains des angles que j’avais oublié concernant Ségolène - pas pour son « sinistre » de tutelle hélàs- .

      La conclusion et la remarque concernant le doigt accusateur se Madame Royal en dit long, effectivement, sur son fonctionnement.


  • Makhno (---.---.177.108) 15 novembre 2006 14:26

    Panagérique pour prof, tel est cet article approximatif.

    Je connais quelques jeunes prof qui ont choisi ce métier à cause des vacances exhorbitantes.

    Quel mauvaise foi ! de nous faire accroire que pour une heure de cours dispensé, le prof a besoin du même temps pour la préparation.

    Vous n’êtes pas crédible.

    Pour votre gouverne la longueur des « grandes vacances » date du dixneuvième siècle, et la raison : pour éviter l’absentéïsme des écoliers ruraux pour cause des travaux saisonniers agricoles(fenaison et moisson).

    Rien à voir avec vos élucubrations.

    Ce que je constate dans le milieu enseignant, c’est leur suffisance et l’impossibilité de se remettre en question.

    C’est un milieu fermé aux autres : la traduction par leur syndicalisme quasi corporatiste. Les grandes centrales syndicales(CGT, CFDT, FO, CFTC) sont peu représentatives. D’où aucune ouverture vers les autres professions.


    • MrPiment MrPiment 15 novembre 2006 14:46

      Ce genre de commentaire me laisse dubitatif...

      Soit ils ont beaucoup de vacances mais cela ne gomme pas le problème de la discipline et des moyens (voire mon commentaire plus haut où je donne des exemples).

      J’ai déjà discuté du fait de rester 35h dans un établissement avec des enseignants et la réponse en général est oui pourquoi pas A LA CONDITION que les moyens associés leur soit fourni, tel qu’un bureau par exemple...

      La politique à l’heure actuelle étant de limiter au maximum les dépenses alors vous imaginez financer un bureau pour tous profs existants... Ce que j’ai compris c’est que pour eux on va les assigner 35h dans leur établissement sans rien changer à leur condition de travail actuelles déjà peu reluisantes.

      Quand vous allez au travail, c’est en général à votre entreprise de vous fournir votre matériel, comme le bureau et l’ordinateur sur lequel vous allez travailler ? or les établissement actuels n’ont rien de prévu pour ce changement (tous en salle des profs lol) et bien évidemment ce sera à eux de se payer le portable pour pouvoir travailler...


    • Tristan Valmour 15 novembre 2006 15:02

      A Makno

      Où voyez-vous qu’il s’agit d’un panégyrique pour prof ? J’ai bien reconnu que des profs (sans citer de nombre ou de pourcentage) ne faisaient pas leur travail. Un vieil article du Point disait qu’on trouvait 1/3 de bons profs, 1/3 de profs moyens et 1/3 de mauvais profs. Comme dans toute profession, je crois.

      Quant au tps de préparation, relisez-moi. Je n’ai pas dit 1h de prépa pour 1h de cours. J’ai dit que c’était la règle, mais qu’en réalité (si on prend en compte l’expérience, le renouvellement des programmes, les outils), cela ramène à 1/2 de prépa. Désolé, mais je le maintiens. Cela n’empêche pas effectivement des profs de « recracher » exactement le même cours d’une année sur l’autre.

      Le XIXè est révolu, pourtant les gdes vacances sont restées. Pour les raisons évoquées : rémunération annualisée et faible. Il y en a peut-être d’autres (industrie touristique, etc.)

      Certains enseignants sont effectivement suffisants et croient tout savoir. Mais on trouve le même problème partout.

      Citez-moi un milieu ouvert aux autres professions ? Je n’en vois pas bcp.

      Le syndicalisme enseignant n’est certes pas représentatif.


    • (---.---.155.78) 15 novembre 2006 15:13

      Et bien s’ils ont choisi ce métier pour les vacances « exhorbitantes », ils vont vite exploser en vol, car pour tenir le coup entre les vacances « exhorbitantes » il faut avoir autre chose : ça s’appelle la vocation.


    • Hervé (---.---.28.185) 15 novembre 2006 20:36

      Makhno : quelle finesse dans la généralisation ! Assurément un grand esprit. Il est facile de déballer des lieux communs généralistes, cela vous évite de refléchir.


  • Marie Pierre (---.---.149.251) 15 novembre 2006 15:00

    Il semble que dès que le mot Cohn Bendit est lâché, personne ne fait attention au prénom.

    L’article de Libé fait référence à Gabriel Cohn Bendit (frère de Daniel). Fondateur du lycée autogéré de St Nazaire.

    Par ailleurs, il ne parle absolument pas des 35 heures, mais d’un échange heure de cours/heure de présence.

    Je suis entièrement d’accord sur le fait que Ségolène Royal semble dire n’importe quoi, sans connaissance réelle du terrain. Mais je ne sais de cette video que ce que la radio ou les journaux en ont dit.


  • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 15 novembre 2006 15:01

    Deux choses discutables dans vos propos :

    SR n’a pas confondu le nucléaire civil et le nucléaire militaire en ce qui concerne l’Iran car pour les dirigeants de ce pays, en qui nous avons toutes d’excellentes raisons de ne de ne pas faire confiance dès lors qu’ils refusent tout réel contrôle, l’un peut être le moyen de l’autre, c’est ce qu’a conclut l’agence internationale pour le non-prolifération. SR est donc tout à fait en accord avec la diplomatie onusienne sur ce sujet. Ce sont les dirigeants iranniens qui risquent, si nous n’y prenons pas garde, de confondre les deux et non elle ! Le fait qu’elle signale que pour les dirigeants iranniens c’est la même chose nous rappelle à plus de réalisme politique

    En ce qui concerne les 35 heures au collège elle a délaré qu’elle était disposée à en négocier les conditions : prenez là au mot et acceptez,par exemple à corriger dans votre établissement et vous n’aurez plus à travailler le WE et le soir ! De plus arrêtons de corriger en douce chez soi ; on peut évaluer les élèves pendant l’activité pédagogique et en leur présence ; c’est même plus facile et plus sérieux qu’à la maison

    J’ai passé, comme mes collègues, 38ans de carrière à évaluer des performances pour lesquelles nous n’avions ni le temps, ni la disponibilté de former nos élèves (ce qui explique les cours particuliers). Changeons nos manières de faire : elles aboutissent au désastre pour les élèves en difficulté.

    Cela changerait positivement les choses pour les élèves et pour vous aussi.


    • Tristan Valmour 15 novembre 2006 15:23

      Monsieur Reboul,

      Des réformes sont effectivement nécessaires, mais ce n’était pas le sujet de l’article.

      Vous savez bien que les établissements ne sont pas équipés pour faire travailler les profs 35 h au collège.

      Vous devinez également que si ces moyens étaient débloqués, les profs devraient également travailler chez eux. Comme les salariés auxquels on « offre » un ordinateur.

      L’évaluation des performances des élèves est à revoir en effet. Je dirai même plus. Elle devrait être faite par des profs qui ne suivent pas d’ordinaire les élèves. Car il m’apparaît difficile d’être juge et partie. Dans le privé, des audits sont réalisés. Pas dans l’EN.

      Sinon, vous écrivez « cela changerait positivement les choses pour les élèves et pour vous aussi ». Pour moi, ça ne changera rien car je ne travaille pas pour l’EN. Mais cela ne m’empêche pas de m’Y intéresser.

      J’ajoute qu’il faudrait bannir les discours idéologiques dans l’EN, et supprimer les IUFM. Vous savez bien que le métier d’enseignant s’apprend sur le tas. Plus que de savoir, il s’agit de savoir transmettre. Vous savez aussi que ce qui est appris dans les IUFM n’est pas appliqué sur le terrain parce que ça ne marche pas.

      Donc, recrutement des profs au niveau licence, et multiplication des devoirs en fac pour les jauger, avec introduction de la didactique. Ensuite, on les envoie sur le terrain pendant un an, voire deux. Ils apprennent leur métier au contact des élèves les plus faibles, à leur faire du soutien en groupes de 8 maximum. On l’a le soutien, sans augmenter le budget de l’EN. Qu’en pensez-vous M. Reboul ? Au passage, apprenez que j’aime vos interventions, même si nous ne sommes pas toujours d’accord.


    • Marsupilami (---.---.53.14) 15 novembre 2006 16:00

      @ Tristan Valmour

      Excellente réaction (et encore bravo pour ton excellent article)... mais Reboul est ségoléniste, alors...


    • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 15 novembre 2006 16:15

      Nous sommes d’accord sur l’esprit du changement, reste à se mettre d’accord sur les moyens ; l’intervention de SR me paraît nécessaire pour faire avancer un tel débat dans la mesure où elle n’en fait pas un programme décidé et bouclé à l’avance hors toute négociation (la réunion où a été tournée la vidéo n’était en rien d’une réunon décisionnelle) ; un accord sur les modalités ne me paraît pas à exclure d’emblée si elle est élue (ce que je souhaite pour ma part et je ne m’en cache pas, ni les raisons qui me font affirmer qu’elle a raison de soulever le problème de la présence des profs dans l’établissement pour aider individuellement les élèves en difficulté).

      Après tout si elle est élue elle gouvernera avec le PS et sera bien obligée de négocier avec les profs...On peut enseigner autrement sans surcharge de travail, si on nous en donne les conditions.


    • Tristan Valmour 15 novembre 2006 16:41

      Monsieur Reboul,

      Madame Royal, si elle est élue, ne consultera pas les profs mais l’administration, complètement déconnectée, et les syndicats, idem. Les profs seront lésés. Dites-moi que je me trompe en avançant qu’un grand nombre (la majorité ?) de profs adhère à un syndicat pour augmenter leurs chances de décrocher un bon établissement, et non par idéologie ?


    • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 15 novembre 2006 18:41

      Vous partez d’un préjugé négatif ; je préfère, c’est plus positif, prendre SR au mot et les profs et surtout les parents ne manqueront pas de faire comme moi, si elle est élue...


    • Le furtif (---.---.44.211) 15 novembre 2006 18:59

      Des dizaines d’années que je corrige « en douce » mes copies en étant pris le soir ou les Week-end....alors que la solution était là.Faut-il être stupide.

      Il aurait été , il serait possible de corriger un paquet de copies en ayant une activité pédagogique !!!!

      Inouï il y a des milliers de profs de 3è qui attendent la fabuleuse recette .... OH grand mage de la pédagogie !.

      Alors avec les yeux on lit , avec les mains on corrige la copie, et avec les oreilles on circule dans les rangs, avec quoi s’il vous plait écrit-on au tableau. ?

      Enfoncé STAKHANOV et TAYLOR voilà la nouvelle pédagogie après la nouvelle democratie.

      Quand , monsieur REBOUL, avez-vous osé (une seule fois) faire ça. ?


    • Le furtif (---.---.44.211) 15 novembre 2006 19:08

      Reboul dixit

      ============================================================ De plus arrêtons de corriger en douce chez soi ; on peut évaluer les élèves pendant l’activité pédagogique et en leur présence ; c’est même plus facile et plus sérieux qu’à la maison. =========================================================== Alors dites-nous , pourquoi les 35h ?

      Un prof de français ou de maths,corrigeant des copies, peut faire quoi à votre avis devant sa classe comme leçon ???

      Enorme ! Scandaleux.


    • guillaume (---.---.5.66) 15 novembre 2006 19:21

      C’est vrai qu’on a oublié de dire que les enseignants se trouvent parachutés bien souvent là où ils ne le souhaite pas, avec parfois peu d’espoir de rejoindre leur conjoint avant plusieurs années. J’en sais quelque chose. Nombreux sont les jeunes profs faisant l’aller-retour banlieue parisienne-province le WE, jusqu’au moment où ils ne le peuvent plus (finances, fatigue, perte d’espoir), et se sépare. Pour ce qui concerne les soit-disant mutations plus faciles si l’on est syndiqué, je ne suis pas sûr que cela soit très vrai, à moins d’être très haut placé au SNES au niveau académique, peu de chances de « passer » autrement qu’au barême ! Les autres syndicats n’ont hélas pas la main sur grand-chose, et il n’est pas rare de voir le SNES défendre ses propres positions au nom de tous les enseignants, syndiqués ou non, dans les réunions rectorales,et ceci y compris si la vaste majorité des enseignants n’est pas d’accord, ce qui ne donne pas un très bon exemple de démocratie ! Les autres syndicats font rarament le poids. Cela dit, le SNES veille au grain pour que les règles de mutation soient respectées, donc syndiqué ou non, même galère !


  • Cochonouh Cochonouh 15 novembre 2006 15:23

    Excellent article, presque tout est vrai.

    Le passage qui m’a « choqué », et je suis surpris que les enseignantophobes de ce fil ne l’aient pas relevé :

    « ...aussi emploie-t-il une part importante de ses vacances à étudier (...), à préparer ses cours, assister à des conférences, tenir un site Internet où des élèves pourront trouver des ressources pédagogiques gratuites, ou encore à participer à des activités associatives utiles à la collectivité »

    Là, j’ai vraiment la honte, je dois être un prof glandeur !


    • melanie (---.---.121.158) 15 novembre 2006 20:00

      Très juste, même avec une conscience professionnelle très marquée, mes parents enseignants, s’il corrigeaient les copies soirs et week-end, profitaient de leur temps de repos pour faire relache.

      Vocation, ne signifie pas masochisme.


  • joseW 15 novembre 2006 15:34

    Bon article.

    Bayrou dans une interview récente a très bien montré le populisme dégoulinant de Ségolepen et de Sarko.

    Cela dit si elle passe, elle devrait se contenter d’inaugurer les Chrisanthèmes et laisser son « entourage » (en fait bien souvent les lobbies qui l’ont soutenue) se charger de définir la politique de la France.

    Il faut donc éviter de rop personnaliser la campagne : on a vu avec Bush et parfois avec Chirac que la compétence n’avait pas grand chose à voir avec la fonction.


    • melanie (---.---.121.158) 15 novembre 2006 20:07

      Quels sont les lobbys qui l’on soutenue ????

      Pour Sarko, on sait que le Medef tire les ficelles, pour Ségolène , je demande des éclaircissements.


  • Tristan Valmour (---.---.42.241) 15 novembre 2006 15:52

    Bonjour Cochonouh

    Vous connaissez quand même les principaux annuaires de sites persos de profs, non ? Même pas une chtite contribution ? Un ptit exercice ? smiley

    Je crois être plutôt objectif dans ce que j’ai écrit. Le tps de travail est certes contestable en raison de la nature du travail. Je connais bcp d’enseignants du secondaire qui travaillent jusqu’à 1 h du matin. Ont-ils des primes d’horaires décalés ? Non !

    Et la correction de copie de bac rémunérée à 1 euro et quelque ? Soit entre 2 et 5 euros de l’heure !!! Et savez-vous que l’EN réquisitionne des profs du privé pour corriger les copies d’élèves du public ?


    • Cochonouh Cochonouh 15 novembre 2006 16:45

      Il y a deux ans, pendant les vacances j’ai passé pas mal d’heure sur un projet de site que j’ai finalement abandonné mais je continue à penser que la phrase que j’ai reproduite est un peu exagérée.


    • Marsupilami (---.---.53.14) 15 novembre 2006 16:48

      @ Cochonnouh

      Excellent site ! Faut prendre des vacances pour le terminer.


    • Le furtif (---.---.30.254) 16 novembre 2006 13:55

      Quoi !!!

      Prononcer « à la Coluche » le « kouahhhh »

      mon cochonouh est un matheux !!!!

      Très bon , continuez ce site.


  • Philippe VIGNEAU 15 novembre 2006 16:22

    j’ai pas mal d’amis profs et je peux te certifier que la grande partie de leur vacances, ils ne la passe pas a potasser...


    • Marsupilami (---.---.53.14) 15 novembre 2006 16:29

      @ Philippe

      Ma compagne est prof de français, et je peux te certifier qu’elle passe la plus grande partie de ses vacances à corriger des copies (sauf en été, où elle passe bien une quinzaine de jours à préparer ses cours).

      Il y a une profonde injustice entre les profs. Un prof de français travaille beaucoup plus qu’un prof de maths ou qu’un prof de culture physique pour un salaire égard. Là aussi, il y aurait des réformes à faire... dont les syndicats corporatistes ne veulent pas entendre parler.


    • guillaume (---.---.5.66) 15 novembre 2006 19:39

      Comme partour, y compris dans le privé, il y a ceux qui font leur boulot du mieux qu’ils peuvent et qui ne se ménagent pas, et les autres. D’ailleurs, assez curieusement, c’est les autres qu’on entend le plus.

      Le prof qui veut faire son boulot correctement y passera soirées, week-ends, et même une partie des vacances ! Surtout si l’EN l’a affecté sur plusieurs établissements... certains, comme moi, font trois niveaux de collège et trois niveaux de lycées et certaines spécialité dans deux, voire trois établissements différents et souvent distants les uns des autres (35-40km), remboursés au tarif royal de 2ème classe SNCF. Des indemnités ? Que dalle, Béatrice ! Que tu aies ça ou des 6èmes et des 5èmes, ton salaire ne change pas. Je dois dire que cela fait un petit moment que je n’ai pas vu un film à la télé, que je n’ai pas fait grand-chose le week-end et que je passe une bonne partie de mes vacances à bosser... Et je suis loin d’être le seul. Ne généralisons pas le cas de ceux qui ont 2 niveaux de collège à 2 minutes de chez eux et/ou qui ne s’investissent pas à fond... Merci.


  • Tristan Valmour 15 novembre 2006 16:58

    Autre chose,

    Le secondaire manque de chefs d’établissements compétents. Ce sont souvent d’anciens profs, et pas parmi les meilleurs. Mais attention, il y a d’excellents principaux et proviseurs aussi.

    2 propositions pour augmenter la qualité des chefs d’établissements :

    1. Augmenter leur rémunération 2. Leur donner une vraie formation au management

    Chaque prof trouvera l’exemple d’un établissement bien tenu qui périclite lors de la nomination d’un autre chef d’établissement (incompétent), et inversement.

    Une école qui tourne, c’est une école bien dirigée. Et là, il y a problèmes.

    Et puis, centraliser les services de compta et d’intendance permettrait de faire des économies. On peut mutualiser dans certains domaines les compétences dans les établissements.

    On sait bien qu’il y a une « guerre » stérile entre certains établissements pour avoir plus de crédits et attirer des élèves. Le tout, pour que brille le chef d’établissement (combien ont une fonction politique ? !!! Autrement dit, l’élève n’est pas toujours au coeur des préoccupations de l’école.

    Bon ça y est, je suis parti pour proposer ma candidature hi hi. Désolé de parler avec mon coeur.


  • XYZ (---.---.51.54) 15 novembre 2006 17:01

    Belle clarté dans l’exposé, mais trop de corporatisme. Qu’un prof d’éducation physique, de musique ou de dessin passe ses week-ends à corriger des copies ou à préparer ses cours me laisse un peu sceptique. Mes deux enfants ont suivi le même parcours à deux ans d’écart et ont eu les mêmes profs et exactement les mes cours, donc pour les heures d’intense préparation je suis un peu sceptique aussi. Quand les profs sont absents des cours pour cause de stage, alors qu’ils ont des congés toutes les 6 ou 7 semaines, j’ai tendance à y voir soit une gestion calamiteuse des planning soit un vrai foutage de la gueule des parents.


  • Tristan Valmour 15 novembre 2006 17:38

    J’ajoute : 1. Supression du capes et de l’agrégation. Après tout, si des profs vacataires et contractuels (qui n’ont pas passé le concours) enseignent dans l’EN comme les certifiés et les agrégés, c’est bien que ces concours ne servent à rien, non ? Sauf à assimiler les profs en cat. A du fonctionnariat, ce qui était, je crois (mais je n’en suis pas sûr), une revendication syndicale. Un prof qui réussit le concours n’est pas forcément un bon prof. C’est surtout un bon étudiant !

    2. Etablir pour les étudiants qui se destinent à l’enseignement un UV « Formation professionnelle », dès la 1ère année de LMD. Ils feraient du soutien aux élèves en difficulté dans les établissements scolaires. Coût de la mesure : 0 euros. smiley

    Et ça permettrait de détecter ceux qui ont la fibre enseignante, comme de permettre aux autres de se réorienter. smiley


  • Johan Johan 15 novembre 2006 17:40

    A l’heure actuelle : résultats du sondage sur

    http://www.metrofrance.com/fr/actualite/

    A la question : si vous étiez militant PS, pour qui voteriez vous demain ? :

    47% Fabius

    17% Royal

    36% DSK

    Tristan, vous anticipez une vague de prise de conscience en France : Royal ne tiendra pas 2 minutes face à n’importe quel autre candidat. Et les militants PS vont désigner une candidate pour laquelle ils seront les seuls à voter.

    Pas étonnant que Sarko ait en sous main encouragé sa candidature.

    La machine à perdre est relancée !

    PS : J’ai posté sur ton article sur la SES.


    • (---.---.96.184) 15 novembre 2006 18:41

      Enfin un sondage qui dit VRAI !!!


    • melanie (---.---.121.158) 15 novembre 2006 20:27

      C’est drôle les sondages.....

      A deux questions identiques deux réponses différentes :

      Le sondage a été fait sur Yahoo , résultat Fabius en toute dernière position des intentions de vote.

      On peut même s’interroger : Est-ce que les sondages , ne sont pas là avant tout pour influencer une opinion versatile et indécise ? Une forme de manipulation supplémentaire à celle de la presse.


    • Le furtif (---.---.44.211) 15 novembre 2006 20:52

      ============================================================== par melanie (IP:xxx.x8.121.158) le 15 novembre 2006 à 20H07 Quels sont les lobbys qui l’on soutenue ? ? ? ? ==============================================================

      Alors Melanie ?

      Toujours besoin d’heures de soutien obligatoire gratuites ???

      On voit pourquoi.

      Les interventions en flanc-garde, c’est comme tout dans la vie, ça s’apprend.

      A plus tard

      Le furtif


    • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 15 novembre 2006 20:59

      Question tellement bidon que je me demande si vous ne la citez pas par ironie. En ce cas c’est réussi ; quant à moi j’aurais précisé la question de la façon suivante : "si vous étiez militant du PS et non pas de l’UMP ou du Front National etc....


  • en passant... (---.---.129.17) 15 novembre 2006 18:18

    On n’en serait pas là si les programmes de l’EN n’étaient pas aussi stupides et les méthodes prônées dans les IUFM aussi aberrantes... Mais les profs sont sélectionnés comme ceux qui étaient les mieux adaptés à la position d’élèves... d’où leur incapacité fondamentale à remettre en cause leur mêtier...


  • (---.---.96.184) 15 novembre 2006 18:39

    Mais j’y pense celui qui voulait dégraisser le Mammouth est anti-royaliste non ? Qui soutient-il aujourd’hui ?


  • toy (---.---.144.116) 15 novembre 2006 19:06

    Comme le dit bien l’auteur (tiré du magazine le point, je crois bien), il y a 1/3 de mauvais profs, 1/3 de moyens et 1/3 de bons.

    Pour ces derniers, le travail de prof est souvent une réelle passion et ils ne vont pas hésiter à travailler fort durant les vacances. J’en connais certains qui travaillent en lycées professionnels et qui préparent des projets pédagogiques (incluant l’échéancier, le budget prévisionnel,etc) pour leurs classes (par exemple la restauration d’une vieille scie à eau à Arreau, dans le 65,...) durant leurs vacances. Et souvent, ces profs ont des nouvelles de leurs anciens élèves qui leur demandent conseil dans certains choix professionnels ou qui sont juste contents de leur donner des nouvelles.

    Bien sûr, j’en connais d’autres qui n’en n’ont rien à branler et qui passent des heures de cours de maths à faire visionner à leurs élèves des matchs de foot pour avoir la paix (véridique !!!)

    Pour moi, la question serait de
    - comment identifier les bons profs
    - comment récompenser les bons profs y compris financièrement, mais c’est une proposition que les syndicats refusent (idem pour avantager les profs qui travaillent dans des conditions difficiles dans les ZEP ou dans des zones rurales isolées) au nom d’une soi-disant égalité de traitement face à un même travail (alors qu’en réalité le travail est très différent).
    - comment inciter les autres à s’impliquer davantage dans leur travail et/ou à leur fournir un appui efficace face aux problèmes qu’ils peuvent avoir (en gros, avoir une réelle gestion des ressources humaines)


  • guillaume (---.---.5.66) 15 novembre 2006 19:12

    Cher M.Reboul, D’accord pour corriger les copies au collège, mais encore faudrait-il nous allouer plus qu’un coin de table dans la salle des profs, où les collègues discutent et où l’espace est très largement insuffisant pour que tout le monde y travaille toute la semaine. Et qu’on nous paye des ordinateurs, car 2 machines le plus souvent vétustes pour 60 profs, parfois même pas connectées à internet (si, ça arrive encore !), c’est un peu juste pour faire du bon boulot ! Si le prof ne travaille pas chez lui, sur son ordinateur payé sur ses propres fonds et qui lui sert presque exclusivement à préparer ses cours, faire son site web pédagogique etc, et doit rester au collège pour le faire, il fera du mauvais travail, à moins de bénéficier de conditions exceptionnelles, et ça, même dans les lycées les plus huppés, ça n’existe pas !


  • Milan (---.---.59.232) 15 novembre 2006 20:33

    Mon avis et ma connaissance du métier d’enseignant, que j’exerce en lycée après un début de vie professionnelle dans le commerce, convergent entièrement avec le point de vue de notre collègue. Je voudrais apporter quelques précisions.

    Je ne connais pas de professeurs parmi les centaines de collègues que j’ai croisés qui soit allé travailler chez Acadomia, quant à ceux qui donnent des cours particuliers, soyons sérieux, deux ou trois heures de soutien payées de la main à la main permettent de boucler une fin de mois difficile, pas d’assurer un réel complément de revenu.

    Quand on va faire passer des examens les remboursements assurés par les rectorat sont calculés au plus juste et nous parviennent avec huit ou dix mois de retard. Que dire des livres que nous achetons...Si les enseignants étaient de grands fraudeurs du fisc et de grands prévaricateurs, cela se saurait...

    Je ne connais non plus personne qui refuse de secourir un élève qui le mérite. Notre métier est avant tout une passion, comme celui d’artiste, de militaire de carrière, de pompier, etc. Allongez-vous même la liste. Si on allait enseigner en collège en recherchant le lucre et les privilèges, je crois qu’il y aurait foule de candidats, ce qui n’est guère le cas.

    Restent nos vacances, eh bien voyez-vous elles sont indispensables. J’ai été ingénieur commercial pendant plusieurs années et travaillais soixante heures par semaines sans sécurité de l’emploi, je garantis que je n’étais pas épuisé comme je le suis en fin d’année. Jamais je n’aurais cru que maintenir l’attention d’une trentaine d’adolescents pendant quelques heures était à ce point exténuant. Je passe en moyenne une trentaine d’heures par semaine dans mon établissement et je travaille ensuite une vingtaine d’heures à la maison ; je précise que je suis parfaitement heureux de mon sort mais je n’imaginerais pas pour autant de préparer mes cours au lycée. N’avons-nous pas tous besoin de périodes de retrait, de solitude et de méditation, professeurs comme élèves ? Va-t-on demander aux députés de siéger sans cesse à l’Assemblée ? Conteste-t-on le droit des artistes de se recréer ? Qui confierait sa santé à un médecin qui travaillerait sans cesse - pour obéir à des impératifs économiques - et ne prendrait pas le temps de réfléchir, de se former ? Savez-vous ce que c’est Madame l’énarque que de connaître un tout petit peu la littérature française ou la science physique ? Ni les enseignants ni les élèves ne trouveraient de bénéfice à un travail d’abattage.

    On peut en revanche souhaiter - économiquement et politiquement- de scinder le métier enseignant en deux catégories. De véritables professeurs qui domineraient la littérature, les mathématiques, la philosophie ou la physique et cela pour l’élite de la nation - et de l’autre, un enseignement de masse avec des profs considérés comme des factotums, dans un travail taylorien, pour la masse. C’est exactement ce qui existe au Royaume-uni. Le fait que Madame Royal soit une admiratrice de Blair n’est sans doute qu’une coincidence...

    Cordialement à tous.


  • Milan (---.---.59.232) 15 novembre 2006 20:41

    J’irais encore plus loin que vous. Supprimons les concours en fac de médecine, les concours d’ingénieurs, etc. Que tous ceux qui ont envie de soigner et de concevoir des machines le fassent. On les jugera aux résultats.

    Cher Monsieur, si vous voulez aller faire du soutien scolaire dans un collège des quartiers difficiles pour nous apprendre un peu le métier, il ne tiens qu’à vous de le faire. On demande des candidats. smiley


    • Tristan Valmour 15 novembre 2006 21:35

      Bonsoir Milan,

      J’ai lu vos commentaires avec intérêt, surtout la narration de votre expérience. Concernant l’abolition des concours d’enseignement, merci de lire ce qui suit :

      1. On ne peut pas comparer les concours d’enseignement aux autres, ni aux formations en écoles d’ingénieur. En effet, le concours de médecine dont vous parlez (PCEM 1) se passe à la fin de la 1ère année de fac, quand pour se présenter au CAPES, il faut déjà avoir une licence. Donc les préparationnaires ont déjà un bac+3, ce qui suffit pour enseigner.

      2. A partir du moment où l’EN engage des bac +3 sans concours (les vacataires et les contractuels), l’EN reconnaît explicitement que le concours n’est pas nécessaire pour enseigner. Sinon elle ne les embaucherait pas. Et puis, vous avez sans doute des collègues anciens militaires qui ont un emploi réservé dans l’EN, comme prof.

      3. Il y a de très bons profs qui réussissent leur CAPES ou Agrég à la seconde, voire troisième tentative. Quel gâchis de les faire attendre !

      4. Comme dans tout métier, rien ne remplace l’expérience, or celle-ci s’acquiert en présence des élèves. Vous avez des parents qui sont de très bons profs auprès de leurs enfants (et parfois des autres) et de bons élèves qui expliquent très bien à leurs camarades, non ?

      5. Je le répète : supprimer les concours et l’IUFM et les remplacer par une UV « enseignement » en fac permettrait de faire bcp d’économies, de développer le soutien scolaire gratuit dans les établissements par les étudiants en professorat. Une fois l’UV et la licence obtenues (c’est à dire après avoir réussi les examens - ce qui remplace le concours), les étudiants bac+3 font une année (qui remplace l’IUFM) rémunérée dans les établissements scolaires. Naturellement, un étudiant en MIAS qui ne veut pas devenir prof de maths ne prendra pas l’UV « enseignement » mais le remplacera par un autre.


    • Job (---.---.131.158) 15 novembre 2006 21:48

      Tristan, vous proposez là, une vraie révolution. peut être qu’il faudra la faire.

      En ce qui concerne la garantie « qualité » des enseignements, ce ne sont pas les concours qui doivent l’assurer mais plutôt un renforcement du corps des Inspecteurs afin que ceux-ci puissent intervenir régulièrement et de manière inopinée dans les classes.

      A l’heure actuelle, l’inspection se réduit à une comédie bien rodée. L’inspecteur arriverait le matin et annoncerait qu’il va inspecter au hasard tel ou tel professeur en regardant la grille de cours de la journée. Le professeur rechercherait l’excellence tous les jours en sachant l’existence de cet aiguillon. D’ailleurs enseignant devrait être un métier par vocation. les élèves sont très sensibles à cet aspect des choses.

      Il faut recruter les profs en CDI avec tous les droits normaux afférents. Les payer plus, pour les motiver, et pour payer quelque chose que de nombreuses personnes ont oublié : le stress intense.

      Un professeur doit pouvoir changer de carrière s’il n’en peut plus. La garantie de l’emploi en retient aussi plus d’un. Certains n’ont pas la force de s’en aller alors qu’au fond d’eux ils le désirent. On peut tout simplement enseigner à d’autres publics. Par exemple à des adultes. C’est une ambiance différente. Il y a beaucoup moins de problèmes de discipline mais plus de problème de culture.

      voilà des idées, à discuter.


    • Milan (---.---.59.232) 15 novembre 2006 22:56

      Bonsoir,

      J’ai peu de temps pour répôndre entre deux paquests de copies, eh oui....

      Je ne parlais pas seulement des concours de fin de première année de médecine mais de l’internat, des spécialisations, etc. Quelle profession n’a pas de hiérarchie ?

      J’ai réussi mon Capes à la troisième tentative et ai été vacataire. Je ne regrette rien. La préparation au concours n’a rien à voir avec le fait de passer une licence. Je ne me considère pas par ailleurs comme l’égal d’un normalien agrégé en terme de culture. Ne revendiquons pas ce qui ne s’acquiert qu’aux prix d’efforts que nous ne sommes pas prêts à accomplir.

      Les concours sont certes difficiles et ardus mais ils apportent au moins la certitude de la culture et du sens de l’effort. Centrale, HEC ce n’est pas la même chose qu’une simple école et une ESCAE demande des connaissances supérieures à celle d’un BTS. J’ai la faiblesse de croire que mon niveau en littérature n’a rien de comparable avec celui du jeune licencié qui enseigne chez Acadomia. Quant aux contractuels, n’ont-ils pas à leur disposition des concours internes ? Celui qui vous parle en a bien passé un. J’ajoute que les concours sont la carte de visite et les relations des gens qui n’en ont pas. Bien des fils et filles d’ouvriers ou d’employés ont trouvé ainsi place dans l’ascenseur social.

      Reste que l’on peut se poser deux questions :

      - Faut-il un spécialiste d’une matière pour enseigner ? Je puis vous certifier qu’en seconde, par fois, une bonne mère de famille ou un animateur de rue qui aurait lu deux ou trois livres feraient peut-être bien mieux que moi, face à des semi-illettrés réfractaires à tout effort.

      - Le concours suffit-il pour enseigner ?

      A cette deuxième question je réponds non, bien sûr que non. Mais l’absence de concours n’est pas pour autant un gage de réussite. Il est vrai que l’on pourrait mieux nous former à gérer des situations difficiles ou délicates. Mais apprend-t-on cela ? Souvenez-vopus du Corne d’Auroch de Brassens (avez-vous connu..) qui « sur les femmes nues des musées faisat le brouillon de ses baisers. » La pédagogie cela s’apprend sur le tas !

      En ce qui concerne le déphasage des professeurs, dû à la distance phénoménale entre les masses de connaissances qu’il faut pour entrer dans ce métier et la réalité du terrain, je ne sais trop que dire. Je crois simplement qu’il faut se méfier. Croyez bien que les enfants de Ségolène Royal n’ont pas été formés par des enseignants recrutés au terme d’une simple license, ni qu’on ait refusé à ces mêmes enseignants le temps de se cultiver en leur demandant un travail d’abattage trente-cinq heures durant...

      Le concours c’est la dernière chose qui maintient un peu d’homogénéïté culturelle entre les enseignants. Savoir qu’un professeur de Sarcelle a les mêmes connaissances que celui d’Henri IV, cela me rassure...

      Bonne chance si vous passez des concours. On finit toujours par réussir !

      Il me semble par ailleurs, que le principal problème ne vient pas de l’inadaptation des profs. Dans la plupart des pays d’Europe l’enseignement de masse (public) a pour mission d’épanouir les élèves et de les insérer socialement et il a existe un autre enseignement qui a pour mission de diffuser un savoir approfondi or la France est le seul pays qui prétend massifier en imposant les mêmes objectifs à tous. Quand un pauvre gamin entre ni ou conjuguer l’imparfait ( cela est extrèmement fréquent) et se retrouve à devoir suivre trente heures de cours par semaine, apprendre à disserter, etc. Et que ses parents se sont mis en tête qu’il doit aller en S... Croyez-vous que les enseignants aient beaucoup de possibilités pour lui éviter l’échec et que le problème soit vraiment pédagogique ? Allez .Vaste question...

      Bonne nuit !


    • Tristan Valmour 16 novembre 2006 09:31

      Bonjour Milan,

      1. Il y a peu d’agrégés au collège. Ils vont plutôt en lycée et bcp visent la fac. Vous écrivez « Ne revendiquons pas ce qui ne s’acquiert qu’aux prix d’efforts que nous ne sommes pas prêts à accomplir. ». C’est vrai. Mais les efforts demandés au concours ne sont pas nécessaires pour enseigner. Et puis, on parlait du secondaire. Les normaliens enseignent aux bac +x.

      2. Vous étiez contractuel avant d’avoir réussi votre concours au bout de la troisième tentative ? Vous confirmez donc mes propos quant à l’inutilité du concours, puisque vous avez enseigné avant de l’obtenir après maintes tentatives. Etes-vous vraiment un meilleur prof avec votre concours ? Votre culture n’aurait-elle pas pu s’accroître par un travail régulier (dans la préparation des cours de vos élèves comme au travers des outils pédagogiques : l’Ecole des Lettres, etc. ) ?

      3. Vous dites que les concours sont un facteur d’égalité des chances. Cela fait au moins 10 ans que ce n’est plus vrai. Outre mon poste actuel, je fais des vacations dans une « boîte à concours » (cat. A, sce-po, ira, ENA, gdes écoles, etc.). Ce ne sont pas les enfants d’ouvriers ou d’employés qui fréquentent ces établissements, croyez-moi. Et 1/3 des étudiants en médecine sont inscrits dans de tels établissements. Le concours n’est plus un ascenseur social. Quant au « piston », il existe toujours pour les concours territoriaux. Vous réussissez le concours de « rédacteur territorial » ? Très bien, bravo. Maintenant vous avez 3 ans pour trouver une place. Sinon il faut tout recommencer. Et qui est prioritaire pour une place en mairie à votre avis ?

      4. Vous écrivez « Le concours c’est la dernière chose qui maintient un peu d’homogénéité culturelle entre les enseignants. Savoir qu’un professeur de Sarcelle a les mêmes connaissances que celui d’Henri IV, cela me rassure... ». Je m’inscris en faux. Un professeur de Sarcelle n’a pas les mêmes connaissances que celui d’Henri IV. C’est de la démagogie. Quand vous êtes face à « des semi-illettrés réfractaires à tout effort » (comme vous dites), votre niveau diminue à mesure que celui de vos élèves diminue, parce qu’il est démoralisant et usant de faire classe à 5 élèves. En revanche, si vous enseignez à Henri IV, vous êtes obligé de vous surpasser et c’est gratifiant. Et si vous ne vous surpassez pas, les parents vous diront de repasser voir leurs enfants... à l’occasion !

      5. Vous écrivez : « Croyez-vous que les enseignants aient beaucoup de possibilités pour lui éviter l’échec et que le problème soit vraiment pédagogique ? ». Il y a un problème pédagogique dans la mesure où l’enseignement dans l’EN est le fruit d’une idéologie défendue par des caciques obscurantistes déconnectés de la réalité. Chaque élève n’apprend pas à la même vitesse et les bons élèves comme les mauvais perdent dans les classes hétérogènes. Il faut faire des groupes de niveaux, quitte à augmenter l’effectif des classes de bons élèves, ce qui laisserait des moyens supplémentaires pour mieux encadrer les mauvais et les faire progresser. Et puis chut... ne le criez pas trop sur les toits, mais il existe des programmes d’intégration d’élèves non francophones dans des classes normales. Des élèves qui parlent à peine le français. Parce qu’il n’y a pas de moyens pour leur donner des cours de FLE (Français Langue Etrangère) ou FLS (Français Langue Seconde). Que vont devenir ces élèves ? Et leur présence ne va-t-elle pas faire baisser le niveau de la classe ? Quid de l’intégration de gens du voyage dans les classes « classiques ». Tout ça c’est de l’idéologie, Milan. Je préfère le concret. Et puis votre énoncé « Bonne chance si vous passez des concours. On finit toujours par réussir ! » suppose que je n’ai pas passé de concours. Mais savez-vous qu’on peut démissionner de l’EN ? Bcp de profs en rêvent, mais c’est la peur qui les retient !!! Bon, je vais aller travailler. Bonne journée Milan, et bon courage !!!


    • René Job (---.---.131.108) 18 novembre 2006 22:21

      Tristan, vous dites des « vérités » difficiles à entendre pour la majorité.

      Le concours dans l’univers économique dans lequel nous sommes pour beaucoup est un pare-feu. C’est la garantie de vivre moyennement mais dignement. C’est très légitime.

      Je pense qu’étant donné les conditions d’enseignement actuelles, si l’économie redémarrait, le privé en redevenant attractif provoquerait une hémorragie dans les rangs de la fonction publique. A tel point que comme pour les médecins nous serions obligés de recruter des enseignants étrangers.

      Beaucoup de fonctionnaires sont lassés. Et les manques de perspectives professionnelles et de moyens en ont usé plus d’un.

      Sans compter un autre phénomène : la haine de l’Education Nationale et des professeurs élevée au rang de lieu commun. C’est ce sur quoi surfe Ségolène.

      S’il n’y avait pas les concours, la situation serait plus saine. Beaucoup s’essaieraient à la fonction. Ils verraient qu’on ne s’improvise pas comme çà « enseignant ». Ils se congédieraient d’eux-mêmes. Et petit à petit le respect du « professeur » se réinstallerait dans notre société. Il suffirait de dire au détracteur : « tu as une licence. Et bien vas-y, enseigne ! Quand tu l’auras fait. On en reparlera. » çà en calmerait plus d’un et çà revaloriserait les membres du métiers qui aujourd’hui apparaissent comme une collection d’incompétents corporatistes. çà en devient politiquement correct. Tous le monde le pense tout bas. Ségolène est symptomatique. C’est tout. Elle exprime le mépris ordinaire. Et le pire c’est que ce débat est public. Les enfants et les adolescents suivent malgré eux. Comment voulez-vous qu’après les choses s’améliorent.

      Ce que vous dites au sujet du niveau des élèves qui entraine une baisse du niveau des professeurs est très juste. J’en ai fait l’expérience intime.

      Bien qu’on aime les élèves en face de soi, on rêve aussi d’élèves stimulants qui nous redonnent le goût de la culture. On perd la dynamique au fil du temps.

      Les diplômes sont donnés pour faire plaisir aux politiques et affichés des statistiques macroéconomiques relativement bonnes. La réalité, c’est que tout çà, c’est faux. C’est du cinéma. Une triste comédie.

      Nous sommes dans une société d’ancien régime où seule l’apparence compte. La société de la donation de change.


  • Milan (---.---.59.232) 15 novembre 2006 20:51

    Soyons sérieux. Un élève américain ou anglais n’a que quatre matière optionnelle à présenter au bac. Les professeur sont donc beaucoup plus disponibles certes et les élèves aussi du fait qu’ils n’on t pas trente heures de cours par semaines. AU fait, quelle matière voulez-vous supprimer pour la remplacer par du soutien ?


  • Monsieur K (---.---.172.188) 15 novembre 2006 21:56

    Et dire qu’il existe des courageux qui passent encore le CAPES..comme moi !

    Je suis en stage en ce moment, dans un collège, et bien entendu 35h par semaine, c’est utopique. Pire, c’est de la démagogie, je n’vois pas comment on pourrait expliquer de tels propos autrement. Cest exploiter vilement la haine du français moyen pour le fonctionnaire et en particulier pour le professeur. Bah, elle s’est coupé l’electorat enseignant, c’est deja ça en moins pour Ségo-l’haine


  • Céline Ertalif Céline Ertalif 15 novembre 2006 23:34

    Bonjour,

    Je suis assez consternée par cette affaire de vidéo. D’abord, Tristan, le problème n’est pas dans une justification sur la question de savoir si le monde, la société, le peuple ou je ne sais quelle entité abstraite est juste ou pas avec les profs. Cette façon nombriliste de poser la question du rôle des enseignants est vraiment irritante.

    Le premier problème posé par cette vidéo est de savoir si le PS est un parti politique qui s’occupe de l’intérêt général ou s’il est la vitrine politique du corporatisme des fonctionnaires, et particulièrement des enseignants. Cette vidéo, diffusée dans les circonstances que l’on sait, pose d’abord cette question-là. D’autant que, à l’évidence, cette affaire ne peut que nuire à SR pour son investiture et ne pourra que lui profiter dès le lendemain !

    Un peu plus au fond, l’article tourne autour d’un sujet qui fait problème : comment les enseignants rendent compte ? La règle générale, c’est 35 heures dans un atelier ou dans un bureau, dans une entreprise ou dans une administration. C’est aussi une production, ou un service rendu avec des résultats mesurés. Et là, il y a un malaise parce que l’absence de compte-rendu devient plus voyante à mesure que le prestige social des enseignants baisse.

    Pour parler de ce que je connais le plus précisément, pour être amenée à travailler régulièrement avec des directeurs d’écoles primaires et maternelles, j’ai directement sous les yeux le lent recul social des enseignants. Et par rapport aux territoriaux, c’est flagrant : entre l’emploi de directeur d’école et celui de secrétaire de mairie, quel était l’emploi le plus qualifié il y a 30 ans ? et aujourd’hui ? J’ai maintenant un chef de service municipal enfance et scolarité dans mon équipe, et en face des enseignants qui ont parfois bien du mal à admettre les règles élémentaires de la collaboration alors qu’ils sont en permanence en position de mendiant parce que l’EN n’assume aucune responsabilité logistique.

    Il y a en arrière-plan tout un débat sur l’autonomie et la décentralisation des différents niveaux d’établissements scolaires. L’observation sur l’absence de bureaux dans les écoles est tout à fait exact, mais nulle ailleurs en Europe on ne persiste non plus comme en France à mettre deux patrons sous le même toit (EN + collectivité locale). Je pense que l’un des points de blocage non-dits de la décentralisation tient aux positions statutaires des enseignants et des territoriaux. Parce que tout de même les directeurs d’école de ma commune sont mieux payés que moi, et que, sur le plan de la comparaison du temps de travail et de la qualification, il y a de quoi s’en amuser un peu.

    Le contribuable est en général plus informé sur les catégories sociales qui achètent les camping-car que sur la mesure de l’efficacité des établissements scolaires qu’il paie. Et cela finit par poser problème.


  • Le furtif (---.---.30.254) 16 novembre 2006 08:57

    ============================================================== Le premier problème posé par cette vidéo est de savoir si le PS est un parti politique qui s’occupe de l’intérêt général ou s’il est la vitrine politique du corporatisme des fonctionnaires, et particulièrement des enseignants. ============================================================

    Faux absolument faux

    Un parti politique est là pour représenter et défendre ses adhérents . Il n’est pas un organisme d’état chargé de défendre l’intérêt général.

    Ce serait et c’est la porte ouverte à toutes les trahison. Ce serait le contraire de la démocratie représentative. S’il y a divorce entre les élus et le peuple, si les premiers donnent l’impression de se conduire comme une caste séparée de ceux qu’il représentent c’est justement au nom de cet alibi de l’intérêt general.

    A trop fréquenter la haute administration les éléphants et éléphantes du PS ont oublié le lien qui devrait leur donner le Nord.

    Le dernier referendum ne semble ne pas avoir réveiller mme Royal. En fait pour ces gens là. Le peuple est ignorant et il a tort.

      • « Pays de merde , en somme ! »

    Le furtif


    • Le furtif (---.---.30.254) 16 novembre 2006 09:50

      avoir réveillé rutgnugnu !


    • en passant ... (---.---.129.17) 16 novembre 2006 16:42

      Bien sûr qu’un parti politique doit d’abord s’occuper de l’intérêt général et évidemment qu’il n’est pas là « pour représenter et défendre ses adhérents » !!

      Dabord parce tout parti qui prétend accéder au gouvernement devra gouverner non pas en faveur de telle ou telle caste ou catégorie sociale mais pour l’ensemble de la nation. Son idéologie doit donc refléter cela puisque ce sera sa ligne de conduite une fois au pouvoir.

      En outre, gouverner pour les siens c’est du clientélisme ou du communautarisme et cela conduit au pire à des situations libanaises ou étatsuniennes... « défendre ses adhérents » dites-vous ? ce n’est pus un parti alors, c’est un réseau ! une franc-maçonnerie ! Ce serait un recul formidable dont la France (espérons-le) ne voudra jamais ! Je ne dis pas qu’un parti ne défend jamais ses adhérents, mais ç apourrit la vie de toute le monde et ça fini parfois devant un tribunal..

      Quant à savoir un parti doit garder le cap sur les valeurs et les options mises en avant pendant la campagne et qui ont motivé ses électeurs (et non adhérents) : bien sûr qui oui et je suis d’accord qu’il faut être intransigeant là-dessus !


    • Le furtif (---.---.30.254) 16 novembre 2006 18:24

      Nous y voilà la politique à l’esbrouffe.Directement sortie de L’ENA ...

      • ou ____je me fais désigner par les militants mais je suis au dessus d’eux...Bin voyons..

      Protéger les porte-feuilles d’actions et les profits à deux chiffres, laisser faire la course aux profits maxima pour les détenteurs de capitaux et....Les Yachts et les vacances aux seychelles et....et....

      • assurer des salaires décents
      • des logements convenables,
      • un accès aux soins médicaux gratuit pour tous .
      • vous en faut-il encore ?

      Avez-vous tellement besoin de gober de tels bobards ou en êtes vous un des auteurs intéressés ?

      Seuls ceux qui ont les pieds au chaud ne craignent pas la chomage dans ce pays ....Bien sûr c’est au nom de l’intérêt general que l’on propose à des licenciés français d’aller travailler en Roumanie.

      A quel niveau fixez-vous le SMIG selon « votre » intérêt général ?

      Certains dans ce pays sont bien au dessus de vos préoccupations pour « leur » intérêt general.Vous leur êtes bien utile. Rassurez-vous ils seront reconnaissants pour des gens comme vous. Encore quelques temps...

      Ah, les yuppies !!! Ils s’y croient toujours. !


  • Claude-Michel (---.---.2.69) 17 novembre 2006 12:22

    Article intéressant dans l’ensemble mais ne correspondant pas à mon expérience personnelle pour les temps de préparation et de correction ; je suis prof de français en lycée . Temps de préparation : au moins deux heures pour une heure de cours pour tous les cours « nouveaux » comme des études d’oeuvres nouvelles ; le renouvellement est imposé par les programmes (par exemple de terminale) ou volontairement choisi (qu’y a-t-il de plus chiant que de refaire de vieux cours ?). Ces cours « nouveaux représentent largement la moitié des cours . Pour les autres cours une demi-heure au moins pour »se rafraîchir la mémoire« . Pour quinze heures de cours (je suis agrégé), cela représente donc environ vingt heures de préparation . Quant aux corrections, je passe en moyenne quarante minutes par copie , ce qui donne environ vingt-cinq heures pour un paquet Il y a au moins un paquet par semaine quand on a trois ou quatre classes de français . Je travaille donc une soixantaine d’heures par semaine pendant le temps scolaire , vingt-cinq heures pendant les petites vacances , mes seules vraies »vacances étant les vacances d’été . Je n’ai jamais un week-end de libre pendant l’année . Je considère que madame Ségolène Royal m’a gravement diffamé ... et je ne voterai certainement pas pour elle aux élections présidentielles . Cordialement à tous


    • Tristan Valmour 17 novembre 2006 18:27

      Bonsoir Claude-Michel

      D’abord, merci de votre témoignage.

      Ensuite, si vous avez bien lu mon billet, vous remarquerez que j’ai écrit :
      - Au lycée, on travaille en moyenne de 45 à 60 h, ce qui correspond donc à votre cas (fourchette haute) ;
      - 1/2h de prépa de cours pour 1 h de cours, sauf pour ceux qui préparent intégralement leurs cours (ce qui semble être vos cas).
      - le tps de travail hors classe est très discutable (puisque personne n’a le même rythme ni la même exigence)

      Enfin, vous n’ignorez pas les outils pédagogiques (livres du prof, sites internets réservés aux profs, revues...) qui permettent de diminuer le temps de préparation des cours. Mais tout le monde ne les utilise pas, comme je l’ai implicitement énoncé.

      Bonne soirée


  • labototo (---.---.152.218) 17 novembre 2006 22:53

    La proposition des 35h au collège peut choquer les enseignants car cela sous entend qu’ils travaillent moins.

    Evidemment, le prof qui fait largement ces 35h en préparation, en corection et en travail administratif, rencontre avec les parents, peut en conséquence se sentir injustement attaqué. Cependant, ce n’est peut-être pas la norme. Et il faut voir qu’il est dommageable que l’investissement d’un prof qui fait tout cela n’est pas récompensé à la hauteur de son engagement comparativement à certain profs qui face à la difficulté de la tâche (je ne crois pas qu’être enseignant au collège soit une sinécure) ont renoncé à leur vocation...

    Personellement, je crois que cela pourrait être une bonne chose que les enseignants soit toujours présent aux heures d’ouverture du collège (du moins dans une certaine limite, il ne s’agit pas faire 50h). La contrepartie, evidemment ce sont les conditions de travail. Un coin de table dans une salle des profs ne sont pas des conditions acceptables si on veut que les enseignants restent présents.

    Donc je trouve la proposition de Royal intéressante sur le fond : présence des profs, éventuelle disponibilité pour les élèves, mais cela passe évidemment par un changement complet des conditions d’accueil. Il faut que les profs soumettent leur conditions. Il ne suffit plus de hurler au scandale (même si ils peuvent se sentir injustement attaqués). Ils doivent montrer qu’ils ont le sens des responsabilité.

    Je me permet de l’écrire car l’image des profs est considérablement dégradée, et les parents n’ont plus confiance. Même si cette défiance est injuste, elle existe. Ainsi, simplement hurler à l’ignorance crasse de la candidate socialiste, permet certe de mobiliser le corps professoral contre elle, mais je crois que cela va accentuer cette défiance. Voilà, je ne suis pas prof, mais parent d’enfant en age d’entrer au collège.


    • milan (---.---.57.59) 20 novembre 2006 18:57

      Cher parent d’élève en âge d’entrer au collège.

      Rassurez-vous. Un enseignant de collège travaille largement plus de trente-cinq heures par semaine et un enseignant de lycée, largement plus de quarante. Que se passe-t-il si l’un d’entre nous, écoeuré, cesse de bosser ? Eh bien, il aura vite le bazar dans ses classes car un cours mal préparé c’est un cours inutile et les élèves le comprennent intuitivement et alors, ils chahutent !

      Cela dit, si l’image des professeurs s’est dégradée, c’est parce qu’ils incarnent un modèle de réussite - auquel eux-même ont souscrit, venant pour la plûpart de la classe moyenne et deux génération auparavant du monde ouvrier - un modèle qui aujourd’hui ne fonctionne plus. C’est aussi par ce qu’ils donnent de faux espoirs à la population comme : le bac S est un dû, épanouir l’enfant, ne pas le fatiguer, et des écoles d’ingénieurs au bout du parcours...Nous n’avons plus le courage de dire que certains feront des ingénieurs, d’autres des techniciens, d’autres des ouvriers en d’autres enfin des travailleurs d’exécution pure.

      Beaucoup d’entre nous seraient d’accord pour faire les trente-cinq heures de cours dans l’établissement, plus une quinzaine d’heures supplémentaires.

      Seriez-vous d’accord, en retour, pour quelques réformes qui modifieraient sans doute l’image des enseignants :

      - trente-cinq heures annualisées sur l’ensemble de l’année, ce qui compte tenu de nos vacances feraient environ cinquante heures de travail rétribué par semaine dont quarante dans l’établissement.

      - combien gagne un professionnel dans l’armée ou au ministère des finances, de niveau Bac plus cinq après un concours très sélectif et quinze ans de service ? Deux mille euros par mois ? Bien plus évidemment. Alignons-donc nos salaires, simplement sur la fonction publique et les grandes entreprises et abandonnons un mois de vacances dont nous ne profitons d’ailleurs pas tant nous sommes épuisés et désargentés.

      - aide systématique des tous les élèves en difficulté : à quinze ans, on peut très bien travailler cinquante heures par semaine, si son enseignant fait la même chose.

      - en échange, une année sabatique tous les sept ans. Voudriez-vous confier vos gosses à des personnes qui n’auraient plus le temps ni de se former, ni de renouveler leur culture ?

      - fixation d’un objectif de réussite par enseignant, ceux qui n’arriveraient pas à l’atteindre seraient peut-être raccompagnés vers la sortie...

      - en échange, éviction systématique des élèves qui ne suivent pas le rythme et ralentissent les autres : examen d’entrée anonyme en 6° et en seconde. Pour ceux qui ne peuvent entrer au lycée des filières professionnalisantes avec passerelles vers les voir « classique » ou « scientifique ».

      Ce ne sont jamais que les méthodes qui ont cours dans les entreprises privées, dans les écoles privées et dans les pays libéraux. Le grand malheur de l’Education actuelle c’est de vouloir régler tous les problèmes de sa société et de promettre la lune à chacun. Si nous acceptions la dureté de la société libérale, pour nous-mêmes, pour les élèves et pour leurs familles, nous serions sans doute moins méprisés.

      Qu’en pensez-vous ?

      Cordialement


  • Stéphane R. (---.---.81.92) 19 novembre 2006 06:51

    Bravo pour cet article ; je suis mari de professeur, je travaille dans l’industrie privée, elle enseigne une langue vivante étrangère dans le public ; je retrouve totalement ma vie au quotidien dans votre article : préparations de cours le soir, le week end, correction de copies, « parcours diversifiés », je fais le calcul : 45 heures par semaine. Vous voulez que je vous donne son salaire au bout de 12 ans ? pour rappel, prof c’est BAC+5 et ca touche au bout de 12 ans à peine quelques % de + que la proposition de SMIC à Laurent Fabius à 1500E par mois.


  • fall (---.---.199.71) 10 décembre 2006 00:11

    salu c fall je suis senegalais j aimerais recevoir des cours c a d par mail


  • Un prof (---.---.157.23) 3 mars 2007 09:59

    Prenez le temps de lire ce texte écrit par un prof, Laurent TARILLON, enseignant de sciences économiques et sociales à Grenoble

    " IL FAUT REVOIR LE TEMPS DE TRAVAIL DES ENSEIGNANTS ! LE DECRET DE 1950 EST VRAIMENT TROP VIEUX ! Actuellement, le temps de travail d’un enseignant de collège ou de lycée est de 18 heures par semaine. C’est, pour les professeurs certifiés, le seul élément fixe et clair relatif au temps de travail qui leur est demandé. Il a été fixé par une décret datant de 1950. Rendez-vous compte ! Ce qui détermine ce qu’un enseignant doit à la nation date de 56 ans. Il est vraiment temps de se pencher sur un problème aussi lourd de conséquences. 18 heures par semaines ! Quel salarié ne voudrait pas travailler aussi peu pour d’aussi bons salaires ? Comment le législateur a-t-il pu créer en 1950 un statut aussi avantageux ? Il faut peut-être y regarder de plus près. En fait, ce temps a été conçu en prévoyant qu’un enseignant travaille 1,5 heures chez lui pour une heure devant élève afin de préparer ses cours, évaluer les élèves et actualiser ses connaissances dans sa discipline. Cela fait 18 fois 2,5 heures (1 devant les élèves et 1,5 à la maison), soit 45 heures hebdomadaires. En effet, le temps de travail légal de l’époque s’il était légalement de 40 heures par semaine, était en réalité de environ 42 h par semaine, sur 50 semaines. Mais que s’est-il passé depuis pour les enseignants ? Rien ! Alors que pour les autres salariés il y a eu la troisième semaine de congé payé en 1956, puis quatre en 1969. Les 40 heures réelles ont été atteint au début des années 70 (elle était un droit depuis 1936). Mais ce n’est pas fini, il y a eu les 39 heures et la cinquième semaine en 1982, puis les 35 heures en 2000. En somme le temps de travail hebdomadaire pour les salariés a baissé de 25 %. Mais les enseignants doivent toujours le même service.

    C’est au moins un enseignant qui écrit cela vous dîtes vous, en lecteur éclairé ! Certes je l’avoue, je fais partie de ces privilégiés. Car, comment peut-on parler de temps de travail sans parler des vacances ? Et bien justement, le législateur a tout prévu et cela de deux façon. D’abord 45 heures dues quand les autres devaient 42, ça c’est pour les petites vacances (Toussaint, Noël...). Car les vacances c’est pour que les élèves se reposent. Donc notre temps de travail était annualisé. Mais, et les deux mois d’été alors ? Là, c’est un tout petit peu plus compliqué. Certains enseignants ne le savent même pas, d’ailleurs. Cela se situe au niveau de la grille des salaires. Notre grille a été, elle aussi, fixée en 1950 au même niveau que les autres cadres de la fonction publique recrutés avec un concours au niveau bac + 3. Mais à cette grille, il nous a été retiré deux mois de salaires, puis le résultat a été divisé par 12. (Par exemple si un inspecteur des impôts est payé 2000 euros par mois il recevra 24 000 euros par an, mais pour la même qualification, un enseignant recevra aussi 2000 euros par mois mais sur 10 mois, soit 20000 euros par an. Cette somme est ensuite divisée par 12 et donne 1667 euros par mois.) Et oui chers lecteurs les enseignants ne sont pas payés pendant les grandes vacances. Oui bon d’accord, peut-être que nous ne sommes pas si privilégiés que cela concernant le temps de travail. Mais côté salaires, quand même, nous ne sommes pas à plaindre ! Et bien soit, comparons. Nous sommes nettement en dessous de la moyenne des cadres du privé comme du public (qu’on nous prouve le contraire). Mais l’exemple le plus frappant pour moi de la dégradation de la valeur que la nation accorde à ceux qui éduquent ses enfants est le suivant. Le salaire de départ d’un enseignant en 1970 était 2 fois supérieur au SMIC. Aujourd’hui, il n’est plus que 1,2 fois plus élevé. Autrement dit si comme le PS l’a écrit dans son projet le SMIC augmentera de 25 % au cours des cinq ans à venir (et l’UMP l’a augmenté au même rythme annuel dès cette année), un enseignant débutant gagnera moins que le SMIC. Faudra-t-il en arriver là pour que la société se rende compte de la dégradation de notre situation ? Alors oui le décret de 1950 est vieux ! Il est vraiment temps de le toiletter comme le disent nos gouvernants ! Mais dans quel sens ? Est-ce en faisant en sorte que devions travailler plus pour gagner autant comme veut le faire M de Robien ? Laurent TARILLON, enseignant de sciences économiques et sociales à Grenoble. PS : Je joints deux graphiques dans lesquels vous pourrez vérifier mes affirmations. Si d’autres personnes ont d’autres statistiques, elles peuvent me les envoyer, y compris si elles vont dans un sens opposé. PS 2 : ce texte est libre de droits. Vous pouvez le faire circuler autant que vous le voulez. Il peut même être publié en me demandant mon accord. "

    Vous le saviez, j’en suis sûr !! mais prenez le temps d’informer tous les gens que vous connaissez pour que notre image dans la société change car c’est cette image que nos dirigeants ont détruit afin de pouvoir nous isoler et nous faire marcher au pas, car n’oublions pas que nous sommes perçus comme des nuisibles dans cette société où l’état ne veut que conserver la charge de ses activités régaliennes.


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