vendredi 10 août 2018 - par Bernard Dugué

La mécanique quantique comme source pour une nouvelle religion ?

 

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Il est vain de poser une question si l’on n’a pas la réponse ou du moins quelques pistes pour y répondre. Avant de réfléchir à une religion nourrie par la mécanique quantique, quelques brefs rappels sont indispensables. Nous Occidentaux connaissons deux catégories de religion, fondées sur la révélation ou l’étude de la nature.

 

 

1. Les religions révélées sont basées sur les Ecritures et sont ainsi désignées comme religions du Livre.

 

Le principe est simple. Dieu a révélé aux hommes les signes de sa présence et quelques indices pouvant être utiles à la foi et à la conduite de l’existence en communauté. Les prophètes sont les médiateurs de la Parole de Dieu, les messagers. Ces paroles sont consignées dans l’Ancien Testament pour la religion juive ou le Coran pour les musulmans. La religion chrétienne est aussi une religion du Livre consignée dans le Nouveau Testament dont la spécificité est de décrire la vie d’un homme fait Dieu, ou d’un Dieu fait homme. Ce qui est inacceptable pour les fidèles des deux autres religions du Livre.

 

La religion a toujours été accompagnée et appuyée par des réflexions théologiques. Les Pères de l’Eglise chrétienne ont élaboré et interpréter le dogme central du christianisme, la Trinité, définie comme unité consubstantielle de trois Personnes qui ne sont pas confondues mais unies. Origène et Orient et saint Augustin en Occident ont contribués à l’élaboration de ce dogme qui est resté un mystère et du reste, doit le rester. On doit aux orientaux la formulation progressive de cette Trinité en utilisant un terme grec, la périchorèse, qui signifie une rotation d’un genre particulier. Grégoire de Nazianze l’introduisit au IVe siècle, puis Maxime le Confesseur. Cette notion fut employée pour établir le lien entre la nature humaine et la divinité du Christ. Il a été étendu à la Trinité.

 

En latin, périchorèse a été traduit par circumincession. Ces deux notions ont été oubliées entre-temps. Dans un dictionnaire de théologie de 1850, on ne trouve pas ces notions parmi les quelque 2500 de cet ouvrage en cinq volumes. La théologie a quelque peu été tétanisée après les découvertes de la science et la révolution française. Ces notions ont été retrouvée et retravaillée par les théologiens contemporains ayant œuvré à la renaissance de la théologie après 1930. Ces remarques indiquent qu’une religion doit être assortie d’une théologie, sinon elle reste une fantaisie de la pensée humaine.

 

 

2. La religion naturelle repose sur un syncrétisme entre le principe d’un régisseur de l’univers et les effets pouvant résulter de l’action de ce régisseur.

 

Pour être complet, il faudrait évoquer Platon et Plotin et leur philosophie théiste. Je passe directement à l’époque moderne.

 

Suite aux travaux de Newton sur une force de gravité transmise instantanément et réglant le mouvement des planètes avec une précision mathématique, quelques penseurs des Lumières ont forgé la thèse déiste du grand Architecte de l’univers. Il en résultat l’élaboration d’un nouveau culte dédié à l’Architecte de l’univers. Un culte souvent pratiqué dans des temples. Mais n’entrait pas qui voulait dans cette confrérie. Si pour les chrétiens, chaque personne est invitée à entrer dans la communauté des fidèles moyennant le baptême, les fidèles du grand Architecte doivent accepter les règles d’une initiation effectuée au sein du temple. La Franc-Maçonnerie a perpétué ce culte encore pratiqué dans les loges dites régulières.

 

La religion déiste diffère de son homologue chrétienne. C’est une religion naturelle dont la foi repose sur la science mais dont l’espérance et le salut, du moins sur terre, ne reposent que sur l’homme, sa bonne volonté et l’usage de la raison. Le déiste ne prie pas, le chrétien prie afin que Dieu lui accorde quelques bienfaits.

 

 

3 Le principe anthropique, la mécanique quantique et les lois de la nature.

 

De quelle nature s’agit-il, du cosmos autour de nous ? Non, de la matière. Une matière décrite par des formules étrangères à celles employées dans la physique classique mais aussi étrangère aux champs. Certes, le champ EM déborde sur la physique quantique avec l’effet photoélectrique, certes, l’électrodynamique quantique incorpore les tenseurs de l’EM dans son lagrangien mais la mécanique quantique va au-delà des masses et des champs. Elle scinde les physiciens en deux camps, ceux pour qui il faut redonner à cette physique une image classique et ceux qui pensent que le voyage vers l’univers quantique est sans retour. Einstein croyait à une représentation utilisant le champ. Heisenberg et Bohr savaient qu’on ne pouvait revenir en arrière. La physique quantique dit autre chose, des choses inédites et cachées.

 

Quelle ouverture religieuse la mécanique quantique dessine-t-elle ? Nul ne sait. Les conservateurs ont tenté de revenir à l’image du grand Architecte qui est devenu le grand Concepteur de Lego. Cette fois le Dieu naturel ne règle pas uniquement les astres, il règle la chimie et les réactions moléculaires compatibles avec l’apparition des atomes, molécules et vie. Cette idée est à la base du principe anthropique formulé par Carter en 1974. Dans sa version forte, ce principe énonce que les constantes réglant les processus de l’univers sont fixées de telle manière qu’elles permettent l’émergence de la vie puis de la conscience. Notamment la constante de structure fine qui intervient dans la « force électrique ». Si cette constante était trop faible ou trop forte, la genèse des atomes nécessaire à l’émergence des molécules et de la vie serait impossible.

 

On comprend que le principe du Concepteur réglant l’assemblage des briques de la vie est similaire au principe du grand Architecte. Si une religion se base sur le principe anthropique, elle ne diffère en rien du déisme, sauf qu’elle introduit une finalité dont le résultat abouti est l’apparition des observateurs de l’univers. Elle nourrit une fois dans la « nature physique » mais ne propose ni ne conditionne aucun salut. Le principe anthropique n’utilise pas les propriétés les plus énigmatiques de la physique quantique. Il reste pour l’essentiel basé sur une ontologie mécaniste héritée de Newton et dont la science peine à se défaire.

 

4. Pourquoi la mécanique quantique dans la genèse d’une nouvelle religion ?

 

Si la physique quantique devait appuyer une religion, ce ne sera pas une religion basée sur le Livre mais sur la nature. Une religion basée sur les résultats de la science mais qui doit se distinguer radicalement du déiste des Lumières car la nature quantique contient un ensemble de descriptions incompatibles avec la conception en termes d’objets, de champs, de mécanismes. Mais peut-être que cette religion existe déjà, reposant sur l’expérience des hommes et la philosophie. Une religion qui n’offre pas nécessairement le salut mais un accès vers la vérité, l’ouverture d’un monde, une résonance avec l’Etre et les essences de l’univers. Une religion dont les contours s’accordent avec Platon ou Heidegger et la pensée de l’Ereignis (clairvoyance). Qui sait si cette religion non révélée mais vécue n’incite pas à modifier la mécanique quantique. Après tout, Heisenberg avait déjà envisagé cette possibilité ; modifier la physique quantique pour inclure la vie, la conscience et j’ajoute pour ma part, l’expérience religieuse. Enfin, rien ne s’oppose à ce que la Trinité soit partie prenante dans cette nouvelle doctrine reliant le cosmos et la matière à travers la conscience, le Dasein et l’Etre. Si des secondes Lumières émergent en ce trouble XXIe siècle, ce sera avec la physique quantique et une nouvelle théologie.

 

Remarquons qu’il n’est pas nécessaire de faire appel à la mécanique quantique, ni de la comprendre, pour croire en quelque chose qui nous dépasse et élève notre âme. Il n’est pas besoin non plus de développer plus en avant la mécanique quantique qui est d’une redoutable efficacité, même si elle reste énigmatique. Développer la physique quantique vers la métaphysique reste un luxe réservé à quelques savants aussi décalés des choses communes que les moines qui se consacrent à Dieu et prient dès six heures du matin.

 

Ces notes éparses et parfois brouillonnes offrent matière à méditer en cet été secoué par la météo. La religion comme question n’intéresse pas beaucoup de monde. Les fidèles vont à l’Eglise ou ailleurs selon le culte pratiqué. Les non croyants « matérialistes » pensent à dévorer le monde le plus rapidement avant la mort. Et quelques âmes sont sur le chemin, sur un chemin. Portez-vous bien !

 



38 réactions


  • lautrecote 10 août 2018 11:45

    Il est vain de poser une question si l’on n’a pas la réponse ou du moins quelques pistes pour y répondre.

    Heureusement que tout le monde ne raisonne pas comme ça......


    • Bernard Dugué Bernard Dugué 10 août 2018 12:20

      @lautrecote
      Je parlais évidemment des questions philosophiques ou scientifiques

      Et d’ailleurs, il est d’usage qu’une publication commence par une question, à laquelle l’article répond après une réflexion ou une recension d’expériences

    • Tzecoatl Claude Simon 10 août 2018 19:23

      @lautrecote

      Quand a une vie pseudo-monocale où le dasein de l’humanité est plus important que la secte scientiste, Dugué a raison.

      Les astres ne sont qu’un billard pour cosmologistes, et l’on doit avoir réponse à tout et raison de tout, au nom de quelques concepts de physique du XXème

      Et le dieu qu’ils adulent n’est que l’enfer d’entre deux univers, garant de leur contingences, que l’on nomme le salmigondis gravito-quantique, et politique si affinité.


    • Arogavox Arogavox 12 août 2018 15:06

      Exemple de question vaine dont je n’ai pas la réponse :

          
       Voilà ce que disait l’actuel ministre de l’intérieur, bien avant l’avènement de son ’Jupiter’, donc bien avant d’être en posture de jurer qu’il ne connaissait pas l’observateur par qui le scandale est arrivé :
          
       :« Je crois que si demain on veut garder le droit de manifester, qui est une liberté fondamentale, il faut que les presonnes qui veulent exprimer leurs opinions puissent s’opposer aux casseurs et ne pas, par leur passivité, être complices de ce qui se passe. »
      cf : https://blogs.mediapart.fr/sergeescale/blog/290518/gerard-collomb-chronique-dune-derive-droitiere-identitaire-et-securitaire&nbsp ;
        


      Pas besoin d’être aggrégé en lettres classiques, pour en déduire que l’éventuelle non passivité et non complicité de ce pécepteur ne pourrait alors être avérée que par quelque action personnelle active à l’encontre de casseurs. 
       
      Wait and see, si les auditions se poursuivent ... passivité ? complicité ?

    • Arogavox Arogavox 12 août 2018 15:08

      au fait : quel lien avec la choucroute ?

       Qui sait, peut-être un effet de bord de la logique quantique ?

    • Arogavox Arogavox 12 août 2018 20:05

       Lien jupitérien avec la religion ?  : - la question d’une infaillibilité ou d’une confusion d’autorité liée à une ’pensée complexe’ potentiellement ’quantique’ selon un idiolecte associé à une idiosyncrasie pour le foutage de gueule.  cf cet extrait d’un texte dénonçant l’usurpation de souveraineté :
      ( cf  https://www.les-crises.fr/russeurope-en-exil-de-quoi-macron-est-il-le-nom-jacques-sapir/ )


      « Les effets du détournement de souveraineté

      Dès lors, on entre dans un système où le « peuple » est dépossédé de fait de la souveraineté

       ... seul maître de ce qui est licite et de ce qui ne l’est,
        capable de désigner qui est un « subversif » et qui ne l’est pas. »

        


  • jalin 10 août 2018 17:31

    «  Développer la physique quantique vers la métaphysique reste un luxe réservé à quelques savants aussi décalés des choses communes que les moines qui se consacrent à Dieu et prient dès six heures du matin. »


    Ben, ceux travaillent sur la mécanique quantique ne sont pas des moines, ils travaillent dans des labos, ont une famille éventuellement, vont dans des bars ou restaurants, au cinéma...

    Ils étudient certains aspects et phénomènes de la mécanique quantique, donc rien à voir avec des moines qui se livrent à des rituels, dont diverses abstinences, qui prétendent accéder à une totalité de l’existence ou du dasein.


  • tiers_inclus tiers_inclus 10 août 2018 17:59

    Bonjour Bernard

    Oui bien sûr la MQ nous invite à un repositionnement métaphysique via ces potentielles interprétations.
    Vous ne mentionnez pas le bouddhisme dont les principes n’entrent pas en contradiction avec les découvertes récentes ; bien au contraire le bouddhisme semble avoir « intuité » de nombreux aspects de la mécanique quantique (via les concepts entre autres d’interdépendance, de vacuité, d’absence de nature propre).
    Un programme de passerelle « sciences-bouddhisme » existe depuis de nombreuses années, notamment avec les rencontres Mind & Life qui réunissent des scientifiques internationaux et des moines. De même le copieux ouvrage « L’infini dans la paume de la main » sous forme d’échanges entre Mathieu Ricard et Trinh Xuan Than nous invite à une juxtaposition des vues.
    Vous trouverez en lien la synthèse de Mind & Life XXVI avec la participation de Michel Bitbol dont je vous recommande la lecture.
    Cordialement

    http://fleursdudharma.com/science-bouddhisme/mind-life-XXVI/mind-life-XXVI-date.php


    • Bernard Dugué Bernard Dugué 12 août 2018 22:20

      @tiers_inclus Bonsoir

      Merci pour les conseils
       je connais bien les connivences entre le Tao et la physique des particules, depuis le livre de Capra
      Il faut dépasser tout ça. 
      Bitbol est un disciple d’Espagnat, je m’en éloigne. Il y a d’autres voies
      bien à vous

  •  C BARRATIER C BARRATIER 10 août 2018 21:15

    "Remarquons qu’il n’est pas nécessaire de faire appel à la mécanique quantique, ni de la comprendre, pour croire en quelque chose qui nous dépasse et élève notre âme« 

    De quoi s’agit il ? Le médecin philosophe Maurice VERNET a échoué dans sa démonstration pourtant séduisante de l’existence de l’âme...chez les humains, on se demande d’ailleurs pourquoi eux seuls

    Nous sommes en fait ignorants de pas mal de choses concernant l’univers, les étoiles, planètes, météorites représentent moins de 5 % de la masse de l’univers. Les mathématiques ont dépntré l’existence massive de de la matière noire et aussi de l’énergie noire, impossibles à étudier.

    L »auteur oublie une religion récente ;

    Religion nouvelle, de paix celle là : le Pastafarisme http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=285

    Ma philosophie reposait sur Eistein, je vais devoir la réviser

    Sens de la vie, sens de l’univers http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=59

    • tiers_inclus tiers_inclus 11 août 2018 00:22

      @C BARRATIER

      chez les humains, on se demande d’ailleurs pourquoi eux seuls

      Effectivement. Ce singe éducable (comme disait Stephen Jay Gould) aurait-il tiré le pompon ?

      Ma philosophie reposait sur Eistein, je vais devoir la réviser

      Au moins vous aviez déjà dépassé le monde de Ptolémée.


  • Tzecoatl Claude Simon 10 août 2018 21:35

    Si l’on suit la théorie des cordes ou pseudos-ondes, on peut se passer de la théorie des champs, ou alors celle-çi devient hyper-complexe, au delà d’un plan complexe, et ces pseudos-ondes vont contempter les matérialistes, qui ne font qu’onduler.
    Ce raisonnement a permis d’introduire des quasi-ondes harmoniques, ou son corollaire, le silence, et l’inobservable.

    L’âme n’étant que l’ombre de la lumière de celui qui a cru voir Dieu, l’ombre allant plus vite que la lumière aussi vite que la nuit est féconde à la glande pinéale portant conseil...

    Bref, tout cela pour introduire le concept d’harmoniques de déformation d’espace-temps, rentrant en résonnance, ramenant la rotation d’une galaxie spirale à une rotation de gravité newtonienne, histoire d’avoir moins mal à la tête pour tout amateur de physique.

    Bref, si vous souhaitez faire de la MQ une secte, autant palabrer en dissidence ou autre dissonance cognitive.


  • Ciriaco Ciriaco 10 août 2018 21:51
    On peut imaginer que le sous-bassement métaphysique de toute interprétation du monde se révèle plus clairement, comme une lumière noire. J’ai le sentiment que c’est se tromper. A la raison, il faut ce qui marie cet ordre froid à la chaleur ; la poésie est un chemin d’une telle ontologie.

    Elle est d’ailleurs secouée, parfois déchirée ; qu’est-ce qui ne l’est pas, et verra t-on mieux pourquoi ?

    Bon week !


  • Jean Keim Jean Keim 10 août 2018 22:00

    Quand percevrons-nous les limites de la pensée qui ne peut produire que le contenu d’un savoir, c’est-à-dire une somme de connaissances.


    Existe-t-il une seule religion qui ne soit pas l’œuvre de ceux qui viennent après un initiateur réel ou imaginaire ou encore mythique ?
    Existe-t-il un seul exemple où les suiveurs n’ont pas perverti le message originel ?

    Une religion n’est qu’une idéologie, une idéologie est un assemblage d’idées, une idée n’est rien d’autre qu’une pensée, une pensée ne peut aller au delà du connu ; il n’y a rien à attendre de nouveau d’une religion.

    Si la science se transmute en une religion, elle perdra son statut de science en aliénant sa liberté.



    • tiers_inclus tiers_inclus 10 août 2018 23:39

      @Jean Keim

      Si la science se transmute en une religion, elle perdra son statut de science en aliénant sa liberté.

      Le scientisme est tristement déjà devenu une religion particulièrement pour les ignorants ou dilettantes en Science comme palliatif à l’absence de sens induit par le déclin des religions.
      La Science reste impuissante sur les conditions initiales et les fondements ontologiques. Toutefois la Science est précieuse comme auxiliaire. Ses résultats reconditionnent le questionnement que l’homme porte sur le sens et c’est déjà beaucoup. Pour prendre un exemple la mécanique quantique questionne la notion de substance, d’espace et de temps (la RG aussi).
      Bref la Science permet à l’homme de poser de meilleures questions au fil de l’eau et d’éliminer de nombreux scenarios d’interprétation du monde inféconds.

      Un bon état des lieux est dressé par Jean Staune dans son ouvrage
      « Notre existence a t-elle un sens ? ».

      La quête religieuse n’est pas qu’idéologique. Elle instruit un rapport au monde d’une autre nature que la Science, par exemple par la méditation. On peut apprendre beaucoup de l’intérieur.


    • Jean Keim Jean Keim 11 août 2018 08:27

      @tiers_inclus
      Il ne faut pas confondre la quête religieuse et la religion qui ne peut être qu’une idéologie, si la quête s’appuie sur un substrat, le résultat ne sera au mieux que le reflet des moyens utilisés, c’est ce que propose toute religion, c’est ainsi que naissent les idées, c’est ainsi que s’amasse le savoir, le fait de connaître le nom d’une fleur est bien utile pour l’orthiculteur mais est-il une aide pour en percevoir l’essence. 


    • Jean Keim Jean Keim 11 août 2018 09:09

      << Existe-t-il un seul exemple où les suiveurs n’ont pas perverti le message originel ? >>


      Ainsi les pères de l’église se sont écartés de la simplicité du message originel tel que le relate les évangiles pour ergoter sur des sujets comme la trinité, le dogme, l’infaillibilité du pape ou encore la mise en place de toute la pompe religieuse, j’en passe et des meilleurs, c’est dérisoire, c’est trivial, c’est mondain.

    • harry stot 11 août 2018 22:42

      @Jean Keim
      La connaissance humaine n’a cessée de progresser depuis 6000 ans mais de nos jours , ça plafonne !

      La limite de la connaissance c’est dieu
      Et c’est ce qu’est en train de découvrir la science puisque son objet est de décrire la nature.

    • harry stot 11 août 2018 22:48

      @Jean Keim
      Je te rappelle que l’existence du christ est avérée historiquement et que l’histoire est une science.


    • Jean Keim Jean Keim 12 août 2018 08:57

      @harry stot
       ???

      Je n’ai jamais remis en doute l’existance de Jésus, quand à l’histoire, et bien... elle raconte des histoires, à l’instar de l’actualité.

    • Bernard Dugué Bernard Dugué 12 août 2018 22:11

      @Jean Keim

      Si vous aviez lu l’article, je n’ai jamais envisagé une transmutation de la science en religion
      Vous êtes fermé intellectuellement et c’est dommage, vous avez les moyens de sortir de votre impasse spirituelle

  • nono le simplet 11 août 2018 06:44

    si on veut rapprocher la Physique et la Religion on devrait peut être dire « Mécanique Cantique »


    • Ecométa Ecométa 11 août 2018 10:45
      @nono le simplet

      De même au lieu de parler d’intelligence artificielle (l’intelligence étant spécifiquement humaine... et qui doit toujours être qualifiée en termes d’entendement) ; donc au lieu de parler d’intelligence artificielle il serait plus judicieux de simplement parler d’ingénierie mécanique ! 

  • Jean Keim Jean Keim 11 août 2018 08:51

    << Il est vain de poser une question si l’on n’a pas la réponse ou du moins quelques pistes pour y répondre. >>


    C’est le principe même que prône une idéologie, et pourtant souvent la réponse à une question est une conclusion, un terminus, une impasse, la quête s’arrête, le savoir prend la place, et malheur à celui qui doute, il connaîtra l’opprobre.
    De plus la réponse à une question ouverte fait intervenir une autre ressource que le raisonnement, tout le monde en a fait l’expérience, seulement nous n’avons aucune action possible par la volonté pour l’inviter à se manifester, car c’est quand notre esprit lâche prise, c’est quand notre esprit fait de la place, que l’altérité se manifeste.

  • Ecométa Ecométa 11 août 2018 10:38
    Bonjour,

    Il n’y a ni Dieu, ni diable, qui ne sont que des des perversion, de faux semblants, des prétextes à domination de certains sur d’autres ; il n’y a que le bon ou le mauvais génie du genre humain livré à lui même, à son libre arbitre, sur cette terre.

    C’est manifeste l’être humain à besoin de croire en quelque chose qui lui est supérieur. Ce qui lui est supérieur c’est la Nature et son propre état de nature : sa nature humaine ! C’est en sa propre nature, état supérieur qui a émergé de la « Nature », que l’humain serait bien inspirer de croire !

    Une nature humaine très ouverte, capable de donner le meilleur mais aussi le pire , et en cela nous sommes en plein dans le pire ! Cette nature humaine doit et restera ouverte, ce qu’il nous faut c’est cultiver le meilleur et non le pire !

    Quant à la science comme religion, même la quantique, car c’est bien ce que vous nous proposez, ceci relève du scientisme le plus pur ! On se croirait revenu au milieu du 19 è siècle, à ce radicalisme positivo rationalo technoscientiste, du « comment sans le pourquoi », véritable imposture et aberration intellectuelle ; on se croirait revenu à Auguste COMTE, Ernest RENAN, Marcelin BERTHELOT ! Un positivisme qui refusait l’introspection mécanisme intellectuel pourtant si caractéristique de l’intelligence humaine, de l’être humain doté de raison, et qui devrait lui permettre de ne pas répéter à l’encan les mêmes erreurs. !

    Un positivisme, auquel nous sommes revenus depuis une bonne trentaine, voire quarantaine d’années, sous la pression des États-Unis et de l’économiste (?) Milton Friedman qui professait que l’économie doit être une science positive, autrement dit, une science qui se regarde le nombril de manière rationalo technoscientiste (le comment sans le pourquoi), rationaliste à souhait. Un positivisme qui nous inscrit dans cette fuite en avant rationalo économico technoscientisme qui exploite l’humain au lieu de simplement le servir en tout entendement ! Un positivisme technoscientiste qui nous envoie à une vitesse supersonique vers le transhumanisme et la fin du principe d’humanité : la fin de l’humain et de l’HUMANITE !

    La physique quantique, et le principe cognitif de PASCAL (Toute chose étant...), nous enseigne, contrairement à DESCARTES qui réduisait le complexe au simplisme ; cette physique quantique nous dit que la Nature, et les états de nature qui ont émergés,sont extrêmement complexes, systémiques, écosystémiques et même méta-écosystémiques ! 



    • harry stot 12 août 2018 17:42

      @Ecométa
      « Il n’y a ni Dieu, ni diable, qui ne sont que des des perversion, de faux semblants, des prétextes à domination de certains sur d’autres »


      bonjour,
      Comment expliquez vous l’existence de l’univers ?


  • cyborg 12 août 2018 00:03

    Spinoza n’entre pas dans les 2 catégories. Il n’y a pas de « régisseur », juste la substance infinie.
    Si une physique est orientée vers l’objet, la substance, c’est bien la mécanique quantique, l’’objet est tellement objet qu’il reste indéterminé pour le sujet observant. Ce qui rapproche de Spinoza. Heidegger réduction eidétique. Le vide quantique c’est Dieu, pas nouveau effectivement. Mais la substance n’a pas d’histoire, l’homme si, et la physique aussi. Le principe anthropique est juste un paralogisme idéaliste, je copie le réel dans un dieu.
     
    Pas Ereignis qui est le tournant grec marquant le début de l’époque de la dialectique de la raison, le juste « donné »à l’étant, « il y a être », mais Erschleissung, la clairvoyance pour l’aléthéia, l’être dévoilé.
    « En se décelant dans l’étant, l’être disparaît comme « Ereignis » et apparaît comme être de l’étant. Ce qui se retire n’est donc pas l’être comme être de l’étant, mais , comme événement de la Lichtung des Seins »
     

     


    • harry stot 12 août 2018 14:40

      @cyborg
      « Mais la substance n’a pas d’histoire, l’homme si, et la physique aussi. »

      Pourtant, d’après la théorie du big bang, la matière à une naissance et un développement : ex des photon (fiat lux).

    • cyborg 12 août 2018 18:45

      @harry stot
      Quand je dis « physique » je veux dire « science de la physique »
       
      Si on est « mécaniciste » , tout est dit au début par les conditions initiales et les lois de la physique. Il y a d’ailleurs un physicien, je me rappelle plus le nom qui disait que l’entropie (on va vers une bouillie inorganisé indistincte froide, où même tout l’univers bouffé par des trous noirs) était le péché originel smiley
      Donc si tout n’est que nécessité (comme Spinoza et sa substance infini), la liberté illusion etc. il n’y a pas d’histoire au sens d’écrire l’Histoire de l’homme. Dieu est con, si il sait ce qui va arriver alors pourquoi créer un monde ? Mais il est aussi écrit que Spinoza écrit son éthique et que chacun peut donc nager dans le sens du courant du conatus pour moins souffrir...Même si cette contingence apparente n’est qu’illusion, et cache une nécessité. C’est paradoxal. C’est une aporie.
       
      On sort de cette aporie en posant l’histoire par l’esprit de l’homme (où l’Esprit extérieur au monde dans la religion), dans la dialectique du sujet et de l’objet, en supposant que la nécessité n’est pas absolue. Bref en posant la Liberté., une téléologie. Alors l’homme Dieu est à la fin. smiley
       
      Les « substantivistes » sont fatalistes (à l’opposé des idéalistes). L’Histoire, demandant donc l’indétermination, qui semble exister dans la particule quantique (Heisenberg), comme si celle si avait une mémorisé où voyait instantanément son parcours (le 1er ex historique est celle des fentes de Young, la particules « sait » si en traversant une fente il y en avait une autre à coté (qu’elle a pas traversée)  ! Et suivant le cas elle diffracte où pas, intrication quantique même ex, plus marquant car « rétroactif » elle voit instantanément comment est le parcours qu’elle a suivi et qui a changé entre temps !!!). Et cette indétermination liberté du « sujet » objet particule, Einstein n’y croyait pas, d’où la recherche des « paramètres cachés » pour étendre les conditions initiales et retomber dans le mécanicisme.
       
      La loi d’Heisenberg, si on limite la vie de la particule dans un temps alors on peut cerner dans un espace (discrétisé) et réciproquement, ressemble à une liberté d’un animal. Si on veut savoir ce que fait la particule dans un instantané, alors les possibilité de son mouvement (sa quantité de mouvement) deviennent infini, la particule peut partir dans toutes les directions.... La particule porte avec elle son « indétermination ». Elle est libre, elle fait son histoire.
       
      Mais peut exister dans le « vide quantique » (d’où sortent et disparaissent les particules) des champs de paramètres inconnus ramenant au déterminisme absolu calculable. Et personne ne comprend ce qu’est le temps, l’espace, une dimension, alors tout ça c’est du château de cartes. C’est Newton qui disait que sa gravité force à distance était une facilité de calcul digne d’une religion, d’une métaphysique spéculative.
       


    • cyborg 12 août 2018 19:14

      @harry stot
      L’animal évolué peut avoir une histoire très lente, car il peut se transmettre de génération en génération une technique. Mais l’animal peu évolué, non, il est sous la nécessité des mutations génétiques et de la sélection naturelle par l’environnement. Il est dans la logique de son « essence » , de son code génétique, dans la « substance »
       
      L’homme écrit des livres, il refait le parcours de ses prédécesseurs à travers eux (sciences, social, politique), il a une histoire. Cette histoire est la logique de l’esprit, du concept qui s’affine, dans une dialectique sujet (homme) objet (monde).
       
      Et à la fin l’objet IA le supplante smiley
       
      C’est une dialectique création d’objet - connaissance de soi, c.a.d pour l’idéaliste l’objet (le silex) est une conscience de soi « objectivé » (l’homme découvre spirituellement sls potentialité de son esprit) pour le matérialiste la conscience de soi est l’objet « subjectivé » (le besoin réalisé par la production change l’homme).
       
      Et intervient l’aliénation, l’acceptation de l’interaction objet-sujet, néandertalien aime son silex, puis la conscience malheureuse, car le silex et devenu l’usine qui n’appartient plus au néandertalien et la voiture qu’il fabrique non plus, il n’est pas content et ce demande comment ça a dégénéré ! smiley Puis il s’y fait, il travaille pour la gloire de la nation finalement, re-aliénation, le cycle recommence...


    • Bernard Dugué Bernard Dugué 12 août 2018 22:12

      @cyborg Je n’ai pas d’affinité avec Spinoza, je joue la carte Plotin, je vous laisse deviner pourquoi


    • cyborg 13 août 2018 02:36

      @Bernard Dugué
      Il y a 2 raisons, avouée et inavouée
       
      L’Éthique, formalisme trop mathématique 
       
      C’est quand la matière se divisent en monades, aux multiples point de vues possibles, mais sans fenêtre, que seulement elle devient les multiples opérateurs hermitien du monde hilbertien des béotiens obèses de Wallmart


    • cyborg 13 août 2018 18:00

      @Bernard Dugué
      Et puis un physicien quantique n’a qu’un philosophe à sa mesure : Zénon d’Élée, car qu’est une particule quantique d’autre que la flèche de Zénon. La seule confrontation de l’être et du non-être, sans devenir, puisque Aspect a prouvé que la particule n’a pas de mouvement réel, elle est toute sa trajectoire à tout instant, elle est une flèche de Zénon smiley


    • harry stot 13 août 2018 21:07

      @cyborg
      T’es parti loin cyborg.

      Une analyse mécanico-marxiste !
      Mais que peut on dire scientifiquement parlant de l’origine du big bang ??
      Que peut on dire scientifiquement de l’apparition de la vie ?
      Que peut on dire de la profusion des escpèces (pour etre un peu plus macro)
      Est-il au moins rationnel de penser que ce soit le fait du hasard ?

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