mercredi 20 juin 2012 - par victoria

Petit éloge du polythéisme

A l’époque, quand plusieurs Dieux pouvaient encore cohabiter dans la même cité, la grande idée pratique selon laquelle on pouvait rassembler le peuple autour d’une divinité unique et toute puissante faisait son chemin douloureusement…

Moïse était né du temps des Grecs et Rome allait accouché de Jésus…Déjà ils étaient deux contre cent, plus tous ceux qui seraient à venir. Autant dire que le monothéisme au regard des effectifs n’aurait pas racolé le moindre spéculateur. Mais paradoxe des marchés, ceci ne l’empêcha pas de diffuser sa foi dans tous les foyers.

Mahomet, le dernier né, vint tridimensionner le portrait de l’époque et nous attendons encore aujourd’hui, avec une patience mesurée, la quatrième édition du volume monothéiste…

Evidemment, unifier le peuple autour d’une parole unique, et cristalliser ses peurs, la plus grande étant celle du néant, en lui promettant une vie après la mort et en lui confisquant celle qu’il a avant la mort, est une façon très sournoise de l’asservir et de le dispenser d’éducation et de savoir puisque tout a été dicté déjà…

Et puis par nature, une religion monothéiste versera forcément dans l’intolérance puisqu’elle fonde son principe sur l’unicité. Et de fait, que de guerres ont été menées, prétexte ou pas à la conquête expansionniste, qu’importe à présent, au nom de la vérité divine. Le monothéisme n’a pas manqué de saigner l’histoire…

 Alors qu’un polythéisme par définition fait coexister plusieurs Dieux et des Dieux qui se comportant comme des humains, sont perçus davantage comme des symboles poétiques. Dieu de la mer, Dieu des bergers et de la nature sauvage, Dieu de l’union conjugale…

Bref, la liste est longue et à jamais définitive car comble de la tolérance, on trouvait toujours dans les temples, un autel vide réservé au Dieu inconnu qui ne serait pas encore né.

Et puis détail d’importance relative, c’eût été les offenser que de mener une guerre en leur nom !

Aussi, bien que stoïciens et Epicuriens se soient crêpés le chignon, romantisme d’époque pourrait-on penser, n’oublions pas que c’est en ces temps de paix spirituel que des philosophes tel que Aristote, y étudiaient les étoiles, la politique, la physique et même la métaphysique car il fallait bien que tous ces Dieux aient leur chapitre dans les bibliothèques…

C’était l’époque où l’on fondait des écoles et où les disciples venaient écouter leur maître, une époque où l’encyclopédisme était une vertu à la mode…



36 réactions


  • Gollum Gollum 20 juin 2012 10:23

    Et puis par nature, une religion monothéiste versera forcément dans l’intolérance puisqu’elle fonde son principe sur l’unicité.


    Assez d’accord avec cela malheureusement. L’esprit humain est à la recherche de l’Unité, mais cette idée d’Unité a été pervertie par les représentants des Églises qui lui ont préféré la notion de Vérité unique, cette Vérité unique étant dans leur esprit d’ordre intellectuelle et donc dogmatique : « vraie » religion, « vrai » clergé, « vraie » interprétation des textes, etc...


    Alors que la Vérité est comme l’Unité, d’ordre métaphysique et ne peut donc pas s’exprimer par le discours. L’intolérance en question cesse quand on a compris cela.


    D’où le seul monothéisme que je connaisse relativement tolérant et qui est l’Hindouisme, celui-ci ayant d’ailleurs été considéré comme un polythéisme pendant longtemps par nos universitaires alors qu’il n’en est rien. Le soi-disant polythéisme hindou n’est rien d’autre qu’une pluralité de formes dévotionnelles, de courants divers.. avec une capacité d’intégration assez exceptionnelle au point qu’un hindou pratiquant une religion hors hindouisme ne choque pas en Inde (voir Ramakrishna par exemple qui a pratiqué différentes formes religieuses..). En Occident on hurlerait au syncrétisme de bazar.. 


    Ceci dit nombre de chrétiens ont été bouleversés par la métaphysique hindoue au point de se sentir assez à l’étroit au sein de la dogmatique romaine : le moine bénédictin Henri Le Saux, l’abbé Jules Monchanin, le trappiste Thomas Merton et bien d’autres.


    • plancherDesVaches 20 juin 2012 14:47

      En effet, Golum. Je suis même sûr que tu apprécies les bières de Thomas merton.

      Sinon, files-moi l’adresse du cimetière où sont enterrés les dieux grecs et romains...

      Toute religion est mauvaise en tout car elle est une récupération et exploitation de la naïveté humaine.


    • epicure 21 juin 2012 18:40

      Oui bonne remarque sur l’église, en fait ce n’est pas l’unité qui est cherchée par les religions monothéistes, mais la soumission sous une seule autorité religieuse exclusive.

      L’hindouisme n’est ni monothéiste, ni polythéiste, il est hénothéiste.
      En fait nombre de religions antiques ont évoluées vers l’Hénothéisme, au moins chez les savants et érudits.
      L’hénothéisme est donc la forme de religion qui considère un être suprême, et les divers dieux du panthéon comme autant de facettes de cet être suprême.
      Donc oui l’hénothéisme est tolérant, car toute divinité est considérée comme une facette de l’être suprême, que ce soit un dieu grec, romain, scandinave, hindou, chinois, maya etc...


  • tikhomir 20 juin 2012 11:01

    OK mais on fait quoi alors avec ces divinités qui bouffent leurs enfants et engendrent des monstres par des adultères et des incestes ? Si c’est juste pour faire des poèmes, c’est assez moyen comme divinités. Pour le cas d’en faire une vraie religion, plier le genou devant ces horreurs symboliques — libre à chacun tout de même — mais je ne suis pas sûr que ce soit très sain.

    Et puis ça n’empêche pas les guerres et le sang, style Odin (pour changer de mythologie) qui accorde la victoire même par la fourberie... Un exemple à suivre ?

    « Et puis par nature, une religion monothéiste versera forcément dans l’intolérance »

    Tolérer, c’est laisser faire quelque chose de mauvais (tolérant des bonnes choses, ce serait bizarre), donc votre phrase ci-dessus dit tout simplement que le monothéisme est mauvais quand votre article dit « petit éloge du polythéisme »... Sincèrement, on a vu mieux comme éloge smiley.


    • tikhomir 20 juin 2012 12:00

      « dit tout simplement que le monothéisme est mauvais »

      Correction : que le polythéisme est mauvais.


  • ffi ffi 20 juin 2012 11:07

    Le problème était quand-même que ces multiples Dieux pouvaient se faire la guerre.
    L’unité de la structure politique n’en était donc nullement garantie.
    On le mesure bien à la fin de la Grèce : guerre du Péloponnèse ; ou la lente agonie de l’empire Romain : une succession de guerres civiles.

    Il est aisé d’idéaliser les mondes anciens, dont tout à disparu.
    Mais comme dit Leibniz, « Un seul Dieu suffit ».

    Ensuite, que L’empire Romain se soit converti au christianisme vient d’une victoire de l’empereur, une victoire miraculeuse, qui a succédé à sa prière au Dieu unique chrétien. L’empereur y a ainsi vu la preuve empirique qu’il s’agissait du bon Dieu à prier.

    De même, la conversion du Roi Franc Clovis succède également à une victoire militaire, la victoire de Tolbiac, où, Clovis, ayant prié le Dieu chrétien, vainquit.

    C’est un truc de militaire. Les militaires ont toujours eu l’idée de la providence.
    Face à la mort, face aux combats qui s’engagent, ils s’en remettent à leur Dieu, dont ils espèrent le soutient providentiel pour remporter la victoire. Ainsi, remporter une victoire militaire est vu comme une preuve empirique de l’existence du Dieu que l’on prie, lequel nous a donné sa grâce.


    • Abou Antoun Abou Antoun 20 juin 2012 12:25

      Mais comme dit Leibniz, « Un seul Dieu suffit ».
      « Zéro Dieu suffit amplement »


    • Constant danslayreur 20 juin 2012 13:27

      « 0 dieu suffit »,

      Mouais, il parait ouais, les « humanistes » qui préfèrent croire en l’homme (j’en ai la larme à l’œil tant c’est grand, tant c’est émouvant), tendent à ce qu’il parait à déifier l’homme lui même, 8 milliards de dieux en voila une idée qu’elle est bonne et ça permet au passage de faire plaisir à l’auteur.

      ... heu ... en théorie hein parce qu’en pratique, ils ne sont en fait pas plus de 8, allez 80 et je suis large.


    • Maître Yoda Castel 20 juin 2012 16:56

      Mais comme dit Leibniz, « Un seul Dieu suffit »

      ...et pourquoi quelque chose au lieu de rien ?


    • tikhomir 20 juin 2012 17:18

      @Castel

      Pourquoi pas « rien » ? Peut-être parce que le fait qu’il y ait un univers (et qui tient en plus) laisse à penser qu’il y a quelque chose et qu’il est « plus évident » qu’il y ait quelque chose plutôt que « rien », sinon cela revient à dire que quelque chose peut s’autocréer/autgénérer à partir de rien. La « théorie du rien » est intéressante mais un peu étrange. Ou alors, pour un athée, la sortie de secours, c’est de dire « l’univers existe depuis toujours et sera toujours », mais là, ça revient à diviniser l’univers qui se voit octroyé de fait la caractéristique de l’éternité, ce qui est de toute façon moyennement athée-compatible. Mais bon, l’athéisme est une bizarrerie.


    • Gollum Gollum 20 juin 2012 17:27

      « l’univers existe depuis toujours et sera toujours », mais là, ça revient à diviniser l’univers qui se voit octroyé de fait la caractéristique de l’éternité, ce qui est de toute façon moyennement athée-compatible.


      Absolument pas. Vous confondez éternité et perpétuité. Un univers sans début ni fin n’est pas éternel, il est perpétuel. L’éternité, c’est l’absence de temps, c’est ne pas être soumis au temps, c’est être au-dessus du temps.

    • tikhomir 20 juin 2012 17:48

      Je parle au sens premier du dictionnaire : http://www.cnrtl.fr/definition/%C3%A9ternit%C3%A9
      Ce qui n’a ni commencement ni fin.

      Mais sinon effectivement, je suis d’accord, cela fait une différence notamment quand on parle en termes religieux, ce que je ne comptais pas faire ici, mon commentaire s’adressant à des athées. Il ne s’agit ici que d’adaptation de vocabulaire selon le public visé.

      La perpétuité peut s’entendre comme « ayant un commencement mais pas de fin » (genre prison à perpétuité comme on dit) et selon le contexte, l’éternité aussi, mais n’a pas la même connotation je trouve.

      Au final, votre commentaire ne contredit pas le fond de ce que je dis ni ne lui apporte rien, avouez que c’était pour le plaisir de me contredire smiley.


    • Gollum Gollum 20 juin 2012 17:58

      avouez que c’était pour le plaisir de me contredire


      Là je suis d’accord, j’ai pas pu résister... smiley

      Ceci dit, vous vous plantiez quand même quand vous disiez qu’un univers sans début ni fin était de ce fait divinisé. Là non pas d’accord. Ca n’a rien à voir.. 

    • tikhomir 20 juin 2012 18:07

      Ah je le savais, mais au delà des joutes, on s’aime bien et c’est très chouette.

      Je suis toujours d’accord avec vous mais encore une fois, il est question de façon de dire ou de voir les choses. Qu’est-ce définit un dieu ou une divinité pour un athée ? Difficile à dire dans un contexte athée et c’est plus pour pousser les gens dans leurs retranchements qu’autre chose. Vous savez bien qu’en tant que catholique, je n’adhère pas à cette conception. Vous aimez jouer, voilà tout car vous comprenez très bien ce que je dis. Attention simplement à ce que ça ne devienne pas un jeu malsain.


    • victoria victoria 20 juin 2012 18:43

      L’athéisme est une pensée matérialiste et elle ne se préoccupe pas de cosmogonie...Il n’y qu’un monde fini entre deux néants infinis et cette précarité pour l’athéiste implique une vie dense faite d’urgence et d’essentiel...

      Ce n’est plus une contre offensive, c’est devenu une philosophie...

    • Gollum Gollum 20 juin 2012 19:43

      Ah je le savais, mais au delà des joutes, on s’aime bien et c’est très chouette.


      Je n’aime pas détester les gens, ce n’est pas dans ma nature. smiley Heureux de vous voir dans ces dispositions d’esprit.

      Je suis toujours d’accord avec vous mais encore une fois, il est question de façon de dire ou de voir les choses. Qu’est-ce définit un dieu ou une divinité pour un athée ? Difficile à dire dans un contexte athée et c’est plus pour pousser les gens dans leurs retranchements qu’autre chose. 


      Oui mais malgré tout, j’ai trouvé votre prose maladroite. 

      Vous savez bien qu’en tant que catholique, je n’adhère pas à cette conception. Vous aimez jouer, oui, oui... smiley


      voilà tout car vous comprenez très bien ce que je dis. Bon admettons, mais quand même, le sens des mots est important aussi et au delà du jeu, il y a des notions philosophiques. C’est pas seulement pour vous contrer que j’ai évoqué cette différence perpétuité/éternité, c’est tout simplement parce que c’est une erreur très répandue de confondre ces notions...

      Je comprends bien qu’il y a une notion d’infini dans un univers sans début ni fin et que l’on pourrait penser à priori que l’infini est réservé à Dieu. Je pense que c’est une erreur.. Le fait d’être infini n’a rien à voir avec Dieu sinon l’ensemble des nombres entiers est Dieu.


      Voilà c’est tout, rien de bien méchant dans le fond. J’avoue être assez pointilleux parfois..


      Attention simplement à ce que ça ne devienne pas un jeu malsain. Bah si le jeu permet d’avoir les idées plus claires où est le problème ? Bonne soirée. 


    • Gollum Gollum 20 juin 2012 19:44

      Ah au fait, c’est pas moi qui vous ai moinssé.. smiley


    • epicure 21 juin 2012 18:57

      @Par tikhomir (xxx.xxx.xxx.146) 20 juin 17:18

      là tu mélanges les carottes et les navets, c’est à dire les concepts théologiques dnas les concepts athées.

      Du point de vu matérialiste :
       rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.
      on ne peut pas créer quelque chose à partir de rien.
      Donc du point de vu logique l’univers ne peut avoir été créé à partir de rien, donc il n’a pas de commencement à proprement parlé.
      Par contre l’univers tel qu’on le connait est une transformation de l’univers. Donc ce qui n’est pas éternel c’est la forme de l’univers, ce qu’on appréhende tout les jours.
      Mais un univers fait uniquement fait de vide (avec une énergie potentielle), sans matière organisée, reste l’univers.

      Rein de tout cela ne divinise l’univers, l’univers reste l’univers, c’est juste tes concepts étroits religieux qui te font dire que parce que l’univers est conçu comme éternel, il est divinisé, amis c’est une raisonnement faux. Dans l’athéisme, le concept de dieu est inopérant, il n’y aucune divinisation, sauf dans certains pseudo-athéismes.


  • Abou Antoun Abou Antoun 20 juin 2012 12:27

    Le point de vue de Brassens sur la question :
    Le Grand Pan


  • paul 20 juin 2012 13:19

    Dans l’Égypte ancienne, Akhénaton n’avait pas réussi à imposer le monothéisme ( Aton ), ou plutôt sa lutte contre le polythéisme , et fut considéré comme un hérétique .


  • Ronald Thatcher rienafoutiste 20 juin 2012 13:40

    Cet article n`est qu`une provocation anti-islam smiley


  • Kookaburra Kookaburra 20 juin 2012 13:54

    Débarrassé de la croyance, la moi se trouve dépouillé de tout dogme et rêve d’être lui-même son propre recommencement. L’existence n’est plus vouée à un but qui se trouverait au terme du chemin : l’existence est le chemin même. Sans les dogmes et les croyances qui les avaient fait naître, on retourne à la simple vie. Faute d’espérer une transcendance, on trouvera sa joie dans l’ordinaire, et le signifiant dans ce qui paraissait autrefois insignifiant.

    En dépit de la révolte qui a fait se dresser les individus contre les dogmes de toutes obédiences, et du soulagement qu’ils trouvent à s’en être débarrassés, il leur faut, et c’est quand même plus difficile qu’il n’y paraît, se détacher tout à fait de ce que désormais ils exècrent. Ce ne sont pas les dogmes qu’ils regrettent, mais le monde clair et calme que ceux-ci leur ouvraient. Et il faut à présent vivre sans filet d’aucune sorte. Le salut était une illusion, mais le salut offrait aussi un espoir.

    La sagesse, qui consiste à tenter d’être heureux malgré le tragique de la vie, au lieu de lui chercher un sens aléatoire, trouvent beaucoup d’acceptation. Cependant, l’Européen, en abandonnant ses croyances, ne les quitte pas tout à fait : il en conserve des fragments, comme l’humanisme de type chrétien, qui se détache de son socle transcendant mais demeure objet de croyance, parce que l’on ne se sépare si vite des référents religieux qui vous en fait vivre pendant des millénaires.


    • tikhomir 20 juin 2012 15:04

      "il en conserve des fragments, comme l’humanisme de type chrétien, qui se détache de son socle transcendant mais demeure objet de croyance« 

      Pas d’accord avec ça. Comment définissez-vous »l’humanisme chrétien«  ? Je serais curieux de le savoir...

      Moi, quand je regarde des documents chrétiens, je trouve par exemple dans la constitution pastorale Gaudium et Spes :  »L’homme, seule créature sur terre que Dieu a voulue pour elle-même, ne se trouve pleinement que dans le don désintéressé de lui-même.« .

      Ou même Jésus (Jean, chapitre 15) : »Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime".

      Je doute que de nos jours la mode dans notre société soit au don désintéressé de soi-même.

      A mon avis, nous avons renié l’humanisme chrétien et il ne perdure pas, même pas dans la croyance commune. Nous annihilons toute trace de christianisme dans notre société et ce, volontairement.


    • perlseb 20 juin 2012 22:08

      @ tikhomir,

      Justement, vous n’avez pas saisi le fond de l’article je pense. Le monde d’aujourd’hui est basé sur un système pyramidal oppressant et extrêmement injuste (entreprises, état représentatif, ...). Toutes les organisations sont pyramidales avec un chef unique à la tête.

      Le peuple peut accepter cela parce qu’il a été formé pendant 2 millénaires à croire à une parole unique, à un chef unique. Notre société pyramidale d’aujourd’hui se nourrit et profite des bases qu’à posé le monothéisme. Nulle doute que si le polythéisme n’avait pas pu être remplacé, la soumission des humains (ceux qui se disent athées compris) n’auraient pas été si simple.

      Le monothéisme a enchainé les humains pour longtemps, très très longtemps. C’était son seul but. Et pour aller plus loin, on peut même dire que ce système pyramidal est le nouvel empire que Rome a fondé lors de sa chute (pour contrer sa décadence, on crée un nouvel embryon d’empire sous une forme différente). Et peu importe si le christianisme est débordé par d’autres religions monothéistes. L’essentiel est de manipuler comme on le souhaite cette masse informe de gens qui sont donc privés de leur liberté sans se révolter.


  • Antenor Antenor 20 juin 2012 16:11

    La promesse de la vie après la mort n’a absolument rien de spécifiquement monothéiste. Les druides celtes promettaient la même chose à leur chair à canon. Idem pour les Egyptiens et le culte d’Osiris.

    Socrate a été condamné à mort pour offense aux Dieux.

    A la bataille de Qadesh, les troupes égyptiennes marchaient derrière les étendards de Seth, Ré et Amon. Le Pharaon était l’Horus Vivant.

    Dans l’Iliade, les hommes ne sont que des jouets dans les mains de dieux capricieux.

    D’ailleurs peut-on qualifier de religion monothéiste le catholicisme avec sa trinité et sa myriade de saints ?


    • tikhomir 20 juin 2012 16:56

      De même pour les nordiques avec le Valhalla par exemple.

      « D’ailleurs peut-on qualifier de religion monothéiste le catholicisme avec sa trinité et sa myriade de saints ? »

      Oui, parce que la trinité est un seul dieu et les saints ne sont pas des dieux. D’autre part, la trinité n’est pas spécifique au catholicisme mais au christianisme, que ce soit orthodoxe ou protestant.


    • Axel de Saint Mauxe Axel de Saint Mauxe 20 juin 2012 18:14

      Très bonne remarque ... le catholicisme a tôt fait de remplacer les divinités ploythéistes par une impressionnante liste de saints et un certain nombre de créatures célestes, comme les anges, archanges, séraphins , chérubins etc... également présents chez les juifs et musulmans.


    • victoria victoria 20 juin 2012 18:26

      C’est vrai...La promesse d’une vie après la mort n’est pas spécifiquement monothéiste mais elle est systématique...

      Ce qui ne l’est pas dans le polythéisme. Certains philosophes de l’antiquité ( pour ne parler que d’eux ) en défendront l’idée avec des versions très différentes comme Pythagore par exemple qui parle presque de réincarnation mais d’autres s’y opposeront comme tous les philosophes atomistes de l’époque. Ce qui ne les empêcheront pas de s’accorder sur l’existence des Dieux et de leur utilité...C’était une époque riche en perspective et il m’a semblé que les monothéismes occidentaux avaient largement diminué le champ de ces perspectives... 
      Ce petit éloge n’a pas voulu faire la gloire du polythéisme. Il fait surtout l’éloge d’un encyclopédisme florissant qui véritablement a permis la transition d’une civilisation de légende vers une civilisation de la raison...A remettre évidemment dans un contexte esclavagiste qui a permis à toute l’aristocratie grecque, romaine, égyptienne... de s’adonner aux plaisirs de la pensée et des sciences. Nous pouvons donc rendre hommage à tous ces hommes et ces femmes qui au prix de leur liberté individuelle ont permis cette émancipation intellectuelle et collective...
      Ensuite, c’est vrai que la fin progressive du polythéisme a libéré tous ces esclaves ( ceci dit pas pour longtemps), mais il me semble surtout qu’elle annonce le déclin de cet élan encyclopédique...
      Une question me taraude : Que serait notre époque si les trois monothéismes occidentaux que nous connaissons bien n’avaient pas existé ? 
      Place au romancier... 


    • Abou Antoun Abou Antoun 20 juin 2012 20:57

      Très bonne remarque ... le catholicisme a tôt fait de remplacer les divinités ploythéistes
      N’oublions pas la ’Madone’ déesse suprême dans certains pays latins précédant Dieu Le Père dans les demandes de grâces.


    • Abou Antoun Abou Antoun 20 juin 2012 21:00

      C’est vrai...La promesse d’une vie après la mort n’est pas spécifiquement monothéiste mais elle est systématique...
      Les promesses n’engagent que ceux qui y croient (comme en politique).


  • Spip Spip 20 juin 2012 20:13

    Discussions terriblement sérieuses... Personnellement, je suis en train de lire un bouquin sur le sujet. Essentiel et ... hilarant - Les Petits Dieux de Terry Pratchett -

    Ca aborde à fond la notion de croyance, avec des réflexions profondes distillées au milieu de situations drôles. Un vrai régal ! (sauf pour les coincés, bien sûr)


  • zappa zappa 20 juin 2012 20:49

    Merci pour l’article,

    Freud en 1939 a étudié l’Egypte antique est a écrit que MoÎse d’aprés les Grecs était pharaon

    et qu’ils le nommaient Akenathon. Depuis ses études ont permis quelques lumiéres dans les mensonges obscurs des dirigeants religieux. Ces derniers n’ont eu de cesse a travestir l’histoire à des fins de domination. Le monothéisme n’est que avilissement de l’être il n’est en aucun cas spirituel.


  • nobody 20 juin 2012 21:50

    Le monothéisme est soit le produit de l’évolution (phénomène naturel de meilleure adaptation à la gestion de la cité), soit le produit des interventions divines à l’occasion de batailles qui ont décidé du sort religieux du monde (phénomène surnaturel). 


    Le monothéisme a tout simplement remplacé la superstition par la Foi.




  • luisamonari 21 juin 2012 04:32

    peu importe vraiment.


  • ricoxy ricoxy 21 juin 2012 18:01

    Le seul dieu qui compte, c’est le dieu intérieur. « Connais-toi toi-même, et tu connaîtras les dieux » ...


    • Antenor Antenor 21 juin 2012 21:26

      Notre dieu intérieur a pour large part été enfanté par les dieux intérieurs de notre entourage.


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