vendredi 19 septembre 2008 - par Charles Bwele

Détecter un essai nucléaire

Lorsqu’un test nucléaire a lieu quelque part sur Terre, les stations sismiques de par le monde en sont immédiatement informées.  

Futurs chocs  

La veille nucléaire fit ses premiers pas en 1949 lors du premier test nucléaire soviétique dans le Kazakhstan, détecté par l’aviation américaine grâce à un échantillonnage aérien à très haute sensibilité isotopique au-dessus du Pacifique. Depuis, différents procédés ont été développés pour « renifler » la radioactivité consécutive à une explosion atomique, détecter son « flash » et percevoir ses vibrations dans le sous-sol, dans les airs et dans l’eau.

Dans le cadre du Comprehensive Nuclear Test Ban Treaty négocié dans les années 90, un réseau mondial de 500 stations de veille sismique effectuent également la veille nucléaire. A cette fin, les scientifiques ont développé des techniques permettant de distinguer une explosion atomique d’une secousse sismique.

Une explosion atomique se propage omnidirectionnellement dans le sous-sol en générant une puissante onde de compression, tandis qu’une secousse sismique est produite par des roches glissant les unes sur les autres le long d’une ligne de faille, produisant une forte onde de cisaillement. Plus rapides - 6 km/s près de la surface, 13 km/s près du noyau - et caractérisées par un grondement sourd, les ondes de compression (ou ondes P) sont les premières à être enregistrées par les sismogrammes, suivies par les ondes de cisaillement (ou ondes S) absorbées par le manteau terrestre et ne se propageant pas dans les milieux liquides.

Tels trois satellites GPS indiquant votre position sur la surface terrestre, un trio de sismogrammes établit la différence des temps d’arrivée entre les ondes P et S, calcule leurs vitesses respectives et de facto localise l’épicentre de la secousse sismique. La fréquence spectrale et la distance parcourue par ces ondes dans le manteau terrestre complètent et affinent d’autant les données précédentes.

En général, si l’onde de compression P se révèle plus puissante que l’onde de cisaillement S, une explosion nucléaire (ou conventionnelle de très forte intensité) a eu lieu quelque part.

La sensibilité sismographique et la localisation géographique d’une station entrent également en jeu, d’où la nécessité d’en multiplier. Selon le National Academy of Sciences, les stations sismiques principalement situées en Asie, en Afrique et en Europe détectent régulièrement des explosions équivalentes à plusieurs dizaines de tonnes de TNT. A titre de comparaison, le test nucléaire nord-coréen de l’automne 2006 fut précisément estimé à un kilotonne, le premier essai du projet Manhattan en 1945 à 21 kilotonnes.

Toutefois, plusieurs techniques plutôt complexes permettent de leurrer la veille nucléaire sismique. Le « leurrage minier » consiste à camoufler l’explosion atomique en détonant simultanément de très nombreux explosifs utilisés dans l’extraction minière. Le « découplage » déclenche l’engin nucléaire dans une cavité souterraine spécialement conçue à cette fin. Ainsi, au lieu de pulvériser les structures rocheuses immédiates, l’explosion compresse d’abord les gaz underground, réduisant son signal sismique d’environ 75 %.

Les ratios d’isotopes radioactifs, notamment de particules de xénon dans l’atmosphère, constituent également « l’odeur typique » d’une explosion atomique. Les tests nucléaires effectués dans les profondeurs océaniques produisent des ondes de pression infrasoniques jusque dans les airs, aisément décelables par les 11 stations hydroacoustiques et les 60 stations infrasoniques du International Monitoring System. Enfin, des satellites ou des sondes bardés de capteurs électromagnétiques peuvent détecter la signature rayons-X d’une explosion d’un kilotonne même à une distance équivalente à celle Terre-Soleil.

Chroniques atomiques

L’humanité devra longtemps faire avec les armes nucléaires. Cependant, on peut se féliciter de leur réduction quantitative depuis la fin de la guerre froide : 31 000 têtes nucléaires aux Etats-Unis en 1966, 45 000 en Russie en 1986, environ 5 400 pour l’aigle et 5 200 pour l’ours en 2007 selon le Bulletin of Atomic Scientists. Malheureusement, l’un comme l’autre développent des missiles balistiques disposant de têtes multiples, chacune programmée pour viser une cible particulière.

Le fameux Strategic Arms Reduction Treaty (START) expirant en 2009, tout semble indiquer que Russie et Etats-Unis dépasseront leurs récentes tensions géopolitiques – du fait de l’implantation du bouclier antimissile américain en Europe centrale et la crise géorgienne – afin de renégocier ce traité. Qu’en sera-t-il lorsque de
nombreux pays plus ou moins émergents auront à leur tour acquis l’arme atomique ?

Le général de Gaulle fut très peu dupe de la nature illusoire des traités de non-prolifération : «  un concile avait bien condamné l’arbalète, mais sans résultat  ». Sarah Connor aurait apprécié...

En savoir plus :

  1. 	Comprehensive 	Nuclear Test Ban Treaty

    	

  2. Wall 	Street Journal : US weighs halt to talks with Russia on 	nuclear arms curbs

 



35 réactions


  • Thierry Israël JACOB 19 septembre 2008 12:46

    Salut CHARLIE...t’as piqué ça dans quelle revue scientifique ???

    Le bonjour à RAMA de ma part !


    • Charles Bwele Charles Bwele 19 septembre 2008 13:20

      Hello Thierry,

      Pas besoin de piquer... Il suffit de lire le 1er site mentionné en annexe, d’en apprendre un peu plus sur le fonctionnement des stations sismiques et la veille nucléaire, de bien interpréter puis interpoler-extrapoler les données, et le tour est joué... smiley

      Amicalement smiley.


    • n’a rien à dire 19 septembre 2008 17:07

      Thierry §

      Charles c’est un balèze. Il lui suffit de lire pour comprendre. Moi aussi, j’ai lu tous les mots mais quand il parle d’onde « omnidirectionnellement » ou de la différence entre les ondes de cisaillement et de compression, je vois bien qu’il parle de cisaille et de direction comme moi des omnibus mais j’avoue que même en le relisant, il me manque un petit bagage pour être à sa hauteur.

      Merci Charles de vouloir nous informer. Sachez que je lis souvent vos articles et rarement je ne viens les commenter mais je tenais à vous féliciter pour vos brillantes rédactions d’une grande clarté. On a l’impression de devenir savant en vous lisant.

       


    • Thierry Israël JACOB 19 septembre 2008 18:22

      n’a rien à dire...c’est clair...mais tu ne comprends rien...
      tu as l’impression de devenir savant ??? je te rassure ce n’est qu’une impression...
      et comme disait COLUCHE...quand on a rien à dire...on ferme sa gueule !


    • n’a rien à dire 19 septembre 2008 19:41

      jacob

      .

      explique donc ceci  : Une explosion atomique se propage omnidirectionnellement dans le sous-sol en générant une puissante onde de compression, tandis qu’une secousse sismique est produite par des roches glissant les unes sur les autres le long d’une ligne de faille, produisant une forte onde de cisaillement

      Tu crois avoir compris mais en réalité tout ceci est un mystère pour toi mon gars. Mon commentaire exprime la humilité tandis que le tien c’est la vanité qui se montre.


    • TiBo 19 septembre 2008 21:48

      Omnidirectionnellement : dans toutes les directions
      onde de compression : l’onde consiste en le déplacement d’une compression de la matière (comme dans un ressort par ex) : un point donné du sol oscillera horizontalement
      onde de cisaillement : l’onde consiste en le déplacement d’une forme sinusoïdale (comme lors du secouage d’une corde tendue) : un point donné du sol oscillera verticalement.

      Mais de toute façon, je crois que le but de l’article était plus d’informer qu’il existait des moyen de détecter les tests nucléaires, et qu’ils étaient utilisés, que d’expliquer en détail le principe...

      En éperant avoir pu vous aider...


    • krolik krolik 19 septembre 2008 22:11

      @TiBo
      C’est facile à dire dans un premier temps, mais ensuite c’est plus difficile à exploiter ensuite
      Je me suis penché de même que beaucoup d’autres sur les traces enregistrées par les sismograhes lors de l’explosion d’AZF.
      L’histoire du "double bang" les ondes "P" allant plus vite que les ondes acoustiques ce qui aurait donné l’impression de deux "bangs", sauf qu’en 14-18 lorsque cela sautait aucun Poilu n’a jamais rapporté ces deux "bangs". Sept ans après c’est toujours dans un "flou" artistique.
      Si vraiment il y avait eu deux "bangs" avec une seule explosion et deux vitesses de propagation plus on s’éloignerait plus la différence aurait été grande est grande entre les deux, mais la différence reste constante d’un sismo du RENASS à un autre.

      Alors faire des mesures à quelques milliers de km, il y a toujours possibilité de "noyer" le problème dans des phénomènes sismiques naturels, on met en place l’engin, et on attend le déclenchement automatique réagissant à la détection d’un phénomène naturel.
      Ensuite les experts peuvent discuter longtemps, longtemps..

      @+


    • Charles Bwele Charles Bwele 20 septembre 2008 09:31

      @ Rien à dire

      Merci smiley


    • Halman Halman 20 septembre 2008 11:04

      C’est bien la méthode que je trouve franchement "légère" pour écrire un article sur un tel sujet.

      Je préfère tirer mes infos directement de militaires eux mêmes et de la presse professionnelle et de livres spécialisés.

      Et c’est toujours bien plus complexe et précis que tout ce que l’on trouve sur le net dont on ne sait jamais vraiment la source et la fiabilité, ni la motivation.

      De toute manière à quoi bon tout cela, puisqu’en cas de déclanchement nucléaire tous les sites militaires et les grandes villes occidentales seront réduites en cendres et les sols pétrifiés sur des centaines de km avant que quiconque ai vu quoi que ce soit arriver.

      Même aujourd’hui après les accords SALT.




    • Charles Bwele Charles Bwele 20 septembre 2008 11:25

      @ Halman,

      Je m’attendais à ce que tu réfléchisses un tantinet avant de foncer dans le tas après tout ce temps.
      Au départ, j’ai rédigé dans mon OpenOffice un article plus long et très technique, mais il aurait été
      hautement inbuvable pour le lecteur lambda, car c’est d’abord ce dernier qui m’intérèsse. Les férus de technique comme toi sachant déjà où trouver des informations plus pointues n’ont donc pas à se plaindre ou à blâmer.

      Par ailleurs, ma source principale, c’est le Comprehensive Nuclear Ban Treaty Organisation (voir lien en fin d’article) qui effectue précisément cette veille nucléosismique. Mais là encore, tu râleras... Ce que tu fais remarquablement bien, au demeurant...

      Amicalement smiley


    • Charles Bwele Charles Bwele 20 septembre 2008 14:21

      @ Krolik

      Dans sa veille nucléaire, le CNTBTO recoure également aux instruments satellitaires, acoustiques et hydroacoustiques et parfois (mais moins souvent) à l’échantillonnage aérien. Possible mais très difficile de tromper tout ce beau monde à la fois, la détection des uns complétant/confirmant celle des autres et vice-versa. Parce que d’une façon ou d’une autre, une explosion atomique même en profondeur a toujours une signature décelable : sismique, isotopique, infrasonique, acoustique, électromagnétique...

      Cordialement et merci pour tes enrichissants commentaires smiley


    • krolik krolik 20 septembre 2008 14:57

      @ L’auteur,
      Oui bien sûr on peut faire des corrélations entre différents moyens.
      Mais pour déclencher cette corrélation il faut qu’un signal émanant d’une source soit détecté comme anormal par rapport au bruit de fond. A partir d’un évènement anormal on peut commencer à se poser des questions, mais c’est bien difficile d’extraire quelque chose du bruit de fond et ensuite le doute subsiste.
      La Corée du Nord ne s’est pas cachée de son essai, elle voulait que cela se sache, elle a prévenu les Chinois qui on prévenu les autres pays. Là c’est facile. Tout le monde aux aguets sur les sismos, les grandes oreilles et finalement le juge de paix : le renifleur de xénon.

      Dans le fichier .kmz que je vous ai transmis pour chargement sur Google Earth il est mentionné deux essais Israélo-Sud Africains dans la haute atmosphère au-dessus de l’Océan Indien, en principe les flash ont été détectés par satellite, mais cela a été la seule indication, rien en ce qui concerne la sismicité, l’hydraulique, l’acoustique... rien ; Alors il y a un fond de doute qui persiste. Est-ce qu’il n’y a pas eu un "bug" sur un atellite généré par un rayon cosmique qui aurait fait "mouche" sur le satellite ????? Mystère et boule de gomme lorsque l’on ne peut pas corréler des indications de diverses origines..

      Mais ce genre d’organistation de détection des explosions nucléaires est un lieu où les gens se rencontrent, discutent, échangent des informations, et se jaugent... jaugent les capacités des autres pays en fonction des développements proposés, des réponses apportées (s’il y en a..) . Des spécialistes en armement nucléaire qui se rencontrent et qui parlent de sujets qui ne fachent pas... C’était surtout très rare pendant la Guerre Froide. Il y a comme cela des conférences qui se passent au Los Alamos et à Arzamas-16 où l’on discute de plein de problèmes de physique, sauf d’armement alors que les bâtiments autour des salles de conf en son remplis. Mais au moins on se connait, on estime le niveau de tension dans le relation.. Les chiens se reniflent les fesses, dans le domaine de l’armement nucléaire c’est aussi un peu ça..
      @+


    • Charles Bwele Charles Bwele 20 septembre 2008 16:23

      @ Krolik,

      En effet, La Corée du nord a ouvertement fait part de son essai nucléaire pour les multiples raisons politiques nous connaissons. Par ailleurs, certains pays sont effectivement plus dans le collimateur du CNTBTO que d’autres, celui précité et l’Iran par exemple. L’Afrique du sud et Israël entretiennent d’étroites coopérations atomiques depuis les 70’s, Mandeland et la Namibie fournissan également pas mal de "yellow cake" à beaucoup de monde (voir mon article Comment et pourquoi frapper l’Iranium). Donc, là aussi, le travail des renseignements a permis de compléter sans trop de difficultés les données satellittaires. En plus du rituel "reniflage de fesses" - j’m bien l’usage que t’en fais de cette expression - entre ingénieurs impliqués.

      Amitiés smiley


    • Pierrot Pierrot 21 septembre 2008 09:42

      à @ Krolik et à l’auteur Charles B.

      Le "test" nucléaire de la Corée du Nord pose problème.

      D’après plusieurs experts, compte tenu du très faible impact sismique et de l’absence d’émission radioactive (krypton 85, xénon, tritium ...), il s’agirait plutot d’un essai de bombe chimique équivalente à 500 tonnes de TNT, ce qui reste faible ou plutôt d’un test raté.

      Quant à l’explosion dans l’usine AZF en 2001, le CEA Direction des Applications Militaires de la région parisienne (Bruyères le Chatel) a rendu des conclusions secrètes.
      D’après certaines informations qui circulent, il y aurait eu 2 explosions successives très rapprochées (donc acte de malveillance : attentat ? SNPE ?) d’après d’autres rumeurs : 1 seule explosion donc accident.
      Difficile de conclure mais des dirigeants savent...


    • krolik krolik 21 septembre 2008 10:52

      @Pierrot

      Concernant AZF, que j’ai suivi de très près pendant des années, participation à des conférences (sur l’estrade) etc..

      - La conclusion retenue par l’expert judiciaire est véritablement la seule qui ne tienne pas la route.

      - le fait qu’il y ait eu deux explosions (et peut être plus) n’implique pas obligatoirement un acte criminel, mais cela peut être également accidentel.

      - Que les "Autorités" sachent quelque chose de plus sur le sujet, une théorie d’un complot...une de plus..
      On ne prête qu’aux riches mais on prête trop dans ce domaine comme dans les banques L’expérience prouve que même les secrets les mieux cachés sortent de Bruyère le chatel, et cela ferait de nos Autorités des "petits génies" machiavéliques. Qu’ils soient machiavéliques je veux bien, qu’ils soient géniaux ça c’est impossible..
      @+.


    • Pierrot Pierrot 22 septembre 2008 16:04

      à @ Krolik,

      je ne suis pas un adepte de théories du complots.

      Je travaille régulièrement avec le CEA civil et parfois avec le CEA DAM de Bruyères-Le-Chatel et Valduc.
      J’observe simplement qu’à ma connaissance le CEA n’a pas rendu public ses conclusions.

      Les membres du CEA DAM parlent effectivement, mais j’ai reçu les 2 réponses (1 explosion et 2 explosions successives).
      Donc je ne sais pas conclure.

      Bien sûr, 2 explosions n’entraîneraient pas obligatoirement un acte de malveillance mais aussi d’autres hypothèses : origine SNPE autres ...

      J’observe que le scénario retenu par les experts chimiques (présence d’un dérivé chlorés et nitré) si j’ai bien compris) semble non reproductible à l’échelle de centaines de kg.
      Donc le mystère reste entier.


  • grangeoisi grangeoisi 19 septembre 2008 12:52

    Bonjour Charles !

    Très agréable article d’information générale sur la détection du fait " atomique explosif" smiley ! Merci.


  • Gül 19 septembre 2008 13:04

    Coucou Charles,

    Article passionant. Merci.

    Ceci dit on se rend compte qu’il y a cette possibilité de ne pas dévoiler un éventuel essai. Qui l’utilise ? smiley

    Amicalement.


    • Charles Bwele Charles Bwele 19 septembre 2008 13:23

      Hello Gül,

      Essentiellement, les US, la Russie, l’Europe et de nombreux autres pays dans le cadre du CNTBT (voir site en annexe).

      Amicalement, Gül smiley


  • LE CHAT LE CHAT 19 septembre 2008 13:41

    @charles bwele

    Sarah Connor aurait apprécié

    http://www.ecrans.fr/local/cache-vignettes/L450xH301/sarah_old_school-ffd23.jpg


    skynet nous cacherait il aussi quelques essais nucléaires ? Je ne sais pas si c’est un buzz , mais il parait que le governator Schwarzie va faire une apparition dans le 4eme volet !

    j’ai regardé ce week end un téléfilm avec des méchants d’une société privé qui faisaient des essais sous terrains en Californie dans le but de vendre des armes à neutrons à divers pays , et bizarement , on n’a pas vu bouger le petit doigt du pentagone ..... Dans le cas où une société privée en aurait les moyens , je vois mal comment des essais passeraient inaperçus , pour le service de renseignements américains c’est plus plausible , ils ont démontré leur nulité en Irak

    bien à toi


    • Pierrot Pierrot 21 septembre 2008 09:51

      à @ Le Chat,

      Votre information paraît peu crédible.

      Si une société privée se lançait dans la fabrication d’une bombe nucléaire pendant au moins 10 ans, cela se serait par de multiples informations (approvisionnement en certains matières spécifiques, importance du site de fabrication, embauche de milliers d’ingénieurs nucléaires, chimistes, neutroniciens, criticiens ..., des émissions radioactives : krypton 85, tritium, xénon, carbone 14 etc... ) et non lors de l’essai lui même.


  • krolik krolik 19 septembre 2008 14:33

    Dans les débuts de la force de frappe française, le Pr Yves Rocard (le Père de l’ex-Premier Ministre) a suscité de grands développements dans l’identification des essais nucléaires.
    A ce titre il a fait installé des sismographes dans toutes les ambassades de France dans le monde.
    Des sismographes ont été installés en Iran, zone "occidentale à l’époque du Shah" la plus proche du champ de tir de Semipalatinsk.
    De même le développement de "microbaroscopes" permettant d’évaluer le déplacement de masses d’air lors des essais atmosphériques.
    Lors de l’essai de la Tsar Bomba de Sakharov à 56MT cela a été parfaitement détecté au microbaroscope, la quantité d’air déplacée. Un heure après la détection de l’explosion Yves Rocard était dans le bureau de De Gaulle avec le papier de la mesure enregistrée. Se rappeler que l’onde de choc a fait trois fois lz tour de la Terre, passages détectés à chaque fois...

    Je vous mets ici un lien pour charger le fichier extension .kmz qui permettra aux utilisateurs de Google Earth de localiser toutes les explosions militaires et civiles réalisées dans le monde, pays par pays, année par année, avec indication des dates, des puissances etc.. Vous chargez le fichier vous cliquez dessus , votrte Google Earth s’ouvrira et vous aurez toute la liste. Sont indiqués également les essais Israélo-Sud Africains.
    Vous pourrez constater que le nombre de tirs "civils" est très grand spécialement en URSS pour détourner le cours des fleuves, pour fracturer des gisements de gaz et de pétrole, pour des travaux protuaires etc.. En URSS ils ont tirés directement dans la population. C’est un fichier assez instructif à mon sens si l’on s’intéresse à l’histoire de ces bazars.

    Seul le dernier essai Nord Coréen est manquant. Mais il a été estimé à 1kT en étant "large" en fait il était plus près des 500T. Ce qui au passage montre bien la difficulté de réaliser une bombe efficace quand l’on dispose de la matière fissile mais pas de la technologie de pointe associée. Toutes les "forces vives" de la Corée du Nord se sont impliquées et la réussite n’a pas été franchement au rendez-vous, une réussite médiatique...
    Bon article.
    @+


  • sto sto 19 septembre 2008 18:04

    Bonjour

    apparement les techniques de camouflage sont devenues tellement bonnes qu on peut faire des tests dans une galerie souterraine sans titiller les sismometres, ni autres joujous de detection.

    Probablement meme les satellites captant les rayons x peuvent etre inefficaces, en planifiant l explosion selon l orbite du(des) satellites, ou peut etre meme en enterrant suffisamment profond...

    quoi qu il en soit, il semblerait qu il y ait pas mal d essais "non repertories", y compris en france, voir chez JPP :

    http://jp-petit.org/jugement/jugement00.htm
    http://jp-petit.org/jugement/commentaires_jugement.htm
    http://jp-petit.org/Divers/Nucleaire_souterrain/Rapport_Am%E9ricain.htm
    http://jp-petit.org/Presse/Moronvilliers.htm

    et en bonus un peu de lecture :

    http://www.savoir-sans-frontieres.com/download/fre/energetiquement.htm
    (entre autres)

    Bisous a tous.


  • krolik krolik 19 septembre 2008 18:31

    Il faut se méfier tout de même de ce que raconte JP.Petit, pour moi il a raconté tellement de bêtises sur les Ummites, la torpille Schqval, le naufrage du Koursk.
    5 fautes égalent zéro, et le zéro est éliminatoire.
    Faire des essais nucléaires dans les mines arrêtées de Gardanne, c’est un délire complet, un zéro de plus.
    Au début de "Mon Général veut sa bombe", le professeur Rocard était allé repérer quelques sites possibles en Corse, il avait rencontré des élus qui lui avaient dit que s’il revenait pour ça ils prenaient tous les fusils et l’affaire était "tombée à l’eau" sur des essais français en Europe.
    Maintenant, détecter du xénon avec un "avion renifleur" c’est possible à condition que l’avion passe au-dessus du site de tir, ce qui a été possible pour la Corée du Nord et qui ne l’est plus sur la Russie depuis l’affaire de l’U2 de Gary Powers en 1962.
    Ce qui a permis aux Soviets et aux Russes de procéder à des essais souterrains jusqu’en Décembre 2000, (je me suis retrouvé invité à un mariage dans l’Oural où l’un des parents de la mariée venait de fêter sa médaille du "Conseil des Ministres de Russie -en remplacement de l’ordre de Lénine- pour avoir dirigé ces essais réussis en Nouvelle Zemble). Mais les puissances des tirs n’ont pas dépassé 2kT, de petites amorces pour bombes-H à confinement renforcé.
    @+


    • Sébastien Galliot Sébastien Galliot 19 septembre 2008 21:31

      héhéhé c’est vrai que JP Petit il plane un peu sur certains sujets . Mais cela dit, son site est assez excellent, j’y ai découvert des tas de trucs marrants (comme le moteur stirling par exemple)
      Un lien sympa, a lire avec du recul, mais a lire tout de meme pour les curieux qui savent douter !


  • Vitrolaid 19 septembre 2008 20:00

    @ JACOB

    "quand on a rien à dire...on ferme sa gueule !"

    Pensez à vous appliquer vos maximes, vous en serez, un tout petit peu, plus crédible dans vos interventions.

    Par avance, merci.


  • Lartiste Lartiste 19 septembre 2008 21:32

    "on peut se féliciter de leur réduction quantitative depuis la fin de la guerre froide"

    On appelle cela de ’l’ironie. La quantité a laissé place à la "Qualité" , tant en Puissance qu’en Précision.
    On parlera bientôt de Guerre Atomique Chirurgicale.
    Cela me fait penser à plusieurs chose, notemment une Video, que je pensais être un Fake :

    On y voit une pièce d’artillerie alilmentée en Obus par des Soldats, un coup de semonce et au loin un Champignon qui s’amorce, avec une musique "du Diable" en Fond sonore.

    ""Sarah Connor aurait apprécié... "" Oui, mais on ne la reverra plus sur les Ecrans, sauf peut-être en Flash Back ??? Terminator Renaissance (Salvation) sur les Ecrans dès l’année prochaine.

    Même si les Marchés s’effondrent, qu’on survit à une Pandémie Grippale, et par causalité à des vagues d’attentats Terroristes, dont le seul aboutissement possible serait un Hiver Nucléaire, il nous restera toujours des Places de Cinéma, où alors on pourra "le downloader" depuis nos Abris...
    Bon article, bon je me retire, j’entends les Chiens Aboyer.

    PS : Bonjour à JPP.


  • krolik krolik 19 septembre 2008 22:29

    Je vous mets ici la petite vidéo en .mov à charger du canon amércain qui tire un obu nucléaire.
    Mais les Amércains avaient aussi développé des mortiers emportables à dos d’homme pouvant tirer des pruneaux nucléaires, le système s’appelait "Davy Cockett", faible puissance, très mauvais rendement, hyper-polluant, poubellisé.

    Mais les Soviets avaient aussi développé le canon nucléaire, et comme là-bas on ne donnait pas dans le détail cadence de tir : 5 coups à la minute, alors que notre Pluton, l’arme tactique française de l’époque il lui fallait au moins 30 minutes pour tirer son coup..

    Mais il y aurait tellement de choses à dire sue ce genre de chose, on s’écarte du sujet initial de l’article qui se limitait à la détection des tirs.


    • Lartiste Lartiste 19 septembre 2008 22:47

      Thanks !


    • Charles Bwele Charles Bwele 20 septembre 2008 09:29

      @ Krolik,
      Merci pour toutes ces infos, très largement véridiques et/ou pertinentes... smiley

      @ Lartiste
      Hey ! Faut lire attentivement. J’ai bien écrit "On peut se féliciter..." Et ensuite, déploré le fait avec l’adverbe "malheureusement" dans la phrase suivante, déplorant précisément la létalité augmentée de ces armes.

      Cordialement à tous les deux. smiley


  • magneticpole magneticpole 19 septembre 2008 23:18

    Il y a un rapport fait par les américains eux-mêmes qui expliquent toutes les combines pour tromper les traités (Voir le lien qui suit)
    Il y a eu également il y a quelques années une polémique sur d’éventuels essais furtifs en France a coté de la mine de Gardanne qui ont suivi la fermeture de Mururoa.
    http://ataraxie.free.fr/fr_essai_nucleaire.htm


  • magneticpole magneticpole 20 septembre 2008 00:28

    A propos des essais nucléaires furtifs (non prouvés) dans le sud de la France un des auteurs nous rappelle les faits :
    http://www.jp-petit.org/nouv_f/garde_a_vue.htm


  • Internaute Internaute 20 septembre 2008 09:03

    Bon, on détecte, et puis ? Batman ne nous explique pas ce qu’on fait des données. L’Inde et le Pakistan ont eu leur bombe. Même un état-voyou (rogue state) comme l’Israël a obtenu la sienne sans subir de frappes préventives contre son utilisation.

    Cet article est un simple copier-coller sans fond propre.



    • Charles Bwele Charles Bwele 20 septembre 2008 09:25

      @ Internaute

      Suffit de réfléchir un peu : quand un pays teste une bombe atomique, c’est qu’il a déjà franchi plusieurs stades critiques dans le développement de celle-ci... Il vaut donc mieux en rester là... Du moins pour ses éventuels détracteurs. Le CNTBTO, organisme international qui ne remplit absolument pas les mêmes fonctions de surveillance-prévention que l’AIEA (pour peu que celle-ci y parvienne), se charge néanmoins d’estimer la puissance de tous les tests nucléaires. L’estimation de la puissance en disant long sur l’état de la technique chez le pays testeur.

      Que font les atomistes impliquée de toutes ces données... Croyiez-vous sincèrement qu’ils le confieraient à un journaliste ou à un blogger ?  smiley

      "Cet article est un simple copier-coller sans fond propre". Vu qu’il se démarque un tantinet des sujets classiques, vous le considérez comme un copier-coller... Comme si j’en étais à ma première analyse-synthèse- vulgarisation percutante pour le lecteur lambda... J’attend donc vivement votre contribution complémentaire sur le sujet smiley

      Amicalement smiley


  • Soapbox Orator 23 septembre 2008 19:02

    @ Krolik

    Voici le nombre de séismes à Gardanne par années depuis 1980 (début des archives du RENASS) :
    1980 : 2
    1981 : 0
    1982 : 0
    1983 : 1
    1984 : 13
    1985 : 3
    1986 : 20
    1987 : 0
    1988 : 0
    1989 : 14
    1990 : 0
    1991 : 51
    1992 : 0
    1993 : 40
    1994 : 27
    1995 : 18
    1996 : 10
    1997 : 55
    1998 : 94
    1999 : 8
    2000 : 7
    2001 : 30
    2002 : 3
    2003 : 4
    2004 : 2
    2005 : 1
    2006 : 1
    2007 : 0
    2008 : 0

    Comment expliquez-vous cette distribution statistique ?

    Regardez les sismogrammes des séismes du 20/09/1997 à 06h18, du 10/10/1997 à 02h23, et du 03/04/1998 à 05h37.
    Comment expliquez-vous ces particularités graphiques ?

    Il y a des dizaines et des dizaines de séismes suspects à certaines périodes.

    Soit il y avait à Gardanne des artificiers fous qui passaient leur temps (nuit et jour) à faire exploser d’énormes quantités de dynamite, soit il y a une autre réponse au problème.

    Des tunnels qui s’effondrent ? Déjà les sismogrammes ne ressemblent pas à cela et en plus comment expliquer que certaines années aucun tunnel ne s’effondre !

    Personnellement j’ai bien une réponse possible au problème mais je suis sûr qu’elle ne vous plait pas…

    Cordialement.


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