40 citations pour piéger les pédants (4e volet)
Le 7 novembre 2013, je publiais un article intitulé 40 citations pour piéger les pédants. Ce texte visait à donner un outil à ceux qui, dans leur vie professionnelle, ont à cœur de confondre les imposteurs prompts à faire état en toutes circonstances de leurs immenses connaissances...
Comme je l’indiquais dans ce 1er volet, j’ai, durant ma carrière professionnelle, exercé plusieurs métiers dont celui de responsable de formation, en charge d’un personnel principalement constitué de cadres et de techniciens dans le marketing, les statistiques et l’infographie. Chaque année, il m’appartenait de rédiger et de défendre devant la direction puis face aux élus du Comité d’Entreprise mon « plan de formation ». Un document dans lequel j’insérais toujours – en exergue et de manière bien visible –, une fausse citation tout droit sortie de mon imagination. Or, il se trouvait presque toujours quelqu’un pour m’affirmer avoir lu l’ouvrage de référence, ou mieux encore, s’être intéressé de près aux travaux de l’éminent auteur de ladite citation.
Étonnant ! Mais si je me délectais de mon piège à pédants, je le faisais in petto. Moins pour ménager ces personnes imbues d’elles-mêmes que pour assurer la pérennité d’un stratagème que je ne limitais pas, loin s’en faut, à mes seuls plans de formation : nombre de mes courriers ou de mes « cahiers des charges » étaient eux aussi piégés de la même manière. Je vous conseille de tenter l’expérience, histoire de vous faire plaisir et d’égayer votre existence. À toutes fins utiles, vous trouverez dans ce 4e volet 40 fausses citations qui s’ajoutent à celles du 1er volet et des deux qui l’ont suivi peu après : 40 nouvelles citations pour piéger les pédants (14 novembre 2013) et 40 autres citations pour piéger les pédants (2 décembre 2013).
121) « La duplicité et la démagogie sont les meilleures armes du politicien en campagne. » Abigail Kirkpatrick (Objectif Capitole)
122) « En période de chômage, il convient d’être solidaire. Ainsi moi, monsieur le juge, j’exprimais ma solidarité en laissant le travail aux autres ! » Janusz Nowaczek (Le procès de Poznań)
123) « La première était laide et riche, je l’ai épousée. La seconde était belle et pauvre, j’en ai fait ma maîtresse. Quant à la troisième, elle était laide et pauvre, je l’ai prise à mon service comme secrétaire. Je n’ai eu qu’à me louer de ces choix ! » Ambrose Shelley (L’extravagant destin de Lord Burnett)
124) « Une conscience sans révolte est une conscience corrompue. » Jean-Eudes Dumesnil (Le vol du balbuzard)
125) « Plus un individu est intellectuellement petit, plus il est habité de grands préjugés ! » Jürgen Ackermann (Le braconnier de Bergheim)
126) « Ne soyez pas si prompt dans vos conclusions, Paolo, le regard d’un policier suffit à faire d’un innocent un présumé coupable. » Mauro Versini (Les pavés de la via Veneto)
127) « Les cyclones révèlent les vrais caractères. » Toussaint Laviolette (Les flamboyants de Marie-Galante)
128) « Se marier tôt est le plus sûr moyen de vieillir avant l’âge. » Hannelore Winkler (La postière et le cheminot)
129) « Mieux vaut se montrer avec une gueule de bois qu’avec une tête d’abruti. » Erwan Kermarrec (Les aphorismes de Fanch Moal)
130) « Rien n’est plus puéril qu’un athlète qui en appelle à Dieu pour gagner une compétition sportive. Et pour cause : Dieu n’est pas fou, en joueur avisé, il mise sur plusieurs dossards ! » Seamus McEwan (Les dessous de l’olympisme)
131) « Pour réussir en politique, il faut avoir la main ferme et l’échine souple. » Henri de Montmarault (Conseils à un jeune homme ambitieux)
132) « Le mensonge est à l’homme ce que l’homme est à la nature. » Pinkas Zumstein (De bien étranges moshavim)
133) « Les lois sont ainsi faites qu’elles protègent les puissants et accablent les faibles. Pourquoi en irait-il autrement ? Ce sont les premiers qui les élaborent, et leurs amis qui les votent. » Alma Sabonis (Radiographie de la société lettone)
134) « Vouloir plaire en toutes circonstances est harassant : il faut sans cesse séduire, louvoyer, faire des concessions, et parfois renier ses convictions. Être impopulaire est infiniment plus confortable : on ne doit rien à personne. » Ayumi Tanaka (Chroniques tokyoïtes)
135) « Le tumulte des puissants n’existe que par le silence des humbles. » Averell F. Abercrombie (La chute de la Maison Sheridan)
136) « Pourquoi Moshé ne prend-il jamais l’autoroute A13 pour aller en Normandie ? Élémentaire, ma chère Yaël : pour ne pas jeter l’argent par la fenêtre au péage ! » Éliette Bernfeld (21 rue des Rosiers)
137) « Il est né et a grandi dans un quartier gangrené par les trafics. Sa voie était toute tracée vers le grand banditisme. Et de fait il est devenu député. » Juhani Nieminen (L’étrange destin de Matti Pulska)
138) « Citius, altius, fortius, fricius, telle est désormais la devise olympique ! » Paul-Louis Delhumeau (Les esclaves du chronomètre)
139) « On blesse plus facilement avec la langue qu’avec les poings. » Boubacar Coulibaly (Contes du pays Mandingue)
140) « La différence entre les animaux et les financiers, c’est que les premiers cessent de se gaver lorsqu’ils sont repus. » Evgueni Savchenko (Le rossignol et le mulot)
141) « D’une femme intelligente et laide, on loue l’intelligence ; d’une femme intelligente et belle, on loue la beauté. Et cela depuis la nuit des temps. Ne cherchez pas plus loin la fascination des masses pour la beauté et l’indifférence pour l’intelligence. » Tatiana Pakhadze (Anushka la rebelle)
142) « De même que pour acheter une maison, mieux vaut étudier ses fondations, pour épouser une femme, mieux vaut observer sa mère. » Wei Zhang (Les élèves de Maître Huan)
143) « La galanterie a toujours été un instrument de la domination des hommes sur les femmes. Ce temps est révolu, place à la courtoisie partagée. » Haydée Debaisieux (Le bigorneau amoureux)
144) « De tout chaos nait un ordre. » Faouzi Saada (La conférence des oiseaux)
145) « En réalité, Berisha n’est qu’un imbécile. Il a pourtant toujours réussi à faire illusion en laissant s’exprimer les plus brillants de ses collègues avant de conclure : ʺTout a été dit, je n’ai rien à ajouter aux propos de mes éminents confrères.ʺ » Borislav Angelkovic (L’usurpateur)
146) « Le mariage est une condamnation assortie d’une peine de substitution : la bague au doigt y remplace le bracelet au pied ! » Thorben Ekberg (Les larmes de la poupée)
147) « Les élus sont à la politique ce que les prêtres sont à la religion : des marchands d’illusions ! » Elliott Fletcher (Les amants du Potomak)
148) « Sans la médisance et le persiflage, les journées de ces vieilles dames seraient d’un ennui mortel que même les muffins et le lapsang souchong ne sauraient égayer. » Meredith Merryweather (L’adieu à Belgravia)
149) « Croyez-moi, cher ami, ce n’est pas sur les trottoirs que l’on peut observer les plus beaux cas de prostitution, mais dans les milieux de la finance, des médias et de la politique. » Estevo Gallego (Rafael le bienheureux)
150) « On dénigre souvent les sondages et l’on a tort : sans eux, tant de gens ne sauraient pas pour qui voter ! » Calvin Hawkins (Confessions d’un Démocrate)
151) « Il est plus facile de reconnaître une star du ballon rond à la voiture qu’il gare sur le parking qu’à ses passements de jambes. » Jean-Michel Caylar (Enquête sur le « Qatar Football Club »)
152) « Il avait été surnommé ʺLe menuisierʺ, rapport à son obsession de toujours ʺmettre le tenon dans la mortaiseʺ. » Ann Saint-Clair (Le maniaque de Trybeca)
153) « Un coup dur n’est pas forcément une calamité : c’est d’un ʺpépinʺ que naît le pommier ! » Albéric Espérandieu (Le chant des grenouilles le soir au clair de lune)
154) « Il parait que Dieu nous a fait à son image ; ça ne doit pas être joli-joli, là-haut ! » Arnaud Capdeville (Chroniques de la malouinère)
155) « Il y avait là des chiens, des renards et des loups : les premiers aboyaient, les seconds rusaient, et les troisièmes usaient de la force. » Oksana Bondartchuk (À l’aube de la Pérestroïka)
156) « Il n’est de grande politique qui ne sache allier la fermeté au compromis. » Alessandro Carbonari (Les murmures du Ponte Vecchio)
157) « Rien n’a changé : il y a 2500 ans, Socrate se plaignait déjà des mauvaises manières des jeunes et de leur manque de respect envers leurs aînés et le pouvoir politique. » Kyriákos Dimitriádis (La bouteille d’ouzo)
158) « La musique est une manière de doter d’harmonie un monde qui en est si dramatiquement dépourvu. » Sigmar Holzhacker (La noyée du Chiemsee)
159) « Ce n’est pas sur les planches du théâtre ou les plateaux de cinéma que l’on rencontre les êtres les plus cabotins, mais dans les procès d’assises, vêtus d’une robe de magistrat ou d’avocat. » Elise Vianney (Dans les couloirs du palais)
160) « Trois supporters sont capables de réflexion. Trente ont encore une once de lucidité. Trois cents forment un troupeau d’abrutis. » Hendrik De Brouwer (Koninginnedag)