jeudi 19 octobre 2006 - par Cauvin

L’Odyssée d’une espèce

Article de paléontologie écrit aux environs de l’an 8106.

L’Odyssée d’une espèce

Cette histoire nous fascine depuis toujours. Elle trouve un écho en chacun de nous, faisant vibrer nos racines les plus profondes. Tout commence en Seine-Saint-Denis, où l’on a trouvé les premières traces. Elles datent de l’ère mertanique (fin du XXe / début XXIe siècle) et restent les plus anciennes identifiées à ce jour. Nous sommes donc à l’apogée de la modernité. La préhistoire est finie depuis plusieurs dizaines de milliers d’années. Des fouilles ont mis à jour des empreintes également du côté de Lyon, Strasbourg, Creil, Mantes-la-Jolie et dans plusieurs parties du monde, notamment aux Etats-Unis. Elles sont à peu près de la même époque. Cet authentique hominidé est apparu au terme d’un processus de maturation très rapide, presque une génération spontanée. Il est une étape essentielle du processus évolutif.

Son nom : Homo Zyva.

Homo Zyva s’est déplacé à travers les continents, transportant avec lui un même art de vivre sous toutes les latitudes. Par contre il est certain que ses origines le situent plutôt dans l’hémisphère Nord, contrairement à Homo Sapiens dont les ancêtres viennent d’Afrique tropicale. Au demeurant les deux types d’hominidés ont cohabité à la même période, Zyva faisant irruption au milieu de territoires peuplés de grandes concentrations de Sapiens. Ce qui frappe immédiatement, ce sont les ressemblances qui unissent tous les représentants d’Homo Zyva à travers le monde, par-delà leurs différences d’origine ou de couleur de peau. Prospérant en petits groupes isolés, tous ont suivi la même évolution culturelle. Nous avons vraiment affaire à une population homogène dans ses comportements qui, de plus, a imprimé sa marque sur tous les territoires qu’elle a traversés. Eloignement géographique des groupes, proximité avec Sapiens, faiblesse numérique, diversité raciale : rien n’a pu freiner le développement d’Homo Zyva.

C’est une aventure extraordinaire, que nous vous proposons de découvrir maintenant.

La jungle urbaine est sans conteste le milieu qui a forgé Homo Zyva. Il est tout d’abord parvenu à s’affranchir du monde des tours en béton. Apprenant peu à peu à quitter les cages d’escaliers tropicaux pour s’aventurer en milieu ouvert, il est devenu omniprésent, partout. Animé par un formidable esprit de conquête, il restera cependant fidèle à ses origines : Homo Zyva revient vers les caves et les halls d’immeuble chaque fois qu’il éprouve le besoin de se protéger. Mais à partir des années 1980/1990, une force incroyable le pousse à se répandre partout, et notamment dans la rue.

C’est là qu’il apprend à se déplacer uniquement sur ses deux pieds. La rue va donc être le terrain d’une irrésistible progression. S’il y acquiert la station verticale, il conserve tout de même une démarche chaloupée, à l’instar de l’Australopithèque. Debout sur ses pattes arrière : ce progrès majeur, Homo Zyva l’a fait, aussi incroyable que cela puisse paraître. Il balance ses grands bras en posant un pied devant l’autre. Imaginez un peu ! Le voilà qui avance, debout, tellement fier ! La rue est son domaine désormais, il fait tout pour y imposer sa loi. Et ses mains sont libres. Mais comment s’en servir ? Que faire avec les mains ?

Apprendre, apprendre, et échanger des expériences avec ses proches. Pour commencer, tout en maintenant ses doigts tendus et écartés, Homo Zyva aime rapprocher ses deux mains l’une de l’autre devant ses yeux, leur imprimer plusieurs mouvements assez vifs d’aller-retour, mais sans qu’elles se touchent. Ce geste simple réitéré plusieurs fois par jour l’aide à essayer de comprendre cette chose extraordinaire qu’est une main, et qui plus est en deux exemplaires, chacun pourvu de cinq doigts. Comprendre et apprendre à maîtriser ses mouvements. On ne se rend pas compte aujourd’hui, en 8106, ce que cette découverte a pu représenter. Les deux mains exécutent une sorte de ballet, doigts fixement déployés dans toutes les directions, sous le regard de leur propriétaire émerveillé. Zyva est fier d’exécuter ces gestes et il les reproduit devant les autres mâles pour montrer et même enseigner son savoir. La bipédie est vraiment une étape essentielle de l’évolution.

Le progrès ne s’arrête pas là : après la découverte de la main, la découverte de la préhension. Aux alentours de l’an 2000, Homo Zyva va apprendre à se servir de ses mains pour y tenir son sexe. Ce primate passait probablement une partie importante de son temps à soupeser son entrejambe, ce mouvement étant peut-être destiné à le rassurer sur la présence de ses attributs. D’autres chercheurs penchent pour une autre explication qui ferait de ce geste un simple héritage de notre ancêtre le singe. On sait que ce dernier passe plusieurs heures par jour assis sur son séant à tirer sur son sexe et à le manipuler de différentes manières. Homo Zyva aurait hérité de cette allègre habitude tout en profitant de sa nouvelle stature pour la pratiquer debout.

Voilà en tout cas Homo Zyva capable de se dresser pour mieux scruter les environs et détecter les prédateurs. D’ailleurs sa visière sus-orbitaire est très développée dans le sens casquétal. Parmi les prédateurs, il faut mentionner Homo Polis. On sait aujourd’hui qu’Homo Zyva et Homo Polis se sont souvent rencontrés au cours de féroces affrontements, et Homo Polis n’a pas toujours eu le dessus, Zyva parvenant à compenser la faiblesse du nombre par un niveau de sauvagerie peu commun.

Le cerveau d’Homo Zyva est connu grâce à des moulages de boîtes crâniennes. Il est assez développé, son volume varie de 0,20 à 0,25 mm3, ce qui place Homo Zyva, au point de vue cognitif, nettement au-dessus de l’éponge de la période silurienne (s’agissant des capacités intellectuelles de notre ami, il faut se méfier des comparaisons hâtives, qui viennent immédiatement à l’esprit).

Grâce à cela Homo Zyva a développé diverses pratiques que l’on peut qualifier de culturelles, qui le rapprochent de l’homme de Néandertal, mais en nettement moins évoluées évidemment.

Tout d’abord Homo Zyva a laissé un grand nombre de peintures rupestres. Une véritable fougue artistique s’est très vite emparée de lui. Au vrai, il est assez rare que les murs datant de cette époque ne soient pas recouverts de couleurs et de figures. Les peintures sont d’une remarquable unité dans toute l’Europe et même le monde, comme s’ils s’étaient donné le mot. Cet art est un phénomène mondial. La taille des formes peut atteindre des proportions spectaculaires, certainement destinées à impressionner. Et Homo Zyva sait jouer de la morphologie de la roche pour rehausser encore ses représentations. L’écriture est naturellement absente, même si on note de-ci de-là des tentatives maladroites pour aligner quelques lettres. La femme est également absente, ce qui situe Homo Zyva loin derrière ses ancêtres du Magdalénien, qui ont laissé de superbes représentations féminines. L’art pariétal d’Homo Zyva se déploie dans de grandes taches de couleurs aux contours parfaitement dessinés, mais dont la signification est perdue. Pour le reste, et comme l’homme préhistorique, Homo Zyva a surtout peint des signes. C’est ce qu’il a laissé en plus grand nombre. Les signatures rageuses qui sont comme jetées sur toutes sortes d’édifices laissent transparaître une inspiration venue des marques commerciales (Nike, Coca...). Les marques étaient probablement révérées et l’existence de ce culte permettrait d’affirmer que Zyva n’était pas étranger à toute forme de spiritualité. Le message que nous envoient les figures peintes est-il donc d’ordre mythologique ? Les dessins d’Homo Zyva tentent, semble-t-il, de reproduire la simplicité entêtante des déesses marques, afin, peut-être, de s’attirer leur protection. Environnées de mystère mais nimbées de puissance tutélaire, les marques étaient présentes dans chaque aspect de sa vie quotidienne, dans la rue comme à la maison. On pense alors à une origine chamanique des œuvres d’art zyvaléniennes, qui auraient alors eu pour rôle d’établir un lien avec les puissances divines, en les imitant. Mais en réalité on ignore encore le sens de ces signes et ces fresques à l’air libre. Peut-être étaient-ils simplement destinés à marquer un territoire.

Car tout comme les chimpanzés Homo Zyva vit en clans, "gangs" aux Etats-Unis. Le Zyva a l’esprit de groupe. Ces petits clans sont plus ou moins structurés selon les époques et les lieux, mais toujours rattachés à un territoire, devenu en quelque sorte sa propriété. Et ce qui est sûr c’est qu’Homo Zyva est capable de se battre pour défendre sa terre. Il sait alors utiliser son ami le pitbull, une bête sauvage devenue un animal de compagnie. L’incursion d’une horde de Zyvas dans le territoire occupé par une bande rivale se solde fréquemment par des combats et des blessés, parfois des morts.

La peinture n’est pas la seule empreinte culturelle laissée par ces fascinants personnages. Les fouilles ont montré qu’Homo Zyva a excellé dans l’art de la barrette taillée. On a retrouvé des barrettes dissimulées dans les anfractuosités des caves et des halls d’entrée des immeubles où les Homo Zyva aimaient se rassembler en cas de mauvais temps. Ces restes fossilisés montrent une indéniable capacité à tailler puis lisser la résine de cannabis, de manière symétrique. Chaque face de la barrette est parfaitement découpée. Homo Zyva était même capable de produire de véritables stocks constitués de centaines de barrettes de même dimension.

Le feu maintenant. Dans ce domaine, Homo Zyva a atteint des performances inégalées. On a retrouvé des traces de foyers un peu partout, notamment en Alsace et aux abords des grandes villes, qui montrent une parfaite maîtrise du feu. Dépassant le stade de la simple domestication, le Zyva est parvenu à reproduire le feu, à volonté et partout. Les poubelles, les gymnases ou autres équipements collectifs ont souvent servi de terrain d’exercice à Homo Zyva. Pourquoi ? A quoi pouvaient bien servir ces feux ? C’est pourtant simple : avec le feu, on lutte contre le froid. En outre, depuis la préhistoire, le feu n’a pas qu’un rôle matériel. Il réunit et sociabilise les hommes. Homo Zyva s’inscrit ici dans une belle tradition qui réunit tous les hommes à travers les âges. Les historiens s’accordent sur cette explication, tout simplement car il ne peut pas y en avoir d’autre.

Homo Zyva est également chasseur, et les voitures sont sa proie principale. Là aussi les choses ont progressé, dessinant en creux une évolution qui ne laisse pas de nous étonner et qui n’est pas la moins singulièrement singulière aujourd’hui au milieu de nos certitudes bien ancrées dans une chronicité irréductible à un capitalisme de l’information d’autant plus moderne que le sésame de la légitimité sociale est le prix à payer sur le plan à la fois politique et institutionnel pour intégrer un déterminisme sociétal qui pèse sur les tendances dans des domaines comme les télécommunications, le nucléaire, lequel à son tour alimente les oscillations du paradigme social inaugural, en creux, et qui participe d’un centralisme jacobin. Avec, pour horizon, la pression concurrentielle exacerbée à l’aune de la distinction des checks and balances américains et du prurit [...]

technocrate à mèche rebelle

Ferme Ta Gueule

et laisse-moi raconter mon histoire

Pendant des années,

[...]

la suite bientôt, si vous (lecteurs) le voulez...



35 réactions


  • LE CHAT (---.---.75.49) 19 octobre 2006 13:42

    Bravo à l’auteur de cet article , un pur moment d’hilarité dans ce monde qui en manque tant ...

    à noter que les fouilles du site zyvalien de Aulnay sous bois nous on révélé que homo zyva portait une tenue d’un genre nouveau , le survêtement à capuche , qu’il maintenait baissée de préference pour échapper aux regards inquisiteurs de homo polis lors du troc de barettes et des feux de joie nocturnes.


  • DEALBATA (---.---.166.140) 19 octobre 2006 14:58

    Très bon, bravo pour ce point vu rétro-éclairant sur cet âge sombre qu’était le XXI siècle mais je pense que l’humanité sous les formes qu’on lui connaît actuellement aura sans doute disparu bien avant et c’est tant mieux car elle avait fini sa longue période de régression ...


    • involué (---.---.64.135) 19 octobre 2006 15:03

      les lobes frontaux siege de la pensée religieuse vont s’atrophier !chouette il y aura plus d’intégristes !


  • Marsupilami (---.---.47.194) 19 octobre 2006 15:07

    Bravo, je me suis bien marré. Apprenez tous les codes zyva ! A quand la suite du feuilleton ?


  • lucy (ethiopienne) (---.---.52.177) 19 octobre 2006 15:43

    bravo, un bel essai qui nous replonge dans un passé très lointain, à la redécouverte de nos plus vieux ancêtres....par contre, vous ne parlez pas de la polémique du professeur coppens à propos de la capacité scripturale de l’homo zyva, ni de la signification possible du terme « wesch - wesch », déchiffré récemment et élaboré par d’éminents paléo-linguistes , est-ce volontaire ?


    • LE CHAT (---.---.75.49) 19 octobre 2006 16:33

      les textes zyvaliens retrouvés dans les SMS des portables fossiles laissent apparaitre une disparition des voyelles à cette sombre époque et restent enigmatiques pour nos paléolinguistes qui trouvera la pierre de Rosette du Zyvalien ?


  • Gnole (---.---.192.187) 19 octobre 2006 16:00

    Très bon pré-rapport de thèse... juste une correction « scientifique » le nom des genre (Homo) s’écrit avec une majuscule et celui des espèces (zyva, sapiens...) avec une minuscule. Pour être encore plus rigoureux, les descriptions scientifiques Genre espèces doivent être en italique. Mais ce ne sont que quelques détails...


  • Raz (---.---.98.243) 19 octobre 2006 16:22

    Oh oui chouette on veut la suite. Idée : La coexistence difficile avec l’Homo Idiotis.

    En espérant que cette suite sera aussi grottesque et insultante à l’égard des petits cons péteux et condescendants qui ricanaient stupidement en se prenant pour les nouveaux intellectuels de l’époque.


    • LE CHAT (---.---.75.49) 19 octobre 2006 16:50

      tu veux parler du gourou BHL , disparu à cette époque ?

      on pourrait aussi parler aussi du déclin de l’Homo zyva , karcherisé jusqu’au fond de ses tanières suite à un décret du chamane Saar-khô-zi , leader des Homos polis


    • Prof. Chaudron (---.---.52.177) 19 octobre 2006 18:10

      Il appartenait à la race des Homos boufonus usurpator, branche contemporaire et concurrente de l’Homo ziva, au dire du professeur Jean-Bernard COPPENS, l’examen de la boite cranienne du grand nombre d’individus retrouvés dans une grotte connue sous le nom de « Sohrr Bonne » laisse apparaitre un grand espace vide dans lequel devaient circuler les idées loufoques et désopillantes reconstituées d’après le « reconstituteur de pensées à double flux post-glutal ». Emouvant témoignage de nos lointains ancêtres.


  • ZEN zen 19 octobre 2006 19:43

    @ L’auteur

    Il y un roman à écrire à partir de cette idée trés drôle...à votre plume !


  • (---.---.30.12) 19 octobre 2006 20:12

    Oui c’est assez drôle comme texte enfin ça dépend pour qui. Je vis parmi les « Homo-zyva » depuis toujours et j’ai même été un petit peu zyva à une époque mais je ne le suis plus alors c’est peut-être pour ça que je trouve cette caricature plutôt drôle. Mais Monsieur l’auteur votre analyse peut-être parce qu’elle est caricaturale est quelque peu superficielle mais comme vous nous parlez d’une suite j’ose espérer que vous mentionnerez ces éléments manquants dans votre ou vos prochains articles sur « Homo-zyva ».

    Vous ne nous parlez pas de la communication au sein de cette espèce. Du très large vocabulaire et des codes de communication qu’ils ont su développer, la langue du zyva est quand même un élément important qui permet de le reconnaître car ne l’oublions pas quand il n’est pas en jogging-baskets-casquette le zyva peut-être facilement confondu avec l’Homo-sapiens du fait de sa ressemblance physique avec celui-ci.

    Une autre chose, le mot « zyva » n’est utilisé que par les non-zyva. Eh oui les zyva n’utilisent pas le mot zyva pour dire vas-y mais ils disent tout bêtement vas-y. Cette erreur vient probablement du fait que les non-zyva ne côtoient pas ou à de très rares occasions les zyva et de ce fait on peut voir dans les films faits par des non-zyva des tas d’utilisation d’un vocabulaire et d’un accent qui sont très éloignés de celui des zyva.

    Ainsi les non-zyva qui ont parfois plusieurs années de retard sur la réelle évolution des zyva ne savent pas que pour se saluer les zyva disent :

    Wech gros bien ou bien.

    Ou qu’ils se checkent pour se saluer et que la plupart du temps ils finissent leurs phrases par « frère ».

    Ils ne connaissent pas la signification de certains mots comme « dar » ou « leurs », etc...

    Mais on peut les comprendre étant donné que les zyva sont en perpétuel changement, les modes passent vite, c’est difficile à suivre de loin.

    C’est bien beau de vouloir étudier certaines espèces pour mieux les comprendre mais on ne peut pas parler d’étude scientifique si les scientifiques ne vont pas sur le terrain pour décortiquer tous les éléments qui constituent l’espèce étudiée.

    On a tendance à voir la banlieue et ses habitants comme s’il s’agissait d’une autre espèce et de son milieu de vie soit parce qu’ils font peur, soit parce qu’on a pas envie d’en savoir plus car l’idée qu’on s’en fait nous suffit. Alors cette vision réductrice nous donne ce genre de caricature. Bien sûr il y a des choses vraies dans cette description, il faut l’avouer plutôt drôle des jeunes de banlieue. Mais ce qui me dérange c’est que pour beaucoup un jeune de banlieue ça se résume à ça : une caricature alors qu’ils ne sont pas si différents des autres, ils ont juste été parqués dans un environnement entre eux qui ne leur permettait pas de se rapprocher des autres, ce qui a facilité le communautarisme que certains d’entre eux revendiquent aujourd’hui. Moi j’ai eu la chance de pouvoir m’en éloigner un peu après le BAC pendant mes études supérieures et de voir un autre univers, d’autres espèces, ce qui n’a pas toujours été facile mais ça m’a permis d’avoir un peu de recul face à tout ça. Mais cette idée un peu réductrice qu’on a des autres n‘existe pas seulement chez les non-zyva mais aussi chez les zyva malheureusement et souvent quand des zyva rencontrent des non-zyva c’est la clash.


  • David Adel (---.---.116.55) 20 octobre 2006 00:15

    @ L’auteur,

    Très beau texte, à quand la suite,

    « nous som sayé vous pouvé vazy... »

     smiley

    David


  • Riffifi (---.---.174.253) 20 octobre 2006 13:27

    Je suis plutot d’accord avec Ka. Je suis PLUTOT d’accord car Ka parle d’analyse superficielle alors que je ne vois que la description partielle d’un stéréotype plutot qu’une analyse. Bien qu’en effet il y ai du vrai, je n’ai particulièrement pas compris la partie comprenant « Les signatures rageuses qui sont comme jetées sur toutes sortes d’édifices laissent transparaître une inspiration venue des marques commerciales (Nike, Coca...) ». Bien qu’il soit en effet un phénomène mondial, le graph s’oppose plutot aux marques que le contraire.

    Bien cordialement...


    • farid (---.---.218.194) 1er mars 2007 17:43

      c’est pour ca qu’il s’agit de tags et non pas de graph...


    • Cauvin Cauvin 4 mars 2007 15:36

      je suis en effet persuadé que ces dessins ne sont que des imitations.

      il ne s’agit pas d’un comportement d’opposition, mais de soumission.

      Publicitaires et tageurs se livrent ainsi une concurrence amicale et bon enfant, car en réalité, tous partagent la même esthétique, la même ambition.

      Ne voyez-vous pas comme tout cela semble se fondre dans le même bain, la même Merde ?

      E


  • pingouin perplexe (---.---.91.88) 20 octobre 2006 13:41

    Il est vrai que l’auteur a une plume, mais il me semble que sa focalisation sur le « zyva » l’ait fait manquer un essai de littérature rétrospective qui eut été, à mon avis, bien plus intéressant. Bon, revenons à notre début de XXIè pas super. Ces temps farouches nous sont connus par le fait que la connerie humaine est enfin parvenue à y donner le meilleur d’elle même. On eut dit...sa quintessence. Et là, on voit quoi ?

    Une tragique profusion d’incendies, réels, verbaux, comportementaux. Autour, des pompiers qui s’affairent en vue de les éteindre, avec une prise de risque pour le moins conséquente. De l’autre coté, un discours qui tente de reléguer au rang de naïveté, d’irréalisme, la conscience morale, le respect de l’autre, la tolérance, etc. Et le pire, tient à cette propension à imiter les comportements qui « marchent » (voire théorie mimétique de Girard, etc).

    Tout ça pour quoi ?

    Voici qui, peut être, pourrait vous inspirer quelques réflexions...

     smiley


  • (---.---.110.171) 20 octobre 2006 16:53

    Comparer les jeunes de banlieue aux chimpanzés, c’est sérieux, très sérieux ...


  • ape (---.---.64.135) 20 octobre 2006 17:31

    la droite méprise la jeunesse ,Et mépriser la jeunesse gréve l’avenir d’un pays !


  • hildaer (---.---.113.172) 20 octobre 2006 21:36

    Il y a des fais amusant dans ta description, mais pour faire une vrai bonne caricature dégagée d’avis politique tu devrais mettre une contre-partie. je ne vois que dépressiation d’une certaine catégorie de gens dont apparement tu ne fais pas parti, je suis daccord avec ka... Je ne suis pas dans la catégorie des zyva comme tu dis mais je n’aime pas le jugement. Chacun est différent et plutot que de vivre en comunauté on devrait essayer de vivre tous ensemble, ton discour est l’antithèse de ce fait. même si elle est tourné en fiction, cela n’en reste pas moins un jugement pour le moment, si tu dois écrire une suite fait une bonne caricature, mets une contre partie pour sauver l’intégrité de ton histoire.... Si ce que je viens de dire déclenche en toi des réactions n’hésite pas à m’écrire, je serais content d’en parler. Xav


  • Emm (l’auteur) (---.---.188.10) 20 octobre 2006 22:46

    Chers lecteurs aux 50 votes et aux 19 réactions,

    Je vous remercie pour vos encouragements qui vont d’ailleurs me conduire à livrer la suite (je me disais, en dessous de 50 lecteurs ’motivés’, autant éviter de sombrer dans le ridicule, j’arrête les frais).

    Vous êtes nombreux à pointer le fait que mon analyse paléontologique se présente de manière incomplète. C’est parfaitement exact. Je salue cette réaction qui démontre une lecture pleine de cette rigueur scientifique que j’essaye moi-même d’appliquer. Que l’on se rassure ! Le problème s’explique par le fait que vous n’avez ici qu’un tiers environ du fruit de mon labeur. D’autres personnages tout aussi fascinants vont se présenter. La lumière va s’éteindre. Restez à vos places.

    Mais serez-vous heureux de ce qui va suivre ?

    A bientôt

    Emm

    ps : 50 votes : c’est un peu faux. Car sur les 50 il y en a un qui... enfin... vous voyez... c’est un peu moi. Non, en fait c’est mon index qui a dérapé sur la souris, juste au moment où le curseur était venu se mettre sur le... le... « Oui »... bon ça va ça va ! Donc disons que 49 serait plus proche de la vérité.


    • ka (---.---.30.12) 21 octobre 2006 01:45

      J’attends la suite avec impatience.


    • LE CHAT (---.---.75.49) 23 octobre 2006 09:11

      J’attends également la suite avec impatience , ça peux être que du bohneur !


  • Cauvin Cauvin 26 octobre 2006 15:47

    technocrate à mèche rebelle

    Ferme Ta Gueule

    et laisse moi raconter mon histoire (note de l’auteur)

    Pendant des années, Homo Zyva s’est contenté de chasser les voitures en stationnement, abandonnées par leur famille. Il lui a donc fallu apprendre à leur ouvrir le ventre. C’est le temps des premières découvertes, des premiers outils, rudimentaires bien sûr (années 1980/1990). La fierté est déjà là. La famille sera nourrie. Mais on imagine le désarroi du chasseur assistant, impuissant, au spectacle des troupeaux de véhicules en transhumance, trop rapides, trop difficiles à attraper. Puis ses techniques se sont améliorées et il en est venu à chasser des voitures en marche, allant même jusqu’à poursuivre leur propriétaire à leur domicile pour leur dérober les clés. Nous sommes aux environs de l’an 2000. Son appétit n’a pas reculé devant la taille des bestioles. A l’instar de ses ancêtres qui apprirent à piéger les mammouths, Homo Zyva a fait des 4X4 son gibier préféré. C’est l’époque de la grande chasse organisée. Pistage, affût, approche silencieuse : il a tout inventé. D’ailleurs certains éléments permettent même d’avancer l’hypothèse selon laquelle Homo Zyva aurait pratiqué la technique ancestrale du caillou tranché contre les gros monstres qui viennent pour l’écraser, le dévorer. Il comprend qu’il faut se regrouper, parce qu’on est plus efficace à plusieurs, alors il apprend à maîtriser sa peur devant le chauffeur de bus et ses formidables défenses en forme de casquette (Safèvinminutkonlatten Diplotobus). Pourtant, avec ses 4 tonnes c’est le genre de bestiole à qui il suffit de foncer droit devant pour vous pulvériser et vous réduire en bouillie. Notre ami comprend qu’il peut maîtriser sa terreur devant le hululement du camion de pompiers, sa couleur rouge au moment où il charge. Les pompiers (Sapaur Pompiécantus) sont des monstres sans pitié, qui ne reculent devant rien pour assouvir leur soif de sang, et cela à l’aide d’une trompe démesurée qui leur permet d’attaquer à distance. La partie supérieure du crâne comprend une armure indestructible et sa peau est aussi épaisse que celle d’un dinosaure. Alors Zyva s’arme de cailloux coupants et de projectiles divers, et il monte à l’assaut. Merveille d’inventivité et de courage. Il se regroupe et passe à l’attaque, Zyva a compris que la meilleure défense c’est l’attaque. Toute son action est tendue vers un seul objectif : ses proies.

    Les monstres seront chassés du territoire, on pourra repartir en quête d’un gibier. La capture est au bout et le clan viendra profiter de la manne. Le repos maintenant, on va faire cuire la viande de voiture : cette maîtrise de la cuisson a été attestée les fouilles, de manière irréfutable, à travers notamment la découverte de foyers remplis de restes métalliques calcinés. Les états de service d’Homo Zyva dans la chasse à toutes les espèces de véhicules à moteur sont admirables et le situent au meilleur niveau des espèces connues à ce jour.

    Par contre les spécialistes se sont longtemps partagés sur la capacité d’Homo Zyva à émettre un langage articulé. Il semble maintenant acquis qu’Homo Zyva avait développé un proto-langage constitué d’une douzaine de sons, bon d’accord, disons dix. Ce catalogue sonore permettait de désigner les éléments de son environnement qu’il était parvenu à individualiser. Il est difficile pour nous d’imaginer la somme d’efforts nécessaire pour parvenir à ce résultat. Rien de tel ne pourrait se faire sans une vraie capacité de mémorisation. Oserons-nous dire que nous avons affaire à un intellectuel ? La comparaison peut faire sourire, mais reconnaissons tout de même que cette douzaine de sons articulés constitue une admirable prouesse. Quant au bonjour, nous savons qu’il ne s’exprimait pas par des mots mais par une série de gestes de bienvenue formant un rituel assez élaboré, véritable signal de reconnaissance entre Zyvas à base de petits coups sur le dos de la main. Flap, flap.

    Bipédie, langage, culture, maîtrise du feu : le portrait idyllique que nous venons de tracer ne doit pas faire illusion. Les merveilleuses performances décrites ci-dessus s’inscrivent dans un contexte beaucoup moins positif. Si l’objet de notre étude nous fascine tant par certains côtés, il ne faut pas oublier, par souci de rigueur scientifique, que l’arrivée d’Homo Zyva marque une régression globale dans le processus d’évolution. C’est la grande découverte de ces dernières années. Jusqu’à présent toutes les théories sur l’évolution de l’homme et de ses ancêtres s’accordaient au moins sur l’idée d’un progrès continu. A travers toutes les époques et sous tous les climats depuis des millions d’années nos ancêtres n’ont eu de cesse de s’affranchir de leur bestialité originaire : du moins c’est ce que l’on croyait jusqu’à ces dernières années. La découverte d’Homo Zyva a réduit ce postulat à néant. On découvre aujourd’hui que les choses ne sont pas si simples. Toutes les hypothèses des grands paléontologues, Yves Coppens et consorts, sont à revoir.

    Les quelques éléments positifs font figure de poudre aux yeux, en comparaison des tares immondes de cet Homo. Car le Zyva marque un tournant, négatif, dans l’histoire de l’humanité. Pour la première fois, un hominidé tire l’évolution en arrière. Quelques faits avérés suffisent à la démonstration.

    Tout d’abord Homo Zyva pratique un mode d’alimentation abandonné depuis la préhistoire, le charognage. Il ingurgite notamment de grosses éponges appelées Mokda. La science a permis de reconstituer cette nourriture. Il s’agit d’un gastéropode gras qui se reproduit dans des cages vitrées et bien éclairées appelées Rapid’Bouffes. Dès l’arrivée, une épaisse odeur vous enveloppe, douceâtre et un brin salée. La partie comestible du Mokda se trouve dans une coquille de carton ou de polyester qui s’ouvre comme une huître ou une moule. La bête spongieuse est à l’intérieur. De forme cylindrique et haute de quelques centimètres, elle déborde d’une bave jaunâtre. Une calotte de couleur marron se soulève facilement, ce qui permet d’observer les viscères. On y trouve des disques de plastique rejetés par la fabrique de pneu la plus proche et pour le reste il s’agit de tout ce que le Mokda n’a pas eu le temps de digérer. Normalement la bestiole ne bouge pas car elle est morte (pour s’en assurer il est possible de lui asséner un grand coup de gourdin, c’est plus prudent... VLAN !). Homo Zyva mangeait cette chose, ce qui n’est pas le signe d’un quelconque progrès... Il devait fouailler là-dedans comme un vautour, avec le nez, en tenant le Mokda à deux mains. On imagine la mâchoire grande ouverte tâtonnant puis se refermant un peu au hasard pour découper les matières et s’en repaître. Comme les cages à singes de nos zoos, un Rapid’Bouffe était toujours jonché de paille, déposée par les gardiens du lieu sous forme de petites bottes serrées dans des cornets rouges. Son Mokda avalé, Homo Zyva devait probablement se vautrer sur la petite table couverte de paille elle aussi, et en picorer quelques brins qui restaient pendouiller sur le coin de la bouche. Espiègle, il jouait avec la paille, et il n’était pas rare qu’il reparte avec quelques brins collés à ses vêtements.

    Heureusement les gardiens passaient régulièrement dans la cage pour donner un coup de balai et ramasser les coquilles vides. Ils servaient aussi à boire. Le Mokda était arrosé de bile de caco-laco, un brontosaure froid pourvu de plusieurs canaux excréteurs. Il s’en écoulait une bile sombre dont le goût saumâtre était habilement dissimulé par un gaz naturel directement extrait des intestins du caco-laco. Ce breuvage était ensuite recueilli dans des poches à encre attachées au Mokda. Zyva plantait une paille dans l’anus situé, de manière surprenante, sur la partie supérieure de la poche (ce qui a donné le verbe « encaculer » pour désigner ce geste légendaire). Certains prétendent que la bête ainsi pénétrée émettait un petit cri grinçant. Homo Zyva pouvait ainsi sucer le liquide... particulièrement apprécié (des découvertes récentes semblent indiquer que d’autres espèces venaient également à la cueillette des mokdas... une théorie surprenante...).

    On constate sans peine que toute trace de civilisation a été balayée. Les avancées au demeurant incontestables d’Homo Zyva dans différents domaines ne pèsent pas lourd face à ces pratiques alimentaires. Mais je m’aperçois que je n’ai rien dit de l’appareil reproducteur du Mokda

    [...]


  • Cauvin Cauvin 26 octobre 2006 15:58

    Mais je m’aperçois que je n’ai rien dit de l’appareil reproducteur du Mokda

    Non ?

    consommé de façon séparée, à l’image des organes mâles et moites appelés Neuguaits [...]

    Non vraiment ? Bon, d’accord, ce sera pour une prochaine fois.

    Autre élément de retour en arrière : Homo Zyva prospère dans le cadre d’une économie de prédation, non de production. Il pille et arrache, mais ne cultive rien. Il s’agit d’exploiter son milieu, le soumettre même, mais pas de le transformer ni de l’améliorer. Zyva n’a pas le sens de la propriété, ou plutôt il vit sur le postulat rigoureusement unilatéral selon lequel « tout ce qui est à moi est à moi et tout ce qui est à toi est... à moi ». A ce sujet l’éducation des petits commence très tôt. Reconstitution : un bébé Homo Zyva accompagné de sa mère pénètre dans un bac à sable. Trois ans tout au plus. Il se dirige droit sur les jouets qui l’intéressent et s’en empare pour aller les remettre à sa mère qui se dépêche de les enfouir dans son grand sac à carreaux rouges. Tranquille. Cette scène est authentique, nous le savons de façon sûre grâce à une étude patiente et minutieuse des empreintes dans le sable. Des restes de seau en plastique vert ont été retrouvés dans le grand sac de la dame. La leçon sera retenue par le petit. Elle est d’autant plus importante qu’à cette époque le bac à sable était la première école de la vie, une sorte d’oasis où affluaient les différentes espèces, avec leurs petits.

    Une fois devenu pubère, la pratique sexuelle d’Homo Zyva reste, à l’image de ce parasitisme systématique, marquée par une pure bestialité. Son cerveau n’est pas développé dans la zone de la réflexion, du scrupule et de la vie en société, à l’inverse de la zone correspondant à la satisfaction des besoins naturels. Ceci s’explique très facilement : en dehors de quelques rudiments de maraudage, on sait aujourd’hui que l’éducation des petits chez les Zyvas est réduite à bien peu de chose, en fait rien.

    On ne s’étonne donc pas de trouver des traces de massacres d’Homo Sapiens par Homo Zyva, un spécimen toujours solitaire étant pris à partie par un clan déchaîné. Ses chances de s’en tirer ? A peu près nulles. Le scénario macabre est toujours le même. Après une attaque fulgurante menée par un groupe féroce, le Sapiens s’effondre. Il est abandonné, mort, par les autres membres de son propre troupeau qui préfèrent poursuivre leur marche, un regard apeuré en arrière, laissant le Zyva à sa victoire. On a retrouvé dans les territoires occupés par Homo Sapiens des traces d’habitation montrant de véritables fortifications grâce auxquelles ce dernier tentait probablement de se défendre contre les incursions d’Homo Zyva. Ce sont de véritables camps retranchés qui ont parfois été édifiés, sur les emplacements des anciennes zones pavillonnaires.

    Mais il est vrai Homo Zyva est capable de tournoyer sur ses fesses de manière assez habile. C’est là sa grande fierté.

    Décidément on n’échappe pas à une sympathie spontanée pour son sujet d’étude... difficile de rester objectif quand on consacre des années et même des décennies à un certain sujet, qui devient alors comme un compagnon qui vous accompagne dans votre vie de tous les jours. Un ami. C’est vrai, il n’y a rien à faire, je ne peux pas m’empêcher d’insister sur les aspects sympathiques d’Homo Zyva.

    Alors, tous avec moi, car vraiment il faut faire preuve d’indulgence : un grand bravo pour le tourné/retourné sur les fesses !

    Les sites archéologiques de la région parisienne permettent de se faire une idée assez précise de ses déplacements à la recherche de nouvelles zones de chasse. Homo Zyva a certainement pu franchir la barrière du boulevard périphérique, pour pénétrer dans Paris.

    Paris est le territoire du singe Bobo. C’est une espèce à fesse blanche, qui ne mange que des végétaux et vit en autarcie complète. Le singe Bobo présente une caractéristique intéressante au niveau des chevilles, démesurément enflées. Notons également que cette variété de singe a troqué la liane pour le vélo ; on peut l’observer roulant avec assurance de rue en rue, les cheveux au vent, avec des habits soignés et sur le visage une expression de supériorité indifférente. Homo Zyva s’affiche dans Paris comme un prédateur. Alors le singe Bobo se réfugie en haut des immeubles pratiquement inaccessibles pour les autres espèces. Car il n’aime pas frayer avec les autres habitants de la forêt ou alors d’en haut, bien à l’abri perché sur les branches supérieures de sa forêt. Depuis les cimes lointaines il peut lancer toutes sortes de cris bienveillants en direction des autres espèces, notamment Homo Zyva. La forêt toute entière résonne de ses chants protecteurs.

    Mais ne nous y trompons pas. La sollicitude du singe Bobo pour notre Zyva est exactement la même que celle qu’il déploie pour l’éléphant du Bengale, la Baleine bleue ou l’abeille des vertes prairies. Les arguments, l’intonation, l’attirail de communication est le même, mais appliqué à un hominidé plutôt qu’à des représentants du règne animal. C’est ainsi que le Zyva serait naturellement bon mais contraint par son milieu à certains mauvais comportements, victime des affreux pas beaux qui ne veulent pas le comprendre, il-est-pas-méchant-si-on-l’attaque-pas etc... Le Bobo a défendu le Zyva en zoologiste distingué, protecteur des animaux, et cela, comble de l’ironie, du haut de sa singitude ricanante.

    [...]


  • ka (---.---.30.12) 26 octobre 2006 23:01

    J’ai bien aimé l’histoire du Mokda d’ailleurs j’apprécie la consommation de Mokda de temps en temps mais pas trop paske trop de Mokda ça soûle mais quand on est étudiant et que l’on mange dehors on a pas trop le choix niveau rapport qualité/prix entre le sandwich crudités-thon, le grec, la pizza et le McDo en plus ça c’est le menu pour 4 jours alors que dans la semaine ya 5 ou 6 jours de cours donc au pif on choisit l’un des menus des autres jours pour finir la semaine sauf si on veut manger à la cafétéria ou au RU mais bon c’est pas toujours très varié et niveau goût c’est pas ça non plus et on rencontre ceux qu’on voit déjà en cours.

    Par contre j’ai moins aimé le coup de la maman voleuse :

    « Trois ans tout au plus. Il se dirige droit sur les jouets qui l’intéressent et s’en empare pour aller les remettre à sa mère qui se dépêche de les enfouir dans son grand sac à carreaux rouges. Tranquille. »

    et celui du sexe violent et de l’éducation qui laisserait à désirer chez les zyvas. Certains zyvas ont eu une bonne éducation mais ils ont mal tourné à cause des mauvaises influences d’autres zyvas.

    « Une fois devenu pubère, la pratique sexuelle d’Homo Zyva reste, à l’image de ce parasitisme systématique, marquée par une pure bestialité. Son cerveau n’est pas développé dans la zone de la réflexion, du scrupule et de la vie en société, à l’inverse de la zone correspondant à la satisfaction des besoins naturels. Ceci s’explique très facilement : en dehors de quelques rudiments de maraudage, on sait aujourd’hui que l’éducation des petits chez les Zyvas est réduite à bien peu de chose, en fait rien. »

    PS : il faut essayer le Mokda le mercredi après-midi niveau bruit, encombrement et gosses qui courent partout ou qui renversent leur boisson ou qui veulent pas manger leur rapid’ bouffe paski prèfèrent jouer c’est génial comme ambiance mais faut aimer.


  • LE CHAT (---.---.75.49) 31 octobre 2006 10:50

    Je suis revenu faire un tour pour voir à tout hasard si il y avait du neuf sur homo zyva et bien m’en a pris , bravo à l’auteur pour la suite tout aussi passionante( on est des fois décu par les remake) de la saga homo zyva . l’épisode de la dégustation du mokda est un vrai régal et mes amis à qui je vais envoyer par e-mail cette suite vont certainement encore bien rigoler.....


    • Jojo (---.---.57.170) 31 octobre 2006 19:34

      ça serait + sympa de leur passer l’url... pour qu’ils aient la totale (avec l’auteur)


  • EchapofiX 6 novembre 2006 16:17

    Y a pas, c’est du grand art ! un bon moment d’hilarité en ce début de période glacière smiley


  • Le francais en extase (---.---.131.64) 8 novembre 2006 13:31

    Fabuleux, superbe, iddilyque, grandiose. Béni soit le trés saint auteur de cette trés sainte liturgie.


  • Cauvin Cauvin 8 novembre 2006 20:46

    ... Le Bobo a défendu le Zyva en zoologiste distingué, protecteur des animaux, et cela, comble de l’ironie, du haut de sa singitude ricanante.

    Le centre de Paris est occupé par Homo Homo. Cet hominidé pétulant, plein de couleur et de fantaisie, n’appartient pas à la même espèce qu’Homo Sapiens. En effet il ne se reproduit pas avec ce dernier, et - faut-il le rappeler - la définition d’une espèce est précisément le fait pour deux êtres vivants de pouvoir se reproduire entre eux. La reproduction est la clé de l’espèce. Homo Homo a produit certains esthètes parmi les plus brillants de l’espèce humaine. On pense notamment au Marcel-Proust, sorte de Lémurien au poil soyeux vivant en hibernation permanente dans une caverne tapissée de liège, capable de vous envoûter avec son regard velouté et ses longues phrases chuintées. Mais il y a un peu de tout. D’autres préfèrent secouer leur zizi en public, lors de parades appelées Gaies Praïdes. Ces défilés sont imités sur celui qui est le clou du film Le Livre de la Jungle, de Walt Disney, avec une petite touche coquine en plus. Bagheera, Mowgli, Baloo, le cortège des éléphants, le Roi Louis et ses singes, tous les amis sont entraînés dans une joyeuse sarabande pleine de pirouettes, de tambours et de rires. Les secousses de zizi, principale occupation de la plupart des personnages de la Gaie Parade, s’effectuent en rythme, du haut d’un char dominant la foule. Souvenez-vous : les personnages de Disney eux aussi battent la mesure avec la queue !

    Trêve de plaisanterie ! Un article scientifique n’est pas vraiment le meilleur endroit pour se laisser aller à des blagues de collégien. Excusez-moi. Place maintenant à l’analyse.

    On s’interroge encore sur la signification de ce rite de procession. Les scientifiques ont d’abord imaginé un parallèle avec des pratiques de temps encore plus reculés de l’histoire de l’humanité. Le spectacle fait immédiatement penser à une punition publique et infamante infligée à quelque condamné, à l’image de ce qui se pratiquait au Moyen âge. Quel ignoble forfait pouvait donc justifier pareil supplice ? De quelle hérésie ont-ils pu se rendre coupable pour mériter pareil châtiment ? Imaginez un instant ces pauvres diables, juchés sur une charrette, presque nus au milieu la foule... anéantis par la honte. Cette procession, vue avec notre regard d’aujourd’hui, est une ignominie. Tous ces sexes malmenés et ces culs écarquillés évoquent irrésistiblement les tortures publiques pratiquées au Moyen-âge. Mais gardons-nous de toute interprétation facile, simplement dictée par un parallèle historique un peu trop évident. Après tout les fouilles effectuées à la sortie des parcours empruntés par la Gaie Praïde n’ont jamais révélé la moindre trace de bûcher. Parmi tous les détritus enfouis sous terre, pas le moindre reste d’ossements calcinés. S’il s’agit d’une punition, force est de constater qu’on a perdu la trace des condamnés. Un autre scénario s’est alors présenté aux chercheurs : peut-être avons-nous là plutôt une sorte d’automutilation fanatique destinée à exorciser le membre fatal ? L’explication serait alors à chercher du côté des épidémies qui parcourent la terre à cette époque, et contre lesquelles Homo Homo aurait cherché à se défendre en chassant les mauvais esprits. Que faire quand les parties génitales au lieu de donner la vie se mettent à semer la mort ? C’est probablement que le diable s’en est emparé... D’où cet exorcisme collectif. Les participants font tournoyer leur sexe sans ménagement comme des sorciers leurs grigris, dans un sens, puis hop dans l’autre, les jambes arquées et les bras en croix dans un tonnerre de tambours. Cette transe aurait eu pour but de chasser le mal. Mais qu’en savons-nous au juste ? Une grande cérémonie expiatoire... Le scénario est séduisant, mais relève d’une pure spéculation. En vérité les Gaies Parades gardent tout leur secret.

    Les chercheurs s’accordent seulement pour exclure l’idée selon laquelle Homo Homo se réduisait à un zizi accessoirement porté par un corps. Mais une telle inversion des fonctions cérébrales et sexuelles est tout simplement inconcevable. Une chose est sûre : un Homo quel qu’il soit ne saurait se laisser porter, guider et gouverner par son zizi. Convenons simplement que nous n’avons pas d’explication certaine à donner aux Gaies Parades. Un peu de modestie n’a jamais fait de mal. Qui saura expliquer ce mystère ?

    Quoi qu’il en soit Homo Homo vit en harmonie avec le singe Bobo qui l’accepte volontiers (c’est l’exception qui confirme la règle). Le centre de Paris est ainsi une zone souriante et préservée de toute pollution extérieure, un peu comme dans un dessin animé. Ce décor de carton pâte n’abrite que des plaisirs et des sentiments, de préférence délicats ; les contraintes matérielles ont disparu. Rien d’agressif. Tout est propre et coule. Les autres espèces comme le petit commerçant ou le plombier ne sont acceptées que comme les techniciens, tout au plus les figurants d’un film dans lequel le Bobo joue les rôles principaux. Bobo vit emmuré dans un film, héros supérieurement pur et vaniteux qui toute la journée se projette sur le petit écran de son moi important. Autour de lui, chaque personnage est à sa place et joue son petit rôle mignon dans le petit monde Bobo.

    Enfin presque.

    Revenons donc à Homo Zyva et suivons-le en ses pérégrinations parisiennes, telles qu’elles ont été reconstituées par des fouilles systématiques et très scientifiques. Grâce à ces travaux de longue haleine, on peut maintenant se faire une idée assez précise d’une rencontre entre Homo Zyva et le singe Bobo, dans un parc pour enfants, un wagon de métro ou la file d’attente d’un mokda. Plusieurs spécimens de Bobo assemblés échangent des signes de connivence, qui consistent généralement à se raconter quelques incidents harassants de la vie quotidienne - l’horreur disent-ils - tout en affichant les sourires entendus de ceux qui comprennent le monde et le dominent. Cette petite jactance vise à montrer que l’on est un membre de l’élite donc très débordé, assez passionnant, un peu débraillé, ironique sur tous les sujets, peu attaché aux biens de ce monde dont on dispose - c’est amusant - de manière abondante. Surgit un clan d’Homo Zyva. Le singe Bobo est saisi par la peur mais il se garde bien de le laisser paraître. Tous ses sens se mettent en éveil, l’alerte est sonnée, mais dans la discrétion la plus totale. C’est tout juste si l’on peut observer un certain raidissement de la colonne vertébrale accompagné de coups d’œil circulaires destinés à évaluer le danger. Une fois ceci fait le Bobo développe une stratégie de soumission amusée, qui consiste à éviter tout contact avec Homo Zyva tout en affichant une complicité, feinte bien entendu. Car en réalité le singe Bobo déteste Homo Zyva, instinctivement, par tous les pores de la peau car tous les deux ne sont pas de la même espèce (du moins en sont-ils totalement persuadés... l’un comme l’autre...). Les mimiques du singe Bobo sont très élaborées et il déploie là des trésors d’intelligence pour s’écarter d’Homo Zyva tout en lui adressant des signaux de bienvenue. Si Homo Zyva bondit en criant et en sortant les dents, ce qui est fréquent, le singe Bobo étale un large sourire... en tremblant de tous ses membres. Terrassé par la peur, risquant de s’évanouir à chaque instant, le singe Bobo ne quitte pas Homo Zyva des yeux. Cette stratégie n’est pas sans rappeler celle de Sigourney Weaver dans le film Gorilles dans la brume, pour parvenir à s’approcher des grands singes (le parallèle ne doit pas être poussé trop loin, car les gorilles de la jungle africaine sont sensibles à leur environnement et doués d’une forme d’intelligence, rien à voir donc avec Homo Zyva, le VRAI Homo Zyva).

    Les femelles Bobos ne restent pas inactives et tentent par tous les moyens d’amadouer les petits d’Homo Zyva. Pour cela, elles n’hésitent pas à mettre leurs petits à contribution en les incitant à prêter leurs jouets. C’est un moment particulièrement intéressant car on observe que la femelle Bobo enseigne à sa progéniture le moyen de se comporter face à Homo Zyva. Nous avons là une vraie pédagogie ; ces scènes montrent la transmission d’un véritable savoir-faire face à l’ennemi. Dans ces moments, le Bobo mâle, le VRAI Bobo, voudrait être loin, très loin de là, il voudrait bien détaler en courant pour rejoindre les branches supérieures de son immeuble cool et bien protégé, seulement voilà, il sait que cela ne fera qu’attirer l’attention d’Homo Zyva. Alors il reste là, à espérer de tout son cœur que les Zyvas vont rapidement aller traîner ailleurs, si possible maintenant tout de suite.

    Voilà ce que l’on sait aujourd’hui à propos d’Homo Zyva. Le singe Bobo a bien évidemment disparu ; cette espèce n’est en définitive qu’un léger refrain de l’histoire, dans la lignée des précieuses ridicules, muscadins et autres snobs des siècles antérieurs. En réalité il avait déjà quitté ce monde.

    Mais sur son contemporain, le Zyva, le champ de recherche est immense.

    Il reste sans doute beaucoup de choses à découvrir à propos d’Homo Zyva, le premier post-humain.

    Les meilleurs archéologues ne sont pas parvenus à déterminer si Homo Zyva a finit par rejoindre Homo Sapiens et se fondre dans l’humanité, celle qui rigole, cherche, pleure, palpite et se cabre, ou s’il est parvenu à se maintenir en tant que groupe distinct avec toutes ses caractéristiques zyvatiques. Encore aujourd’hui en 8106 cet aspect reste un grand point d’interrogation. Que sont-ils devenus ? Sont-ils parvenus à se reproduire ? Fonder une famille purement zyva ? Tous les spécimens découverts avaient moins de 20 ans. Comment ont-ils évolué une fois arrivés à la quarantaine ? La soixantaine ? Peut-on imaginer une scène réunissant grand-père zyva et bébé zyva ? Mais si tel a été le cas alors où sont donc leurs descendants ? Ces graves interrogations restent sans réponse. Il serait absurde de considérer que nous puissions être des descendants des Zyvas, c’est proprement impensable, alors il se passera sans doute bien des années, peut-être des siècles avant que l’on puisse apporter une ou des réponses à cette grande énigme de la science...

    Ce début du 21ème siècle est désormais enseveli dans la boue et la poussière et il n’en est rien resté, tout a disparu en particulier du peuple Zyva, un peuple qui reste une anomalie dans sa provenance... comme dans sa postérité.

    Où es-tu donc passé, Ooooh Zyva Mon Ami ?

    C’est sur ces mots que je vais clore cette conférence.

    Wech Madame, Wech Mademoiselle, Wech Monsieur.

    ******************************************************* **

    Nota : l’attention des lecteurs et en particulier des étudiants est attirée sur le fait que, lors des prochaines fouilles, les découvertes éventuelles ne pourront être rattachées à l’une ou l’autre des espèces décrites dans la présente étude que pour autant que la totalité des critères désormais établis auront été dûment constatés et prouvés, ainsi qu’il sied à toute démarche scientifique. Un spécimen ne saurait se voir attribuer l’une ou l’autre de ces dénominations, à savoir Homo Zyva (le VRAI l’authentique Zyva), singe Bobo (le VRAI Bobo), Homo Homo (le vrai...), sur la foi d’un ou de deux indices plus ou moins isolés dans un portrait par ailleurs infiniment varié. La plus grande rigueur est de mise, on veillera à mener les investigations de manière ordonnée, systématique, sans rien laisser au hasard. Ces personnages ont bel et bien existé mais il est évident que toute généralisation serait contraire aux lois de la science. A défaut de retrouver toutes les caractéristiques expliquées dans la présente étude, on considérera le spécimen comme, comme, comme un, comme un quoi ? Un bâtard !

    ******************************************************** **


  • Kops (---.---.127.70) 27 novembre 2006 10:16

    Bravo pour cette passionnante étude de caractères ! Mais il est étonnant que la présentation de Singe Bobo et Homo Homo déclenchent moins de louanges que celle de Homo Zyva, alors qu’elles me paraissent tout aussi intéressantes et pertinentes. A quand la suite ? Grosse bise à l’auteur de la part de son vieil ami Kops.


  • maagic (---.---.205.131) 28 novembre 2006 21:12

    Excellent pour le style, ce texte me laisse perplexe sur le fond : s’agit-il de dépeindre notre chère Ile de France comme un îlôt de sodomites dégénérés entouré d’une bande de singes, voleurs de naissance ? N’est-ce pas manquer de respect à ces derniers, les réduire à un cliché insultant ? Et rejoindre ainsi la pensée de certains extrémistes ? Peut-être ne faut-il pas prendre tout cela au pied de la lettre. Mais en tant que Bobo, je m’interroge... smiley Kroust


  • farid (---.---.218.193) 6 décembre 2006 13:43

    excellent article !!! l’ironie juste et un poil facho(n’y voit rien de péjoratif, j’ai vraiment aimé)

    un indigène bien trop français pour son époque.


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