lundi 27 août 2007 - par Luigi Chiavarini

Avis de tempête persistant sur les marchés

Pourquoi les marchés financiers perdent-ils le nord ? Trois changements structurels dans la finance moderne sont à l’origine des sérieuses turbulences qui s’abattent sur les marchés ces dernières semaines. Ces changements nous ont menés au bord d’une contraction mondiale du crédit, et peut-être d’une récession.

Le premier c’est la titrisation. Il s’agit de la formule magique qui permet de transformer du passif (un prêt hypothécaire) en actif (une obligation adossée à une créance hypothécaire). Un raz de marée de titrisation a balayé les marchés. La conversion à grande échelle d’actifs non-commercialisables a modifié la nature même des actifs financiers, ainsi que les caractéristiques du comportement financier. La nette augmentation des actifs cotés a influencé la culture des marchés financiers de manière importante, en stimulant l’appétit pour le risque, mais également en érodant les concepts traditionnels de liquidité, et en nourrissant l’attitude selon laquelle le crédit est généralement disponible à des prix raisonnables.

Le principal problème de la titrisation est que moins un actif titrisé est échangé, plus son cours est difficile à évaluer. Un nouveau marché est créé, générant des liquidités là où il n’en existait pas auparavant. Mais si vous ne pouvez pas le vendre, que vaut-il réellement ? La valeur, comme l’a montré l’économiste français Bastiat, ne se réalise que lors d’un échange entre deux parties.

Le second c’est la numérisation des échanges financiers. Les technologies de l’information ont soutenu les perspectives de crédits faciles désormais si répandues parmi les investisseurs. Les marchés étant reliés au niveau mondial par les réseaux électroniques, l’information financière circule quasi-instantanément ; les échanges informatisés et les transactions sont exécutés sans délai.

Ou, pour utiliser un terme plus simple, on peut comparer cela au concept des "Brochettes à volonté" proposé par des restaurants qui n’ont rien de spécial. Mais les "Brochettes à volonté", par contre, sont bien spécifiques ; elles signifient exactement ce que leur nom indique : l’offre de brochettes ne s’épuise jamais. Tant que vous continuez à manger, ils continuent à vous en servir.

L’équivalent économique des "Brochettes à volonté", c’est la loi de Say, qui affirmait, pour simplifier, que l’offre crée sa propre demande. La prolifération des actifs titrisés a créé une demande pour ces mêmes actifs. Les fonds de pension, pleins aux as, les fonds d’investissement, sans parler des hedge funds, tous cherchent des actifs à acheter. Le boom du trading numérique, les flux d’information en continu et la titrisation ont créé un boom au sein de la base mondiale d’actifs échangeables (ou au moins "achetables").

Mais le troisième est celui qui cause le plus de difficultés. La quantification. Il y a une tendance à penser que les marchés financiers peuvent être transformés en tableaux tout propres, avec des signaux d’achat et de vente bien nets, tenant pleinement compte de toutes les relations entre les marchés grâce à des douzaines de variables. Bien entendu, il est fou de penser qu’un modèle mathématique puisse prédire avec précision le comportement d’un système organique complexe. Mais parfois, cela semble fonctionner.

Les modèles quantitatifs sur lesquels sont basées les stratégies de certains hedge funds et une bonne partie du program trading de Wall Street semblent fonctionner lorsque la volatilité boursière est basse. C’est-à-dire qu’en l’absence de comportements irrationnels, lorsque la relation entre les classes d’actifs et d’autres variables reste constante, certains modèles marchent. Ils cessent de fonctionner lorsque le monde commence à changer. Et au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, le changement est bien plus constant que la stabilité.

Nous pourrions conclure que la combinaison de ces trois "Ations" a mené à une perte de discipline sur les marchés. On trouve des prêteurs qui ne sont pas des banques, et qui prêtent de l’argent sans être pleinement conscients des risques de défaut de paiement. Le risque lui-même est perdu dans la bataille, du moins pendant un temps.

Mais le capitalisme ne peut pas fonctionner sans risque réel. Le risque contraint à la discipline non pas parce qu’il récompense l’effort et l’esprit d’initiative, mais parce qu’il punit impitoyablement l’échec. Si les marchés de capitaux ne condamnent pas le manque de discernement en permettant à une entreprise de faire faillite, les capitaux eux-mêmes sont gâchés, immobilisés dans des opérations qui ne produisent rien de valeur, ni pour la banque, ni pour l’entreprise, les actionnaires, la population ou le gouvernement (sous forme de recettes fiscales).

Le vrai capitalisme. Il va de crise en crise... passe du boom créateur à la destruction créatrice... de marchés liquides fonctionnant correctement à des marchés aussi solidement gelés que la calotte glaciaire avant le réchauffement planétaire. Du boom au krach... des profits aux pertes... de la richesse à la pauvreté.

Et voilà qu’interviennent les banques centrales. Les booms, ça va, disent-elles... mais on va mettre fin à ces vilains krachs. Comment ? En fournissant plus de crédits ! La Fed est intervenue en août, rachetant les valeurs que les acteurs du marché libre ne voulaient pas, y compris les créances adossées aux prêts subprime.

Ce qu’il nous faudrait, en ce moment, c’est un peu plus de faillites spectaculaires. Nous finirons par y arriver, bien entendu. Mais si la Fed, la BCE et d’autres banques centrales continuent de secourir les marchés, le jour du jugement sera un peu retardé.

La question centrale reste quelle valeur a l’argent qui n’est pas créé par un travail qui apporte de la valeur ajoutée dans le processus de transformation matérielle de la matière première ou qui ajoute de la valeur ajoutée (bien-être) par les services proposés aux consommateurs/épargnants ?

La tempête est forte car l’argent créé par le subprime c’est du vent, et elle est d’autant plus puissante qu’il y en a beaucoup trop.



22 réactions


  • Francis, agnotologue JL 27 août 2007 11:32

    Bonjour, vous écrivez, en fin d’article : «  »La question centrale reste qu’elle valeur à l’argent qui n’est pas créé par un travail qui apporte de la valeur ajoutée dans le processus de transformation matérielle de la matière première ou qui ajoute de la valeur ajoutée (bien être) par les services proposés aux consomateurs/épargnants ?«  »

    Je vous demande pardon, mais pour moi qui n’y connais rien dans ces subtilités financières, j’ai du mal à comprendre une telle phrase, même en remplaçant

    "... qu’elle valeur à l’argent par :

    « quelle valeur a l’argent », correction qui me paraît évidente à une erreur due à un défaut de relecture de votre part.

    Voulez-vous dire que tout ceci amène à une dévaluation généralisée ?


    • Luigi Chiavarini Luigi Chiavarini 29 août 2007 08:43

      Merci pour cette correction nécessaire .A la question y aura t’il dévaluation la réponse est oui , l’autre question qui vient naturellement à l’esprit est quand : et cela dépendra de la capacité des banque centrales à retarder le phénomène à moins que une instance supra gouvernementale comme le G8 voire le Gx ou/et le FMI ou/et la banque mondiale ou/et l’OMC ne décident de reprendre le relais et initient le changement du mode opératoire de l’organisation financière et économique mondiale ,un peu à l’image de ce qui c’est passé en 1976 à l’occasion des accords de la Jamaïque pendant lesquels les états unis décidait unilatéralement de mettre un terme définitif au système monétaire de parités fixes mais ajustables . Ceci avait été préparé en 1971 lorsque la parité or/dollar fut arrêtée.

      L’idée serait de faire le chemin inverse afin de minimiser ou du moins de limiter dans le temps l’effet de la crise qui pointe.


  • Forest Ent Forest Ent 27 août 2007 12:14

    Ces trois trucs ont pu jouer pour renforcer certains mécanismes, mais le problème à la base reste la surévaluation périodique d’actifs et le crédit excessif qui en découle.

    Cette crise était archi-prévue. On peut appeller cela ’escroquerie’, ’cavalerie’, ’pyramide’, ’schéma de Ponzi’, ’exubérance irrationnelle’, ’bulle’, etc ... C’est toujours pareil.

    L’idée de base, c’est que les journaux ne présentent que des nouvelles positives le temps que les établissements financiers aient réussi à sortir du risque en le diluant au maximum ailleurs. Et un jour, le roi est nu.

    J’ai lu un article il y a seulement 3 mois d’un économiste US disant en gros « les liquidités sont inépuisables ». smiley

    Je le redis encore : la crise n’est pas finie. Nous commençons simplement à évaluer l’impact sur l’économie réelle. Watch the perfect storm.


  • Tzecoatl Tzecoatl 27 août 2007 12:28

    « La question centrale reste qu’elle valeur à l’argent qui n’est pas créé par un travail qui apporte de la valeur ajoutée dans le processus de transformation matérielle de la matière première ou qui ajoute de la valeur ajoutée (bien être) par les services proposés aux consomateurs/épargnants ? » Désolé, mais « valeur ajoutée » n’est pas bien-être. Certains puissants challenges relevés par le passé (grâce à la puissance étatique) ou aussi par le stress généré par la demande de valeur ajoutée par les actionnaires infirment une de vos conclusions.

    « La tempête est forte car l’argent créé par le supprime c’est du vent, et elle est d’autant plus puissante qu’il y en a beaucoup trop. » L’appel de marge sur l’immobilier américain est un authentique problème, mais ce réajustement, à savoir valeur d’un bien péreen = valeur de l’argent afférent, est indispensable afin de bien maitriser les phénomènes économiques.


  • haddock 27 août 2007 13:48

    Nous v’la titrisés .


  • POUET POUET 27 août 2007 14:12

    Voilà une explication claire pour le néophyte que je suis.

    Et donc, si ça continue, le jour ou les grandes banques cesseront de rattraper le coup, c’est le grand krach ?


  • Reinette Reinette 27 août 2007 14:25

    GUERRE, TERRORISME... c’est bon pour la BOURSE

    En 1941, le Journal des Finances et l’Agéfi se félicitaient de l’influence bénéfique de l’Occupation sur la Bourse de Paris.

    60 ans plus tard, on retrouvait les mêmes qui saluaient l’influence bénéfique du 11-septembre et de la guerre en Irak sur toutes les Bourses du globe.

    CONSTAT : nazisme, guerres ou terrorisme, tout est bon dans le cochon.

    Dans une passionnante étude, l’historien Francis Ronsin montre, citations à l’appui, l’allégresse avec laquelle le JOURNAL DES FINANCES (JDF) et l’Agence économique et financière (l’Agéfi) ont tous deux salué Pétain (« le plus glorieux des drapeaux », pour le Jdf) et l’occupation nazie (« L’unité monétaire européenne ne peut être que le Reichsmark », affirmait l’Agéfi).

    Sacré Ben Laden !

    SEPT 2001. Après un été cafardeux pour l’ensemble des Bourses mondiales, la rentrée s’annonce calamiteuse : « Après 3 mois de stabilité sur une tendance médiocre, les Bourses ont décroché cette semaine. Les actions traditionnelles ont été attaquées à Paris comme à Wall Street », s’alarme le Journal des Finances (01/09/2001).

    Les jours passent mais la morosité s’accroche...

    « L’indice CAC 40 a chuté de 33,3 % depuis son record du 4 septembre 2000. [...] Aux États-Unis, après le krach des valeurs technologiques, ce sont maintenant des grandes valeurs de l’indice Dow Jones qui flanchent à leur tour. Résultat : un indice CAC 40 au plus bas depuis deux ans. » (JdF, 08/09/2001).

    LA VEILLE du 11/09/2001...

    « les principaux marchés du vieux continent ont affiché des reculs supérieurs à 3 % », se désole l’AGEFI (11/09/2001).

    Là-dessus, irruption des avions de... Ben Laden. Les tours jumelles s’embrasent et s’effondrent. Effondrée elle aussi, la presse financière rivalise avec les grands médias pour exprimer sa consternation, son horreur et, bien sûr, sa solidarité : « Le terrorisme aveugle vient d’apporter la démonstration que la folie humaine n’avait pas de limites. Ce n’est, hélas, pas rassurant. » (l’AGEFI, 12/09/2001).

    Pas rassurants, les attentats du 11 septembre ?

    Pour les boursicoteurs, qui n’aiment rien tant qu’être rassurés, cette platitude cache une terrible angoisse : la perspective d’une baisse de la consommation. Déjà que « le moral des consommateurs était au plus mal avant même les attentats suicide du mardi » (l’AGEFI, 14/09), alors avec Manhattan dans les gravats, leur désir de consommer ne va pas aller en s’améliorant.

    « Les scénarios des experts que nous avons interrogés vont tous dans le même sens : le ralentissement économique qui se développait aux États-Unis avant le 11 septembre va tourner à la récession au quatrième trimestre 2001 et dans les premiers mois de 2002. » (JdF, 22/09).

    Les spécialistes unanimes, voilà un signe qui ne trompe pas ! Et le même JdF d’enfoncer le clou : « Les stratégistes prévoient une récession aux États-Unis et la poursuite de la baisse des actions ». À peine l’encre servant à imprimer ces funestes prophéties était-elle sèche que de nouveaux chiffres venaient tout chambouler. Heureusement pour leurs clients, « experts » et « stratégistes » s’étaient fourrés le doigt dans l’œil. Le 15 septembre 2001, les marchés se sont déjà « ressaisis » (JdF). Le 29 septembre, ils ont « retrouvé une certaine sérénité » (JdF).

    10 jours plus tard, les cours continuent de grimper : « Hier, les marchés américains ont poursuivi leur rebond initié il y a deux semaines et demie » (l’AGEFI, 12/10).

    Le 20 octobre : « Cette semaine, le CAC 40 a repris 200 points et près de 5 % de sa valeur » et « l’indice Dow Jones a enregistré un gain de 3,27 % sur les cinq dernières séances » (JdF).

    Le 6 décembre, moins de 2 mois après les attentats, c’est l’apothéose : « Retour de l’enthousiasme sur les places américaines », lance l’AGEFI. Entretemps, la situation économique n’a en réalité fait qu’empirer.

    Le 5 novembre, alors que les Bourses chantaient leur « enthousiasme », l’AGEFI évoquait encore une « crainte de récession généralisée », une « nette progression du chômage américain à 5,4 % » et un « inquiétant marasme de l’activité industrielle dans l’Euroland » (05/11).

    Un paradoxe que nos conseillers boursiers, jamais avares d’explications, n’ont aucune peine à déchiffrer : « Il aura suffi de la prise de Kaboul par l’Alliance du Nord, d’une hausse des ventes de détail plus forte que prévu aux états-Unis et de la chute du prix du pétrole pour amener les investisseurs à écarter le spectre d’une récession prolongée aux Etats-Unis. » (l’AGEFI, 19/11)

    À L’ARGUMENT DES BIENFAITS DE LA GUERRE il convient d’en ajouter un autre, non moins prodigieux.

    Le 22 septembre, Philippe Sassier écrit en effet dans le JdF : « L’idéologie antimondialiste et la bataille contre les OGM occupaient le fauteuil de la contestation laissé vacquant par le communisme. Le terrorisme ajoute désormais du sang et de l’horreur à cette contestation. » Ben Laden/José Bové, même combat. Ainsi discréditée, la contestation anti-libérale n’inspirera plus les mêmes craintes que naguère.

    Le 28 septembre, l’AGEFI creuse plus avant l’amalgame fructueux du barbu et du Roquefort : « La critique antimondialiste (qui a été en fait jusqu’à présent un anti-américanisme) a sans doute perdu une part de justification depuis les attentats. » Les investisseurs peuvent donc se rassurer, d’autant qu’ils ont été « favorablement orientés par la défaite en Afghanistan du régime des talibans et par la décision d’ouvrir un nouveau cycle de négociations [conférence de l’OMC à Doha] visant à libéraliser davantage le commerce mondial » (JdF, 15/12).

    TOUT COMPTE FAIT, les avions de Ben Laden n’ont donc pas fait que du mal :

    « En organisant les attentats du 11 septembre, Ben Laden ne pensait sûrement pas favoriser la solidarité internationale et le développement du commerce mondial », se réjouit froidement le JdF (10/11). Bref, si les cours s’envolent, c’est grâce à l’effondrement des tours jumelles.


    • Reinette Reinette 27 août 2007 14:39

      GUERRE, TERRORISME... c’est bon pour la BOURSE

      SADDAM à la rescousse

      Début 2003, rien n’est plus attristant que la lecture de l’AGEFI : « Les investisseurs clôturent sans regret une année boursière désastreuse. L’indice phare de la Bourse de Paris a terminé 2002 sur la plus importante baisse annuelle de son histoire. » Ou : « Les marchés américains ont connu en 2002 leur troisième année de baisse consécutive. Ils sont désormais hantés par la perspective d’une guerre en Irak. » (02/01/2003)

      Ou encore : « Les espoirs de rebond de l’économie allemande en 2003 s’envolent. » (08/01) La guerre qui se profile suscite d’autres inquiétudes : « L’angoisse face au risque de guerre touche durement les marchés boursiers. Pour tenter de légitimer une intervention militaire en Irak, le président Bush promet d’apporter des preuves à charge contre Bagdad le 5 février.

      En attendant, l’économie reste en panne et, faute de repères, les Bourses broient du noir. » (l’AGEFI , 30/01)

      Un contre-sens répandu pourrait faire croire que si les marchés sont déprimés, c’est parce que la guerre approche. Alors qu’en fait, ce qui les afflige, c’est plutôt le risque que la guerre s’éloigne. Il ne faut donc pas s’étonner si « les manifestations pacifistes de la semaine dernière n’ont que modérément rassuré les marchés » (l’AGEFI, 18/02). La guerre, pas de problème : C’EST L’AVANT GUERRE QUI CREE INCERTIDUE, confusion et pertes d’argent. « L’histoire nous dit que lorsque l’Amérique se trouve sur le pied de guerre, les marchés chutent de 11 à 17 %.

      Mais une fois la guerre engagée, le marché se redresse », explique David Schwartz, historien des marchés financiers, cité dans le Monde (23/09/2002).

      L’expert financier André Gosselin se montre encore plus cru : « Lors des préparatifs de guerre, comme c’est le cas actuellement, les indices sont en baisse, alors qu’on s’attend à ce qu’ils repartent à la hausse dès que les premières bombes tomberont sur l’ennemi. » (sur le site Lesaffaires.com, mars 2003)

      Ça y est, nous y sommes presque ! « Les spéculateurs ont déjà reproduit par avance le scénario boursier de 1991. Le dernier ultimatum lancé par la Maison blanche à Saddam Hussein soulage les Bourses. » (l’AGEFI, 18/03).

      Les bonnes nouvelles s’enchaînent en rafale : « Vendredi, l’envolée de l’indice parisien a même dépassé le précédent record remontant au 17 janvier 1991, jour du déclenchement de l’opération Tempête du désert. » (l’AGEFI,17/03) « L’abandon par les Anglo-Américains de l’attente du feu vert de l’ONU pour attaquer l’Irak [...] a levé l’incertitude - ce que la Bourse déteste par dessus tout - sur le déclenchement d’une guerre. Au total, en trois séances, l’indice CAC 40 a gagné 17,83 % » (JdF, 22/03).

      Cependant, les Bourses restent nerveuses. Après la fulgurante victoire américaine, les premières embûches trouvées sur le chemin des « libérateurs » donne des suées froides aux marchés, sensibles comme des chatons au moindre imprévu.

      Sombrement lucide, l’AGEFI brandit l’index : « Les marchés s’étaient emballés à l’idée d’une guerre propre presque virtuelle, et d’un effondrement rapide du régime de Saddam Hussein. Ils avaient simplement oublié que la guerre reste la guerre, faite de victimes militaires et civiles, de bavures, de pièges imprévus, de résistances inattendues. [...] Au lieu d’acheter au son du canon, les marchés auraient assurément mieux fait de contenir leur impatience. » (25/03/03).

      Mais les chenilles tournent et, quelques jours plus tard, les forces de Saddam sont enfin en déroute. Le résultat, on vous le donne en mille : « Les Bourses ont fortement rebondi hier, soutenues par l’avancée des forces de la coalition vers Bagdad », applaudit l’AGEFI (03/04), qui en oublie les consignes de prudence qu’elle prêchait une semaine plus tôt. Le 12 avril, Le Journal des Finances peut enfin saluer la victoire de Bush, avec une note de regret toutefois : « L’issue heureuse de la guerre en Irak constitue un immense soulagement et supprime une inconnue majeure sur l’existence d’un risque latent d’embrasement au Proche-Orient. La reddition, à la fois rapide et sans condition, des fidèles de Saddam Hussein n’a pourtant pas donné lieu à l’envolée boursière que la plupart des opérateurs attendaient. »

      Encore quelques semaines de patience, les amis : « La psychologie des investisseurs semble avoir changé. Le rebond du Dow Jones est de l’ordre de 20 % depuis le mois de mars et la guerre en Irak. [...] L’indice CAC 40 a rebondi de 31 % en trois mois par rapport au point bas de 2 403 points touché le 12 mars » (JdF, 07/06). C’est signe de bonne santé, effectivement, pour « la psychologie des investisseurs ».

      Dans l’euphorie de la victoire, la presse financière française, qui avait jusqu’alors plutôt partagé le scepticisme de son gouvernement, renoue avec son américanophilie habituelle : « Les Américains veulent moderniser l’islam et montrer qu’il est compatible avec la démocratie, tandis que les intégristes veulent islamiser le modernisme », pérore sentencieusement le JdF (26/04/03).

      Une poudrière, l’Irak occupé ? Allons, rien à craindre de ce côté-là : « Bagdad peut devenir, demain, un modèle dans une région du monde où la démocratie n’est qu’un mot lointain et vague. » (JdF, 18/04).

      Ah, la merveilleuse science divinatoire des journalistes financiers épris de démocratie !


  • Henri Alberti 27 août 2007 16:24

    Je voudrais poser une question sûrement débile mais qui mérite pour le profane une réponse pertinente et simple si possible : Dans la courbe du Dow jones qui va de 1995 à 2007 par exemple, le volume de pognon est relativement linéaire de 1995 à novembre 2003, la même chose de janvier 2004 jusqu’à aujourd’hui. Si ces données sont correctes, comment se fait-il que décembre 2003, le volume s’est multiplié par 30 ? Entre novembre 2003 et janvier 2004, le volume s’est multiplié par 120 ? Le cac 40 par contre a été plus ou moins linéaire, lui.


    • Luigi Chiavarini Luigi Chiavarini 29 août 2007 08:47

      Intuitivement j’expliquerais ce phénomène en disant que cela correspond à l’augmentation de la masse monétaire M3 aux etats unis. C’est à dire l’injection par la FED de flux important de liquidité dans l’économie nationale.Mais c’est à vérifier.


  • Gerald 27 août 2007 16:34

    Je pense que les hedge funds ont joué un rôle important, car, comme ils empruntent 90% de l’argent qu’ils jouent en bourse et que leurs règles internes leur oblige à avoir toujours 10% de fonds propres, quand les titres qu’elles détiennent baissent de 5%, elles ont perdu la moitié de leurs fonds propres et doivent donc vendre des actifs vendables en urgence, ce qui fait chuter les bourses. Et avec leur effet de levier d’un facteur 10, on comprends mieux pourquoi une perte qu’on peut estimer à 3 millions maximum d’américains qui « default » multipliés par $100000 par maison en moyenne (car on ne prête quand même pas en junk des maisons à $1M), soit 300 milliards de dollars ont fait perdre aux bourses en 15 jours 3 fois plus. Ce qui reste incompréhensible sans les hedges funds (sauf erreur de ma part).


    • Tzecoatl Tzecoatl 28 août 2007 11:12

      Bref, c’est grâce aux banques (et leur réserve fractionnaire) que les hedge funds et autres LBO, ceux que les communistes appellent les financiers, pourissent la vie du secteur productif en général, en étant dans l’obligation afin des rémunérer leurs emprunts, de réclamer du 10-15 % de rendement sur le secteur productif.

      Après le jeu de cons, nous voici dans le tas de cons.


    • Luigi Chiavarini Luigi Chiavarini 29 août 2007 09:27

      Effectivement c’est un jeu de C.. ; je m’expliques : Il y a longtemps que l’activité de survie de notre espèce n’est plus la chasse et la culture en groupe pour la communauté mais l’accumulation individuelle sous toutes ses formes, posséder pour ne plus être possédé, accumuler pour exister. Comme si le meilleur synonyme du mot liberté était propriété, comme si nous ne pouvions pas être sans avoir ! En soit le principe de l’accès à la propriété pour chacun n’est pas désavouable, loin de la puisqu’il a affranchi la majorité de l’humanité, mais la financiarisation de l’économie qui en découle aujourd’hui est excessive et dangereuse pour tous. Essayons d’en décrypter le mécanisme de fonctionnement en posant quelques définitions : Le capitalisme c’est l’exploitation du travail collectif (production de valeur ajoutée) à des fins d’enrichissement personnel sous l’alibi de la propriété des moyens de production (le CAPITAL). 1er C La finance c’est la promesse de transférer le capital dans le temps en le faisant croître en ayant pour principal soutient la CONFIANCE (2eme C) des acteurs dans le système financier. Le néolibéralisme est la doctrine politique qui rend applicable l’existence des deux réalités précédentes avec pour objectif d’en assurer la perrénité. La conséquence en est la CROISSANCE (3eme C) à l’excès voire jusqu’au suicide environnemental et social. Capital, Croissance, Confiance. Il résulte de ces définitions que les trois piliers du temple néolibéral sont Capital, Croissance, Confiance si l’un d’entre eux vient à faillir : l’édifice vacille. Il semble évident que le seul pilier sur lequel nos contemporains ont une possibilité d’agir, si ils en avaient conscience, est la confiance. Tant que cette confiance existe les apôtres du temple feront en sorte d’affiner l’équation leur permettant d’optimiser la croissance du capital. Cette équation pouvant s’exprimer de la façon suivante : Maximisation de la rentabilité des fonds investis sous la double contrainte que la sommes des coûts de production tendent vers 0 et que la productivité des moyens de production (humain et matières premières) tendent vers l’infini ... c’est à dire jusqu’au néant. Dans cette équation il n’est fait aucunement mention de la dimension nécessairement solidaire et précaire de notre condition d’humain, c’est cette fonction que l’idéologie de gauche devrait permettre de raisonnablement pondérer. Il n’est pas non plus tenu compte du caractère fini des ressources de la planète, ni du caractère suicidaire de l’utilisation qui en est faite, c’est sur cette sensibilisation que le combat des écologistes devrait se focaliser. L’équation politique est donc ainsi énoncée mais...comment la résoudre ?


  • docdory docdory 27 août 2007 19:17

    @ Luigi Chiavarini

    Ces problèmes boursiers , qui , pour moi , ont l’intérêt et le charme d’une réunion du comité central du parti communiste nord-coréen , me laissent néanmoins perplexes sur plusieurs points :

    1°) Pour le citoyen lambda comme moi , non actionnaire et n’ayant jamais l’intention de le devenir ,( la bourse étant le quinté-plus du riche ) , ces péripéties boursières semblent n’avoir aucune conséquence pratique : en effet , j’ai les souvenirs , depuis une trentaine d’années , de trois krachs boursiers au moins , dont celui du 11/9/2001 , et aucun d’entre eux n’a eu la moindre espèce de conséquence sur ma vie personnelle . Seuls les fous qui se constituent une retraite par capitalisation ont eu à en pâtir !

    2°) On a beaucoup parlé ces derniers jours de sommes considérables « injectées » par la BCE ( cent milliards d’euros ??? , j’ai peine à croire ce chiffre ! ) et , à un moindre degré , par la réserve fédérale américaine pour « soutenir les marchés financiers ». Sous quelles formes se font ces « injections » . Est-ce que cela veut dire que la BCE achète des actions en baisse ? Et si oui , de quel droit ? Il n’est pas du rôle d’un état , fut-il supra national comme l’UE , d’acheter des actions d’entreprises privées !! D’ou sort l’argent « injecté » par la BCE ? De nos impôts ? Dans ce cas les médias devraient le dire , car le citoyen lambda aime à savoir ce que financent exactement ses contributions ...

    3°) Quelles éventuelles conséquences fâcheuses auraient pu résulter de l’absence « d’injections » d’argent par la BCE ? Si ça se trouve , elles auraient été moins fâcheuses que la dépense liée à ces « injections » !!! Tout cela est opaque et peu compréhensible ...


    • Laurent_K 27 août 2007 20:22

      Pour ce que j’en sais, il s’agit de prêts proposés par les banques centrales aux banques privées qui n’osaient plus trop se prêter entre elles. En effet, personnes ne savait (ne sait ?) qui possédait ces crédits hypothécaire à haut risque et qui donc allait boire le court bouillon. Les banques ne prêtant qu’aux riches, elles ne voulaient pas prendre le risque de prêter à des sociétés qui risquaient de faire faillite le lendemain -y compris d’autres banques-. Il y avait donc un risque de « credit crunch » : en gros, les entreprises comme les particuliers n’auraient plus eu la possibilité d’emprunter.

      Les conséquence en auraient été réellement désastreuses. Comme la plupart des achats immobiliers sont faits avec un crédit, il y aurait eu un effondrement immédiat et massif de l’immobilier. Pas un mal en soit me direz-vous vu les prix déments pratiqués mais outre l’appauvrissement immédiat des propriétaires de la classe moyenne, cela aurait aussi entrainé des licenciements massifs dans le bâtiment, gros pourvoyeur d’emplois et donc une chute encore plus grande de l’activité. Et je ne vous parle pas de l’impact sur les entreprises qui ont besoin de crédit pour vivre. En résumé, cela aurait entrainé une explosion du chômage, un arrêt de la croissance voire une décroissance et un développement de la misère catastrophique. Cela s’est déjà produit en 1929 et nombre d’historiens attribuent l’arrivée de Hitler au pouvoir à cette crise. Donc oui, les banques centrales ont bien fait d’intervenir.

      Les sommes engagées donnent effectivement le tournis : rien que la BCE a injecté 94,8 milliards d’Euro le jeudi 9 puis à nouveau 61 milliards le lendemain ! Attention, elle n’a pas acheté des actions, elle a prêté de l’argent aux banques privées ce qui correspond à son rôle de banque des banques.

      Maintenant, j’ai moi aussi quelques questions :

      1°) Pour prêter de l’argent, il faut en avoir ou alors faire tourner la planche à billets, non ? Est-ce ce dernier mécanisme qui a été utilisé ? Même prêté à court terme, cela devrait entrainer un risque d’inflation ?

      2°) Pourquoi est-ce la BCE qui a investi le plus et non la FED ? La crise provenait quand même des Etats-unis ?


    • Tzecoatl Tzecoatl 28 août 2007 11:51

      A vos questions :

      1°) ce point étant une affirmation, je vous laisse le penser 2°) Cette masse monétaire, qui est du M0, est à l’instar des autres agrégats monétaires, créé ex-nihilo (jeu d’écriture dans un livre de comptes).

      Il y a imperméabilité monétaire entre MO et les autres agrégats monétaires.

      Donc, point d’impôt derrière le rôle de la BCE, point d’actions non plus, c’est juste de l’écriture qui est proposé durablement sur le marché interbancaire (cet argent reste entre le cartel des banques, et leur prudentialiste, la BCE, vous n’en verrez jamais la couleur).

      3°)- les banques ne se faisant plus confiance, les petites banques, plus demandeuses de liquidités que les grosses (celles-ci, en l’absence de mise de liquidités de la BCE, prennent aux petites) auraient pu faire faillite. Or l’absence de confiance envers une banque étant contagieux aux autres, c’est tout le système bancaire qui auraient pu être mis à plat, la sphère productive étant dépendante à ce jour de la sphère financière. Bref, il a été préférable de continuer de fonctionner avec ce cartel mafieux et leur institution, la Baizéeux.


    • Luigi Chiavarini Luigi Chiavarini 29 août 2007 08:22

      Permettez que je tente de « vulgariser » le phénomène en restant naratif et personnel c’est souvent une méthode didactique efficace :

      Tu as besoin d’argent. Tu viens me trouver et tu me dis que tu veux m’emprunter cent balles pour acheter un appartement.

      Mes conditions sont simples : tu me rembourses dix balles tous les ans pendant vingt ans, tu prends une assurance qui prendra ton relai dans les remboursements s’il t’arrive un pépin et, en sur-garantie, tu me donnes une hypothèque sur l’appartement que tu achètes avec l’argent que je te prête.

      Le prix des apartements monte en flèche, l’appartement que tu achètes cent balles vaudra sans doute deux cent balles dans deux ou trois ans. C’est bon pour toi. C’est bon pour moi : si tu t’enrichis, tu seras un meilleur client pour moi, si ça tourne mal, la garantie que tu me donnes me permettra de faire un sur-bénéfice.

      Car de mon côté, je n’ai pas cet argent, mais mon métier de banquier est de savoir en trouver à moins cher que ce que je te prête. Pendant que tu me rembourseras dix balles par an pendant ving ans, je rembourserai huit balles par an à ceux qui m’ont prêté les cent balles nécessaires à l’opération. La différence paiera mes frais et mon profit.

      Je te connais, tu es jeune, tu as un bon job, tu gagnes quarante balles par an. Je te fais confiance. Je te prête donc cent balles, je range ta garantie au coffre-fort. Avec les garanties que tu me donnes, je peux dormir tranquille, l’affaire est réglée en deux coups de cueiller à pot. Jusque là tout va bien.

      Manque de pot, ton perds ton job au bout de deux ans ou, variante, tu as emprunté à taux variable et ces idiots de taux se mettent à grimper. Dans les deux cas, qui peuvent d’ailleurs se cumuler, tu ne peux plus me rembourser chaque mois. Dans un premier temps, c’est pas grave pour moi, j’ai prêté à cent mecs comme toi. Je ferai jouer ton assurance, si ça ne suffit pas, je puiserai un peu sur mes frais et sur mes profits. Si ça se prolonge vraiment, je ferai jouer ma garantie, je prendrai ton appartement, et je le revendrai. Avec une bonne chance de plus-value.

      Mais voila, les emmerdes n’arrivent jamais seules. Voila que trente ou quarante des mecs à qui j’ai prêté cent balles perdent leur job, tombent malades, font faillite, bref, ne peuvent plus me rembourser.

      Pour pouvoir rembourser mon propre prêteur, il faut que je revende quelques-uns des appartements. Le premier se vend très bien, avec une sacrée plus-value. Mais ça ne suffit pas. J’en remets dix autres, d’un coup, sur le marché. Là, la moitié me reste sur les bras. Mon prêteur s’énerve. Il faut que je vende “à tout prix“. Donc je dis à mon agent qu’il peut réduire le prix.

      Quand les clients potentiels voient que ça baisse, ils rechigent à acheter, font traîner. D’autant que leurs propres banquiers, qui sont dans la même situation que moi, sont réticents à prêter de l’argent, qu’il commencent à avoir du mal à rembourser eux-mêmes.

      Pour faire face à mes engagements, je revends d’autres trucs : des actions pétrolières, des obligations d’Etat. Mais plus j’essaie de vendre, plus les prix baissent et moins il y a d’acheteurs.

      J’appelle mes confrères. Leur moral n’est pas terrible. En fait, ils perdent confiance. Ils sont tous vendeurs. Et il n’y a plus d’acheteurs. Tout le monde veut garder ou récupérer ses sous. Du coup, l’argent devient rare, comme on dit : les banquiers, qui ne voulaient plus prêter pour des opérations immobilières, commencent à faire la sourde oreille pour prêter aux entreprises.

      La crise s’étend. Invisible d’abord. De pays en pays. De secteur en secteur. Les banques centrales jugent alors urgent d’injecter des liquidités dans le système, pour rendre l’argent moins rare. Au risque de réveiller l’inflation. Cela suffira-t-il à rétablir la confiance ?

      On en est là...


    • Internaute Internaute 29 août 2007 09:24

      @Laurent_K

      Je ne vois ce que viens faire Hitler dans cette histore mais, pour votre information, c’est justement lui qui a remis d’aplomb l’économie allemande aprés le désastre dans lequel l’ont laissé ses prédecesseurs. Le fameux ministre des finances Shacht est l’instrument du renouveau allemand à cette époque. La politique des grands travaux menée par Hitler a été reprise par un économiste au renom moins sulfureux, Keynes.


    • mat 30 août 2007 01:04

      @Laurent_K

      Aussi bizarre que ça puisse paraître pour le commun des mortels, il n’est pas nécessaire d’avoir de l’argent pour en prêter...quand on est une banque privée ! La monnaie est, comme déjà souligné, créé ex Nihilo par un pur jeu d’écriture dans les cahiers de comptes des banques (monnaie scripturale). Cette monnaie n’a pas de valeur intrinsèque, et la confiance qu’on lui attache n’est que celle d’un client envers sa banque !

      En outre, vous parlez de la planche à billet, mais en réalité les premiers « émetteurs » de monnaie sont aujourd’hui les banques privées ( à 90%). (rare exception, les CCP de La Poste, plus pour longtemps j’imagine...)

      Hélas, les banques privées contrôlent l’émission de monnaie donc les investissements, et donc quelquepart, notre vie au quotidien..

      Vivement qu’on renationalise tout ça... smiley


  • finael finael 28 août 2007 11:00

    Excellente vulgarisation (exercice des plus difficiles), de ce que la plupart d’entre nous ont du mal à comprendre.

    Si mes renseignements sont exacts, les sommes échangées sur les différents marchés représentent pratiquement dix fois la valeur « réelle » de l’ensemble des biens de la planète. Comme ces sommes n’existent que sous forme numérique (virtuelle), que se passerait-il si environ 1 million de personnes décidaient de retirer simultanément leurs avoirs des banques, sachant que cela se saurait très vite, les médias étant là pour ça, et connaissant le caractère moutonnier de la majorité de la population ?


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