jeudi 30 juin 2016 - par Karol

BREXIT : villes-mondes contre États-nations, l’élite contre les invisibles

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Deux jours à peine après la sidération causée dans l’élite cosmopolite par le résultat du référendum en Grande Bretagne, Anne Hidalgo et Sadiq Kahn, respectivement Maire de Paris ( P.S.) et de Londres ( Travailliste), capitales les plus riches d’Europe, ont publié dans Le Parisien et le « Financial Times » une tribune commune pour affirmer haut et fort que malgré la sortie éventuelle de la Grande Bretagne de l’Union Européenne, les deux villes se rapprocheront encore plus, oubliant que si ces deux villes sont ce qu’elles sont des « villes- mondes » prospères – c’est précisément parce qu’elles sont les capitales d’Etats-nations qui, par leur histoire coloniale, leur politique économique et industrielle, ont pu concentrer d’énormes richesses recyclées aujourd’hui dans la finance, le commerce international, les services et l’immobilier. Dans cette tribune où on oppose le dynamisme des villes-mondes à la léthargie des États-nations, on ne dit pas un mot sur toutes ces victimes de la mondialisation et des politiques ultra libérales, véritables réfugiés de l’intérieur reclus au fond d’un périurbain informe ou dans un chef-lieu de province totalement dévitalisé de ses commerces ou encore dans un bassin industriel laissé en friches après un demi-siècle de dérégulation et de délocalisation de l’économie. Victimes qui ont encore le toupet, pour notre élite 2.0 (1), lorsqu’elles trouvent la force et la motivation de se déplacer, de très très mal voter.

Ce référendum avec le succès du « Out » est bien l’illustration jusqu’à la caricature de la distance de plus en plus marquée entre ces deux mondes qui s’éloignent chaque jour un peu plus l’un de l’autre. Monde branché des urbains cosmopolites, qui vont et viennent d’une métropole à l’autre, les yeux rivés sur leur smartphone, satisfaits de pouvoir jouir de mille et un services grâce à l’entremise des plateformes numériques dispersées de par le monde et qui ignorent tout de l’existence de cet univers caché des perdants, des blasés, des renfrognés qui seraient incapables de trouver leur place dans cette nouvelle économie déterritorialisée.

La répartition géographique des résultats du vote est sur ce point significative : 60 % de IN dans le Grand Londres et en Ecosse, 59% des OUT dans les Midlands. Dans les régions industrielles du nord, les scores pour le Brexit dépassent par endroits 60%. Ce sont les personnes âgées, les ouvriers, les précaires et les ruraux qui ont voté LEAVE et qui sont aussi victimes des politiques ultra libérales conduites depuis plus de 40 ans par à la fois les gouvernements de Grande Bretagne et les instances de l’UE. Politiques qui ont eu pour objectif le démantèlement des secteurs industriel et minier anglais au profit du secteur financier localisé à Londres. La dégradation des services publics ( services de santé et d’éducation), le recours aux travailleurs détachés des autres pays de l’UE et la multiplication des contrats « zéro heure » dans les services ( lien ) ont eu pour conséquences de déstabiliser le marché du travail et de précariser des pans entiers de la classe ouvrière britannique. C’est ce qui explique, en partie, ce vote de rejet d’une Europe technocratique incapable d’assurer la protection de l’ensemble de sa population. Population paupérisée qui, à cause de la hausse de l’immobilier, est rejetée de plus en plus loin des centres urbains fournisseurs de services et créateurs d’emplois. Population qui est convaincue qu’elle n’a plus rien à attendre d’un projet européen entièrement voué à la construction d’un espace ouvert à la libre concurrence et la libre circulation à la fois des marchandises, des capitaux et des compétences aux dépens de la construction d’une communauté politique dans un espace social protecteur et émancipateur. Rancœurs et ressentiments de tous ces oubliés savamment exploités par tous les démagogues de l’Ukip et du parti Conservateur incapables de proposer une alternative crédible à la politique actuelle.

 Les luttes du mouvement ouvrier aux XIX et XXe siècles avaient permis la constitution d’un État-nation régulateur qui avec son système social et ses services publics, en irriguant chaque kilomètre carré du territoire contribuait à l’émergence chez chaque citoyen du sentiment de faire partie d’une même communauté de destin. Tout cela avait permis l’émergence dans l’ensemble de la République d’une classe moyenne et d’une large classe ouvrière prospère. L’ouverture des échanges et la mise en compétition des travailleurs du monde entier a fait se développer ces villes-mondes, nouveaux centres de production de la richesse qui concentrent les compétences de toutes origines, absorbant peu à peu le dynamisme économique du pays, ses propres ressources humaines et matérielles. Ces villes globales sont reliées entre elles par de performants réseaux de services de communications et de transports tant terrestres qu’aériens. Peu à peu leur gestion s’autonomise de celle des États qui n’ont plus les moyens d’assurer l’essentiel en matière de services publics et d’infrastructures dans les territoires ruraux éloignés des grands centres urbains qui subissent de plein fouet les effets de la mondialisation avec son lot de délocalisations, de fermetures d’usines et qui doivent aussi continuer à nourrir, à éduquer et à soigner tant bien que mal tout ceux qui ne peuvent où ne veulent entrer dans cette nouvelle économie réticulée des mégapoles internationales. ( lire : la fracture sanitaire s’aggrave ). États-nations qui à cause du chantage fiscal imposé par les grands groupes industriels et financiers mondialisés ne réussissent plus à socialiser un minimum de richesses pour assurer un minimum de solidarité entre tous les citoyens et à préserver une homogénéité sociale sur l’ensemble de leur territoire.

Le problème qu’illustre aussi les résultats de ce référendum est que le système économique que nous subissons produit depuis quelques temps plus de perdants que de gagnants ce qui s’accommode mal d’un système démocratique qui donne à chaque citoyen, pauvre ou riche, victime ou gagnant, jeune ou vieux, urbain ou rural une voix, un vote. Notre élite, quelle que soit sa réussite, sa clairvoyance et son intelligence, quelle que soit sa mobilité et ses capacités à s’extraire des particularismes pour se fondre dans l’universel a un énorme boulet au pied : tous les ratés, les perdants, que leur propre politique a produit, abandonnés par un État incapable d’assurer ses missions élémentaires, et qui, nostalgiques d’un temps révolu, continuent à s’accrocher à leur territoire et à fantasmer sur l’idée d’un peuple souverain. C’est exactement ce qui semble affoler Alain Minc qui affirme sans complexe «  c’est la victoire des gens peu formés sur les gens éduqués » ( lien )

C’est ballot mais toute cette élite bien pensante, les BHL et nos médiacrates à la Arnaud Parmentier ( 1) ont oublié que les pauvres et les exclus en tout genre ont encore le droit de voter et de choisir leur destin et qu’ils sont majoritaires et de plus en plus nombreux dans ce monde profondément inégalitaire que ces gens éduqués et experts ont contribué à bâtir.

Dans tous les domaines de l’activité humaine se développe cette société à deux vitesses. D’un côté, le monde des aéroports et de la 1ère classe des Thalys, Eurostar et autres TGV, monde de la jet-set, des colloques et rencontres internationales, monde des décideurs au parler  » globish « , monde des acteurs des médias et de la politique, du luxe et du sur-mesure , du « secteur libre » des hôpitaux et des écoles et universités prestigieuses, monde des hôtels de luxe et des quartiers résidentiels sécurisés : le monde des 1% entourés de 20 % de la population utile à leur prospérité. De l’autre le monde des invisibles, des considérés comme « inactifs » ou « assistés », bref des losers en tout genre condamnés à vivoter plus ou moins confortablement devant un écran en bouffant des chips au fond d’une lointaine banlieue ou dans un village endormi. (2)

Déjà en septembre 1995, sous l’égide de la fondation Gorbatchev, « cinq cents hommes politiques, leaders économiques et scientifiques de premier plan » réunis à l’hôtel Fairmont à San Francisco phosphoraient sur ce brûlant sujet. « L’assemblée commença par reconnaître une évidence indiscutable – que « dans le siècle à venir (21° siècle), deux dixièmes de la population active suffiraient à maintenir l’activité de l’économie mondiale » Alors que faire pour gouverner les 80 % d’humanité surnuméraire dont l’inutilité a été programmée par la logique libérale ? La solution qui, au terme du débat, s’imposa, fut celle proposée par Zbigniew Brzezinski (ancien conseiller de Jimmy Carter ) sous le nom de tittytainment. Il s’agissait de définir un « cocktail de divertissement abrutissant et d’alimentation suffisante permettant de maintenir de bonne humeur la population frustrée de la planète » » (3)

Vingt ans après notre jeune chantre du libéralisme Gaspar Koenig ne dit rien d’autre dans sa chronique dans Le Figaro, sidéré après avoir appris les résultats du référendum par l’intermédiaire du commandant de bord dans un vol Paris-Londres. Ne rêve-t-il pas d’un monde communautaire où chacun se regrouperait en fonction de ses intérêts du moment tout en ignorant les autres :  « Mais puisque l’on joue au jeu des sécessions, allons jusqu’au bout. Appliquons la logique des « communautés intentionnelles », comme on dit au Québec. Qui a voté pour rester dans l’Europe ? L’Irlande du Nord, L’Écosse, Londres. Et les jeunes (de manière écrasante : 75% des 18-24 ans, et la majorité des moins de 50 ans). Pourquoi ne prendraient-ils pas leur indépendance eux aussi ? La charismatique leader du SNP, le parti indépendantiste écossais, a d’ores et déjà appelé à un second référendum pour l’Ecosse. Et une pétition circule déjà en ligne pour faire de Londres un État autonome ! Après tout, plutôt que de partir, pourquoi ne pas nous approprier Londres ? « Take back control », qu’ils disaient. Chiche. Que les esprits cosmopolites du monde entier fassent de Londres leur pays, un pays libre, jeune, ouvert et prospère. » ( lien )

Mais que faire alors de cette population « surnuméraire », population de « brèles » et de « bras cassés » qui ont perdu « la seule souveraineté qui compte : celle de soi-même » comme le dit si bien M. Koenig, – souveraineté que certains réserveraient plutôt à eux-mêmes et à ceux à qui la réussite dans ce monde libéral sourit - de ces victimes de ce capitalisme global qui attendent d’un État la manifestation d’une solidarité élémentaire et les moyens de s’émanciper pour s’extirper de la situation dans laquelle le système actuel les cantonne ?

A ce jour on ne sait pas encore quelle leçon tireront nos éminents experts de Bruxelles de la victoire du « Leave » . Ce qui est certain est qu’il est plus qu’urgent de se préoccuper du niveau des inégalités de part le monde. Il est tel aujourd’hui qu’il met à terme en danger l’existence de notre civilisation fondée encore et faute d’autre alternative sur l’existence d’États-nations garants de la sécurité et capables d’assurer un destin commun à l’ensemble de leur population. (4)

LA SCIENCE DU PARTAGE

_________________

(1) Lire l’excellent article « Le Brexit et la grande secession des élites ; Vers le peuple 2.0 » de Vera Mikhaïlichenko dans Agoravox.

(2) Aux Etats-unis alors que le chiffre officiel des demandeurs d’emploi est autour de 5 % , ce sont au total plus de 100 millions de personnes de plus de 18 ans qui sont hors du marché du travail ( source )

(3) Extrait de « L’enseignement de l’ignorance » Jean Claude Michéa Éditions Climats Pages41-42

(4) Une étude du Goddard Space Flight Center – un important centre de recherche de la NASA – met en garde contre un effondrement de notre civilisation… dans quelques dizaines d’années. ( lien ). Que prédit cette étude ? une météorite géante s’écraserait sur la Terre et, comme au temps des dinosaures ( lien ) , anéantirait la vie humaine ? Non. Une catastrophe nucléaire ? Non, cet effondrement de notre civilisation serait lié à la surexploitation des ressources et à l’inégale distribution des richesses. Pour parvenir à leurs résultats, des sociologues se sont basés sur un modèle mathématique Handy (Human And Nature DYnamical). L’étude dirigée par le mathématicien Safa Motesharri de la National Science Foundation (États-Unis) a permis de déterminer plusieurs facteurs qui, en étant reliés, conduiront à un effondrement. « La rareté des ressources provoquée par la pression exercée sur l’écologie et la stratification économique entre riches et pauvres a toujours joué un rôle central dans le processus d’effondrement. Du moins, au cours des cinq mille dernières années »  indiquent les chercheurs. ( A la NASA la fin du monde est annoncée )



31 réactions


  • JBL1960 JBL1960 30 juin 2016 11:07

    @ L’auteur, c’est fichetrement ça, et ces deux mondes qui dévirent l’un de l’autre, jusqu’à ce séparer, me font penser « Aux brumes d’Avalon » ce livre très fouillé qui décrit un monde chimérique qui disparaît du regard des hommes et s’enfonce dans les brumes, pour y disparaitre à jamais.


    • Paul Leleu 30 juin 2016 18:07

      @JBL1960

      pour ma part je trouve ce raisonnement un peu trop caricatural. Je ne pense pas qu’on peut dire que les 62% d’Ecossais et les 55% de Nord-Irlandais sont des « bobos prospères hors-sol égocentriques méchants à la solde de BHL ». 
      D’autre part, on peut se poser des questions sur les deux grands leader du Brexit : Nigel Farrage (UKIP) est un ex-trader, et Boris Johnson (conservateurs) un ex-maire de Londres... Où est l’avenir du « peuple » avec de tels leaders ? 

      D’autre part, il se pose la question de la démocratie réelle au-dela des apparances. La réalité c’est que les peuples ouest-européens sont vaincus par leurs ’dirigeants’ depuis 1945 et encore plus depuis 1989. 
      La démocratie ce n’est pas juste des institutions et des élections. La démocratie c’est d’abord la capacité collective du peuple à formuler ses intérêts dans son propre langage (culture), et ensuite sa capacité à imposer (par n’importe quel vecteur) ses intérêts contre ceux de ses dirigeants. 

      Hors le « Brexit » est la caricature du « vol du langage » : le peuple britannique s’est laissé enfermer dans une question stupide. « Choisir entre Pepsi et Coca »... Ensuite, il s’avère que le Brexit (s’il a vraiment lieu) sera négocié entre les capitalistes internationaux, afin de rendre leur business encore plus prospère. 
      J’ai du mal à croire que l’Angleterre de demain va se lancer dans une politique dirigiste, keynesinne ou socialiste, ni écologiste. Déjà le ministre des finance annonce de l’austérité et du dumping fiscal pour « encaisser » le Brexit... Quant à l’immigration, elle est déjà le fait des politiciens britaniques, car le R-U est hors Schengen. 
      En attendant, le peuple britanique s’oriente vers une possible explosion du pays (Ecosse, Irlande) ce qui n’était peut-être pas le voeu des « brexiteurs d’en-bas ». 

      Finalement la position de Jeremy Corbyn me semble plus véridique : ne pas nous laisser imposer la question. Comme dans la guerre, ne pas laisser à l’adversaire l’intiative du terrain (idéologique). 


    • Auxi 30 juin 2016 22:21

      @Paul Leleu
      Où est l’avenir du « peuple » avec de tels leaders ? 


      Le peuple n’a pas besoin de leaders. C’est le contraire.

  • JBL1960 JBL1960 30 juin 2016 11:20

    Tenez, pour appuyer mon propos et pour attester que je ne suis pas complètement folle, voici la vision de la Nation Mohawk de l’Île de la Grande Tortue (Canada) du Brexit (la traduction est faite par R71) et j’y ajoute mon grain de sel comme à chaque fois = https://jbl1960blog.wordpress.com/2016/06/27/debranchons-nous-de-la-matrix/ Et leur préconisation pour sortir de ce Grand Bazar. Et vous savez bien que le faux Canada est un satellite de l’Angleterre.
    Tenez, voici le combat que mène toujours actuellement la Nation Première Ahousaht pour survivre et là il est vraiment question de survie = https://jbl1960blog.wordpress.com/2016/06/29/sous-les-cedres-dahousaht/ C’est dans la région de Vancouver.


    • Karol Karol 30 juin 2016 11:39

      @JBL1960
       Merci pour vos contributions.


    • gimo 30 juin 2016 12:27

      Qui dirige alors ou plutôt qui paie pour le fonctionnement du site AGORAVOX ?
      - Qui est derrière AGORAVOX ?


      On peut lire sur le site : Le mécénat de la Fondation Free permet à la Fondation Agoravox d’être son propre hébergeur en contribuant à sa pérennité.

      Le PDG de FREE est Xavier NIEL qui possède aussi Atlantico, Causeur et le Huffington Post (dans lequel travaille Anne Sinclair). Il fait aussi partie du triumvirat Pierre Bergé - Xavier NIEL - Mathieu Pigasse qui possède LE MONDE - L’OBS - Télérama et Courrier International

      Par ailleurs si vous allez sur AGORAVOX, vous noterez la présence d’une vidéo de BFM TV en bas de tous les articles.

      BFM TV a pour propriétaire Patrick DRAHI qui possède aussi SFR - Numéricable -Libération - L’Express - L’Expansion - RMC ainsi que la chaine internationale israélienne i24news

      Par conséquent le site agoravox média citoyen indépendant (sic) est en fait totalement contrôlé par des milliardaires tout-puissants dans le monde de la communication (presse, radio, télé, connectique internet)

      Pour vous faire une toute petite idée de ce monde regardez cette vidéo :



    • gimo 30 juin 2016 15:18

      @Onizuka
       c’est pas mon point de vue il n y a pas de mal c’est une info au contraire c’est un mecena

      Peut etre que il ne vont pas tarder a le censurer


  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 30 juin 2016 11:50

    100 % d’accord avec le contenu de l’article, mais pas avec le titre.


    La « ville » est une entité géographie, et le clivage n’est pas seulement géographique, il est même surtout social. Ce clivage est même très important dans les villes que vous évoquez. Le portrait que vous faites des élites branchées est juste, mais il ne faut pas l’appliquer à la masse des citadins dont la majorité essaie simplement de gagner sa vie et nourrir sa famille.

    D’autre part, les électeurs britanniques qui on voté « out » se situent dans les friches industrielles où leurs emplois ont été sciemment détruits. Ils vivent dans des villes moyennes, pas à la coampagne.

    Mais, même le terme « métropole » serait faux.
    Je serais partisan de s’en tenir à « l’élite contre les invisibles » qui me parait consister en une reformulation d’une forme de luttes des classes dans laquelle les vrais dominants utilisent des larbins d’« élite » pour exécuter leurs basses besognes.


    • Karol Karol 30 juin 2016 12:07

      @Jeussey de Sourcesûre

      Oui le clivage est social.
       Mais des villes comme Paris deviennent, à cause des investissements immobiliers par de riches étrangers et la location à des touristes d’appartements transformés en meublés, inaccessible à ses propres travailleurs qui pour se loger doivent aller de plus en plus loin en périphérie . Paris se développe aussi au détriment des villes moyennes qui voient leur centre-ville se dévitaliser avec la fermeture des commerces et des services.


  • Jo.Di Jo.Di 30 juin 2016 14:27

    « Le cosmopolite représente le dernier degré de l’inhumanité capitaliste  […] Pour le cosmopolite, l’homme est un personnage schématique, “citoyen du monde” sans famille et sans peuple, sans traditions ni particularités nationales. Pour le marxiste, au contraire, l’homme est le produit d’un développement social déterminé, d’un certain nombre de conditions précises qui lui confèrent une formation psychique définie, un caractère national. » 
     
    Georges Cogniot
    Réalité de la nation, l’attrape-nigaud du cosmopolitisme
     
    (l’infrastructure marxiste, le sentiment de peuple est sciemment détruite par le mondialisme libéral, dans le grand remplacement et le consumérisme libidineux)
     
    Le souchien le réalisant, se réalise par là comme conscience de classe en Occident. De Trump au Brexit. Son ennemi de classe est bobo, ce négrier, ce prébendier, ce valet castiste, cette pute médiatique ce snobinad mondain moralisateur en Ferrari comme un dealer, sans peuple, sans culture, sans civilisation.
     


    • Jo.Di Jo.Di 30 juin 2016 14:31

      Une plus belle citation que celle de Gorz :
       
      « Il est des temps de décadence, où s’efface la forme en laquelle notre vie profonde doit s’accomplir. Arrivés dans de telles époques, nous vacillons et trébuchons comme des êtres à qui manque l’équilibre. Nous tombons de la joie obscure à la douleur obscure, le sentiment d’un manque infini nous fait voir pleins d’attraits l’avenir et le passé. Nous vivons ainsi dans des temps écoulés ou dans des utopies lointaines, cependant que l’instant s’enfuit. »
       
      Ernst Jünger ’Sur les falaises de marbre’


    • Paul Leleu 30 juin 2016 18:32

      @Jo.Di
      votre point de vue (que je lis souvent) est souvent caricatural (à mon avis, bien-sûr). Pour commencer, la lutte des classes n’oppose pas un « souchien » à un « bobo » mais le « travail » au « capital ». 


      Ensuite, la société tombe en déhérance le jour où elle ne remplit plus ses devoirs vis-à-vis de l’individu. En clair, un système social est légitime vis-à-vis d’un individu aussi longtemps qu’il satisfait à ses besoins élémentaires. Au-delà, il s’agit d’oppression. 
      Pour ma part, je crois que l’individu arrivé à l’âge adulte « consent » à l’ordre social. Il aliène une partie de sa liberté par un choix raisonné. Les difficultés affrontés ensemble forgeront les émotions et les mémoires communes. Mais profondément, l’individu garde la capacité de « migrer » vers les solitudes ou d’autres contrées sociales (notre « Légion étrangère » en est un parfait exemple). 
      La société est co-fondée d’adultes, avec des besoins d’adultes. Et elle doit répondre à ces besoins élémentaires. Et c’est pour celà que la controverse politique existe dans chaque société. 

      Enfin, vous partagez avec beaucoup de réactionnaires (souvent des « bobos » également) l’ignorance du peuple profond et de la lutte de l’âme. La pensée réactionnaire est fondée sur une lecture superficielle du présent. 
      La réalité c’est que les gens ordinaires luttent intérieurement en humanité contre ce système. Hors, la littérature réactionnaire nie cette lutte. Elle ne voit que la superficialité des choses : le consumérisme apparant. Elle en tire donc la nécessité d’une révolution conservatrice. Pourtant, l’individu lutte intérieurement. Mais ce n’est ni dans les journaux ni dans la littérature et la philosophie réactionnaire que vous entendrez un écho de cette lutte ordinaire des humbles. 

      La solution ne réside pas dans le raidissement réactionnaire et l’oppression. La solution ne vient pas d’en-haut (avec une culture bourgeoise), mais d’en-bas, avec une culture informelle tissée dans l’existance. 

      -----------------------------

      Sur le « Brexit » je pense que le peuple anglais s’est fait imposé une fausse question (la « quenelle » est là). « Choisir entre Pepsi et Coca-Cola ». Je pense que la digntié des peuples commence par leur capacité à choisir eux-mêmes le terrain de la lutte démocratique. Et donc de commencer par formuler eux-mêmes la question qui les taraude. L’enjeu est là. 

    • Le421... Refuznik !! Le421 30 juin 2016 21:31

      @Jo.Di
      Avoir une Ferrarri et être incapable de faire un « drift » correct sur le parking du coin.

      Vous savez le rapport entre une Ferrarri et mon Jumpy ?

      Sur autoroute, on roule à 130...

      mmmm’béciles !!


  • gimo 30 juin 2016 15:34

    Comment pourrait-il y avoir un bien commun ? Ce mot se contredit lui-même. Ce qui peut être commun n’a toujours que peu de valeur.    ( Neitzsche

    L’Etat est un immense cimetière où viennent s’enterrer toutes les manifestations de la vie individuelle. ( BAKOUNINE


    • Auxi 30 juin 2016 22:31

      @gimo
      Tant qu’à citer Bakounine, il ne faut pas le faire à moitié : l’auto-gestion, pilier de la pensée bakounienne, vous semblez l’ignorer superbement. Quant à Nietszche, c’était juste un gros abruti. L’air que nous respirons est un bien commun, et il n’aurait pas de valeur ? Retenez-vous de respirer, vous verrez bien combien de temps vous tiendrez. Les citations à tort et à travers, on a déjà Zemmour pour ça, vous ne paraissez pas plus intelligent ni plus cultivé pour autant. Bref vous êtes un cuistre d’un modèle hélas trop courant. Faites déjà l’effort de vous exprimer en français correct, ça ne sera déjà pas mal…


    • gimo 1er juillet 2016 09:14

      @Auxi
       quand vous meme vous seriez un jour intelligent on le saura pour le moment vous etes
      un abruti qui ne vois pas + loin que son nez un pretentieux perdu dans sa sottise
      trop con et cretin pour comprendre que au 1er degre  comme un gamin et analyser le sens des mots avec des à propos de pov d’esprit
       je n’ai pas le temps de tout vous expliquer il faudrait une heure
      Encore faut il de vous puissiez comprendre avec votre cerveaux 
       en plastique ou le peu q’il contiens c’est de la mesquinerie


  • tashrin 30 juin 2016 17:12

    lors que faire pour gouverner les 80 % d’humanité surnuméraire dont l’inutilité a été programmée par la logique libérale ? Il s’agissait de définir un « cocktail de divertissement abrutissant et d’alimentation suffisante permettant de maintenir de bonne humeur la population frustrée de la planète »

     => une bonne guerre bien degueu qui fait le menage
     => du foot et du mc do pour les survivants qui en redemanderont :)

    Entièrement d’accord avec votre analyse


    • izarn izarn 30 juin 2016 21:29

      @tashrin
      Comme je dis plus bas, il faut que les 20% possedassent la totalité de la planete, au point qu’on ne sait plus quoi faire du restant de l’humanité.
      C’est louffoque, inhumain. Bien entendu les gueux iront envahir les propriétes de ces salopards, ils seront pendus ou guillotinés....
      En fait c’est déja arrivé....
      Je prépare déja la corde pour les pendre qu’ils m’ont vendu....


    • Auxi 30 juin 2016 22:33

      @izarn
      Ah, ben, c’est pas très malin, moi, je leur ai volé ! smiley


  • Jean Keim Jean Keim 30 juin 2016 19:09

    La peine de vivre ne vaut que s’il y a des moments de sérénité, ces moments ne peuvent être fabriqués, leur venue est imprévisible, probablement qu’ils se manifestent quand les les conditions de leur présence sont réunies, d’aucuns affirmeront qu’ils ont souvent de tels sentiments mais ils ne voient pas qu’ils ne ressentent que du plaisir, ce qui en soit n’est pas si mal ; seulement il s’émousse très vite et vite il faut un nouveau stimulus, une télé plus belle, une voiture plus luxueuse, plus d’argent à déposer sur le compte, plus de reconnaissance, plus de notoriété, jusqu’à ce que les forces vives s’étiolent, il y aura toujours les attitudes affectées et les visages qui font bonnes figures mais ce ne sont ques façades truquées, et cette indifférence pour tout ce qui n’est pas dans leur orbite.

    Il est difficile de trouver autre chose que de l’artificiel dans une grande ville, trop de sollicitations, trop de facilités, trop de pensées, le silence y est extrêmement rare, le silence au milieu du bruit, alors il y a les cours de méditation, les cours de spiritualité, juste un nouveau costume.


    • Le421... Refuznik !! Le421 30 juin 2016 21:28

      @Jean Keim
      Apprendre à se contenter de ce que l’on a. L’école du bonheur.
      Et, manque de pot, plus on en a, plus on en veut, moins on est heureux.
      Bien fait pour leur gueule !!

      La mémère avec le collier en diamants du clebs... Elle reste une mémère et le clebs un clebs.
      Un jour, ils crèvent tous les deux.
      Riches ou pas.
      Et bien peu de monde pour les pleurer...
      Pas moi en tout cas !!


  • izarn izarn 30 juin 2016 21:24

    D’abord il faut remettre en cause cette absurdité de 20% de l’humanité autosuffisante....
    Ca veut dire quoi en fait ?
    Ca veut dire que 20% possedent la TOTALITE de la planete ! Eau, air compris !
    Car sinon, bien entendu les 80% eux aussi seraient libres de vivre sur leurs terres.
    Dans le cas contraire, ils ne servent à rien, meme en esclaves, ils sont inutiles.
    Et il est évident que la vision est parfaitement scandaleuse, fasciste, inhumaine, à vomir...
    Heureusement ces sombres connards ne sont pas pret d’aboutir à leur reves, : Ils possedent désormais moins de 30% effectifs de la planète, et cela baisse de plus en plus avec la montée en puissance des BRICS. La Chine est désormais la plus grande puissance économique du Monde.
    Et la Chine ne leur obéira pas, c’est raté...Poubelle, les vieux étrons du capitalisme.

    Donc foutaises néo-nazies.


  • Le421... Refuznik !! Le421 30 juin 2016 21:24

    C’est ça la démocratie.
    Ce que font les élites par respect pour le peuple.
    Ils chient sur leur volontés.
    Comment voulez-vous que les fascistes ne progressent pas ??


  • Ouam (Paria statutaire non vacciné) Ouam 1er juillet 2016 01:13

    Bravo a toi auteur de l’article tu à une super analyse sur la question.

    Rien à ajouter pour ma part.


  • alinea alinea 1er juillet 2016 01:52

    Mais quelle est donc la richesse que produit Londres ? Des cravatés qui claviotent des chiffres en ordre, ou bien des designers qui tracent l’aspect de notre futur bolide ?
    Et chez ces perdus, ces perdants, tant de savoir-faire qui disparaîtra à jamais, tant d’efforts et de sacrifices qui ont été vains.
    La décence, nous dit Orwell, c’est la ligne qui nous arrête là où « ça ne se fait pas » ; ce n’est pas un interdit qui nous fait craindre une punition, c’ est juste le savoir vivre ensemble. Ce sont ceux qui l’ont franchie qui ont gagné, et non contents d’avoir gagné, ils l’ont fait sur le dos de la dignité de leur doyens.
    Oui, laissons les jeunes cons sans histoire « prendre leur indépendance » dans les nasses du fascisme rampant ! mais libérons les beaux vieux qui l’ont fait, leur Histoire.


  • franc 1er juillet 2016 03:09

     « Mais puisque l’on joue au jeu des sécessions, allons jusqu’au bout. Appliquons la logique des « communautés intentionnelles », comme on dit au Québec. Qui a voté pour rester dans l’Europe ? L’Irlande du Nord, L’Écosse, Londres. Et les jeunes (de manière écrasante : 75% des 18-24 ans, et la majorité des moins de 50 ans). Pourquoi ne prendraient-ils pas leur indépendance eux aussi ? La charismatique leader du SNP, le parti indépendantiste écossais, a d’ores et déjà appelé à un second référendum pour l’Ecosse. Et une pétition circule déjà en ligne pour faire de Londres un État autonome ! Après tout, plutôt que de partir, pourquoi ne pas nous approprier Londres ? « Take back control », qu’ils disaient. Chiche. Que les esprits cosmopolites du monde entier fassent de Londres leur pays, un pays libre, jeune, ouvert et prospère. » ( lien )

    -

    -

    Chiche ,je ne donnerais pas cher des Villes-mondes cosmopolites s’il ya compétition ou confrontation entre d’un côté celles-ci avec les sociétés de services et les banques avec leurs commerçants et leurs traders, les spéculateurs et les prédateurs et de l’autre les Etats-nations avec les sociétés industrielles et les terrains agricoles avec leurs ouvriers et leurs agriculteurs ,les ingénieurs et inventeurs

    -

    Quant aux jeunes ,je ne pense pas qu’ils sont en majorité dans les villes-mondes ,les bobos cosmopolites ne produisent pas des familles nombreuses ;ce sont les prolos plutôt, familles ouvrières , qui ont de nombreux enfants .

     et de toute façon les jeunes qui habitent les grandes monopoles s un jour deviendront vieux .

    -

    quant à ’intelligence et la créativité je ne pense pas non plus qu’elles viennent des gens des villes-mondes faits de commerçants ,de banquiers ,de spéculateurs et de prédateurs m^me issus des hautes écoles de commerce ,mais plutôt des gens de l’Etat-nation avec les inventeurs et les ingénieurs des sociétés industrielles et informatiques de pointe et les étudiants issus des grandes écoles scientifiques et les facultés de mathématiques .

    Les Etats-nations avec leur industrie d’armement équipant leurs soldats de prolos d’armes de haute technicité les plus avancées sans compter les armes nucléaires ,avec les avions ,les drones ,les missiles et les fusées et les stations orbitales ne feront qu’une bouchée des villes-mondes composés de commerçants et de s gens de service m^me protégé de policiers armés de révolvers et de fusils mitrailleurs .

    -

    et il faut le rappeler comme le dit l’auteur de cet excellent article ,les grandes monopoles des capitales ont été construites par les Etats-nation au cours du temps et de l’histoire ,et elles appartiennent de droit à leurs fondateurs ,créateurs et bâtisseurs et non aux envahisseurs parasites cosmopolites, razziateurs et prédateurs.


    • Ouam (Paria statutaire non vacciné) Ouam 1er juillet 2016 19:20

      @franc :

      +100000

      oh ouais oh ouais oh ouais oh ouais, moi aussi j’en reve de le voir leur truc, je propose meme un réferendum mondial pour qu’ils le fassent, je te promets je vote oui direct je parles de ceci :

       

      « ....Chiche ,je ne donnerais pas cher des Villes-mondes cosmopolites »

       

      Parce que des pays sans etats (ou etat si peu présent), sans taxes sans rien, la « full » libertée quoi, il en existe à la corne de l’Afrique, on voit particulièrement leur reussite (lol au cube), d’ailleurs tout le monde veut y aller et y vivre (rire ^^)

       

      Sisi qu’il le fassent tu a raison, on pourra appeller londres « mafialand » et « bordeldand », je donne pas long avant le gros entretripage collectif !

       

      Oui oui oui je vote pour, ca servira aux quelques crétins pro « mondialisation heuureuse » ou faut pas d’etat, pas de frontières, ou tout le monde peut venir, de cas d’école et de sujet de méditation.

       

      Super idée, ils commencent quand ?, soutenons à fond leur super projet.

       

      PS : En meme temps on leur expédira :

      Le connard casqué, naboléon, Bhl, G K, Gattaz, et d’autres abrutis de cette trempe, en bien sur déchirant leurs papiers Francais, oui faut qu’ils y goutent à fond et toujours à leur mondialisation heureuse qu’il promeuvent matin midi et soir.

      Vu que les gens qui eux pronent EUX un territoire, un état, des services publics, etcet... qui va avec (liste trop longue) sont des bas du front des analphabètes et des xénophobes barbares avinés.

       

      Oui oui allez y... pas de pb okay au revoir, billet aller simple, puis tant qu’a faire ils nous emmenent aussi les ultra religieux de tous poils au passage, ils pourront comme ca etrent encore plus ultra religieux et ultra intolérant la bas.. dans leur « bordelland »et s’fliguer entre eux...

      oui oui oui le top c’t’ idée


  • Ruut Ruut 1er juillet 2016 05:41

    Indirectement, maintenant ces ultra riches se retrouvent avec du matériel made in china tout pourris comme le reste de la population.

    Bien fait.


  • Aristoto Aristoto 1er juillet 2016 19:16

    Le nationalisme vous menra a votre perte


    • Ouam (Paria statutaire non vacciné) Ouam 1er juillet 2016 19:28

      @Aristoto : 

      Tu à raison ! , part tout de suite à « bordelland » avant qu’il ne soit trop tard smiley

      Cf : Message ci dessus :


  • Le p’tit Charles 4 juillet 2016 07:22
    BREXIT = le RU nouveau paradis fiscal...Nous l’avons profond de la part des Brie-Ta-Nique...Une leçon d’économie.. !

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