lundi 22 octobre 2018 - par Disjecta

Colère de Mélenchon : l’éducation politique par le corps

Les perquisitions politiques contre le mouvement FI ordonnées par un procureur à la solde du pouvoir, dans tout le ramdam médiatique qui s'en est suivi, est un formidable moment d'éducation politique. Face aux mines sucrées et aux coups par derrière de la bourgeoisie, le peuple n'a que son corps et c'est bien celui-là que Jean-Luc Mélenchon a mis en avant, mettant à bas de nombreux masques et démontrant, à qui veut bien le voir, contre quoi et qui un mouvement populaire et progressiste devra toujours s'affronter.

Le principal choc symbolique de la révolution de 1789 en France s'incarna à maints égards dans le corps guillotiné de Louis XVI. La monarchie et l'aristocratie découvraient subitement ce que les plus miséreux, les plus exploités, ont toujours su : la politique se joue par le corps, inviolable jusque-là (et gras) pour le roi, toujours menacé par la faim, le froid, la misère, pour les pauvres. Le surgissement du corps du roi sur la guillotine, conséquence de sa trahison permanente et de sa volonté d'écraser par le sang et les armées monarchistes étrangères le peuple français révolutionnaire, est un moment éminemment symbolique qui rééquilibre la présence corporelle de chacun dans le temps politique : si les miséreux ont toujours été menacés dans leurs corps par les conditions sociales que leur afflige le système de privilèges iniques de la monarchie, de la noblesse et du haut-clergé, la révolution est le moment politique par excellence où les corps de ces privilégiés se retrouvent eux-mêmes confrontés aux conséquences politiques de leurs actes, jusqu'à finir pour certains sur l'échafaud. C'est un traumatisme politique d'une grande ampleur qui, encore aujourd'hui, effraye la bourgeoisie et ses supplétifs. Elle lui a donné le nom de Terreur et lui a assigné la figure de Robespierre, sans hésiter à abuser du mensonge et de l'approximation.

C'est que le corps du bourgeois, le corps du privilégié ne devrait en principe jamais être impliqué dans la lutte politique. Ce sont les pauvres qui doivent affronter sur les barricades les balles des armées de l'ordre, ces mêmes armées de l'ordre n'étant d'ailleurs pas composées de la bourgeoisie elle-même mais de sous-fifres appartenant objectivement à la classe des exploités. Durant les dix-huit mois que dura ce que la bourgeoisie appelle la Terreur, période prenant subitement fin avec le 9 Thermidor et l'exécution de Robespierre, les bilans donnent 2500 guillotinés sur Paris et 17000 sur toute la France. Les royalistes actuelles type Marion Sigaut aimeraient aussi inclure à ce bilan la guerre civile en Vendée, à laquelle ils voudraient donner le nom de "Génocide", mais ce serait oublier les innombrables massacres commis par la réaction vendéenne contre les Républicains (massacres de Machecoul, de Saint-Florent-le-Vieil, de Mortagne-sur-Sèvre, de Cholet etc.), qui précédèrent les infamies de Carrier à Nantes (contre lesquelles Robespierre s'était d'ailleurs élevé). "Génocide" plutôt que "guerre civile" selon Marion Sigaut, mais il est vrai que la malhonnêteté intellectuelle est consubstantielle et nécessaire à l'historien(ne) réactionnaire.

2500 guillotinés sur Paris en dix-huit mois : voici le bilan de la Terreur, rabâché par nos manuels scolaires et par les penseurs médiatiques type Onfray. Qui par contre n'évoquent jamais les 5000 morts en une semaine, au minimum (on parle aussi de 15000 morts) que fit la répression bourgeoise lors de la révolution de juin 1848 à Paris. Pas plus que les 20000 morts a minima de la Semaine Sanglante où les Versaillais mirent fin, dans un bain de sang, aux formidables progrès sociaux promus par la Commune de Paris. Cette sélectivité montre bien à quel point le corps de l'ouvrier, le corps de l'émeutier abattu par les balles de la réaction ou éventré par son sabre, ne compte pour rien pour le penseur bourgeois et combien au contraire la "Terreur" qui allait, pour un temps très court, faire du corps du privilégié, de l'aristocrate, du roi, un enjeu politique, est un traumatisme durable. Le bourgeois énonce doctement ses opinions depuis son canapé du Boulevard Saint-Germain et si ces opinions participent de la défense d'une société d'exploitation féroce mettant des milliers d'ouvriers à la rue du jour au lendemain et les condamnant, dans leur corps, à la ruine sociale (chômage, misère, divorces, maladies, dépressions, jusqu'au suicide), le docte penseur germanopratin ne saurait évidemment pour sa part investir son corps dans ses positions politiques dévastatrices.

C'est l'enseignement que l'on retrouve dans le dernier et remarquable livre d'Édouard Louis, Qui a tué mon père, et dans nombre des interviews qu'il va donner à la suite de celui-ci, où l'écrivain met en avant le fait que, pour le bourgeois, la politique ne se ressent jamais par le corps, alors qu'au contraire, pour le miséreux, le pauvre, la politique a des effets très concrets et très directs sur le corps : les cinq euros mensuels en moins d'Allocation Logement n'évoque évidemment rien pour le bourgeois (c'est le prix d'une pâtisserie Avenue Marceau), mais comme le souligne Édouard Louis - qui a eu à le vivre dans son corps - ça peut représenter deux jours à manger pour une famille pauvre.

C'est l'enseignement de la chemise déchirée du DRH d'Air France, qui offusqua tant les belles personnes politiques et médiatiques qui n'eurent par contre aucune parole contre les 3000 licenciements prévus (et les dizaines de suicides qu'à court ou moyen terme cela devait impliquer : mais il s'agit des corps d'anonymes travailleurs, n'est-ce pas, et non celui d'un tortionnaire costumé et parfumé de la bourgeoisie).

Et c'est l'enseignement des perquisitions infâmes ordonnées par le pouvoir proto-fasciste macronien contre la FI. C'est bien le corps des faibles (ou de ceux qui, aujourd'hui, les représentent le mieux) que vise la bourgeoisie réactionnaire, en envoyant sa flicaille armée à sept heures du matin, en réalisant des perquisitions dépassant les dix heures, et des auditions tout aussi longues, en confisquant les photos de vacances pour bientôt les diffuser dans la presse aux ordres : la bourgeoisie, dont le corps doit le moins possible exister politiquement (leur serpillière Sarkozy se l'est vu suffisamment reprocher), n'hésite par contre pas, et c'est là la marque la plus manifeste, la plus invasive, la plus traumatique de son pouvoir, à s'attaquer aux corps de ceux qu'elle prétend dominer, de ceux qu'elle prétend dresser, ce que l'on a bien vu dans les dernières manifs gazées et matraquées par la police (sans parler du furoncle Benalla).

Il y a en effet, dans ces perquisitions, et dans la colère éminemment saine que leur a opposée Jean-Luc Mélenchon, une leçon d'éducation politique précieuse, à l'intention non de l'ouvrier qui sait les implications désastreuses des politiques européennes sur son corps, mais du petit-bourgeois, qui de l'Europe se félicite de pouvoir passer le week-end à Prague, Rome ou Barcelone en payant en euros et sans aucune démarche administrative contraignante : c'est par le corps que se joue la politique et c'est sur le corps de l'exploité que la bourgeoisie cherchera toujours à signaler avec la plus grande virulence la force de son pouvoir (jusqu'à, inévitablement, équitablement, que cette violence finisse par se retourner contre elle).

 

N.B : A lire aussi, en supplément, cet article sur la lutte des campesinos contre les escadrons de mercenaires colombiens engagés par les grands propriétaires terriens au Venezuela.



44 réactions


  • Francis, agnotologue JL 22 octobre 2018 09:39
    Bonjour Disjecta,
     
     je ne dirai qu’un mot : bravo.
     


    • cevennevive cevennevive 22 octobre 2018 11:23

      @JL, bonjour,


      Moi aussi ! Et merci à Disjecta !

      J’ai déposé un commentaire sous l’article d’Amaury qui résume bien tout ce que je ressens.

      Bien à vous deux.

    • Disjecta Disjecta 22 octobre 2018 12:29

      @cevennevive

      Malheureusement je suis contraint de me couvrir la tête de cendres : on peut se relire dix fois, il faut quand même qu’une erreur impossible à rater passe. Et dans le chapeau de surcroît ! Il faut lire :
      « Les perquisitions politiques [...] sont un formidable moment d’éducation politique. »

    • cevennevive cevennevive 22 octobre 2018 12:42

      @Disjecta, bonjour,


      Bien, c’est bien Disjecta, je vous mets quand même 20/20.

  • Shaw-Shaw #Shawford 22 octobre 2018 10:15
    Au regard de l’histoire, la démonstration est magistrale, mais elle ne fait justement que renforcer cette absolue nécessité : le Roi - ou donc celui qui se prétendra représenter VÉRITABLEMENT le peuple en mode républicain, ne peut pas/plus être gras !!!

    Or ce qui apparaît, ou plutôt se manifeste de façon indubitable pour qui ne peut que connaître le train de vie quotidien revendiqué par Mélenchon lui même, c’est qu’il -se- fait du gras, chaque jour que Dieu fait, dans les meilleures tables, et qu’il le digère dans les meilleurs lits.

    Il est partant strictement impossible de séparer le mode de vie avéré des prétentions idéologiques soutenues avenant.

    Prétendre ne pouvoir exercer son mandat et partir en campagne qu’en première classe, se payer des consultants et tout le tralala à coup de millions avec pour seule justification, que c’est juste à l’égal de ce que font tous les autres participants du jeu politique, ce n’est pas possible, ça ne tient pas, c’est inexorablement discriminant et invalidant !

    Partant, si le théâtre de pantomimes qui se joue une fois de plus est écœurant -qu’il se joue contre les zélites de la FI ou contre celles de toutes les autres factions s’opposant au pouvoir libéralo-capitaliste, reste à ce que les révélations qui vont inévitablement se manifester sur ces arrangements entre amis, se doivent d’être le bucher de Mélenchon comme de tous ceux qui sont/seront incapables de faire la démonstration implacable de leur probité et de leur imperméabilité vis à vis du veau d’or -et ce dans leur propre train de vie au quotidien !!!

    (digression à destination des UPRistes : alors ça marche bien la vente des goodies made in China, ou les voyages hippodiplomatiques dans des contrées exotiques de pervers Pépère ? ^^ )

    In fine, rien ne peut mieux expliquer la furie de Mélenchon que le fait que là, c’est bien à son trésor de guerre qu’on va toucher, éclipsant comme nulle autre pareille la défense de toutes les autres causes qu’il défend et qui mériteraient 100 fois de le voir aussi dégoupiller pour de bon !

  • alinea alinea 22 octobre 2018 10:34
    Je vais clore ce chapitre par votre article ; finir bien est bon pour la santé, et je vais m’éviter les commentaires qui noircissent la bile.
    Merci Disjecta, pour vos deux articles là, et tous les autres.

  • jymb 22 octobre 2018 13:32

    Impressionant de chercher à sauver ce naufragé qui est allé à Marseille faire le courtisan de Macron, à deux doigts de baiser son bas de pantalon ou se proposer comme paillasson 


    Il a eu la guerre ET le déshonneur 

  • Legestr glaz Legestr glaz 22 octobre 2018 16:42

    Vous écrivez : « Les perquisitions politiques contre le mouvement FI ordonnées par un procureur à la solde du pouvoir, dans tout le ramdam médiatique qui s’en est suivi, est un formidable moment d’éducation politique ». 

    Il convient de rappeler les faits, et simplement les faits. 

    1°)La première enquête concerne des présumés emplois fictifs d’assistants parlementaires européens. Elle a été ouverte, en 2017, à la suite de signalements de l’eurodéputée Sophie Montel. Jean-Luc Mélenchon avait alors parlé de «  dénonciation calomnieuse  ». L’enquête cherche à déterminer si les assistants d’euro-députés de la France insoumise travaillaient pour les activités liées au Parlement européen ou pour le mouvement au niveau national. C’est-à-dire si les fonds versés par le Parlement européen étaient utilisés pour leur but initial.

    2°) La seconde enquête porte sur les comptes de campagne de Jean-Luc Mélenchon pendant la présidentielle de 2017. Elle a été lancée après deux signalements à la justice  : l’un du président de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), l’autre de la cellule française de renseignement financier Tracfin.La CNCCFP, qui a validé fin 2017 les comptes des onze candidats, malgré certaines dépenses retranchées (434 939 € sur 10,7 millions déclarés concernant Jean-Luc Mélenchon), avait justifié ce signalement adressé mi-mars par des « interrogations », notamment sur les dépenses facturées par deux associations, L’Ère du peuple et Mediascop.

    Qui a t-il d’étonnant à voir l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales faire des investigations dans le cadre de ces deux enquêtes préliminaires ? Ce sont donc des « perquisitions politiques » ? Cet office central n’aurait donc pas dû enquêter après les dénonciations et le parquet aurait dû classer ces dénonciations séance tenante ? Toute la question est vraiment là. Après les dénonciations fallait-il enterrer celles ci et ne rien faire ? 


    • Ouallonsnous ? 22 octobre 2018 17:47

      @Legestr glaz



      Vous cherchez à justifier une attitude basée sur des faits discutables car émanant de ceux qui agressent alors que d’autres dans le « landerneau » politique font l’objet de constats indiscutables sans être traités comme est traité LFI et JL Mélenchon ?

      Vous adhérez au deux poids deux mesures du système politique macronien à l’égard de ses opposants !

    • Legestr glaz Legestr glaz 22 octobre 2018 20:07

      @Ouallonsnous ?

      Je vous prie de noter que l’office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales -OCLCIFF- est en place depuis 2013. Macron était encore un bébé. 

      Quel est le rôle de cet OCLCIFF ? Il est compétent « dans les domaines de la corruption nationale et internationale, les atteintes à la probité, les infractions au droit des affaires, la fraude fiscale complexe et le blanchiment de ces infractions.3 ».

      Une circulaire du ministère de la justice précise le champ de compétence, en le complétant des « infractions en matière de financement de la vie politique [et] délits de fraude électorale lorsque les affaires sont ou paraissent d’une grande complexité, ainsi qu’au blanchiment de ces infractions et aux infractions qui leur sont connexes. 


      Je vous pose à nouveau la question, fallait-il que le parquet alerté d’une « éventuelle fraude », classe sans suite cette dénonciation sans même diligenter la moindre enquête ? Ce genre d’office (les autres fonctionnent de la même façon) sont très souvent saisis en matière préliminaire parce que les preuves de l’infraction constituée ne sont pas rassemblées, que seules des présomptions, ou des faisceaux de présomptions, pré-existent. Ceux qui fraudent ne le font pas ouvertement et tendent toujours à dissimuler leurs agissements. C’est une constante chez ses gens là. 

      Un office comme l’OCLCIFF a vocation, effectivement, à oeuvrer dans le domaine politique. Ce n’est pas une surprise puisque tel est le rôle qui lui est assigné. 

      J’imagine que vous ignorez ce qu’est vraiment une « enquête préliminaire », pourquoi elle existe et comment elle se développe. Vous agencez une version des faits avec le peu de connaissances et de recul que vous avez sur ce genre d’enquête, qui sont permanentes en France, dans tous les offices centraux. 

      Je termine en posant à nouveau la question : fallait-il classer sans suite les dénonciations reçues par le parquet ? A votre sens, quels arguments objectifs, pouvaient constituer un obstacle au développement d’une enquête préliminaire ?




       



    • Ouallonsnous ? 23 octobre 2018 00:16

      @Legestr glaz



      La seule enquête à diligenter si nous étions dans un état de droit, c’est d’abord celle sur les dénonciateurs !

    • nono le simplet 23 octobre 2018 04:42

      @Legestr glaz

      Je termine en posant à nouveau la question : fallait-il classer sans suite les dénonciations reçues par le parquet ?
      ce n’est pas vraiment le problème ... la réponse est non, bien entendu !
      le problème est de valider des dépenses pour les signaler comme suspectes 3 mois plus tard ...
      le problème est de lancer une opération « perquisitions simultanées » avec des dizaines de policiers, opération digne de l’anti terrorisme ...
      le problème est de mener ces perquisitions d’une manière « sauvage » sans procès verbal grâce à une subtilité ...
      le problème n’est pas de mener une enquête mais il est dans la manière dont elle est menée !

    • Legestr glaz Legestr glaz 23 octobre 2018 06:47

      @Ouallonsnous ?

      Des enquêtes en matière préliminaire il s’en déroule des milliers par jour en France. Je me rends compte que vous ne savez pas comment et sur quelle base se déroule une enquête préliminaire. 

      Parce que vous pensez que les éléments d’information fournis par les « dénonciateurs » ne font pas l’objet, eux même, d’enquête ? Vous pensez que les services de police ou de justice sont disposés à avaler tout ce qu’on leur raconte, que jamais ils n’ont l’idée que la « dénonciation » pourrait être calomnieuse ? Vous prenez ces professionnels de l’enquête pour de parfaits imbéciles ? 





    • Legestr glaz Legestr glaz 23 octobre 2018 06:58

      @nono le simplet

      Je ne suis pas d’accord avec vous. Lorsqu’un parquet, quelconque, reçoit des informations sur l’éventualité de la commission d’un crime ou d’un délit, il devrait, selon vous, classer sans suite ces informations ? 

      Les opérations simultanées, en matière de perquisition, sont une constante ! C’est le moyen de garantir le maintien des preuves en place. Ce à quoi nous avons assisté et d’un classique coutumier mais puisque les gens n’y comprennent pas grand chose ils y voient une action « particulière ». 

      Vous pensez que dans une affaire de « stupéfiant » il n’y a pas de perquisitions simultanées, que la perquisition n’est pas réalisée au petit matin ? 

      Le Ba-ba de la perquisition, même celle menée par un officier de police judiciaire débutant, c’est de rédiger un PV de perquisition. Cela n’existe pas une perquisition sans procès verbal. Comment pouvez vous vous laisser aller à reprendre des inepties pareilles. Un office central c’est une sélection rigoureuse des enquêteurs qui la compose. Et ces enquêteurs n’auraient pas rédigé de PV de perquisition ? C’est juste impossible ! Nono, il faut revenir sur terre !

      La manière dont est menée l’enquête vous pose problème ? Que savez vous de la conduite d’une enquête ? Lorsque vous allez chez le charcutier vous lui dites qu’il a mal découpé ses quartiers de viande ? 

    • nono le simplet 23 octobre 2018 07:09

      @Legestr glaz

      il devrait, selon vous, classer sans suite ces informations ?

      j’ai déjà clairement répondu non !


      Cela n’existe pas une perquisition sans procès verbal.

      hé bé si !
      dans le cadre d’une perquisition réalisée en enquête préliminaire, si l’enquête est relative à un crime ou délit passible de cinq ans ou plus d’emprisonnement (ce qui semble être le cas), les enquêteurs peuvent se passer de l’accord de la personne mise en cause à condition que le juge des libertés et de la détention (JDL) donne alors son accord. En clair, si l’accord n’est pas nécessaire, il n’est pas besoin non plus de soumettre ce PV à la signature du perquisitionné ou à celle d’un témoin.

      ce qui semble être le cas ...

    • Legestr glaz Legestr glaz 23 octobre 2018 08:31

      @nono le simplet

      Je vois que vous êtes dans l’approximation la plus totale. Vous devriez vous questionner sur vos connaissances en procédure pénale.

      Il n’y a aucun rapport entre « rédaction » d’un procès verbal qui va relater le déroulement de la perquisition, et la présence, ou non, de l’occupant officiel des lieux. L’accord de la personne, c’est une chose, la rédaction du PV en est une autre. C’est ainsi que dans le cas que vous évoquez, le PV de perquisition mentionnera que la dite perquisition s’effectue « sans l’assentiment » de la personne. Par ailleurs, le PV de perquisition rappelle plusieurs choses : le cadre juridique, l’heure, le lieu, le nom des personnes présentes, les objets appréhendés ou saisis, l’heure de fin, etc.... L’occupant des lieux signe le procès verbal, s’il le souhaite et, s’il ne le souhaite pas, il en est fait mention. Vous voyez, la perquisition est un acte « technique ». 
      Vous avez une idée confuse de ce qu’est une perquisition. Il m’apparait que vous n’avez pas dû en faire souvent, peut être jamais s’il se trouve ? 




    • nono le simplet 23 octobre 2018 09:01

      @Legestr glaz

      Il m’apparait que vous n’avez pas dû en faire souvent, peut être jamais s’il se trouve ?

      le texte que j’ai copié est celui de plusieurs juristes ... certainement des imbéciles qui n’y connaissent rien ... ce type de procédure a été mentionné par plusieurs autres juristes sur plusieurs chaînes et dans plusieurs articles ...
      qui dois je croire ? un gugus dont j’ignore les compétences sur Ax ou plusieurs juristes dans les médias ? j’hésite smiley

    • nono le simplet 23 octobre 2018 09:04

      @nono le simplet
      je rajoute que je n’ai entendu aucun juriste démentir ce type de procédure ...


    • Legestr glaz Legestr glaz 23 octobre 2018 10:02

      @nono le simplet

      Vous devez me croire nono. Vous avez simplement mal compris ce qu’ont exposé les juristes dont vous faîtes état. 

      Vous n’avez pas compris qu’il y a une « différence » entre « rédaction » d’un procès verbal et « assentiment donné par la personne ». 

      Renseignez vous, il est tout à fait possible de « rédiger » un procès verbal, qui mentionnera l’absence d’assentiment de la personne. Ceci sera inscrit au procès verbal. Vous êtes en pleine confusion. Ce n’est pas parce que vous avez « copié » ce que plusieurs juristes disent que vous avez compris l’articulation du PV de perquisition.

      Je me permets, humblement de reprendre l’article 76 du CPP qui indique : « Les perquisitions, visites domiciliaires et saisies de pièces à conviction ou de biens dont la confiscation est prévue à l’article 131-21 du code pénal ne peuvent être effectuées sans l’assentiment exprès de la personne chez laquelle l’opération a lieu. 

      Cet assentiment doit faire l’objet d’une déclaration écrite de la main de l’intéressé ou, si celui-ci ne sait écrire, il en est fait mention au procès-verbal ainsi que de son assentiment. »

      Vous voyez il est bien question de « l’assentiment exprès ». Un peu plus loin l’article 76 précise toutefois autre chose : « le juge des libertés et de la détention du tribunal de grande instance peut, à la requête du procureur de la République, décider, par une décision écrite et motivée, que les opérations prévues au présent article seront effectuées sans l’assentiment de la personne chez qui elles ont lieu.Les opérations sont effectuées sous le contrôle du magistrat qui les a autorisées, et qui peut se déplacer sur les lieux pour veiller au respect des dispositions légales. »


      Alors, Nono, il faut bien comprendre que le Procès verbal de perquisition sera bien rédigé et établi et fera mention de l’autorisation du JLD d’intervenir sans l’assentiment exprès de la personne. 

      Vous n’avez donc pas raison d’écrire qu’il n’y a pas eu de Procès verbal de perquisition. C’est tout ce que je tenais à vous dire. Désolé, mais vous vous trompez. Mais ceci n’est qu’un détail après tout mais montre comment on peut prendre une option et s’offusquer sans avoir compris la réalité d’une situation.


      https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006071154&idArticle=LEGIARTI000006575124&dateTexte=&categorieLien=cid



    • Legestr glaz Legestr glaz 23 octobre 2018 10:54

      @Legestr glaz

      Je reprends ce que vous avez écrit : 

      « Le problème est de mener ces perquisitions d’une manière « sauvage » sans procès verbal grâce à une subtilité ». 

      Ce que je voulais vous dire c’est que le Procès-verbal existe bien. C’est l’assentiment qui est manquant mais la loi permet de perquisitionner, en matière préliminaire, avec l’autorisation du JLD. 

      En matière d’enquête de flagrance, ou lors d’une Commission rogatoire, vous vous dispensez totalement de l’accord de la personne. Nous avons, par conséquent, sous les yeux, trois types d’enquête différentes qui permettent de réaliser une perquisition sans l’assentiment de la personne chez qui elle est réalisée. C’est le code de procédure pénale qui le dispose ainsi Nono. Il faut juste le savoir.

    • Ouallonsnous ? 23 octobre 2018 14:53

      @Legestr glaz



      Vous jouez admirablement les naïfs, mais ça ne prend pas !

    • Ouallonsnous ? 23 octobre 2018 14:58
      @Legestr glaz

      Vous vous acharnez à noyer la réalité sous vos arguties juridiques qui ne sont pas de mise car il s’agit d’un coup de force hors la loi contre l’opposition au régime fasciste macronien, on se croit revenu à la monté du régime hitlérien en Allamagne dans les années 1920-1930 !

    • Legestr glaz Legestr glaz 23 octobre 2018 16:31

      @Ouallonsnous ?

      Il vous plait d’organiser votre vision des choses en altérant la vérité. Les faits font que l’Officie central de lutte contre la corruption et les infractions financières existe et que son rôle est de mener des enquêtes pour déterminer s’il y a eu des malversations, des délits. 

      Vos faibles connaissances juridiques vous amènent à penser que cette affaire est téléguidée depuis l’Elysée. Je m’exprime seulement au plan du droit. Tout ce que j’entends est faux et archi faux sur la perquisition chez Mélenchon ou la FI. Les faits sont présentés d’une manière trompeuse, au plan juridique j’entends. 

      Du point du vue du droit, du code de procédure pénale, tout a été fait en respectant la légalité. N’en déplaise à ceux qui n’y connaissent rien et qui se permettent de donner des leçons. Je lis des choses totalement ahurissantes sur le sujet de cette perquisition et je ne devrais pas mettre mon petit grain de sel pour rétablir la vérité ? 

      C’est votre objectivité qui est en cause, pas la mienne. 

    • nono le simplet 23 octobre 2018 17:02

      @Legestr glaz

      Nous avons, par conséquent, sous les yeux, trois types d’enquête différentes qui permettent de réaliser une perquisition sans l’assentiment de la personne chez qui elle est réalisée.
      ça j’avais compris ... mais quand la personne perquisitionnée demande à voir le procès verbal, ce que déclare JLM, et qu’on le lui refuse, on est toujours dans la légalité ? quand on interdit au perquisitionné d’assister à la perquisition on est dans la légalité ? 
      je ne dis que c’est ce qui c’est passé, je n’y étais pas mais c’est ce qu’on entend sur certaines vidéos ... la demande de voir le PV de saisie ... semble t il refusée ...

    • Ouallonsnous ? 23 octobre 2018 17:49
      @Legestr glaz

      Qu’appelez vous objectivité quand vous refusez de repartir de l’origine de l’événement ?

    • Legestr glaz Legestr glaz 23 octobre 2018 19:34

      @nono le simplet

      Le procès verbal de perquisition est signé par l’occupant des lieux ! Ce que dit Mélenchon n’est pas ce que vous dîtes. Mélenchon dit exactement qu’il n’a pas pu avoir de « copie » du Procès-verbal de perquisition. Vous pouvez le vérifier. Et lorsqu’il dit cela, c’est à dire, je le répète « qu’il n’a pas eu copie du P.V perquisition » et bien il est en tort face à cette demande. Le P.V est un acte de procédure et jamais, au grand jamais, il n’en est remis de copie, ni au mis en cause, ni même au plaignant. Je peux vous préciser que toutes les procédures judiciaires sont réalisées en 2 copies : une originale et une seconde certifiée conforme. Il est strictement interdit de délivrer copie d’un procès verbal judiciaire. 

      Alors, oui, c’est toujours légal de ne pas délivrer de copie d’un Procès verbal. Vous vous offusquez, mais le droit est contre vous puisqu’il est interdit de faire délivrance de telle copie. 

      Personne n’a interdit à personne d’assister à la perquisition. Jean Luc Mélenchon était bien « présent » à son domicile pendant la perquisition ou je me trompe ? 

      Si vous parlez du fait qu’il lui a été « interdit » de pénétrer, plus tard, dans les locaux de la FI, c’est tout simplement que la perquisition était en cours et que, soit l’occupant des lieux était présent, soit que 2 témoins avaient été requis, conformément à la loi. Dans ces conditions, la perquisition étant en cours, Jean Luc Mélenchon n’avait rien à y faire. La perquisition se déroulait selon les bonnes formes du droit. 

      Le P.V de « saisi » n’existe pas, pas plus que le « mandat » de perquisition. Les objets saisis ou appréhendés, les documents saisis ou appréhendés sont systématiquement mentionnés dans le procès verbal de « perquisition ». Le lieux où sont découverts les objets et les documents sont précisés. L’heure à laquelle la découverte est faite est mentionnée. Jamais Mélenchon n’a prétendu que les enquêteurs lui aient refusé de voir le PV de perquisition. D’ailleurs les enquêteurs lui ont demandé de le signer, ce qui est la forme légale. Mélenchon a pu refuser de signer. Si c’est ce qu’il a fait, les enquêteurs ont mentionné au bas du PV de perquisition ce « refus » de signer. 

      Je ne cherche nullement à influencer quelqu’un ici. Mes écrits ne sont pas de nature « politique », ils ne font que relater les points de droit que bon nombre d’intervenants ne connaissent pas (en toute logique d’ailleurs puisqu’ils ne pratiquent pas la matière) et peuvent alors confondre une chose avec une autre. Je ne blâme personne, je précise les aspects juridiques.
       

    • Legestr glaz Legestr glaz 23 octobre 2018 19:41

      @Ouallonsnous ?

      Je suis reparti, comme vous l’écrivez, à l’origine des évènements en citant précisément les 2 enquêtes préliminaires qui étaient ouvertes. Remontez mes posts et vous pourrez le constater. 

      Comme je viens de le dire à Nono L.S je ne suis pas sur ce fil sur le terrain « politique » mais plus exactement sur le terrain du droit. Je précise certains points que d’aucuns ne connaissent pas ou méconnaissent. J’entends Mélenchon dire des contrevérités et cela induit les Français en erreur. Par exemple, dans une vidéo j’ai entendu JLM dire qu’il y avait « violation du secret de l’instruction ». Cela peut sembler correct mais il a tort de dire cela. En effet, il s’agit de 2 enquêtes menées en « préliminaire » il n’y a donc pas « d’instruction d’ouverte » et il ne peut donc y avoir violation du secret de l’instruction ! 

    • Ouallonsnous ? 23 octobre 2018 23:16
      @Legestr glaz

      Vous ne voulez pas reconnaître que le terrain du droit n’est pas celui sur lequel se sont déroulés les agressions contre la FI, le PG et JL Mélenchon !

      Vous tournez en rond et nous ressortez post aprés post la même argumentation sans , bien sûr repartir de l’origine de l’affaire, seriez vous rétribué au nombre de post pour noyer le poisson ?

    • nono le simplet 24 octobre 2018 07:40

      @Ar zen

      Je ne blâme personne, je précise les aspects juridiques.
      et je t’en remercie ...
      je lis, j’écoute pour améliorer mes connaissances ... les tiennes sont claires, précises et concises ... et assez convaincantes pour tout dire ...
      de toutes façons j’imagine qu’il était très important de faire les choses dans la légalité en faisant ce déploiement impressionnant ...
      par contre que les raisons soient politiques ne fait pour moi aucun doute ...

    • nono le simplet 24 octobre 2018 07:45

      @nono le simplet

      PS
      j’ai un peu plongé dans tes archives ... et j’ai bien rigolé quand j’ai lu que « quelqu »un" contestait que l’argent emprunté à une banque passait à la fois en crédit et débit au bilan de la banque ...
      je me demande bien comment on ferait pour que le passif soit soit strictement égal à l’actif si on ne le faisait pas smiley

    • Ouallonsnous ? 24 octobre 2018 11:07

      @Ouallonsnous ?

      De façon spectaculaire, le parquet c’est-à-dire le ministre de la justice du régime Macron et non un juge d’instruction indépendant, a mené à l’aube, comme s’il s’agissait d’une affaire de grand banditisme, des perquisitions aux sièges de la FI, du PG, de JL Mélenchon et de certains de ses proches. La méthode, brutale, vise l’une des forces politiques d’opposition au régime Macron. Un régime minoritaire, illégitime et de plus en plus totalitaire.

      Voici ce que vous voulez escamoter par votre « trollage », quittez ce fil d’expression !!


    • Ouallonsnous ? 24 octobre 2018 11:09
      @Ouallonsnous ?

      Ce post de 11h07est adressé à @Legestr glaz, mais je pense qu’il s’est reconnu !!!

  • joelim joelim 23 octobre 2018 00:43

    Oui, bon , désolé de mettre une ambiance mi-figue mi-raisin, je ne suis pas anti-mélenchon primaire mais vu ce qu’on a vu à Marseille je ne rejette pas l’hypothèse de la collusion.
    Les dirigeants de Macron craignent avant tout le a « lèpre populiste » et de ce point de vue Mélenchon est tout joli et d’ailleurs il veut rester dans l’UE donc c’est un bon garçon au fond. Ils ne sont pas arrivés où ils sont en ne misant que sur un seul cheval, à la limite ça arrange Mélenchon qui sait jouer le calimero pour affermir ses troupes. C’est vrai que ça serait galère pour lui si le nouveau pouvoir ne tapait que sur les populistes. Vous savez comment sont les gens, ils risqueraient de voter pour eux. Un tsipras français (ou tout comme, mettons qu’il serait légèrement différent) serait parfait d’autant plus que Macron n’a pas la carrure de faire 2 mandats tout le monde le sait maintenant. Vous savez très bien qu’à haut niveau la politique est très retorse - pensez à Hollande - et que mon hypothèse est valable. J’espère que non mais j’en ai assez qu’on se fasse manipuler. Si encore on ne sentait pas une franche affinité instinctive entre Mélenchon et Macron dans cette fameuse vidéo je n’aurais rien dit, mais...


  • Marion Sigaut 27 octobre 2018 11:34
    Monsieur,
    Pardon d’avoir un peu tardé à vous répondre, il me fallait prendre le temps de publier sur mon site.
    Je vous souhaite une bonne lecture.
    Voici :


    • Et hop ! Et hop ! 27 octobre 2018 16:14

      @Marion Sigaut :


      Commentaire intéressant.

      L’auteur Disjecta ne semble connaître de la Révolution française que ce que la classe dominante fait enseigner dans les collèges et les lycées, afin de légitimer son accession au pouvoir par la violence.

      Comme l’a écrit Marx, la Révolution française a été faite par la Bourgeoisie, pour mettre en place le régime manufacturier anglais, c’est-à-dire l’exploitation capitalise du peuple. Le projet de Philippe-Églité était comme en Angleterre sous Cromwell, de faire décapiter le roi et d’instaurer une monarchie constitutionnelle, avec une chambre des communes représentant la bourgeooisie commerçante et financière. Après avoir présidé la Convention érigée en tribunal qui a condamné à mort son cousin, il a lui même été guillotiné. Il a fallu attende son fils Louis-Philippe, le roi bourgeois dont le ministre Guizot avait comme maxime « enrichissez-vous ! », pour que la Monarchie constitutionnelle à l’anglaise soit mise en place.

      L’Angleterre était en 1789 le pays où il y avait le peuple le plus misérable, exploité le plus durement par la bourgeoisie, Londres avait des centaines d’hectares de taudis, la pauvreté était un délit puni de travaux forcés ou de déportation comme esclaves dans les colonies d’Amérique.

      Tous les acteurs de la Révolution étaient des bourgeois et quelques nobles, il n’y avait pas un seul membre du peuple parmi les députés du Tiers État, pas un seul paysan dans un pays où 95% de la population était rurale, pas un seul artisan. La France était en 1789 le pays le plus prospère du monde, le plus en avance au point de vue industriel, agricole, scientifique, technique, au niveau de l’instruction publique, et des oeuvres sociales innombrables. On peu lire le voyage en France en 1789 d’Arthur Young pour s’en rendre compte.

      Les classes les plus privilégiées étaient les bourgeois de Paris et de Lyon qui étaient exemptés d’impôts (taille et capitation), sans avoir comme la Noblesse de service à rendre en contrepartie.

      Effectivement il n’y a eu que 17 124 guillotinés, mais il y a eu des centaines de milliers d’opposants à la Révolution tués de toutes les manières.

      La violence et la terreur commencent dès le 14 juillet 1789 avec l’assassinat du maire de Paris, Claude Flesselle (qui n’est pas compté dans les guillotinés), qui est remplacé sans nouvelles élections par Sylvain Bailly, signataire avec Camus, Le Chapellier et Guillotin du cahier de doléance du Tiers état de Paris prévoyant la démolition de la Bastille, symbole de l’arbitraire royal.

      Le 15 juillet La Fayette crée la milice armée qu’il appelle Garde nationale, le 16 juillet, l’Assemble Nationale vote la loi martiale interdisant toute manifestation populaire spontanée, et le 17 juillet, le nouveau maire de Paris Bailly fait tirer sur les manifestants rassemblés au Champs de Mars, tuant au moins 435 personnes, dont plus de la moitié de femmes (qui ne font pas non plus partie des guillotinés).

      En Septembre, 1 079 prisonniers sont massacrés dans les prisons de Paris avec des couteaux, des haches, défenestrés, etc.. Il ne sont pas non plus comptés dans les guillotinés.

      Le nombre de tués n’a jamais cessé d’augmenter, tous les peuples de province se sont révoltés contre la Révolution et ses spoliations, la répression a été massive, notamment à Bordeaux (où on guillotinait pour le crime de « modérantisme »), à Nantes où il y avait le représentant en mission Carrier, à Lyon, en Auvergne, en Vendée avec les colonnes infernales qui ont tué 200 000 paysans (qui ne figurent pas dans les guillotinés).

      Les biens nationaux n’ont été achetés que par des bourgeois qui les ont payés avec des assignats, jamais par les paysans qui exploitaient la terr. Le général Turreau des colonnes infenales s’est offert une abbaye avec ses 2 000 hectares de forêts.

      Pendant cette révolution faite au nom de la liberté, il y a eu plus de gens emprisonnés que pendant les 1 000 ans de royauté qui ont précédé, dans tout le pays, des milliers de couvents et de châteaux ont été transformés en prison.

      La Révolution française a été un coup d’état de la bourgeoisie libérale affairiste, son résultat a été de pouvoir envoyer les petites filles en haillons pousser des wagonets au fonds des mines, ce qui était absolument impossible avant 1789.




    • bouffon(s) du roi bouffon(s) du roi 29 octobre 2018 10:54
      @Marion Sigaut

      Merci pour votre commentaire intéressant, riche en références .. et même pas une réponse du petit baigneur ^^

    • Disjecta Disjecta 29 octobre 2018 13:01

      @Marion Sigaut
      Ma réponse, également sur le fil de votre article :

      Chère Marion Sigaut,

      Vos zélotes m’accusent bien vite de me défiler. On va voir s’ils sont aussi ouverts à l’argumentation qu’ils le prétendent dans ce fil et s’ils sont capables de lire jusqu’au bout les arguments de leurs contradicteurs (et de les comprendre !). Nous passerons évidemment sur l’accusation d’ « ignorance » à mon sujet : ça ne mange pas de pain après tout, mais cela ne doit pas permettre d’ignorer à bon compte les arguments de son contradicteur. « Personne n’a rien à gagner à l’ignorance » en effet. Le problème évidemment est que cela risque de tourner à l’affrontement source contre source. Mais je vais tâcher de répondre à au moins deux points de votre argumentation, qui vous permettront peut-être de constater qu’il ne s’agit probablement pas dans cette histoire d’ignorance d’un ou de l’autre camp, mais de parti-pris et d’idéologies politiques.

      Pour ce qui concerne la « trahison » du roi : évidemment, c’est une affaire de point de vue. En fuyant à Varennes et en tentant de rejoindre les armées coalisées des monarchies européennes, le roi Louis XVI ne trahit pas son camp et plutôt souligne-t-il par là combien les monarchies européennes, malgré leurs guerres picrocholines, constituaient un bloc d’intérêts convergents. Son but est bien d’organiser la contre-révolution et assurément, puisque celle-ci tend à remettre en cause son pouvoir, il est quelque part à sa place. Du point de vue monarchiste (et donc du vôtre), le roi est dans son rôle. Souffrez cependant de considérer que, du point de vue adverse (et notamment celui de Robespierre qui est celui que je défendrai pour l’essentiel dans ces lignes), le roi est un traître vis-à-vis d’une patrie (au sens de Robespierre) qui est en passe de se doter d’une organisation politique nouvelle et qui ne considère pas que c’est aux cours européennes de lui imposer leur diktat.

      A ce sujet, il est bien surprenant (ou pas ?) de constater que le site Égalité et Réconciliation se fait régulièrement le pourfendeur d’une Europe qui prive les peuples de leur souveraineté mais défend la coalition des armées monarchistes qui visait à empêcher la France de se donner un autre mode de gouvernement.

      C’est votre choix de défendre l’idée d’un monarque de droit divin, voire comme certains de vos lecteurs l’idée que la France a reçu de Dieu la mission de défendre le culte catholique sur terre (sorte de « peuple élu » qui rappelle pour le coup un autre « peuple élu » et montre bien à quel point les religions et les religieux ne sont jamais très originaux...). Et donc de considérer que le roi Louis XVI n’était pas un traître. Comprenez cependant que, dans le camp adverse, et notamment du côté de Robespierre, le roi – qui n’était plus considéré comme une solution politique viable – ne pouvait être vu que comme un traître après sa fuite à Varennes.

      Votre argumentation souffre à mon avis d’une myopie qui a indéniablement ses avantages pour votre démonstration mais qui risque cependant de vous pousser à la caricature. Si Clemenceau a pu affirmer que la révolution française est un « bloc » dont il ne faut rien distraire (discours du 29 janvier 1891), il le fait dans le cadre de la Troisième République, née sur les cendres de la Commune, et en tâchant ainsi d’associer deux pans distincts de la révolution : les girondins et les jacobins. Association tactique destinée à unir le camp républicain face aux monarchistes (encore très puissants). Je pense au contraire, et bien d’autres avec moi bien sûr, que la révolution française ne peut être considérée d’un seul tenant. Vous l’accusez d’être bourgeoise, vous l’accusez d’avoir favorisé l’essor du capitalisme et, par là, l’exploitation du prolétariat, et vous avez à bien des égards raison. Mais c’est là une thèse qui est également défendue dans ce qu’on pourrait appeler le « camp robespierriste ». La révolution française passe par une multitude d’étapes et a de multiples facettes : vous ne pouvez par exemple ignorer la fusillade du Champ-Mars, le 17 juillet 1791, qui fait des dizaines de victimes dans le camp de ceux qui veulent la déchéance du roi : où classer alors ceux qui ont commandé cette fusillade (La Fayette et Bailly, pour l’essentiel), sont-ils du côté de la révolution ou de la contre-révolution ? S’agit-il de terreur révolutionnaire ou de terreur blanche ?

      Et à qui attribuer la terreur en Vendée : à la révolution ou à la contre-révolution ? Les thermidoriens (Tallien, Carrier, Fouché) qui assassinèrent Robespierre et ses partisans ne sont-ils pas ceux-là mêmes qui commirent les pires atrocités dans les provinces françaises, soi-disant au nom de la révolution française, révulsant Robespierre (qui y voyait notamment un moyen pour la bourgeoisie de discréditer la révolution aux yeux du peuple) et l’inclinant à les dénoncer à l’assemblée avant cependant que ses ennemis le privent de parole et l’éliminent ?

      Vous gagnerez en vérité en crédibilité si vous acceptiez de réajuster votre lunette d’historienne et de ne pas tomber dans ce piège de la bourgeoisie de faire de la révolution un événement n’allant que dans un sens et au profit d’un seul camp. Vous remarquerez par ailleurs, puisque vous parlez de « propagande républicaine », que la propagande en question a pris un sacré tournant depuis plusieurs décennies et qu’elle n’a plus du tout l’ambition de concilier girondins et jacobins, mais bien d’exclure les montagnards du tableau, entre autres en marquant du sceau de l’infamie Robespierre.

      Je ne saurais trop vous conseiller, ainsi qu’à vos lecteurs, de ne pas adhérer au récit thermidorien de la révolution, qui est bien celui aujourd’hui défendu dans nos écoles, et de comprendre combien la révolution telle que la concevait Robespierre était bien différente de celle qui permit (et là nous sommes d’accord) de transférer le pouvoir à la bourgeoisie.

      Les références ne manquent pas à ce sujet, évidemment tout le travail d’Henri Guillemin mais également :

      - La Réaction thermidorienne, d’Albert Mathiez (avec notamment un chapitre sur la Terreur blanche, que vous semblez bien commodément oublier, comme vous n’évoquez guère les massacres de Machecoul ou de Cholet)

      - Robespierre, d’Hervé Leuwers

      - Robespierre, la probité révoltante, de Cécile Obligi

      - La Terreur, vérités et légendes, de Jean-Clément Martin

      Et à tout seigneur, tout honneur :

      - Pour le bonheur et pour la liberté, recueil de discours de Robespierre publié chez la Fabrique.

      Pour conclure, il ne fait aucun doute que nos positions politiques et idéologiques sont parfaitement antagonistes. Et, à l’attention plus large du site Égalité et Réconciliation, il serait peut-être temps pour celui-ci d’accorder ses violons : il est impossible de défendre à la fois Franco, Pinochet, Mussolini voire Bolsonaro (tout juste élu au Brésil) et Chavez, Maduro ou Castro ; comme il est impossible de défendre à la fois le roi et Robespierre (oui, chose curieuse, on trouve cela sur le site).

      Libre à vous de penser que le bonheur du peuple passera par le roi et la religion : tout indique le contraire, notamment pour ce qu’on a vu dans l’histoire récente avec Franco et le roi Juan Carlos, mais l’espoir fait vivre après tout.

      Bien à vous,

      Disjecta


    • bouffon(s) du roi bouffon(s) du roi 29 octobre 2018 13:34

      @Disjecta


      Vous êtes sacrément condescendant (Vos zélotes m’accusent bien vite de me défiler. On va voir s’ils sont aussi ouverts à l’argumentation qu’ils le prétendent dans ce fil et s’ils sont capables de lire jusqu’au bout les arguments de leurs contradicteurs (et de les comprendre !).
      Mais vous est-il venu à l’esprit que certaines personnes (dont je suis) essaient juste de comprendre l’histoire, essaient d’en trouver la vérité, chose d’ailleurs compliquée (l’affrontement source contre source) que de trouver cette vérité historique (les faits pour les faits) sans ce parasitisme idéologique (de tous bords)  ?

      De plus, pour votre info, je ne suis pas un zélote de Mme Sigaut et encore moins d’E&R, mais cela m’empêche-t-il d’en apprécier les travaux, articles, sources, etc ? Par exemple, on peut très bien lire « Comprendre l’Empire » d’ A.Soral, et lire en parallèle « Pourquoi Soral séduit » de M.Collon.

    • Disjecta Disjecta 29 octobre 2018 21:03

      @ Marion Sigaut

      Je voulais dire sur le fil de votre article paru sur Égalité et Réconciliation. Mais la modération ne paraît pas pressée de publier ma réponse qui, il est vrai, pourrait jeter un froid dans le concert de louanges enamourées que constitue pour l’essentiel ledit fil...


    • Culturovore 30 octobre 2018 18:15

      @Disjecta (et @Marion Sigaut)

      J’ai commenté un article de Marion Sigaut sur le site E&R en abordant le sujet de votre manière : en argumentant sur la déloyauté du Roi envers son peuple en préjugeant que bien légitimement il souhaitait à la fois mettre les siens en sécurité et restaurer la royauté en choisissant la « fuite » (de Varennes), argumentant que c’était une des raisons pour lesquelles il fut décapité. Entre autres, du fait qu’il avait prêté allégeance à la Convention et porté la cocarde, il se reniait.

       

      De toute bonne foi, en me mettant « à la place » des révolutionnaires, je leur donnais sans le savoir, un crédit qu’ils ne méritaient pas. Les révolutionnaires peuvent en effet invoquer « la traîtrise » pour s’attaquer à la personne du Roi, cependant cet argument est-il légitime ? Car pour qu’il le soit il faudrait que la fuite du Roi soit intervenue dans un processus révolutionnaire « vertueux ». C’est-à-dire au cœur d’une révolution populaire spontanée, elle aussi légitime. Il faut en effet revenir au contexte pour apprécier avec justesse les actes.

      Au regard des faits, la fuite, semble être un acte contraire à la parole donnée et dans le but à terme de nuire aux intérêts du peuple français, sincèrement révolutionnaire. Mais Marion Sigaut m’informa de la duplicité du jeu des révolutionnaires et que cet événement ne découlait en définitive que d’un « coup d’état » visant à faire tomber la royauté. De même, l’armoire de fer dans laquelle furent trouvés des documents compromettant pour le souverain n’était que fiction.

      Dès lors, est-on en droit d’accuser de « traîtrise » un homme dont la chute a été programmée, alors que celui-ci en définitive débonnaire ne voulait que le bien de son peuple ?


      Si les dés sont pipés, je ne vous apprends pas que l’interprétation des tekmeria l’est aussi ! Ne peut-on dès lors pas dire que la qualification de traîtrise de la part des conventionnels n’est qu’un des arguments fallacieux à ajouter au débit du Roi dont le sort était joué à l’avance, au même titre que pour Marie-Antoinette le fut l’histoire du collier ?

      Prenons un exemple contemporain : la révolution de couleur de Maïdan" en réalité comme en 1789 un coup d’état programmé. Le président Iannoukovitch, pourtant loin d’avoir autant agi dans l’intérêt du peuple ukrainien que ne le fit Louis XVI, peut-il être appelé traître à son peuple d’avoir cherché refuge en Russie ? Poutine le poussait à agir en envoyant l’armée tirer sur le peuple, mais le président ukrainien rejeta cette option. Il fut donc chassé du pouvoir et pris la fuite se sachant condamné à mort s’il restait. Du point de vue russe il est passé pour lâche, du point de vue ukrainien pour un traitre. Pourtant, le jeu était joué d’avance, et en agissant de la sorte il préservait les siens et son peuple.

       

      Dans un jeu donné, si les règles sont faussées par les donneurs de cartes, il ne faut pas ensuite reprocher au perdant de mal se comporter en sortant de la table pour se refaire et lui prêter de fausses intentions ne revient qu’à vouloir l’accabler d’avantage pour lui donner le mauvais rôle. La prérogative des vainqueurs qui réécrivent l’Histoire apostériori.


      Je pense que Marion Sigaut tient, comme elle le fit avec moi, à vous en garder, tout en défendant sa position que vous attaquez en vous basant sur des faits biaisés, qui sont depuis 1789 la base d’une critique historique généralisée tout aussi biaisée.

       

      Je ne cherche ni à défendre le point de vue de Marion Sigaut ni à contrer votre vision de la république révolutionnaire. Démocrate plaidant pour une véritable démocratie c’est à dire exercée librement et directement par le peuple (sans aucune forme de représentation) ai-je besoin de préciser que je ne suis ni royaliste, ni républicain, ni fasciste ou nazi pour consulter E&R ?...


    • Culturovore 30 octobre 2018 21:44

      @Cadoudal

      Ce n’est pas une question de politesse, mais un oubli. Apprenez la délicatesse et le savoir-vivre avant de donner des leçons de politesse.


    • Marion Sigaut 31 octobre 2018 10:10

      @Disjecta
      Monsieur,
      Quelques précisions :

      • Le roi n’a pu fuir à Varennes pour rejoindre les armées des monarchies coalisées, car il quitta Paris le 20 juin 1791 pour rejoindre son armée, alors que la coalition étrangère se mit en place plus de dix mois plus tard, au printemps de 1792.
      • Le point de vue de Robespierre était celui d’un républicain déiste et franc-maçon. Le peuple de France, lui, était catholique et royaliste.
      • l’extermination de la population vendéenne, décidée en août 1793 et commencée en 1794 a été entreprise après que les combattants eurent rendu les armes. Les exactions de Machecoul ont eu lieu pendant la guerre, un an plus tôt.

      Bien à vous

      Marion Sigaut


    • bouffon(s) du roi bouffon(s) du roi 31 octobre 2018 14:11

      @Culturovore et @Marion Sigaut

      Merci d’alimenter la réflexion .. la mienne en tout cas.


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