mercredi 12 mars - par Fergus

De l’influence des pets sur l’enseignement des mathématiques

Le 18 février, je publiais un article intitulé L’enseignement catholique au temps des châtiments corporels : témoignage. Tout ayant une fin, mon parcours dans la vénérable institution catholique évoquée dans ce texte s’est terminé d’une manière aussi inattendue qu’odorante. J’en relate ici les péripéties...

1963 : une classe de garçons, tous vêtus d’une blouse grise, dans une austère institution catholique cernée de hauts murs, tel un pénitencier…

Je le reconnais sans peine : ma scolarité a été chaotique. Régulièrement viré pour indiscipline des courageux établissements – tant publics que privés – qui m’accueillirent, je connus en outre de longues heures de colle entre deux exclusions, mobilisant parfois un pion pour ma seule personne. Pas vraiment rentable pour le système répressif. Ces temps de colle ne furent toutefois pas perdus pour moi : je mis en effet ces périodes d’incarcération à profit pour m’intéresser à de nombreux sujets peu ou pas abordés dans les programmes scolaires, tels les civilisations précolombiennes, la révolte des Camisards ou les gisements minéralogiques du Massif Central. Je les mis surtout à profit pour dévorer le Petit Larousse en m'imprégnant de mots rares et de citations latines pêchées dans les pages roses du dictionnaire et dont je me mis à émailler mes rédactions. Au point de me faire rappeler à l'ordre par mon excellent prof de lettres : « Le latin doit rester au devoir de français ce que le caillou est au plat de lentilles : une exception ! » Cette année-là, et pour la première fois de ma scolarité, j’avais en outre affaire à un prof d’histoire passionné dont l’enthousiasme communicatif pour la Révolution – quel que soit le programme, il revenait toujours sur les Cordeliers, les Girondins ou les Jacobins – rejaillissait sur toute la classe, moi y compris. Bref, tout allait pour le mieux, et la seconde se présentait sous les meilleurs auspices.

C'était compter sans l'arrivée de la brabançonne Léopoldine Zwertvaegher, la nouvelle prof de maths. De taille moyenne, sans âge, sans seins, sans fesses, sans humour, sèche comme une trique, elle était, avec son chignon maintenu par un incroyable peigne bleu azur surmonté de deux angelots grassouillets, l’archétype de la vieille fille revêche et autoritaire. Une caricature à la Justine Putet*. Et son accoutrement vestimentaire ne contribuait pas à améliorer son image de grenouille de bénitier atrabilaire et grotesque. Car Mademoiselle Zwertvaegher avait un don réel pour dénicher les fringues les plus improbables. Dès qu'une horreur apparaissait sur le marché, c'était pour elle. Dès qu'un invendable surgissait des réserves d'un commerçant désabusé à l'occasion d'une braderie de la dernière chance, elle se jetait dessus avec l'appétit d'un insecte nécrophage pour un cadavre décomposé. Plus c'était démodé, plus c’était consternant, plus c'était hideux, plus ça l'emballait. Il fallait lui reconnaître ça : Léopoldine Zwertvaegher avait pour la laideur un goût très sûr !

Laideur ou pas, cela ne nous regardait pas. Après tout, libre à elle de se transformer en épouvantail à étourneaux pourvu qu'elle soit une bonne prof. Au sens où l'entendait la Direction de l’Institution, cela va sans dire. Et sur ce plan, force est de reconnaître que Mademoiselle Zwertvaegher s'acquittait de sa tâche avec efficacité. Et pour cause : le malheureux qui séchait sur une équation se voyait illico appelée au tableau pour subir de plein fouet le châtiment redouté : une démo personnalisée. L'infortunée victime prenait alors en pleine tronche les relents fétides d'une haleine professorale à mi-chemin entre le fumet plantaire d'un clodo et les remugles d'un charnier avicole.

Conséquence inattendue : le travail personnel redoubla d’intensité. Euclide, Pythagore et Thalès reléguèrent aux oubliettes Guy des Cars, Simenon et San-Antonio. Tout naturellement les notes s'en ressentirent et les moyennes en mathématiques atteignirent cette année-là des sommets inexplorés. Sauf pour le gros Marcel. Nul en maths il était, nul en maths il resta, par manque de motivation : le pauvre était privé d'odorat !

En l'occurrence, Marcel ne connaissait pas sa chance. Insensible à l'haleine nauséabonde de Léopoldine, il était également indifférent à ses flatulences lorsque, par malheur pour nos narines, la prof de maths dégazait jusque dans la classe, pour cause de dérèglement intestinal chronique. Car, en plus de puer du bec, Mademoiselle Zwertvaegher pétait !

Véridique : elle pétait ! Mais attention, pas des pets francs et sonores d'amateur de fayots. Pas plus que des perlouses espiègles et sympathiques de noctambule en virée. Et moins encore des vents aimables ou des flatulences délicatement parfumées comme les vôtres ou les miennes. Enfin, surtout les vôtres... Léopoldine Zwertvaegher diffusait des pets silencieux, hypocrites et chafouins. Des pets à son image. Des pets sournois qui envahissaient peu à peu votre espace vital, s'insinuaient sous les bureaux, glissaient sur les cahiers, s'infiltraient dans les manches, grimpaient le long des blouses, et finissaient par vous envelopper d'une puanteur pestilentielle et durable. Léopoldine Zwertvaegher n'avait pas le pet cassoulet. Léopoldine Zwertvaegher avait le pet fourbe !

Remarquez, moi je m'en fichais. Installé au fond de la classe, le dos calé contre le mur, la lame de mon Opinel en main pour graver le pupitre de chêne, je n'étais guère soumis aux émanations délétères du méthanier ambulant : Léopoldine déambulait de préférence dans les premiers rangs, comme si elle répugnait à s'aventurer vers les marécages où se rassemblaient les médiocres, les paresseux et les fauteurs de troubles. Ce qui, paradoxalement, avait pour effet d'asphyxier le clan des chouchous, d'intoxiquer les fondus du cosinus, d'anéantir les surdoués de l’hyperbole.

Jusqu'au jour funeste où cette peau de toutou prit conscience de son erreur tactique et décida de concentrer ses attaques sur la chienlit mathophobe des derniers rangs, sur ce ramassis de vauriens incapables d’apprécier la rigueur d’un théorème, la poésie d’un tronc de cône ou l’indicible beauté d’un calcul trigonométrique.

Dès lors, le méthanier mit régulièrement le cap sur nous, intestins en éveil et sphincter aux ordres. Parvenue à distance de tir, Léopoldine larguait une caisse de concentré avant de se carapater mine de rien à l'autre bout de la classe. Bonjour le parfum d’équarrissage ! Une véritable infection !

En huit jours, je dus subir trois dégazages de magnitude maximale. Le premier m'irrita. Le deuxième me révolta. Au troisième, j'explosai :

─ Y'en a marre, allez péter ailleurs !

La vieille taupe n'en crut pas ses oreilles :

─ Plaît-il, Monsieur Fergus ?

─ Vous m'avez parfaitement entendu. C'est pas parce que les maths sont emmerdantes qu'il faut vous croire obligée de l'illustrer constamment. Ras-le-bol de vivre dans les odeurs de chiotte ! De l'air !...

Suffoquée, la mère Zwertvaegher. Jamais de sa vie on n'avait osé lui parler sur ce ton, jamais quiconque n’avait ainsi attenté à son autorité. Mais on pouvait faire beaucoup mieux, la suite le lui démontra :

─ Vous... vous... Sortez ! glapit la momie après un temps de sidération.

─ Avec plaisir ! Je ne vais pas me laisser intoxiquer par une vieille bigote ridicule, une déchaînée du trou de balle, une latrine ambulante. Même quand vous parlez, ça empeste. Vous avez la gueule qui pue l’vieux cul, Léopoldine !... Et votre corps. Vous avez vu votre corps ? Sexy comme un bidet. Attirant comme une clé à molette. Vous n’êtes pas pas une femme, Léopoldine, vous êtes un ersatz. Et vous aurez beau invoquer Dieu tous les soirs dans votre piaule, c'est pas demain la veille que vous mettrez le grappin sur un mâle. À la rigueur un pervers. Ou un infirme : aveugle, sourd et anosmique comme Marcel. Et encore, abstinent depuis vingt ans !... Vous voulez que je sorte ? Vous avez raison, je préfère me tirer. Salut Léo, à vos amours !

Fin de la tirade. Effondrée, la mère Zwertvaegher, laminée, détruite, anéantie. Incapable d'émettre la moindre protestation. Incapable, une nouvelle fois, de contrôler ses émanations intestinales, au grand dam de mes condisciples.

Je quittai la classe dans une odeur de merde. Et l'école dans le parfum automnal des feuilles mordorées qui tournoyaient avant de s’abattre sur un sol humide où perçaient, ici et là, clitocybes et agarics. De l'air, enfin ! Et une liberté retrouvée. Pour quelques jours ?… Quelques semaines ?… Allez savoir…

Nous étions le vendredi 11 octobre 1963. Édith Piaf et Jean Cocteau venaient de mourir à quelques heures d’intervalle. La radio diffusait Blowin’ In The Wind.

* Justine Putet est le nom de l’un des personnages du célèbre roman Clochermerle de Gabriel Chevalier. Pour mémoire, rappelons que ce roman de mœurs narre les déchirements d’une communauté villageoise du Beaujolais autour du projet d’érection d’une… vespasienne.

 

Note : Cette évocation est la reprise d’un texte déjà publié en janvier 2010.



56 réactions


  • Gégène Gégène 12 mars 11:58

    Il semble que depuis que Rakoto publie des dessins scatos, d’aucuns se croient 

    autorisés à se lâcher (c’est le cas de le dire) sur le caca  smiley


  • chantecler chantecler 12 mars 12:58

    Mais Adolf aussi pétait sans arrêt !

    Qu’est ce que ça prouve ?


    • Fergus Fergus 12 mars 13:21

      Bonjour, chantecler

      « Qu’est ce que ça prouve ? »
       ???
      Hitler ne donnait pas de cours à des élèves dans un espace confiné.


    • chantecler chantecler 12 mars 13:29

      @Fergus
      Ouais , mais les gaz l’ont toujours attiré .
      Le « gazpar » qu’on l’appelait !
      Et ça faisait fureur .


    • chantecler chantecler 12 mars 13:53

      @Fergus
      C’est toi qui le dis mais ce n’est pas ce que j’en sais ...
      Mais sincèrement je n’en ai rien à cirer de tes histoires de pétomane, ici de péto -woman .


    • Seth 12 mars 14:10

      @chantecler

      Ah ! ce pauvre Hitler... paraît aussi qu’il n’avait qu’une seule coucougnette et un micro-pénis.  smiley

      Grosse probleme !  smiley


    • rogal 12 mars 15:02

      Un point Godwin pour chantecler.


    • Fergus Fergus 12 mars 16:21

      @ chantecler

      Très franchement, peu me chaut que vous ne goûtiez pas mes « histoires de pétomane ». smiley


  • Seth 12 mars 13:09

    Nous avons baptisé ces pets sournois et particulièrement puants du délicat prénom de Louise, allez savoir pourquoi... 

    Ainsi cette demoiselle « lâchait des louises ». smiley


    • Fergus Fergus 12 mars 13:25

      Bonjour, Seth

      Joli ! 
      Dans cette « boîte de curés », il n’y avait évidemment pas de religieuses. Dommage, car il eût été question dans ce cas de « pets de nonne », hélas ! nettement moins alléchants que leurs homonymes pâtissiers.


    • Seth 12 mars 13:42

      @Fergus

      Vous avez eu raison de contourner la comparaison.

      Les pets de nonne sont mes beignets préférés et méritent le respect mais malheureusement ils se font rares.

      De plus ils font référence à des fraîches nonnettes et non à des laiderons ou à des mères supérieures. Ou tout au moins est-ce ainsi qu’on l’imagine.  smiley


    • Fergus Fergus 12 mars 13:53

      @ Seth

      En parlant de cela, avez-vous remarqué que les bugnes ont fait leur retour chez de nombreux pâtissiers, y compris dans des régions inhabituelles, comme en Bretagne par exemple ?


    • Seth 12 mars 14:15

      @Fergus

      Il y a déjà pas mal de temps on trouvait déjà ça en sac au supermarché.

      Perso même les vraies je ne les aime pas trop, ni la consistance ni le parfum.

      Et puis en Bretagne vous ne savez pas ce qu’est un beignet alors vous importez. smiley

      Chez nous on a les cambedouilles (patte de brebis) toutes vides à l’intérieur.  smiley


    • Fergus Fergus 12 mars 16:19

      @ Seth

      « en Bretagne vous ne savez pas ce qu’est un beignet alors vous importez »
      Même en Bretagne, il y a de vrais pâtissiers !
      Certains viennent même du sud, histoire de fuir un climat devenu de plus en plus éprouvant. smiley

      « Chez nous on a les cambedouilles »
      Je connais cela, l’une de mes tantes, domiciliée au Vigan (celui de Gourdon) en ayant fait l’une de ses spécialités.
      Mais je les connais mieux sous le nom de « merveilles », assez largement adopté jusque dans le Périgord, peut-être parce que plus parlant aux touristes que ce nom occitan de « pattes de brebis ».
      A ce propos, il y a eu un joli film où elles étaient à l’honneur « Le goût des merveilles »  en fond d’histoire entre une mère célibataire (Virginie Efira), arboricultrice et vendeuse de ces merveilles sur les marchés, et un autiste asperger interprété par l’excellent Benjamin Lavernhe.


    • Astrolabe Astrolabe 12 mars 18:19

      @Seth
       
      Le terme exact est : vesse .


    • Seth 12 mars 19:26

      @Astrolabe

      ... qui rime avec fesse, ça tombe bien.  smiley

      A ne pas confondre avec les vesces.


    • Seth 12 mars 20:01

      @Fergus

      Au Vigan ? Pas loin de chez moi.  smiley

      Le terme « merveilles » couvre tout un tas de trucs différents qui ne sont jamais aussi gonflés que les bonnes cambedouilles si elles y ressemblent.


    • Fergus Fergus 12 mars 20:05

      @ Seth

      Vous avez raison, les « merveilles »  comme toutes les spécialités régionales ne sont pas toujours si merveilleuses que leur nom l’indique.


  • Radix Radix 12 mars 13:19

    Bonjour Fergus

    Article drôle et bien écrit, ce qui est rare sur ce site !

    Je n’ai pas connu ce genre de mésaventure mais par contre j’ai été témoin de vengeances sournoises d’élèves contre des profs un peu trop autoritaires.

    C’était surtout le fait des internes qui avaient accès aux locaux après les cours.

    Je me souvient d’un tableau noir passé au blanc d’œuf : inutilisable !

    D’une classe où tous les meubles et le tableau avaient été inclinés de 15 degrés et enfin d’une serrure bouchée au mastic !

    Radix


    • Seth 12 mars 13:23

      @Radix

      Pas au mastic, au chewing gum.


    • Radix Radix 12 mars 13:26

      Bonjour Seth

      Ainsi c’était toi !

      Radix


    • Fergus Fergus 12 mars 13:49

      Bonjour, Radix

      Merci pour votre appréciation.

      « j’ai été témoin de vengeances sournoises d’élèves contre des profs un peu trop autoritaires ».
      J’ai moi aussi des faits comparables.

      Outre ceux que vous rapportez, j’ai de surcroit moi-même cotisé à une quête visant à mettre sur pied une vengeance machiavélique des élèves de première et de terminale internes, comme moi (alors élève de seconde), à l’encontre du supérieur de la boîte en question.
      Les professeurs également internes  la plupart étaient des prêtres  logeaient dans un couloir de l’institution, la chambre du supérieur étant située à une extrémité de ce couloir, juste à côté de l’escalier.
      Les élèves mentionnés avaient payé une jeune prostituée afin qu’elle se tienne prête, en slip et poitrine nue, la robe à la main, devant la porte du supérieur jusqu’au moment où une explosion dans le couloir  nous étions experts en explosifs artisanaux à base de salpêtre devait alerter les occupants des chambres.
      Le plan a parfaitement réussi : sitôt l’explosion déclenchée, la fille a fait mine, avant de s’enfuir dans l’escalier, de sortir de la chambre du supérieur sous les yeux médusés des prêtres curieux qui, à l’image du supérieur lui-même, avaient entrebâillé leur propre porte pour s’enquérir de la cause de l’explosion. La bombe sexuelle après la bombinette artisanale. 
      Scandale garanti. Et, une fois n’est pas coutume, l’omerta l’a emporté sur le désir de sévir. smiley


    • Seth 12 mars 14:18

      @Fergus

      Dommage, ce n’était pas crédible. C’était les enfants de chœur qui intéressaient la curetaille, pas les catins.  smiley


    • Seth 12 mars 15:07

      @Radix

      J’ai honte d’avouer avoir participé en groupe à une telle horreur irrespectueuse envers un bon prof qui avait malheureusement un comportement exécrable bien qu’il ait été toujours correct avec moi.

      Nous avions cours à l’époque dans des préfab d’après guerre sans isolation phonique et nos séances étaient rythmées par les « vieux con » et autres gentillesses venant de la salle à côté.  smiley


    • Fergus Fergus 12 mars 16:28

      @ Seth

      « C’était les enfants de chœur qui intéressaient la curetaille, pas les catins »
      Malgré les cas de dérive pédophile avérés, je ne miserais pas 10 euros sur une telle affirmation.
      Comme indiqué dans mon précédent article, je n’ai d’ailleurs pas eu connaissance du moindre problème de nature sexuelle dans cette institution alors qu’il était notoire qu’au moins deux des prêtres enseignants avaient des relations avec chacun sa maîtresse (mais il est vrai pas une « catin »).


  • mmbbb 12 mars 14:27

    méthane non mais H2S !

    Quant à votre impudence , vous l auriez payé chere aujourd hui non pas avec  une déchaînée du trou de balle mais avec les hystériques du bulbe rachidien et non de la vulve ; cela s entend 


    • Fergus Fergus 12 mars 16:30

      Bonjour, mmbbb

      Le fait est qu’il y a quelques « hystériques du bulbe rachidien » qui, par chance, ne constituent qu’une petite minorité de la gent féminine militante.


    • mmbbb 15 mars 09:43

      @Fergus et portant on n entend qu elles !

      Et pourtant je n aimerais pas être un « jeune homme aujourd hui » tant les relations sont devenues difficiles , une loi sur le consentement est en débat ect ect ect 

      Le fils Bedos peut s écrier « ha les salopes »  !! 

      J ai toujours été admiratif de votre acuité intellectuelle quelques soient les sujets ! 


    • Fergus Fergus 15 mars 11:27

      Bonjour, mmbbb

      « on n entend qu elles ! »
      Moins on n’est nombreux, plus on parle fort ! smiley
      Car comme disait Mouna, « C’est en parlant haut qu’on devient haut-parleur ! » (cf. mon article de 2009 : lien). 
      Des haut-parleurs (des haut-parleuses ?) qui, en l’occurrence cassent plutôt les oreilles qu’elles ne les ravissent.

      « je n aimerais pas être un « jeune homme aujourd hui » tant les relations sont devenues difficiles »
      Si j’en juge par ce que je constate autour de moi chez les jeunes que je connais, il n’y a pas de problème majeur, fort heureusement.
      Et la sensibilisation des garçons au respect des filles n’est pas une mauvaise chose.
      Encore faut-il que les relations ne soient pas caricaturées par des cinglées comme Sandrine Rousseau.
      Ni que ces jeunes vivent dans des quartiers exposés à des codes délirants.


  • SilentArrow 12 mars 14:35

    @Fergus

    Amusant et bien écrit.


  • pemile pemile 12 mars 14:41

    @Fergus

    Le récit aurait été bien plus sympa et intéressant avec une Léopoldine superbe pin-up 90-60-90 !


    • Fergus Fergus 12 mars 16:32

      Bonjour, pemile

      Peut-être, mais en abandonnant le témoignage vécu pour la littérature érotique.


    • pemile pemile 12 mars 16:42

      @Fergus « en abandonnant le témoignage vécu pour la littérature érotique »

      Es-tu sûr que si ma Léopoldine avait la même haleine et les mêmes pets l’érotisme écolier y aurait résister ?


    • Fergus Fergus 12 mars 16:49

      @ pemile

      Je ne peux pas parler pour les autres, mais j’aurais quand même réagi, sans doute de manière moins agressive si elle avait ajouté la courtoisie à la séduction physique.
      Avec Léopoldine (ce n’est évidemment pas son vrai nom), il n’y avait rien pour rattraper le désagrément des flatulences, hélas !


    • pemile pemile 12 mars 18:03

      @Fergus « Avec Léopoldine (ce n’est évidemment pas son vrai nom), il n’y avait rien pour rattraper »

      C’est bien ce coté caricature totale qui plombe un peu trop le récit. smiley


    • Seth 12 mars 19:34

      @pemile

      Une Léopoldine ou la Léopolda ?


    • Fergus Fergus 12 mars 19:56

      @ pemile

      « ce coté caricature totale qui plombe un peu trop le récit »
      Ce qui montre que la réalité peut parfois dépasser la fiction. Car cette histoire est bel et bien véridique, des angelots du peigne à cheveux aux pets à répétition largués dans la classe ! 
      Il n’y a que le nom de Léopoldine qui soit faux !


  • cevennevive cevennevive 12 mars 16:57

    Bonjour Fergus,

    Avait-elle une moustache ?

    Moi, j’ai eu une prof d’anglais et de musique un peu moustachue, quelques poils noirs au menton et au-dessus des lèvres.

    Et pénible avec ça ! Quand elle se fâchait (souvent) contre l’un d’entre nous, ses poils noirs palpitaient sur son menton.

    A vous dégoûter de l’anglais (et de la musique). Et de ma 6e à ma 3e !


    • Fergus Fergus 12 mars 17:02

      Bonjour, cevennevive

      Cette prof était réellement disgracieuse, mais elle ne cumulait pas tous les handicaps : non, elle n’était pas « moustachue ». smiley 

      « de ma 6e à ma 3e » 
      Je compatis sincèrement.


  • Seth 12 mars 19:37

    Fergus 

    Vous êtes vous demandé comment il se faisait que cette vierge maîtrise si mal ce sphincter en particulier ?  smiley


    • Fergus Fergus 12 mars 20:00

      @ Seth

      Pour être une vieille fille, Léopoldine n’était peut-être pas « vierge » pour autant. Qui sait si elle n’avait pas connu le déduit dans sa lointaine jeunesse ?

      Quant à l’absence de « maîtrise (du) sphincter », j’avoue ne pas m’être posé la question.


    • Seth 12 mars 20:03

      @Fergus

      On vous comprend : une visite intime se serait alors imposée. smiley


  • mac 12 mars 19:39

    @L’auteur

    Nous ne sommes pas toujours d’accord, mais il faut reconnaître que c’est bien écrit...


  • LeMerou 13 mars 06:24

    @Fergus

    Merci de m’avoir fait rire avec ce récit, dont le dialogue à de doux relents « Audiaresque », J’ai aussi des souvenirs de profs de math, les ayant vécus trois plus tard. Certes il ne « dégazait » pas, mais son comportement était identique à votre charmante prof, cela devait être une constance de l’époque peut être.

    Toujours est-il que des siècles plus tard, malgré une carrière professionnelle très bien remplie et pleine de responsabilités (des vrais, pas comme celles de nos « politiciens »).

    L’indispensabilité de ce qui me fut « enseigné », ne m’a jamais servi, n’ayant jamais regretté de ne pas avoir pollué mes cellules avec cette matière « nouvelle ». Et pourtant, j’en ai eu besoin parfois au cours de ma carrière, il m’a simplement suffit de faire appel à des « sachants », leur demandant vicieusement à la manière d’un prof, s’ils étaient sûr de leur résultats avant paiement de leur prestations.  

    Bien plus tard, je lisais des ouvrages ou il était entendu que cet enseignement (évidemment j’exclus de mes propos la maîtrise parfaite des opérations de base ainsi que les notions de trigonométrie, que nous avions) , même s’il n’était pas compris par « l’élève », ce dernier induisait un effet cérébral bénéfique, ainsi à l’insu de son plein gré, Le cerveau de l’élève.......était « structuré ». armé pour l’avenir, pour sa vie quotidienne smiley

    Et nous savons tous que depuis très longtemps, que les connaissances humaines en matière de fonctionnement du cortex cérébral sont infinies.

    Bref, merci de votre texte et de la bonne humeur qui s’en dégage...

    PS : Votre prof doit se retourner dans a tombe je pense, mais à cause de quoi ?


    • Fergus Fergus 13 mars 09:09

      Bonjour, LeMerou

      Content de vous avoir amusé avec cette évocation.

      De tout temps, il y a eu des profs atypiques, mais le fait est qu’à cette époque déjà lointaine ils étaient tout-puissants et pouvaient se permettre des excès qui ne seraient plus tolérés de nos jours.
      Le problème est d’ailleurs maintenant qu’ils sont trop souvent en position de faiblesse relativement aux élèves (et à leurs parents), ce qui est tout aussi problématique.

      « L’indispensabilité de ce qui me fut « enseigné », ne m’a jamais servi »
      Cela ne sert pas directement, mais les mécanismes de réflexion intégrés plus ou moins consciemment par les élèves sont à l’évidence au coeur de leurs capacités à analyser leur environnement professionnel (mais pas seulement) en vue d’agir au mieux de leurs responsabilités.
      Bref, comme vous le dites, « le cerveau de l’élève.......était « structuré ». armé pour l’avenir, pour sa vie quotidienne ».

      Merci pour votre commentaire.


  • Jean Keim Jean Keim 13 mars 08:23

    << Je ne vais pas me laisser intoxiquer par une vieille bigote ridicule, une déchaînée du trou de balle, une latrine ambulante. Même quand vous parlez, ça empeste. Vous avez la gueule qui pue l’vieux cul, Léopoldine !... Et votre corps. Vous avez vu votre corps ? Sexy comme un bidet. Attirant comme une clé à molette. Vous n’êtes pas pas une femme, Léopoldine, vous êtes un ersatz. ••• >>

    Parfois les mots sont autant de coups de poignard.

    Parfois une vie est détruite par un mauvais parcours, une vie faite de mauvaises rencontres et d’espérances déçues, qu’aurait-il fallu faire pour amender Léopoldine ?


    • Fergus Fergus 13 mars 09:17

      Bonjour, Jean Keim

      « Parfois les mots sont autant de coups de poignard »
      C’est vrai. Mais on parle là d’une réaction d’adolescent à une époque où la contagion de la rébellion n’était pas encore de mise dans les classes.
      Surtout dans des établissement où, ajoutées aux vexations délibérées, les châtiments corporels avaient encore cours (cf. mon texte mis en lien dans le chapeau).
      Bref, mon éclat passé, le cours des choses avait repris sans changement notable. 

      « qu’aurait-il fallu faire pour amender Léopoldine ? »
      Cette femme, en fin de parcours enseignant, n’avait pas l’ombre d’une chance d’évoluer de quelque manière que ce soit, ni dans son accoutrement, ni dans ses rapports aux élèves.
      Je ne sais pas ce qu’il est advenu d’elle, ayant été définitivement viré de cette boîte.


    • Aristide Aristide 13 mars 14:48

      @Fergus

       Mais on parle là d’une réaction d’adolescent à une époque où la contagion de la rébellion n’était pas encore de mise dans les classes.

      La bêtise de la jeunesse n’excuse pas tout,

      Un Fergus indomptable et précurseur de l’abandon complet du respect des profs… Maintenant ces mêmes que vous démontrent tous les jours que l’on peut aller encore plus loin…

      A cette même époque, je me félicite d’avoir été de ceux à qui on avait appris le respect, je me levais à l’entrée d’un adulte dans la classe. Je n’étais pas parfait, mais loin de moi la moindre idée de ce genre de tirade inconvenante et insultante envers un prof. Au pire, on souriait au sobriquet nommant le professeur souffrant d’un défaut physique : une dentition exagérée, une taille minuscule,un embonpoint surprenant, ou une voix de fausser.  

      Cette personne souffrait surement d’une maladie incurable (SIBO en anglais), maladie provoquant une pullulation bactérienne de l’intestin et donc des flatulences incontrôlables.

      Vous avez toutes les excuses de votre jeunesse et de l’ignorance des règles de respect des personnes. Je ne sais si vous avez raconté votre exploit à vos parents, pour ma part, je crois que si j’avais osé ce genre de sortie, je regretterai encore…


    • Fergus Fergus 13 mars 20:52

      Bonsoir, Aristide

      Il ne s’agissait pas de « bêtise ».
      Et contrairement à ce que vous insinuez, j’ai toujours été très respectueux des professeurs.
      Respectueux à l’égard des personnes respectables ! Dans le cas de l’enseignement, respectueux avec les profs qui étaient eux-mêmes respectueux des élèves !
      Tel n’était pas le cas de cette enseignante. Outre le fait qu’elle venait sciemment péter dans les parages des élèves qu’elle ne supportait pas, cette femme avait une propension marquée à humilier ceux qui avaient des difficultés ou ceux qu’elle avait placés sur sa liste noire.
      J’ai eu dans cette boîte quelques bons profs et deux ou trois remarquables enseignants (parmi eux, eu prof de français évoqué dans l’article). Elle n’en a jamais fait partie !

      « je me levais à l’entrée d’un adulte dans la classe »
      Nous le faisions tous à l’époque.

      « Je ne sais si vous avez raconté votre exploit à vos parents »
      Je n’ai rien eu à raconter : ils ont été avisés par la direction de l’institution lorsqu’a été convoqué le conseil de discipline qui a acté mon exclusion définitive.


    • Aristide Aristide 15 mars 11:32

      @Fergus

      L’adolescent que vous étiez a peut-être des excuses, l’adulte que vous êtes n’en a aucune ...

      Quant au respect, vous avez une étonnante définition !!! Votre tirade finale est au niveau de ce que l’on fait de mieux en termes de mépris, d’insolence et du manque d’empathie…

      Pas étonnant que vous trouvez maintenant quelques qualités à ce que vous croyiez être de l’insoumission alors que ce n’est qu’une gesticulation de facade.  


    • Fergus Fergus 15 mars 13:24

      Bonjour, Aristide

      « Quant au respect, vous avez une étonnante définition »
      Ah bon ? Tant que l’on m’a respecté  à l’école, en entreprise ou dans la vie en général , j’ai respecté autrui. Le respect doit s’appliquer dans les deux sens !!!

      Et autant j’ai respecté des profs avec lesquels je n’étais pas toujours d’accord y compris celui qui m’avait ouvert la pommette en me frappant avec sa chevalière (avant de s’en excuser le soir même) —, autant je reconnais volontiers avoir été « insolent » avec ceux qui me traitaient mal et dont je ne vois pas pourquoi j’aurais dû avoir de l’« empathie » pour eux alors qu’ils n’en avaient aucune à mon égard et, pire encore, à l’égard de plus faibles que moi, exposés à de fréquentes brimades et vexations !

      Vous êtes dans l’abstraction bien-pensante car vous n’avez jamais connu ce genre d’établissement où l’enseignement était très souvent ponctué de coups et d’humiliations, les uns comme les autres érigés en système d’éducation !


    • Aristide Aristide 16 mars 15:27

      @Fergus

      Le respect doit s’appliquer dans les deux sens !!!

      Sauf que l’on doit le respect pour nos ainés, le respect de la fonction quand il s’agit d’un enseignant, d’un juge ou d’un flic, ... et bien d’autres cas quand on dispose d’un minimum d’éducation.

       vous n’avez jamais connu ce genre d’établissement

      Vous savez ? J’ai passé l’essentiel de ma scolarité dans un établissement catholique de Toulouse, de la classe de 11ᵉ à la terminale…
      Vos arguments d’autorité ne valent rien…
      Que certains profs ou autres aient eu des comportements qui sont jugés maintenant inacceptables est un fait. Ces faits étaient très marginaux… Que cela soit aussi fréquent que vos propos le laisse penser est une manipulation ... 

       en système d’éducation

      Vous avez dû manquer de vrais repères pour croire qu’il s’agissait d’un système nocif... Votre errance scolaire en témoigne… peut-être ce n’était pas le seul système qui est en cause… l’introspection n’est jamais inutile…

      De mes longues années dans le même établissement catholique de Toulouse, je garde bien d’autres souvenirs de solidarité, d’échange, de morale…, et de respect ... 


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