lundi 26 mai - par rosemar

Il n’y a pas de langue morte...

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Il convient de réhabiliter l'enseignement du latin, du grec qui sont des disciplines essentielles dans la formation intellectuelle...

Trop souvent, les parents considèrent sans intérêt pour leurs enfants d'apprendre une langue qui ne se pratique pas. C'est oublier toute la richesse de la culture de l'Antiquité : arts, littérature, poésie, histoire, philosophie, mythologie...

Une civilisation, une culture raffinées : voir naître la tragédie, la comédie, le théâtre en Grèce, voir apparaître la fable, l'histoire, l'épopée, un des tout premiers genres littéraires, lire Homère dans le texte, et tous les autres auteurs, Aristophane, Platon, Hérodote, lire les écrivains latins : Virgile, Catulle, Sénèque... c'est découvrir le creuset même de toute notre littérature.

 

C'est aussi façonner son cerveau, son intelligence par la pratique d'exercices comme la version, le thème...

Ces disciplines exigeantes réclament des efforts conséquents : elles sont donc particulièrement formatrices à l'heure où l'intelligence artificielle favorise et encourage la paresse.

 

Selon Raphaël Gaillard, "la culture laisse une trace en nous. 85 milliards de neurones dans notre cerveau, des millions de milliards de connexions... notre encéphale est une forme inachevée, et c'est la culture qui vient tenter, sans jamais d'ailleurs y parvenir, de la parachever... L'enjeu n'est pas ce que le cerveau stocke, mais la façon dont ce qu'il a momentanément stocké modifie son fonctionnement, sa forme.

Car ce que nous avons su un jour laisse son empreinte sur nous. Chacun de nos savoirs modifie nos réseaux cérébraux, et désormais ceux-ci fonctionneront différemment, quand bien même ce savoir n'est plus.

La matière cérébrale traversée par les savoirs en garde une trace indélébile... plus cette empreinte est précoce, plus elle est forte...

 

Ainsi tout apprentissage modifie notre cerveau, et cette transformation peut avoir toutes sortes de propriétés. Le paradigme le plus évident est celui des langues dites mortes. Elles sont qualifiées ainsi car n'étant plus parlées de nos jours. Et leur apprentissage s'étiole, les parents ne voyant pas l'intérêt que leur progéniture apprenne une langue qui ne se pratique pas.

Mais l'apprentissage du latin et du grec vaut tout d'abord par l'univers auquel il donne accès... une culture aussi puissante et raffinée pendant l'Antiquité... accéder à ce savoir par le labeur du déchiffrage d'un texte, la version latine, c'est pleinement prendre possession d'un savoir..."

Et Raphaël Gaillard ajoute : " J'affirme qu'un cerveau n'est plus le même ensuite... Contrairement à ce que l'expression consacrée laisse entendre, on ne perd jamais son latin : on le fait sien... Apprendre une langue... c'est donner une autre forme à son cerveau."

 Efforts, volonté, persévérance, concentration : le grec et le latin permettent une formation intellectuelle solide et de qualité.

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Le blog :

https://rosemar.over-blog.com/2025/04/il-n-y-a-pas-de-langue-morte.html

 

Source :

https://www.babelio.com/livres/Gaillard-Lhomme-augmente/1589806

 

 



50 réactions


  • Com une outre 26 mai 18:29

    Un marronnier qu’il fallait oser. Incroyable.


  • Krokodilo Krokodilo 26 mai 19:12

    Un marronnier, peut-être, mais je viens de voter pour sa publication parce que j’aime bien le thème des langues, sur lequel j’ai commis pas mal d’articles ici-même, aux débuts d’AVox. 

    Sur la forme, l’article gagnerait à être plus étoffé. Sur le fond, je en suis pas du tout d’accord, en fait avec rien.

    « Mais l’apprentissage du latin et du grec vaut tout d’abord par l’univers auquel il donne accès... »  

    Certes, mais cet argument vaut aussi pour n’importe laquelle des langues très répandues, qu’on dit de grande culture, en cherchant une formulation qui ne soit pas humiliante pour les autres !

    Qui a les capacités de découvrir en VO la culture latine, grecque ancienne, chinoise, japonaise, allemande, etc. ?

    A qui serviraient les traductions ? Justement, à découvrir ces cultures étrangères a minima des bribes.

    Le lien que vous indiquez, l’auteur traite du lien futur entre l’Homme et l’IA : je vois mal nos lointains descendants apprendre leurs humanités dans le texte... il est bien plus probable et plus efficient que notre IA personnelle nous traduise les textes en latin et grec !

    « Et Raphaël Gaillard ajoute : » J’affirme qu’un cerveau n’est plus le même ensuite... Contrairement à ce que l’expression consacrée laisse entendre, on ne perd jamais son latin : on le fait sien... Apprendre une langue... c’est donner une autre forme à son cerveau"

    Oui, le violon, les mots croisés, le jardinage et le football aussi façonnent notre cerveau, comme n’importe quel apprentissage.

    Je réitère donc ma vielle proposition, un poil révolutionnaire : pourquoi ne pas laisser le choix aux enfants et à leurs parents d’étudier la ou les langues qu’ils veulent ? Cela nécessiterait une profonde réforme de l’enseignement des langues, du recrutement des profs de ces disciplines (chaque langue étant à mon sens une discipline, d’un point de vue des contraintes structurelles), une grande souplesse de fonctionnement.

    Alia mondo eblas (un autre monde est possible, en espéranto)


    • rosemar rosemar 26 mai 19:30

      @Krokodilo

      Bien sûr, « le violon, les mots croisés, le jardinage et le football aussi façonnent notre cerveau, comme n’importe quel apprentissage. »

      Mais peut-on les mettre sur le même plan ? l’apprentissage du violon demande beaucoup plus d’efforts intellectuels que celui du foot, par exemple...

      C’est le cas aussi pour le latin et le grec...


    • Gégène Gégène 26 mai 20:25

      @Krokodilo

      Il faut le savoir :
      Il existe le site Duolingo, où on peut, gratuitement (mais avec des pubs qui ne résistent pas à UblockOrigin), apprendre plein de langues à partir d’un angliche bien sommaire.
      Pour les férus, les langues d’Asie de l’est sont disponibles en français !


    • Krokodilo Krokodilo 27 mai 00:29

      @rosemar Je parlais du façonnage des connexions neuronales, comme indiqué dans l’article, sans jugement de valeur. Tous les sports demandent et forment des réseaux impliqués dans les réflexes, les schémas corporels, tout comme jouer d’un instrument de musique. S’ils sont culturellement éloignés, sur le plan du cerveau, ce doit être assez proche ; comme disent les sportifs, le corps est leur outil de travail , leur instrument.


    • Phil 27 mai 13:16

      @rosemar
      Par contre le foot, comme d’autres sports, demande d’autres qualités. Et à partir d’un certain niveau de pratique sportive en compétition quel que soit le sport, ce qui est demandé comme qualités est extrêmement compliqué et exigeant, tant sur le plan physique que mental. Votre commentaire est typique de l’éducation nationale française, ou on porte un regard condescendant vis à vis de la pratique sportive, et hélas on en voit les résultats tant au niveau sportif que scolaire en relation avec le classement de la france à l’international sur ces sujets.


  • Seth 26 mai 20:48

    J’ai eu fait du latin et je n’en ai pas bien vu l’utilité. Ni le plaisir d’ailleurs.

    Savez vous qu’ils existe des traductions en français de tous les auteurs que vous citez ?

    Et on peut qualifier de « morte » pour soi toute langue qu’on n’a pas approchée, ce qui en fait un paquet.


    • rosemar rosemar 26 mai 21:28

      @Seth

      « On ne perd jamais son latin »... je suis sûre que vous en avez gardé quelque chose...
      Bien sûr, tous ces auteurs ont été traduits... mais ce qui est surtout formateur, c’est aussi le travail sur la langue et la traduction...


    • Fergus Fergus 27 mai 09:43

      Bonjour, rosemar

      Une langue qui n’a plus de locuteurs (exception faite de quelques intellectuels ou religieux) est de facto une langue morte au sens de la communication, que vous le vouliez ou non.

      Ce qui ne veut pas dire que cette langue n’existe plus au plan patrimonial et qu’elle a perdu tout intérêt linguistique. Bien au contraire !


    • ZenZoe ZenZoe 27 mai 15:48

      @Bonjour Fergus
      Entièrement d’accord avec vous !


    • rosemar rosemar 26 mai 23:28

      @phan

      L’occasion de réviser la première déclinaison... 


    • rosemar rosemar 26 mai 23:29

      @phan

      et en chantant, en plus !


    • phan 27 mai 15:59

      @rosemar

      Le latin ça ne sert à rien !

    • rosemar rosemar 27 mai 16:54

      @phan

      Que d’idées reçues !

      Voici ce qu’écrit un commentateur sous la vidéo :

      « Les langues anciennes sont essentielles pour comprendre et enrichir le vocabulaire de nombre de langues modernes. Pour mieux appréhender l’orthographe et la grammaire. Pour l’étude de langues comme l’allemand ou le russe, c’est un sacré pied à l’étrier des déclinaisons. Ces langues anciennes permettent aussi d’accéder en VO si je peux dire, à une littérature foisonnante...les poèmes de Virgile en latin sont de toute beauté, les pièces de Sophocle, les dialogues de Platon en grec... !! Aujourd’hui, on néglige ce qui n’est pas »compétence« , de suite monnayable, de suite »utile« ...On n’accorde plus crédit à l’héritage et au savoir. »


    • Seth 28 mai 08:31

      @rosemar

      cf plus haut

      Voilà le genre de truc qu’on n’oublie jamais avec pour moi dominus et templum Mais aussi res, allez savoir pourquoi.  smiley

       Le reste c’est oublié. Mais bien sur il reste aussi le futur : amabo amabis amabit...  smiley


  • Krokodilo Krokodilo 27 mai 00:33

    J’ajoute que le français lui-même demande parfois à être « traduit », ou au moins réécrit. Et pas seulement celui de Rabelais, mais parfois celui de Molière ! S’i l y a de très beaux passages, certains sont limites compréhensibles, il faut parfois un effort d’écoute considérable, malgré le travail des acteurs, au point que certains -sacrilège ! ont évoqué l’ide de jouer des pièces aménagées, « nettoyées », je ne sais pas si cela s’est fait.


  • rogal 27 mai 03:06

    Globalement, approbation de l’article.


  • xana 27 mai 09:34

    Bof. Laisons pérorer Rosemar (qui elle-même n’a appris ni le latin, ni le grec) sur ce qu’elle ignore. C’est son métier de chercher à imposer des connaissances. Le modèle de l’EN, évidemment.

    Le fait est malheureusement que pour une immense minorité il est totalement inutile d’apprendre des langues anciennes. Cette majorité n’a aucun besoin de culture, puisqu’elle peut survivre avec des textos. Idéalement un vague sabir devrait lui suffire pour se débrouiller...

    Rosemar prétend prendre la défense de la culture. Sauf qu’elle-même n’y connaît rien. Les connaissances ne sont rien si l’esprit n’est pas aussi formé à la réflexion et surtout à la critique permanente de ces connaissances. Mais l’EN n’acceptant aucune critique, ne peut transmettre que des sottises.

    Il existe, certainement, de bons profs. J’en ai rencontré dans mon existence. Rosemar n’en fait pas partie, hélas...


    • ZenZoe ZenZoe 27 mai 15:52

      @xana
      Rosemar est un très mauvais exemple de ce qu’elle prône. La tête farcie de connaissances, mais absolument aucune capacité de réflexion autonome, on le constate chaque jour dans ses articles.


  • Krokodilo Krokodilo 27 mai 11:13

    Pour ceux qui souhaiteraient pour leurs enfants un ersatz de culture latine, je recommande le petit bouquin sur les locutions latines rencontrées dans Astérix.


    • Seth 27 mai 12:22

      @Krokodilo

      J’aime beaucoup l’avocat des Jeux du Cirque s’il m’en souvient bien et son « Quousque tandem ».  smiley


    • rosemar rosemar 27 mai 12:45

      @Krokodilo

      MERCI pour ce conseil de lecture !


    • Krokodilo Krokodilo 27 mai 23:46

      @rosemar Cette citation semble à plusieurs endroits ; c’est a minima (!) dans Le domaine des dieux, la bagarre dans l’immeuble, et selon ce livre dans la bouche de Triple-patte le pirate, mais ils n’indiquent pas où.


    • Krokodilo Krokodilo 27 mai 23:48

      @rosemar De rien. Sauf erreur, Goscinny lui-même, s’il était distingué, n’était pas un latiniste, il puisait dans les célèbres pages roses du Larousse !


    • Krokodilo Krokodilo 28 mai 00:13

      @Krokodilo Oups, c’était en réponse à Seth. Errare humanum est !


    • Seth 28 mai 08:58

      @Krokodilo

      Sans aucun doute puisque hors des pages roses, très peu auraient compris le sens de la blague.

      mais une exception avec quousque tandem : ça sonnait bien mais moi pas compris. Il a fallu attendre les cours et les textes latin pour saisir.


  • Aristide Aristide 27 mai 11:51

    Dans la série, Kaamelott, le roi Loth d’Orcanie est célèbre pour ses citations latines farfelues, c’est François ROLLIN qui incarne ce personnage.

    Une de celle qui convient assez bien à cette discussion :

    Tempora mori, tempora mundis recorda. Voilà. Eh bien ça, par exemple, ça veut absolument rien dire, mais l’effet reste le même, et pourtant j’ai jamais foutu les pieds dans une salle de classe attention !


    • Seth 28 mai 09:04

      @rosemar

      Ou ça aussi dans un autre genre : ουκ έλαβον πόλιν, αλλά γαρ ελπίσ εφή κακά

      (Où qu’est la bonne Pauline a la gare elle pisse et fait caca). smiley

      En fait plus ou moins : Ils ne prirent pas la ville car l’espoir est toujours mauvais conseiller. C’est de Xenophon.


  • ETTORE ETTORE 27 mai 13:00

    Et pourquoi les « langues » ne suivraient elles pas, le même cursus que la vie ?

    Naître, évoluer, grandir, et...Mourir .

    Le vieux « francois » est bien éloigné des « iech » « va’zi » nike ta mère « ...et autre vents d’able du désert, qui ne font qu’accréditer la pénétration d’une langue, elle même, empruntée et malaxée, fut un temps, par des » idio-mes " venus de contrées

    voyageuses et commerçantes !

    Rien n’est définitif ( et infinitif) Les langues, c’est comme la cuisine...

    Petit à petit, les recettes changent, parce que les invités, à table, changent également.


  • Corcovado 27 mai 15:01

    Il vaut peut-être mieux apprendre le russe : une prophétie annonce qu’un jour ils viendront faire le ménage chez nous et en rejeter quelques-uns à la mer.


  • Sylfaën.H. Sylfaën.H. 27 mai 20:25

    « Mais l’apprentissage du latin et du grec vaut tout d’abord par l’univers auquel il donne accès... »  

    Moi, je préfère des univers réels, avec des gens, des vrais, qui y vivent.
    Comment vivaient-ils ? Plombés d’impôts, de taxes ? pour châteaux, palais, guerres, etc ... , la même qu’aujourd’hui, pareil depuis 2000Ans.
    .

    labeur du déchiffrage d’un texte  

    Si c’est VOTRE conception du travail, alors, oui, peut-être smiley

    Je suis volontairement taquin smiley


    • rosemar rosemar 27 mai 21:24

      @Sylfaën.H.

      Du passé faisons table rase ! Nous sommes pourtant les héritiers de toute cette culture...


    • Sylfaën.H. Sylfaën.H. 27 mai 21:56

      @rosemar

      Du passé faisons table rase !

      Jamais de la vie, c’est le moyen certain de tomber dans le puits, même si la chute dure depuis 2000Ans.
      Il y a toujours quelquechose à prendre.
      Ce qui me gêne, c’est apprendre une langue qui ne se parle pas. Pour Quoi faire d’autre à part le plaisir de la découverte.
      Le domaine fascine : la langue contient les codes potentiels du COMPRENDRE, des racines, des mot-Clé, des mot-Kodes ... restent à les agencer.
      Pour ce qui est de mon côté taquin, je ne suis jamais méchant. Nous essayons TOUS à notre manière à diffuser/échanger de La Connaissance. Pardon si froissage smiley
      Je vous en propose même un document-pdf de travail, pour avis ?
      Bonne soirée, sincèrement.

  • Krokodilo Krokodilo 28 mai 00:03

    L’espéranto ne fait pas table rase du passé, puisque deux-tiers des racines sont latines et grecques, pour un tiers germaniques. Seule la construction grammaticale et celle des substantifs ont été systématisées, régularisées, comme entre autres en chinois. Malheureusement, les préjugés et la concurrence culturelle, politique et économique des états ont freiné son développement au 20e siècle, et probablement qu’au 21e, le facteur clé sera le développement de l’IA et ces applications de traduction pour smartphones, qu’on vient encore de voir aujourd’hui à la télé. Peu performantes, mais pratique comme un « kitchen english » ou anglais d’aéroport.

    La politique puis la technologie ont bloqué une très grande invention. Encore aujourd’hui, des journaux un poil pédants comme Télérama préfèreront faire 4 pages sur les conlangs (langues construites) de cinéma gadgets créés par des linguistes passionnés, amateurs ou pros, mais en aucun cas de vraies langues, par exemple impropres à faire une traduction fiable sans un seul mot sur l’espéranto ! Snobisme quand tu nous tiens...


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