mardi 29 janvier 2019 - par Krokodilo

L’espéranto, langue bio !

 Manger bio, c'est bien - parler bio, c'est mieux !

Il est temps que nous adoptions pour l'UE et pour le monde une langue auxiliaire écologique. Oui, ça existe : l'espéranto !

Respect de la diversité  : outre sa valeur propédeutique, le temps d'apprentissage est bien moindre, il en reste donc pour l'étude de deux autres langues au lycée.

Circuit court  : l'espéranto ne nécessite pas de voyages scolaires aussi pollueurs qu'inefficaces. Sa régularité phonétique, ses phonèmes parmi les plus répandus de diverses langues demandent moins d'immersion linguistique - à niveau égal.

Sans pesticides ni engrais chimiques : l'espéranto n'est soutenu par aucun lobby, aucune puissance financière ou militaire, aucun gouvernement. Bien au contraire : il doit lutter contre les préjugés et l'adversité des « grandes langues » jalouses de leur position de force, comme perce-neiges et asperges sauvages poussent sans aucune aide !

Langue équitable. Latin, grec, germanique, sonorités cyrilliques ou arabes, grammaire régulière comme en chinois : l'effort est partagé par chacun. Pour des raisons historiques le vocabulaire avantage les Européens, mais n'est-ce pas une raison supplémentaire de l'adopter ?

Langue éthique, contrairement à l'usage de la langue dominante d'une époque et d'un empire, qui donne d'immenses avantages économiques et politiques à deux ou trois pays ainsi privilégiés.

Sans OGM. Il ne s'agit pas d'une langue génétiquement modifiée comme le français et sa réforme de l'orthographe de 1990, ou le russe, l'indonésien, l'hébreu, le turc, l'espagnol qui ont été normalisés ou réformés.

L'espéranto s'apparente plutôt à un croisement de plusieurs langues, comme le font les paysans depuis des siècles ; une sélection naturelle, par un génie linguistique, de ce que l'esprit humain a lentement créé comme langues, pour aboutir à une variété vivace, qui demande moins de soins et pour une récolte savoureuse !

Recyclage ! La majorité des mots sont faits à partir des matériaux de base, par dérivation à l'aide de préfixes et suffixes, ou par agglutination formant des mots composés.

L'écologie commence dans son propre jardin : l'effort à faire pour se mettre à l'espéranto est aussi modeste (comparativement) que les possibilités de communication avec des étrangers sont vastes. Une grammaire qui tient sur une page, pas de déclinaisons ni d'exceptions : c'est la langue la plus régulière.

L'abus de l'anglais a stérilisé les sols  : le latin et le grec ancien ont disparu, ou ne survivent que grâce à Astérix et sa bande de latinistes (eux aussi colonisés !), l'espagnol et l'allemand poussent encore dans quelques villes d'éducation protégée, l'italien et le russe se trouvent difficilement dans de rares champs, tandis qu'on chercherait en vain dans nos lycées une trace des autres langues. Nous baignons dans une monoculture intensive, où un anglais mondialisé et abâtardi est imposé de la maternelle à la faculté, gangrénant petit à petit toutes les professions. Pas un jour sans qu'on nous parle des USA pour nous donner des infos aussi importantes que la plus jeune sénatrice élue, le poids de la dinde de Thanksgiving, la robe de Pocahontas, le score du Superbowl avec le prix du délicieux hotdog vendu devant le stade ! « Think different ! » comme disait Apple, oui, mais pourquoi en anglais ? « Yes we can ! » Chiche !

L'altercroissance n'est pas la décroissance mais la recherche d'une autre voie de développement humain. De même, pour surmonter le mur de Babel, « alia mondo eblas ! » (= un autre monde est possible !)

Enfin, le symbole de l'espéranto est depuis longtemps l'étoile verte (verda stelo), n'est-ce pas justement la couleur de l'écologie ?

(Nota. Valeur propédeutique pour l'étude d'autres langues : l'étude de l'espéranto (Eo) permet de décortiquer les structures de base des langues (combinatoire, dérivation, affixes, complément d'objet, accent tonique, etc.)
Temps d'apprentissage moindre : ceci a été prouvé maintes fois et c'est difficilement contestable. Mais faites plutôt l'expérience vous-mêmes, ici, en dix secondes : rajoutez la finale « -os » à n'importe quel verbe - et vous venez d'aprendre le futur de TOUS les verbes !



123 réactions


    • skirlet 29 janvier 2019 20:56

      @L’enfoiré
      Il faut apprendre l’anglais parce que ce sont nos amis et nos alliés.
      Il faut apprendre l’anglais pour répondre aux ennemis dans leur langue.
      Il faut apprendre l’anglais

      parce que c’est bien, apprendre les langues.
      Il faut apprendre l’anglais 

      parce qu’ils sont hyper méga super démocratiques, modernes et tout simplement géniaux.
      Il faut apprendre l’anglais

      parce que tout le monde parle anglais.
      Il faut apprendre l’anglais... tous les prétextes sont bons pour dire qu’il faut apprendre l’anglais.


    • pingveno 29 janvier 2019 23:22

      @L’enfoiré
      « Traduisez « Il pleut des cordes » en anglais avec Google et vous comprendrez que même les expressions sont prises en charge. »

      Eh non ce n’est pas si simple !
      Google utilise une méthode de traduction statistique, c’est à dire qu’il apprend au fur et à mesure qu’il voit des textes déjà traduits par des humains.
      Une expression aussi courante que « il pleut des cordes » a toutes les chances de bien passer dans un tel système, simplement parce qu’elle apparaît dans beaucoup de textes. Mais cherche une expression imagée moins courante et tu risques d’avoir des surprises.
      Aujourd’hui les développeurs de méthodes de traduction automatique statistique sont en train de se rendre compte que ce système se retourne contre eux : comme il cherche sans cesse à s’améliorer en digérant de nouvelles traductions faites par des humains, il reçoit régulièrement les travaux de traducteurs humains... qui utilisent de plus en plus les résultats de Google, ce qui l’amène à digérer sans le savoir ses propres traductions ! Et du coup c’est tout le niveau de la traduction humaine (hors littérature où on utilise peu la traduction automatique) qui est en train de baisser...


    • L'enfoiré L’enfoiré 30 janvier 2019 08:26

      @pingveno,

       Je n’ai pas dit qu’apprendre, c’était simple. Ni pour les hommes ni pour les machines.
       L’intelligence que l’on appelle artificielle contient dans ses circuits un apprentissage de ce qu’utilise les humains. Et devient de ce fait « plus humain ».
       Cette intelligence n’a donc rien d’artificiel. Elle agit comme un enfant de très bas âge qui apprend à l’écoute de ses parents et de son entourage et incruste cela dans la mémoire.
       La deuxième phase de cette intelligence sera plus « terrible » pour les humains et deviendra alors vraiment artificielle quand elle inventera quelque chose qui n’était pas prévu par l’homme comme intuition ou déduction de situations que l’homme ne peut plus imaginer.
       Je lis ce matin qu’un quart des emplois américains peut déjà être automatisé à 70 % au minimum


       La mémoire de ce genre d’intelligence électronique est illimitée contrairement à celle des hommes qui doit faire un nettoyage de leurs mémoires pour introduire de nouvelles notions.
       Si vous ne le savez pas, Internet a été créé en réseau comme l’est le cerveau humain avec des neurones artificiels avec des compétences particulières et des collapses comme liens.

       


    • pingveno 30 janvier 2019 16:16

      @L’enfoiré
      "Elle agit comme un enfant de très bas âge qui apprend à l’écoute de ses parents et de son entourage

      « 

      Ce qui signifie bien que si l’entourage fait des erreurs ou explique mal, l’enfant peut faire des erreurs. J’ai par exemple entendu des jeunes garçons parler en français au féminin, simplement parce que leur seul interlocuteur habituel en français était leur mère, qui n’a pas pris la peine d’expliquer cette petite subtilité.

      Dans le cas de la traduction automatique, tout le problème est justement dans le choix des personnes de confiance pour servir de référence à l’apprentissage. Les premiers systèmes de ce genre utilisaient des règles écrites par un programmeur, et le gros souci alors était qu’il était difficile de trouver un programmeur compétent pour construire un algorithme entre deux langues rares (ou si on le trouvait, ce gars valait très cher). Alors on a essayé avec des moteurs statistiques, qui essaient eux-mêmes de déduire les règles à partir d’exemples, et ça marche très bien... jusqu’au moment où c’est la qualité des exemples qui finit par poser problème !

       » La deuxième phase de cette intelligence sera plus « terrible » pour les humains et deviendra alors vraiment artificielle quand elle inventera quelque chose qui n’était pas prévu par l’homme « 

      Désolé mais en tant que programmeur je ne crois pas un instant au scénario à la Terminator : une machine fait ce pour quoi elle est programmée, alors si elle venait à se retourner contre son créateur, ça ne pourra être possible que parce qu’il y avait une erreur dans le programme au départ. A la limite je veux bien croire à un scénario façon »l’homme bicentenaire" d’Asimov, où un humain enseigne la notion de liberté à un robot pour ensuite s’étonner que celui-ci finisse par la réclamer. Dès lors qu’il est programmé pour tirer des conclusions, il ne faut pas s’étonner qu’il le fasse.


  • xana 29 janvier 2019 19:26

    Ceci dit, pour ma culture personnelle, je parle plusieurs langues dont, évidemment, celle du pays où je vis. Sans parler du Français, de l’Allemand, de l’Espagnol et bientôt du Russe. Je mentionne toujours « et si cela ne suffit pas, je peux aussi parler Anglais, mais je préférerais autre chose »...


    • L'enfoiré L’enfoiré 29 janvier 2019 19:29

      @xana,

       Quoi par exemple ?
       La langue des Martiens ? smiley
       Avez-vous essayé le chinois, le japonais, l’arabe ?
       Il y a le choix... Il est infini...


    • xana 29 janvier 2019 19:36

      @L’enfoiré
      Quand j’ai des amis qui ont une autre langue et une autre culture, j’apprends leur langue (si je peux) non pas pour les soumettre à ma culture française mais pour avoir accès à leur propre culture.
      C’est extraordinaire tout ce qu’on apprend quand on s’immerge dans la culture d’un autre peuple.
      Evidemment c’est plus long. Trop pour les gens pressés, tant pis pour eux !


    • skirlet 29 janvier 2019 20:51

      @xana
      Вы учите русский ? И как успехи ?


    • skirlet 29 janvier 2019 20:52

      @skirlet
      Apprendre les langues est un loisir certes honorable (sauf s’il s’agit d’un métier), mais pas plus que les autres loisirs.


    • Xenozoid 29 janvier 2019 20:58

      @skirlet

      un loisir ?,vous voyagez ?...rencontrer c’est un loisir ?.....un langue un loisir ? apres 10 peut être


    • skirlet 29 janvier 2019 21:06

      @Xenozoid
      Les voyages privés (non professionnels), les rencontres privées, l’apprentissage de langues (de son propre gré) oui, c’est un loisir. Ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas faire d’efforts, mais plusieurs loisirs exigent des efforts.


    • Xenozoid 29 janvier 2019 21:11

      @skirlet

      ben on est pas les memes humains,et on a definitement pas les mêmes loisirs

       bona nokto


    • skirlet 29 janvier 2019 21:25

      @Xenozoid
      « Bonan nokton » smiley

      Évidemment qu’on n’a pas les mêmes loisirs ! Si tout le monde avait les mêmes, ce serait bien triste. Mais je ne pige pas : qu’avez-vous contre l’apprentissage de langues en tant que loisir ?..


    • L'enfoiré L’enfoiré 30 janvier 2019 08:37

      @skirlet

      "Les voyages privés (non professionnels), les rencontres privées,

      « 
      Exactement. Quand vous commencez pendant l’apprentissage d’une langue à vous en amuser en y mêlant la culture, en y découvrant des différences qui vous interpellent.
      Les voyages ne font pas que la jeunesse, c’est un loisir productif de placement de vos dons dans la société qui a justement besoin de connaissances de ce type pour réunir les hommes de bonne volonté.
      En France, c’est connu, il y a beaucoup de monolingues.
      Les voyages des Français se passent souvent localement sans sortir des frontières.
      Les Belges ont un tellement petit pays qu’ils sortent de leurs frontières sans même s’en rendre compte.
      Ils sont le 4ème pays à avoir émigré autant de belges en Espagne par exemple et dans le monde.
      Si vous ne connaissez pas l’émission »Les Belges du bout du monde"  smiley

       


    • Krokodilo Krokodilo 30 janvier 2019 10:10

      @xana Oui, mais tout le monde ne travaille pas dans les langues, ou n’a pas le goût des langues suffisamment pour les travailler réellement. Apprendre quelques phrases au gré des voyages ou des relations, c’est une chose, mais arriver à un niveau « fluent » c’est un tout autre effort énorme. Il y a beaucoup d’autres choses à apprendre dans le monde, jardiner, dessiner, faire du cheval, de la musique. Si l’anglais a tant progressé, c’est certes parce qu’il y a derrière de grandes puissances, mais aussi parce que les gens comprennent intuitivement qu’unbe langue commune auxiliaire, c’est le plus pratique ! Le multilinguisme européen ,c’était à la fois une illusion, un grand mensonge et un échec, une façon hypocrite de masquer que l’UE parle anglais. Donc sur le plan rationnel, mieux vaudrait soutenir une langue auxiliaire neutre et plus facile, tout en gardant telle ou telle langue professionnelle dans le même temps.


    • skirlet 30 janvier 2019 14:36

      @L’enfoiré
      Quand vous commencez pendant l’apprentissage d’une langue à vous en amuser en y mêlant la culture, en y découvrant des différences qui vous interpellent.

      C’est plus compliqué que ça... La langue imposée dans la scolarité n’entraîne pas souvent un amusement, la preuve : ceux qui la travaillent par plaisir en dehors des cours sont très rares. Moi, j’ai évoqué un phénomène inverse : après les échanges en espéranto, vient l’envie d’apprendre la langue de l’interlocuteur. Pas à chaque fois, mais quand même. Sinon on peut être intéressé par une culture et après essayer d’apprendre la langue...

      Français monolingues ? Les langes régionales ou autres que l’anglais, ça compte ?


  • xana 29 janvier 2019 19:28

    Le pays où je vis, c’est la Roumanie. Chez moi on parle Roumain...


    • L'enfoiré L’enfoiré 29 janvier 2019 19:34

      @xana,
       C’est plus clair.
       Une Roumaine d’origine qui parle parfaitement le français.
       Je connais une Roumaine qui a marié un Portugais.
       Elle est devenue guide au Portugal.
       Le portugais, elle a appris en très peu de temps.
       Ils sont venus chez moi.
       Mais quand il s’agissait d’écrire, c’est en anglais que cela s’est passé.
       


  • xana 29 janvier 2019 19:42

    Ma femme s’appelle Mihaela, elle aussi.

    On habite dans le village de sa grand-mère...


  • xana 29 janvier 2019 19:44

    Et moi, je fais parfois le guide pour les Français qui viennent ici !


    • L'enfoiré L’enfoiré 30 janvier 2019 09:58

      @xana,

       Puis je me permettre de dévier encore un peu puisque vous êtes Roumain.
       Vous pouvez m’écrire à mon email...
       J’ai été en Roumanie du temps de Ceausescu
       J’ai écrit, ensuite, il y a longtemps un billet intitulé « L’Est dans tous ses états ».
       J’entends encore des échos actuels avec la corruption ... dans tous ses états aussi...
       Qu’en est-il exactement ?


  • JC_Lavau JC_Lavau 29 janvier 2019 20:46

    Ce que veut l’oligarchie mondialiste, c’est briser TOUTES les solidarités. Briser tous les moyens populaires de lui résister.

    Toutes, aussi elle préfabrique et sponsorise un maximum de guerres civiles partout. Le plus souvent c’est celles que l’on me reproche de dénoncer.

    L’attaque contre les langues nationales au profit de l’anglais et des langues régionales sert bien évidemment à briser les solidarités nationales. 


  • Désintox Désintox 30 janvier 2019 19:31

    Article pertinent, mais hélas, il est probable que l’anglais continuera à triompher dans une Europe qui n’aura que quelques petits pays anglophone (Irlande et Malte).


Réagir