« Vivre mieux que ses
parents », acheter une maison, une voiture, des années de croissance économique
continue et d’accumulation de biens façonnent un modèle de pensée, de société
et de développement, je possède, je suis heureux et j’existe.
Dans un « Essai sur le besoin », Frédéric Pearson étudiant en communication et politique nous explique que « Dans le modèle de base, l’acte central est celui que le consommateur pose afin de combler un besoin. Or, dans une société industrielle, l’activité économique, dont le besoin est le moteur, nécessite une quantité énorme de ressources (humaines, naturelles et financières). La satisfaction d’un besoin engendre toute une série d’actions que le consommateur déclenche sans pouvoir en mesurer la portée. Il est l’étincelle déclenchant l’explosion. Accepter sa toute-puissance, c’est se contraindre à ramasser sans cesse les débris sociaux et environnementaux – les « coûts » dans le langage des économistes. »
Bientôt Noël, entre tradition et hyperconsommation, les industriels nous mettent des images plein la tête, les vitrines brillent à grand coup de kilowatts et illuminent les yeux des consommateurs, beaucoup d’objets pour nous satisfaire, des pulsions de consommations quasi animales, beaucoup, de trop et de tout, dans les médias, les mêmes mots reviennent sans cesse comme un leitmotiv « croissance, consommation, pouvoir d’achat »
Les « citoyens consommateurs », appelons les comme cela, après tout, on ne laisse pas son cerveau et son esprit critique à l’entrée des magasins, ne semblent pas forcés d’acheter tel ou tel biens, juste entraînés par le mouvement de fond, l’inertie d’un système achat-vente, la satisfaction des besoins et l’amassement de biens. Mais c’est pourtant cette frénésie planétaire d’équipement, modèle qui a été exporté à grand coup de séries TV qui génère par effet miroir, les productions intensives et leur cortège d’atteintes à l’environnement.
Peut-on être à un bout de la chaîne « production transport consommation » sans être responsable de ce qui est en amont ? Comment acheter un bien sans regarder la manière dont il a été fabriqué ?
Que voulez-vous que je fasse contre les enjeux planétaires ? Ce n’est pas moi, petit consommateur, qui va faire bouger les choses !
C’est pourtant notre « tout » mis bout à bout qui pose problème à l’échelle planétaire, déchets, énergie fossile, biens manufacturés, eau potable, électricité…
Tant que le consommateur se verra en tant qu’individu seul et non connecté aux autres, le système économique, sur les standards actuels de production et de consommation, a de beaux jours devant lui.
Consommez moins et mieux, troquez des services et des biens, acheter local, se poser la question du besoin et de l’envie et juste se sentir concerné par les enjeux.
Le meilleur bien reste celui que l’on ne consomme pas et donc que l’on ne produit pas.