samedi 18 juillet 2020 - par Kamal GUERROUA.

La foi et la laïcité

   La spiritualité est l'un des plus importants fondements sur lequel s'articulent les sociétés humaines, Marx (1813-1883) a dit « la religion est l'opium des peuples », un aphorisme incomplet à bien des égards car plus loin, le philosophe continue « et l'esprit d'une époque sans esprit ! ».

   En réalité, la relation de l'homme avec la foi est un sujet très complexe dans la mesure où la jonction entre la sphère privée et l'espace public a, de tout temps, créé de nombreux problèmes en rapport avec la pensée, la raison et la vie collective en société (le vivre-ensemble). 

  

I-LA FOI ET LA PENSÉE SONT-ILS DEUX PARALLÈLES DISSYMÉTRIQUES ?
 

   Dans son sens le plus large, la foi est l'expression d'une profonde conviction religieuse et de l'attachement indéfectible d'un individu quelconque à une croyance (particulièrement en la transcendance divine). 

    Le mot religion qui vient étymologiquement du verbe latin « relegare » (relier), ce qui donne le substantif « reliance », renvoie en principe à l'idée de l'union et de la solidarité fraternelle sous la bannière de la foi. En ce sens que les deux variables foi et religion véhiculent l'une l'autre (idéalité-fixité pour le premier) et (finalité-mouvement pour le second) « une vision spiritualisante du monde » (le théisme) en contrepoids d'une « dynamique matérialisante » des faits sociaux et partant de l'univers, c'est-à-dire « le croire rationnel » ou la philosophie de la pensée qui essaient de sortir du pertuis de « l'enchantement du monde » vers le désenchantement. Il ne s'agit pas, en effet, d'une désillusion capitale mais d'une re-compréhension et d'une ré-interprétation nouvelle de notre cosmos sociétal, d'après des critères cartésiens « dans tous les domaines de la vie, rationaliser signifie éliminer : ôter à la morale ses origines religieuses, supprimer de l'économie les éléments traditionnels et symboliques, éliminer les valeurs de l'éducation ou de la politique.

   En somme et selon les mots de Max Weber, « désenchanter le monde » écrit l'historien roumain Serge Moscovici (voir son ouvrage Raisons et Cultures, Éditions Ehess, Paris,2012, p 25). À ce stade, deux tendances surgissent, la première serait le relativisme religieux ou son exaltation (soit la tolérance, ou l'intégrisme) la seconde serait « la « laïcité » (acceptation de la foi mais strictement circonscrite à l'espace privé) et « l'athéisme » (la négation radicale de celle-ci au nom de l'humanisme). En d'autres termes, la pensée « objectivante » du spirituel et une autre pensée totalement « subjective » (personnelle) et fanatisante.

 

  II-LA LAÏCITÉ AU CŒUR DE L’ARÈNE RELIGIEUSE 
 

    Le 12 juin 2014, le Pape François I s'est confié au quotidien romain « Messaggero » en des termes peu élogieux à l'encontre de l'auteur du Capital « ...Karl Marx, dit-il, n'a rien inventé, les communistes ont volé notre drapeau, le drapeau de la pauvreté est chrétien... ! ». Si l'on tente de contextualiser cette citation dans le kaléidoscope du monde actuel en évolution, on n'hésitera sans doute pas un instant de la mettre sur le compte du conflit éternel entre le pouvoir temporel (le profane) et le pouvoir atemporel (le spirituel). 

 

   En Occident, le débat sur la laïcité jette ses racines dans les temps médiévaux. Ce fut depuis l'édit de Nantes de 1598 que le roi capétien Henri IV (1553-1610) a décidé de séparer la religion de l'Etat. S'inspirant des Romains et surtout des Grecs qui eurent admis les dieux des autres peuples qu'ils avaient envahis pourvu que ceux-ci se fussent conformés à l'autorité de leur empereur (polythéisme), ce Roi assez stratège s'est mis au-dessus de la mêlée des croyances, en autorisant un pluralisme religieux. La Pax Romana, devenue paix civile fut son maître-mot. Indubitablement, Louis XIII (1601-1643) et Richelieu (1585-1642) ont marché dans le sillage de ce dernier en adoptant sa politique, à savoir la séparation entre conflit civil en rapport avec l'Etat et les guerres religieuses qui se déclenchent dans la société. La politique fut sacralisée à outrance alors que l'espace public fut désacralisé, de même l'Etat s'était transformé en un arbitre des croyances en litige. Néanmoins la Contre-Réforme catholique du XVI siècle a troublé l'ordre chez les protestants dont le siège de la ville de la Rochelle et sa chute en 1628 signait d'abord l'épilogue du mythe protestant en France, et par ricochet, le début de la fin du Moyen Âge chrétien dans toute l'Europe. 

    En Angleterre, l'apogée du protestantisme fut synonyme de liberté individuelle et de prospérité économique (modernité capitaliste et esprit de marché). Ainsi la sécularisation sociale en fut-elle l'inéluctable résultante. De même, le déclin et la remise en cause du fondement religieux ont permis à la société de s'autonomiser du spirituel sans s'en détacher complètement, comme ce fut le cas en France. Bien évidemment, il y a lieu de faire le distinguo ici entre les deux processus de « sécularisation » et de « laïcisation ». En Grande Bretagne, l'Anglicanisme est une religion étatique et la Reine est chef de l'église en même temps que de l'Etat. Quoique schématiquement détachée du fait religieux, la société anglaise n'en reste pas moins liée à la personne de la Reine ; celle-ci en constitue l'origine par sa double autorité sur le temporel (l'Etat) et l'atemporel (l'église qui gère les biens spirituels de la population).

   En outre, l'empreinte de la coutume dans les mœurs collectives coule de source. En ce sens qu'il n'y a donc pas ou très peu de laïcisation, cette dernière est à comprendre comme étroitement imbriquée aux idées de la laïcité (Laos en grec), à la liberté de conscience et à une séparation rigide entre la sphère publique(celle du vivre-ensemble collectif) et de la sphère privée (l'espace où peuvent être mises en oeuvre diverses conceptions du bien) (voir à ce propos Lexique de sociologie 2° éditions Dalloz, Paris, 2007). Par ailleurs, si en 1648, le traité de Westphalie a garanti à la France une domination sur le continent européen (tyran des terres), en 1651, l'Angleterre s'est vue octroyer le statut privilégié du guide maritime (le tyran des mers). Après 7 guerres entre 1689 et 1815, les deux puissances ont pris des cheminements historiques différents. Néanmoins, les affres ainsi que les séquelles de la guerre « interreligieuse » des 30 ans (1618-1648) ayant opposé le Saint-Empire catholique et les protestants s'y sont fait toujours ressentir. L'Ancien système en Hexagone fut empreint du Catholicisme et ce ne fut qu'au terme de la révolution française de 1789 que s'étaient dessinées les prémices d'une distanciation dans le couple Religion- Etat.

   En revanche, le girondin-fédéraliste Maximilien Robespierre (1758-1794) avec sa réputation d'incorruptible et son dévouement à « l'être suprême » fut, en quelque sorte, la preuve de ce soupçon de « religiosité » qui s'est tapi derrière le principe de « fraternité », vecteur de « reliance » d'origine judéo-chrétienne dont se sont réclamés les adeptes de la République. Au fait, selon le philosophe français Luc Ferry, si la déchristianisation des sociétés occidentales de ces dernières années n'a cessé de progresser, c'est parce que contrairement au Judaïsme et à l'Islam, cette religion (le christianisme s'entend) est dotée de souplesse et a une grande prédisposition à être sécularisée (voir son entretien « seul le christianisme est sécularisé », l'Express du 25/12/2008 au 7/01/2009, N° 2999-3000). Or, il se trouve que la douleur de quitter la chaleur de la foi pour les eaux glacées du rationalisme est partout (pratiquement dans toutes les religions) atroce. Car, la « despiritualisation » n'a pas généré que des bienfaits, mais des lourds inconvénients aussi du moment que la société court frénétiquement derrière les chimères de la modernité, que les cerveaux sont mitraillés de superficialités et que tant de « remblai de parasites » est jeté pêle-mêle dans les profondeurs de l'éthique humaine.

   Cet Occident-là qui se veut être la caution morale du monde est malade de son évolution, égoïste, désaxé et schizophrène. Plus qui est, se prélasse dans ses anachronismes. Comment garantir alors qu'une « laïcité » rigide à la française, un « aconfessionalisme » à l'espagnole ou une « sécularisation » à l'anglaise, pour ne prendre que ces trois modèles-type du laïcisme en Europe, puissent se révéler efficaces à long terme, surtout que les sociétés se libéralisent sauvagement, se métissent avec d'autres pas forcément laïques et s'internationalisent à la vitesse de météore ? La question reste grande ouverte !

 

III-LA DOXIS MUSULMANE ET LA LAÏCITÉ IMPOSSIBLE 

   Si l'on prend la peine de focaliser notre regard sur les terres d'Islam, on se rendra à l'évidence que le supplice du mystique Mansour Al-Halladj (875-922), lequel fut conduit à Baghdad au gibet et exécuté parce qu'il s'était proclamé « Père de la vérité » « ana al-hak » (je suis la vérité créatrice), serait peut-être le pionnier du premier souffle humaniste dans la culture arabo-musulmane. 

   À vrai dire, la fermeture des portes d'Al-Idjtihad (jurisprudence), dès les premiers balbutiements du 8 siècle (4 de l'Hégire) par la plupart des théologiens musulmans, lesquels ont considéré que l'interprétation du Coran est définitivement close a plongé les pays de cette "grande Oumma islamique" (Nation islamique), au demeurant impériale" dans une pathologie théologique aussi répétitive que « ruminante", qui manque d'innovation. Ces théologiens-là s'accommodaient volontiers de ce retard, donnant un coup d'arrêt fatal aux siècles à l'esprit critique ayant prévalu auparavant dans le monde musulman. Cela dit, le processus de sacralisation du texte qui s'est engagé auparavant à la Mecque (612-622), où sont révélées les sourates les plus courtes, d'orientation théologique (exégèse religieuse) et à Médine (622-632), les sourates les plus longues d'orientation politique et surtout juridique (législation) a fait en sorte que toutes les interprétations se fassent dans l'unité du corpus coranique.

   L'islamologue Mohammed Arkoun (1928-2010) distingue à ce propos deux tendances distinctes l'une de l'autre, ce qu'il appelle lui-même « la mytho-histoire », laquelle colporte une vision idéalisée de la vie prophétique, des conquêtes islamiques (al-Foutouhates islamiya) ainsi que de l'ascendant spirituel du pouvoir temporel des Califes orthodoxes et « la mytho-idéologie », autrement dit, celle en rapport avec le courant du Salafisme, lequel tend à ressusciter, souvent par mimétisme et parfois, de manière quasi utopique l'essence d'un Islam des origines (total, global, synthétique et comblé de grandeurs), embrassant à la fois religion, politique, société, morale individuelle, éthique sociale, rites et coutumes dans un engrenage d'ensemble, de nature à résoudre le plus insoluble des problèmes du monde. Si la première tendance s'inscrit dans « le triomphalisme passéiste », la seconde s'immerge en revanche dans « la réification idéologique » du passé islamique, ce qui enserre tous les aspects sociétaux dans le moule religieux sans multiplication des angles de visions et d'analyses [le triptyque Din (religion)-Dounya (Vie)-Al-Dawla (Etat) ressuscité mais sous une forme peu compatible ni à celle du temps prophétique où il fut mis en application ni aux exigences d'un nouveau monde dont l'Etat-Nation d'origine occidental est le modèle]. 

   Cette polarisation est, par ailleurs, d'autant plus nuisible pour « la communauté des croyants » qu'elle porte par-devers elle un danger mortifère à la texture de la pensée puisque le procédé utilisé (idéologie) rime parfaitement avec la logique totalitaire des Etats nationaux non-démocratiques. Bref, point de « laïcité », ni de création ni d'innovation, encore moins d'exégèse « n'est-ce point votre devoir de servir par vos hautes pensées les générations futures, comme les prédécesseurs vous ont servi ? N'est-ce pas un défaut pour le savant et pour les sages que, l'univers étant assailli par les sciences nouvelles, les découvertes et les œuvres récentes, il ne soit pas informé des causes et des effets de ces nouveautés ? S'est interrogé un jour le savant Al-Afghani (voir Homa Pakadaman, Djamel El-Din Assad dit Afghani, Paris, Maisonneuve et Larose, 1969, p288), culpabilisant de la sorte « cette raison paresseuse » et cette foi bigote dans laquelle se sont drapés certains esprits férus de certitudes dont le petit dénominateur commun est bien sûr : le dogmatisme religieux. Incontestablement, la religion d'apparat a pris dans nos sociétés musulmanes modernes le pas sur celle de la profondeur, de la foi et de la croyance « mais pire que tout cela, écrit le journaliste Djamel Eddine Benchenouf dans un article qui s'intitule « nous sommes passés de l'opportunisme révolutionnaire à l'hypocrisie religieuse » paru le 14 février 2014 dans Le Quotidien d'Algérie, c'est la propagation au sein de la société d'un islamisme hypocrite, d'une moralisation des dehors, de l'intolérance ambiante qui s'abattirent sur nous […] On n'entend plus désormais que des machaa allah (ce que Dieu veut) à répétition, des Sobhane allah (Gloire à Allah) en veux-tu en voilà et toutes les doucereuses formules du genre vidées de toute vraie foi, de tout sens, dans des bouches mielleuses, chez des gens qui vivent avec l'index pointé sur quiconque n'a pas adopté les mêmes postures ».

   Ce fléchissement moral et cette décrépitude de la foi ont creusé le fossé des fausses évidences. Au surplus, l'instrumentalisation de la religion à des fins purement idéologiques a été et demeure, jusqu'à présent hélas, à cause d'illégitimité populaire des nomenklaturas arabo-musulmanes dirigeantes, le propre des Zaîms arabes (les leaders arabes) « le despote terrifiant est celui qui est adulé, ses agents sont les prêtres, son bureau est le lieu du sacrifice, ses crayons sont les couteaux, les éloges sont les prières », dixit le penseur syrien Abderahmane Al-Kawakibi (Al-Kawakibi, Al-Amal Al-kamila (oeuvres complètes) édition annotée par Mohammed Djamel Tahan, Beyrouth, 1995, p461).

 

  IV-LA LAÏCITÉ À LA TURQUE
 

   Ce fut à l'époque de Tanzimat (réorganisations administratives et politiques) qui ont débuté en 1839 qu'Istanbul (capitale de la Turquie) aurait tenté de construire un Etat moderne, en se dotant d'un parlement et d'une constitution. Etant le digne héritier et le relais de la civilisation arabo-musulmane depuis pratiquement le XVe siècle, l'Empire ottoman a mené, sous Soliman le Magnifique (1520-1566) qui aurait régné de 1520 à 1566 grâce à une armée bien organisée, des ressources estimés inépuisables dans tout l'Orient, des conquêtes partout dans l'Europe (la forteresse de Belgrade, les îles de Rhodes, qui appartenaient alors au chevalier Saint-Jean, ou encore Budapest). Bien que moderne, l'Anatolie a croulé sous une certaine « propédeutique religieuse » et ce n'était qu'avec Kemal Atatürk (1881-1938) que les choses ont pris une autre tournure. 

   En effet, si cet ambitieux "Caudillo" a procédé, juste après le traité de Sèvres de 1920, à de multiples réformes au rang desquelles figure la laïcité, ou par exemple, la professionnalisation de l'armée et l'instauration du code civile, il a tout de même osé changer l'alphabet arabe en latin et dans certains cas profané les mosquées, visant par-là « un nouvel âge des Lumières » à l'européenne par une laïcisation au forceps d'une société trop spiritualisée. Ironie du sort, en 2011, le parti islamiste A.K.P (parti de la justice et du développement d'Erdogan) a remporté pour la troisième fois consécutive les élections législatives avec une écrasante majorité. Le retour du refoulé religieux fut systématique après plus d'un demi siècle de la mort du chef pionnier de la laïcité. Erdogan, a même transformé une église (la cathédrale de Saint-Sophie longtemps restée comme musée) en mosquée en ce 2020.

    Le retour en force du refoulé religieux n'est pas l'apanage de la seule Turquie. Ce qui s'était passé en Iran des Ayatollahs en 1979 avec la révolution islamique après le règne laïc du Shah, et en Tunisie, en effervescence "islamisante" depuis 2011 à la faveur du fameux Printemps Arabe, après un demi-siècle de sécularisation mené tambour battant par Habib Bourguiba (1903-2000), est un phénomène qui nécessite des études approfondies (au niveau de l'anthropologie culturelle en particulier). À vrai dire, le défaut de cuirasse de certaines élites musulmanes, c'est qu'elles se font des idéaux qu'elles croient facilement transférables ou transposables dans un terroir au fond culturellement, traditionnellement et religieusement aux antipodes du modèle calqué. Un vice rédhibitoire qui se répète maintenant même dans tous les domaines : culturel, politique, éducatif et même sportif. Serait-ce du suivisme, du défaitisme ou de tout simplement de « l'esprit de la colonisabilité », pour paraphraser le penseur algérien Malek Bennabi (1905-1973). À mon humble avis, s'il y a une quelconque invasion culturelle étrangère sur le territoire arabo-musulman, c'est qu'il y a à la base un vide de sens dans cet espace-là à combler, impérativement. La laïcité est un long processus, qui ne se met pas en place du jour au lendemain. Toutefois, elle devrait être un modèle original, spécifique et épousant les cultures locales des pays musulmans. Car, toute tentative de copiage ou d'imitation sera automatiquement vouée à l'échec. 

Kamal Guerroua. 



22 réactions


  • L'apostilleur L’apostilleur 18 juillet 2020 10:04

    « S’inspirant des Romains et surtout des Grecs qui eurent admis les dieux des autres peuples qu’ils avaient envahis pourvu que ceux-ci se fussent conformés à l’autorité de leur empereur... »

    L’empereur romain Théodose 1er premier imposera à l’empire romain une seule religion, le christianisme. 


  • macchia 18 juillet 2020 10:27

    latin:religio vient peut être de religare


  • Decouz 18 juillet 2020 11:03

    La « fermeture de l’ijtihâd » est plus une donnée de fait qu’une règle de droit. Rien dans les textes ne parle de fermeture, de plus les soufis ainsi que les shiites ont toujours pratiqué l’ijtihâd.

    Et il s’agit de l’ijtihâd sut les règles fondamentales, pas de l’application concrète car constamment dans l’histoire, selon les pays et les situations particulières, il y a eu création de droit, mais un droit jurisprudentiel sans valeur générale, il y a donc plusieurs niveaux d’interprétation.

    Donc « fermeture de l’ijtihâd » signifie plutôt qu’aucune autorité juridique n’a pu acquérir au sein de la communauté l’autorité des quatre créateurs des écoles.

    Puis il y a eu les penseurs réformistes à l’époque moderne. La réforme du code de la famille au Maroc est bien aussi une affaire d’ijtihâd dont la mise en oeuvre se heurte plus aux résistances coutumières qu’aux théologiens (et théologiennes maitenant bien sur).


  • L'apostilleur L’apostilleur 18 juillet 2020 11:11

    « ..La laïcité ... devrait être un modèle original, spécifique et épousant les cultures locales des pays musulmans... »

    Cette laïcité là aura changer de sens, elle devra s’appeler autrement.

    Quel pays musulman serait capable de l’envisager ? Quel pays musulman acceptera de subordonner sa religion à une législation qui s’en affranchirait ?


    • V_Parlier V_Parlier 18 juillet 2020 11:30

      @L’apostilleur
      Même si on admettait ce nouveau modèle, il revient à considérer CLAIREMENT qu’il y aura des pays musulmans et des pays non-musulmans dans lesquels cette « nouvelle laïcité » aura aussi le droit de devenir spécifique... Et bien, en France il y aura du boulot !


    • Kamal GUERROUA. Kamal GUERROUA. 18 juillet 2020 21:01

      @L’apostilleur


    • Kamal GUERROUA. Kamal GUERROUA. 18 juillet 2020 21:19

      @L’apostilleur.

      D’abord merci de votre lecture.

      Désolé, j’ai écrit toute une réponse pour vous que j’ai perdu au moment de l’envoi.

      Je la résume ainsi : 

        En effet, pour cette phrase qui pose problème « ..La laïcité ... devrait être un modèle original, spécifique et épousant les cultures locales des pays musulmans... », je pense que l’Islam et le christianisme, bien que tous deux soient des religions monothéistes, il n’en demeure pas moins qu’elles diffèrent sur un principe. Le christianisme est une religion d’amour et d’espérance. Ce qui lui permet de se dissoudre facilement dans la société capitaliste où la liberté et le libre choix du citoyen sont garantis. Puis, Jésus lui-même a dit « il faut laisser à Dieu ce qui est à Dieu et .... ». Mais l’islam est une religion de communauté et de solidarisme, où le principe « Din (religion), »Dounya« (vie), »Dawla« (Etat-Califat), sont inséparables. Partant de ce fait/ constat, nous pouvons dire que la laïcité est beaucoup plus applicable en Occident que dans le territoire musulman. Or, nous savons vous et moi qu’en Occident, le conflit entre l’Eglise et l’Etat a passé au moins 10 siècles pour être résolu. Imaginons maintenant ce qui en sera pour l’Islam ? Donc, on n’est pas dans la même perspective. Ceci dit, pour ma phrase : « ..La laïcité ... devrait être un modèle original, spécifique et épousant les cultures locales des pays musulmans... », il est surtout question pour moi de préparer »psychologiquement« les musulmans à accepter cette séparation, laquelle ne sera pas à la française (très rigide et radicale), mais progressive, pour éviter une onde de choc terrible. C’est pour cela que je parle de »modèle original", qui ne sera ni occidental ni islamisant, mais propre au génie local. Ce que je demande, serait peut-être idéal, mais il pourrait se réaliser à long terme. 

      Bon, c’est un long débat et je promets beaucoup d’explication dans d’autres billets.

      A plus

       


  • macchia 18 juillet 2020 11:24

    le dialogue interreligieux a le but louable de la paix. Mais si c’était en même temps une Sainte Alliance contre la laïcité ? Timeo clericos et dona ferentes


  • babelouest babelouest 18 juillet 2020 18:49

    Si « ceux qui embrassent une religion » quelle qu’elle soit acceptent comme leurs frères ceux qui ont choisi de ne pas en avoir, et même de se passer d’un dieu quelconque, je ne vois pas où est le problème. Dans le cas inverse, il pourrait y avoir des soucis. C’est probablement ce qui se passe une fois de plus. Dans un pays comme la France où plus de 60%, voire 70% se passe de référence religieuse, voire idéologique en général, la tyrannie des minorités s’installe facilement. Quant aux vrais athées, pourtant très nombreux (y compris ceux qui exècrent l’Argent-Dieu), ils risquent gros.


  • pallas 18 juillet 2020 21:22
    Kamal GUERROUA.

    Bonsoir,

    Donnez vous des prénoms et noms réels dans le terme « propre ».

    Sa en devient agaçant

    Salut


  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 19 juillet 2020 12:17

    C’est ce que faisait C.E.Chitour sur ce site :

    Il mélangeait tout dans une soupe multiculturelle afin d’amener les « récalcitrants » à admettre la « laïcité »... Marianne aime ça !

    Ce mot de « laïcité » est tellement idiot qu’il n’a rien produit nulle part !


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 19 juillet 2020 14:14
      @ Mohamed MADJOUR et @ Kamal GUERROUA Les démocrates qui militent dans les pays islamisés de longue date auraient tort d’y vouloir, fut-ce en l’adaptant, une laïcité « à la française ». Celle-ci a bien produit la bénéfique suppression du pouvoir catholique sur la société mais, on le voit particulièrement depuis quelques années, elle a aussi confirmé le multi-millénaire caractère sacré de la théologie criminogène, ce qui a conduit à l’entreprise d’islamisation de la France et aux massacres de Charlie Hebdo, du Bataclan et de nombreux autres à la suite. L’État « séparé » des religions ne perd pas pour autant son devoir de détruire les idéologies criminogènes, et la théologie criminogène en est une. Ce que devraient exiger les démocrates des pays soumis à l’islam c’est une laïcisation impliquant la désacralisation, pour aboutir à leur ferme rejet, des appels à maltraiter et à tuer qui sont attribués à Dieu par leur religion.

  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 19 juillet 2020 12:47

    ACTUALITÉ D’ICI ET D’AILLEURS

    Le monde se décompose dans une ambiance du mensonge et de l’hypocrisie généralisée !

    Les régimes en place se frottent les mains et se remplissent les poches... De l’argent et du pouvoir !

    https://twitter.com/MadjourMohammed


  • Kapimo Kapimo 20 juillet 2020 23:06

    Au-delà de la religion et du spirituel, ce qui disparait progressivement est la capacité des hommes à se lier, à s’accepter en tant que membre d’un groupe.

    La laicité n’est qu’un des nombreux avatars des « droits de l’homme », une démarche de déstructuration et de démolition.destinée à faire de l’homme un individu, démuni face à certains groupements d’intérêts constitués.


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 21 juillet 2020 07:36

      @Kapimo

      La laïcité serait en France une grande avancée vers la réalisation des Droits humains si la loi qui la mettait en place avait été complétée par cette précision : seules sont concernées les religions qui s’engagent à supprimer le contenu criminogène de leur théologie, les autres sont interdites.
      On aurait peut-être évité ainsi les massacres commis par des fidèles de l’islam à Charlie Hebdo, au Bataclan et en de nombreux autres endroits depuis.


    • Kapimo Kapimo 21 juillet 2020 13:05

      @Pierre Régnier

      Seules sont concernées par quoi ? Les « Droits humains », c’est quoi ? N’y-avait-il pas des « Droits Humains » avant la révolution française ? Faut-il vraiment en passer par le culte jacobin de « l’etre supreme » ?
      Sinon, vous voulez interdire le christianisme et le judaisme du fait du contenu littéralement sanglant et suprémaciste de l’ancien testament ? Bonne chance.

      Quant à Charlie hebdo, Bataclan etc, si vous n’avez pas saisi qu’il s’agit de crétins manipulés par des barbouzes, il est encore temps.


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 21 juillet 2020 23:06

      @Kapimo

      Je dis Droits humains plutôt que Droits de l’homme, tout simplement.

      « Concernées par quoi ? ». C’est une bonne question. J’aurais dû écrire plutôt : La Loi créant la laïcité garantit la liberté de culte des religions après leur séparation de l’État mais elle aurait dû préciser que cette liberté ne concerne que les religions s’engageant à abandonner leur théologie restée criminogène.

      C’est le thème dont je demande l’analyse depuis des années, et vous avez raison de vouloir considérer que cela implique aussi le christianisme et le judaïsme bien que, selon moi, indirectement criminogènes.

      Quant aux « crétins manipulés par des barbouzes, il est encore temps pour vous de le comprendre », c’est le refrain des gouvernants, de bon nombre de journalistes et de militants de la fausse Gauche ayant adopté la lâcheté face au drame de l’islamisation de la France. Les assassins de charlie Hebdo et du Bataclan étaient bien manipulés par des barbouzes mais ils étaient aussi et surtout tout des croyants dans le caractère prétendument justifié des appels à massacrer attribués au Dieu des musulmans et sacralisés dans le Coran.


    • Olivier 22 juillet 2020 11:18

      @Pierre Régnier

      Oui absolument, et cela montre l’incompatibilité totale entre l’Islam et la société occidentale.
      On notera qu’alors qu’on ne cesse de faire des législations contre « la haine », les appels au meurtre qu’on trouve dans le Coran et qui ont incité à d’innombrables actes de terrorisme ne font l’objet d’aucune critique de la part des milieux politiques et médiatiques, qui ne cessent pourtant de dénoncer et de donner des leçons de morale sur d’innombrables autres sujets. 

      Mais cela relève de leur stratégie de liquidation de la civilisation occidentale, dont l’arrivée de masses islamisée est un élément essentiel. 


    • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 23 juillet 2020 11:01

      @Pierre Régnier

      « Je dis Droits humains plutôt que Droits de l’homme, tout simplement.  »

      En cas, vous devez me citer car je suis le seul a avoir refusé la définition de Marianne des « droits de l’homme » qui avait oublié les droits de la femme, ce qu’elle veut rectifier depuis (2003) quand j’avais proposé la « DÉCLARATION UNIVERSELLE DES DEVOIRS HUMAINS » !


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 23 juillet 2020 13:53

      @Mohammed MADJOUR

      Oui, « DÉCLARATION UNIVERSELLE DES DEVOIRS HUMAINS » est une bonne expression.

      Vous avez raison de le préciser parce que nous vivons une époque où les DEVOIRS des hommes et des femmes sont souvent oubliés, comme s’ils n’avaient que des Droits.


  • Olivier 22 juillet 2020 11:07

    Le problème fondamental est que la laïcité n’a aucun sens en Islam  sauf à renoncer à être musulman ; l’échec de la laïcité kemaliste en Turquie le montre clairement.

    Le problème tient à la structure théologique même de l’Islam : il ne s’agit pas comme dans le christianisme de « mettre en liaison » chaque individu avec Dieu, mais de créer une communauté sacrée, dont les règles sociales et juridiques font partie intégrante de la religion.

    L’idée d’une autonomie de l’individu ou d’une séparation entre l’état et la religion n’a un sens que dans une civilisation basée sur le christianisme, et aucun pour celle basée sur l’Islam. L’échec de l’intégration des immigrés le montre nettement.

    La vision des politiciens français d’un « Islam laïc » montre leur stupidité et leur ignorance totale des faits. 


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