mercredi 19 avril 2006 - par Mikaël Cabon

La pétole pour le pétrole

Il y a quelque chose de troublant dans la manière dont sont narrées les récentes hausses du prix du baril sur les marchés internationaux.

 

Parler du prix en euros
On a l’impression que la barre des 70 dollars le baril est devenu l’équivalent des 6 mètres de Serguei Bubka en saut à la perche. Une limite inhumaine. Proposition : que l’on donne le prix du baril en euros, cela fera moins cher. Sans rire, c’est tout de même un point essentiel. Donner le prix du baril en dollars selon la valeur sur le marché des changes de la monnaie américaine change considérablement la donne, non ?

Un métro propre ? Chiche !

A chaque poussée du pétrole, on nous reparle des modes de transports alternatifs. Chiche ! Un élu écologiste parlait ce matin à la radio de promouvoir les transports en commun. Soit. Depuis 1979 on parle de cela. C’est oublier l’attachement des Français à leur voiture, constitutive de leur personnalité, marqueur social par excellence, symbole de liberté. On peut s’en gausser. Les faits sont là. Qui a déjà pris les transports en commun parisiens sait que promouvoir le métro, c’est déjà le rendre propre et le faire sentir bon.

La crise d’adolescence des traders

- Le marché du pétrole est un marché spéculatif par excellence (comme celui de toutes les matières premières stratégiques de grande consommation). De fait, il est soumis aux aléas des contraintes géopolitiques, comme l’invasion supposément programmée de l’Iran par les Etats-Unis, ou bien encore les problèmes internes au Tchad, la “révolution” vénézuélienne (quoique Hugo Chavez soit généreux en donnant à des familles américaines dans le besoin de quoi se chauffer pendant l’hiver. Véridique). Dès lors, la part du psychologique devient prédominante, rendant ce marché totalement instable. C’est le royaume des rumeurs au pays des traders. Les acheteurs internationaux deviennent aussi sensibles qu’une adolescente boutonneuse à tout ce qui peut se passer dans le monde, en interprétant les événements en fonction des a priori.

L’intérêt de tous

- Comme grand nombre d’intermédiaires sont payés en pourcentage, tout le monde a intérêt à voir le prix du baril s’envoler. (A lire, d’ailleurs, chez Dunod, une nouvelle collection : 100 petites expériences... dont celle de Nicolas Guéguen, sur le comportement du consommateur. On y reviendra) - La crise actuelle est avant tout anticipatrice, face aux risques liés à la faiblesse des stocks des pays occidentaux, et notamment aux Etats-Unis. Elle est également liée à la faiblesse des capacités de raffinage du pétrole brut et au peu de moyens engagés pour la découverte de nouvelles ressources. - Enfin, n’est-il pas normal que sur un long terme les prix montent ? Depuis le milieu des années 1950, les prix à la consommation, nous dit l’Insee, ont été multipliés par douze. C’est à peu près la même tendance pour les prix de la construction (même si, sur les dernières périodes, la hausse est plus importante). En 1955, le prix du baril, en dollar USD, et en moyenne en fonction de sa provenance, était de 18 dollars. On multiplie par douze : 216 dollars. Voilà le prix du baril, s’il avait suivi le rythme de l’inflation dans un pays comme la France. Résultat : nous devrions sourire, le pétrole vaut trois fois moins que ce qu’il devrait.

Pour en savoir plus sur Internet :

- Le pic pétrolier, pour aujourd’hui ou pour demain ? - L’historique des cours du pétrole (en anglais)

Photo : Musée français du pétrole.



29 réactions


    • Antoine (---.---.207.10) 19 avril 2006 23:22

      Demian, allez peindre....vous perdez votre temps en commentaires vides .


  • CC (---.---.31.87) 19 avril 2006 10:50

    Je souscris à votre analyse. IL fallait que cela soit dit. Cette histoire de pétrole et de supposée catastrophe est une fois de plus risible. Il serait temps de se préoccuper des vrais problèmes plutôt que des variations de cours de cette matière première.


  • Z (---.---.107.66) 19 avril 2006 11:00

    « Résultat : nous devrions sourire, le pétrole vaut trois fois moins que ce qu’il devrait. »

    Il est vrai que le pétrole - et l’énergie en général - n’a jamais été aussi peu cher que ces dernières années. Nous ne devrions pas sourire pour autant, pour 2 raisons :
    - tôt ou tard, le pétrole vaudra ce qu’il doit valoir. Et alors le choc sera rude pour ceux qui n’auront pas fait l’effort de s’en désintoxiquer. Suivez mon regard...
    - un pétrole peu cher est le gage d’une consommation effrénée. Ce faisant, nous mettons en route, outre nos jolies voitures, un changement climatique irréversible qui pourrait bien rendre notre bonne vieille terre peu accueillante pour les générations qui sont en train d’arriver. D’ailleurs pourquoi faites-vous l’impasse sur cette problématique dans votre article ? Un tel « oubli » ne peut être que volontaire (ou alors vous avez un problème !), et j’avoue ne pas en comprendre les raisons.

    Quant à la voiture symbole de liberté... Bref... Je me sens légèrement plus libre en vélo. Donc si vos petites narines sensibles ne supportent pas le métro, je vous conseille de déjà commencer à vous entraîner à pédaler... Mais je doute que les gaz d’échappement soient plus agréables !


    • Mikaël Cabon Mikaël Cabon 19 avril 2006 12:32

      Ouh la. Prenons un peu de hauteur. Je ne dis pas que la voiture est pour moi symbole de liberté, mais qui sociologiquement elle est considérée par les conducteurs de voiture comme un élément de leur liberté (possibilité de bouger, de la personnaliser...) Ensuite, l’article traite du pétrole pas de la nécessaire protection de l’environnement. A vous de jouer pour écrire un article de plus sur ce thème. A vous lire. MC


    • Z 19 avril 2006 14:47

      Pardonnez ce qui ressemblait effectivement à une attaque personnelle (notamment mon allusion assez mesquine à vos narines). Je n’ai cependant pas dit que la voiture était pour vous symbole de liberté, etc... !

      Mais quand vous dites « Ensuite, l’article traite du pétrole pas de la nécessaire protection de l’environnement. », je vous rétorque qu’un des paragraphes de votre article s’intitule « L’intérêt de tous ». C’est en cela que je déplorais la non-allusion au problème climatique, entre autres. On ne peut pas se contenter d’analyser les cours du pétrole comme une problématique en soi, abstraite, et indépendante des autres !

      « A vous de jouer pour écrire un article de plus sur ce thème. » Et bien oui, un article « de plus », je vais peut-être en écrire un. Mais je ne vois pas trop ce que je pourrais dire de plus que ce qui a déjà été écrit et qui n’est apparemment toujours pas intégré, malheureusement.


  • faxtronic (---.---.127.73) 19 avril 2006 13:25

    Il suffit.... La voiture est un objet de première necessité en france et par consequent de premiere utilisation. Tu vis en france (autre que les centres villes), tu as besoin absolument d’une voiture, car il n’y a pas de transport en commun (uniquement centre-ville). Donc tu as une voiture, que tu payes cher à l’achat et en taxes X et Y. Donc tu utilse ta voiture tant que tu peux. Les bobos peuvent se mettre leur considerations « la voituer c’est ringard et ça pollue » la ou je pense. Comme d’hab cette sale race a des idées sur tout et surtout des idées.


    • Z 19 avril 2006 14:31

      Mouais, encore un coup des bobos ! Je vois pas très bien ce qu’ils viennent faire dans l’histoire, ceux-là... A une époque, quand on n’était pas d’accord avec quelqu’un, on le traitait de communiste, populiste, sophiste, écologiste, bref, on aimait bien les trucs en -iste. Maintenant, c’est plus simple, l’insulte à la mode, c’est « bobo », et puis c’est tout, ça évite de réfléchir plus loin...

      Faxtronic, comprenez que :
      - à l’avenir, le prix du pétrole ne va pas diminuer globalement, car nous approchons à grands pas du pic de Hubbert, à partir duquel la demande excède l’offre, et donc les prix s’envolent. Que vous le vouliez ou non, c’est ce qui va se passer, et sans doute plus vite que vous ne le pensez. La hausse des prix sera soit progressive (si nous taxons en conséquence par exemple), soit brutale (choc pétrolier), avec les conséquences que l’on connaît (crise économique et sociale, récession,...). Et ce n’est pas pour dans 50 ans, c’est pour les décennies qui viennent, c’est pour la fin de votre vie, la vie de vos enfants, la vie de vos petits-enfants...
      - en conséquence, posséder et utiliser une voiture risque de devenir de plus en plus cher, jusqu’à devenir assez rédhibitoire pour le français lambda. Il faudra donc faire sans. Là encore, ce n’est pas parce que vous ne le souhaitez pas que ça n’arrivera pas. Vous pensez être sauvé par les biocarburants ou autres ? Alors renseignez-vous et désillusionnez-vous. Comparez les ordres de grandeur, faites du quantitatif et non seulement du qualitatif.
      - on peut très bien vivre sans voiture, c’est ce qu’on faisait avant. C’est uniquement une question d’organisation, à la fois à l’échelle individuelle (choix du logement par rapport au lieu de travail,...) et nationale (réorganisation des villes, villages, réorganisation de l’économie...).
      - la question climatique et environnementale ne fait que s’ajouter à toutes ces considérations économiques et sociales. Elles sont indépendantes, mais il se trouve qu’elles arrivent en même temps, et donc renforcent la nécessité de réorganisation des sociétés.

      Ce ne sont pas là des déblatérations de bobos. Pourtant croyez bien que je souhaiterais que ça ne soit que cela.


    • faxtronic (---.---.127.73) 19 avril 2006 16:27

      Je réagissais à l’allusion « voiture=affirmation de soi ». C’est completement debile comme remarque. En fait je ne supporte pas les ecolos, que je dois dire confonds avec bobos, avec une certaine mauvaise foi.

      Le petrole sera de plus en plus cher, bien sur, je le nie pas et je m’en rejouie. Tant que je peux j’utilise mon velo car je vis à Gand, ou le velo est roi par excellence. Mais mes parents vivent au beau milieu du berry.Tu fais quoi pour eux, tu les supprimes ?. La voiture est une premiere necessité. Se deplacer est d’une grande importance. Ensuite puisque le petrole deviendra cher, pouvoir se deplacer sera un pouvoir un privilège. Il faut de l’énergie, il en faut de plus en plus. Et de la pas cher en plus, quitte a sacrifier l’environnement. De toute façon avec 6 et plus millard d’humain, un environnement sain est une utopie dangereuse, comme toutes les utopies. Sinon explique moi ton plan.


  • éric (---.---.168.67) 19 avril 2006 13:51

    Un pétrole cher, enfin une raison pour réformer la société :


  • Loïc (---.---.162.238) 19 avril 2006 14:32

    Article bien vu et bien argumenté, et surtout, excellente conclusion à mon goût. Dans le même ordre d’idée, je lisais un article hier qui nous disait que l’once d’or avait atteint un record de 25 ans. Ce qui veut dire que jusque-là, l’or était moins cher qu’il y a 25 ans. Alors ou est le véritable scandale ? On trouve la même situation avec le fer, le cuivre et nombre de matières premières. Tant qu’à faire dans l’absurde, imaginez que demain, une gouvernement révolutionnaire prenne le pouvoir, et annonce une hausse des salaires de 50 %, première hausse depuis 1972. Quel chioc n’est-ce pas ?


  • Sylvio (---.---.89.149) 19 avril 2006 22:09

    « En 1955, le prix du baril, en dollar USD, et en moyenne en fonction de sa provenance, était de 18 dollars. On multiplie par douze : 216 dollars. Voilà le prix du baril, s’il avait suivi le rythme de l’inflation dans un pays comme la France. Résultat : nous devrions sourire, le pétrole vaut trois fois moins que ce qu’il devrait. »

    Vu sur un article de Yahoo Finance paru aujourd’hui :

    Sur la base du pouvoir d’achat d’un dollar d’aujourd’hui, en tenant compte de l’inflation, les prix du pétrole restent toutefois bien en dessous des quelque 85 dollars atteints après la révolution iranienne de 1979.

    [...]

    Les analystes évoquent des scénarios catastrophes qui porteraient le baril de brut au-delà de 100 dollars en cas de conflit en Iran, ou de saison des ouragans à nouveau très active.

    Source : http://fr.biz.yahoo.com/19042006/202/crainte-d-une-penurie-d-essence-le-petrole-atteint-de.html


    • Antoine (---.---.207.10) 19 avril 2006 23:27

      possible peak 2010....au plus le pétrole sera rare au plus les tensions internationales seront sévères.

      J’espère que les européens auront le temps de définir un nouveau modèle (ceci sans illusions).

      Tout simplement, c’est la fin du pétrole ds les 20 ans a venir et donc le fin du mode de vie actuel.

      Et donc il faut inventer autre chose....

      (Les réserves le stock est pas avéré)


  • Illustre anonyme (---.---.150.188) 19 avril 2006 22:32

    « Qui a déjà pris les transports en commun parisiens sait que promouvoir le métro, c’est déjà le rendre propre et le faire sentir bon. » En tout cas le metro lyonnais est tout à fait présentable :p


  • celmartiti (---.---.91.44) 20 avril 2006 07:50

    Damian , le délire continue...


    • celmartiti (---.---.91.44) 20 avril 2006 08:06

      Je viens de terminer le livre de Eric Laurent :« La face cachée du pétrole »(Plon):trés éclairant sur l’influence des pétroliers sur la marche du monde depuis le début du siécle.Le livre de Yves Cochet doit aussi être lu d’urgence (et discuté dans ses conclusions) :« Pétrole apocalypse » (titre malencontreusement provocateur,mais analyse extrêmement stimulante) J’ai parcouru aussi de Jancovici :« Le plein,s’il vous plaît »,trés documenté (voir aussi le site de l’auteur). Depuis ces lectures, mes perspectives ont complètement changé,j’ai pris conscience de l’urgence des problèmes, de l’aveuglement et/ou de l’absence de courage de nos gouvernants...Je n’ai pas de solutions arrétées, mais il est plus que temps que nous y réfléchissions ,au lieu d’adopter la politique de l’autruche ou de se bercer d’illusions ou d’incantations du genre :« on trouvera toujours des solutions au manque prochain de pétrole.. »


  • tartator (---.---.109.206) 20 avril 2006 08:32

    Il ne faut pas perdre de vue que la voiture, « outil de liberté » pour certain, est devenu indispensable pour aller bosser (hors des sphères parisiennes) parce que nous, en province, on a pas le métro, le RER et les noctambus pour trimballer les ouvriers. Je travaille à 50 km de chez moi, en 3x8, autant dire que si j’ai pas de voiture, j’ai pas de boulot. Il va bien falloir trouver un jour une solution pour rouler à autre chose qu’au pétrole ou avec des voitures électriques dont on se demande pourquoi elles ne peuvent pas recharger leurs batteries en roulant. Le jour où il faudra prendre un vélo ou un cheval pour aller gagner sa croute à 50 bornes de là (100 km tous les jours) ce sera la fin, je choisirai alors de vivre en autarcie, à produire ma bouffe moi-même en jardinant, en élevant des vaches et des chévres, et des cochons, et des volailles, en retournant au Moyen-Age...l’avenir va être chaud !!!!


    • Z 20 avril 2006 11:52

      « produire ma bouffe moi-même en jardinant, en élevant des vaches et des chévres, et des cochons, et des volailles, en retournant au Moyen-Age... » Ben non, ça s’appelle pas le Moyen-Age, ça, ça s’appelle le dix-neuvième siècle en France, le vingtième siècle en Roumanie, et ça s’appelle un bien meilleur niveau de vie que le vingt-et-unième siècle en Afrique. Le Moyen-Age, c’était plutôt : « tu cultives les terres du seigneur, tu lui donnes tout, et tu crèves la dalle ». Relativisons un peu.

      « Je travaille à 50 km de chez moi.(...) Il va bien falloir trouver un jour une solution pour rouler à autre chose qu’au pétrole » Il s’agit plutôt de trouver une autre solution pour travailler et gagner sa croûte que d’avoir à faire 50 km. Car cette situation ne pourra tout simplement plus exister à l’avenir (car non rentable), dans l’hypothèse où l’on ne trouve pas de solution pour remplacer le pétrole (non seulement qualitativement, mais surtout quantitativement), ce qui est très vraisemblable.

      D’où la nécessité de tout réorganiser (économie et urbanisme). Ce qui ne se fera rapidement. D’où l’intérêt d’inciter les gens progressivement à laisser tomber la voiture en augmentant le prix du pétrole par une fiscalité croissante (ce qui permettrait en plus de tamponner les inévitables hausses subites du cours du pétrole).

      Lire à ce sujet « Le plein s’il vous plaît », de Jean-Marc Jancovici et Alain Grandjean.


  • jer (---.---.98.36) 20 avril 2006 08:46

    « On peut très bien vivre sans voiture, on le faisait bien avant ».

    On ne se déplaçait pas non plus... et les biens de consommation non plus, quant aux loisirs, ils se faisaient rares

    On vivait ? ... oui... Très bien ? ... Ben... j’aimerais que celui qui a écrit ça décrive son idée du « bien vivre ».

    Moi qui ai vécu à la campagne dans les années 55-60, je peux dire que la vie avec la voiture et tout ce qui va avec est bien meilleure !

    J’ai conscience que ce mode de vie est condamné et n’a plus que quelques dizaines d’années au plus à vivre. Seulement je suis persuadé aussi qu’économiser drastiquement est ridicule : c’est trop tard.

    Il reste le choix entre deux attitudes : commencer dès maintenant à se priver ou continuer à vivre ainsi en se disant que c’est toujours ça de pris.

    N’importe comment il y a une certitude, sauf si nous sommes très âgés, victimes d’un accident, matériel ou de santé, nous vivrons la catastrophe car, lorsque le pétrole manquera et sera hors de prix, il n’y a pas que la voiture individuelle qui disparaitra ! Le vélo aussi ou il faudra rouler sur les jantes !


    • faxtronic (---.---.127.73) 20 avril 2006 11:30

      Econoimser le petrole, oui c’est ridicule car c’est reculer pour mieux sauter et tres contre-productif :
      - Si tu economise ton petrole, la demande baissera, les prix baisseront et ton voisin (us, chine, inde, etc...) consommeront plus. Oublie cela
      - Si us, chine, inde consomme le petrole a bas prix, jamais tu auras d’energie alternatives suffisamment de bonne qualité, car ils ont seuls la puissance de recherche pour y remedier. Donc tu creveras.
      - Si us, chine, inde consomme le petrole et pas toi, tu sombrera dans un crise économique avant eux, c’est pire que tout.
      - Si us chine inde consomme le petrole et pas toi, tu auras tout autant de degats environnementales, sans les benefices et peut sans espoir d’y remedier.

      Bouffons tous le petrole tant qu’il est temps, c’est la moins pire a mon avis des solutions.


    • Z 20 avril 2006 14:35

      « Bouffons tous le pétrole tant qu’il est temps, c’est la moins pire à mon avis des solutions. » En disant cela, Faxtronic, vous faites complètement fi du problème climatique. En préconisant de consommer le plus vite possible toutes les réserves de pétrole, vous condamnez la planète à un changement d’ère climatique. Le même type de changement qu’entre une ère de glaciation et maintenant, mais dans l’autre sens et en beaucoup plus rapide. On ne peut pas connaître les conséquences précises d’un tel changement, mais nul doute qu’il serait très destructeur pour la plupart des formes de vie terrestre, y-compris la nôtre. Mesurez un peu la portée de ce que vous dites.

      « il n’y a pas que la voiture individuelle qui disparaitra ! Le vélo aussi ou il faudra rouler sur les jantes ! » Lorsque l’on parle de « fin du pétrole », c’est une expression très imparfaite, qui n’a guère d’autre intérêt que d’attirer l’attention sur la raréfaction de celui-ci et la nécessaire mise en place de priorités quant à son utilisation présente et future. Il y aura encore du pétrole dans 100 ans stricto sensu, seulement il y en aura peu et il sera cher. La quantité de pétrole nécessaire pour faire rouler une voiture à l’année est sans commune mesure avec la quantité nécessaire pour fabriquer des pneus de vélo. Il est vraisemblable qu’on puisse encore rouler en vélo à l’avenir ! Ne soyez pas binaires.

      Pour répondre à Jer, j’avoue que quand j’écrivais « on peut très bien vivre sans voiture », je ne voulais pas dire « on peut vivre très bien sans voiture » mais insister sur le fait qu’il était possible de vivre (c’est-à-dire de mener une vie) sans voiture. Je veux dire que je ne pense pas que toutes les vies qui ont été vécues sans voiture (dans le passé) soient des vies qui aient été vides de sens ou remplies de souffrances, insupportables. Comme l’a dit un autre commentateur, et je me permets de le citer car c’est très juste, « un bien paraît d’autant plus nécessaire que l’on n’envisage pas de s’en passer... ». Et puisqu’on me demande ce que c’est que « vivre bien », pour moi, je me hasarderai à dire que c’est avoir de quoi manger, un logement pour passer la nuit au chaud, et vivre avec les gens qu’on aime, partager des moments de convivialité avec son entourage, regarder la nature, lire, écouter et faire de la musique, cuisiner, bricoler, cultiver un jardin, faire des calins,... Tant de choses qui me font penser que non, décidément, il y a autre chose à faire que de se dire « Continuons à consommer autant de pétrole que possible, tant qu’il en reste, en se disant que c’est toujours ça de pris ».

      Quant à l’argument qui consiste à dire que ça ne sert à rien de se « priver », puisque US, Chine et Inde ne se priveront pas, il faut répondre :
      - si un pays « montre l’exemple », il sera certainement suivi. Réciproquement, si aucun pays ne montre l’exemple, personne ne fera rien et alors c’est sûr que nos enfants (et nous-mêmes) vivront très mal.
      - US, Chine, et Inde, s’ils ne font aucun effort pour réduire leur dépendance au pétrole (et par extension, à l’automobile), seront plus dans la merde que nous (si nous nous préparons) lorsque les prix exploseront réellement.


  • mars (---.---.241.84) 20 avril 2006 09:05

    Encore la voiture à eau ! Chaque fois que le pétrole augmente, des journalistes nous ressortent un reportage sur la voiture à eau. C’était ce matin pendant le journal de 8h sur France Inter. La dernière fois que j’ai vu un reportage sur le sujet, c’était en août dernier, au moment où le prix du pétrole atteignait des sommets, est-ce un hasard ? La réalité est que ce procédé est très contre versé et que lorsque l’on nous montre un agriculteur qui prétend faire fonctionner son tracteur avec un mélange contenant 80% d’eau, on pourrait peut-être prendre la peine d’aller interroger un ingénieur qui critique ce procédé, ça ne manque pas. Le but est peut-être de rassurer le bas peuple en lui disant que même si le pétrole vient à manquer, on trouvera toujours quelque chose d’autre, donc pour l’instant continuons à dormir tranquilles. La réalité est tout autre, il n’y a plus de marge entre l’offre et la demande en ce qui concerne le pétrole et le moindre grain de sable dans le système d’approvisionnement peut provoquer une pénurie ou une flambée des prix. De plus il n’existe aucun système de substitution au pétrole en ce qui concerne les avions, mais ça il ne faut peut-être pas le dire aux heures de grande écoute. Mieux vaut parler de la voiture à eau...


  • (---.---.48.244) 20 avril 2006 09:13

    Bonjour, juste un petit mot, de ma vie (j’ai 38 ans) je n’ai jamais conduit une voiture. Je suis pourtant très bien inséré socialement et je n’éprouve nul besoin d’en posséder une (et je ne vis pas en ville.. et je travaille en ville..). Un bien paraît d’autant plus nécessaire que l’on envisage pas de s’en passer...


    • Mars (---.---.241.84) 20 avril 2006 09:50

      Je vous félicite pour votre sobriété en matière d’automobile et pour ma part j’aimerais bien en faire autant. Le problème c’est qu’on ne se passe pas de l’automobile en 5 minutes et que tout le monde n’a pas la chance d’habiter prêt d’une ligne de RER. De plus, les infrastructures de ce pays se sont beaucoup construites autour du réseau routier et il faudra du temps pour qu’il en soit autrement. Penser que le problème va se régler rapidement serait naïf. Vous-même , vous consommez, peut-être de produits acheminés par la route voire par avion, vous recevez des colis et du courrier et dans ce cas vous dépendez tout de même du pétrole. Si on veut se passer de ce dernier, il faut radicalement changer notre société et ça ne se fera pas tout seul et sans douleur, je le crains.


    • (---.---.127.73) 20 avril 2006 11:22

      d’accord mais comment ? comment faites vous vos achats, comment faites vous en cas de problemes grave (hospitalisation). A combien de km habitez vous d’un centre de transport public. travaillez-vous tous les jours, quels sont vos horaires, avez-vous des enfants à transporter ? Etes-vous subventionnez pour les transports publics ?


  • www.jean-brice.fr (---.---.235.46) 20 avril 2006 09:56

    Il faudrait que tous les glosers sur ce sujet sachent de quoi ils parlent : l’INFLATION PETROLIERE EST LA CONSEQUENCE DIRECTE DU POUVOIR EXORBITANT QUE S’EST DONNEE L’AMERIQUE DE BATTRE MONNAIE POUR LE MONDE ENTIER, tout le reste n’est qu’accessoire et l’immense chomâge qui en a découlé devrait OUVRIR LES YEUX des élites encore non corrompues !!!


  • vinc’ (---.---.101.98) 21 avril 2006 14:58

    >A lire les commentaires, j’ai eu la désagréable impression que le pétrole et sa fin préprogrammé signifie pour certains d’entre vous la fin de la voiture. Hélas il semble que les camions et aussi les cargos(et oui la mondialisation...)qui acheminent les biens de consommation a votre porte en partiront aussi. C’est de plus eux qui créent une grande part de la pollution donc avant de supprimer les voitures pour les particuliers, on pourrait développer un transport de marchandise alternatif(ferroutage...).

    >Pour les particuliers, commencer par proposer des moteurs économiques en carburant, et ou développer les solutions de covoiturage au lieu de faire l’apologie du 4*4 en 4 par 3 sur tous les murs.

    >Il serait bon de rappeler qu’à 1,5 € le litre qui peut permettre à 4 personne de faire 25 Km ( 5L au 100Km) ça reste une source d’énergie défiant toute concurrence.

    > L’augmentation des prix sert aussi à « augmenter les ressources futures », par une amélioration de la prospective et des techniques d’extraction. La fin du pétrole est toujours pour après demain et on finit toujours par la repousser, je ne fais guère confiance au oiseaux de mauvaise augure qui la prévoit pour 2010 ou 2015. Des réserves existent mais seront beaucoup plus chère à exploiter, remettant mécaniquement les alternatives dans la course. S’il faut prévoir les changements, les anticiper, les mettre en œuvre trop tôt serait contre-productif. Eh oui c’est ça, la logique économique, notons d’ailleurs qu’à autre époque nous avons su prendre le virage du nucléaire qui s’avère maintenant un choix payant(n’en déplaise à certains...).

    >Si tout à chacun veut faire effort pour limiter ses déplacement(c’est comme arrêter de fumer...), le faire par souci d’ économie c’est bien, le faire parce que c’est une bonne chose pour l’être humain, c’est mieux....


  • Dispapa (---.---.245.150) 14 juin 2006 16:09

    La voiture est indispensable en zone peu urbanisé. J’en conviens parfaitement. On peut donc penser que le pétrole reste indispensable pour une grande part de la population européenne et mondiale.

    On oublie cependant que le mot « diesel » n’est pas la dénomination d’un carburant, c’est le nom d’un ingénieur ayant inventé un moteur au début du XXème siècle, couramment utilisé aujourd’hui. Le carburant le plus utilisé pour le faire tourner est le gazole (jusqu’à la je ne vous apprends rien), mais à l’origine, ce moteur a été conçu pour fonctionner avec des huiles végétales. Diesel considérait même que les huiles feraient jeu égal avec le pétrole sur le marché des carburants.... On voit ce qu’il en est aujourd’hui...


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