jeudi 25 octobre 2018 - par Hamed

La situation extrême de rupture de l’en-soi et du pour-soi chez l’homme qui peut mener à la folie ou la mort. Le moyen de lutter

 Nous avons développé dans l’analyse précédente la pensée de Jean-Paul Sartre dans son essai sur l’ontologie phénoménologique comment l’homme se sait dans son être par son en-soi et son pour-soi. Deux abstraits complexes chez l’homme qui constituent ce qu’on peut dire le socle de son existence. Ce sont donc deux piliers que l’homme a conceptualisés pour définir sa structure de base. Sartre, Heidegger et d’autres penseurs depuis Kant aux Anciens, Aristote, Platon... ont tous par des « détours intellectuels logiques » à rendre explicite la nature humaine. Et cette nature humaine est extrêmement difficile à aborder parce qu’elle relève d’une structure métaphysique qui est l’essence, et l’essence humaine est inconnaissable et ne peut lui être connue. Pourquoi ? Parce que c’est elle qui lui donne le sens de l’existence. Et c’est précisément par cette inconnaissance qu’il ait connaissance du monde. Autrement dit ne se connaissant pas, la pensée qui émane de cette inconnaissance qui le transcende lui permet d’avoir connaissance du monde.

 

Comme nous l’avons défini précédemment : « Qu’est-ce que l’être humain ? Comment il se structure vis-à-vis de lui-même et vis-à-vis du monde extérieur ? Une question de l’essence et comme l’essence humaine est inconnue, ce sont des déterminations métaphysiques qui prennent le dessus. L’homme n’a pas le choix. Ne se connaissant pas par l’essence, il se connaît en conceptualisant son existant, en le structurant pour rendre explicite le mouvement de sa pensée dans la compréhension de son être et hors de son être. Et c’est ce qu’il a fait Jean-Paul Sartre. » (1)

 

Donc dans la finalité, que sommes-nous dans notre cogito cartésien ? Le « Je pense donc je suis  » qu’est l’être humain se trouve jeté dans l’étant que le « Je » – l’homme – n’a pas choisi. Donc l’homme est simplement, il existe, et il existe essentiellement par son corps doté de sens et sa pensée qui sont son intériorité se « conjuguant » à son extériorité. Donc son existant est un couple de son lui-même et ce qui est extérieur à lui-même. Il ne peut exister, il ne peut vivre que par cette dualité. Une d’elle manque et il ne peut exister. En effet, il ne peut exister sans le monde, et le monde ne peut exister sans lui, car celui-ci serait sans sens. Donc la base du sens de l’homme, où se trouve-t-elle ? N’est-ce pas dans son extériorité ? Et son intériorité n’est-elle faite que pour répondre à cette extériorité. Et c’est elle qui lui donne sens à sa vie, à travers elle que l’homme cherche à comprendre les mécanismes qui lui permettent de se comprendre en tant qu’être de pensée, de conscience et en même pensant, conscientisant le monde où il se trouve existant.

 

Mais pour connaître le processus de l’existé de l’homme, il faut viser sa réalité originelle, dans son rapport avec son essence. Et son essence vient de l’Être suprême, l’Un, donc Dieu. Mais les penseurs ne pouvant accéder à l’Inconnaissable, le plus Haut ont eu recours à des détours logiques pour désigner une réalité existant absolument indépendamment de la connaissance de l’homme. En lui, il y a une réalité intrinsèque qu’il ne peut expliquer et qui est inconnaissable. C’est ce que les philosophes appellent l’« en-soi ». Une expression qui remonte à Platon, Aristote, et reprise par Kant, puis par Hegel, et Sartre. « Remarquons tout d’abord que le terme d’en-soi que nous avons emprunté à la tradition pour désigner l’être transcendant, est impropre. A la limite de la coïncidence avec soi, en effet, le soi s’évanouit pour laisser place à l’être identique. Le soi ne saurait être une propriété de l’être-en soi. Par nature, il est un réfléchi... [...] En outre, ce principe ne peut dénoter que les rapports de l’être avec l’extérieur, puisque justement il régit les rapports de l’être avec ce qu’il n’est pas. Il s’agit donc d’un principe constitutif des relations externes, telles qu’elles peuvent apparaître à une réalité humaine présente à l’être-en-soi et engagée dans le monde.  » (Pages 112, 113 dans « L’Être et le Néant »)

 

Pour Hegel : « Pour nous comme en-soi, l’universel en tant que principe constitue l’essence de la perception, et face à cette abstraction, les deux instances différenciées, le percevant et le perçu, sont l’inessentiel. En fait, comme elles sont toutes les deux l’universel ou l’essence, elles sont toutes deux essentielles ; mais comme elles font référence l’une à l’autre en des termes opposés, il n’en est qu’une qui puisse prétendre à l’essentiel, et la différence entre essentiel et doit être répartie entre elles. L’une, en tant que simple déterminé, l’objet, est donc l’essence, indifférente au fait d’être perçue ou non. Mais le fait de percevoir, en tant que mouvement, est l’instable, ce qui peut être ou non, et donc l’inessentiel. » (Page 193, Phénoménologie de l’Esprit. Hegel)

 

Le deuxième détour logique des philosophes qui sont des penseurs de la pensée, c’est cette expression dont l’emploi a été répandu par Hegel. Elle désigne la conscience qu’elle se reconnaît à la fois séparée de l’« en-soi » et liée à l’« en-soi ». Reprise par Sartre, le pour-soi ne se définit plus par une possibilité d’accéder à l’Être, mais par une capacité de sécréter du non-être. Hegel dans « Phénoménologie de l’Esprit I », une œuvre parue en 1807, traduite par Guy de Pernon, 2010. On lit aux pages 49 et 51 : « 22. Ce qui vient d’être dit peut aussi être exprimé de la façon suivante : la raison est l’activité ayant une visée. Élever ce que l’on considère comme la Nature au-dessus de la pensée jusque-là méconnue, et ensuite chasser ce qui ne cadre pas avec la visée, c’est jeter complètement le discrédit sur la forme de cette visée en général. Et comme selon Aristote aussi, la Nature est une activité adéquate à son but, ce but est donc l’immédiat, l’immobile, celui qui est en lui-même son moteur, ou encore : le sujet. Sa force abstraite à se mettre en mouvement, c’est l’être-pour-soi, ou encore : la pure négativité. Si le résultat est la même chose que le commencement c’est seulement parce que le commencement est le but ; ou encore : si le réel effectif n’est autre que son concept, c’est parce que l’immédiat en tant que but a en lui-même le Soi ou la pure réalité effective. »

 

Pour Sartre, dans « l’Être et le Néant », pages 121 et 122 : « Le pour-soi ne peut soutenir la néantisation sans se déterminer lui-même comme un défaut d’être. Cela signifie que la néantisation ne coïncide pas avec une simple introduction du vide dans la conscience. Un être extérieur n’a pas expulsé l’en-soi de la conscience, mais c’est le pour-soi qui se détermine perpétuellement lui-même à n’être pas en soi. Cela signifie qu’il ne peut se fonder lui-même qu’à partir de l’en-soi et contre l’en-soi. Ainsi la néantisation, étant néantisation d’être, représente la liaison originelle entre l’être du pour-soi et l’être de l’en-soi. L’en-soi concret et réel est tout entier présent au cœur de la conscience comme ce qu’elle se détermine elle-même à ne pas être. Le cogito doit nous amener nécessairement à découvrir cette présence totale et hors d’atteinte de l’en-soi. Et, sans doute, le fait de cette présence sera-t-il la transcendance elle-même du pour-soi. Mais précisément c’est la néantisation qui est l’origine de la transcendance conçue comme le lien originel du pour-soi avec l’en-soi. Ainsi entrevoyons-nous un moyen de sortir du cogito. Et nous verrons plus loin, en effet, que le sens profond du cogito c’est de rejeter par essence hors de soi. »

 

Que peut-on dire de l’« être-pour-soi » pour Hegel ou du « pour-soi » pour Sartre ? Malgré les différences dans l’approche, le sens du pour-soi est pratiquement le même. Pour étayer l’approche sartrienne, prenons un bébé qui vient de naître. Sa première apparition au monde commence par un cri. Et s’il ne crie pas, on le frotte un peu ou une petite tape sur les fesses pour le faire crier. Ce cri est le témoin de la réaction du bébé qu’il vit, donc une fonction vitale. Ontologiquement parlant, interrogeons-nous sur le sens du cri du bébé. Sur le plan physiologique, le cri est un son qui émane de ses cordes vocales. On peut penser que lorsqu’il était dans le ventre de sa mère, il était dans un univers protégé et chaud et donc à l’abri du monde extérieur. Mais dès lors qu’il naît, sort du ventre de sa mère, et même s’il ne crie pas, en fait, il ne fait que prolonger son sommeil là où il était avant, mais il viendra impérativement à crier dans le monde extérieur. Pourquoi ce cri ? Est-ce la crainte du monde extérieur ? On peut le penser. Mais au-delà de la crainte, de la peur, puisque le cri est le contraire de ce que fut sa douceur au sein du corps de sa maman, suscite-t-il une pensée du bébé ? Le bébé pense-t-il inconsciemment son cri ? Ce cri est-il une réponse au monde extérieur ?

 

La réponse vient d’elle-même, par la réaction même du bébé au sein de cette extériorité dans laquelle il vient d’être plongé à sa naissance. Ce cri est un cri de sa pensée qui commence à penser sans qu’il ne prenne conscience de sa pensée. Mais c’est déjà, comme l’affirme Sartre, « Etre pour-soi, c’est être né. » Et ce bébé est né. Et commence son pour-soi à partir de ce cri ou au moment il ouvre les yeux et regarde l’extériorité. Il est déjà un être en chair dans l’existant, et il pense. Mais sa pensée n’est pas réflexive ni préréflexive, ni n’est pas discursive. Elle est une pensée « vierge » qui pense sa pensée à travers ses besoins (du bébé) pour son pour-soi. Exister en y venant est déjà « commencer son pour-soi. » Et ce pour-soi prend de l’en-soi parce que l’en-soi inconnaissant qui est dans l’être du bébé et hors du bébé souffle dans la pensée même du bébé, sans même que le bébé la pense, parce qu’elle pense déjà en lui. Que l’on dise de sa pensée qu’elle est un instinct, peu importe qu’elle raisonne ou non, qu’elle est un automatisme ou non. Que cette pensée-instinct du bébé agit avec logique, par exemple, le bébé pleure ou crie parce qu’il a faim, ou il crie parce qu’il a mal, révèle une pensée élaborée du bébé puisqu’elle vise un objet précis. Et cette réaction du bébé est un signal, un message aux parents, comme s’il leur parlait à sa façon.

 

Dès lors, on peut dire que la pensée instinctive du bébé est intelligente – elle est dotée d’intelligence dans l’univers immédiat du bébé. Elle est dotée aussi de raison, puisque le cri ou les pleurs s’arrêtent dès que le bébé qui reçoit le sein de sa mère ou le biberon. Donc, après les cris, le bébé se calme. La même chose pour la douleur. Si on lui fait prendre un remède, et la douleur s’estompe, il s’arrêtera de crier. Le bébé est à la fois une intelligence par son corps due à ses organes des sens et sa sensibilité interne dont il est doté, et par une pensée qui pense en son être.

 

Prenons encore une situation où le bébé, par exemple, est confronté le jour aux rayons du soleil, que fait-il ? Il lève la main pour se protéger des rayons du soleil. Cette réaction de se protéger, l’auteur de ses lignes l’a constaté avec son enfant qui avait trois mois. A chaque fois, lorsque la fenêtre n’avait pas les rideaux tirés, son enfant mettait sa main devant ses yeux pour se protéger des rayons du soleil. C’était instinctif. Il fallait aussitôt le changer de place ou tirer les rideaux pour arrêter le flux de lumière.

 

Dans le cas de cette intense lumière du soleil, le bébé n’a pas crié pour alerter ses parents de la de la gêne qu’il a ressenti, il n’a pas attendu, il s’est pris en charge tout seul. Il a levé la main et s’est protégé les yeux. N’est-ce pas un acte d’intelligence instinctive ? Opérée par sa propre pensée ? Un geste bien qu’inconscient visait néanmoins une gêne pour ses yeux. Force donc de le constater. De même, quand il est bien, bien nourri, il vient à sourire, il commence à sourire, il apprend à sourire, il répond au sourire. Et là encore, son sourire vient de son intelligence

 

Ces exemples que ce soit les pleurs, les cris, le sourire, le besoin de se protéger dans l’immédiateté comme cela fut pour l’instance lumière du soleil, signifient que le bébé, au-delà de l’automatisme de l’instinct, pense, raisonne, il sent l’intériorité et l’extériorité. Il est doté déjà d’intelligence et de raison.

 

Ce nouveau-né va évoluer de son état de nourrisson à son état d’enfance, et par les âges intermédiaires aboutir à l’âge adulte. Et durant toutes ces années qu’il va apprendre l’existence, sa pensée du monde va se consolider et son pour-soi s’enrichir de ce qu’il a pris de la Nature depuis sa naissance. Mais toute son existence sera soutenue à la fois par son en-soi, son pour-soi, sa mémoire, son intelligence, sa raison, sa sensibilité, son sentiment, son libre arbitre et tout ce qui qualifie son intériorité et ce qu’il a pris de la Nature pour affronter l’extériorité sous un nouveau jour. Devenant homme, une conscience individuelle formée, capable d’agir sur son soi, l’homme doit alors devenir acteur de sa vie. Qu’il ait mené une vie paisible, heureuse ou qu’il ait vécu une vie difficile, il est évident que le pour-soi reste très différent entre l’un ou l’autre. Ou qu’un homme soit plus intelligent qu’un autre et qu’il ait eu une scolarité plus réussie par rapport à l’autre. Ou encore qu’il ait un caractère plus flexible, plus avenant, plus extraverti alors qu’un autre est plus renfermé, plus solitaire, ou plus difficile de caractère, plus introverti. Et là on entre dans une situation où coexiste une infinité d’êtres humains tous différents les uns des autres, combien même ils se ressembleraient sur le plan social, regroupés en catégories sociales.

 

Il n’empêche que c’est une loi de la Nature. L’homme est ainsi constitué, il existe dans la diversité, dans l’inégalité sociale, et c’est ce qui donne le sens de l’existant. L’être humain n’existe pas seulement pour exister, mais pour penser l’existence sous toutes ses formes, et ses formes ne sont pas arrêtées. Dans le sens que l’homme se pense et pense non seulement l’immédiateté pour ce qui le concerne, mais aussi tout ce qui a rapport à son monde à lui qui est aussi cet univers dans lequel il est combien même il se sait infiniment petit. Ce qui est complètement différent à la fois pour sa nature d’être et ce qu’il est réellement.

 

Cependant, ce qui intéresse la plupart des hommes, c’est leur immédiateté, pour ce qui concerne les problèmes qui ont trait à l’universalité, il est laissé aux savants, aux penseurs. L’être humain a déjà beaucoup de problèmes avec son existant. En effet, arrivé à l’âge adulte, il doit faire face à l’existence, dans le sens d’avoir une profession, de gagner sa vie, d’assurer sa subsistance. Ce qui n’est pas si simple. Combien même les êtres humains ont tous le même bagage cognitif certes différent, mais tous évoluent entre cet en-soi et ce pour-soi et cette pensée qui véhicule toutes leurs facultés. Donc, se pose la question de leur devenir, et par devenir, entre forcément leur destin. L’homme ne peut pas savoir ce qu’il sera. Il est ou il a été ce qu’il est n’implique absolument pas ce qu’il doit être ou ce qu’il veut être. Ici devenir, hasard et destin entrent en jeu.

 

Et c’est une vérité de dire que tout tient à ces trois mots. Sinon comment comprendre un inconnu devienne président. Un caporal de l’armée allemande, premier grade après homme de troupe, Hitler et de surcroît autrichien de nationalité, devenir le « maître de l’Allemagne » et provoqua la « Deuxième Guerre mondiale », provoquant la mort de près de plus de 50 millions de morts. De même Napoléon Bonaparte, un jeune lieutenant devenir « empereur des Français  » ? Et combien d’hommes de par le monde inconnus de leurs peuples sont devenus présidents. Et cela s’applique à toutes les destinées (ministre, savant, ouvrier, médecin, voleur, criminel, etc.) L’homme ne sait ce qu’il deviendra, ni pourquoi il est devenu ce qu’il est.

 

Et au-delà de cette destinée, il y a cette destinée de la mort auquel l’homme est déjà prédestiné dès sa naissance, et on peut même dire avant sa naissance, parce que c’est inscrit dans sa nature d’être. L’homme est né pour vivre et pour ensuite mourir. Et cet état est naturel. Mais pour comprendre et comprendre son être, il est intéressant d’étudier deux cas extrêmes pour revenir à ces différentes destinées qui paraissent sur le plan ontologique dans un certain sens obscur, et tenter de comprendre l’essence même de cette obscurité évidemment à l’échelle humaine.

 

Prenons un exemple de situation qu’il m’est arrivé de connaître, et d’autres similaires. Mais prenons celle-ci. Un homme qui ne paraissait pas normal mais était tout à fait normal. Rien ne laissait présager qu’il aura des problèmes graves qui changeront tout le cours de sa vie. Il avait réussi ses études et il avait une profession que beaucoup envierait. Donc si on raisonne avec les abstraits et ses facultés humaines en termes d’en-soi, pour-soi, et les facultés humaines telles l’intelligence, la raison, la conscience, la sensibilité, etc., on constaterait que tout était normal chez lui. Sa pensée était à la fois le véhicule entre l’en-soi et le pour-soi et moteur, dans l’ordonnancement de ses facultés mentales dans la connaissance de son vécu. Cet homme avait des problèmes d’ordre affectif. Jusqu’à présent, on a parlé que des abstraits et des facultés humaines. Mais on ne peut oublier que l’homme est dépendant de son amour de soi. C’est cet amour de soi qui est la base même de son être. L’en-soi et le pour-soi intègre ce sentiment intérieur de l’être humain, il présuppose que l’amour de soi est retiré de son extériorité, au même titre que l’homme a connaissance que cet arbre est un arbre, ou que l’homme qui lui fait face est un être comme lui. Donc, une grande partie de son travail cognitif a besoin d’une énergie affective. Volonté, désir, sympathie, colère, paisibilité, jalousie, envie, amour, inquiétude, angoisse repose sur le potentiel affectif qu’a l’homme de soi.

 

Supposons que cet homme est en manque d’affection et vit une situation d’angoisse traumatisante. Cet homme avait sa famille en France, et il travaillait en Algérie. Pourtant rien ne lui manquait, occupant un poste supérieur. Son en-soi et son pour-soi était équilibré. Comme le mentionne Hegel ou encore Sartre qui est plus précis : « Comment y avait-il un en-soi avant la naissance du pour-soi, comment le pour-soi est-il né de cet en-soi plutôt que de tel autre, etc. Toutes ces questions ne tiennent pas compte de ce que c’est par le pour-soi que le passé en général peut exister. S’il y avait un avant, c’est que le pour-soi a surgi dans le monde et c’est à partir du pour-soi qu’on peut l’établir. Dans la mesure où l’en-soi est coprésent au pour-soi, un monde apparaît en place des isolements d’en-soi. Et dans ce monde, il est possible d’opérer une désignation et de dire : cet objet-ci, cet objet-là. » (Page 175 dans l’Être et le Néant)

 

Le problème n’est pas seulement de connaître, et d’arracher de l’en-soi pour connaître l’extériorité, ou simplement que l’en-soi lui donne pour son pour-soi qui est pour être, il faut encore que l’extériorité soit plus clémente pour lui, lui apporte la sérénité. Mais si l’homme souffre intérieurement même s’il est comblé matériellement, mais il n’est pas heureux en soi, et ne dépend que de l’en-soi pour son pour-soi. Tant que ce processus le protège, il peut toujours assumer cette extériorité qui ne lui donne pas la tranquillité de son être intérieur. Il résiste. Mais il arrive un moment où la résistance est anéantie. L’angoisse devient si forte qu’il perd conscience de sa raison, son en-soi ne peut plus rien pour son pour-soi. Si on prend le langage sartrien il ne peut plus néantiser son en-soi pour être, dans le sens il ne peut plus détruire les néants de son en-soi pour être-pour son pour-soi, qui aussi sa conscience d’être.

 

Mais s’il perd sa conscience d’être, il perd conscience de sa raison, il perd la maîtrise de sa pensée. Dès lors, il y a rupture de cet en-soi avec le pour-soi. Son intériorité n’est plus alimentée, le pour-soi perd son sens. Et l’homme atteint le stade de l’aliénation, il n’est plus conscient de lui-même. Et c'est ce qui s'est passé, cet homme a sombré dans la folie.

 

Évidemment, ce stade de folie est un cas de grande souffrance. Il peut aussi se transformer en suicide.

 

Le fait divers de « l’officier de la Marine, Eric Delepoulle, qui a été destitué de sa Légion d’honneur et du Mérite national », pour « harcèlement moral » suite au suicide de l’un de ses hommes est un cas aussi de grande souffrance. (2) Il est évident que si le commandant d’unité savait que l’homme qui était sous ses ordres allait se suicider, il aurait certainement pris des mesures pour empêcher cette tragédie. Mais il ne le savait pas. Et ce sous-officier qui s’est suicidé aurait pu demander sa mutation, ou aurait expliqué à son supérieur très calmement qu’il ne peut le servir directement pour raison de santé. Il était son maître d’hôtel. Et c’est cela qui peut être incompréhensible si on ne raisonne pas sur le plan ontologique.

 

Qu’est-ce qui freinait ce sous-officier pour dire à son supérieur qu’il ne voulait plus le servir pour raison de santé ? Il était malade psychiquement, malade affectivement. Précisément la liaison entre son en-soi et son pour-soi était très faible. Sa pensée n’arrivait pas à tirer d’elle-même, de son en-soi inconnaissant, une réponse à son calvaire avec son commandant qui exigeait toujours plus. Selon les médias français, celui-ci était perfectionniste. Et ce conflit avec l’extériorité qu’avait ce sous-officier a fini en tragédie. Au final, c’est sa pensée qui a résolu d’en finir. Et ici, c’est très important, on ne fait que ce que l’on pense de faire. Et on voit bien là que l’homme est faible. Il peut être très faible. Cet en-soi est redoutable. C’est lui qui néantisé cet être. Alors que pour Sartre, la néantisation (destruction ou négativité selon Hegel) de l’en-soi au profit du pour-soi. Le paradoxe est que dans le cas du suicide, c’est l’en-soi qui a la cause à sa pensée d’aller vers l’irréparable. Des situations ont touché de nombreux humains et parmi eux des personnalités de haut rang comme le premier ministre Pierre Bérégovoy, se sont suicidés pour des raisons affectives.

 

Et c’est la raison pour laquelle l’homme doit faire très attention avec son être, sa pensée, son extériorité. La psychanalyse peut beaucoup aider. Mais ces cas le plus souvent ne sont pas conscients. C’est dire la complexité de la constitution de l’être humain qui ici n’est qu’approché par des artifices philosophiques d’ordre ontologique que l’homme penseur conceptualise pour comprendre l’humain qui est en lui. La question est comment gagner sa sérénité si c’est possible de la gagner par la pensée en faisant face à cette extériorité qui peut être aliénante. D’ailleurs que ce soit Hegel, Sartre ou tout autre philosophe, avant d’écrire pour les autres, ont écrit pour eux. Parce qu’ils sont aussi des humains et cherchent aussi leur sérénité avec leurs êtres

 

Donc comment répondre à cette extériorité aliénante, oppressante ? Ou contre son intériorité malheureuse, son désamour de soi ? Il y a évidemment des moyens. Tout d’abord la force en soi, et celle-ci ne peut être force que si elle est réellement force. Et pour cela, il faut avoir accumulé « inconsciemment » beaucoup d’amour en soi au cours de notre vie. Mais ce n’est pas toujours le cas. Ce qui fait que, face à notre en-soi qui nous afflige, et l’extériorité aussi bien que l’intériorité qui nous détruit, et nous sommes dépourvus de force pour répondre, pour affronter cette adversité qui devient intérieure, car tout se passe en nous, dans notre intériorité, et les raisons peuvent être de tout ordre. Affliction en amour avec l’être aimé, problèmes extrêmes familiaux, maladies extrêmes incurables, problèmes extrêmes avec l’extériorité (travail, affaires, etc.) qui peuvent être de tout ordre, ce qui peut nous amener à une situation de folie – moment que nous n’avons jamais pensé ni ne pouvons penser – ou nous amener à mettre fin à nos jours par nos mains – idem situation que n’avons jamais pensé qu’elle peut se faire, on peut y penser par désespoir mais jamais passer à l’acte parce qu’il y a des remparts en nous-mêmes.

 

Mais si ces remparts sont rompus, alors tout devient possible. Comment alors s’en sortir ? Puisque tout provient de l’en-soi que nous ne connaissons pas mais que lui nous connaît et de l’extériorité, i.e. l’adversité, le seul moyen est d’inverser le processus par notre pensée. Lutter contre cet en-soi destructeur en appelant à Celui qui l’a créé, i.e. Dieu, Allah. Allah est très proche de nous et nous écoute sans qu’on le sache. Mais si, par exemple, dans une souffrance extrême, vous vous éclairez par cette pensée envers Dieu, soyez assuré que Dieu sera là. Parce que Dieu ne peut laisser son être, l’être qu’il a créé sans réponse. Dieu est la garantie de l’univers, tout relève de lui. Que l’on soit croyant, athée ou n’importe quoi sait tout ce que nous faisons, ce que nous pensons, puisque la pensée d’être lui appartient. De même que nos vies.

 

Nous savons tous que nous sommes éphémères, que nous vivrons un temps puis nous disparaîtrons comme si nous n’avons jamais existé. Mais dans la réalité, on a existé, et tant qu’il y a l’existence, il y a l’espoir. Par conséquent l’appel vers Dieu n’est pas pour prolonger notre existence ou l’abréger, puisque notre existence relève de Dieu et de notre libre arbitre. Mais l’appel à Dieu est pour que nous évitions nous-même de l’abréger suite à la souffrance extrême que nous vivons. Par conséquent l’appel à Dieu est qu’il nous donne la force de supporter l’adversité tant intérieure qu’extérieure. L’adversité peut être notre ennemi, mais notre intérieur senti comme adversité est aussi notre ennemi. Justement, face à cette doble adversité, l’homme dans sa profondeur d’humain en appelle à Dieu pour lui donner cette force qui « anesthésierait » cette adversité, dans le sens de la rendre plus supportable, dans le sens de lui donner plus d’amour en soi, et en clair de lui donner la foi en Dieu, la foi en Allah.

 

Si Dieu donne la foi en son sujet, celui-ci pourra briser les montagnes. Ici juste une métaphore qui signifie que quoiqu’il lui arrive de mal, il est au-dessus du mal. Dans le sens que combien même le mal est, il n’est plus le mal, et l’homme le pense réellement en pensée qu’il n’est plus le mal, qu’il relève seulement de la nécessité, et cette nécessité ne peut entamer son moral.

 

Donc pour cela, il faut que l’être humain prenne conscience que rien n’est perdu, que la victoire ou l’échec sont en lui. Quelle que soit l’adversité, quel que soit l’en-soi et le pour-soi, il lui reste sa pensée qui lui vient du Créateur du monde, et seule elle et son appel vers Lui qui peut sauver l’être. D’autre part, l’homme doit savoir que même la foi en Dieu vient de Dieu, et Dieu la dispense à qui Il voudra. On n’est pas croyant parce qu’on est croyant, ou athée parce qu’on ne croit pas, ou la misère qui nous touche parce qu’on est ceci et non cela. On est ce que nous sommes selon l’Ordre de création. Mais on est aussi notre propre avocat de nous-mêmes auprès de Lui.

 

Donc, dans toute souffrance surtout extrême qui peut emporter notre vie, et quoi que ce que nous sommes, l’espérance est en Dieu. Et c’est cela que l’homme doit comprendre, que tout n’est pas perdu s’il en appelle à Dieu. Le seul problème est qu’il doit savoir qu’Il est là, Il est très proche même s’il ne Le voit pas. Mais Lui le voit, et qu’Il attend son appel vers Lui.

 

 

Medjdoub Hamed
Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale,
Relations internationales et Prospective.
www.sens-du-monde.com

 

Notes :

 

1. « L’Être et le Néant : Comprendre la pensée de Jean-Paul Sartre en la pensant comme pensée dans le vécu des hommes » Medjdoub Hamed. Le 16 octobre 2018
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/l-etre-et-le-neant-comprendre-la-208628

2. http://www.leparisien.fr/faits-divers/un-officier-de-la-marine-destitue-de-sa-legion-d-honneur-et-du-merite-national-16-10-2018-7920477.php

 



9 réactions


  • Christian Labrune Christian Labrune 25 octobre 2018 10:55
    Et c’est cela que l’homme doit comprendre, que tout n’est pas perdu s’il en appelle à Dieu. Le seul problème est qu’il doit savoir qu’Il est là, Il est très proche même s’il ne Le voit pas. Mais Lui le voit, et qu’Il attend son appel vers Lui.
    ============================
    Allah akbar !


    • Christian Labrune Christian Labrune 25 octobre 2018 11:50

      @oncle archibald


      Ayant cliqué sur le bouton d’envoi , j’’ai eu un regret, celui d’avoir mis, d’une manière quasi automatique, un point d’exclamation. Un point d’interrogation eût été préférable : il faut toujours, sur un site de discussion, n’être jamais péremptoire ou fanatique (même ironiquement) et laisser ouvert le débat.

      J’ai beau être athée, je trouve toujours extrêmement plaisantes les discussions sur des questions théologiques, et particulièrement avec des gens qui seraient d’un avis opposé au mien. Husserl, qui était également athée, considérait que l’idée de Dieu était un « concept limite » dont il ne pouvait pas être question, pour la philosophie, de faire l’économie.

      Il reste que je trouve pour le moins étrange qu’un point de vue qui s’autorise de Sartre se termine d’une telle façon. Un jour, à la descente d’un avion, des journalistes lui demandent peu près : « Quoi de neuf ? ». Et lui d’en profiter pour leur servir, en manière de « scoop », comme on dirait aujourd’hui, le mot de Nietzsche inspiré par quelques poètes allemands qui l’avaient précédé  : « Dieu est mort ! »

      Quand on prétend philosopher, la première des choses serait probablement de s’interroger sur le sens des mots. C’est quoi, Dieu ? Entre le Dieu de la bible hébraïque, celui des Evangiles, celui du Coran, celui de Descartes et celui d’un Spinoza inspirateur des athées de l’époque des lumières qui démontre son existence en trois coups de cuillère à pot, il est de fait qu’il n’y a presque aucun rapport.

      De quoi donc parlons-nous ? C’est la question préjudicielle..

    • Christian Labrune Christian Labrune 25 octobre 2018 12:23
      Petit rappel du livre de la genèse : « Dieu créa l’homme à son image » .... J’espère qu’il y a un miroir chez vous !
      =====================
      @oncle archibald

       Il y a bien un miroir, mais je l’évite autant qu’il est possible : c’est vraiment pas beau à voir !
      Votre proposition est donc bien imprudente, parce que si Labrune ressemble à Dieu, Dieu lui ressemble aussi, nécessairement. Et alors...

  • Christian Labrune Christian Labrune 25 octobre 2018 12:53
    " Ce sont donc deux piliers que l’homme a conceptualisés pour définir sa structure de base. Sartre, Heidegger et d’autres penseurs depuis Kant aux Anciens, Aristote, Platon... ont tous par des « détours intellectuels logiques » à rendre explicite la nature humaine.« 
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    L’homme de Sartre »se fait être« , il est libre, et l’un des premiers points essentiels de la philosophie ce cet auteur, c’est qu’il n’y a pas de »nature humaine« .

    Depuis les entretiens de Gerassi avec Sartre publiés il y a une dizaine d’années, et qui révèlent un personnage odieusement gâteux, j’ai du mal à relire Sartre. Je reste quand même d’accord avec sa conception de la liberté à l’époque de L’être et le néant.

    Dans l’oeuvre de Beauvoir, »la grande sartreuse« , on voit très bien une conséquence nécessaire de cette conception : »on ne naît pas femme, on le devient« . Il n’y a donc pas plus une »nature féminine« , qu’il n’existerait une nature virile, et elle stigmatise autant qu’elle le peut ces sortes de lieux communs en tirant à boulets rouges sur le thème »d’un éternel féminin" qui avait fait les beaux jours de toute une littérature machiste et idiote.

  • Christian Labrune Christian Labrune 25 octobre 2018 13:12
    Une question de l’essence et comme l’essence humaine est inconnue, ce sont des déterminations métaphysiques qui prennent le dessus. [...]

    Mais pour connaître le processus de l’existé de l’homme, il faut viser sa réalité originelle, dans son rapport avec son essence. Et son essence vient de l’Être suprême, l’Un, donc Dieu.
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    1-La notion d’essence est une création de la métaphysique, plus spécialement de l’ontologie, laquelle n’a jamais posé que l’essence était inaccessible. La phénoménologie husserlienne, par exemple, se propose précisément cette connaissance par la méthode de la réduction éidétique. Les « détermination métaphysiques qui prennent le dessus », je ne vois vraiment pas ce que cela pourrait vouloir dire. Elles prennent le dessus sur quoi ? Sur la question de l’essence ? Elles prennent donc le dessus sur elles-mêmes ?

    2-C’est quoi, la « réalité originelle de l’homme dans son rapport avec son essence ? ». Vous venez de dire plus haut que l’essence humaine est inconnue« , et voilà tout d’un coup que vous nous faites apparaître un »être suprême". D’où sort-il, celui-là ? De quel chapeau de prestidigitateur ?


    • Hamed 25 octobre 2018 17:13

      @oncle archibald

      Vous avez raison. il y a essence et essence. L’essence métaphysique et l’essence physique. Mais pour définir l’essence physique qui devient chère, vous le faîtes sans que vous vous rendiez compte avec votre pensée, et donc votre propre essence métaphysique qui vous fait fonctionner comme l’essence fait fonctionner une voiture en alimentant son moteur.

      Voilà, archibald, votre comparaison est finalement très judicieuse. Nous sommes tous des structures physiques biologiques qui ont besoin d’une source métaphysique qui est l’essence, la pensée, qui provient de l’en-soi, et encore plus haut du Créateur, à l’instar des structures mécaniques ou électriques ou électronique qui ont besoin d’une énergie fossiles ou autres qui provient aussi de la Création.

      Donc il faut nous relativiser. Nous sommes des êtres qui existent simplement, et ils existent par l’essence. Et même cette essence devient chère. 

  • Christian Labrune Christian Labrune 25 octobre 2018 13:36
    Lutter contre cet en-soi destructeur en appelant à Celui qui l’a créé, i.e. Dieu, Allah. Allah est très proche de nous et nous écoute sans qu’on le sache.
    ====================================

    D’où tirez-vous cette affirmation qui n’est nullement problématisée et encore moins discutée ? A mon avis, ça ne peut venir que du Saint Coran !

    Ca valait bien la peine, si c’était pour en arriver là, d’invoquer toute la philosophie depuis les présocratiques pour s’asseoir dessus à la fin, comme ferait un petit enfant qui entasserait sur sa chaise plusieurs gros livres savants de la bibliothèque familiale pour se mettre au niveau de la table où il a ouvert une bande dessinée. Jamais un Averroès dont je vous conseille la lecture du Discours décisif, n’aurait osé procéder de cette façon !

    N’importe lequel des philosophes que vous invoquez rirait de l’usage que vous faites de leurs patientes et sceptiques investigations dans le domaine de la pensée rationnelle. La foi du charbonnier, qui répète « Allah akbar ! » dans l’attente des soixante-douze vierges, n’a pas du tout besoin de la section « philosophie » des bibliothèques. Un seul livre lui suffit et il remplacera bien avantageusement tous les autres.

    • Hamed 25 octobre 2018 16:58

      @Christian Labrune

      Bonjour Labrune ;

      Lutter contre cet en-soi destructeur en appelant à Celui qui l’a créé, i.e. Dieu, Allah. Allah est très proche de nous et nous écoute sans qu’on le sache. 
      ====================================
      Et vous dîtes : « D’où tirez-vous cette affirmation qui n’est nullement problématisée et encore moins discutée ? A mon avis, ça ne peut venir que du Saint Coran ! »

      Le problème, Christian, vous ne voyez pas en vous-même. Vous ne voyez que le Coran, et ici est un problème essentiellement humain. Quand vous commentez, vous le faîtes avec quoi. Prenez du recul, et pensez quand vous alignez des mots dans votre commentaire. 

      Je pense Christian, que vous le faîtes avec votre pensée. Vous avez lu l’article, et vous posez des questions et vous le faîtes très raisonnablement. Donc vous avez compris le sens du message que véhicule ce texte, mais vous le pensez avec ce « votre pensée ». Et vous m’interrogez. Et vous dîtes : « D’où tirez-vous cette affirmation qui n’est nullement problématisée et encore moins discutée ? » Et vous concluez : « A mon avis, ça ne peut venir que du Saint Coran ! »

      Mais pourquoi cette conclusion et pas une autre, tout simplement votre affectivité et aussi votre niveau cognitif vous interdit de penser autrement. Et vous simplifiez la question, en invoquant ce que vous aimez dire dans un sens de négation.

      Et précisément, votre en-soi ou si vous préférez tout ce qui a de plus profond en vous ne vous dit que ce que vous aimez à dire cependant tout en vous remettant en question. Parce qu’à force de vous interroger, votre en-soi, à travers votre pensée que vous pensez et que vous croyez dire, alors que c’est votre pensée qui dicte vos mots, tout en vous disant, elle vous dit aussi peut-être que vous êtes dans le faux.

      Et je crois, Christian, par donnez d’être direct et je vous dis « vous êtes dans le faux ». Et votre en-soi certainement vous en souffle en pensée. Cherchez alors ! Vous ne serez que mieux ensuite.







  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 26 octobre 2018 10:06

    http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19141358&cfilm=179111.html. Film : A l’origine d’un cri ou la confrontation de trois génération. A Edouard que nous enterrons aujourd’hui. J’espère que mon cri traversant les non-dit d’une vie et ensemenceront les graines du futurs. Jour de l’oie, ma mère avait faire é« cri »cri sa tombe : j’aurais aimé être un oiseau : EXtrait : qu’à cette tombe obscure où tu nous fais descendre 

    Tu dises : Garde-les, leur cris sont superflus
    Amèrement l’on pleure superflus.
    Amèrement en vain l’on pleure sur leur cendres
    Tu ne les rendras plus !« 

    Mais non ! Dieu qu’on dit bon, tu permets qu’on espère ;
    Unie pour séparer, ce n’est point ton dessein.
    Tout ce qui s’est aimé, fut-ce un jour, sur la terre, va s’aimer en ton sein.



    ... Vous dites à la Nuit qui passe dans ses voiles :
     »j’aime, et j’espère voir encore expirer tes flambeaux" ;
    La Nuit ne répond rien, mais demain ses étoiles
    luiront sur vos tombeaux......

    Toute sa prévoyance est pour ce qui va naître
    Le reste est confondu dans un suprême oubli.
    Vous, vous avez aimé, vous pouvez disparaître :
    Son voeu s’est accompli....

    Quand, pressant sur ce coeur qui va bient^to s’éteindre
    Un autre objet souffrant, forme vaine ici bas,
    Il vous semble, mortels, que vous allez étreindre l’infini dans vos bras ;

    Ces délires sacrés, ces désirs sans mesure
    Déchaînés dans vos flancs comme d’ardents essaims
    Ces transports, c’est déjà l’Humanité future
    qui s’agite en vos seins.



    Texte complet : L’amour et la MORT/ Poème de Louise ACKERMANN. que notre cri d’Homme s’inscrivent en lettres de sang dans le terreau de votre matrice commune et s’envole comme l’OIE dans le ciel de ce matin d’octobre,...Du cri au récit,...https://www.youtube.com/watch?v=5leH48D6pQ8

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