mardi 20 septembre 2011 - par Paul Villach

La version de DSK : l’hypothèse d’une machination envisagée

C’est chose faite. On l’attendait depuis quatre mois. DSK a pu enfin, sur TF1, dimanche 18 septembre, livrer sa version de l’incident survenu, le 14 mai 2011, à l’Hôtel Sofitel de New-York qui lui a valu emprisonnement, liberté surveillée et humiliation planétaire pour agression sexuelle supposée envers Mme Diallo, une femme de chambre de l’hôtel.

Il fallait s’y attendre, il ne pouvait le faire qu’avec une extrême prudence pour deux raisons : 1- une procédure civile a été engagée contre lui par la victime supposée et 2- une accusation de machination – piège ou complot – exige des preuves. Il a donc exploité au maximum les conclusions du rapport du procureur qui, le 23 août dernier, a levé toutes les charges contre lui : il s’en est servi comme d’un bouclier pour présenter sa version et se protéger contre toute riposte de l’adversaire. Nul ne peut, en effet, lui faire grief de proposer une version imaginaire : il reprend à son compte le constat du procureur lui-même qui a la force d’un argument d’autorité institutionnelle.

1- Une relation sexuelle consentie pour une tentative d’extorsion financière

1- Aucune agression mais une relation sexuelle mutuellement consentie

Il ne pouvait choisir meilleur rempart pour récuser toute accusation de violence : le rapport du procureur l’a lui-même abandonnée. DSK a réitéré sa thèse soutenue devant la justice américaine : il n’y a pas eu d’agression, mais une relation sexuelle mutuellement consentie. Le rapport du procureur après enquête n’a pu établir le contraire. L’examen médical allégué n’a pas paru convaincant (3) .

2- Une tentative d’extorsion financière

Comment alors expliquer la procédure engagée par Mme Diallo pour agression sexuelle, si elle a consenti à cette relation sexuelle rapide qu’on appelle en anglais « a quickie » ? DSK avance une hypothèse déjà entendue, l’extorsion financière, fondée sur deux présomptions :

- la procédure civile engagée qui vise à obtenir des dommages et intérêts, bien que la procédure pénale ait conclu qu’on ne pouvait pas savoir ce qui s’était passé dans la chambre 2806 de l’hôtel Sofitel, le 14 mai 2011,

- et la conversation téléphonique enregistrée à son insu que Mme Diallo a eue avec un ami emprisonné en Arizona, au cours de laquelle elle assurait que le type qu’elle accusait, était plein de fric et qu’elle savait ce qu’elle faisait. Contestée sous prétexte d’une traduction erronée de la langue guinéenne en anglais, cette conversation a, sur ordre du procureur, fait l’objet d’une seconde traduction qui a confirmé la première. Une relation de cause à effet peut être établie : l’argent serait donc selon DSK le mobile de cette affaire (4).

3- Une supposée victime non crédible

Enfin, l’abandon des poursuites a été dicté au procureur par la conviction que Mme Diallo mentait (5) : elle n’a cessé de varier dans sa présentation de l’agression supposée au point d’être qualifiée par le procureur lui-même d’ « untruthful », insincère, non crédible, dès le 30 juin 2011, dans une lettre à la défense annonçant dès lors un probable abandon des poursuites, qu’il a fallu tout de même attendre jusqu’au 23 août, tant le procureur a dû vouloir exploiter toutes les pistes possibles pour tenter de ne pas se déjuger et de maintenir l’accusation lancée, le 14 mai, avec fracas.

2- L’hypothèse d’une machination à explorer

Deuxième volet de sa version de l’incident, un possible complot - piège ou machination - ne peut être écartée selon DSK.

1- Une extrême prudence dans la formulation de l’hypothèse d’une machination

Mais il avance là aussi avec grande précaution (2) . Il se garde encore de porter la moindre accusation précise. Deux raisons peuvent expliquer cette extrême prudence :

- Il ne doit surtout pas s’exposer en réplique à une accusation de diffamation.

- Il peut, d’autre part, ne pas disposer encore de preuves ni même d’assez de présomptions sérieuses et concordantes qui établiraient la machination.

Il s’est contenté seulement d’user d’un euphémisme en parlant de « zones d’ombre  » qu’il entend bien éclaircir. Et une fois de plus, il avance derrière le bouclier de l’argument d’autorité qu’est le rapport du procureur : celui-ci soutient, par exemple, n’avoir jamais transmis à Mme Diallo des informations relatives aux allées et venues dans l’hôtel. Elles lui ont donc été données par la direction de l’hôtel qui, en revanche, a refusé toute collaboration à DSK. Pourquoi ? (6)

2- Un avertissement voilé par allusions à qui de droit ?

Une hypothèse vient pour finir à l’esprit : DSK ne procèderait-il pas aussi par allusions à l’adresse de personnes qu’on ignore, mais qui les comprendraient fort bien puisqu’elles seules disposeraient du contexte approprié que l’on n'a pas ? Ne leur lance-t-il pas déjà un avertissement ? Elles ne perdraient rien pour attendre, il disposerait d’ores et déjà d’informations qu’il se réserverait de délivrer au moment qu’il jugerait opportun.

L’hypothèse d’une machination, que l’on n’a pas écartée dès le début (1), est donc bien envisagée par DSK, même si c’est avec la plus grande prudence. La date de l’incident, ce 14 mai 2011, à la veille d’échéances capitales pour lui, intrigue. Sa conduite « inappropriée » envers les femmes, selon son mot, était apparemment connue depuis longtemps. Pourquoi le scandale a-t-il éclaté ce 14 mai et pas avant ? Les contraintes de sa stratégie oblige DSK à marcher sur des œufs, en présentant une version qui, pour ne pas donner prise à une contre-attaque de l’adversaire, se met à à l’abri du rapport du procureur que personne ne peut désormais contester : non seulement celui-ci soutient que l’agression n’a pu être prouvée et que Mme Diallo n’est pas crédible pour avoir changé de versions plusieurs fois, mais il conduit à déduire que la direction de l’hôtel Sofitel a collaboré avec elle et refusé de le faire avec DSK : cette "zone d’ombre" laisse planer, selon DSK, l’ombre d’une machination qu’il se promet d’éclaircir. Paul Villach

(1) Pierre-Yves Chereul, « L’affaire DSK : deux hypothèses pour une énigme  », Éditions Golias, juin 2011.

(2) Extrait de l’interview de DSK au cours du journal de 20h de TF1, dimanche 18 septembre 2011.

«  Claire Chazal .- Est-ce que vous avez pensé un moment à un piège ou à un complot ?

DSK .- Un piège c’est possible. Un complot ? Nous verrons. Voyez-vous, il y a des zones d’ombre. Je vous donne un exemple de zones d’ombre. À la page 12 de ce rapport le procureur dit que des informations ont été données à Kenneth Thompson, l’avocat de N Diallo, sur les circulations dans l’hôtel. Il dit : c’est pas nous, procureur, qui les avons données..

CC .- Ça veut dire que vous pensez qu’il y a eu des complicités notamment au Sofitel ?

DSK .- Quelqu’un a bien dû les donner. Parce que moi je les avais demandées, ces informations, et elles m’ont été refusées. Et donc je voudrais bien savoir pourquoi on a choisi d’aider celle qui m’accusait et de ne pas collaborer avec moi.

CC .- Ce soir, pour le moment, vous n’accusez pas ?

DSK .- Non. »

(3) Extraits du rapport du procureur demandant l’abandon des poursuites

« - Les preuves physiques, médicales ou autres qui sont disponibles dans cette affaire (...) ne prouvent cependant pas que ces contacts ont été imposés par la force ou étaient non-consentis, et elles ne corroborent pas certains aspects du récit, par la plaignante, des faits incriminés. (…) Les preuves physiques, scientifiques et d'autres natures, indiquent que l'accusé a engagé un acte sexuel précipité avec la plaignante, mais elles ne permettent pas de dire si l'acte a eu lieu sous contrainte et sans consentement. (…) Tous les éléments recueillis, qui auraient pu être pertinents pour statuer sur les questions de l'usage de la force et de l'absence de consentement, se sont révélés non concluants. »

« (…) Le seul constat physique que l'examinatrice a relevé est une « rougeur » qui a été observée lors de l'examen gynécologique. L'examinatrice n'a pas pu affirmer avec un degré raisonnable de certitude médicale que cette « rougeur » était une conséquence directe des faits incriminés, ni même que c'était une blessure ou un hématome. L'examinatrice a déclaré que cette rougeur pouvait être la conséquence des faits décrits par la plaignante, mais pouvait également être liée à une série d'autres causes. (…) Un deuxième expert médical (...) a abouti aux mêmes conclusions, à savoir que la coloration rouge était un élément non-spécifique, qui pouvait être attribué à de nombreuses causes autres qu'un traumatisme : friction, irritation, ou inflammation de la zone. Cet expert a confirmé qu'on ne pouvait exclure que la rougeur ait été causée par la façon dont la plaignante affirme avoir été saisie, mais c'est selon lui peu probable. (…) Par la voix de son avocat, la plaignante a alors assuré au procureur que sa blessure à l'épaule (choc type 2) résultait de sa rencontre avec le défendant. (...) [L'expert orthopédique mandaté par le procureur] a conclu qu'avec un degré de certitude médicale raisonnable, cette blessure, s'il s'agit bien d'une blessure, était plutôt causée par « un usage répété à la verticale de son avant-bras lors de gestes rotatifs et vifs », « comme ceux que peut effectuer un sportif lorsqu'il lance un poids en hauteur ». A la lumière de ces différents facteurs liés à la déclaration d'une blessure physique, et plus remarquablement suite aux conclusions de l'expert, la blessure à l'épaule ne vient pas corroborer l'accusation d'agression sexuelle. »

(4) Extraits du même rapport du procureur (suite)

« Cet appel (téléphonique) a été traduit et certifié conforme par deux traducteurs peul-anglais. Bien que divergents dans le mot-à-mot précis, les deux traductions sont sur le fond similaires sur la question de gagner de l'argent avec l'assistance d'un avocat spécialisé au civil. »

(5) Extraits du même rapport du procureur (suite)

« Au cours de chaque entretien avec des procureurs, alors qu'il lui était simplement demandé d'être sincère, elle ne l'a pas été, que cela soit sur des détails ou sur des faits importants, certains mensonges portant sur son passé et d'autres sur les circonstances même des faits incriminés. (…) Au cours de nombreux entretiens, la plaignante a donné des versions incompatibles avec ce qu'il s'est passé immédiatement après sa rencontre avec l'accusé, ce qui ne nous permet pas d'établir ce qui s'est réellement passé ni de se reposer sur l'honnêteté du témoignage de la plaignante à cet égard. (…) En résumé, la plaignante a donné des versions changeantes et contradictoires des événements concernant la supposée agression sexuelle, et par conséquent, nous ne pouvons pas être certains de ce qui s'est passé le 14 mai 2011, et nous sommes incapables de savoir quelle version la plaignante donnerait durant le procès.  »

« Parce que nous ne pouvons pas donner du crédit au témoignage de la plaignante au-delà d'un doute raisonnable, nous ne pouvons demander à un jury de faire de même. Les preuves restantes sont insuffisantes pour justifier les poursuites criminelles. Nous sommes par conséquent obligés, au regard de questions aussi bien légales qu'éthiques, de nous diriger vers le non-lieu. (…) Notre scepticisme vis-à-vis de la crédibilité de la plaignante nous rend incapables de savoir ce qui s'est véritablement passé dans la suite de l'accusé, le 14 mai 2011, et empêche donc de continuer les poursuites judiciaires  »

(6) Extraits du même rapport du procureur (suite)

« La plaignante ayant affirmé qu'elle était entrée dans la chambre 2820, le cabinet du procureur a obtenu l'enregistrement électronique des badges de cette chambre. Ces enregistrements, qui ont aussi été donnés à l'avocat de la plaignante par quelqu'un d'extérieur à ce bureau, indiquent que la plaignante est entrée dans la chambre 2820 à 12 h 26, et est aussi entrée dans la suite de l'accusé à la même minute (12 h 26).  »



117 réactions


  • focalix focalix 20 septembre 2011 20:55

    A qui profite le crime ?
    Cet argument en forme de question est le principal avancé par les tenants du complot à propos du 11 septembre.
    Mais, concernant DSK qui était l’un des hommes les plus puissants du monde, la même question est incongrue, et je me demande pourquoi.

    Pour le 11 septembre, je crois très improbable la théorie du coup monté de toutes pièces par Bush et ses cowboys. Il eût fallu mettre des centaines de gens dans le coup. En revanche, et au vu des intérêts gigantesques en jeu, je vois mal comment l’information aurait été exempte de manipulations à la suite du drame.

    Pour DSK, je pense qu’en bonne logique la thèse du complot est une voie à ne pas écarter.

    Dans les deux cas, il ne sagit pas de se ranger dans le camp A ou B.
    Il y a d’un côté ceux qui ont choisi le confort de la certitude, et de l’autre ceux qui osent avouer qu’ils ne savent pas. Et j’ose !

    Bonne nuit à tous, y compris aux Catalans et aux tambours de ville.


  • hydre de lerne 20 septembre 2011 22:19

    Cette histoire est juste glauque, et tous ses protagonistes sont aussi répugnants les uns que les autres : DIALLO, parce qu’il est évident que c’est une délinquante qui voulait du fric, son avocat, parce qu’il n’a qu’un objectif, recueillir le plus important pourcentage possible, comme c’est l’usage en droit anglo-saxon, et DSK, parce que c’est un triste sire qui veut nous faire croire qu’il est une victime.

    Mais cette histoire a eu un résultat POSITIF très important : éviter la venue à l’Elysée de deux individus qui n’auraient pas manqué de le transformer lui, en lupanar, elle en poste de commandement propre à satisfaire son immense ambition, quartier général où elle aurait reçu tous ses copains journalistes de gauche, avec tout cela aurait supposé comme gaspillage ! ! ! voyages présidentiels, rréceptions, diners d’état, passe-droits divers et variés et autres privilèges qui sont le pain quotidien des journalistes. Mais alors là, on aurait vu ce qu’on aurait vu....

    D’ailleurs, il suffisait de voir les mines déconfites de tous leurs petits copains lorsqu’ils commentaient « l’affaire » avec des mines catastrophées, voyant s’éloigner les perspectives de la grande vie que leur copine aurait pu leur faire mener :

    Imaginez-vous ce qu’elle a loupé ! Elle préparait cela depuis des années, et son Jules fout tout par terre. On l’a échappé belle et moi, JE ME MARRE ! ! ! 


    • focalix focalix 21 septembre 2011 00:08

      à hydre de lerne et aux autres aussi,

      Résumé :
      Nafissatou Diallo est répugnante,
      son avocat est répugnant,
      DSK est répugnant.

      Conclusion, DSK et sa femme n’occuperont pas l’Elysée et c’est un résultat POSITIF, en capitales et en gras comme vous l’avez écrit.

      En « art du discours », c’est un sophisme RÉPUGNANT, je capitalise et graisse l’adjectif !

      Bonne nuit à tous, y compris aux Congolais et aux religieuses.


  • Francis Francis 20 septembre 2011 22:33

    Selon que vous serez puissant ou misérable,
    Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.


    Ca a plus de trois siècles et c’est toujours d’actualité.


  • Jean-paul 20 septembre 2011 22:39

    Hydre de lerne
    Diallo une delinquente on voit bien que ce n
    ’est pas vous qui nettoyer les chambres dans les hotels .


  • Ganesha Ganesha 21 septembre 2011 06:34

    D’après le Journal Télévisé, beaucoup d’évènements graves et importants sont en cours dans le monde : reconnaissance de la Palestine, exécution capitale d’un innocent aux USA, diminution de l’aide alimentaire pour les pauvres en Europe...

    Mais, malgré tout, il est peut-être encore légitime ou acceptable de s’offrir une dernière (?) fois le plaisir de commenter l’affaire DSK ?
    Après tout, c’est la première fois que c’est lui, en personne, qui nous parle, après quatre mois de silence forcé !

    Bien sûr, j’ai été déçu : même si, finalement, le déroulement de cette opération de communication était logique et prévisible, nous, les treize millions de téléspectateurs, nous devions (presque) tous avoir au fond de notre coeur, le secret espoir qu’il « craque » et nous livre dans un langage simple et direct « ce qu’il s’est réellement passé ».
    Au lieu de cela, nous avons plutôt eu un internaute parmi d’autres, qui nous faisait son exégèse personnelle du rapport Vance...

    Un peu plus intéressantes ont été les premières minutes : une série de négations...une sorte de charade, une devinette : qui trouvera, le premier, la solution, la bonne réponse ?
    Une récompense pour le gagnant  ?
    (je devine vos réponses : une entrevue privée...)

    Les éléments :
    Un acte inapproprié mais non délictueux !
    Une faute, mais mon épouse a su dès le début que j’étais innocent !
    Relation non-tarifée, et bien sûr, ni violence, ni contrainte...

    Ma contribution au débat sera de vous encourager, dans vos supputations et raisonnements, à considérer les « performances » de DSK, en se basant sur le lieu de l’action...

    A New-York, n’oublions pas que cela se passe dans un hôtel, où mme Diallo est sur son lieu de travail, en uniforme et dans l’exercice de ses fonctions.
    Le point important est que DSK nous dit : « non-délictueux ».
    Si on y réfléchit, cela implique que c’est bien Nafissatou qui a fait le premier pas, a su faire naître son désir (je sais, il parait que ce n’est pas très difficile !), ou lui a fait des propositions : certes DSK est supposé avoir été « exhibitionniste » en sortant nu de la salle de bain, mais c’était involontaire.
    Par contre, tout geste ou parole additionnelle de sa part constituerait en pratique du « harcèlement sexuel », un délit certes moins grave que le viol, mais un acte illégal et condamnable, même si la peine est plus légère que 75 années de bagne...

    Ce que nous affirme donc DSK, c’est que c’est Naffisatou qui a pris l’initiative, l’a soumis à la tentation, l’a ouvertement provoqué ! Un geste, une parole, un sourire, un coup d’oeil ? Les femmes ont d’innombrables possibiltés pour nous « aguicher »...

    Et la « faute » de DSK se limiterait donc à « ne pas avoir su dire non »  ! Sans doute n’ira-t-il pas jusqu’à nous affirmer qu’il a cherché à refuser, qu’il lui a demandé de sortir...

    Mais si elle ne lui a vraiment pas demandé de la payer, on peut évidemment le trouver extraordinairement (incroyablement ?) naïf d’avoir pu croire un seul instant à une « bonne fortune » ! D’autant plus qu’il se savait vulnérable et menacé...

    Une poussée hormonale, un moment d’égarement : DSK a tout simplement oublié pendant six minutes que le « chantage aux moeurs » est une industrie florissante aux USA ! Et, il ne sera pas président de la République Française...

    Comme le dit ci-dessus « l’hydre de lerne », merveilleuse et excellente nouvelle !

    Je l’ai déjà dit précédemment, à mon avis, sa véritable faute est d’avoir logé seul, sans avoir une secrétaire et deux gardes du corps, dormant dans le grand salon de cette suite. En réponse à Claire Chazal, DSK a nié l’acte manqué...

    Comme d’autres commentateurs, je ne crois pas tellement que Naffisatou ait pu être une « Mata-Hari »...
    Une surprise pourrait cependant surgir si on s’intéressait au garçon d’étage qui l’a fait entrer dans la suite 2806. En lui disant qu’elle était vide ?

    Très différente est l’affaire Banon : Dsk est un homme politique et cette demoiselle se dit journaliste (avait-elle une carte de presse ?) et écrivain, mais après une première rencontre dans un bâtiment officiel (Sénat), le jour fatidique, il y a simplement une femme adulte qui entre de son plein gré dans un appartement privé, pour ce qu’elle sait être un duo, un « tête à tête ».

    Que l’homme qu’elle va rencontrer cherche à la séduire, lui fasse des propositions, quoi de plus naturel ? C’est même le contraire qui aurait pu être vexant et humiliant !

    On pourrait même pousser l’analyse psychologique en notant que nous avons sous nos yeux une jeune femme manifestement fragile, abandonnée et négligée par ses parents... et si connaissez la vie, vous savez que beaucoup de femmes sont, même adultes, perpétuellement à la recherche d’un père, qui les protège et leur permettent d’élever leurs enfants.

    Ces innombrables épouses et concubines que vous voyez vivre avec des hommes plus âgés et fortunés qu’elles, cela suscite la colère, la jalousie et la frustration des petits jeunes sans le sou, mais c’est ainsi que va le monde....

    Bien évidemment, Tristane harcelait DSK, et celui-ci a bien ressenti son désir... Elle cherchait à le séduire, mais elle était décidée à obtenir d’abord la promesse d’une relation sérieuse et durable, ce qui explique son refus.

    Tout cela est bien banal et quotidien, et d’ailleurs, sa démarche actuelle poursuit toujours le même but : attirer l’attention de DSK !

    Réponse judiciaire dans quelques jours...

    Il y a quand même un principe très simple et universel : tout être humain dont la culpabilité n’a pas été prouvée est INNOCENT !


    • Francis, agnotologue JL 21 septembre 2011 08:17

      ganesha,

      vous dites des choses sur lesquelles il y aurait à redire. Je retiens seulement cette phrase : « Il y a quand même un principe très simple et universel : »tout être humain dont la culpabilité n’a pas été prouvée est INNOCENT !« 

      NON ! Il est seulement présumé innocent, et c’est déjà beaucoup. Nuance !

      Cela me rappelle Cohn Bendit qui disait à Tristane Banon laquelle se plaignait de ce que le doute en matière de viol - parole contre parole -, profite toujours à l’accusé, je cite : »c’est à vous de prouver qu’il ment".

      Cohn Bendit par ces mots confirmait qu’en la matière, la victime doit prouver ses affirmations, mais pas l’agresseur.

      En vérité ce n’est ni l’un ni l’autre : en matière de viol, le déterminant c’est le statut social des protagonistes. Qu’une femme du monde se plaigne d’un pauvre gars et il sera jeté en prison sans autre forme de procès ; qu’un homme du monde viole une femme de chambre, et on la traitera de catin.

      Le drame de Tristane Banon c’est que DSK est plus people qu’elle.


  • Defrance Defrance 21 septembre 2011 06:50

     Mais pourquoi donc Melanchon, Dupont -Aignan, Asselineau ... ne vont pas violer les femmes de ménage des hôtels de luxe ? 

       Ils auraient droit a une audience de grande écoute ! 

     Il faut CESSER d’alimenter la propagande des nuisibles ! 


  • philouie 21 septembre 2011 07:12

    Salam,

    Un type qui ment (devant 14 millions de téléspectateurs) pour affirmer qu’il est innocent est-il encore crédible ?

    philouie


  • dawei dawei 21 septembre 2011 08:44

    la seule cellule complotiste contre DSK est dans son slip


  • therasse therasse 21 septembre 2011 12:04

    Voici l’extrait du rapport du procureur qui me semble déterminant :« C. Chronologie de l’attaque supposée et les actions de l’accusé dans les suites immédiates

    La relative brièveté de la rencontre entre l’accusé et la plaignante a d’abord suggéré que l’acte sexuel n’était probablement pas consentant. Spécifiquement, les enregistrements des passes d’accès à l’hôtel indiquaient que la plaignante avait d’abord pénétré dans la suite 2806 à 12h06. Les enregistrements téléphoniques ont montré plus tard que l’accusé avait téléphoné à sa fille à 12h13.

    [Note de bas de page 25 : le jour de l’incident, il y a eu un possible décalage de deux minutes entre le temps indiqué sur le compte-rendu des entrées par clé électronique de l’hôtel et le temps réel, les temps enregistrés pouvant être antérieurs de deux minutes aux temps réels. Bien que nous ayons été informés que les temps des appels dans les comptes-rendus des téléphones portables sont synchronisés aux temps réels, le passage exact du temps ne peut pas être déterminé avec certitude du fait du décalage de l’hôtel.]

    Par conséquent, il apparaissait que, quoi qu’il se soit passé entre l’accusé et la plaignante, les événements s’étaient déroulés approximativement entre sept et neuf minutes.

    Mais à la lumière des défaillances de la plaignante à offrir un récit précis et constant de l’immédiat après-rencontre, il est impossible de déterminer la durée de la rencontre elle-même.

    Que l’accusé ait pu passer un bref coup de fil à 12h13 n’indique pas de manière infaillible quand la rencontre a eu lieu, quelle que soit sa durée, ni où se trouvait la plaignante entre 12h06 et 12h26.

    Toute déduction qui pourrait se concevoir quant à la chronologie de la rencontre est nécessairement affaiblie par l’impossibilité de consolider la chronologie elle-même. » (FIN DE CITATION)

    Les trois heures importantes sont donc : 12h06 (entrée dans la suite) ; 12h13 (DSK téléphone à sa fille) ; 12h26 (moment où Diallo rencontre son chef et à partir duquel son emploi du temps peut être certifié.

    LA PARADE NUPTIALE ET L’ACTE SEXUEL « CONSENTI » ont donc duré 9 minutes, soit de 12h06 (ou 12h04, compte tenu de la marge de fluctuation constatée entre l’introduction de la carte magnétique et l’enregistrement de l’heure) à 12h13 (appel de DSK à sa fille) , soit un maximum de 9 minutes. 

    Autre cas de figure possible :

    Les contradictions de Diallo maintenant un doute quant à son emploi du temps après sa sortie de la suite, donc quant à l’heure précise de cette sortie, il ne reste que l’heure à laquelle elle pénétrera dans la suite 2820 qui permette de s’imaginer le moment approximatif de la fin des ébats : un peu avant 12h26, ce qui permet d’envisager une sortie de la plaignante de la suite 2806 peu avant 12h26. 

    Dans ce cas la séduction et la consommation auraient duré 20 minutes maximum interrompues après 7 minutes du coup de fil du présumé ????? à sa fille.

    MAIS DANS CE CAS, SI LA RELATION ETAIT CONSENTIE ET SI LES CHOSES S’ETAIENT PASSEES DE MANIERE AUSSI CONSENSUELLES, POURQUOI NE PAS LEVER LE VOILE SUR CETTE IMPORTANTE QUESTION DES SEPT MINUTES QUAND ON A LE « PRIVILEGE » DE BENEFICIER DE L’HOSPITALITE DE LA CHAINE DE TELEVISION LA PLUS VUE EN FRANCE, BIEN QUE RIEN NE L’Y CONTRAIGNE EVIDEMMENT,JE M’EMPRESSE DE L’AJOUTER. 

    Pour info, et je crois qu’il est important d’avoir lu ce passage du rapport que j’ai copié-collé en entier, relatif au sperme et aux traces ADN :   

    Rapport VANCE :
    « A. Les preuves sur les lieux des faits

    Sur la base du récit initial, par la plaignante, des faits incriminés, deux lieux à l’hôtel Sofitel ont été identifiés et examinés par les enquêteurs de la police criminelle de New York : la suite 2806, où les faits ont eu lieu, et la zone au bout du couloir du 28e étage où la plaignante affirme, dans ses premiers récits, qu’elle s’est réfugiée immédiatement après les faits.

    [Note de bas de page 18 : parce que la plaignante n’a pas indiqué avant le 28 juin 2011 qu’elle était entrée dans la chambre 2820, cette chambre n’a pas été examinée par les enquêteurs de la criminelle.]

    L’unité de police criminelle a identifié cinq zones, dans l’entrée de la suite 2806, qui recèlent potentiellement des secrétions biologiques telles que de la salive ou du sperme.

    [Note de bas de page 19 : les enquêteurs ont prélevé des échantillons de chacune de ces zones pour un examen plus approfondi au laboratoire de biologie médico-légale OCME. Ces échantillons ne recelaient pas la présence de sperme ou d’amylase, enzyme contenu dans la salive, le sperme et d’autres sécrétions biologiques, y compris les sécrétions vaginales.]

    Le jour suivant, l’unité de la police criminelle a retiré la moquette de l’entrée de la suite, ainsi que du papier peint du mur de cette entrée, et a livré ces éléments au laboratoire médico-légal OCME. Les tests préliminaires conduits par l’OCME ont permis d’identifier cinq zones sur le tapis qui contenait des sécrétions biologiques.

    Une de ces taches, qui a été localisée à environ 2 mètres du lieu où la plaignante affirme que le contact sexuel a eu lieu, recelait la présence de sperme et d’amylase et contenait un mélange d’ADN de l’accusé et de la plaignante. Aucune des autres traces sur la moquette ou sur le papier peint ne contenait de traces d’ADN de l’accusé ou de la plaignante.

    [Note de bas de page 20 : trois des autres taches sur la moquette contenaient le sperme et l’ADN de trois autres hommes non identifiés, et une tache contenait de l’amylase et un mélange d’ADN de trois autres individus non identifiés. La tache sur sur le papier peint contenait du sperme et l’ADN de quatre autres hommes non identifiés. Comme rien n’établit qu’une autre personne était présente durant les faits incriminés, les circonstances de la présence de ces traces d’ADN non identifiées n’ont pas de lien avec l’enquête.]

    Le 14 mai 2011, l’uniforme de la plaignante, qui consiste en une robe et une blouse, a été retrouvé par elle, à la demande de la police, et envoyé au laboratoire medico-légal de l’OCME. Trois traces sur la partie supérieure de l’uniforme ont été identifiées comme contenant du sperme ; deux des trois contenaient de l’amylase pouvant provenir de sperme, salive ou sécrétion vaginale. Seul l’ADN correspondant à celui de l’accusé a été obtenu de ces trois traces.

    D’autres prélèvements sur le corps de la plaignante, dans le cadre de l’examen matériel des preuves d’une agression sexuelle potentielle n’ont pas permis d’identifier de sperme ou d’amylase et donc n’ont donné aucun résultat ADN. De même, des prélèvements sous ses ongles n’ont pas donné de résultat.

    Les prélèvements sous les ongles de la main gauche de l’accusé contenaient son propre ADN ; ceux sous les ongles de sa main droite n’ont donné aucun résultat.

    Un prélèvement pénien sur l’accusé recelait du sperme et contenait de l’ADN de ce dernier, de même qu’une trace sur un caleçon retrouvé après son arrestation. Deux petites tâches de sang sur le caleçon contenaient également le propre ADN de l’accusé, de même qu’une petite tache de sang sur le drap du dessus de la suite de l’hôtel. Au cours de l’enquête, les taches sont apparues comme étant sans lien avec les faits incriminés, car au moment de son arrestation, l’accusé souffrait d’un problème de peau qui entraînait des saignements sur la peau de ses mains.

    A aucun moment la plaignante n’a affirmé avoir saigné pendant les faits, ou qu’un des deux avait subi une quelconque blessure entrainant un saignement ; de même, aucune trace de sang n’a été trouvée sur les vêtements ou le corps de la plaignante.

    Au moment des faits, la plaignante portait deux paires de collants (une plus sombre, une plus claire).

    [Note de bas de page 21 : quand elle a été présentée à l’OCME, la paire claire était à l’intérieure de la paire sombre.]

    Sous les deux paires, elle portait une culotte. Le 14 mai 2011, la police s’est fait remettre ces effets par la plaignante, après qu’elle a été accompagnée à l’hôpital, et les a faits suivre pour examen à l’OCME. L’ADN de l’accusé, provenant de tissus cellulaires, a été trouvé sur la bande élastique des deux collants et sur celui de la culotte.

    L’ADN DE L’ACCUSE, EGALEMENT PROVENANT DE TISSUS CELLULAIRES, AAUSSI ETE TROUVE SUR L’ENTREJAMBE DES COLLANTS CLAIRS, mais pas sur celui des collants sombres ou de la culotte.

    Parce qu’un individu peut toucher des textiles sans obligatoirement y déposer de l’ADN, ces résultats suggèrent que l’accusé à touché les sous-vêtements de la plaignante mais ils ne contredisent ni ne confirment les déclarations de la plaignante, qui affirment que l’accusé a placé sa main à l’intérieur de ses sous-vêtements et touché directement son sexe.

    Le 16 mai 2011, la police criminelle est retournée à l’hôtel, dans la suite, et a, entre autres examens, effectué des prélèvements dans le lavabo de la petite salle d’eau et a collecté des mouchoirs en papier dans la salle de bain proprement dite.

    La plaignante a déclaré qu’après l’incident et pendant qu’elle était dans la suite le 14 mai 2011 avec sa supérieure, elle avait craché dans l’évier de la salle d’eau. Les deux prélèvements dans l’évier et les mouchoirs ont été livrés à l’OCME ; ils n’ont pas révélé la présence de sperme mais d’amylase. L’OCME n’a pas pu extraire un matériel suffisant des prélèvements dans les éviers pour établir un profil ADN. » (FIN DE CITATION)

    Rappelons que les collants clairs sont ceux qui se trouvent en dessous des collants sombres (rapport Vance), que les traces ADN de DSK à cet endroit semblent COMPATIBLES AVEC LE RECIT DE DIALLO devant les médias américains quand elle déclare qu’il lui a pris ses seins puis son vagin. Peut-être compatible aussi avec la « tache », « irritation » ou « blessure » dont les experts n’ont pas statué quant à l’origine. 

    Je me suis fait ma religion, l’élément central me paraissant être la brièveté, dans tous les cas de figure du rapport, ainsi que le silence de Strauss Kahn à ce propos sur TF1. Si les faits entre 12h06 et 12h26 ne sont pas criminels, je ne vois que de bonnes raisons de les raconter, quelle que puisse être la suite du feuilleton.

    L’article ci-dessus consistant essentiellement en une sélection de passages favorables à l’ex-présidentiable, j’ai voulu apporter un peu de nuance à cette « plaidoirie ».


  • Claire29 Claire29 21 septembre 2011 13:36

     


    • Claire29 Claire29 21 septembre 2011 13:46

      Alire sur le site de 20 minutes

      JUSTICE - Pour Lisa Friel : « Nafissatou Diallo est bien une victime »...

      Lisa Friel, ancienne directrice de la Sex Crimes Unit (brigade spécialisée dans les crimes sexuels) à New York, estime que ce qu’a fait Dominique Strauss-Kahn au Sofitel de Manhattan va « bien au-delà de la faute morale », dans un entretien au Parisien-Aujourd’hui en France de ce mercredi.

      Interrogée sur l’interview de DSK dimanche sur TF1, l’ex-procureur adjointe au tribunal de Manhattan relève qu’il a semblé « dire qu’il est innocent, qu’il n’y a pas de preuves contre lui et que sa victime avait menti sur tout ».

      « Il suffit de lire le rapport (du procureur Cyrus Vance, NDLR) pour comprendre que c’est un peu différent. Nous avons bien trouvé des preuves scientifiques, mais nous n’avons pas pu prouver ce qui s’est passé ce jour au-delà du doute raisonnable, comme on dit dans notre procédure », souligne Lisa Friel.

      « Je ne peux croire qu’elle ait inventé tout cela de toutes pièces »

      (suite sur le site)


    • therasse therasse 21 septembre 2011 17:39

      Lourd de sous-entendus ; elle semble vouloir en dire plus. Mais ses fonctions et le non-lieu ne lui permettent probablement pas d’approfondir. 


  • Claire29 Claire29 21 septembre 2011 16:20

    Quelle machination ?
    En fait l’hypothèse la plus probable est que dans les affaires précédentes
    (et l’affaire Banon n’est sûrement pas la seule)
    il y a eu machination,pressions,intimidations,complots pour les étouffer.
    Mais manque de pot,à New-York,l’affaire n’a pas été étouffée
    parce que :
     1-ça ne se passait pas en France
    2-les comploteurs qui auraient pu l’étouffer n’ont pas eu le temps d’intervenir.

    Pas de chance,alors essayons de rattraper le coup en inventant une machination
    il n’y a pas de preuve ?il suffit de le dire et de le répéter,
    c’est bien ainsi qu’on présente comme« imaginaire » la réalité deT.Banon
    on va répéter qu’il y a machination et le complot imaginaire deviendra réalité !


  • jordanne jordanne 21 septembre 2011 16:39
    • Je pense que si on vous montrait la bande vidéo de DSK ne secouant pas Diallo et ne la violant pas vous nous feriez une étude de leurre et de métonymie pour prouver qu’il est vraiment tordu, à moitié étouffé par un corps qui lui tombe dans les bras, qu’elle prend un pied fou ne serait-ce qu’en pensant l’exciter par ses défenses même ! (sic)
    Mince je m’a trompé
    bye amusez-vous bien, vraiment les français ne pensent qu’à cela et pendant ce temps le gouvernement & consort nous b*** ! et eux ils prennent vraiment leur pied !

  • Claude Courty Claudec 25 septembre 2011 09:41

    Les larmes du crocodile

    Ses avocats avaient peut être raison de déconseiller à DSK de s’exprimer comme il a jugé opportun de le faire.

    En effet, bien que certains aient pu se sentir parfois prêts à pleurer en le regardant et en l’écoutant, le jeux et les arguments étaient décidément aussi forcés que peu convaincants. Son intervention n’a été de ce fait qu’un exercice de repentance de façade mal calculé, s’adressant d’ailleurs, comme il l’a clairement dit, à ses seuls compatriotes ayant vu en lui leur messie. Pour se reconvertir dans le spectacle, comme l’ont fait d’autres politiciens avant lui, il a besoin d’une sérieuse formation, ne serait-ce que pour perdre de son infatuation et de son arrogance.

    C’est par contre carrément tous les téléspectateurs qu’il a pris pour des demeurés :

    - En affirmant que les 7 chefs d’accusation d’abord prononcés à son encontre par la justice de New York ont été levés fautes de preuves. Ils l’ont tous été parce que ces preuves n’étaient pas étayées au point d’entraîner la conviction de 100% d’un grand jury, ce qui est tout autre chose qu’un non lieu à la française, rendu après jugement ; ce que sait le plus arriéré d’entre nous.

    - En évoquant comme il l’a fait les mensonges de Nafissatou Diallo et notamment l’échange téléphonique avec son compagnon détenu, laissant notamment penser que ce serait elle qui l’aurait appelé au téléphone alors qu’il a été établi que c’était le contraire et que ce même compagnon ne pouvait être au courant de ce qui venait de se passer, ce qui change bien des choses.

    - En balayant avec morgue les divers rapports d’expertise l’accusant.

    - En accusant Nafissatou Diallo de l’attaquer au civil pour faire de l’argent, alors qu’il sait, comme nous tous, qu’aussi bien aux USA qu’en France, c’est le dernier recours d’un plaignant que de demander réparation pécuniaire. Bien sûr cette réparation peut être demandée pour le franc (ou le dollar) symbolique, mais qui – lui mis à part – admettra que Nafissatou Diallo puisse ne pas s’en contenter ?

    - En réduisant à la nécessité d’un pauvre hère le déploiement de moyens financiers ahurissants, contrastant singulièrement avec les valeurs qu’il prétend représenter.

    En conclusion, une question d’importance demeure à l’issue de la première partie d’une intervention n’ayant rien eu d’une interview : DSK compte-t-il demander à la justice et/ou à la police new-yorkaise, réparation des outrages, dommages et dépenses qu’il dit avoir si injustement subis ? Et sinon, pourquoi ?

    La deuxième partie a quant à elle consisté, comme il fallait s’y attendre, en un docte diagnostic d’économie politique ayant visiblement pour but de faire oublier la première tout en positionnant le désormais repenti pour un nouveau départ. Faute de mieux au plan national, DSK se verrait bien en consultant grassement payé, sauveur d’une Europe vouée à la vieillesse et à la faillite. Prendre pour argent comptant les quelques arguments qu’il a assénés, serait oublier un peu vite : que DSK, après avoir inventé les 35 heures avec son amie Martine pour le compte de François Mitterand déclarait, alors qu’il était au FMI, que l’Europe ne travaillait pas assez ; que plutôt que de donner des conseils concernant la Grèce et de reprocher à l’Europe de n’avoir pas pas prévu la faillite de ce pays, il aurait pu nous dire ce qu’il avait lui-même fait en ce sens alors que c’était dans ses attributions de Directeur du FMI ; nous expliquer pourquoi, bien que visionnaire d’une Europe dans 25 ans, il n’a rien vu venir de la crise de 2008, etc.

    Quant à ce qui est devenu, par la subtilité et la magie de la communication, "l’affaire Banon« , après n’avoir été qu’un des aspects de »l’affaire DSK", ce dernier s’est apparemment souvenu de l’intérêt des dispositions du code américain lorsqu’il accorde à l’accusé le droit de se taire.

    Et ses amis en rajoutent. Ainsi, dans son semblant d’échange avec Christophe Barbier (http://www.youtube.com/watch?v=txgSkvWAVis), Jean-Marie Le Guen, exprimant en cela l’opinion des partisans de DSK aveuglés par leur sectarisme, se donne l’air de conclure en affirmant que la Vérité de DSK est celle du « jugement rendu par la justice américaine ». Le problème est que précisément, la justice américaine n’a pas rendu de jugement. Elle a jeté l’éponge avant, en raison d’une perte de crédibilité de la plaignante, soigneusement attisée par la défense de DSK exploitant sans vergogne des mensonges sans rapport avec les faits.

    J-M. Le Guen en reprenant les arguments mensongers de DSK ne fait que mettre en évidence, pour ceux qui ne s’en seraient pas aperçu que ce dernier, non seulement se moque du monde comme déjà souligné, mais a fait, avec son interview truquée, la preuve de son propre manque de crédibilité, autrement en rapport direct avec son affaire que celui de son accusatrice.

    DSK est de la sorte un peu plus dévoilé pour ce qu’il est en réalité : un personnage dont la dimension intellectuelle est à la hauteur de sa morale, pour en faire quelqu’un qui se situe bien loin de l’image qu’en ont forgé et que continuent de lui prêter avec obstination ses amis, au demeurant chaque jour moins nombreux.


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