lundi 13 juillet 2009 - par Emile Mourey

Les druides attendaient-ils un messie ?

Mon article du 11 juillet « Le Dieu des druides et des Gaulois » avait pour but de montrer et de démontrer qu’au Ier siècle avant J.C., la Gaule n’en était pas restée à un panthéon de tradition mais qu’elle avait commencé à développer sous l’influence du judaïsme et de la pensée grecque une réflexion philosophique sur l’existence d’un Dieu qui guide l’humanité.

Suite logique de ce raisonnement philosophique devenue croyance, il devient dès lors rationnel d’imaginer que ces druides et Gaulois se soient mis à espérer un sauveur qui viendrait du ciel, envoyé de Dieu pour les délivrer du mal. Il n’y a là que du très normal ; je dirais même tout ce qu’il y a de plus ordinaire. A Rome, après le dieu César, Octave se fera adorer comme l’Auguste du ciel, ouvrant la voie au culte impérial de la naissance et de l’ascension divine, tandis qu’en Palestine, les écrits bibliques et esséniens bruissaient d’espérances messianiques.

 
Chef de la cavalerie éduenne, Dumnorix était-il un messie attendu ?
 
Sur sa médaille en argent de l’ancienne collection Hucher, Dumnorix est représenté, la chevelure flamboyante marquée au sceau des quatre roues du petit charriot de Dieu, le charriot de David. Au revers, on le voit en entier, apparemment vêtu de cottes de mailles ou d’une légère cuirasse. Il porte casque à paragnathides et épaulières rembourrées. Son bâton de commandement est accroché à sa ceinture. Passant le bras par dessus la constellation du lion qui s’apprête à féconder celle de la Vierge, il tient fermement de la main droite le sanglier qui se trouve dans la Grande Ourse, symbole du courage militaire. De la main gauche, il tient une tête coupée, sa propre tête/âme, pour bien montrer qu’il a fait le sacrifice de sa vie. En arrière-plan, le carnyx gaulois, voix du chef et voix de Dieu, a la même signification que le tambour qui bat la charge. 
 
Le voici au pied de Bibracte, dans une fresque latérale du temple/église de Gourdon. Apparemment vêtu d’une légère cuirasse, portant en bandoulière le carquois d’Apollon et au dos les ailes de l’ange, il descend du ciel dans la constellation probable d’Hercule, entre celle du lion et celle de la femme courbée (probablement la constellation du bouvier). Sur la banderole, ces mots prophétiques : Ave Maria, je te salue Marie.
 
Sur la paroi en vis-à vis, face à Dumnorix, messie guerrier, lion de la guerre, Cleo-pas, lion de la paix (leo pascis), autre nom probable du druide Divitiac, son frère. Auréolé de la croix celte, portant barbe juive, il offre à Dieu les prépuces de deux catéchumènes. Au-dessus de sa tête : IHS, In Hoc Signo, par ce signe. Nous avons là les deux messies annoncés par les textes esséniens : le messie sacerdotal et le messie royal, futur oint d’Israël. Or, si Dumnorix était considéré par ses partisans comme le messie guerrier, futur roi, on comprend comment César a pu être dupe des fausses accusations de Divitiac contre son frère qui, selon lui, aurait prétendu au pouvoir absolu.
 
Installés sur la hauteur de Gourdon, au pied de Bibracte, Gaulois judaïsés et Juifs exilés attendaient un nouveau David.
 
 C’était écrit dans les Livres qu’un messie devait venir. C’était écrit qu’un messie devait venir dans la lignée de David. David fut le roi chéri des derniers prophètes. Pour le Juif exilé, c’était le petit qui avait vaincu Goliath. On aimait sa jeunesse, son humanité, sa simplicité, son enthousiasme quand il dansait devant l’arche d’alliance. On l’aimait quand il jouait de la harpe pour calmer les accès d’épouvante de Saül. Le voici représenté sur son tombeau, en train de jouer de son instrument favori. A gauche, l’homme salue... tandis qu’à droite, la femme attend paisiblement son retour. Et c’est Marie, la nouvelle Bibracte dont le ventre coupé repose sur le tombeau qui va enfanter le nouveau sauveur du monde. Ce tombeau se trouve toujours dans l’église de Gourdon, toujours fermé, à gauche en entrant.

 Au registre supérieur, au-dessus de la tenture peinte, au-delà de l’horizon visible, la mule du roi a gravi la pente qui conduit à Bethléem. Sur la crête, Jérusalem se devine. La mule porte sur le dos une simple couverture en guise de selle, mais il n’y a pas de cavalier. On se rappelle qu’Absalon a perdu la royauté lorsque, restant accroché par les cheveux à un arbre, sa mule l’avait abandonné. David, lui aussi, avait sa mule, signe d’humilité dans la grandeur. Lorsque la vieillesse arriva, il convoqua les prêtres et les prophètes et leur dit en résumé ceci : « Vous ferez monter mon fils, Salomon, sur ma propre mule. Vous descendrez à Guihôn, et là, vous le sacrerez roi sur Israël. » Dans la fresque de Gourdon, la mule monte à Bethléem pour y chercher celui que les prophètes ont annoncé, le nouveau roi des Juifs. Dans la fresque du bas, David sort du tombeau. Confirmation de mon interprétation, la lyre de David figure sur certaines monnaies gauloises de Dumnorix.
 
Sur une fresque voisine, on voit la baleine de Jonas, émouvante évocation du long voyage maritime des Juifs exilés jusqu’à leur débarquement sur les rives verdoyantes de la Saône ; ou plutôt, jusqu’à ce que la baleine les ait miraculeusement recrachés.
 
Il va naitre, le divin enfant.
 
Nous sommes toujours au Ier siècle avant J.C.. Par un simple geste, Joseph dit : Voici la Vierge, Bibracte, nouvelle Marie, qui est dans l’attente de l’enfantement. Elle va accoucher du Sauveur. Par son geste, Marie ajoute : Voici, dans mon ventre, le nouveau Sauveur qui va naitre de moi. Au-dessus, plane la tête/esprit de l’enfant sauveur qui va venir. Son corps n’a été qu’ébauché par le fresquiste. N’étant qu’une espérance, il n’est pas encore peint.

Au Ier siècle avant J.C., avant l’arrivée de César en Gaule, la situation était la suivante.
 
La Gaule est en pleine effervescence druido-judaïque dans l’espérance de la venue d’un sauveur messianique (ma thèse). En pays éduen, c’est le duo Divitiac/Dumnorix en lequel s’incarne l’espérance essénienne de la diaspora juive. Les fresques de Gourdon illustrent cette espérance. Elles seront à la fois l’archive iconographique et la prophétie qui verra son accomplissement dans les évangiles.
 
Contrairement à l’avis des numismates, la lyre qui apparait à cette époque dans les monnaies gauloises n’est pas celle d’Hermès mais celle du roi David. Elle apparait, en particulier, sur une monnaie arverne, ce qui montre bien qu’après la génération Divitiac/Dumnorix, cette espérance ne s’est pas éteinte. Ce qui montre aussi que Vercingétorix et le pays arverne étaient à la tête de cette révolution, en alliance avec Litavic et le pays éduen. Cette lyre est en quelque sorte le drapeau de la révolution druido-judaïque qui a secoué la Gaule. C’est dans cette situation révolutionnaire ou pré-révolutionnaire que César va intervenir comme un éléphant dans un magasin de porcelaine.
 
Tout juste avant son arrivée en Gaule, le peuple frère helvète s’avançait en procession (ma thèse) pour rejoindre le pays éduen. Vierge promise à Dumnorix et futur mère, espoir d’un enfant qui va naitre, la fille d’Orgétorix ouvrait la marche, probablement portée sous un dais de parade. Espoir avorté par l’intervention de César, par la mort de Dumnorix suivie de la disparition inexpliquée de Divitiac.
 
Question : après la mort de Dumnorix, de Divitiac, de Litavic et de Vercingétorix, après la défaite d’Alésia, cette espérance messianique gauloise a-t-elle sombré et disparu ?
 
Apparemment non ! Elle s’est prolongée grâce à des volontaires qui ont repris le nom de Cleopas comme on relève un drapeau tombé à terre mais leurs partisans n’ont pas réussi à en élever un sur la croix. C’est le Jésus de la communauté restée en Palestine que les évangiles ont glorifié. Seule, sera invitée au pied de la croix par l’évangile de Jean, la Marie (de Bibracte), femme ou mère de Clopas. Et cela, après que Jésus ait essayé de lui ouvrir les yeux (à Cleopas) dans l’évangile de Luc, probablement sans succès durable.
 
Epiphane, évêque de Salamine à Chypre, déclare entre 375 et 377 que Jacob, père de Joseph et de Cleopas, était surnommé Panthera (Adv. hæreses 787/P.G. 42, 708 D) et certains vieux textes juifs précisent même que ce Panthera faisait des miracles (cf.[->http://assoc.pagespro-orange.fr/cer...]). Ce Cléopas serait donc bien une espérance de messie, et même un concurrent à Jésus de Nazareth. Cela n’aurait rien d’étonnant. Flavius Josèphe évoque plusieurs fois les foules qui se laissaient entrainer derrière de prétendus prophètes et l’évangile de Mathieu n’a pas manqué de mettre en garde les fidèles contre les faux messies (Mt 24, 24).

De l’origine des Eduens, peuple gaulois implanté jadis en Bourgogne.

Cela étant dit, il nous faut maintenant tenter de retrouver le fil logique de l’Histoire. Nous rapprochons étymologiquement les mots "Eduens" et "Iduméens", peuple de Palestine. Nous les faisons dériver tous deux du même mot "Edom" (Edom est le fils d’Esaü, Gn 36, 43). Nous en déduisons que les Eduens sont des Iduméens du sud de la Palestine venus s’installer en colonie à Gourdon quelques siècles avant J.-C. Ces Eduens ont conservé des liens avec leur pays d’origine, notamment des liens de culture dans la tradition de la descendance d’Esaü, fils d’Isaac, frère de Jacob. Ceci explique que les fresques de Gourdon réalisées par ces Eduens/Iduméens, ou par leurs descendants, soient judaïques car l’on sait que ces fils d’Esaü ont été reconvertis par les Juifs de Jérusalem - lignée de Jacob/Israël - à la nouvelle doctrine.

La proximité de l’Egypte et de l’Idumée nous amène à prendre en considération l’importante et dynamique communauté juive d’Alexandrie. Cleopas - mot dérivé de Cléopâtre - pourrait donc être une espérance de messie née dans cette communauté et reprise par les Eduens/Iduméens de Gourdon.

Cela nous amène également à nous interroger sur Hérode et sur son père iduméen Antipater. Etonnant cet Hérode le Grand, maitre de Nazareth, qui, au début de son règne, est présenté, lui aussi, comme un messie par ses disciples hérodiens. Etonnant, le fait que deux Hérode de sa descendance aient choisi de venir se retirer en Gaule, dont un à Lyon sous protection éduenne. Etonnante, cette amitié entre Antipater et César, comme si ce dernier avait puisé dans ce peuple iduméen/éduen des combattants pour conquérir et la Gaule et le pays des Juifs (cf. Flavius Josèphe).
 
Et cela nous amène aussi à préciser notre hypothèse gauloise. Il s’agirait d’un espoir en un messie homme qui aurait précédé et ouvert la voie à l’apparition du "Père". Dans cette hypothèse, Divitiac, Dumnorix, Antipater (celui qui vient avant le père) et autres Cleopas dont les noms figurent sur des tombes, auraient été des espoirs de messies qui n’ont pas réussi à convaincre le Père de descendre de son ciel. Et cela correspond tout à fait à ce que fait dire Thomas à son Jésus dans ses 116 logia : Quand vous verrez celui qui n’a pas été enfanté de la femme, prosternez-vous et adorez-le, car celui-là est votre Père. Ce que ce Thomas espérait n’était pas qu’un Christ vienne sur terre, mais le"Père" qui est dans le ciel.
 
Voila ce que j’avais à dire, voilà ce qui est désormais écrit. Maintenant, je peux passer l’arme à gauche.
 
E. Mourey, extraits de mes ouvrages.

 


37 réactions


  • Alpo47 Alpo47 13 juillet 2009 10:51

    Les druides attendaient ils un Messie ?

    Mais non ... mais non ...


  • ZEN ZEN 13 juillet 2009 11:18

    Maintenant, je peux passer l’arme à gauche.

    Oh là, pas si vite, Mr Mourey !..
    Il reste encore à nous convaincre ainsi que les historiens spécialistes de ces questions
    Donc, vous avez encore du temps devant vous...


  • Paul Cosquer 13 juillet 2009 12:31

    Des druides bardés de certitude aux druides bardés de celtitude.


  • Emile Red Emile Red 13 juillet 2009 12:59

    Quelles éLUGcubrations...


  • Arcane 13 juillet 2009 13:35


    Que de commentaires médisants !

    Il est avéré que selon l’évangile de Panoramix, les druides n’avaient peur que d’une chose : « c’est que le ciel ne tombe sur nos têtes » .

    L’oiseau lyre sur les chèques en bois de Gaule est une autre preuve de leur espérance en la venue de Ménon.

    Messie !



    • Antenor Antenor 16 juillet 2009 11:34

      @ Odal Gold

      Cette page est intéressante. Même si je privilégie l’identification de Gorgobina avec le Mont-Beuvray proposée par Emile Mourey, les travaux de Monsieur Voterro ont l’air sérieux. On voit bien en tous cas que les datations des vestiges sont à prendre avec des pincettes. Et puis Glozel qu’on ne veut toujours pas regarder en face... 


    • Emile Mourey Emile Mourey 16 juillet 2009 12:12

      @ Antenor

      Et même si on met Gorgobina au mont Beuvray, comme je le pense, j’ai aussi expliqué comment, à partir de là, les Boïens ont essaimé par fondation de colonies à Luzy (Alisincum de la carte de Peutinger ou des itinéraires) et à Château-Chinon) et pourquoi pas un peu plus loin.

      En ce qui concerne Glozel et Emile Fradin, pour lequel j’ai pris position dans un de mes ouvrages publié en 1993, il faudra qu’on en reparle.


  • tonton raoul 13 juillet 2009 14:15

    En 2009 ap JC, la tribu des avoxiens se chercha aussi un messie

    La rivalité fut âpre notamment entre les fidèles d’Allanis Julius et de Moricius della Toucouinas
    Hélas, toutes leurs prédictions étant fausses, on n’a jamais pu les départager


  • franc 13 juillet 2009 16:26

    Quoi ! le christianisme serait né en Gaule un siècle avant la naissance de Jésus en Palestine -----------------------------------ou alors je n’ai rien compris de votre article


    N’y voyez pas Mr Mourey aucune ironie de ma part là dedans mais réellement mon étonnement


    • Fergus fergus 13 juillet 2009 16:43

      En quoi le messianisme serait-il réservé au seul christiannisme ?

      Il en est des idées comme des croyances, elles suivent un cheminement imprévisible, souvent souterrain, jusqu’au moment où elles émergent, portées par un philosophe, un prophète ou un gourou.

      Je crois me souvenir de lectures anciennes sur les tribus indiennes où certaines croyances étaient basées sur l’existence d’un chef suprême susceptible de devenir le recours ultime. L’ai-je rêvé ?

      Quoi qu’il en soit, félicitations à Emile Mourey pour ce travail d’expert !


    • Emile Mourey Emile Mourey 13 juillet 2009 17:17

      @ Fergus

      Merci pour votre commentaire ( voyez ma réponse à Franc) et pour votre encouragement qui me réconforte. Car, à force de me faire insulter et de me battre contre des murs d’incompréhension et de bêtises, cela use.


  • Emile Mourey Emile Mourey 13 juillet 2009 17:12

    @ franc

    Merci, car voilà enfin un commentaire intelligent.

    L’étonnement que vous manifestez est tout à fait naturel. Ce fut également le mien au début de mes recherches. Et comme je ne suis pas plus intelligent qu’un autre, il m’a fallu des années pour essayer de comprendre. Je crois être arrivé dans cet article et dans le précédent à une approche de la vérité la plus probable.

    Bien sûr, pour des lecteurs qui découvrent ces deux articles comme un cheveu dans la soupe, la réaction ne peut être que négative, mais pour des lecteurs comme Antenor (absent excusé), qui a lu tous mes ouvrages, tout cela se tient et s’enchaine dans une rigoureuse logique.

    Mon article ne parle pas du christianisme qui n’apparaitra que plus tard, en Palestine. Les fresques de Gourdon - Gourdon à quelques petits kilomètres, au pied de Bibracte/Mont-Saint-Vincent - doivent être lues comme une prophétie annonçant l’arrivée d’un nouveau David du nom de Cleopas et non de celui qui est venu sous le nom de Jésus de Nazareth.

    Cette présentation prophétique née dans la diaspora n’a pas été reprise telle qu’elle, en Palestine, par les premiers auteurs évangéliques, mais par les suivants. Pourquoi ? Probablement pour donner plus de consistance au récit, l’agrémenter ou par influence ou autres raisons.

    Le problème est que si le messie gaulois espéré dans ces fresques n’est pas venu, ou, tout au moins, n’est pas entré dans l’Histoire, l’iconographie, j’ose dire, a fait souche. Autrement dit, c’est à partir de ces fresques que s’est répandue dans nos églises romanes toute l’imagerie légendaire qui sera intégrée dans le christianisme (figure du Christ, image de la nativité etc..., à l’exception évidemment de l’offrande des prépuces).

    Tout cela est, évidemment, étonnant. Mais si les archéologues n’avaient pas oublié depuis longtemps que Bibracte se trouvait à Mont-Saint-Vincent et pire, s’égarer au mont Beuvray, tout ce que je viens d’expliquer aurait été compris depuis longtemps le plus naturellement du monde.


  • clostra 13 juillet 2009 17:33

    Pas suffisamment érudit(e) au sujet des druides, cependant, il me plaît de penser que l’Humanité comprend des fondamentaux universels qui laissent entrevoir de quelle manière nous pouvons franchir, disons : nous affranchir et entrer dans le champ de la spiritualité.

    Merci donc pour cet éveil sous un angle nouveau.

    Autant de petites pierres blanches pour éviter l’écueil du dictateur.


  • clostra 13 juillet 2009 17:35

    Jules César ?


  • Gollum Gollum 13 juillet 2009 18:09

    C’est intéressant. Je ne suis pas du tout spécialiste de ce genre de choses et avoue mon incompétence. Mais quand même : « Passant le bras par dessus la constellation du lion qui s’apprête à féconder celle de la Vierge, il tient fermement de la main droite le sanglier qui se trouve dans la Grande Ourse, symbole du courage militaire ». Non M Mourey, il ne s’agit pas d’un symbole du courage militaire. L’ours est le symbole de la caste des guerriers et le sanglier celui de la caste sacerdotale. Je renvoie à René Guénon qui a très bien étudié la question. Quant au Lion qui féconde la Vierge, il évoque irrésistiblement un changement d’ère zodiacale. La Vierge évoque l’ère des Poissons (signe opposé) et le Lion la future ère du Verseau. Je rappelle les vers célèbres de Virgile à propos de la Vierge qui doit enfanter. Toutes ces notions ésotériques étaient connues de l’antiquité, mais vous faites perpétuellement fausse route, car vos présupposés matérialistes et agnostiques altèrent vos conclusions. Bref, je renvoie à Guénon qui a admirablement mis en lumière à quel point l’homme moderne se fourvoie en permanence à propos des connaissances des anciens, du fait de son incroyable prétention et de sa propension à considérer ses prédécesseurs comme d’obscurs ignares.. Vos derniers textes sur l’Apocalypse sont typiques à cet égard. Vous êtes complètement à côté de la plaque. (désolé). Cordialement.


    • Emile Mourey Emile Mourey 13 juillet 2009 20:32

      Le symbole du courage militaire n’est pas la constellation que nous appelons la Grande Ourse, alias Grand Charriot, mais le sanglier. Quant à l’image symbolique de la constellation du lion (Bibracte) fécondant celle de la Vierge, je ne vois pas en quoi cette logique vous choque. Il me parait évident qu’avant d’apparaitre sur terre, un messie, ou tout au moins son esprit, doit naitre dans le ciel.

      Aucun rapport avec la Gnose.


    • Gollum Gollum 13 juillet 2009 23:00

      « Aucun rapport avec la Gnose ».. Ah ? Bon... Si vous le dites...


  • Pendragon 13 juillet 2009 18:26

    Vous pouvez nous le dire que vous êtes le nouveau Messie, Mourey ! on n’est plus à ça près...MDR !


    • tonton raoul 13 juillet 2009 19:07

      t’as du culot, toi ...

      l’autre jour, j’ai dit un truc du genre à un gourou, et mon clavier est monté au plafond
      j’ai alors reçu un mail disant : « t’as compris maintenant ?? »
      depuis lors, je moufte plus ...


    • Emile Mourey Emile Mourey 13 juillet 2009 20:39

      @ Pendragon

      copie @ Zen

      Vous êtes en retard d’évolution. Aujourd’hui, la mode est au Zen.


  • alberto alberto 13 juillet 2009 21:38

    Je vous vois venir, Mourey : le Galiléen serait venu de Gaule...


  • tonton raoul 14 juillet 2009 12:25

    Bon allez, un post sérieux ....


    Etant donné que les grandes religions relèvent de la fantasmatique de nos lointains ancêtres, et vu la relative simplicité imaginative du concept de « messie », il est naturel que cette idée ait pu germer à différents endroits à différentes époques ou simultanément. Certaines disparaissant par ici, d’autres progressant par là.
    A mon avis, il est donc un peu surfait de tenter de démontrer que l’origine de « tout » est « là » ou ailleurs. Je pense que cette sorte de focalisation ne correspond pas à la réalité passée.
    Je ne dis pas que la quête n’est pas fascinante par elle-même ... mais la vraie réalité passée, on serait sans doute bien étonné de la connaître, si c’était possible.

  • adeline 14 juillet 2009 13:29

    Mr Mourey ou Emile, je n’aime pas votre dernière phrase sur cet article, je lis vos articles en anonyme depuis longtemps (je n’ai pas vos connaissances ...) et je les apprécie beaucoup
    notament cette série « http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/etonnant/article/l-agneau-mystique-de-van-eyck-36999 »
    qui ont changé ma façon de voire les choses.
    Vous avez probablement raison sur ces sujets , j’ai lu récement Noel Copens et je trouve les meme discussions sur l’histoire officiele et la réelle
    Courageux vous étes bravo à Vous
    signé Adeline


    • Emile Mourey Emile Mourey 14 juillet 2009 17:41

      Merci, mais ce n’est pas toujours facile ni agréable. Je viens de me faire renvoyer sèchement dans les cordes par M. le professeur Maurice Sartre auquel j’ai communiqué ma réponse à un commentaire de mon précédent article dans lequel je le citais, je cite « Je pense que des spécialistes comme Jean-louis Brunaux ou comme Maurice Sartre ou d’autres devraient s’exprimer ». M. Maurice Sartre a été le premier président du Conseil scientifique des Rendez-vous de l’histoire de Blois et en est toujours membre. Ces rendez-vous invitent un large public à s’intéresser notamment à l’histoire ancienne en profitant des dernières découvertes de la Recherche. Ce professeur est également membre du comité de rédaction du magazine L’Histoire.

      M. Maurice Sartre est spécialiste du Proche Orient, d’Alexandre à la conquête islamique. Jusqu’à ce jour, il ignorait, dit-il, l’existence d’Agoravox qu’il considère comme un blog. Les questions que je soulève ne l’intéressent manifestement pas et il n’a aucunement l’intention de donner son avis.


    • adeline 14 juillet 2009 19:50

      Mr Mourey CQFD c’est le plus grand probléme , l’histoire est captée par des officiels
      ceux qui vous parlent de légendes comme « jeanne d’arc » ou « bayard »
      ou « roland à ronceveaux » etc mais vous le savez déja






  • Antenor Antenor 14 juillet 2009 19:27

    Au sujet du « Christ en Gloire » de l’église de Mont-Saint-Vincent :

    http://www.romanes.com/Mont-Saint-Vincent/Saint_Vincent_de_Mont_Saint_Vincent_0020.html

    Citation de « Les Celtes en Europe, Maurice Meuleau » :

    <<Ce dieu premier que César identifie à Mercure, nous le reconnaissons dans la personne de Lug dont les épithètes désignent la totale souverainneté : il est le « lumineux’, le Samildanach (celui qui »sait tout faire« ), le dieu »aux longs bras« parcequ’il distribue les rayons du soleil et qu’il accable ses ennemis de son javelot>>

    On aurait donc affaire à un dieu essentiellement solaire et savant. Or que voit-on sur cette »église«  ? Un personnage central donnant la dictée à deux autres personnages qui ont eux-mêmes l’allure de sages (des druides ?). Ce personnage central est assis sur une barque, symbole solaire par excellence dans l’antiquité (la barque de Ré chez les Egyptiens). La croix celtique au-dessus de sa tête n’indique-t-elle pas qu’il irradie de lumière et de sagesse dans toutes les directions du monde ?

    Panthera anagramme d’Antipater ?

    Les auteurs des Evangiles n’ont pu placer leur Jésus que dans un »décor mystique" (vierge, barque, lumière...) auquel leurs contemporains étaient familiers.

    @+


    • Emile Mourey Emile Mourey 14 juillet 2009 21:05

      @ Antenor

      Je crois bien que c’est la première fois qu’avec cette photo, je peux détailler aussi bien la sculpture du tympan du temple/église de Mont-Saint-Vincent. Manifestement, le personnage de gauche attend ce que le personnage central va dire pour l’écrire sur sa tablette avec son stylet. La main gauche de ce personnage central repose sur sa tablette qui contient très certainement la vérité (de toutes choses ?). Est-il Salomon comme je l’ai pensé ou une idée de Dieu ? Pour moi, il est représenté dans l’oeuf cosmique, comme dans la fresque de Gourdon qui est pourtant bien postérieure. Sa main droite d’où la manche pend fait très certainement le geste qui deviendra classique de la bénédiction, la main courbée vers l’extérieur. Je ne pense pas qu’il s’agisse d’une barque.

      Quant au mot Panthera, j’ai pensé un moment que cela pouvait être le nom d’une légion gauloise mais certains ont plutôt pensé à une déformation du mot Pan thora, c’est-à-dire, toute la Loi.

      En ce qui concerne le dieu Mercure, les statuettes les plus anciennes montrent qu’il s’agissait pour les Gaulois d’un dieu familier et non, à mon avis, du Dieu suprême représenté dans la fresque de Gourdon et peut-être sur le tympan dont nous avons parlé. Toujours, à mon avis, c’est en Auvergne que Mercure prendra de l’importance après la conquête romaine dans le prolongement d’une espérance venant du ciel probablement seulement symbolique.


  • franc 15 juillet 2009 18:38

    Merci pour votre réponse mr Mourey-------------------------------------il faudrait que je me renseigne et étudie plus profondément la religion des gaulois et surtout sur les druides car ceux-ci ,d’après les dires du philosophe helléniste et mystique chrétienne Simone Weil ,représentaient un rituel religieux avancé comme celui des mystères de la grèce antique


  • Antenor Antenor 16 juillet 2009 12:42

    @ Emile

    Au sujet de la date de construction du temple de Bibracte et en postulant qu’il a été le premier de ce type en Gaule.

    La thèse classique qui voit l’Europe se couvrir d’un manteau d’églises au 11ème siècle après Jésus-Christ n’est pas très crédible : manque de moyens financiers à cette époque où le Regnum Francorum buvait la tasse, chapiteaux difficilement explicables en contexte chrétien. L’étalement dans le temps de la construction de ces bâtiment très imposants est plus logique

    Cependant, situer la construction de l’« église romane » de Mont Saint Vincent au 10ème siècle avant Jésus-Christ par les Phéniciens ne me paraît pas non plus convaincant. On devrait retrouver cette architecture tout autour de la Méditerrannée et en particulier à Carthage, or ce n’est pas le cas à ma connaissance. On devrait également retrouver ces motifs laténiens si caractèristiques sur les chapiteaux des temples construits dans les siècles suivants, ce n’est pas le cas non plus. On trouve bien sûr des motifs végétaux très en vogue autour de la Méditerrannée mais rien hormis peut-être au Crest qui soit spécifiquement du type latènien des 5ème, 4ème et 3ème siècles avant Jésus-Christ.

    Alors de quand datent-elles des damnées églises ? Toute de même pas de l’Empire Romain !

    Citation de « Les Celtes, page 156, Olivier Buchsenschutz » :

    <<Paralèllement de nombreux objets en bronze des premiers siècles avant et après J.-C. reviennent à un mode de représentation dépouillé, statique, où les motifs, dans lesquels on reconnaît facilement une tête humaine ou un animal, sont clairement séparés les uns des autres : on a parlé de « style néo-sévère » pour cette série. Les manches des poignards anthropomorphes, dont on connaît des exemplaires dans toute l’Europe centrale et occidentale, représentent une tête entre deux bras levés, traitée de façon ici plus réaliste, là plus schématique, toujours assujetie à la forme de l’extrémité de la poignée. La marge créative de l’artisan est contenue dans un cadre très précis.>>

    « La marge créative de l’artisan est contenue dans un cadre très précis »

    Comme sur le chapiteau d’une église romane. A mon avis, ce ne sont pas seulement les fresques qu’il faut attribuer aux Esseniens venus en Gaule au 2ème siècle avant J.C. mais le bâtiment tout entier ! Le personnage du Tympan ne serait pas une ébauche de Maître de Justice mais bien LE Maître de Justice des manuscrits esséniens de la Mer Morte. N’a-t-il pas l’air de sortir tout droit du Livre de Daniel ?

    On retrouverait dans ces temples l’extrême sobrièté des représentations religieuses juives mélangée à son opposée : l’exubérante imagerie religieuse gauloise. La sobrièté nouvelle des objets gaulois qui fait suite au foisonnement latènien serait dûe à l’influence essénienne. Le temple de Bibracte serait en quelque sorte le pendant occidentale de la fameuse synagogue de Doura Europos.


    • Emile Mourey Emile Mourey 16 juillet 2009 21:17

      @ Antenor

      Au XIe siècle, le moine bourguignon Raoul Glaber, dans sa Chronique, a parlé, dans une formule devenue célèbre, de « la terre qui se couvre d’un blanc manteau d’églises » Et c’est à partir d’une simple déclaration de moine qui ne veut pas dire grand chose qu’on a échafaudé la thèse absurde de tout un peuple se lançant avec ferveur dans la construction de nos églises romanes. Pour ma part, je ne comprends qu’une chose dans cette déclaration : que, dans cette époque de misère et de grand froid, la neige avait tout uniformisé sous sa blancheur.

      Il y a une grande différence entre Carthage et Bibracte. Carthage n’a que peu rayonné dans son arrière-pays alors que Bibracte, si. C’est une grave erreur que les historiens ont commise en minimisant l’importance de Bibracte par rapport à Carthage. D’où venaient les mercenaires qui combattirent pour cette dernière ? De Gaule et donc de Bibracte.

      Ce n’est pas des rivages de la Méditerranée que part le rayonnement des églises romanes mais d’un centre qui est le Mont-Saint-Vincent. Les historiens ont bien vu que ce centre de rayonnement se trouvait dans la région, mais ils ont fait deux erreurs : une erreur de lieu en le mettant à Cluny et une erreur de temps en le situant au temps des grands abbés de Cluny. Allez voir les chapiteaux de Cluny et vous vous rendrez compte qu’entre ceux de Mont-Saint-Vincent et ceux de Cluny, il y a des siècles de distance et durant tous ces siècles tout un foisonnement de temples aux chapiteaux archaïques.

      Vous parlez d’une influence essénienne. Tout à fait d’accord. A condition de comprendre que cette influence est celle de l’ancien judaïsme revenu de l’exil de Babylone. Le Maitre de justice étant en fait Dieu lui-même comme je l’ai expliqué.


    • Le péripate Le péripate 16 juillet 2009 21:56

      Ah, j’ai toujours cru que cette phrase était un fort indice que les églises étaient peintes en blanc. D’autre part, l’optimum climatique de l’an mille ne plaide pas en faveur de la neige. Mais, naturellement, c’est une réflexion d’amateur.


  • Emile Mourey Emile Mourey 17 juillet 2009 10:41

    @ Le péripate

    Très bon commentaire. Vous avez raison. Mon explication « paysage de neige » ne tient pas la route.

    Voici la phrase de Raoul Glaber : « Erat enim instar ac si mundus ipse, excutiendo semet, rejecta vetustate, passim candidam ecclesiarum vestem indueret »

    Voici la traduction de Guizot : « On eût dit que le monde entier, d’un même accord, avait secoué les haillons de son antiquité, pour revêtir la robe blanche des églises »

     Voici la traduction de Duby : « C’était comme si le monde lui-même se fut secoué et, dépouillant sa vétusté, ait revêtu de toutes parts une blanche robe d’église »

    Que veut dire Glaber ? certainement pas que les églises aient été peintes en blanc, ce qui aurait laissé des traces qui n’ont jamais été retrouvées. Qu’elles aient été passées au lait de chaux ? Peut-être ; j’ai constaté ce phénomène lors de l’indépendance de l’Algérie, dans le bled, lors des inspections de village passées par le FLN. Mais ce n’est pas dans nos coutumes.

    Il faudrait commencer par bien traduire les mots « rejecta vetustate ». Pour cela, il faut raisonner dans l’esprit de l’auteur. Glaber voit dans les malheurs de son époque l’arrivée des mille ans annoncés par l’apocalypse de saint Jean. Dieu punit l’humanité qui s’est écartée de la pratique religieuse, notamment en laissant les murs des vieux monuments du culte se noircir sous l’injure du temps. Le « rejecta vetustate » ne peut se comprendre, à mon sens, que comme une opération de ravalement lancée à grande échelle par les prédicateurs paroissiaux pour racheter le péché du peuple de Dieu et préparer le retour du Christ dans des églises remises à neuf.

    Et voilà, ô miracle, qu’apparaît, sous la crasse antique, la blancheur ou tout au moins la pureté (candidam) de la pierre d’origine.


  • Cyborgue 17 novembre 2011 10:35

    Je pense plutôt que le juifs soumis par Rome vers -63 ont fait appel à la diaspora juive des « galates » ou gaulois (Roi Mage à la grande barbe blanche Melchior - ou le druide Merlin) des Bene Israel en Inde (Roi Mage Gaspard, vêtu en orange), et des Beta Israël en Ethiopie (Roi Mage noir Balthazar).

    Probablement Elie, le grand-père de Jésus a envoyé des messagers pour pré-évangéliser, c’est à dire unifier la diaspora en vu de la venue des deux Messies qui sauveraient le peuple d’Israël qui venait à nouveau d’être soumis après seulement 90 ans d’indépendance. Le Messie est invoqué pour détruire les ennemis d’Israël, comme indiqué dans l’apocalypse.

    Je pense que Anne, que l’on dit avoir été vue en Bretagne, était un ambassadrice portant ce message.

    Ils ont donc répandu la parole d’après les prophéties messianiques. Puis ils entamèrent la création de l’Immaculée Conception, Marie et de l’incarnation de Dieu en cette Vierge (femme puissante).

    Au niveau des dates
    -63 conquête romaine, Elie est dans la force de l’âge, sa fille Anne environ 20 ans. Il organise la résistance et invoque le Messie d’Israël.

    -57/56/ Anne est en Gaule lors de la conquête par César. La légion repousse la résistance romaine jusqu’en pays Vénètes (Morbihan). Anne recule jusqu’au Finistère où elle habite quelques temps avec une de ses filles encore bébé. Elle rentre présenter sa fille de 3 ans au Temple de Jérusalem. La légende de Saint Anne précise même la plage d’où elle est partie.

    -21, très âgée, vers 60 ans, Anne enfante miraculeusement Marie. Les Rois Mages pensaient peut-être que c’était le Messie, dès lors, ils sont déjà dans l’ancien pays des hébreux, en Chaldée où ils attendent le message de l’arrivé du Messie pendant 15 ans.

    Vers -6 Jésus nait d’une autre conception miraculeuse, non pas en dans l’ancien pays des Hébreux, mais en pays de Judée. Les Rois mages traversent le désert depuis la Chaldée pour le retrouver.

    Après c’est l’histoire chrétienne à proprement parler.


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