lundi 8 juin 2009 - par
Les nerfs à vifs
Une tension, un sentiment de malaise, l’impression d’ être impuissant devant une situation que nous ne comprenons pas, cela pourrait-être la définition du stress.
Mais en fait le mal qui ronge sournoisement la société française semble encore plus profond et surtout durable.
Flotte dans l’ air de notre pays une anxiété, un mal de vivre, qui se traduit par une nervosité palpable et pourtant insaisissable.
La crise et les réformes à l’emporte pièces du gouvernement, les dérives oratoires et les gesticulations incessantes du Président Sarkozy, ne sont certainement pas les seules raisons de ce climat détestable ; soyons honnêtes la crise sociale existait déjà avant lui, mais sa gestion des affaires a certainement contribué à la crise de nerfs d’ une partie des français.
Évidemment un citoyen qui gagne le SMIC, ou un employé à temps partiel, ou un CDD sans perspectives, vivent mal cette situation.
Bien sûr les licenciements en cascade et la peur d’être le prochain sur la liste pour le Pôle Emploi, sont de bonnes raisons d’inquiétudes.
Également, les soucis familiaux, les problèmes de santé, le mauvais voisinage, sans oublier les fins de mois laborieuses n’ encouragent pas à l’ optimisme mais expliquent seulement partiellement la tension électrique ambiante.
Dans le passé nos anciens, ceux qui ont connu la guerre, étaient plus heureux que nous, et pas seulement grâce à la paix retrouvée, mais pour une raison relativement simple. Cette génération avait la certitude d’aller vers un monde meilleur, et entrevoyait une vie plus facile pour eux et leurs enfants, tandis que maintenant nous ne savons pas ou nous allons.
Observons les gens par exemple dans les rues d’ un centre ville à l’heure de pointe, ou dans une grande surface.
La ressemblance comportementale avec les malades d’ un centre psychiatrique est frappante, et même si la comparaison est audacieuse, il y a des similitudes dans la gestuelle.
Des individus qui partent dans tous les sens, qui s’ énervent, qui se parlent à eux mêmes, et surtout ce regard vide, fatigué et perdu.
Ceux qui comme moi ont fait la douloureuse expérience de visiter un asile pour rencontrer un proche ou un ami déficient mental, doivent savoir que la différence entre la normalité et ce qui ne l’est plus est assez ténue sur le plan visuel uniquement bien sûr.
Pourquoi notre société égoïste et égocentrique dominée par l’argent et par le besoin de consommer à outrance, va-t-elle si mal ?
"Travailler plus pour gagner plus" nous a dit le Président de la République ; c’est donc cela la seule et grande ambition des français ? n’ aurait-il pas été préférable comme slogan de campagne, travailler tous et vivre plus !
En face la candidate socialiste nous a proposé une démocratie participative, cette idée rejetée par la majorité des électeurs, aurait peut-être été l’éléphant qui accouche d’ une souris, mais malgré la personnalité controversée de Mme Royal, comment le savoir puisqu’il y a que très peu d’alternance dans ce pays.
L’Union Européenne était au départ un grand projet ambitieux, aujourd’hui l’Europe est aux mains des lobbies, des affairistes et des capitalistes, le vote du 7 juin ne va rien changer, trop de gens se complaisent dans ce système.
Les français ont besoin d’un grand projet fédérateur, ils ont les nerfs à fleur de peau parce qu’ils n’ont pas une vision claire de l’avenir, nous sommes en état de manque, un manque d’idées nouvelles.
Si rien n’ est fait la consommation d’ anxiolytiques va encore augmenter, et nous sommes déjà les recordmans du monde pour l’usage de ce type de produit.
Un grand projet :
La sortie du nucléaire, s’occuper des banlieues, un logement décent pour tous à un prix abordable, une nouvelle constitution française et européenne...