vendredi 19 novembre 2010 - par L’Hérétique

Les notes, c’est pas le problème

Une vingtaine de personnalités ont signé une pétition pour supprimer les notes à l’école primaire. J’en ai assez de ces appels à la con, parce qu’il faut vraiment appeler les choses par leur nom. C’est comme la conférence sur les rythmes scolaires. On s’en fout. Ce n’est pas le problème. L’enjeu de l’école primaire, ce n’est pas l’usage de notes ou non, mais d’apprendre l’écriture et la lecture. C’est ce que Bayrou répond aussi à la vingtième minute de son entretien avec Bourdin, hier matin sur RMC ; je partage globalement son avis, c’est à dire que cela mériterait d’être expérimenté sans pour autant en faire une religion.

Bref, les pédagogos de service détournent une fois de plus l’attention des citoyens des vrais problèmes. Isabelle, que j’invite à écrire un billet sur le sujet, commente l’entretien sur le site du MoDem en observant que le vrai problème, ce n’est pas la note mais la stigmatisation publique.

Ce qu’il faudrait interdire, c’est d’annoncer publiquement la note d’un élève sans son consentement. Ça, c’est quelque chose qui me gêne. Parce que la note, c’est la relation de l’enseignant et de chaque élève individuellement, pas l’affaire des autres. Libre à chaque élève ensuite de la faire connaître à l’encan ou non.

La deuxième chose que l’on devrait bannir du vocabulaire de l’école, et elle m’horripile, c’est les adjectifs "bon" et "mauvais" quand on parle d’un élève. Ce sont des mots qui renvoient au champ de la morale. Un élève n’est ni bon ni mauvais. Il est en difficultés ou non à l’école, pour des raisons qui sont diverses.

Au final, ce qui compte, ce ne sont pas les mesures pédagogolâtres à deux sous, qu’on se le dise bien, mais la bienveillance, la benevolentia ou encore l’humanitas, comme diraient nos Anciens Romains.

Ce qui compte, pour un enseignant, c’est d’abord de vouloir le bien de son élève. Ensuite, il faut qu’il ait les moyens de lui faire du bien, donc qu’on ne lui colle pas 30 enfants et plus en classe de CP, comme cela commence à se voir en France, tant Nicolas Sarkozy et consorts méprisent l’école.

Mais les enfants n’ont pas besoin d’idéologues de tout poil et de leur idéologie lénifiante, dont on trouve une belle brochette de représentants parmi les signataires de l’appel pour la suppression des notes, et, plus généralement dans une large partie de la gauche (pas toute, heureusement).

Qu’ils nous lâchent avec leurs propos vaseux et convenus sur la confiance en soi. La note n’a rien à voir avec cela. C’est le rapport humain qui prime, dans l’établissement de cette sécurité. On ne trouve dans leur appel qu’un nouvel avatar de leur vieille antienne, l’égalitarisme.

Accessoirement, les notes permettent aux enfants de se donner des repères, repères dont on sait à quel point ils sont indispensables pour que chacun trouve le moyen de se positionner, ne serait-ce que par rapport à lui-même. L’appel parle de pression scolaire, mais on voit bien en le lisant que pas l’ombre d’une once de réflexion sur le rôle de l’école n’a effleuré les signataires. La pression ne vient pas de l’institution elle-même mais de ce qu’on lui demande, et ça, il faudra bien se le fourrer dans la tête une bonne fois pour toutes, un jour, et commencer à y réfléchir sérieusement. Ça n’en prend manifestement pas le chemin, chez les pédagogols.

C’est tout de même comique de considérer tous ces abrutis qui nous parlent tous les jours d’objectifs chiffrés et qui veulent enlever ces mêmes chiffres de l’école...Allez, halte à la dissolution des variables... !



16 réactions


  • ZenZoe ZenZoe 19 novembre 2010 12:12

    J’ai moi aussi écouté Bayrou hier dans ma salle de bains. Il était au meilleur de sa forme, et j’ai particulièrement apprécié la façon dont il a répondu à la question des notes. C’était clair, posé, sensé.

    Personnellement, je pencherais pour la suppression des notes, ou tout au moins un usage restreint, parce que je ne suis pas du tout certaine que l’enfant ait besoin de se positionner par rapport aux autres ou à lui-même - ce sont ses parents qui ont ce besoin. 

    Mais je vous rejoins sur le fait que, si notation il y a, elle doit rester confidentielle. Imagine-t-on dans une entreprise le DRH annoncer chaque année à la criée le contenu des entretiens d’évaluation et le montant des salaires de tous les employés ?
    Pareil pour votre remarque concernant l’utilisation de « bon » et « mauvais ». Il n’y a pas de mauvais élèves, juste de mauvais devoirs à la rigueur. Et pourtant, ces adjectifs sont traînés comme une marque indélébile dans les livrets.
    Pareil pour votre remarque sur la primauté du rapport maître-élève. 


    • Mmarvinbear Mmarvinbear 19 novembre 2010 20:01

      "Personnellement, je pencherais pour la suppression des notes, ou tout au moins un usage restreint, parce que je ne suis pas du tout certaine que l’enfant ait besoin de se positionner par rapport aux autres ou à lui-même - ce sont ses parents qui ont ce besoin. «  :

      A quoi servent les notes ?

      A voir si un point du programme est acquis ou non. De façon totale ou partielle. Quelle meilleure façon que de le déterminer de façon générique et synthétique pour toute une classe ?

      Pour un devoir donné, on voit tout de suite le degré d’assimilation entre les élèves, entre ceux qui ont entre 2 et 7 et ceux qui ont entre 13 et 18 sur 20.

      Sur 10 ou sur 20, la notation est la meilleure façon de procéder. Etant gamin, j’ai eu droit une année durant au système américain des A B C D E F... C’était tellement imprécis et vague que deux mois après, les A+ et A- sont apparus, puis les A++ et les A—.

      A la rentrée suivante, j’étais de nouveau noté sur 10 ou 20 selon les matières. Bien plus fiable, précis, et pénible parfois... :)

       »

      Mais je vous rejoins sur le fait que, si notation il y a, elle doit rester confidentielle.«  : Inutile. Même si le prof n’annonce plus la note, à la récré suivante, ce sera des centaines de »et toi combien t’as eu« qui se répandront sous les arcades.

       » Il n’y a pas de mauvais élèves, juste de mauvais devoirs à la rigueur." : Pas d’accord !

      S’il est vrai qu’il y a parfois de mauvais professeurs, il n’y a pas de mauvais devoirs. Il n’y a que de mauvais élèves qui le soir venu, posent le cartable et vont twitter sur facebook au lieu de réviser ou de relire le chapitre qui les a fait plonger.


  • jef88 jef88 19 novembre 2010 12:27

    Bon article !
    Les notes sont utiles et nécessaires.
    Elles sont un élément de la relation personnelle maitre-éléve et ne doivent pas être claironnées.
    Par contre le classement peut être supprimé sans problème.


  • Taverne Taverne 19 novembre 2010 12:30

    Allez ! Une petite chanson pour dédramatiser.

    Alerte ! Bambins bobos

    Les pédagos, gauchistes de surcroît
    Veulent supprimer les notes
    Et tout cela dénote...

    Que les démagos gauchistes,
    Ces bobos,
    Ont peur de faire bobo
    Aux bambins rigolos.

    Les pédagos, gauchistes de surcroît
    Eux qui n’ont jamais froid
    Aux yeux gardent la foi.

    Après avoir dit élections
    Piège à cons
    Voilà qu’la notation
    S’rait un attrape-nigauds !

    Refrain :

     Alerte ! bambins bobo !
     Supprimez-moi ces notes tout de go !
     Alerte ! bambins bobo !
     Alerte ! bambins bobo !

    Mais d’autres pédagos, non gauchistes cette fois,
    Ont créé des tirelires
    A tire-larigot.

    Et ces pédagos gogos
    Donnent un magot
    A la place des notes
    A ceux qu’usent leurs culottes.

    Les pédagos gogos f’ront pas la loi !
    On veut pas qu’les écoles
    Deviennent des labos.


    • Taverne Taverne 19 novembre 2010 13:22

      « On veut pas qu’nos écoles
      Deviennent leurs labos. »

      C’est mieux.

      Le but des démagogos c’est, face à leur échec, de casser le thermomètre. Nous ne sommes pas dans un monde de bisounours mais dans un monde de compétition internationale. Il faut donc conserver un outil de mesure et de comparaison. S’il faut aider les écoliers, aidons-les à obtenir de meilleures notes.


  • zototo 19 novembre 2010 13:01

    Faire disparaître les notes à un seul et unique but : cacher l’effroyable catastrophe de cette éducation national qui n’arrive même pas a garantir qu’un gamin en 6ieme maitrise les bases de la lecture et du calcul...


  • Natariege 19 novembre 2010 13:31

    A l’ auteur.

    Pour moi les notes sont une photographie à l’instant T d’un acquis.
    Le problème c’est que tous les éléves n’ont pas la même facultée à apprendre et comprendre.
    Ex en mathématique vous apprenez à résoudre des équations, lors de l’évaluation vous avez une mauvaise note. ce qui va rester de vous est inscrit sur votre bultin c’est cette mauvaise note.
    2 semaines plus tard vous savez résoudre ce genre d’équation, la période d’ évaluation est passée. le resultat : vous avez toujours cette mauvaise note .

    Pour conclure avec cet exemple, la notation ne reflète pas la capacité de l’élève et donc l’ empêche de proqresser, voir est contre productive dans cet exemple.
    Oui à la notation , si elle permet de donner une seconde chance à l’éléve.
    Une autre évaluation décalée dans le temps qui permet véritablement de valider les acquis.On peut par exemple prendre la meilleur des deux notes


    • zototo 19 novembre 2010 14:06

      A l’époque de mes grand-parents, il y avait des notes et surtout, tout ceux qui passait le certificat d’étude savaient parfaitement lire, écrire et compter.


      Maintenant les gosses passent tous au lycée collège sans maîtriser les mêmes bases que par le passé.

      Les notes n’ont rien avoir la dedans a part faire du sentimentalisme bidon pour ne pas choquer la psychologie de ces pauvres têtes blondes, pauvres têtes blondes qui passent leur temps a regarder des horreur à la télé et qui sont destinées à un monde ultracompétitif...

      Faut arrêter avec les discours digne des plus perfides des politiques...

  • easy easy 19 novembre 2010 15:51

    Si dans toutes les compétitions, par exemple sportives, il y a des notes, je ne vois pas pourquoi un élève ne devrait pas s’y habituer en connaissant constamment où se situent ses performances scolaires.

    En dehors de tous les problèmes spécifiques à l’école, et il y en a, je trouve qu’il manque des solutions afin que chacun puisse obtenir quelques bonnes notes.
    Il y a bien trop de notes sur la performance marchandisable et pas assez sur les performances liées aux humanités (sauf dans la branche philo, ça va de soi).
    Et encore, une performance rédactionnelle c’est bien mais ça peut ne rien avoir de généreux, de courageux, de frais, d’inédit, d’original.
    On peut écrire un beau livre tout en étant complètement conformiste.


    Aucune note ne considère d’une part la force de l’éthique d’un enfant, d’autre part sa teneur.
    Aucune note ne considère le sens du partage, du volontariat, de la modestie, de l’écoute, de la capacité à émouvoir, à rendre gai, à faire rire.

    Alors qu’il est plus que clair qu’on peut apporter quelque choses aux autres en faisant le pitre, qu’on peut gagner sa vie en faisant rire, aucune note ne considère ce talent. Alors que les commentaires vont régulièrement à dénigrer le clown de la classe.


    Pendant mon Service National, pendant les classes à Montmédy, il y avait dans notre compagnie et dortoir, un gitan blond, très beau gosse. Sa particularité c’était d’être gentil et gai. Il planquait en permanence un lapereau contre sa poitrine et nous protégions son secret.Lui et son petit lapin, m’ont fait trouver du charme à cette séquence militaire (alors que j’avais un passé qui Grrrr...)
    Je tirais bien et j’étais tireur d’élite, bien noté bla bli bla blo mais j’ai toujours trouvé que c’est lui qui aurait dû être fécilité. Lui et les quelques objecteurs de conscience qui croupissaient en prison (Il s’agit de cellule genre shérif cow-boy. Aucun stress en dehors de l’enfermement, pas de cruautés, pas de bagarres, mais un sentiment d’injustice certain...)




    Mais une note, par exemple en natation, reste une pure note. Elle a un contenu scientifique, indiscutable, objectif et directement livré par la machine chronomètre. Même en patinage artistique, on s’efforce à aller vers cette objectivité et quand, en toute subjectivité bue, on pose une note, elle n’est pas accompagnée de commentaires.

    Ce sont les commentaires qui tuent.
    Ce sont les commentaires, donc les notes qui indiquent un affect, un niveau de préférence et de mépris, ce sont eux les grands responsables des humiliations.

    Zéro c’est zéro, pourquoi faut-il le souligner de deux traits rouge rageur ?

    Déjà le rouge, devenu synonyme de danger, devrait être proscrit et réservé aux véritables dangers physiques. On devrait corriger de n’importe quelle couleur. On ne devrait pas souligner les basses notes, on devrait s’expliquer oralement, en tête à tête sur toutes les notes inférieures à la moyenne et ces explications devraient être enregistrées pour qu’on puissé vérifier si le prof est réellement dans une démarche d’aide.

    Et puis il faut partager. Le prof doit partager la responsabilité des mauvaises notes. Il doit montrer qu’il est aussi peiné que son mauvais élève et doit mouiller sa chemise pour essayer de le récupérer (Cf. Les choristes)
    Il est impossible qu’un entraîneur n’ait aucune responsabilité dans les résultats de la personne qu’il prétend entraîner.
    Le déni de cette responsabilité du prof, entraîine le déni de la responsabilité du PDG dans les licenciements et le déni de la responsabilité des Présidents et ministres dans les malheurs du peuple.



  • Picospin 19 novembre 2010 17:17

    Je suis entièrement d’accord avec l’article concernant la critique acerbe de l’utilisation abusive des notes. Elles sont moins destinées à permettre une évaluation objective de l’élève qu’à lui exprimer sa relation ambigüe avec l’enseignant. Le fait de dévoiler une note devant l’ensemble des camarades devenus au fil des jours des concurrents, des adversaires sinon des privilégiés auprès du corps enseignant risque de plonger l’apprenti étudiant dans une spirale de défaite, de honte de soi, sinon de mépris capable à chaque instant de se transformer en haine de soi. C’est l’équivalent d’une destruction ou auto-destruction programmée qui ne sert en rien à l’épanouissement de l’enfant et de l’adolescent qui craint d’y perdre l’estime et pire l’amour de ses parents qui ont tant investi pour son développement. Cette politique ne peut que mener à l’échec. On se demande quelles sont les compétences et qualifications des autorités ministérielles compétentes pour se livrer à des déclarations aussi banales et conservatrices que « les notes ont toujours existé » ce qui ne signifie rien car le passé ne justifie jamais le futur.


  • srobyl srobyl 19 novembre 2010 19:46

    Entièrement d’accord avec cette vision. Il faut qu’une note -ou tout autre appréciation chiffrée ou non, portant sur diverses compétences ne fasse pas l’objet d’une mise au pilori, mais soit comprise par l’élève et sa famille comme une évaluation instantanée laissant quelqu’espoir de progrès, et -bravo pour cette idée-, qu’elle reste confidentielle. mais comment faire passer cette idée dans une société française qui se complait à promouvoir la « compétition » et dans un système scolaire qui accepte les brimades du plus grand nombre sur une minorité, voire sur l’individu ? (bizutage toléré !).
    En fait la note est secondaire et c’est la volonté de l’enseignant de faire progresser l’élève qui devrait primer. les élèves ne s’y trompent pas pour reconnaître les profs qui leur sont dévoués.


  • Abou Antoun Abou Antoun 19 novembre 2010 23:18

    La référence Bayrou en matière d’éducation me fait plutôt sourire.
    Voilà un garçon qui a été ministre de l’Éducation de 93 à 97 sous les gouvernements Balladur et Juppé.
    Ces hautes responsabilités lui ont laissé des loisirs puisqu’il a publié deux titres en 1994 et 1996 puis immédiatement après la fin de sa mission encore deux autres en 98, n’ayant pas grand chose à voir avec les problèmes de l’éducation.
    Le succès de librairie du second titre lui permet, de se lancer dans l’élevage des chevaux de course.
    Je renvoie les gens intéressés à sa bio sur wikipédia.
    On retiendra de son passage l’agression contre l’École Publique (modification loi Falloux) et le fait que :
    Roger Fauroux, qu’il avait chargé de présider une commission sur la réforme de l’école était néanmoins critique, déclarant que François Bayrou gouvernait « avec le sondoscope en bandoulière ». Ceci me semble bien résumer son ministère en effet.
    Bref, Bayrou est un politicien comme les autres et son expertise en matière d’éducation n’est fondée sur rien, sinon la détention d’une agrégation de lettres classiques qu’il n’a sans doute pas trouvée dans une pochette surprise. Bref c’est un intellectuel brillant plus prompt à fréquenter les salons que les salles de classe.
    Maintenant, à tous ceux qui objectent que son successeur Allègre a été bien pire, je ne peux que reconnaître que c’est, hélas, la vérité.


  • apopi apopi 20 novembre 2010 00:07

     Mais bien sûr qu’il faut supprimer les notes, d’abord dans le primaire, ensuite dans le secondaire après il faut supprimer le bac puis l’éducation nationale, qui ne sert déjà plus à grand chose, en continuant dans la même logique, le classement du championnat de ligue 1 de foot, et pour finir confier la clé de la dissuasion nucléaire à Mm Michu ou mieux à Mamie Zinzin.

    Tout va très bien Madame la Marquise, tout va très bien tout va très bien....


    • Morpheus Morpheus 20 novembre 2010 11:58

      Belle réaction conditionnée, façon chien de Pavlov, comme je l’indique dans ma précédente intervention.

      Non seulement la rhétorique est idiote (comparer la notation à l’école primaire avec la responsabilité de la valise nucléaire, voilà bien une réaction sans nuance qui ne démontre strictement rien, d’autant que tout bardé de diplôme, cela reste la sagesse - non le niveau d’éducation qui prévaut), mais en outre, cela démontre bien que ce système conditionne à l’esprit de compétition, ce que l’on voit ici dans la comparaison grotesque avec un match de foot.

      Merci d’illustrer - et avec quel brio - mon propos.


  • slipenfer 20 novembre 2010 11:04

    Passer sa vie a apprendre et finir avec alzeimer


  • Morpheus Morpheus 20 novembre 2010 11:51

    Le système de notation tel qu’il est utilisé est une des sources des problèmes rencontré par certains élèves. Et ces problèmes conduisent en effet à un décrochage scolaire. J’en ai moi-même fait les frais à l’époque.

    Les notations pourraient être un outil d’évaluation, mais encore faudrait-il qu’il soit utilisé à bon escient (méthodologie, où : sur quels critères établit-on les notes ?), mais surtout ne devraient en aucun cas être un outil « pédagogique », c’est-à-dire un outil dont les profs (mais aussi les parents, quelques fois) se servent pour stigmatiser les élèves et / ou instaurer un esprit de compétition. Chez les enfants de moins de 12 ans, cette méthode n’est absolument pas structurante, mais seulement conditionnante (façon « chien de Pavlof » revu et corrigé). Elle crée des clivages chez les élèves et enferme les plus fragiles dans une spirale négative dont il devient très difficile de sortir indemne.

    En outre, le « redoublement » (termes au demeurant très imparfait, puisqu’il indiquerait qu’on double une seconde fois > re-doublement = doubler une deuxième fois) est extrêmement négatif et ne permet jamais de « rattraper » un retard. C’est d’un rare contresens que d’affirmer pareille stupidité. Si on perd une année, on ne la rattrape jamais, par conséquent, on provoque le retard, jamais l’inverse !

    Mais plus largement, c’est l’ensemble du système pédagogique qui est à revoir. A méditer :
    « Il est évident qu’une école où l’on force des enfants actifs à s’asseoir devant des pupitres pour étudier des matières inutiles est une mauvaise école. Une telle école n’est bonne que pour ceux qui croient en son efficacité, c’est-à-dire pour ces citoyens sans imagination qui veulent des enfants dociles, dénués eux aussi d’imagination et qui accommoderont d’une civilisation dont l’argent est la marque du succès. » A.S. Neill - Libres enfants de Summerhill


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