vendredi 13 juin 2014 - par Michel Koutouzis

Pour une Hélène

La montée de l’insignifiance, prédisait Cornelius Castoriadis, est le signe de notre temps. Il se référait à cette longue décrépitude du politique, où s’engouffrent les représentants de citoyens, n’ayant plus rien à proposer sinon la gestion de la désolation, aveugles aux conséquences de leurs propres décisions, incapables de rêver ou même d’imaginer. Il se referait aussi à cette société du spectacle ; prévue elle, par Guy Debord, qui transforme la réalité en télé-réalité et se fragmente en une multitude de petits désirs, de petits plaisirs et des peurs sans fin. Les concepts fondateurs de notre culture, le mythe, la démocratie, l’éthique et le verbe sont galvaudés, manipulés, dévoyés par des dirigeants non représentatifs, mal élus, éloignés depuis leur naissance aussi bien du labeur du commun de mortels, mais aussi du savoir, de la connaissance et de la paideia, ce processus qui, chez les grecs, aboutissait à la formation du citoyen. Le choix de Jacques Toubon en France comme « défenseur des droits » ou de Adonis Georgiadis en Grèce comme porte parole parlementaire d’un parti qu’il avait longtemps vociféré (entre deux pubs télévisés pour ses propres livres, dans une chaîne pirate dont personne ne se souciait à interdire) ne sont possibles que parce que le champ politique n’est plus qu’une limbe, un marécage nauséabond, où tout s’entremêle et se confond, où plus rien n’a de sens. Où la mémoire, le passé, n’ont plus d’existence, non plus que le futur, et où seul l’instant et le cri autiste ont droit de cité. Les parvenus de la technostructure qui gouvernent, et qui croient naïvement nous gouverner, ont abdiqué de tous les savoirs, de toutes les sciences, humilié les mathématiques, tourné le dos à la philosophie, supprimé l’histoire - la résumant en commémorations grandiloquentes et ridicules à la fois -, ridiculisé le théâtre par leurs performances télévisés grotesques, tué la parole en disant, sans vergogne, tout et son contraire. Si la politique est un choix, il n’y a plus de politique. Si la politique est un éthos elle n’existe plus non plus : les scandales (au sens premier du terme) ont cessé d’être, car ce qui les caractérise c’est leur exceptionnalité. Si la politique c’est prévoir, oubliez-là. Aujourd’hui elle prend ses quartiers tous les soirs à la fin du journal télévisé et jusqu’au prochain journal. 

Et tout cela pour quoi ? Pour une Hélène qui n’existe pas, pour paraphraser Seféris. Pour une croissance, pour une rigueur, pour un paradis perdu que l’on nomme désormais « bonne voie »… La guerre n’aura pas lieu, le marché - cheval de Troie est dans nos murs et les citoyens - Cassandre, eux qui viennent de loin et voient le futur, eux qui habitent le réel ne seront plus entendus, car être lucide, être prévoyant, être citoyen c’est périmé. Comme on se gâte l’esprit, on se gâte le sentiment disait Pascal, n’est-ce pas messieurs Hollande ou Samaras, n’est-ce pas madame Merkel ?



37 réactions


    • Matozzy Matozzy 13 juin 2014 13:53

      oui... enfin, sur une dizaine de votes, cela représente « une » personne. On est même pas sur qu’il ne s’agit pas d’une erreur de manipulation... ;)


  • alinea alinea 13 juin 2014 13:45

    Hellas...


  • benedicte_gab 13 juin 2014 13:50

    Pas grand chose à ajouter ... si ce n’est que je trouve que le terme de dé-réalisation du monde est plus approprié que celui de télé-réalité pour notre société, une société où finalement tout un chacun (malheureusement pas seulement la caste dirigeante et leus castes vassales politiciennes et médiatiques) prétend avoir le droit de s’affranchir de la réalité, des faits présents et passés, de la complexité des situations pour déblatérer n’importe quoi, déclarer ses fantasmes et ce qu’il veut croire vérités avant-premières et prétendre atteinte à sa liberté d’expression qu’on veuille le ramener à l’examen de cette réalité qu’il occulte. Je ne vois pas dans ces conditions comment on va pouvoir sortir du cauchemar dans lequel nous nous enfonçons.

    Merci pour vos articles que je lis toujours avec plaisir

  • Emmanuel Aguéra Emmanuel Aguéra 13 juin 2014 14:33

    Bravo Michel ! Et merci, même si j’ai ce goût amer dans la bouche...


  • Pyrathome Pyrathome 13 juin 2014 14:47

    Très pertinent texte !

    La décomposition et la gangrène sont à l’œuvre :
    Le PS dans les limbes
    L’UMP a explosé en plein vol
    Le FHaine est en guerre de tranchées
    Et + de 60% des gens n’ont même plus envie de voter pour qui que ce soit...


  • claude-michel claude-michel 13 juin 2014 15:13

    Excellent texte...sur la déliquescence de l’humanité....J’en redemande++++


  • julius 1ER 13 juin 2014 15:50

    La montée de l’insignifiance, prédisait Cornelius Castoriadis, est le signe de notre temps. Il se référait à cette longue décrépitude du politique, où s’engouffrent les représentants de citoyens, n’ayant plus rien à proposer sinon la gestion de la désolation, aveugles aux conséquences de leurs propres décisions, incapables de rêver ou même d’imaginer.

    @Koutouzis,
    je pense qu’à longueur de forums, beaucoup d’entre nous font le même constat..........la décrépitude de la Démocratie va de pair avec déliquescence des politiques, à cela on ajoute la désaffection du citoyen pour la chose publique( celui-ci ne raisonne plus que d’après la satisfaction de ses intérêts immédiats, hors de cela, point de salut) à l’arrivée, on a un FN qui n’a rien à proposer de vraiment novateur, mais qui occupe l’espace merdiatique grâce à la complaisance de nombreux journalistes et autres Zélites auto-proclamées.
    Et comme disait Viansson-Ponté la veille des évenements de Mai 68, la France s’ennuie !!!!!!
    Mais ce n’est pas bon signe, car cette crise perdure et va perdurer pendant de nombreuses années, tellement les remèdes proposés sont insignifiants et dérisoires, en regard de la gravité de la situation..... je trouve que la France ressemble à l’Allemagne Post République de Weimar où le chômage et le taux de pauvreté avaient atteint les mêmes sommets, ouvrant la voie à l’aventure de Adolphe H, bien sûr MLP n’est pas Adolphe, mais qui peut prédire ce qui va se passer les prochaines années si le chômage continue d’augmenter et il va continuer d’augmenter car le travail requière de moins en moins de main-d-oeuvre, c’est inscrit dans les gènes du système productiviste............ et là je vous rejoint Mr Koutouzis, le spectacle des commémorations a quelque chose de délétère, car pour la 1re comme pour la 2ie guerre, aucun véritables enseignements n’ont été tirés pour ce qui est du rôle et du devenir du citoyen dans une Démocratie, aussi l’avenir semble bien sombre.

  • Thorgal 13 juin 2014 15:56

    La phase terminale du kaliyuga ...


  • Aldous Aldous 13 juin 2014 16:58
    Ou est la croissance ? Ou est le paradis perdu ? οὐαί, ἡ πόλις ἡ μεγάλη ; Καὶ ἡ ὀπώρα τῆς ἐπιθυμίας τῆς ψυχῆς σου ;

    Εδώ Είμαστε Μιχάλη μου :

    Καὶ οἱ ἔμποροι τῆς γῆς κλαύσουσιν καὶ πενθήσουσιν ἐπ’ αὐτῇ, ὅτι τὸν γόμον αὐτῶν οὐδεὶς ἀγοράζει οὐκέτι.

    Καὶ ἡ ὀπώρα τῆς ἐπιθυμίας τῆς ψυχῆς σου ἀπῆλθεν ἀπὸ σοῦ, καὶ πάντα τὰ λιπαρὰ καὶ τὰ λαμπρὰ ἀπώλετο ἀπὸ σοῦ, καὶ οὐκέτι αὐτὰ οὐ μὴ εὕρῃς.

    Καὶ ἔβαλον χοῦν ἐπὶ τὰς κεφαλὰς αὐτῶν, καὶ ἔκραζον κλαίοντες καὶ πενθοῦντες καὶ λέγοντες, Οὐαί, οὐαί, ἡ πόλις ἡ μεγάλη, ἐν ᾗ ἐπλούτησαν πάντες οἱ ἔχοντες τὰ πλοῖα ἐν τῇ θαλάσσῃ ἐκ τῆς τιμιότητος αὐτῆς, ὅτι μιᾷ ὥρᾳ ἠρημώθη. smiley



    • Ouallonsnous ? 13 juin 2014 17:24

      C’est probablement trés intéressant Aldous ce que tu écris, comme d’habitude, mais faute de comprendre le grec, je m’abstiens de me prononcer en restant au préjugé favorable à l’égard de ta prose !


    • Aldous Aldous 13 juin 2014 18:11

      Fallait pas dormir pendant les cours de grec au lycée... smiley


      la question de Michel Ou est la croissance ? Ou est le paradis perdu ? a éveillé en moi le spuvenir de cette autre lamentation :

      Ouai, è polis è mégalè ? Kai è opôra tès epithymias tès psychès sou ?

      Ou est la ville, la grande ? Et les fruits que désirait ton âme ?

      C’est au chapitre 18 de l’Apocalypse.

      Malheur ! malheur ! La grande ville, Babylone, la ville puissante ! En une seule heure est venu ton jugement ! Et les marchands de la terre pleurent et sont dans le deuil à cause d’elle, parce que personne n’achète plus leur cargaison.

      Les fruits que désirait ton âme sont allés loin de toi ; et toutes les choses délicates et magnifiques sont perdues pour toi, et tu ne les retrouveras plus.

      Ils jetaient de la poussière sur leurs têtes, ils pleuraient et ils étaient dans le deuil, ils criaient et disaient : Malheur ! malheur ! La grande ville, où se sont enrichis par son opulence tous ceux qui ont des navires sur la mer, en une seule heure elle a été détruite ! 
       

    • COVADONGA722 COVADONGA722 13 juin 2014 18:13

      yep , merci d’avoir traduit pour ceux qui comme moi avait usinage et outillage en lieu et place de latin et grec !


      asinus

    • Aldous Aldous 13 juin 2014 18:52

      En fait il y a une homonymie entre Où est ? Où est ? en français et Ouai ! Ouai ! en grec ancien qui signifie Malheur ! Malheur ! 


    • Xenozoid 15 juin 2014 13:55

      AQldous,ton arrogance n’aide pas


  • KARMANIOL 13 juin 2014 17:35

    @Michel Koutouzis,

    Votre exercice est périlleux, car les tenants de la petite bourgeoisie régnante ne vont pas manquer de vous traiter de réactionnaire.

    La doxa est l’insignifiance aussi parce que les auto-proclamées élites (Jane Birkin et Pierre Bergé !) sont inconsistants. Prenons les chefs d’Etat actels, les Hollande, les Di Ruppo, etc... ce qui frappe c’est leur vacuité (ce qui n’exclue pas une certaine autosatisfaction,-ils sont tout le temps béats-anosognosie ?). Tout cela un nom, à titre individuel, ceux qui tout perdu tout jugement, toute identité, toute capacité de dire « je » autrement que de manière automatique sont les amnésiques sémantiques (vide culturel) et épisodiques (incapacité à se remémorer les épisodes de son existence), c’est à dire la maladie d’Alzheimer. La maladie d’Alzheimer est bien la maladie du siècle !

    Tout se passe comme si le « du passé faisons table rase » de mai 68 soit devenu une réalité : l’aplasie neuronale des Alzheimer au niveau sociétal. Ces sociétés « neurodégénérées » vont-elles survivre ? Réponse sous peu à Bagdad... Suicide programmé des vieux Esquimaux (mais ceux-ci étaient plus sympathiques).

    ,


  • MuslimADieu MuslimADieu 13 juin 2014 19:15

    @l’auteur

    Je crois que le plus dur à accepter, lorsqu’on tapes sur l’élite qui « nous » gouverne, c’est le fait qu’elle « nous » représentes. Nous ne méritons, généralement, pas mieux.
    Mais il y a encore plus dur à accepter : Les « gens bien », vos semblables, qui voient qu’il y a quelque chose qui ne tournes pas rond, et qui veulent un monde meilleur, ne sont généralement pas capables de se mettre d’accord entre eux.


    • Michel Koutouzis Michel Koutouzis 13 juin 2014 19:21

      Vous avez raison. Sur les deux points...


    • MuslimADieu MuslimADieu 13 juin 2014 19:59

      il ne faut pas me donner raison. ça m’excites.


      ça fait longtemps que je réfléchis à « ce monde meilleur ». Je me suis rendu compte que même « mon monde meilleur à moi » variait avec le temps. Bref, même mes différents moi,au cours du temps, tous dotés de la bonne volonté que je me reconnais, ne sont pas foutus de se mettre d’accord entre eux.
      Du coup, cette histoire de monde meilleur me parait une foutaise. En plus, dans quelques années, on ne sera même plus là pour la mise en oeuvre. C’est la prochaine génération qui « fera » son monde. On ne peut agir sur le monde futur qu’à travers l’homme futur.
      Ce n’est pas le monde que nous devons rendre meilleur, c’est l’homme. 
      .

    • alinea alinea 13 juin 2014 20:23

      Je ne crois pas qu’il faille chercher un monde meilleur, je crois juste qu’il faut que chacun soit assez fort pour vivre, le présent ; mais au final, des tas de choses changeront, mais elles n’auront pas été le but, elles seront la conséquence...il ne faut pas « protéger », il faut que chacun puisse avoir la sécurité en soi, etc.


    • trevize trevize 14 juin 2014 21:27

      « Je ne crois pas qu’il faille chercher un monde meilleur [...] mais au final, des tas de choses changeront, mais elles n’auront pas été le but, elles seront la conséquence »

      C’est clair, on change d’abord de comportement, d’organisation, et ensuite on inscrit le changement dans la loi, mais pas l’inverse. Il faut qu’on arrive à atteindre le « monde meilleur » sans passer par la case « révolution ». Ronger le système de l’intérieur en créant nos propres circuits (on a assez de libertés pour ça), plutôt que le pourfendre.

      « il ne faut pas « protéger », il faut que chacun puisse avoir la sécurité en soi » C’est très joliment dit !! Dommage que si peu de personnes semblent être d’accord avec vous.


  • COVADONGA722 COVADONGA722 13 juin 2014 20:23

    PATRIE 

    ..........

    Les années pétrifiées 
    s’approchent et nous couvrent 
    comment me souvenir 
    des maisons et des hommes dans les profondeurs 
    O patrie, 
    à crédit ils te jouent aux dés ! 



    O amertume du désespoir 
    tu fleuris dans notre sommeil 
    des naufragés inconnus nous sommes 
    dans notre propre pays 
    O patrie, 
    à crédit ils te jouent aux dés ! 


    Mikis theodorakis " Patrie Amére 

  • Pierre-Joseph Proudhon Pierre-Joseph Proudhon 13 juin 2014 23:43

    Pour continuer les analogies avec l’Antiquité.

    Qui était Europe ?

    Elle était une femme qui avait été violée par ZeUS, tout simplement.

    J’espère que cette petite remémoration vous permettra de mieux comprendre certains faits actuels.


  • coinfinger 14 juin 2014 12:51

    Certes le cours du monde est affligeant . Pourtant Aristophane en tirait matiére à rire . Je crois que c’était du vrai rire .çà m’amuse moi aussi les Nuées , les Grenouilles ...
    Les Achéens comme aurait dit Homére étaient des envahisseurs qui ont pris la terre . C’est clair çà quand méme . Suffit pas de piller , une fois installé , sinon aprés avoir mangé les oeufs , on mange la poule et on a plus d’oeufs , c’est basique tous çà . Comme la terre c’est dur à travailler faut faire travailler les autres , basique , encore .
    Hélene ? Quand on ne peut conquérir , on peut marier une héritiére , la kidnaper , faut voir le kidnap . C’était un rite autrefois , elle était consentante , la kidnappée , il existe toujours une certain arrachement du consentement des parents et méme de la promise , on conserve çà avec le port de la mariée dans les bras au moment de franchir la porte du futur foyer .
    Alors , pourquoi Aristophane çà le faisait rigoler ?
    Parce que c’est pas dans le spectacle que çà se joue , en fait . En nous faisant rire , il rit du spectacle aussi . De la Tragédie . Ce qui est ridicule c’est de voir les perdants s’accrocher à leurs méthodes de perdants . Mais méme avant Aristophane , Agamemnon il est bien avancé avec sa guerre de Troyes quand il rentre chez lui gavé d’esclaves et de butin , les malheurs des Atrides c’est tout un programme , aussi .

    Question : entre le spectacle et le pillage n’existe t il pas , de maniére de vivre plus satisfaisante ?


  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 15 juin 2014 07:29

    Monsieur Koutouzis,
    Je lis toujours vos billets avec plaisir, mais je me demande pourquoi vous ne souhaitez pas la sortie de la Grèce de l’ Union européenne ?

    En 2002, l’ Argentine a préféré sauver les gens plutôt que les banques, son Ministre de l’ Economie de l’ époque, compare la situation de son pays avec la Grèce, et lui conseille d’en faire autant.

    Cela suppose que la Grèce redevienne un pays souverain et puisse prendre des décisions dans le sens de l’intérêt général et pas des banques.

    Savez-vous qu’il existe un Parti de Gauche grec, l’ EPAM, qui propose l’unité sans condition des Grecs pour sortir de l’ UE et de l’euro par l’article 50 ?
    Pourquoi n’en parlez-vous jamais ?

    Son représentant, Laskaratos, est venu à Paris récemment expliquer la situation en Grèce.


    • Emmanuel Aguéra Emmanuel Aguéra 15 juin 2014 10:10

      Bonjour,

      « ...pourquoi vous ne souhaitez pas la sortie de la Grèce de l’ Union européenne ? » demandez-vous ?

      Je ne répondrai pas pour Michel, mais pour moi : parce qu’il vaut mieux piétiner pendant un moment que reculer pendant longtemps. C’est aussi vrai pour les Grecs que chacun des pays européens, et même peut-être un peu plus que ces derniers, vu le passé ancien de ce pays qui a déjà vu s’écrouler une civilisation et tant de « sociétés » au sens étriqué d’aujourd’hui (comprendre « régimes »).

      Mais cela ne signifie évidemment pas que je soutiens la politique menée par la commission et surtout pas ce concept peut-être surréaliste mais surement anachronique et particulièrement déplacé de cette troïka aux facettes punitive et vexatoire. On sanctionne un peuple pour s’être fait gouverné par des empaffés avec lesquels on s’est non seulement pourtant joyeusement entendus pendant des années, mais aussi avec lesquels on s’est joyeusement enrichis sans se poser de question, n’est-ce pas, Messieurs de Krupp, Seimens ou Golman-Sach ?

      Je comprends que pour beaucoup, sortir de l’UE s’impose logiquement la solution pour éviter se se faire manger par le loup, alors que je pense naïvement que ce loup n’attend que ça. Naïvement, mais l’histoire me donne raison : car d’Alexandre le Grand, auquel je faisais allusion plus haut, à Hitler et Staline, en passant par Jules César, Charlemagne et Napoléon, il y en a eu d’autres, tentatives d’union, on sait avec quels navrants résultats (sauf évidemment pour les Krupp, Seimens, Matra et autres...), et il y en aura d’autres, c’est normal et logique plutôt que fatal.
      Alors quitter la table, c’est ouvrir les fronts, je ne cherche pas plus loin, je veux changer la direction, pas me couper les jambes.

      J’ai toujours voté dans le sens de la continuation de l’europe et cela m’a même amené à voter pour Mastricht, traité avec lequel je n’étais pas d’accord du tout, mais qui jetait les bases d’une constitution qu’il vaut mieux mauvaise (on pourra toujours l’améliorer) qu’inexistante. Moins d’Europe, c’est exactement le rêve des prédateurs internationaux du genre de ceux que j’ai déjà cités et que bien des anti-européens, lobotomisés par leurs politiques et leurs médias, pensent sincèrement combattre... ce qui nous ramène à la tristesse de l’article de Michel...


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 16 juin 2014 08:11

      Emmanuel Aguéra,
      On peut dire que vous détenez le pompon de la cécité politique !

      Comme si l’ UE nous protégeait de quelque chose...

      « Le vrai bilan de l’ Union européenne » 

      L’UE a été crée pour nous ruiner !


    • Emmanuel Aguéra Emmanuel Aguéra 16 juin 2014 13:05

      ... de la guerre, jeune fou.
      Car, que vous l’admettiez ou non, Fifi, j’appartiens à la première génération de l’humanité dite « civilisée » (probablement est-ce aussi votre cas) qui n’a pas connu de guerre chez elle. Je sais pourquoi (voir plus haut) et j’aimerais que mes enfants en profitent aussi.
      Maintenant, je vous comprends, il est bien plus facile de me prendre pour un con que d’essayer de capter qu’il vaut mieux un terrain d’entente ou l’entente est mauvaise que pas de terrain. C’est votre préférence, je la respecte (à l’évidence, plus que vous ne respectez la mienne) ; le seul problème, dans cette victoire avérée et malheureusement amnésique et répétitive du populisme, C’est que vous donnez raison à ceux que vous critiquez et faites le lit de ceux que vous dénoncez. Continuez, Krupp, Siemensn Matra et Goldman Sach ont le champagne au frais et n’attendent que ça. Vous pourrez enterrer vos enfants dans le bruits des bottes quand ils compteront les billets dans le bruit des bulles...
      J’admire vos certitudes votre aplomb. Vous en avez de la chance.


    • Emmanuel Aguéra Emmanuel Aguéra 16 juin 2014 13:07

      Front ou pas, ous êtes de droite ou de gauche ? les critiques sont maintenant tellement les mêmes, alors je demande.


  • kalon 15 juin 2014 13:04

    Très belle plume mais sombre tableau !

    Et pourtant tellement vrai smiley


  • Xenozoid 15 juin 2014 13:40

    http://svorane.deviantart.com/art/Blanketernity-457890330

    http://svorane.deviantart.com/art/DSslogan-405547099

    Michel ,les grecque aime bouboulina,mais oublie que leur pays est né des anglais....Et tout cela pour quoi ? haha,pour le fric,car c’est de cela qu’il s’agit,les armateurs grecques et leur rêgles internationales ?les Jenis et autres(je les connais),la grêce,n’est que le controle. l’argent est l’outil,et la religion une excuse,tous dépend du régime en place, maintenant c’est la supemarcotracie,ici où las bas...
    Question a part, Mr michel, connaissez vous stop cartel ?

    kalispera,Xenozoid


  • Olivier 15 juin 2014 13:41

    Peut être entrevoit-on là les limites d’un mode de pensée.
    La science a t’elle remplie ses promesses d’un monde meilleur ?

    Personnellement, je demeure fondamentalement optimiste et c’est sans doute cela qui manque le plus à notre époque par le fait que nous n’avons plus de vision autre que simplement vivre au présent.

    Ce qui sans doutes face au mystère, ainsi qu’à la grandeur insoupçonnée qu’est la vie possède un caractère effrayant pour beaucoup.

    Cette période d’incertitude quasi planétaire, due selon moi à l’uniformisation d’un mode de pensée fruit de la science occidentale, peut être aussi une formidable opportunité d’éveil global.

    Car enfin, l’accès au savoir, à la connaissance (quelque en soit le domaine ) n’a sans doutes jamais était tel par le passé.
    Ce qui manque c’est d’oser poser les bonnes questions.


  • coinfinger 15 juin 2014 21:10

    J’aurai du mal à conseiller aux Grecs une sortie de l Euro . C’est un petit peuple mais stratégique sur l’échiquier international , en plus les obstacles intérieurs sont surdimensionnés par rapport au notre ( voir le poids d’un Onassis par ex ou de l’Eglise Orthodoxe , ou de la longue tradition de clientélisme en politique ) .
    L’Argentine ou l’Irlande n’ont pas de tels obstacles , ni ne representent d’enjeu internationaux .( le coup des Malouines fut juste une opération électorale de Thatcher .)
    En France , j’aime bien Asselineau , l’objectif d’Indépendance est impératif , cependant s’il fallait l’appliquer globalement là tout de suite , on aurait de gros problémes .
    L’occasion se présentera , faut s’y tenir pret au maximum , et alors agir avec le maximum d’audace , mais provoquer l’occasion à mon avis n’est plus dans nos moyens .


  • coinfinger 15 juin 2014 21:41

    Oups ! Pardon , j’ai écrit l’Irlande , je voulais dire l Islande , à cause du pb financier .
    Au sujet de l’Islande , j’ai lu quelque part une déploration selon laquelle les banquiers seraient finalement impunis . Il y a un détail là qui est omis . Des hedges funds ont introduit en Iralande une cryptomonnaie qui permet de contourner la politique financiére du gouvernement . Ces hedges funds utilisent ainsi la cryptomonnaie à contre emploi .
    Bon pari de leur part qui va leur rapporter gros au dépend du peuple Islandais . Un petit détail insignifiant auquel aucune autorité n’avait pris garde .
    La leçon de l’affaire est la suivante , trouver le pari auxquel personne ne pense , au moment où çà n’a aucun intéret , quand les circonstances se présentent ,( elles finissent toujours par se présenter) , miser à fond dessus , c’est le conseil de Machiavel aux peuples :la virtu face à la fortuna ( ou l’infortuna) , pari supergagnant . Le plus dur est d’attendre s’en se laisser démoraliser par le jeu de ceux qui peuvent jouer plus gros que nous .

    L’Eglise a fait de Machiavel un méchant , alors qu’il montre qu’une autre politique est possible que celle ordinaire d’utilisation des passions ( enfer de Dante : le papiste ) .


  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 16 juin 2014 07:55


    L’UE et l’euro ont pour but d’enlever aux Etats les moyens monétaires et budgétaires de se défendre. C’est Robert Mundell, inventeur de l’euro qui l’explique :

    « En cas de crise, enlever le contrôle du gouvernement sur la monnaie empêchera l’utilisation des politiques monétaires et budgétaires keynésiennes par les vilains petits élus pour sortir une Nation de la récession. »

    En clair , empêcher les Etats de la zone euro de faire comme l’Argentine.

    « L’euro mettra la politique monétaire hors de portée des hommes politiques, et sans politique budgétaire, la seule façon de conserver des emplois sera la réduction des règles du commerce : les lois du travail, les règlements environnementaux, les taxes et les impôts, tout cela sera éliminé par l’euro. »

    « Quand la crise arrivera, les Nations économiquement désarmées n’auront comme solution que de dérèglementer le droit du travail, privatiser les entreprises d’ Etat en masse, réduire les impôts et envoyer l’ Etat Providence aux égouts. »

    « Pour Robert Mundell, le but de l’euro n’était pas de faire de l’ Europe une puissante unité économique unifiée, son but était le même que Reagan et Thatcher : une révolution conservatrice, la lutte des classes sous d’autres formes. »

    « Les ravages sociaux de l’euro, une stratégie délibérées ! » article du Guardian.


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