Quelles sanctions pour les responsables du violeur récidiviste ?
En même temps que les magistrats étaient en grève et faisaient la une des journaux télévisés, un violeur dangereux était libéré à la suite d’une erreur de mot, infirmer au lieu de confirmer, dans un jugement de la part d’un greffier. Une erreur inadmissible et très grave pour les dangers qu’elle fait courir à nos concitoyennes mais qui peut toujours arriver. C’est pour cela qu’au-delà du scripteur, le greffier, il y a en principe un signataire de la décision, un magistrat.
Une décision qui est prise "au nom du peuple français", par nos magistrats et l’organisation administrative qu’ils utilisent quotidiennement et peut être même supervisent. Il est facile de défiler pour l’indépendance de la justice, encore faudrait il faire en sorte que cette justice soit irréprochable dans son execution quotidienne, ce que les nombreuses erreurs du même type qui parsèment notre actualité ne confirment malheureusement pas. Ironiquement, l’actualité vient montrer à ceux qui se croient irréprochables et donc libérés de rendre compte à quiconque de toute responsabilité (c’est quand même le but) qu’ils devraient d’abord balayer devant leur porte.
Et quand bien même seraient-ils irréprochables, de quel droit considèreraient-ils que eux, leur savoir et leur indépendance s’imposent aux Français qui ne pourraient, de ce fait, plus rien changer à leur système. Désolé messieurs, mais les Français ont le droit de changer d’avis et ce changement d’avis s’impose bien sûr à vous. Car la légitimité des lois et des politiques est d’un ordre bien supérieur à celle de votre fonction.
Autre question que soulève cette erreur d’un greffier et d’un magistrat, celle de la sanction que l’on va appliquer à ce cas de figure. A l’époque où notre Président de la République se permet de demander des têtes pour des erreurs qui se sont produites dans des sociétés privées sur lesquelles il n’a pas en principe autorité, nul doute que pour des organismes qui dépendent de sa seule responsabilité, il va faire de même. Car finalement, libérer par erreur un violeur dangereux c’est tout aussi grave que de perdre 600 millions d’euros à la bourse. Dans un cas il y a une horrible souffrance physique et morale potentielle, dans l’autre il y a deux jours de une dans les journaux.
A quel niveau va-t-il placer la sanction que son "arrêt Caisse d’Epargne" lui impose ? Celui du greffier, du magistrat qui était trop pressé d’aller à la manif pour relire le texte, ou celui de la ministre puisqu’il aime bien frapper à la tête. A moins qu’il n’attende que le violeur ne récidive car enfin pour l’instant il n’y a pas eu ce dommage nouveau...
Tourner sa langue 7 fois dans sa bouche, une maxime qui reste d’actualité.