Réflexions sur le parcours djihadiste
Comment peut-on en arriver à un tel état de déréliction débilitante pour sacrifier sa vie à une cause dans laquelle on croit retrouver ce Dieu qui vous a abandonné ?
On a connu les attentats anarchistes, ceux de l'OAS, ceux de la résistance française contre les Allemands ou algérienne contre le colonialisme mais toujours les protagonistes cherchaient à préserver leur vie pour continuer leur combat.
On a connu les kamikazes japonais mus par le code de l'honneur et la fidélité à l'empereur mais l'initiative de mettre en exergue ces valeurs et de les pousser à la dernière extrémité apparut à un moment où le sort de la guerre tournait au détriment du Japon : ce fut un combat d'arrière-garde pathétique.
C'est peut-être aussi le cas de Daesh bousculé en Syrie par l'énergique implication russe et l'engagement iranien.
Avec Daesh et tous les groupuscules de même nature, on voit que la vie n'a d'autre importance que celle d'associer à sa propre fin rapide la mort d'autrui.
Dans un voyage sans retour vers le néant et sans même avoir conscience que leur cause va nécessairement s'éteindre faute de combattants car le réservoir n'est pas inépuisable de ceux à qui on peut laver le cerveau pour y instiller le virus mortifère.
L'enquête nous en apprendra sans doute plus sur le profil des kamikazes parisiens, sans doute de petits écervelés de banlieue, perroquets incultes qui répètent un catéchisme appris sur Internet et donne un sens à leur vie de m… en niant celle des autres.
On a connu mais sur une échelle toute symbolique le fameux cri des phalanges franquistes lors de la guerre d'Espagne « Viva la muerte « mais c'était une manière de se donner courage plus qu'une volonté de se sacrifier stupidement.
Cette insulte à l'intelligence, qui débouche sur la transmutation de métaphores coraniques en certitudes absolues, prend un caractère inédit depuis les événements du 11 septembre 2001 où des gens éduqués ou qui l'étaient en tout cas suffisamment pour pouvoir prendre les commandes d'un Boeing se sont donnés la mort en entraînant celles de milliers d'autres personnes.
A quel ressort psychologique pouvaient-ils répondre pour prendre cette décision sacrificielle en dépit d'un niveau intellectuel qui aurait dû les préserver du fanatisme et d'une lecture littérale du Coran, censé avoir été dicté à Mahomet et rapporté plusieurs années après ( des dizaines d'années pour certains hadiths ) par des disciples qui y ont intégré leurs propres conceptions en fonction du contexte de l'époque et de leur propres ambitions politiques ou spirituelles.
Cette diversité des sources fonde les incohérences d'un texte immuable qui a traversé les siècles et qui tient beaucoup de l'épopée et un peu de la religion dans ses emprunts au judaïsme essentiellement et au christianisme accessoirement et dont le toilettage s'impose de toute urgence afin d'en unifier la lecture.
Les Israélites y ont été contraints par Napoléon, il est temps d'imposer un Islam en France compatible avec les lois de la république et expurgé de ses passages douteux.
Mais surtout comment expliquer ce qui heurte la raison ? Dieu, l'incréé, se matérialise pour ces fanatiques dans un livre, le Coran.
Dieu qui se fait livre ! Quelle inconséquence pour ces zélotes d'une religion qui prétend lutter contre les idolâtres !