mardi 7 mai 2019 - par Gabriel

Un sens à la vie

     Est-ce que quelqu’un sait pourquoi nous vivons  ? Trouver un sens à la vie, quelle prétention et d’abord, pourquoi faire  ? Celle-ci est faite de fausses promesses d’être là jusqu’à la fin, car toutes promesses ont toujours une fin. Nous naissons, nous mourrons, mais qu’avons-nous fait entre, ou plutôt qu’aurions nous du faire sur ce parcours dont on ignorait déjà la longueur et la durée  ? Bien sûr, il y a d’excellents instants, mais sur quoi reposent-ils et font-ils partie intégrante de notre évolution  ? Au début, nous apparaissons projetés d’une matrice de chair pour être chair. L’esprit confus avec les souvenirs s’effaçant de notre mémoire à la vitesse d’un cheval au galop, nous sommes nus face au monde. L’ange a bien fait son boulot, le doigt posé sur notre bouche en signe de silence, au paradis de l’oubli, il a celé notre histoire sous la cendre. Tout neuf, nous voilà repartis pour un tour, débrouille toi et fais comme tu peux avec ce que tu auras, mais ne baisses jamais les bras, fais de ton mieux, suis les panneaux, déchiffres les signes. Adolescence, saison des certitudes et des révoltes. Âge mûr, assurance, période des références matérialistes et des camps choisis. Vieillesse, obsolescence programmée, prétendue sagesse, doutes naissants, questions en suspens. À quoi se résume un parcours, sinon à un bilan que notre honnêteté se doit de trouver un minimum mitigé. Nous faisons parfois des rencontres fabuleuses, un guide, un professeur. Un bon professeur nous accompagne jusqu’à la limite de nos capacités, un bon guide nous emmène au-delà de nos possibilités. Il excelle lorsque les gens savent à peine qu’il existe. Quand son travail est accompli, son objectif atteint, ils disent : «  on l’a fait nous-mêmes.  » Sa première responsabilité est de définir la réalité. Sa dernière est de dire merci quand l’élève a trouvé son chemin. Entre les deux, il se doit de servir puis, sa tâche accomplie, partir ou d’autres l’attendent... Celui qui souhaite mener un orchestre, c’est bien connu, doit tourner son dos à la foule. À terme, nous nous retrouvons toujours seuls face à nous même avec la nostalgie qui n’a rien d’un sentiment esthétique, car forcement lié à un bonheur posthume, on est nostalgique uniquement de ce que l’on a vécu et que le temps enjolive.

 D’après un grand philosophe qui n’a jamais rien écrit, devant chaque situation nous devrions appliquer son filtre socratique composé de ces trois questions : «  Est-ce vrai  ? Est-ce utile  ? Est-ce bien  ?  » Puis des morales surgissent, le bien, le mal, sachant qu’un excès de l’un ou de l’autre peut nous être fatal. Concernant le bien, n’en ayant jamais eu assez, on l’ignore... Conflits, guerres, en finalité ce ne sont que du business. Quelques morts et vous êtes un assassin, un terroriste. Des milliers de morts et vous êtes un sauveur, un libérateur, un démocrate, le nombre sanctifie. Oui je sais les mathématiques sont parfois macabres, mais qui puis je, le réel finit toujours par nous rattraper et la négation de celui-ci reste une protection aussi éphémère qu’aléatoire. Quand on voit les massacres de masse, les épurations ethniques, la torture, les enfants soldats, les femmes battues et violées, on finit par se dire que c’est par pure charité que le Bon Dieu a inventé l’idée de meurtre. Untel veut la misère secourue, c’est infini. L’autre la veut supprimée, c’est impossible. Alors devant l’autel des perversités, certains fuient, s’isolent. Je comprends qu’ils soient attirés par une vie monastique, mais de là à afficher un dégout des passions charnelles, j’ai du mal à imaginer un tel sacrifice. N’est ce pas dans l’acte sexuel que s’étiolent nos plus basses pulsions  ? Le déni des terribles réalités est une fuite en avant, une enfantine inconscience et le désespoir est un archétype, il donne à l’esprit une sorte reposante indifférence. 

 Nous naviguons sur une mer inconnue à la météo changeante, nous croyons maîtriser le navire, mais c’est une fausse réalité qu’on s’octroie pour se rassurer. Des boussoles sans nord, nous cherchons la sortie, des glaçons à mettre dans nos verres vides, comme disait Bukowski : «  Les gens fuient la pluie pour s’assoir dans des baignoires pleines d’eau...  » tout sens est un non-sens et vice versa. Il nous restera cette frustrante sensation d’avoir toujours frôlé la vérité, l’essence même de la vie sans jamais avoir pu réellement la saisir, la tenir, ne fût-ce que le temps d’un éclair. Cette certitude au goût légèrement amer de ne pas avoir fait tout ce qui pouvait être fait comme il aurait fallu le faire. Ces remords de n’avoir pas osé essayer par hypocrite pudeur ou lâcheté morale. Ces regrets de ne pas avoir aimé assez cette vie et de laisser ceux qui ont compté derrière nous... Puis viendra l’inévitable divorce entre l’âme et le corps issu du fatidique, nécessaire et sempiternel désaccord pour enfin, quitter avec soulagement ce monde détruit petit à petit par l’égo de l’homme, son avidité, sa cupidité. Cette curiosité de l’inconnu qui, par intuition de notre âme, ne sera jamais du vide, du néant. Ce dernier port où, la nef de notre esprit pourra enfin se reposer dans un lieu sans agressivité, haine ou envie. Cette auberge sacrée où, le voyageur fatigué, pourra se restaurer et s’enivrer en paix.

 N’écrivez rien sur les tombes, les enterrements sont faits pour les vivants, car les cendres dans le vase funéraire ne sont que poussière, illusion de particules de matière. La vérité est ailleurs dans un monde meilleur où, nous retrouverons ceux qui nous ont précédés et où nous attendrons ceux qu’on a tant aimés... Ce n’est pas le voyage qui nous effraie, ni la destination, mais seulement l’interminable attente et son voile de souffrance, son magma d’ignorance. Difficile de faire en sorte de partir en paix avec Dieu, la nature ou la vie, peu importe le nom que l’on donne à l’existence dans sa globalité, notre désaccord sera toujours avec l’homme.

Un vieux chef Cherokee a enseigné sur la vie à son petit fils :                     

– il y a un grand combat qui se passe à l’intérieur de nous tous, lui dit-il. Et c’est un combat entre deux loups, l’un est le mal, il est colère, l’envie, la culpabilité, la tristesse et l’ego, et l’autre est bon. Il est la joie, l’amour, l’espoir, la vérité et la foi.              

Le petit fils demande :                                                 

– Quel est le loup qui gagnera  ?                                           

Et le chef répondit :                                                  

– Celui que tu nourris... 

 La vie est un mystère qu’il faut vivre et non un problème à résoudre. Gandhi



43 réactions


  • Francis, agnotologue JL 7 mai 2019 13:01

    « La vie n’a pas de sens, elle a du gout » André Comte Sponville

     

     D’une certaine façon, le sens de la vie c’est d’y trouver la joie.

     

    « Qu’est-ce que le bonheur sinon le simple accord entre un être et l’existence qu’il mène ? » Albert Camus


  • gaijin gaijin 7 mai 2019 13:10

    « Est-ce que quelqu’un sait pourquoi nous vivons  ? »

    oui moi ....du moins je sais pourquoi moi je vis, les autres c’est a vous de voir ....

    « Trouver un sens à la vie, quelle prétention »

    a bon ? mais peut être ne s’agit il pas de trouver ....mais de déterminer .

    depuis quand sommes nous devenus si fous que nous cherchions a l’extérieur ce que ni ne peut venir que de l’intérieur ....( ne cherchez pas , depuis la mort de socrate )

    ne pas trouver un sens a la vie quelle insanité ...

    tourner en rond autour d’un rond point sans panneau et vouloir encore condamner ceux qui décident d’en sortir, au prix du risque de choir entre l’absurde et l’abîme. 

    mais qu’y aurait il d’autre a faire que de trouver le sens .....a part le temps d’un moment maintenir la tension du biologique, et encore ...

    «  N’écrivez rien sur les tombes, les enterrements sont faits pour les vivants »

    ceux que vous appelez vivants sont déjà morts, ainsi qu’il a été dit : « laissez les morts enterrer les morts » mais cela ne fut pas compris par les morts qui pourtant marchent : ce qui vit ne peut mourir


    • Gabriel Gabriel 7 mai 2019 14:15

      @gaijin
      Lorsque je vous lis, je me dis qu’il y a encore des gens plein de bon sens. Cordialement, 


    • gaijin gaijin 7 mai 2019 18:53

      @Gabriel
      merci
      moi quand l’humanité me fatigue j’écoute ce genre de mec :
      https://www.youtube.com/watch?v=ZihYBy6qT1o


    • Gabriel Gabriel 7 mai 2019 19:18

      @gaijin
      Il en faudrait beaucoup plus comme ce Monsieur...


    • gaijin gaijin 8 mai 2019 10:44

      @Gabriel
      bien sur mais je crois qu’il y en a quand même pas mal ....le problème étant que la tradition est de ne pas parler , tradition renforcée par la guerre d’éradication menée par les positivistes .....
      pour ma part je crois que le moment est venu au contraire d’affirmer la possibilité d’un autre « être au monde »


    • Gabriel Gabriel 8 mai 2019 17:32

      @gaijin
      Je vous suis sans réserve dans cette voix et, c’est d’ailleurs un peu ce qui me pousse à écrire. Cordialement 


  • Ruut Ruut 7 mai 2019 13:32

    La vie c’est jouir avec ses proches de chaque instant et ce jour après jour.


    • Gabriel Gabriel 7 mai 2019 14:21

      @Ruut
      J’aime les épicuriens et les hédonistes, ils adoptent une attitude intéressante face aux épreuves.


  • UnLorrain 7 mai 2019 13:43

    Il faut lire,méditer beaucoup : bref extrait des Pensées de Flaubert Gustave. Alors je lis. Du Flaubert qui recommande de n’avoir pas plus de 2 ou 3 livres que nous seul aimons et aimerons a relire. J’ajouterais que nouvelles de cet auteur hors du commun me plaisent,légères oeuvres elles vont a l’essentiel, disent l’essentiel. Il se trouve d’autres auteurs, très riches eux aussi. A l’âge de 19 ans Gustave écrit La dernière heure,dedans il se raconte dans sa psyché « pourquoi existe tu ? » ou « je méprise trop dieu pour pouvoir le blasphèmer ». Sa jeune soeur vient de mourir.

    Mirbeau, Karr,Maupassant, Bloy,Scholl...ils mirent tout ou partie de leurs existences par écrits. ..si je les écoute sur littératureaudio. ..ils prennent, reprennent vies.


    • Gabriel Gabriel 7 mai 2019 14:22

      @UnLorrain
      Evidemment, face aux maîtres de l’écriture que vous citez, on ne peut que se sentir petit. Merci de votre passage.


  • Loatse Loatse 7 mai 2019 14:44

    Pourquoi nous vivons ?

    Pour Etre, tout simplement... me suis je dis in fine, mettant fin à un questionnement qui m’empêchait de vivre pleinement le présent... sans jugement si possible ; ce frein qui nous empêche de réaliser tout notre potentiel. Sans chercher non plus à atteindre la perfection, ni se laisser modeler, brimer par quiconque voudrait nous astreindre à égaler un quelconque modèle, nous faire rentrer dans tel ou tel moule..

    Libres, quoi ! smiley


    • Gabriel Gabriel 7 mai 2019 14:55

      @Loatse
      Etre soi même, libre, sans faux semblant, sans obligation de paraître, ne pas désirer ce que l’autre possède et se contenter à chaque fois de ce que l’on a... Excellente philosophie. Merci


  • Waspasien 7 mai 2019 16:45

    Boff... le savoir ne sert à rien, mais...ce que j’en pense moi, c’est qu’il suffit de s’informer et de regarder autour de soi sans idées préconçues pour avoir un début de petite idée.

    Je vois que tous les vivants, de l’herbe aux insectes en passant par les poissons et les mammifères dont nous faisons partie, naissent, deviennent mature, se reproduisent et meurent. Certains même ne vivent que quelques instants, juste le temps de la reproduction.

    Tout ce monde déploie des trésors d’intelligence pour subsister au milieu d’une cours des miracles très dangereuse. Nous n’avons pas les mêmes intelligences, mais elles sont très efficaces chacune dans son propre type pour survivre.

    Notre intelligence à nous, nous permet de compenser des déficits physiques... son collatéral est que cette faculté d’associer des idées et des concepts nous ouvre la porte d’un espace peut-être inutile mais ludique, à, moins que ceci ne fasse partie d’une capacité vitale à créer des nouveaux moyens de défense et de survie ?

    Ces facultés nous laissent croire avec culot que nous sommes infiniment supérieurs à tout le reste du vivant et que le monde est fait pour nous...

    Triste idée.

    De 1920 à 1925, tout a été dit : une tripoté de prix Nobel ont découvert que notre matière humaine, mais aussi animale et minérale n’était en réalité que du vide rempli d’une sorte d’énergie. Ils disent aussi que le temps et l’espace n’existe pas...

    C’est la physique quantique.

    Deux mondes ; un macro-monde Newtonien et un micro-monde quantique, le second étant les briques du premier.

    Difficile d’accepter ces idées quand on est installé dans notre vie et nos références ; difficile d’accepter que nous ne serions que des sortes d’ectoplasmes qui prennent physique le temps d’un accouplement pour se reproduire.

    Tout est cohérent dans cette vie et nos sens fonctionnent sans contradictions...ou presque.

    J’aime bien l’idée que deux Consciences s’ignorent, ne se voient pas ne se touchent pas et qu’une matérialisation est nécessaire pour appréhender et choisir l’autre... le temps d’une vie dans un espace auto-créé : notre monde.

    Notre inconscient serait alors cette Conscience profonde initiale, notre Etre, tandis que notre partie consciente ne serait que l’interface machine entre la vie créée et le Conscient Etre.

    C’est bien connu, notre partie consciente a peu de poids face à notre inconscient.

    La mort serait alors l’abandon de la matérialisation ; mais peut-être la Conscience existerait toujours pour se reproduire de nouveau, peut-être sous une autre forme ?

    Notre mort, ce sont les autres qui la vivent...

    A moins que cette Conscience ne soit qu’une des Idées d’un dieu et qui s’éteint quand celui-ci ne pense plus à nous ?

    ...

    Mais ce que j’en dis, moi...


    • Gabriel Gabriel 7 mai 2019 17:56

      @Waspasien
      Votre vision de la chose est plutôt sympathique car emprunt de romantisme qui apaise. La physique a atteint ses limites, place à l’esprit. Dieu fasse qu’il soit guidé par le coeur. 


  • Hervé Hum Hervé Hum 7 mai 2019 17:22

    Sympa votre article !

    Cela dit, la réponse à la question du sens de la vie est contenue dans la question elle même... Donner sens à l’existant.

    A priori, cela ne vous avance à rien, pourtant, tout y est écrit, absolument tout !!!!

    C’est à dire, l’explication de la réalité, de la vie et de la mort, de la conscience, de la société humaine à travers son histoire jusqu’à aujourd’hui et pour demain.

    Qu’est ce que « l’existant » me direz vous ? ce qui ne peut pas être supprimé par la pensée. Tenez, essayez donc de supprimer la notion d’espace de votre esprit ! Si vous ne le pouvez pas, sachez que cela veut dire que la notion de temps ne peut pas être aussi supprimé.

    Bref, si vous avez des matériaux de bases impossible à supprimer, il ne vous reste que deux choix possible.

    en faire quelque chose par le sens parce que c’est là, ou bien, considérer que tout est vain et refuser de donner sens à l’existant.

    Ce principe est universel, il vaut quelque soit le postulat de base, donc, même avec ou sans Dieu.

    Voilà le point de départ, vous reste plus qu’à faire le chemin, le développement qui en découle, mais pour cela, vous reste encore un préalable... Sortir de votre propre égo, anthropocentrisme, sinon, votre cogito va seulement se mettre à tourner en rond, pris dans la chape de plomb qui domine la pensée humaine et que très peu, trop peu de gens sont disposez à lever réellement.

    Mais je vais vous donner quelques briques.

    La réalité n’existe qu’à la seule condition de respecter la logique causale, en dehors, c’est l’imaginaire.

    L’imaginaire, parce qu’il ne respecte pas la logique causale, est le lieu de toutes les potentialités, où comme me disait un copain, « je peux faire tout ce que je veux, absolument tout » et pour cette raison, ne faisait absolument rien.

    Un artiste face à une page blanche, peut absolument tout dessiner, mais tant qu’il reste sur cette seule potentialité, rien ne sortira de son esprit, il devra obligatoirement commencer par un trait, puis un autre et ainsi de suite. Ce principe est aussi universel, immuable, pour donner vie, sens à l’existant, il faut obligatoirement commencer par tracer un trait et même si vous me dites pouvoir imaginer un dessin fini avant de commencer, c’est que vous avez juste oublié un détail que je viens pourtant d’énoncer...


    • Gabriel Gabriel 7 mai 2019 17:49

      @Hervé Hum
      J’en resterais au principe bouddhiste : «  Tout n’est qu’illusion ... » associé à cette réflexion : « Débrouille toi comme tu pourras m’a dit la nature en me poussant à la vie... »


    • Gabriel Gabriel 7 mai 2019 19:08

      @arthes
      Pour précision je suis agnostique déiste tendance panthéiste, je n’adhère à aucune chapelle .. Alors forcement ça guide mon analyse et le ressenti du problème qui nous interpelle. Merci pour vos enrichissants commentaires. 


    • Hervé Hum Hervé Hum 7 mai 2019 20:47

      @Gabriel

      Vous reste plus qu’à vous retirer dans un monastère et méditer sur le sens de la vie jusqu’à votre mort alors !!!


    • Hervé Hum Hervé Hum 7 mai 2019 21:04

      @arthes

      Je préfère dire que l’être n’a de choix que des buts, mais pas des moyens. Bref, il a le choix de l’idée en tant que but, mais pas de sa représentation dans la réalité. La fin ne justifie pas les moyens, elle les nécessites. Différence subtile, mais fondamentale, puisque dans le premier cas, on pose avoir le choix des moyens, alors qu’il n’en est rien, dans la réalité, c’est la logique causale qui dicte sa loi et elle seule, même avec un Dieu tout puissant.

      Par contre, pour que l’idée soit déjà en germe avant même de tracer le moindre coup de crayon, il faut avoir déjà des représentations connues. Mais si vous partez du point où aucune représentation existe avant, alors, ce que vous dites n’est plus valide. Vous devrez d’abord commencer à construire des première représentations et là, l’imaginaire seul ne le peut pas, parce qu’il contient, en germe, toutes les représentation imaginables, mais où aucune ne peut émerger plus qu’une autre. il doit passer par la réalité, c’est à dire, suivre la logique causale ; donc, commencer a poser des briques, des coups de crayons et voir ce qu’il peut en dessiner en les associant, en les combinants entre elles et là, encore une fois, il devra suivre la logique causale, sinon, ce sera comme vouloir faire un château de sable avec du sable fin et sec, sans eau pour ciment..


    • Gabriel Gabriel 8 mai 2019 08:44

      @Hervé Hum
      Pourquoi, vous pensez qu’en dehors point de méditation ou d’analyses possibles ?


    • Hervé Hum Hervé Hum 8 mai 2019 10:36

      @Gabriel

      Evidemment non !

      Mais, illusion ou pas, cela ne change pas qu’il y ait qu’une seule réponse possible, donner sens à l’existant, en dehors, ne reste que le néant, la négation de sens de l’existance en disant précisément que tout n’étant qu’illusion, tout est vain et donc, inutile. La réponse opposée, consistant à dire que l’existant ne pouvant être supprimé, autant lui donner sens. Mais, si l’être à le choix de la finalité, il n’a pas le choix des moyens, c’est la logique causale seule qui commande ces derniers.

      Un principe est invariable dans son fond, seule sa forme peut évoluer à presque l’infini.

      Cela veut dire, que ce qui est vrai pour l’Univers en son entier, est vrai aussi pour tout ce qui existe, pour une pierre comme pour un humain, la condition pour exister en tant que tel, c’est donner sens à son existence, sinon, c’est retourner au néant.

      Bon, après, on entre dans la pensée complexe...


    • Gabriel Gabriel 8 mai 2019 17:31

      @Hervé Hum
      Lorsque je dis que tout n’est qu’illusion dans le concept bouddhiste cela ne concerne que la matière... Maintenant en tant que panthéiste je peux aussi adhérer au concept alchimique qui veut que concernant l’évolution, nous expérimentons les différents stades (minéral, végétal, animal, humain etc....). Pour eux, tout est dans tout mais vous avez raison, Cela demanderais bien plus que quelques commentaires pour n’en aborder seulement que les contours.


    • Hervé Hum Hervé Hum 8 mai 2019 18:56

      @Gabriel

      La question est de savoir si vous adhérez à l’évolution ou à la création par un Etre .
      Chacune d’ailleurs n’invalidant pas l’autre, mais doit quand même respecter un ordre logique.

      C’est à dire, que la création de notre Univers par un créateur, ne fait que déplacer la question de la création en elle même, puisque la question de la création du créateur reste ouverte.

      Cela veut simplement dire, que dans cette dernière configuration, nous sommes comme des animaux de laboratoires, mais on peut quand même imaginer qu’on est là pour expérimenter.

      Dans la 1ère configuration, c’est se situer avant le Dieu créateur ou une civilisation extraterrestre avec quelques millions d’années d’avance.

      Mais, j’affirme que la création en elle même, donc, la 1ère configuration, répond aux exigences de la logique causale et elle seule, donc, où l’être n’a pas d’autres choix que de passer par elle et c’est la réalité physique ou si vous voulez, la matière.

      Ici, le postulat est l’inverse, l’illusion, c’est le monde de l’âme, de l’esprit pur, la non illusion, c’est la réalité physique. Mais cela ne veut pas dire qu’ils sont séparés, car sans l’esprit, l’être, il n’y a pas de matière possible, simplement, sans cette dernière, il n’y a pas d’expérience possible de la division et donc, de la communauté, puisque il n’y a que l’Un. Ou, autrement dit, que l’Un doit se diviser pour qu’il y ait la possibilité d’un Univers contenant la diversité telle qu’on la connaît


  •  C BARRATIER C BARRATIER 7 mai 2019 20:20

    Toute vie a du sens. Même si tout disparaitra, y compris la Joconde, la planète, le soleil.

    Je me situe au niveau de l’univers, une forme d’éternité pleine d’inconnu.

    En table alphabétique des « news »

    Sens de la vie, sens de l’univers http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=59

  • ddacoudre ddacoudre 7 mai 2019 20:49

    Bonjour

    Merci pour cette réflexion existentielle. L’humain est effectivement dans le vivant que nous connaissons une étrange espèce qui s’évalue. Si nous avons cette interrogation , c’est qu’elle a sa place dans l’homme en devenir. Mais ce n’est pas nous qui le créerons quelles que soient nos prouesses technologiques vers le transhumanisme comme déjà certains le nomment. Il ne peut rien exister qui n’est pas une raison d’être. La connaître sera toujours sujet à erreurs. La raison de nôtre existence qui nous préoccupe est un attracteur. C’est comme un pendule que le clou fait exister, mais la boule ne sera jamais le clou. Pourtant elle percevra son existence sans savoir ce qu’il est. La boule à telle la possibilité de remonter le fil qui la relie au clou sans lequel sa perception n’existerait pas. Certainement mais une fois arrivé ce ne sera plus un pendule.plus elle s’en rapprocher plus le mouvement qui lui donne sa fonction de pendue se réduira. Plus la boule se rapprochera du clou plus elle changera d’etat, car elle ne pourra pas se substituer au clou. La question que l’on peut alors se poser est, peut on être la boule et le clou. En l’etat de ce que nous sommes cela semble difficile, sauf que le fait même de le penser le rend possible, mais certainement pas sous la forme ou nous le définirons avec un langage arbitraire insuffisant pour définir d’existence. Cordialement ddacoudre overblog


  • JC_Lavau JC_Lavau 7 mai 2019 21:07

    Ah ? Et quel est le « sens » de la mort ?

    Il a fallu du calcaire pour faire le ciment de cet immeuble. Quel est « le sens » de la mort de ces coquillages et micro-coquillages ?


  • Waspasien 8 mai 2019 01:12

    @Djam

    Oh, moi j’ai encore plus épicurien :

    Une patate, un steak*, une bière et un cul ; pourquoi se poser plus de questions ?

    et on peut même ajouter une lobotomie pour faciliter la prise de distance avec la prise de tête !

    *(Emprunt à F.F)


  • tiers_inclus tiers_inclus 8 mai 2019 10:49

    Le mirage a t’il un sens ? Celui de nous abuser à la perspective d’étancher notre soif ? Pourquoi avons-nous soif ? Et s’il s’agissait aussi d’un mirage ? 

    La seule question est « de quoi s’agit-il ? » car elle inclut la question de la nature de celui qui la pose, un observateur et un monde ou bien une coproduction qui crée fugitivement le mirage avec un oeil qui croît voir et se voir car il est gravement myope et presbyte, et ce faisant est souffrant par erreur et ignorance.

    Or sans souffrance pas de question, pas de sens, pas d’égo, qui y aurait-il à protéger, et donc pas d’alter, ni de monde à distinguer du pseudo observateur qui ne saurait se différencier.

    Le mirage engendrant la souffrance et la la mort, la réponse est elle de reproduire le schéma erroné en considérant la surface des choses dont nous mêmes comme réalité à cause d’une vision trouble. Beaucoup d’indices concourent à nous indiquer nos erreurs d’appréhension, nos réifications, et en physique avancée lorsque l’on cherche avec plus de détails la nature des choses, on ne trouve que des phénomènes evanescents et coproduits. Pas grand chose de substantiel et même le cadre espace/temps si à priori pour Kant semble bien disparaître.

    Si l’on ne se posait pas de question, aurions nous pu produire les doutes et les inconsistances du mirage devenu très probable.

    Et si le mirage est générateur de souffrance, n’est ce pas coupable que de ne pas chercher une libération ?


    • Gabriel Gabriel 8 mai 2019 17:36

      @tiers_inclus
      Presque imparable mais votre excellente analyse est faite par vous et, vous êtes tout comme nous tous un mirage observant et décrivant des mirages...


    • tiers_inclus tiers_inclus 8 mai 2019 20:40

      @Gabriel

      Tout juste mais c’est l’imperfection du mirage en lui même qui le rend auto décelable, et c’est l’accumulation historique de « bugs » dans le rapport du mirage à lui même qui a développé le doute. L’explorateur expérimenté ne vas plus au point d’eau indiqué par le mirage, il ne s’y attache plus.
      Ceci a ouvert la voie méditative du détachement, l’époché puis « l’accès » à la vacuité qui, elle, ne s’obtient pas dans le mirage. Esotérique mais testable, tout en maintenant l’objection d’une subjectivité in fine, quoique le processus soit justement de la dépasser.

      Le temps long (fruit du mirage) confirme peu à peu le mirage en soi, ne serait-ce que par ce qu’il s’estompe, entropie croissante oblige, bien que l’on ait quelques raisons de penser que ce principe est aussi une illusion résultant justement d’un regard myope et d’un manque d’information dans le mirage lui même (spéculatif pour le moment, mais évoqué).

      Ce mirage serait alors imparfait parce qu’il serait un sous ensemble de « quelque chose » de bien plus vaste, (la vacuité obtenue par voie méditative ?), il se réifie par perte d’information et pas par gain et donc ne pourrait s’entretenir indéfiniment en soi tandis que la vacuité reste stable et potentiellement, certainement parallèlement, productrice d’autres univers soit d’autres illusions ou mirages avec leurs lois propres. 

      Analogue à ces images multiples fugitives (puis qui collent lorsque on s’y est accroché) en une même image, selon l’interaction que nous avons avec elles.
      L’idée est forte car on a aussi quelques raisons de penser que les « choses » , les particules par exemple, naissent en coproduction de leurs interactions, voire in fine seule l’interaction fait sens, c’est à dire la relation, c’est à dire de l’information.

      La physique moderne trouve de plus en plus de bugs. Elle ne nous renseignera pas sur la nature des choses, ni sur la nature de la vacuité, mais elle peut peut-être nous renseigner sur le fait que les choses sont illusoires sans être rien. Pourquoi ? Parce qu’elle nous conduit progressivement à l’information manquante de ce que nous appelons notre monde.
      Wait and see... 

      Supposons cette immense spéculation avérée, comment en tirer des fruits pour notre problème existentiel ? Apparemment la seule voie est dans la désadhérence au mirage.
      Nihiliste ? Pas forcément, si l’on en croît Bouddha qui nous donne la voie de la libération par des moyens qui, quoiqu’il en soit au niveau du mirage, nous rendrait la vie illusoire bien plus supportable à mon sens. 

      Après plus prosaïquement on peut aussi se poser la question « cela vaut-il le coup de naître ? » Je me souviens de Jean d’Ormesson et de son « C’était bien » quoiqu’il n’était pas se son propre aveu candidat au redoublement. Théophile de Giraud nous dit des choses pertinentes sur le sujet et ne nous invite pas pour le moins à la naissance.

      Toutefois si Bouddha a raison, ce n’est pas une bonne idée, car la libération est facilitée par la condition humaine, que je n’exposerai pas car j’ai un besoin bien terrestre de m’alimenter. 

      De quoi, tout de même, se dire qu’il faut un peu creuser, non ? Car le mirage semble se dénoncer lui même.

      Une bonne question courte, et une longue réponse en fait trop brève, que j’espère, vous ne trouverez pas trop fastidieuse.


  • Aimable 8 mai 2019 13:48

    La vie , c’est la compagne avec qui vous faites un bout de chemin et qui un jour vous quitte .


    • Gabriel Gabriel 8 mai 2019 17:38

      @Aimable
      C’est vrai d’ailleurs la définition de condamner à mort, en deux lettres, n’était elle pas : « Né » 


  • INsoMnia 8 mai 2019 18:30

    @Gabriel,

    Bonsoir,

    « Est-ce que quelqu’un sait pourquoi nous vivons ? »

    Sujet à dissertation philosophique qui est à mes yeux tellement vrai.

    Je pense que bien souvent nous passons à côté de l’essentiel du « sens » de vivre. La société actuelle nous pervertie dans des semblants, nous vivons souvent par procuration...

    Pourquoi suis-je née et pourquoi dois-je un jour tirer la révérence des questions auxquelles ne je n’ai toujours pas de réponses. A moins de perpétuer l’espèce « humaine » ?

    Merci pour cet article.


  • Yann Esteveny 9 mai 2019 09:52

    Message à avatar Gabriel,

    Je me permets de vous répondre car votre texte est bien écrit.

    La lâcheté morale vide note vie et nous conduit au désespoir. Dépasser cette lâcheté nous fait pleinement vivre et cela même au delà de la mort.

    Un « âne » l’avait exprimé en ces termes :

    « Ce n’est pas en paradis que se fabriquent les saints. C’est sur terre. »


    Respectueusement


    • Gabriel Gabriel 9 mai 2019 10:04

      @Yann Esteveny
      Il serait intéressant qu’il y ait plus « d’ânes » de ce calibre pour venir nous éclairer de leurs saines pensées et positives réflexions. Merci à vous


    • Yann Esteveny 9 mai 2019 10:27

      Message à avatar Gabriel,

      Ce n’est pas la quantité qui compte mais notre bonne volonté d’accepter d’en croiser ne serait-ce que quelques uns puis d’accepter de placer nos pas dans leurs chemins. Et bien entendu toujours se méfier des mauvais maîtres !

      Respectueusement


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