jeudi 25 janvier - par Fanny

Vive la baston, Vive l’UE !

L’UE c’est la paix dit-on en haut lieu. Et si c’était le contraire ? L’UE participe activement à une guerre où elle fait semblant de ne pas s’engager réellement, tout en voulant absolument la gagner. Le cul entre deux chaises, en guerre avec enjeu prétendument vital et pas en guerre à la fois, c’est risquer de tomber lourdement et d’entraîner l’Europe vers le pire. Mais cette fois-ci, le pire n’est pas sûr car l’Europe n’est plus seule, comme autrefois. Elle est encadrée.

Vieille obsession des élites occidentales, européennes principalement : soumettre la Russie, ou tout au moins l’aligner sur les normes occidentales religieuses, sociétales, démocratiques…

Ce fantasme occidental est irrépressible, séculaire, personne n’y peut rien. La réalité historique ne dit que ça.

Après les Polonais (1610), les Suédois (1709), Napoléon Ier (1812), Napoléon III (1854 : guerre de Crimée, l’Occident allié aux Ottomans contre les chrétiens d’Orient), Hitler (1941), Obama (2014), Macron ? (2024) ce désir profond de soumettre les moujiks habite toujours l’inconscient collectif occidental.

Pour l‘anecdote, l’assassinat de Raspoutine (1916) aurait été perpétré, entre autres, par un agent secret UK en poste à Saint-Pétersbourg. Alors Poutine et nos rêves de cancers, rien de neuf ou d’original …

Curieusement, ce sont aujourd’hui les femmes qui sont les plus en pointe, les hommes de l’Europe occidentale, celle éclairée par les Lumières, en ayant un peu marre d’aller se battre à l’Est par – 30 °C.

Elles se prénomment Hillary Clinton, Condoleezza Rice, Victoria Nuland … côté US - Laure Mandeville, Isabelle Lasserre, Sylvie Kaufmann, Galia Ackerman … chez nous. On sent qu’elles veulent y aller, elles ont déjà chaussé une paire de rangers imaginaire.

Les hommes ne sont pas de reste, tels ces néocons américains, parfois issus d’émigrés de l’Empire russe (Blinken …). On peut les comprendre, ils ont un compte à régler avec ce qui reste de cet Empire qui a maltraité leurs familles, finalement obligées de s’expatrier à l’Ouest.

Ces néocons ont d’abord sévi au MO, avec un plan ambitieux de reconfiguration du « centre du monde ». Raté. Les plus virulents cherchent aujourd’hui l’embrouille sinon la baston avec la Russie, visant à la faire éclater en 20 confettis. Les plans existent à l’instar des plans passés pour un nouveau MO. Le résultat sera probablement le même, sans les millions de morts civils peut-on espérer.

Il y a plus près de chez nous ce vieil esprit colonial/néocolonial hérité de Jules Ferry et encore présent dans les esprits européens. Cette conviction - pas totalement infondée, loin s’en faut - d’une supériorité occidentale en tous domaines, excepté la consommation de vodka.

On doit à tout prix faire profiter les « barbares » de nos savoirs, de notre civilisation, par charité chrétienne croit-on, mais pas seulement d’où le besoin de soutien militaire.

Cet état d’esprit issu du XIXème siècle se révèle dans les délires de nos médias et de nos politiques (Le Maire) auxquels on assiste aujourd’hui à propos de la Russie et des Russes, les EUrophiles fanatiques étant les plus déterminés, les plus dangereux (Ursula von der Leyen).

Comment ! La Russie nous défie ? Elle nous empêche de nous installer en Ukraine et en Biélorussie avec nos milliards, nos snipers, nos « regime change » et nos usines ! C’est le monde à l’envers. Elle ne peut pas, « elle ne doit pas gagner en Ukraine », sans quoi nous sommes fichus !

De fait, on assiste à un chamboulement à l’échelle mondiale, un changement dans les rapports de forces. Les plaques tectoniques se sont mises à bouger, annonçant on ne sait quel cataclysme. Le défi russe en Ukraine résonne bien au-delà de l’Europe. Une tranche d’Histoire, celle engagée en 1991, s’achève.

Il ne s’agit pas que de pétrole et de gaz cette fois. L’enjeu est idéologique, civilisationnel ciblant le cœur de l’Europe, cherchant à fixer la frontière entre deux mondes. Il est question de peuples, de cultures, d’identités : c’est « huntingtonien ».

L’UE contre la Russie, le global contre le local (ou inversement). La Hongrie et la Slovaquie, membres de l’UE traditionnellement allergiques aux blocs, sont prises entre deux feux. L’Europe et ses guerres à enjeu global toujours au centre du monde. Cette lecture civilisationnelle du conflit en Ukraine s’est imposée mondialement.

La victoire de l’Ukraine est seule envisageable dans l’esprit de nos leaders et dirigeants, victoire imparable tant nos armes sont supérieures, tant notre modèle politique euro-atlantique est attractif : il ne peut à l’évidence en être autrement.

Le monde à l’envers du défi russe doit être remis à l’endroit, il y va de notre dominance sur les terres émergées et les océans. La Russie doit être punie, étouffée par toutes les sanctions du monde, tous les embargos possibles et imaginables.

L’enjeu est énorme et notre plan occidental à sa mesure. Hyper sanctions défiant toutes les règles, tentatives de s’emparer des avoirs russes, pressions sur les sportifs et artistes russes, livraisons massives d’armes à l’Ukraine, consolidation de l’OTAN, contre-offensive. La totale.

Le deux poids deux mesures occidental (DPDMO) est à son comble, émettant une odeur de fin de règne. Le reste du monde observe avec intérêt et inquiétude toute la batterie des armes et outils mis en œuvre par l’Occident défié par la Russie : du jamais vu hors guerre mondiale. Cela aura des conséquences, en a déjà.

Mais la réalité défie tous les protagonistes, rien ne fonctionne comme attendu. La Russie n’est pas parvenue à renverser le régime « nazi » mis en place par les alliés dans l’OTAN. Les sanctions n’ont pas mis la Russie à genoux. La contre-offensive est un fiasco coûteux en vies humaines. La poursuite de cette guerre ne fait que dégrader les termes d’une future négociation. Mais la Russie « ne peut pas gagner » (Macron), il faut donc continuer la guerre. L’impasse. Comment en sortir ?

Le verrouillage de nos médias commence à se relâcher à propos de cette guerre. On a pu suivre récemment sur notre radio nationale un débat entre une néocone favorable à la poursuite de la guerre, espérant in fine une défaite militaire de la Russie, et un diplomate professionnel favorable aux négociations, jugeant une défaite russe improbable.

Il a fallu attendre deux ans pour qu’un tel débat entre Mme Kaufmann et M.Airaud soit autorisé sur nos antennes étatiques : un marqueur de l’état de notre démocratie.

Les Étatsuniens sont heureusement plus pragmatiques, moins idéologues que les excité.es de chez nous en Europe (excité.es sous parapluie US, restons prudents). Leurs médias ne sont pas dans le délire et dans le militantisme exacerbé comme les nôtres.

Comme M.Airaud, ancien ambassadeur de France aux USA, les Étatsuniens savent évaluer les perspectives d’un conflit et en tirer les conséquences conformes à leurs intérêts. S’ils jugent qu’ils n’arriveront pas à installer une base militaire à Sébastopol à un coût géopolitique raisonnable, comme ils l’ont fait avec succès au Kosovo, ils arrêteront les frais.

Il y a donc une chance de compromis dans cette guerre affreuse entre frères ennemis, car le mot de la fin appartiendra aux USA et à la Russie, laissant de côté l’Europe et ses va-t-en-guerre aligné.es sur la Pologne et les Baltes, et à nouveau tenté.es par le pire comme au XXème siècle.

Les USA et la Russie ont su maintenir la paix en Europe durant 80 ans. On peut, on doit leur faire confiance pour la suite.



203 réactions


  • chantecler chantecler 25 janvier 08:32

    Yes !


  • Lynwec 25 janvier 08:47

    Coquille relevée dans l’article...

    Lire « néoconne », plus proche du réel...

    Pour la paix en Europe pendant 80 ans, les ex-Yougoslaves bombardés par l’Otan apprécieront surement...

    Quant à l’appréciation "la Russie n’est pas parvenue à renverser le régime « nazi » mis en place par les alliés dans l’OTAN

    « , elle témoigne de l’habituel regard américano-centré typique : »Tout, tout de suite, le plus vite possible...et tant pis pour les autres..."

    Sauf que, peut-être, sait-on jamais, a-t-on décidé en Russie, de procéder en prenant le temps qu’il faudra, vu l’ampleur du cancer (qui n’est pas situé qu’en Ukraine, et loin de là, faut-il vraiment le préciser ?)

    Voir pour cela les récentes glorifications au Canada, et le refus de condamner le nazisme renaissant par certains à l’ONU...


    • Fanny 25 janvier 10:26

      @Lynwec

      Lire « néoconne », plus proche du réel...

       

      Je ne dirais pas ça, certaines sont vraiment brillantes (Condoleezza joue du piano comme une concertiste et parle Russe !).

      Pour celles de chez nous, je me suis posé la question de leurs ressorts psychologiques : d’où vient leur rage plus que poutinophobe, carrément russophobe.

      Mme Ackerman, ancienne « bourgeoise » soviétique, a peut-être des raisons très personnelles. Wiki dit qu’elle aurait la double nationalité francorusse. C’est particulier.

      Quant à nos princesses du Figaro et Lemonde, c’est un peu mystérieux. Leur stage à Moscou s’est visiblement mal passé. Elles ont sûrement été plongées dans le petit milieu « Echo de Moscou » de Alexeï Venediktov, radio moscovite à succès qui vit (vivait : fermée depuis la guerre) de son opposition frontale au pouvoir local. C’est comme si des journalistes russes postées en France militaient avec Mélenchon et Poutou.

      La violence des relations entre les élites moscovites pro-occidentales et le peuple russe sont inimaginables chez nous. Ces élites considèrent le peuple comme un troupeau de bovins irréformable, rien à en tirer.


    • Fanny 25 janvier 11:28

      @Lynwec

      Pour la paix en Europe pendant 80 ans, les ex-Yougoslaves bombardés par l’Otan apprécieront surement...

       

      En cynique absolu (ma priorité : sauver ma peau et celle des miens à Paris), je serais tenté de considérer que la bombe atomique nous a sauvés d’une 3ème guerre mondiale initiée en Europe, et donc d’une fin définitive de l’Europe.

      L’Europe se trouve placée sur des failles de plaques tectoniques huntingtoniennes. De temps à autre, ça doit craquer.

      Ça a craqué en Yougoslavie, mais avec des conséquences mineures (le Kosovo arraché à la Serbie) à l’échelle de l’Europe et du monde. Les Russes étaient à cette époque trop faibles pour se mesurer aux USA, puissance nucléaire écrasante. 

      Ça craque à nouveau, en Ukraine. Les Russes n’ont pas reculé cette fois, ils avaient pris (Poutine) le temps de se renforcer.

      Fort heureusement, le défi qu’ils ont lancé à l’Occident se résume in fine à la confrontation des deux puissances nucléaires majeures Russie/USA. Cela inspire la retenue de part et d’autre et donc conduit forcément à un compromis (Cuba 1962). Merci la bombe.


    • mmbbb 25 janvier 12:19

      @Fanny Ce sont les américains qui ont traité la guerre de Kosovo accord de Dayton .

      Les alliés naturels de la Serbie, les Russes ont été humiliés . Ils étaient en plein chaos .

      Il n y pas eut une volonté de reconciliation ou au mieux de rapprochement .

      L Allemagne qui avait commis les pires saloperies n a pas eu ce rejet Evidement le contexte politique ne fut pas le même ..

      Quant à ce même Kosovo etat cree ex nihilo par les americains et en dépit du respect du droit international . 

      Etat devenu une tête de pont du radicalisme religieux et de tous les trafics dont celui des organes .

      Quant à l UKraine, il n y eut aucune ingérence américaine ( c est dus sarcasme ) et 2014 a été le point de rupture .

      Il y avait une volonte d en finir a vec les etats de l est  interdiction dur russe , aliénation de leur droit , mais l europe des droits de l homme n a pas agi .

      Merkel, elle meme l a reconnu, qu elle avait sciemment agit pour que ces accords de MINK II ne soient pas réspectes .

      Il y a avait une volonté d arracher la Crimée a la Russie et de condamner l annexion de la Crimée par la Russie . La Crimée est russophile et de culture russe tel Odessa . De la bonne grosse propagande d autant plus que les Russes ont une base navale .

      On ne peut oublier ce Bush junior pronant l elargissemnt de l otan en foulant du pied les accords tacites signés avec Gorbatchev . 

      La tête de pont hystérique Ursala Von Leyen a adopte une politique pro atlantique 

      Je ne réponds pas a Fergus , ce type est décevant .

      Il devrait aller discuter avec les agriculteurs , lui l europeiste , ils ont brûle le drapeau européen . !! 

      De L europe , on ne peut que constater comme l affirme le general Desportes un desert politique aucune vision sinon de se rattacher a la doctrine des USA et dont les intérêts sont divergents .


    • Fanny 25 janvier 12:52

      @mmbbb

      De L europe , on ne peut que constater comme l affirme le general Desportes un desert politique aucune vision sinon de se rattacher a la doctrine des USA et dont les intérêts sont divergents .

       

      Vous posez la question de la pérennité de l’UE.

      Ce bloc de 400 millions d’habitants peut-il se maintenir sans réelle souveraineté, en étant piloté par-delà l’Atlantique ?

      A titre personnel, je n’aime pas l’UE car je ne vois pas du tout le profit qu’en obtient la France (qui recule depuis que Mitterrand disait vive l’Europe !), et je suis plutôt de tempérament souverainiste.

      Mais mon cas personnel ne dit rien de l’avenir de l’UE. UK est déjà partie, parce que c’est une île, je crois. Les tensions montent à l’Est (et en Allemagne : attention, danger !).

      A l’Ouest de l’Europe, l’UE est encore plébiscitée, c’est pas l’amour mais une sorte de PACS entre « transgenres ». On ne sait pas si c’est durable. Tant que l’Euro tient la route (et partant notre économie) et que la guerre reste confinée aux limes de l’Europe, on peut penser que ça va durer (encore un peu).


    • mmbbb 25 janvier 13:04

      @Fanny entre l Europe promue par les chantres du Traite de Maastricht et le résultat actuel , il y a un gouffre que dis je un abîme .

      Et Mitterand tant adulé et présenté comme un sphinx , voulait clouer l Allemagne avec l Euro .

      Ce qui est arrivé est diamétralement opposé, l Allemagne a repris sa position dominante et est le pivot central de cette Europe .

      La France , en dépit de ce que les pro européens prétendent , n existent plus ( les Amércicains entres autres ) . 

      Un pays absent et dont l economie est en ruine .


    • Lynwec 25 janvier 14:26

      @Fanny

      Désolé de diverger en opinion à propos de ces greluches (idem pour la catégorie des mâles néotrèscons) mais des gens qui professent une idéologie qui ne peut guère aboutir au final à autre chose qu’à la guerre perpétuelle ne méritent pas d’être qualifiés de « brillants » sauf à admirer la luminosité d’un ange déchu trop connu...ce qui ressort du libre arbitre de tout un chacun...

      « La violence des relations entre les élites moscovites pro-occidentales et le peuple russe sont inimaginables chez nous. »

      Hum,hum... Je me vois forcé de vous rappeler l’épisode des sans dents (pour le registre de la « considération ») sur lesquels l’émule de l’orateur précédent s’est empressé de faire tirer (pour le registre de la violence) au LBD (en attendant mieux...les commandes étant passées...)

      Alors, je ne perçois pas très clairement la notion « d’inimaginable chez nous »...Pas besoin de l’imaginer, elle est bien présente ...


    • Lynwec 25 janvier 14:37

      @Fanny

      Ce qui nous a sauvés, nous Européens, d’une 3ème guerre mondiale « éclair », c’est l’efficacité des services d’espionnage de l’URSS
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Ethel_et_Julius_Rosenberg
      qui a permis très vite l’équilibre nucléaire, car les ancienscons de l’époque avaient eu le projet de raser 200 villes d’URSS pour bien montrer qui était le patron... Projet finalement non réalisé pour diverses raisons...

      Les Yougoslaves et Serbes ayant bénéficié des largesses Otanesques goûteront fort la notion de « conséquences mineures » que vous évoquez...

      Les failles dont vous parlez pour l’Europe, c’est uniquement la rapacité d’une petite clique apatride qui les crée, cette clique qui veut toujours plus du gâteau mondial, et qui, tellement gavée qu’elle n’a plus assez de place pour se régaler en avalant les richesses communes, en arrive à rechercher les plaisirs pervers de la domination et du génocide...en passant par toutes les perversions décrites dans les livres...


    • Lynwec 25 janvier 15:13

      @Lynwec

      Rantanplan s’est vu offrir un métronome, il est maintenant d’une régularité exemplaire...sur certains pseudos...
      Dressage remarquable, on lui a bien appris à glapir, à la tête du client...(chapeau au dresseur, vu la stupidité du bestiau, que même Averell surclasse...)

      La qualité argumentaire n’est toujours pas son point fort, mais il remue maintenant la queue en rythme, c’est déjà ça...


    • Fanny 25 janvier 15:35

      @Lynwec
       la rapacité d’une petite clique apatride

      Vous faites allusion à Arnault, Pinot, Niel, de La Charrière, Mulliez,  ... ?

      Vous avez raison, ceux-là ne seront jamais rassasiés.

      Mais les mécanismes de l’économie mondiale, qui gouvernent aujourd’hui toute la planète, ne sont pas la création de quelques milliardaires plus ou moins bienveillants vis à vis de l’humanité. C’est le résultat de toute notre histoire, depuis l’antiquité.


    • Fanny 25 janvier 16:23

      @Lynwec

      Pas besoin de l’imaginer, elle est bien présente ...

       

      Vous n‘avez pas tout à fait tort, sauf qu’en Russie, tout paraît un peu plus dur (comme le climat), plus violent dans les relations sociales.

      Un de mes collègues, dirigeant de mon entreprise, m’avait raconté ses négociations en Russie (niveau dirigeants CAC40) : les Russes s’asseyaient autour de la table après avoir posé le colt sur la table. Ça fait drôle pour un Français.

      La France reste quand-même très policée, malgré la montée de l’insécurité. Mais le mépris est de la même veine (peut-être pire question mépris, je ne saurais dire, en tout cas d’odeur différente cf. Dostoïevsky/Balzac).


    • V_Parlier V_Parlier 25 janvier 21:14

      @Fanny
      L’histoire du colt, c’était à quelle époque ?
      Quant aux relations sociales en Russie, c’est plus cash mais je trouve que les gens de classes différentes (hors « CAC40 ») se parlent plus facilement qu’en France.


    • Fanny 25 janvier 21:36

      @V_Parlier
      L’histoire du colt, c’était à quelle époque ?

      Un peu avant 2010, en relation avec l’achat du constructeur russe par un constructeur français.


    • Fanny 29 janvier 10:43

      @Lynwec

      Alors, je ne perçois pas très clairement la notion « d’inimaginable chez nous »...Pas besoin de l’imaginer, elle est bien présente ...

       

      Pour éclairer mon propos, je dois préciser d’où je parle.

      Je suis un citoyen de classe moyenne supérieure, sans fortune (juste mon logement), issu d’une famille immigrée de 2ème génération côté père, de 1ère génération côté mère. Du coup, le Français n’est pas ma langue maternelle. Je suis moi-même de catégorie moyenne supérieure. J’avais 20 ans en 68.

      De cette « révolution » de 68 à laquelle j’ai participé, je garde le souvenir d’une sorte de complicité entre un pouvoir gaulliste complètement désorienté, complètement paumé face à la révolte, et une jeunesse bien décidée à défier « le Père », à le « tuer ».

      Mais finalement, personne n’a tué personne et le Préfet de Paris Grimaud (1913-2009) a fait tout son possible pour ménager les « jeunes », la jeunesse française petite bourgeoise en révolte. On « n’enferme pas Sartre », et on ne tire pas sur les jeunes. Ça s’est passé « en famille », bien que fin mai, ça aurait pu tourner à l’aigre. Merci la CGT qui a sauvé Pompon et le Vieux (lui, juste pour quelques mois)

      Les choses ont changé avec le temps et les CRS utilisent aujourd’hui les LBD en tir tendu, crevant les yeux de citoyens innocents. C’est nouveau, le complexe « Oussekine » tend à s’effacer. Et puis cette complicité entre le pouvoir et les révoltés de 68 a disparu : l’oligarchie parisienne n’a rien en commun avec les Gilets Jaunes. La haine monte très vite. On est davantage dans l’ambiance « Commune de Paris » que mai 68. C’est clairement une haine de classe que l’on ressent, haine de classe que personnellement je n’avais pas perçue dans les décennies d’après-guerre.

      Les OMON (CRS) russes ont suivi un autre chemin. On dirait qu’ils ont copié les techniques de maintien de l’ordre occidentales d’après-guerre, ne tabassant les manifestants que « modérément », juste autant que de besoin. Il s’est produit une sorte de croisement entre une société française plus dure, plus brutale et une société russe plus « civilisée ».

      Cela dit, la haine entre l’oligarchie française et le peuple (des gilets jaunes, des agriculteurs) est purement économique, purement « marxiste ». Deux mondes qui n’ont pas les mêmes intérêts, prêts à se battre pour ces intérêts, mais deux mondes qui se réconcilieraient ou du moins s’apaiseraient une fois la question économique réglée en faveur des classes inférieures (je ne parle pas des « banlieues »).

      Autre chose en Russie entre les classes moscovites aisées, pro-occidentales, et le peuple russe. C’est culturel, presque « civilisationnel ». Deux mondes différents qui se regardent en chiens de faïence. Un gouffre entre les deux. Ils ne se comprennent pas (plus). Peuple « barbare » aux tentations staliniennes (poutiniennes) contre élite « civilisée » aux tentations démocratiques. On ne voit pas de réconciliation ou d’apaisement possible entre eux. Un mur. C’est un peu ce qui se joue en Ukraine, avec une violence à son maximum.

      Le peuple a toujours raison, par définition, quoi qu’il en coûte (mon avis, mais je n’ai peut-être pas toujours raison).


    • Fanny 30 janvier 11:32

      @Fanny
      La France reste quand-même très policée, malgré la montée de l’insécurité. Mais le mépris est de la même veine (peut-être pire question mépris, je ne saurais dire, en tout cas d’odeur différente cf. Dostoïevsky/Balzac).

      A propos de mépris, il se passe des choses tout à fait étonnantes dans nos médias. Je ne parle pas de Le Monde, Libé et Radios/TV totalement alignés sur les intérêts US, mondialistes et ceux de notre oligarchie macronienne, mais du Figaro !

      Il faut lire l’article de Pierre Vermeren sur la crise agricole dans le Figaro du 29 janvier : c’est le texte d’un militant révolutionnaire !

      Révolte des agriculteurs : « Nous sommes face à un choix de société et de civilisation ».

      Rien d’étonnant à ce qu’un diplômé de Normale sup ait un discours révolutionnaire (en général, ça leur passe après la trentaine), mais que ça paraisse dans le Figaro, il y a là quelque chose d’extraordinaire. Cela annonce peut-être une alliance des luttes entre le peuple et une partie de l’élite, situation pré-révolutionnaire !

      Extraits :

      « Les élites se sont désintéressées du peuple avec qui elles ne travaillent plus … Dans les classes aisées – un Français sur cinq – la plupart s’occupe des siens, de capitaliser ses biens et de ses loisirs … Idéologie du Bien et du Progeès … Ouverture sans nuance à l’immigration internationale … Utopie de la construction européenne ... »

      Du lourd, dans le canard de l’élite ! Le Parquet a-t-il été saisi d’une plainte contre Le Figaro pour propagande révolutionnaire et menace à la sécurité de l’Etat ?

      Après la prise de la Bastille, la prise de l’Elysée ? L’hélicoptère du Président est-il paré ? (celui qui a déjà servi fin mai 1968, direction l’Allemagne, mais aujourd’hui, le plan de vol serait plutôt Washington).


  • Brutus S. Lampion 25 janvier 08:48

    "Les USA et la Russie ont su maintenir la paix en Europe durant 80 ans. On peut, on doit leur faire confiance pour la suite."

    1. Les USA et la Russie ne sont pas des personnes, mais des états dirigés par des personnes qui servent les intérêts de groupes puissants dont le caractéristiques ont beaucoup changé depuis 80 ans, et donc les rapports de forces aussi

    2. Il y a une énorme différence entre la Russie et l’URSS, ne serait-ce que sur le plan territorial, et donc les rivalités frontalières et le positionnement des forces militaires. Les USA qui contrôlent l’OTAN n’avaient pas de bases dans le pays baltes.

    3 – La guerre froide était bien une guerre, une guerre économique et une guerre par procuration (Irak, Iran, Afghanistan armés de matériel soviétique), et la guerre en Ukraine est également une guerre par procuration. Il n’y a aps eu de « paix » depuis 1945.

    4 – Comme l’a très bien expliqué Opposition Contrôlée dans son article "De la victoire américaine en Ukraine" publié ici le lundi 15 janvier 2024 ici même : " L’autre constat historique flagrant, c’est que bien que le prétexte de la « menace communiste » ait disparu avec l’URSS en 1991, la politique de fabrication artificielle de la tension s’est poursuivie depuis les années 2000. Entre l’abrogation du traité ABM, l’installation de missiles en Pologne etc, les provocations des E-U n’ont pas cessé avec la conversion de la Russie à la Vraie Foi Capitaliste. D’où la conclusion fracassante qui va plonger certains lecteurs dans le déni et la dissonance cognitive. Lorsqu’on vous dit, « la Russie a gagné en Ukraine », c’est de la propagande américaine. Les seuls qui ont gagné quelque chose avec le conflit en Ukraine, c’est les E-U."


    Les guerres sont le moteur de l’économie américaine qui repose à la fois sur l’industrie de l’armement et les contrôle économique de ses allié qui constituent le marché mondialisé de ses produits, même s’ils sont externalisés. La seule question est de savoir où ces guerres vont avoir lieu, mais ça ne sera certainement pas sur le territoire américain, ce « sanctuaire » vitrifié depuis la guerre de sécession qui a toujours préservé ses capacités de production pendant que l’état américain détruisait celles des autres.


    • Brutus S. Lampion 25 janvier 10:10

      @S. Lampion

      Autrement dit, on pourrait formuler ainsi la conclusion de l’article qui est la phrase commentée ci-dessus :

      « Les USA ont su maintenir la tension en Europe durant 80 ans. On peut leur faire confiance pour que ça continue. »

      N.B. : en Europe et dans la monde


    • Fanny 25 janvier 12:14

      @S. Lampion

       Comme l’a très bien expliqué Opposition Contrôlée dans son article « De la victoire américaine en Ukraine » 

      Article brillant et très juste dans ses notations, en particulier concernant les monnaies et l’obsolescence (de plus en plus rapide, satellites à changer) des armes.

      Mais comment se fait-il que cette victoire américaine soit perçue par la presse occidentale comme un recul du camp occidental à l’échelle mondiale ? Encore une astuce, une façon de tromper l’ennemi ?

      Je ne crois pas. Cette guerre en Ukraine est à la fois une victoire et une défaite américaine. La victoire est très bien expliquée par oppositioncontrolée (malheureusement à nos dépens d’Européens dominés).

      La défaite, c’est symboliquement une inversion des rôles. Jusqu’à présent, les USA étaient à l’offensive avec leur armée (Vietnam, Irak …) ayant face à eux des armes soviétiques et chinoises.

      Dans cette guerre d’Ukraine, les Russes mettent en jeu leur peau face aux armes américaines. Ce renversement des rôles est un défi intolérable pour l’Occident qui annonce une nouvelle ère, un recul occidental : le reste du monde n’a plus peur d’aller se battre, de mobiliser ses hommes contre l’Occident. La défaite est là, elle est surtout à venir, c’est-ce qu’ont bien compris les commentateurs de la presse occidentale.

       

       La seule question est de savoir où ces guerres vont avoir lieu, mais ça ne sera certainement pas sur le territoire américain, ce « sanctuaire » 

       D’accord avec ça, en ajoutant (je pense à ma peau) que ces guerres vont peut-être se dérouler en Europe (déjà en fait : en Ukraine), mais sous une forme contrôlée, limitée (non utilisation des armes nucléaires du champ de bataille). C’est notre privilège de puissance nucléaire, nous autres Européens (et Russes).


    • Fanny 25 janvier 12:22

      @S. Lampion

      « Les USA ont su maintenir la tension en Europe durant 80 ans. On peut leur faire confiance pour que ça continue. »


      Cette correction à ma conclusion me va bien.

      Du moment que cette « tension » me laisse la vie sauve, moi et les miens.


    • Seth 25 janvier 12:30

      @S. Lampion

      Bien que l’article soit dans son ensemble d’excellent niveau, cette conclusion inattendue et simpliste m’a aussi choqué, mais bon... smiley


    • Christophe 25 janvier 13:28

      @Fanny

      Cette guerre en Ukraine est à la fois une victoire et une défaite américaine. La victoire est très bien expliquée par oppositioncontrolée (malheureusement à nos dépens d’Européens dominés).

      Si je rejoins le fait que sur ce conflit, les USA engrangent une victoire sur l’Europe je ne vois pas réellement une défaite américaine uniquement sur ce conflit.

      Je ne pense pas que la défaite américaine soit uniquement due à la guerre en Ukraine, c’est beaucoup plus profond que cela. Les USA savent qu’ils ont perdu l’hégémonie économique, militaire et donc politique même s’ils ont un poids encore puissant dans le monde grâce à leur monnaie.

      Ce mouvement ne se fera pas du jour au lendemain mais je ne pense pas que les dirigeants américains soient suffisamment aveugles pour ne pas voir cette vague qui va apporter des changements profonds dans les relations internationales. Ce qui est certain par contre c’est que les américains, pour préserver leurs intérêts ont marché sur la tête de l’Europe et l’ont enfoncé pour qu’elle ne puisse jouer un rôle déterminant pour la suite. L’Europe est un nain politique et militaire et va devenir un nain économique grâce aux USA.

      En plus comme vous l’exprimez dans votre article, les anglo-saxons sont des pragmatiques alors que l’Europe continentale de l’Ouest a une forte tendance au dogmatisme. Pour preuve, les anglo-saxons ont financé le fascisme et le nazisme en Europe dans les années 20 jusqu’à leur entrée en guerre contre l’Allemagne (déclaration de guerre faite par l’Allemagne) et ont assuré la continuité du nazisme après la seconde guerre mondiale, l’Ukraine en est un exemple (voir mon article sur le sujet) mais il y en a d’autres comme les croates, ...


    • Fanny 25 janvier 14:06

      @Christophe

      les américains, pour préserver leurs intérêts ont marché sur la tête de l’Europe

      L’Europe est un nain politique et militaire et va devenir un nain économique grâce aux USA.

       

      Commentaire pessimiste mais lucide si rien ne change dans les relations de l’UE avec le USA. C’est mal parti depuis février 2022.

      En clair, soit les relations US/UE se rééquilibrent radicalement, soit l’UE s’effondre et disparaît. On a beau être un continent ouest-européen peuplé de vieillards, on a la mémoire de nos gloires passées. Et puis il y aura la pression de la jeunesse immigrée …


    • Christophe 25 janvier 14:53

      @Fanny
      Les anglo-saxons se battent pour leurs propres intérêts depuis très longtemps et je pense même (peut-être théorie du complot) que la sortie des britanniques de l’Union Européenne n’est pas si anodine que cela.

      J’ai la fâcheuse tendance à recouper les faits et leur départ de l’UE juste avant le lancement de cette guerre économique qui pourrait mener à notre mort économique (enfin à l’échelle des grandes nations, nous en sortirons amoindris cela est certain) peut être un hasard mais j’ai tendance à ne pas trop croire au hasard.

      Le monde s’oriente selon les actions et le souhait des américains vers une guerre économique sino-américaine ; l’Europe ne sera plus un acteur majeur et les USA ne souhaite sans doute avoir un arbitre entre ces deux grandes puissances. La vision américaine bien que pragmatique est fortement manichéenne.


    • Fanny 25 janvier 15:22

      @Christophe
       l’Europe ne sera plus un acteur majeur

      En Europe, il y a l’Allemagne, grande puissance exportatrice, nation toujours cohérente, unie.

      Depuis sa défaite, elle est comme tétanisée, souffrant d’une culpabilité « éternelle », un peu comme le Japon.

      Je ne crois pas cet état de coupable soit éternellement durable. Quand l’Allemagne s’éveillera serais-je tenté de paraphraser Peyrefitte.

      Il suffit d’attendre, mais j’ignore combien de temps. 

      La France ? Pour le moment c’est le brouillard, la belle endormie. C’est Macron (qui c’est, Macron ?). 


    • V_Parlier V_Parlier 25 janvier 21:21

      @Fanny
      « Je ne crois pas cet état de coupable soit éternellement durable. »
      Ces dernières années ils ne donnent plus l’impression de se sentir coupables de quoi que ce soit ! Ils sont prêts à remettre ça, d’après les dernières déclarations de ce mois-ci ! Comme quoi, la culture de la repentance c’est juste du bidon pour soumettre les peuples, par exemple à l’immigration massive, sous prétexte qu’ils sont coupables. Ca n’empêche absolument pas de recommencer comme avant...


    • V_Parlier V_Parlier 27 janvier 10:10

      @V_Parlier
      (je fais bien allusion au parti qui gouverne l’Allemagne, parce-que des lecteurs trop formattés pourraient croire que j’accuse l’AFD de ne pas vouloir la 3e guerre mondiale...)


    • Fanny 27 janvier 11:12

      @Seth
      conclusion inattendue et simpliste m’a aussi choqué, mais bon...

      Dictée par la trouille, pas forcément la meilleure conseillère, mais y a-t-il d’autres perspectives acceptables ? 


    • Fanny 27 janvier 12:56

      @Fanny
      Dictée par la trouille,

      J’explicite ma « trouille ».

      L’Ukraine n’est ni dans l’UE, ni dans l’OTAN.

      Les dirigeants UE, OTAN, Français ne cessent de répéter : si la Russie gagne en Ukraine la sécurité européenne est menacée, la Russie va attaquer ensuite les pays baltes, l’OTAN … et ce sera donc la catastrophe, la guerre de haute intensité en Europe (Macron s’y prépare : réarmement).

      La Russie dit : je ne veux pas d’OTAN à ma frontière en Ukraine, je ne veux pas d’un régime ukrainien radicalement hostile à la Russie, je veux que les territoires historiquement russes en Ukraine reviennent sinon à la Russie (sauf la Crimée russe à 80%), du moins dans sa zone d’influence, et surtout pas dans une zone radicalement, militairement hostile à la Russie. Il y va de la sécurité de la Russie.

      Qui tient un discours irrationnel, donc un discours de guerre ? A mon avis, c’est l’UE.

      L’hypothèse que la Russie attaquera les pays baltes après avoir obtenu ce qu’elle veut eu Ukraine est absurde. C’est faire l’hypothèse que 140 millions vont attaquer 800 millions beaucoup plus riches et mieux armés. C’est une hypothèse de Russie suicidaire, donc irrationnelle, fausse, et donc guerrière.

      Les exigences russes concernant sa sécurité sont rationnelles, pas orientées vers je ne sais quelle guerre contre l’OTAN. L’équipe OTAN/UE peut-elle entendre les préoccupations de sécurité de la Russie ? On dirait que non, nos médias n’en parlent jamais.

      Mon idée : l’UE est une structure en expansion (Balkans, Géorgie, Arménie, Albanie …). Son armée, c’est l’OTAN. Son discours est celui classique d’une structure en expansion qui, si elle s’arrête de croître, pense qu’elle va s’effondrer et disparaître. C’est ainsi que les autorités liées à Bruxelles se vivent. Et c’est pourquoi elles disent que si l’Ukraine perd, c’est foutu pour l’Europe. Discours de guerre d’une structure en expansion qui ne peut cesser de s’étendre sauf à disparaître.

      Donc l’UE cherche la guerre en Ukraine, il est vital pour l’UE de la gagner, d’où ma trouille.

      Et c’est pourquoi prétendre que l’agresseur russe est en réalité et paradoxalement sur la défensive est assez juste.


    • Fanny 27 janvier 18:22

      @Fanny

      Environ 63 % des Français redoutent l’utilisation de l’arme nucléaire par le président russe Vladimir Poutine,


      Il apparaît que les Français partagent ma trouille d’un changement de braquet de cette guerre en Ukraine, mais sous une forme et avec une analyse différente de la mienne.

      Emploi du nucléaire par Poutine ? Je ne crois pas, car ça suppose une situation militaire désespérée pour la Russie, qui n’est pas à l’ordre du jour.

      En revanche, une montée de la violence des bombardements de part et d’autre, avec extension et aggravation des bombardements des villes ukrainiennes et russes, à la manière OTAN sur Belgrade ..., c’est à redouter.


    • LeMerou 28 janvier 07:17

      @S. Lampion
      Bonjour,

      « Les guerres sont le moteur de l’économie américaine qui repose à la fois sur l’industrie de l’armement et les contrôle économique de ses allié qui constituent le marché mondialisé de ses produits, »

      Je ne suis pas tout à fait d’accord, l’industrie de l’armement est certes très forte, mais pas à ce point, je ne pense pas qu’elle fasse parti du « moteur », Majoritairement sur les « conflits » de tout poils qui se déroulent un peu partout sur la planète, les belligérants sont plutôt dotés de matériel ex-soviétique. Je suis d’accord cela doit les agacer fortement.

      Bien d’accord avec vous, l’interventionnisme mondial des E.U appelé par certains les gendarmes du monde, n’existe QUE pour la préservation de leur intérêts économiques ainsi que de leur monnaie aussi, servant de base aux échanges par sa relative stabilité. 

      Le conflit Ukrainien à t-il été ourdit ou fomenté ? Peut-être, en tout cas le lait à été laissé dans la casserole sur le feu. L’aversion des E-U envers ce qui fut l’URSS est indéniable, Un concurrent ? Un frein à leur expansionnisme ? Vraisemblable.
      Les signes annonciateurs étaient pourtant bien là et personne en UE n’a bougé le petit doigt.. 

      Et l’Europe dans tout ça ? Cet amalgame idéologique invraisemblable dans sa forme actuelle, qui tente à tout prix de se calquer sur le modèle fonctionnel US, Cette grenouille qui veut devenir aussi grosse que le boeuf, tentant de démontrer son indépendance, vient surtout de rassurer les E-U, par ses réelles faiblesses.

      Leur permettant ainsi de se concentrer en toute quiétude devant leur nouvel ennemi économique emprunt d’un expansionnisme délirant qui peut vraiment mettre à mal leur « puissance ». Les EU sans certains des produits de la RPC, ne sont pas grand chose, nous aussi d’ailleurs, sauf que les EU le savent mais pas nous.....

      Pour être cru, l’UE c’est « tout dans la gueule, rien dans le pantalon »....Si les américains ne sont qu’un, n’ont qu’une patrie c’est essentiellement dû à leur histoire,
      Ce n’est pas le cas dans l’UE. Même si tous les dirigeants asservis aux « puissants » tentent depuis des décennies de nous faire croire le contraire.

      Le conflit Ukrainien s’éteindra sans vainqueur ni vaincu (évidemment que l’on tentera de nous faire croire contraire), oui car à un moment il va coûter de plus en plus cher, devenir surtout moins rentable, mais le territoire restera une poudrière, n’en doutons pas savamment entretenue au cas ou la grenouille aurait éventuellement à nouveau de fortes velléités d’indépendances.


    • Lynwec 28 janvier 08:17

      @LeMerou

      Votre raisonnement oublie de prendre en compte, dans l’impact du complexe militaro-industriel sur la « réussite économique américaine » l’extorsion planétaire résultant de la domination militaire exercée pendant les décennies qui ont suivi 1945...

      Ce n’est pas tout de provoquer des guerres un peu partout, bien sur on crée un marché intérieur de ventes d’armes, mais comme on est filous dans l’âme, on en vend également « pour se défendre » à la partie corrompue du pays qu’on a « révolutionné »...

      Puis, toujours « pour défendre », on s’extasie devant la demande « spontanée » de l’autorité corrompue qu’on a personnellement assise au pouvoir de bien vouloir installer chez elle une base militaire US, ce qu’on fait bien entendu (800 et quelques, toutes pour « protéger »...)

      Ces « demandes spontanées », émanent forcément toutes « du peuple », d’après certains génies, tibétains ou croque-notes opérant en groupes (Nous), qui nous font généreusement bénéficier de leur sagesse ici même...

      On comprend bien que la présence de ces bases « rassure » les décisionnaires locaux (autant que le boutiquier est rassuré quand les gros bras du parrain viennent lui dire bonjour) quand il s’agit de « commercer » avec la nation indispensable...en...dollars, bien sur...dont j’ai adoré la « relative stabilité »...forcée...


    • Fanny 28 janvier 10:20

      @LeMerou

      l’UE c’est « tout dans la gueule, rien dans le pantalon ».

       

      Bien vu.

      C’est assez juste et c’est très inquiétant. Car de « rien dans le pantalon » au « canard sans tête » il n’y a pas loin.

      C’est au fond ce que j’ai exprimé dans mon article. Une certaine confiance dans la rationalité du gendarme du monde, quoi qu’on en pense, et la trouille d’une UE qui est une sorte d’empire sans peuple et sans armée, empire en expansion avec une armée d’emprunt (l’OTAN).

      Qu’attendre d’un empire sans peuple et sans armée, notre UE ? Rien de bon.

      Johnson qui court à Kiev pour bloquer les négociations entre Kiev et Moscou, c’est ça l’UE. Dangereux car Johnson ne représente pas une grande puissance, mais fait croire à Kiev qu’il est le porte-parole de l’Occident. Tout est un peu faux, là est le danger car la grosse erreur d’appréciation n’est pas loin.

       

      restera une poudrière, n’en doutons pas savamment entretenue

      Pauvre Europe. Elle n’a rien vu venir, elle n’a rien anticipé et la voici affectée pour longtemps d’un énorme furoncle qu’elle ne sait pas soigner.

      Faire appel à la médecine chinoise ? (humour déplacé)


  • Clocel Clocel 25 janvier 09:33

    Message du Miniver :

    La servitude, c’est la paix.

    Lorsque le viol est consenti, ce n’est plus un crime.

    « Nous avons les moyens de vous rendre consentant ».


  • Fergus Fergus 25 janvier 09:40

    Bonjour, Fanny

    Le plus drôle (bien que le mot soit mal choisi) est qu’en agressant l’Ukraine comme elle l’a fait, dans l’optique de faire main basse sur des territoires et de mettre en place à Kiev un pouvoir fantoche à sa botte comme en Biélorussie, la Russie est en passe de réussir à, comme vous dites, « aligner sur les normes occidentales religieuses, sociétales, démocratiques » le « pays frère » (dixit Poutine) qu’a toujours été auparavant l’Ukraine.

    Grâce à l’autocrate du Kremlin, les Ukrainiens sont massivement, et probablement irrémédiablement en train de tourner le dos à la Russie et à sa culture. Bravo, Poutine !


    • Lynwec 25 janvier 10:25

      @Fergus

      Le mur du « çon » a été enfoncé...

      "Le plus drôle (bien que le mot soit mal choisi) est qu’en agressant l’Ukraine comme elle l’a fait, dans l’optique de faire main basse sur des territoires et de mettre en place à Kiev un pouvoir fantoche à sa botte comme en Biélorussie...« 

      L’histoire du monde connu remonte à février 2022 ... A cette date sont apparus, comme par magie, un pays, des habitants, des villes et villages, qu’un vilain autocrate a décidé d’envahir pour »faire main basse« dessus...
      Il est d’ailleurs surprenant d’observer la datation 2022 ... Pourquoi pas 01 ? Puisqu’avant »l’agression« , c’était le néant...(évangile selon Saint Fergus, chapitre 25/1)

      Bon, les réalistes savent que l’agression n’en est pas une, mais une intervention fondée sur le droit d’ingérence cher à certains (mais à usage restreint, il faut être de la bonne communauté d’intérêts pour en disposer librement, sinon, c’est l’agression)...

      Ils savent aussi qu’un pays sous-peuplé disposant d’une superficie gigantesque et de ressources qui font baver l’oncle Schmuel n’a nullement besoin de »faire main basse sur des terres« ...

      Ils savent enfin qu’en matière d’installation de pouvoir fantoche, c’est l’hôpital qui se fout de l’infirmerie...

       »Le plus drôle"(et le mot est très bien choisi), c’est que Fergus pense que ça va passer...


    • Dudule 25 janvier 19:19

      @Fergus

      les Ukrainiens sont massivement, et probablement irrémédiablement en train de tourner le dos à la Russie

      Irrémédiablement, surement pas ! Et massivement, vous sondez les reins et les cœurs ? Il y a et il y a toujours eu une bonne partie de l’opinion ukrainienne russophile, notamment à l’ouest du Dniepr et au sud de l’Ukraine, et même ailleurs. Mais bon, ces gens ne comptent pas...

      Faudra voir ça sur le long terme, peut-être même moyen terme. Les Ukrainiens commencent à s’apercevoir que le gentil occident démocratique les a manipulé en plus de les envoyer à la boucherie. Je ne suis vraiment pas sûr que la haine de la Russie et l’amour de l’Occident vont perdurer à l’ouest du Dniepr. Les ambassades occidentales à Kiev pourraient bien subir le sort de l’ambassade yankee à Tripoli dans un avenir pas très lointain. C’est est tout à fait dans le domaine du possible.


    • Fanny 25 janvier 21:47

      @Fergus
      la Russie est en passe de réussir à, comme vous dites, « aligner sur les normes occidentales religieuses, sociétales, démocratiques » 

      D’abord, c’est pas la Russie qui a imposé à l’église ukrainienne de modifier son calendrier de Noël etc., c’est Zelinski, autrement dit l’OTAN.
      Il paraît que ça coïnce pas mal au niveau des babouchkas (babouchkÿes en ukrainien ?).
      Et puis je m’étonne qu’un démocrate pur sang comme vous ne se scandalise pas de cette brutale interférence entre le séculier et l’écclésiastique. La loi de 1905, vous connaissez ?


    • Com une outre 26 janvier 07:58

      @Fergus
      Mais non Fergus, depuis le début beaucoup d’Ukrainiens ne veulent pas de conflit avec la Russie et ne tourneront pas le dos aux russes. Je pense que c’est même l’inverse qui risque d’arriver si Zélenski ne trouve pas rapidement le chemin de la paix, c’est-à-dire un fort désintérêt pour l’Europe.


  • Fanny 25 janvier 09:54

    Grâce à l’autocrate du Kremlin, les Ukrainiens sont massivement, et probablement irrémédiablement en train de tourner le dos à la Russie et à sa culture. Bravo, Poutine !

    Lisez Emmanuel Todd (La Défaite de l’Occident) plutôt qu’être collé sur LCI.

    Vous y trouverez « massivement, et probablement irrémédiablement » de quoi changer d’avis, notamment pour ce qui concerne les relations entre les peuples ukrainien et russe. C’est un peu plus compliqué que votre cliché. Non, tous les Ukrainiens ne se battent pas pour parler le globish, comme nous.


    • Fergus Fergus 25 janvier 10:07

      @ Fanny

      D’une part, je regarde jamais des médias du type LCI !

      D’autre part, je me contrefiche de ce que dit Todd dont un récent débat avec Guetta entendu récemment sur France Culture a montré qu’il souffre manifestement d’un tropisme pro-russe irrationnel comme son contradicteur souffre, ce n’est pas nouveau, d’un tropisme pro-Otan.

      « C’est un peu plus compliqué »
      Bien sûr : rien n’est jamais simple et manichéen, ni rapide. Mais le fait est que le désarrimage de l’Ukraine est une tendance lourde, notamment dans toute la partie occidentale du pays.


    • Brutus S. Lampion 25 janvier 10:32

      @Fergus

      L’Ukraine occidentale (en ukrainien : Західна Україна) est l’héritière du royaume de Galicie-Volhynie qui, contrairement au reste de l’Ukraine, n’a jamais fait partie de l’empire russe mais s’est trouvée soumise d’abord à la république des Deux Nations, puis à l’empire d’Autriche, puis à l’Autriche-Hongrie et enfin à la deuxième république de Pologne.

      Contrairement au reste du pays, l’Ukraine occidentale avait déjà été le centre d’un mouvement indépendantiste en 1945. Cette contrée compte une forte proportion de catholiques de rite grec (ils sont largement majoritaires en Galicie), et non pas d’orthodoxes (subtilité qui échappe à bien des « occidentaux » (i.e. : nations héritières de l’ancien empire romain d’occident, alors que les orthodoxes sont les héritiers de l’empire byzantin). L’homogénéité nationale n’a jamais été intégrée comme ça a été le cas pour la France qui a commencé à centraliser l’état sous Philippe le Bel et l’a « renforcé » (euphémisme) sous la monarchie absolue de Louis XIV puis sous les deux empires napoléoniens avant que les hussards de la république parachèvent une unité qui n’avait rien de naturel au départ.



    • Fanny 25 janvier 10:42

      @Fergus
      notamment dans toute la partie occidentale du pays.

      oui, vous approchez du noeud de ce conflit. 

      donc pas d’autre solution qu’un redécoupage des frontières, sinon la guerre éternelle (ou mondiale).


    • Fanny 25 janvier 10:54

      @S. Lampion
      nations héritières de l’ancien empire romain d’occident, alors que les orthodoxes sont les héritiers de l’empire byzantin

      Je me dis parfois que l’enjeu de cette guerre est le placement de la frontière entre ces deux empires.

      Je surveille le Pape François. A-t-il déjà sorti son casque lourd ?


    • Fergus Fergus 25 janvier 11:12

      @ Fanny

      Il en faut pas rêver, ni du côté ukrainien, ni du côté russe (aucune des deux nations ne pouvant gagner ce conflit) : le plus probable est que la future frontière soit grosso modo fixée sur la ligne de front actuelle.


    • Brutus S. Lampion 25 janvier 11:16

      @Fanny

      En tout cas, c’est une ligne de clivage, un outil de "wedge politics" efficace pour manipuler des idiots utiles et déstabiliser une structure dans le but de récupérer les fruits qui tombent, en l’occurrence les accès aux ports et aux terminaux d’oléoducs, et le positionnement des bases militaires de l’OTAN. Le nationalisme est une corde sensible facile à utiliser par les « services de renseignement ».


    • Fanny 25 janvier 13:49

      @Fergus
      future frontière soit grosso modo fixée sur la ligne de front actuelle.

      Sachant qu’Odessa est une ville russe, son maintien dans l’Ukraine signerait une défaite russe.

      Défaite qui m’irait bien, sachant que les Russes pourraient en faire leur deuil. La paix pourrait suivre cette « défaite », et donc une « victoire » de l’Ukraine qui ne perdrait que 20% de son territoire.

      En revanche la Crimée, c’est pas pareil. Si l’Ukraine tient à la récupérer (avec l’appui des USA qui rêvent de Sébastopol), le guerre n’est pas finie, elle est là pour toujours


    • Fergus Fergus 25 janvier 17:36

      @ Fanny

      Concernant la Crimée, l’un des tournants majeurs pourrait être la destruction du pont de Kertch. Cela poserait un énorme problème aux Russes tant au plan logistique qu’en termes d’image. A suivre...


    • Fergus Fergus 25 janvier 17:42

      Personnellement, il ne me choque pas que la Crimée soit russe — 80 % de sa population est russophone —, mais le rattachement à la Fédération de Russie aurait dû se faire dans un cadre légal, au terme d’un processus référendaire d’autodétermination légitime et supervisé par l’ONU. Et cela même s’il avait fallu attendre 10, 15 ou 20 ans pour que le processus soit engagé.
      L’annexion de 2014 a été un coup de force illégitime et illégal !


    • Eric F Eric F 25 janvier 17:45

      @Fanny & al.
      Tout est une question de ’’narratif’’ ; Dès lors que la Russie aura étendu son territoire, ce sera une victoire pour elle. Dès lors que l’Ukraine aura gardé sa souveraineté, ce sera une victoire pour elle.
      Notons que l’Ukraine sans Odessa ne serait pas viable économiquement.

      Les termes de ’’dénazification’’ et ’’démilitarisation’’ de l’Ukraine sont flous, du reste sur ce dernier point, l’Ukraine se trouve désormais le pays le plus armé du continent (hors Russie).
      Dénazifier pouvait s’interpréter par faire chuter le gouvernement ukrainiste et lui substituer un régime pro-russe (d’où la balade militaire autour de Kiev en début d’opération). Du moins les protecteurs de l’Ukraine auraient du la pousser à l’abandon de références et signes indignes. 
      Démilitariser, ça peut être relatif au refus russe de l’intégration de l’Ukraine dans l’OTAN, refus justifié pour une Ukraine indivise et plus ou moins ’’neutre’’, mais une Ukraine amputée ne peut se trouver sans protection, ce sera une pierre d’achoppement.

      A propos de ’’victoire américaine’’, je ne partage pas ce point de vue, car l’Occident se trouve bien plus isolé dans le monde qu’il n’était avant le conflit, géopolitiquement et et économiquement. Et la Russie au lieu d’être isolée s’est rapproché de la Chine, qui est vu par les USA comme le plus sérieux adversaire à terme, ça c’est un échec pour eux.


    • Christophe 25 janvier 17:53

      @Fanny

      Sachant qu’Odessa est une ville russe, son maintien dans l’Ukraine signerait une défaite russe.

      Défaite qui m’irait bien, sachant que les Russes pourraient en faire leur deuil. La paix pourrait suivre cette « défaite », et donc une « victoire » de l’Ukraine qui ne perdrait que 20% de son territoire.

      La question qui vient juste après c’est : quel serait l’intérêt russe de négocier une paix en acceptant une défaite ... ce n’est pas une question propre à Poutine mais la perception des russes vis-à-vis de leur pouvoir. Il est fort à parier qu’une telle option mettrait à mal le soutien très important de la population russe vis-à-vis du pouvoir, car il ne faut pas s’y tromper, l’intervention russe en Ukraine n’est pas voulu par Poutine mais par une grande majorité des russes.

      Les russes ont sans doute aussi intérêt à arrêter le conflit mais pas à n’importe quel prix ; la région d’Odessa et toute la partie des oblasts conquis partiellement seront revendiqués ainsi que la région de Mikolaïv pour ne pas faire de la région d’Odessa une enclave.

      D’un point de vue géostratégique, l’Ukraine n’a plus accès à la mer Noire, de fait la Russie élimine toute concurrence américaine sur cette mer et cela permet de pouvoir accéder à la Transnistrie moldave.

      Je pense que le conflit va encore durer parce que la Russie sait que le temps joue pour elle ... pour l’instant et qu’elle n’a rien à gagner en gelant les positions actuelles.


    • Eric F Eric F 25 janvier 18:22

      @Fergus
      ’’L’annexion de 2014 a été un coup de force illégitime et illégal !’’


      Le rattachement de la Crimée à la Russie est certes illégal en droit international, mais pas illégitime dès lors que comme vous le reconnaissez la population est très majoritairement de langue et culture russe, la région était historiquement russe jusqu’aux années 50, et le maintien de la base de Sébastopol est stratégique.

      La ’’légalité’’ pourra être régularisée dans le cadre des discussions après un cessez le feu, et peut-être plus largement d’un nouveau round sur la sécurité et stabilité en Europe. Au bout de 10 ans, entreprendre un referendum de confirmation sous égide de l’ONU ne parait pas approprié, les différents scrutins pendant cette période ont montré un fort attachement au pays.


    • Fanny 25 janvier 18:40

      @Fergus

      L’annexion de 2014 a été un coup de force illégitime et illégal !


      Les membres du Conseil de Sécurité ne sont pas des notaires, ils ne sont pas là pour faire justice mais pour gérer les rapports de force et les guerres.

      Et s’ils le peuvent, trouver des chemins vers la paix.

      La « légalité » n’a rien à y voir, à la rigueur la légitimité.


    • Fanny 25 janvier 18:45

      @Fergus
      l’un des tournants majeurs pourrait être la destruction du pont de Kertch

      Les Russes de Crimée ont vécu des siècles sans pont.

      Ils ont vécu une première guerre au milieu du XIXème siècle sans pont et ont survécu.

      Ils survivront à une 2ème guerre, avec ou sans pont de Kertch.


    • Eric F Eric F 25 janvier 18:57

      @Fanny
      ’’Les Russes de Crimée ont vécu des siècles sans pont’’
      Oui, mais il y avait la continuité continentale de l’empire russe par la rive de la Mer d’Azov ...qu’ils sont en passe de réannexer.


    • Fanny 25 janvier 19:14

      @Eric F

      A propos de ’’victoire américaine’’, je ne partage pas ce point de vue,

       

      Pas facile d’y voir clair.

      Sur les critères majeurs, l’économie, le commerce, l’armée, les alliances … ils s’en sortent beaucoup mieux que l’Europe pendant ce conflit ukrainien.

      Alors s’ils ne sont pas gagnants, que sommes nous en Europe ?

      Mais sur d’autres critères, plus qualitatifs/relatifs que quantitatifs, les USA perdent du terrain (structurellement, forcément et depuis longtemps). Cette guerre d’Ukraine a accéléré ce recul relatif, ce qui donne une impression de défaite.

      Avec en plus quelque chose d’indéfinissable, très subjectif et en rapport avec l’image des USA. On admire moins cette hyperpuissance, on en a moins peur, et au fond on (le monde non occidental) n’est pas mécontent d’assister à cette confrontation entre les deux puissances nucléaires majeures. Du grand spectacle géopolitique mais pas que : chacun espère tirer quelques marrons du feu (même nous en France, avec le réarmement de Macron !).


    • Eric F Eric F 25 janvier 19:27

      @Fanny
      Là où les USA y gagnent, c’est au niveau économique à court terme, en vendant des armes, du pétrole et du gaz liquéfié (notamment suit au boycott contre la Russie). Mais globalement, leur crédibilité internationale, leur influence, leur hégémonie, se seront affaiblis.

      L’UE est le dindon de la farce, on le sait depuis le début, notamment du fait de l’effet boomerang des sanctions (c’était déjà le cas avec les sanctions de 2014, ça a empiré depuis celles de 2022). A quoi s’ajoute l’afflux de produits agricoles low cost d’Ukraine, vendus en Europe au lieu d’y transiter pour aller en Afrique.
      Les europhiles se consolent en disant qu’au moins ça permettra le réarmement, le lobby militaro-industriel se frotte les mains.


    • Christophe 25 janvier 19:45

      @Eric F

      Mais globalement, leur crédibilité internationale, leur influence, leur hégémonie, se seront affaiblis.


      Mais ce n’est pas nouveau, la régression occidentale a commencé vers 2009 déjà, quand le sud global (ces sauvages que les occidentaux regardent de haut) ont commencé à s’organiser.

      La guerre d’Ukraine n’est qu’un accélérateur des relations du monde avec les occidentaux. La crédibilité des USA est très basse depuis très longtemps dans le reste du monde, la seule pression qui a maintenu les USA dans leur hégémonie n’est autre que le chantage et la pression guerrière.

      Allez lire cet article sur l’occident terroriste vous y trouverez un comparatif éclatant sur l’oubli occidental :
      L’existence d’un double standard de jugement en la matière semble pourtant peu contestable. La répression du Printemps de Prague par Moscou, en 1968, a marqué durablement les esprits de l’Occident comme une tragédie terrible : elle a fait 70 à 90 morts. Trois ans plus tôt, le « coup d’Etat commandé par Washington » contre l’Indonésie de Soekarno, pays coupable d’avoir attrapé « le virus du développement autonome », a été suivi de massacres faisant, selon les estimations, entre un demi-million et trois millions de victimes. On s’en souvient moins.

      L’Indonésie a été coupable de vouloir se développer sans respecter les contraintes imposées par Washington.

      L’histoire est difficile à déchiffrer et les américains ont démontré qu’avec des moyens économiques importants on pouvait réécrire l’histoire, comme celle des Kmers rouges qui ont certes génocidé 1,5 millions de Vietnamiens mais pour les 1,5 millions restant qui leur est attribué par l’histoire occidentale ils sont des morts sont les bombes américaines. 


    • Dudule 25 janvier 19:51

      @Fergus

      1) Les Russes ont déjà gagné ce conflit. Il faut être aveugle pour ne pas le voir. Le fruit est pourri, ils attendent tranquillement qu’il tombe de l’arbre.

      2) La destruction du pont de Kertch qui mettrait l’armée russe en difficulté, c’est une des tartes à la crème des néocons qui ne savent plus trop comment donner de l’espoir à leur fan club. Le pont a surtout été utile de 2012 et 2022, avant qu’il n’y ait une liaison terrestre contrôlée par les Russes de la Russie à la Crimée. Aujourd’hui, il y a des routes et des voies ferrés de Rostov à la Crimée. Son utilité militaire est nulle. Quasiment plus rien de militaire n’y transite, et au pire ce qui y transite pourrait facilement prendre un autre chemin, plus court !

      Détruire le pont de Kertch aurait pu être militairement utile si la fameuse « contre offensive » nazi avait réussi et coupé les voies de communications entre le Russie et la Crimée. Ça n’est pas le cas et ne sera jamais le cas.

      Si vous n’êtes pas convaincu, c’est simple : regardez une carte. Vous découvrirez de vos yeux ébahis que le pont est un raccourcit pour passer du Kouban à la Crimée. De Rostov à la Crimée, c’est plus court sans y passer.

      Que vous sortiez une énormité pareille en dit long sur l’oreille attentive que vous portez aux élucubrations néocones, et que vous ne vérifiez rien par vous même.

      3) Les Ukrainiens ont bloqué la rattachement de la Crimée à la Russie. Des référendums ont eu lieu, avant que la Russie ne contrôle la Crimée, deux je crois, tous donnant une majorité écrasante au rattachement à la Russie, sans que Kiev en tienne compte. En fait, le rattachement de la Crimée à la Russie est tout à fait légal aux regards du droit international et des statuts de la CEI (qui accorde le droit à l’autodétermination aux régions de l’ex-URSS) dont l’Ukraine faisait toujours parti. Mais les néocons voulaient Sébastopol... Leurs hurlement de rage lorsque la Russie a (définitivement) repris la Crimée m’ont absolument ravis à l’époque. Quel délice...

      A ce sujet, c’est quand même impressionnant l’acharnement que mettent certains à défendre les frontières de l’ex-URSS, dessinées à la hache par Staline commissaire aux nationalités de Lénine, et par Khrouchtchev en ce qui concerne la Crimée.


    • Fanny 25 janvier 20:43

      @Dudule
       impressionnant l’acharnement que mettent certains à défendre les frontières de l’ex-URSS,

      A croire que Staline et Kroutchev sont les vrais pères de l’OTAN, et nos eurolâtres leurs enfants préférés, tant la Crimée leur est chère.

      Ceux que je plains sont les bifins ukrainotaniens qui seront chargés de récupérer la Crimée les armes à la main. Ils vont mourir pour rien.


    • Eric F Eric F 26 janvier 16:31

      @Christophe
      Ce conflit accentue une régression de l’influence occidentale qui était en effet déjà bien amorcée. Selon Todd, la volonté d’enrayer ce déclin peut expliquer un certain activisme désordonné américain.

      La barque de l’histoire est certes bien chargée, mais dans l’article que vous indiquez j’ai quand même tiqué sur l’affirmation ’’les « Occidentaux » forment le groupe le plus endoctriné, le moins bien informé et le moins critique de la Terre’’ (sic). En effet, même si nos chaines d’infos sont devenues suivistes de la position officielle.

      on ne regorge quand même pas ici de camps de rééducation et de relégation, nul d’entre nous n’est embastillé pour les critiques que nous émettons, et nous avons en France un éventail politique plus diversifié que la plupart des pays du monde (23 listes aux européennes).


    • Fanny 26 janvier 17:09

      @Eric F
      La barque de l’histoire est certes bien chargée, mais dans l’article que vous indiquez j’ai quand même tiqué sur l’affirmation

      Je comprends votre « tique » que je partage.
      Néanmoins, il n’est pas impossible que l’article ait raison.
      Les types qui se prennent (ou se sont pris) des bombes sur la gueule au Vietnam, Cambodge, Irak, Libye ... deviennent sans doute plus lucide quant à la réalité des choses, plus « intelligents » que ceux qui appuient sur des boutons à partir de leurs avions ou de leurs postes de contrôle. Surtout à l’époque d’Internet partout diffusé.

      Pas impossible que nous soyons de plus en plus anesthésiés par une narrative mensongère dans notre confort de riches. C’est ce qu’on pourrait nommer la décadence.


    • Eric F Eric F 26 janvier 18:19

      @Fanny
      Il est vrai qu’une majorité de la population de nos pays adhère au narratif officiel, sur la ’’défense de la démocratie’’, la ’’solidarité européenne’’, la ’’défense du climat’’, etc.. Mais beaucoup d’autre peuples sont plus encore sous la coupe de la pensée dominante locale, par conformisme (par ex. mimétisme asiatique, religion traditionnelle...) ou endoctrinement idéologique et nationaliste (il n’y a guère que chez nous que le patriotisme est considéré comme sulfureux).


    • Christophe 26 janvier 18:29

      @Eric F
      Je suis comme vous sur certaines positions des auteurs mais ce qui m’importe dans leurs interventions c’est leur capacité à remonter l’histoire avec des faits.

      J’ai écrit récemment un article aussi sur la préservation du nazisme, le pays d’accueil étant le Canada avec des financements américains, britanniques. Il est très difficile de se référer à l’histoire sans reprendre des faits et non pas des histoires racontées durant plusieurs décennies par des spécialistes du traitement de l’information.

      Je ne dis pas que j’ai raison ou tort, cela signifie qu’il doit y avoir débat car l’occident collectif mais plus particulièrement les USA ne peuvent s’exonérer de leurs propres crimes juste en achetant l’histoire.

      On parle beaucoup des conflits officiels des USA mais dans les années 70, les USA ont bombardés des pays contre lesquels ils n’étaient pas du tout en guerre comme le Laos et le Cambodge, cette campagne de terreur ordonnée par Henry Kissinger, notre prix Nobel de la paix qui a des millions de morts à son actif.


    • Christophe 26 janvier 18:37

      @Eric F
      La question que vous soulevez reste cependant intéressante.

      Il y a de fortes chances pour que certaines populations, voir toutes les populations que nous avons plus ou moins attaquées soient sous le coup d’une propagande locale ou régionale.

      Mais croire que nous ne le sommes pas est tout aussi utopique que de croire que eux ne peuvent l’être.

      La libre pensée, le libre agir, la liberté sont des concepts un peu creux quand vous n’avez pas le droit de vous exprimer ou quand le fait de vous exprimer n’influence en rien les évènements.

      Ce même Chomsky avait dit : la dictature c’est ferme ta gueule, la démocratie c’est cause toujours. Les méthodes sont certes différentes mais le résultat reste le même.

      Aujourd’hui si je reprends les propos de Chomsky qui reste un spécialiste de la linguistique : la matraque est à la dictature ce que la propagande est à la démocratie, il est difficile de nier qu’aujourd’hui les faits restent éclatant du côté des défenseurs de la liberté et de la démocratie ; la propagande va bon train.


    • Eric F Eric F 26 janvier 19:16

      @Christophe
      Chomsky n’est pas seulement un linguiste, mais un militant critique de l’occident (je n’ose écrire idéologue, car le terme est devenu à tort systématiquement péjoratif), il formule donc selon ses convictions.
      Je pense que dans les dictatures, la propagande vient avant la matraque, celle-ci vient pour les récalcitrants.
      Dans les pays se qualifiant de démocraties, la propagande ne peut pas être trop grossière car il y a des contres-informations, elle est alors plus manipulatrice. Notons que les contre-informations peuvent aussi être manipulées par des intérêts extérieurs. Nous devons donc éviter les écueils des deux côtés.


    • Eric F Eric F 26 janvier 19:21

      Je vais quand même ’’amender’’ ma formule ’’la propagande ne peut pas être trop grossière’’. Il faut reconnaitre qu’elle l’est quand même parfois, ainsi on avait eu l’invincibilité du vaccin pour éradiquer le covid, et on a maintenant le narratif pro-ukrainien de LCI.


    • Fanny 26 janvier 20:12

      @Eric F

      il n’y a guère que chez nous que le patriotisme est considéré comme sulfureux

       

      Considéré par qui, pourquoi, comment ?

      Il y a ceux qui préfèrent être Universels que Français. La religion catholique est universelle, les valeurs de la Révolution Française sont universelles. Universel c’est en quelque sorte au-dessus de Français, mais l’un n’exclut quand même pas l’autre.

      Il y a ceux qui ont fait des études supérieures souvent complétées par un truc post-quelque chose aux USA et qui se sentent franco-américain, franco-occidental, franco-mondial, au-dessus du péquenot français moyen. C’est la start up nation au-dessus de la France, la nation de Macron.

      Il y a les eurolâtres qui pensent que moins il y a de France, remplacée par ses régions, plus il y a d’Europe version EU. Alors ils sapent et dénigrent tout ce qui sent la cocarde.

      Il y a ceux qui croient que le nationalisme c’est la guerre, que le patriotisme est un frère jumeau du nationalisme, et que mieux vaut tuer les deux, par précaution.

      Et il y a enfin les grands capitalistes mondialistes, qui préfèreront toujours leur fortune à la France, qui rêvent de gouvernement mondial, d’une planète unie sous une religion unifiée, celle du profit maximisé.

      Tout ça fait beaucoup de monde, surtout dans les classes supérieures.

      Mais comme la Nation est ce qu’il y a de plus structurant, ce qui confère l’identité, en particulier du fait de la langue, autre majeur structurant, je ne vois pas qu’on puisse s’en passer bien longtemps.

      Donc la langue et la nation, sinon le nihilisme et le chaos.


    • Christophe 27 janvier 08:55

      @Fanny

      Donc la langue et la nation, sinon le nihilisme et le chaos


      Voilà un propos très censé, la langue et la nation son les piliers indissociables ; la langue est directement associé à la culture et il n’existe aucune culture mondiale, aucune culture européenne, aucune culture américaine ... il y a certainement quelques traits communs mais les traits communs ne suffisent pas à définir une culture. D’ailleurs existe-t-il vraiment une culture française, américaine, ... ? Quand vous voyagez un minimum il existe des nuances entre français car les expériences de vie sont différentes d’un environnement à un autre. Quel niveau de subtilité est admis pour déterminer réellement une culture ? Nous nageons dans l’empirisme le plus total.

      L’universalisme vu sous l’angle occidental est une forme d’anthropocentrisme : Nous avons décidé que nos valeurs étaient universelles, la belle affaire, pourquoi n’avons-nous pas pris les valeurs d’autres nations pour les faire ressortir ? Est-ce à dire que nos sociétés sont parfaites et celles des autres, de ces sauvages qui nous entourent doivent être remplacées ? Nous avions connu la supériorité des races qui a conduit à des ignominies sans nom, où croyons nous aller avec notre supériorité culturelle ?

      L’universalisme est une utopie qui participe à la manipulation des esprits. Elle nous permet de laisser croire que nous avons une mission divine, celle d’éduquer les sauvages qui nous entourent.


    • Fanny 27 janvier 09:42

      @Christophe

      celle d’éduquer les sauvages qui nous entourent.

       

      Auriez-vous lu Levi-Strauss ?

      Peut-être a-t-il mis le doigt sur le drame de notre civilisation qui, dans sa rage de destruction/construction (principe du capitalisme) finira par détruire toute trace de vie sur la planète.

      On se consolera en se disant, avec fatalisme, que de toute manière il n’y avait pas d’autre chemin, que c’était écrit.

      Quand vous voyagez un minimum il existe des nuances entre français

      Certes, mais il y a aussi des communs. J’’en ai découvert un (pas génial) lors d’un stage linguistique en Allemagne d’un groupe de salariés d’une entreprise industrielle, la mienne.

      Logement chez l’habitant, petits cours quotidiens, super organisation. Eh bien cela s’est terminé par une révolte des Français, bien groupés et bien virulents dans leur protestation. Tout était de travers : l’accueil, la bouffe, les cours … Je n’en revenais pas. On se serait cru dans les tranchées en 14. Français patriotes ?

      A cette occasion, le discours de nos profs. allemands était bien calibré : on n’a absolument plus rien à voir avec l’Allemagne de l’Est (c’était au début des années 80), c’est devenu un autre pays ! (je n’en croyais pas un mot, mon côté souverainiste, et je leur ai dit). 


    • Christophe 27 janvier 11:29

      @Fanny

      Auriez-vous lu Levi-Strauss ?

      J’ai abordé les travaux de Claude Levi-Strauss durant mes recherches en sciences cognitives et je suis remonté très loin en arrière dans les recherches en anthropologie, j’ai pas mal lu Marcel Mauss, mon anthropologue de référence reste Bronislaw Malinovski, fondateur du fonctionnalisme et précurseur de l’anthropologie de terrain.

      Ces auteurs ont sans doute fait de moi un relativiste culturel ; lorsque j’ai appliqué les graphes existentiels de Charles Sanders Peirce et les graphes conceptuels de J.F. Sowa (lors de ma thèse en IA), j’ai toujours marqué la différence d’interprétation d’une situation réelle en fonction des méta connaissances forgées par l’expérience individuelle et interindividuelle du spectateur ... données issues de la culture et de l’environnement culturel.

      Pour avoir pas mal voyagé dans des pays dits exotique (Israël, Pakistan, Inde, Chine, Russie, Corée, Arabie Saoudite, Emirats ... le seul continent où je n’ai pas pu me rendre est l’Afrique lorsque j’étais conseiller en stratégie de maintenance de matériel de guerre) j’ai pu me forger une opinion sur les perceptions différentiées des autochtones de tous ces pays ; bien entendu j’ai tout fait pour ne pas vivre avec des membres de ma propre communauté mais de me fondre dans la masse locale.

      Cela permet de pouvoir dialoguer ouvertement avec des personnes très différentes de ce que nous voyons chez nous, avec des valeurs et idéaux mais qui ne sont pas les nôtres, soit différents, nuancés ou dont l’importance qu’ils ont chez eux n’est pas la même que chez nous.

      La question qui me vient souvent à l’esprit c’est pourquoi voulons-nous forcer d’autres cultures à se plier à notre vision de la liberté ? N’est-ce pas anti libéral que de forcer une personne à voir comme nous ? Ne devrions-nous pas, si nous défendions réellement la liberté, laisser le soin à chacun de déterminer ce qui est pour lui la liberté ? Je suis favorable à l’autodétermination des populations. Ce précepte je le retrouve actuellement dans le discours des BRICS et c’est une des raisons pour lesquelles les occidentaux ne peuvent être qu’opposés.

      En fait j’ai souvent cette impression malsaine que nous agissons souvent à contre-courant des idées pour lesquelles nous disons que nous agissons.


    • Christophe 27 janvier 11:52

      @Eric F

      Chomsky n’est pas seulement un linguiste, mais un militant critique de l’occident (je n’ose écrire idéologue, car le terme est devenu à tort systématiquement péjoratif), il formule donc selon ses convictions.

      Je connais personnellement Noam Chomsky, du moins j’ai longtemps conservé des contacts avec lui mais il a basculé comme beaucoup de chercheurs honnêtes dans leurs recherches qui se rendent compte in fine que leurs travaux ont été repris pour une mauvaise cause (à leurs yeux).

      Chomsky a été très formel et hyper rigoureux dans ses recherches, quand j’ai travaillé sur l’interprétation mathématique (l’informatique restant purement mathématique) des langues, il reste incontournable au moins pour les sujets qui traitent de la syntaxique de la langue et de l’influence culturelle d’une langue (grammaire générative). Mais nous avons travaillé ensemble sur les aspect sémantiques et pragmatiques ... ce qui a priori l’a amené à travailler sur l’interprétation du discours en politique puis à cette fameuse fabrique du consentement. Quand il a su que ses travaux ont été utilisés à des fins auxquelles il n’abonde pas, il s’est durci, est devenu moins conciliant que lorsque je travaillais avec lui en tout cas.

      Bon c’est aussi un vieil homme maintenant et j’admets par expérience que l’âge tend à réduire le niveau de tolérance que nous avons plus jeune. smiley


    • Fanny 27 janvier 12:42

      @Christophe

      En fait j’ai souvent cette impression malsaine que nous agissons souvent à contre-courant des idées pour lesquelles nous disons que nous agissons.

      Lorsque la civilisation chrétienne a conquis la planète, elle n’avait pas l’impression d’être à contre-courant de ses fondamentaux, même quand elle était « conquistador ».

      Cette impression date de la fin du XXème siècle début XXIème, et de l’apparition du slogan : « on n’installe pas la démocratie par les armes ».

      Signe de décadence ? On n’a plus vraiment la foi ? La « démocratie » qu’on essaye d’exporter, c’est un peu un faux nez, c’est bidon ? La marche de l’histoire fait que le sud global ne veut plus de nous ? Le néocolonialisme où il n’y a plus le contact humain (même hostile, mais c’est toujours mieux que rien) n’imprime plus chez les conquis ? ...        


    • Fanny 27 janvier 13:25

      @Christophe
      Bon c’est aussi un vieil homme maintenant

      Chomsky : grande figure de gauche.

      Il a mis à jour la contradiction entre une société américaine démocratique et la violence terrifiante de la politique étrangère des USA. Et mis à jour aussi la façon d’obtenir le consentement malgré cette contradiction. Consentement mis à mal par le Vietnam et ses handicapés de retour au pays.

      Cette contradiction est toujours à vif dans nos démocraties. Quand Mélenchon défend le régime vénézuélien, son indépendance de « l’impérialisme », on lui renvoie à la figure les énormes défauts et insuffisances de ce régime, le fait que ce régime ne fait envie à personne, que les Vénézuéliens eux-mêmes n’ont qu’une envie : s’enfuir aux USA. Pas complètement faux, mais si cela conduit au « regime change » agrémenté de bombardements meurtriers, la gauche n’a pas tort de s’y opposer.


  • xana 25 janvier 10:47

    Bravo à Fanny pour cet article.

    Bravo aussi à notre Fergus, qui devient notre Gamelin du jour !

    Ah, ces braves « intellectuels » qui croient savoir ce qui se passe dans la tête de Vladimir Poutine ! Et savoir quels sont ses « buts de guerre » !

    Pauvre Fergus, je vous ai traité de Gamelin, j’aurais sans doute dû vous comparer avec Mme Soleil, c’était sans doute de votre niveau.

    La prétention de nos « intellectuels » est en effet incommensurable. Ils n’y connaissent rien, mais ils prétendent tout savoir.

    Moi je ne suis pas dans la tête de Poutine pour révéler à tous les agoravoxiens ses « buts de guerre ». Par contre, habitant près de la Russie, je connais naturellement pas mal de Russes, on parle aussi de politique, et quand je lis les délires de Fergus, eh bien... je ris.


    • Gorg Gorg 25 janvier 12:28

      @xana

      Le pitre Fergus n’en est plus à une ânerie près…

      -"Autodidacte retraité au terme d’une carrière qui m’a vu exercer des métiers très différents." qu’il nous dit...

      Autant dire touche à tout mais, au final, compétent sur rien, ce qui ne l’empêche pas d’avoir une haute opinion de lui-même. Et il a la prétention de se prendre pour un intellectuel et un expert… Un désastre…
       smiley


    • Seth 25 janvier 12:33

      @Gorg

      M. Fergus est un toutologue bien gentil, coupeur de poil de cul en 4. smiley


    • Fanny 25 janvier 13:40

      @xana

      Bravo aussi à notre Fergus, qui devient notre Gamelin du jour !


      Gamelin, (intelligent, mais le regard triste du perdant), c’est celui qui a eu tout faux à un moment critique de notre histoire, symbole de la défaite.

      Rien ne dit que Fergus que vous comparez à Gamelin ait tout faux. Il est dans le camp du Bien qui bat encore la mesure dans le monde, qui organise les JO à Paris et décide qui a le droit d’y participer et qui en est exclu ! C’est pas rien.

      Cette comparaison n’est donc pas encore à l’ordre du jour.


    • Fergus Fergus 25 janvier 17:47

      @ Fanny

      Quel « camp du Bien » ? Je ne suis aligné sur personne, et certainement pas sur l’attelage USA-Otan !
      Quant à citer les JO de Paris, là aussi, vous avez tout faux : j’ai toujours été opposé à la candidature de Paris !
      Et pour ce qui est des athlètes russes, toutes compétitions confondues, je suis pour leur participation sous bannière neutre, en aucun cas pour l’exclusion !


    • Fergus Fergus 25 janvier 18:00

      Bonjour, Gorg

      « touche à tout mais, au final, compétent sur rien »
      Vous ne savez rien de moi. Notamment sur mes deux décennies passées dans l’informatique (des IBM 360 jusqu’à l’avènement des PC). Ou les quelques années passées comme rédacteur spécialisé dans les courriers sensibles. Trop drôle ! smiley

      « il a la prétention de se prendre pour un intellectuel et un expert »
      Jamais je ne me suis pris pour un intellectuel, ne vous en déplaise !
      Quant à être « expert », je ne le suis quasiment sur rien, et je n’ai jamais prétendu le contraire.
      Ce que je dis en revanche, c’est que j’ai parfaitement conscience d’être  comme vous  un insignifiant moucheron !!!

      Raison pour laquelle j’émets des opinions sans jamais avoir la prétention de chercher à convaincre à qui que ce soit, ce qui fait une énorme différence entre nous étant donné que, de manière constante, vous prenez tous ceux qui sont d’une avis contraire, ou même seulement divergents relativement à vos idées comme de parfaits abrutis.
      Ne comptez pas sur moi pour jouer ce jeu puéril ! smiley


    • Christophe 25 janvier 18:04

      @Fergus

      Et pour ce qui est des athlètes russes, toutes compétitions confondues, je suis pour leur participation sous bannière neutre, en aucun cas pour l’exclusion !

      Ce qui est un premier pas. Mais dès lors que le mouvement olympique a toujours revendiqué son apolitisme, ce qui a permis aux américains de concourir malgré leur agression de l’Irak, Afghanistan, ... aujourd’hui les tendances prennent une autre tournure.

      Les russes devraient pouvoir concourir sous leur drapeau comme ce fût le cas auparavant des pays agresseurs d’autres nations.


    • Lynwec 25 janvier 18:53

      @Christophe

      D’ailleurs, qu’en sera-t-il des représentants de la démocratie récemment devenue génocidaire, souvent titulaires de plusieurs nationalités, si propices à l’espionnage (et à la trahison) ?
      Autorisés ?
      Médaillés d’office avec légion d’honneur ?
      Bannis (0,01% de probabilités) ?

      Non, en fRonce occupée, la deuxième option rassemble fort logiquement la plupart des choix des parieurs rieurs...


    • Fanny 25 janvier 19:21

      @Fergus
       je suis pour leur participation sous bannière neutre, en aucun cas pour l’exclusion !

      Au temps pour moi.

      Votre profil hybride (à la fois LFiste et euroatlantiste/macronien) m’a induit en erreur.


    • Fergus Fergus 25 janvier 19:54

      @ Fanny

      Je ne suis plus « LFiste », et je n’ai jamais été « euroatlantiste » ni, encore plus incongru, « macronien » !

      Je suis en revanche européen convaincu, mais hors Otan. Et pas favorable à cette Europe-là, par trop libérale et méprisante des attentes des classes populaires.


    • Fanny 25 janvier 20:52

      @Fergus
       Et pas favorable à cette Europe-là,

      Parfait, alors faisons la nouvelle Europe.

      Ma ligne rouge : elle doit aller jusqu’à Vladivostok.

      Et une revendication forte : sa première langue officielle doit être le Français.

      Et un souhait : qu’on ne voie plus jamais Ursula.

      Pour le reste, tout me va.


    • Gorg Gorg 26 janvier 00:22

      @Fanny

      -« un souhait : qu’on ne voie plus jamais Ursula »-

      Vous oubliez Josep et Charles... Quelles guignes ces trois là...


    • Gorg Gorg 26 janvier 00:30

      @Fergus

      "Je ne suis plus « LFiste », et je n’ai jamais été « euroatlantiste » ni, encore plus incongru, « macronien » !
      Je suis en revanche européen convaincu, mais hors Otan. Et pas favorable à cette Europe-là, par trop libérale et méprisante des attentes des classes populaires"

      Là, j’ai faillit pisser de rire...
      Sais-tu seulement où tu te situes mon pauvre Fergus... Mais bien sur que tu es macronien et atlantiste... Tu le transpires par tous les pores...
      Comme dirait notre regretté Coluche, tu n’es ni pour, ni contre, bien au contraire... Tartuffe...
      smiley


    • Gorg Gorg 26 janvier 00:41

      @Fergus

      « Notamment sur mes deux décennies passées dans l’informatique (des IBM 360 jusqu’à l’avènement des PC) »

       Tu devais faire le ménage sans doute... La programmation en language binaire demande une rigueur qui me semble absente chez toi...
      Mais peut-être as-tu joué dans ton salon avec un Commodore 64... ?
      En vain... ?
      Tu es le champion universel des pitres... smiley smiley


    • Fanny 26 janvier 01:23

      @Gorg
      Quelles guignes ces trois là...

      C’est quand même Ursula la plus nocive.
      Horreur, je me rends compte que je souffre d’une légère misogynie en politique/journalisme. Je vais devoir me surveiller.
      J’essaye ici même de me rattrapper : j’aime beaucoup Rachida Dati et Sonia Mabrouk, avec un faible pour Laurence Ferrari. A gauche ? Aude Lancelin. 
      Les brunes en politique et les blondes en journalisme, quoi (merde, je sens que j’ai encore dérapé).                                       


    • Christophe 26 janvier 08:24

      @Gorg

      Tu devais faire le ménage sans doute... La programmation en language binaire demande une rigueur qui me semble absente chez toi...

      Ouhaaa les vieux souvenirs sur des microprocesseurs Motorola c’était une sacré complexité sans un minimum de rigueur en effet. Adresser l’ALU directement sur ses registres pour réaliser des calculs d’une simplicité infantile (de l’arithmétique de base uniquement) pour construire des fonctions mathématiques complexes avec pour chaque mot 8, 16, 32, 64 ou 128 caractères (que des 0 et des 1) ... bon il y a 40 ans quand même, merci pour le coup de vieux Gorg smiley

      J’ai beaucoup aimé la bascule vers les mnémoniques (premier langage, le plus proche du microprocesseur) qui a beaucoup simplifié la programmation.


    • Christophe 26 janvier 08:28

      @Gorg
      Pour info, je ne travaillais pas dans le domaine des PC mais sur des stations UNIX, Linux n’existait pas. Les machines d’il y a 40 ans avaient des microprocesseurs 128 bits, me rappelle plus du type de microprocesseur (je crois que c’était des 68000 de mémoire) mais c’était du Motorola.


    • pemile pemile 26 janvier 09:33

      @Christophe « Les machines d’il y a 40 ans avaient des microprocesseurs 128 bits »

      La première version de l’AMD QX3700+ à 7,99 Ghz ?


    • Christophe 26 janvier 10:43

      @pemile
      Je n’ai plus que des souvenirs lointains, ma première formation informatique en informatique industrielle date des années 1980 au moment où je terminais mes formations en mécanique et en électronique ... c’est là où j’ai appris tous les fonctionnements d’un ordinateurs et que j’ai développé des systèmes pour l’industrie, principalement des moniteurs temps réel pour les chaînes industrielles mais aussi pour les systèmes de pilotage et de régulation.

      Mais j’ai appris plein d’autres choses dans les systèmes comme les moniteurs de Hoare (le principe d’exclusion mutuelle dans les ressources partagées, en fait la synchronisation des programmes en environnement partagé) mais aussi dans la recherche, ayant fait de l’informatique fondamentale (j’ai beaucoup travaillé sur la sécurité informatique) avant de faire de la recherche (IA, Sciences cognitives) tout en travaillant dans le domaine des moteurs d’aéronefs militaires, de missiles et de drone, me faisant travailler entre 14 et 15 heures par jour pendant 10 ans.


    • Gorg Gorg 26 janvier 11:11

      @Fanny

      Dati... ? Elle s’est surtout distinguée pour être la courtisane d’Albin Chalandon...
      Sa carrière a démarré à cette époque...


    • pemile pemile 26 janvier 11:11

      @Christophe "dans la recherche, ayant fait de l’informatique fondamentale (j’ai beaucoup travaillé sur la sécurité informatique) avant de faire de la recherche (IA, Sciences cognitives) tout en travaillant dans le domaine des moteurs d’aéronefs militaires, de missiles et de drone, me faisant travailler entre 14 et 15 heures par jour pendant 10 ans."

      On en constate les séquelles aujourd’hui dans tes posts sur AVox !!


    • Christophe 26 janvier 11:12

      @pemile
      Mon cher toujours dans les attaques et les insultes ... tu ne changeras donc jamais !


    • pemile pemile 26 janvier 11:15

      @Christophe « tu ne changeras donc jamais ! »

      Comment ne pas réagir aux incohérences entre ton discours et les faits ?


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