jeudi 8 décembre 2016 - par Fergus

Jacqueline Sauvage : pour une « grâce totale »

La Cour d’appel de Paris a rejeté le jeudi 24 novembre la demande de libération de Jacqueline Sauvage. Une décision choquante aux yeux des filles de cette femme incarcérée pour le meurtre de son mari après 47 ans de brutalité et de viols. Face à la rigidité de l’appareil judiciaire, les trois filles de la détenue en appellent une nouvelle fois à François Hollande pour qu’il signe un décret de « grâce totale »...

On connaît les conditions dans lesquelles la Cour d’appel de Blois a confirmé le 3 décembre 2015 la condamnation de Jacqueline Sauvage à 10 ans de réclusion criminelle. Une peine d’une incroyable sévérité pour une femme victime durant 47 ans de violences conjugales et de surcroît mère de 3 filles qui, toutes, ont été violées par son conjoint sans qu’elle ait eu connaissance de ces actes odieux au moment où ils ont été commis. Hélas ! pour Jacqueline Sauvage, son manque de charisme, et surtout une grave faute de stratégie de ses deux avocates, Nathalie Tomasini et Janine Bonaggiunta – égéries d’une thèse très contestable de « légitime défense pour les femmes violentées » –, ont joué en la défaveur de l’accusée et conduit le jury à prononcer une peine étonnamment lourde pour une affaire de ce type.

On se souvient de l’énorme émotion que ce verdict a suscitée dans le pays et qui a conduit des centaines de milliers de citoyens anonymes et un grand nombre de personnalités des milieux intellectuel et artistique à soutenir la demande de grâce présidentielle présentée par la condamnée. Malheureusement pour Jacqueline Sauvage, c’est un décret de « grâce partielle  » que François Hollande – une fois de plus adepte des demi-mesures – a signé le 31 janvier 2016, laissant aux magistrats du Tribunal d’application des peines le soin de rendre sa liberté à la détenue après avoir statué sur son cas.

Naïvement, l’on pensait que le cas de Jacqueline Sauvage serait traité rapidement. Il n’en n’a rien été : ce n’est que le 12 août – 6 mois et demi plus tard ! – que le TAP (Tribunal d’application des peines) de Melun s’est enfin saisi du dossier. Et cela pour rejeter la demande de liberté anticipée de Jacqueline Sauvage à laquelle ouvrait droit la « grâce partielle » du président. Suspectée de « ne pas assez s’interroger sur son acte », la détenue, qui projetait de rejoindre l’une de ses filles dans le Loiret, ne pouvait, aux yeux du trio de magistrats de Melun, « prétendre vivre à proximité des lieux des faits, dans un environnement qui, compte tenu des soutiens dont elle bénéficie, risquerait de la maintenir dans une position victimaire. »

On imagine aisément la consternation des proches de Jacqueline Sauvage, de ses avocates et de tous ceux qui, en France, avaient soutenu cette femme tombée durant son adolescence sous l’emprise d’un homme manipulateur et violent qu’elle n’a jamais eu la force mentale de fuir. Et cela d’autant plus que la décision du TAP allait à l’encontre des réquisitions du procureur de Melun, favorable à cette libération anticipée. Une décision qui m’avait amené le 18 août à écrire ceci : « Jacqueline Sauvage continue par conséquent d’être soumise de facto à une double peine : après le calvaire qu’elle a subi durant près d’un demi-siècle de violences et de viols perpétrés sur elle-même et sur ses enfants, le trio de magistrats de Melun a décidé de laisser croupir en cellule pénitentiaire cette femme maintes fois bafouée et flétrie. »

Qu’à cela ne tienne, il restait encore un espoir, un appel de la décision du TAP de Melun ayant été interjeté auprès du parquet. Hélas ! pour Jacqueline Sauvage, les magistrats de la Cour d’appel de Paris, s’ils ont eu la décence de se prononcer plus rapidement – après tout de même 3 mois et demi de délai ! –, sont, le 24 novembre, restés sur la même ligne que leurs collègues de première instance : « Elle n’a pas assez entrepris son travail de reconnaissance de son passage à l’acte », reprochent les juges à Jacqueline Sauvage. Ce qui fait dire à Me Janine Bonaggiunta, abasourdie par cet acharnement de l’appareil judiciaire à l’encontre de sa cliente, « C’est consternant, alors qu’elle est le type même de la femme qui a vécu l’atrocité, la brutalité et qui, là encore, n’est pas reconnue en tant que femme violentée et, là encore, on n’a aucune indulgence pour elle ».

Consternant également le fait que cette décision de la Cour d’appel de Paris ait – suprême et intolérable provocation – été rendue publique la veille de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes ! Difficile d’adresser un message plus négatif à l’opinion publique et plus décourageant pour toutes celles et tous ceux qui se battent pour la dignité morale et l’intégrité physique des femmes, encore trop exposées dans notre société à des agissements violents et avilissants !

En réalité, c’est la démonstration d’un véritable acharnement corporatiste qui nous est faite dans cette affaire, ô combien emblématique des rapports difficiles de la magistrature et du politique ! Car c’est bien de cela qu’il s’agit sur le fond : depuis que François Hollande a pris le pas sur l’appareil judiciaire en signant la « grâce partielle » de Jacqueline Sauvage en janvier 2016, les magistrats ont systématiquement pris le contrepied des arguments de la défense pour rendre caducs les effets du décret de la présidence. Il suffit pour s’en convaincre de se rappeler qu’au-delà d’une prétendue « insuffisance du travail de Jacqueline Sauvage sur elle-même en termes de culpabilité », son installation chez sa fille du Loiret à proximité du lieu du drame, avait été pointée en filigrane comme l’obstacle majeur à sa libération. Or, cet obstacle avait disparu depuis la décision du TAP de Melun, Jacqueline Sauvage ayant signifié qu’elle avait tenu compte des attendus des magistrats et s’installerait par conséquent chez l’une de ses autres filles, au... Pays basque !

« Quand on veut noyer son chat, on l’accuse de la rage », dit le proverbe. Et quand on veut maintenir contre toute humanité une détenue en prison pour régler des comptes avec l’exécutif, on use des arguties juridiques les plus pitoyables. En l’occurrence, les magistrats ne répondent pas à leur mission première de protection de la société, celle-ci n’étant évidemment menacée en rien par la libération d’une femme usée et meurtrie, mais à un trivial désir de vengeance. Une vengeance qui, dans ce cas précis, ne vise pas personnellement Jacqueline Sauvage, réduite à son corps défendant à l’état d’objet, mais bel et bien le chef de l’État, coupable d’avoir empiété sur des prérogatives de pouvoir de nature corporatiste. Coupable de surcroît d’avoir aggravé son cas en livrant des confidences pour le moins maladroites à l’égard des magistrats aux journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme.

Au point où en sont les choses, il ne reste plus à François Hollande qu’à aller au bout de sa démarche du mois de janvier en signant cette fois-ci un décret de « grâce totale » afin de permettre à Jacqueline Sauvage de retrouver au plus vite ses filles et ses petits-enfants. Et cela sans être munie – ultime humiliation envisagée – d’un bracelet électronique, tel un trafiquant multirécidiviste ou un psychopathe potentiellement dangereux. Une demande dans ce sens a été déposée à l’Élysée par les filles de la détenue, accompagnée par une pétition – Libération immédiate de Jacqueline Sauvage – qui compte désormais plus de 326 000 signataires. Pour soutenir cette démarche, une manifestation aura également lieu à Paris le samedi 10 décembre à 15 heures sur le Parvis des Droits de l’Homme.

Puissent les multiples appels qui montent de la société française être entendus du président de la République. Nul doute qu’en signant un décret de « grâce totale », le chef de l’État se grandirait en faisant preuve d’une humanité à laquelle l’appareil judiciaire a tourné le dos pour des motifs manifestement frappés du sceau de la plus choquante mesquinerie.

Précédents articles consacrés au cas de Jacqueline Sauvage :

Affaire Sauvage : la scandaleuse décision du TAP de Melun (18 août 2016)

Jacqueline Sauvage : la honteuse inertie du président (25 janvier 2016)

Femmes battues : un choquant verdict (6 décembre 2015)



77 réactions


  • cétacose2 8 décembre 2016 08:58

    Madame Sauvage devrait ètre l’exemple à suivre par toutes les femmes qui doivent subir la violences des hommes .Mais comme elle habite dans le pays des droits des brutes et des pourris que ce soit au niveau conjugal ou politique elle devra malheureusement « supporter »..tout comme nous...


    • Fergus Fergus 8 décembre 2016 09:15

      Bonjour, cétacose2

      Je ne crois pas qu’une femme qui abat son conjoint soit un « exemple à suivre ». En cela, je suis en total désaccord avec la thèse qu’ont défendue des avocates, par ailleurs militantes de l’extension de la légitime défense aux cas de femmes battues, ce qui pourrait donner lieu à de dangereuses dérives. Chaque affaire doit être jugée au cas par cas.

      « elle habite dans le pays des droits des brutes et des pourris »

      On ne pas affirmer cela de manière péremptoire, même si trop souvent la souffrance des femmes est souvent mal évaluée par l’appareil judiciaire ou par les jurys. A cet égard, l’acquittement d’Alexandra Lange par les Assises du Nord en 2015 après qu’elle ait tué son mari violent 3 ans plus tôt montre qu’il y a une très grande diversité des verdicts. 


    • Fergus Fergus 8 décembre 2016 09:34

      Erratum : l’acquittement de Mme Lange est intervenu en 2012 et non en 2015, le meurtre de son mari ayant été commis en 2009.


    • RICAURET 8 décembre 2016 23:03

      @cétacose2
      OUI MALHEUREUSEMENT ET A COTE DE CELA CAHUZAC SORT LIBRE AVEC 3 ANS DE PRISON FERME PARCE QU IL FAIT APPEL
      CE TYPE DE JUSTICE LA MAGISTRATURE LE PAYERA


  • fred.foyn 8 décembre 2016 08:59

    Son problème, c’est d’avoir tiré dans le dos de son mari...Pour le jury cela doit poser un doute sur tout le reste..Elle reste pourtant une femme battue violée humiliée par son « salaud » de mari..Pour moi, elle devrait être dehors depuis longtemps ! 


    • Fergus Fergus 8 décembre 2016 09:32

      Bonjour, fred.foyn

      « Son problème, c’est d’avoir tiré dans le dos de son mari ».

      En effet. Mais d’une certaine manière, cela aurait dû souligner le niveau de l’emprise que celui-ci exerçait sur cette femme et paradoxalement plaider pour elle. Car il ne fait quasiment pas de doute qu’un tir de face lui aurait valu une peine de principe, voire un acquittement comme celui dont a bénéficié Alexandra Lange.

      Quoi qu’il en soit, cela n’avait pas empêché l’avocat général de Blois, de reconnaître les circonstances atténuantes et de demander une peine de nature à permettre une sortie rapide de Mme Sauvage. A ce détail près que ce magistrat s’est planté en oubliant la détention de sûreté qui interdisait de facto la sortie avant le printemps 2018.

      En réalité, quoi que l’on pense de la personnalité de Jacqueline Sauvage, les 47 ans de violences conjugales et les viols sur les filles ne sont effaçables et ne peuvent pas être tenus pour des éléments mineurs dans le passage à l’acte. Dès lors, et compte tenu du fait que cette femme ne présente en aucun cas un danger pour la société - ce qu’ont reconnu tous les magistrats aux différentes étapes du parcours judiciaire - son maintien en détention n’a plus de sens.

      N’oublions pas non plus le profil de la « victime » : un homme qui, toute sa vie, a été violent à l’égard de sa conjointe et de ses enfants, allant jusqu’à provoquer le suicide par pendaison de son fils la veille du meurtre. Violent et violeur, les trois filles du couple étant venus témoigner à la barre des actes incestueux qu’elles sont subis dans leur enfance à l’insu de leur mère qui n’a appris ces viols que bien plus tard.


    • La mouche du coche La mouche du coche 8 décembre 2016 11:12

      @fred.foyn
      Vous êtes féminisée.


    • fred.foyn 8 décembre 2016 12:09

      @La mouche du coche...non, je suis contre ces salauds qui frappent et violent les femmes...pas vous ?


    • Fergus Fergus 8 décembre 2016 12:14

      @ fred.foyn

      100 % d’accord avec vous. Tout doit être fait pour sinon éradiquer - ce n’est pas possible - ces actes odieux, du moins en limiter au maximum le nombre et les conséquences.

      On ne peut prétendre vivre dans une société civilisée si l’on accepte ces comportements, et même si seulement on les tolère.


    • Dom66 Dom66 8 décembre 2016 12:30

      @fred.foyn
      + 1000 pour moi smiley


    • Aurevoiràjamais Aurevoiràjamais 8 décembre 2016 21:22

      @fred.foyn

      Il faudrait commencer par se calmer et reprendre ses esprits avant de parler de ce cas qui n’est pas fréquent. Arrêtons avec le mâle, cet animal violent...etc

      Le foyer familiale ce n’est pas un camps de concentration et la France n’est pas l’Allemagne Nazie !!!

      47 ans de maltraitance sans broncher ? c’est plus qu’un Stockholm là c’est du « masochisme »  !!?

      Contacter la police, les voisins, les services sociaux, les associations de défense, saisir un tribunal, en parler autour de soi...DIVORCER ???

      C’est une drôle d’affaire. Beaucoup de mensonges et d’incertitudes comme sur le timing non confirmé par les témoins (16h selon madame mais monsieur aperçu à 17h20...). L’absence de trace de coup sur le corps de madame...la "pendaison du fils juste avant le meurtre...etc

      3 coups de fusils dans le dos et on voudrait appeler ça de la légitime défense ? Il s’agirait de revenir à la raison, non ?

      C’est une drôle de famille, point barre.

      Ce n’est pas très sain de vouloir absolument prendre parti pour ou contre madame Sauvage.

      Laissons le fanatisme et la politique à l’écart de ce drame !


    • Fergus Fergus 8 décembre 2016 22:50

      @ Aurevoiràjamais

      Prenez contact avec les associations spécialisées dans les cas de violences domestiques et vous serez édifié sur le nombre de femmes qui restent avec leur conjoint violent du fait principalement d’une relation de dépendance à laquelle elles sont incapables de résister.

      Merci d’arrêter de parler de « légitime défense » : personne de sérieux ne l’évoque parmi les personnes qui soutiennent Jacqueline Sauvage.

      « Laissons le fanatisme et la politique à l’écart de ce drame ! »

      D’accord avec vous. Mais je suggère que les magistrats commencent eux-mêmes à prendre du recul pour ne pas régler des comptes avec les avocates, coupables à leurs yeux de vouloir faire évoluer le droit dans un sens qui leur déplait, ou avec le président de la République, coupable quant à lui de les priver de leur prérogatives.

      Bonne nuit.


    • Ben Schott 9 décembre 2016 14:36

      @Fergus
       
      « Mais je suggère que les magistrats commencent eux-mêmes à prendre du recul pour ne pas régler des comptes avec les avocates, coupables à leurs yeux de vouloir faire évoluer le droit dans un sens qui leur déplait, ou avec le président de la République, coupable quant à lui de les priver de leur prérogatives. »
       
      Que les magistrats aient eu « des comptes à régler » avec les avocates est une affirmation gratuite et sans fondement. Que ces mêmes magistrats décident de rester fermes quant à leurs décision face à un tapage médiatique orchestré est légitime et même salutaire. Notre démocratie se fonde, en principe encore, sur la séparation des pouvoirs.
       
      « Des avocates coupables à leurs yeux de vouloir faire évoluer le droit dans un sens qui leur déplait ». Mais dans un sens ou dans un autre, ce ne sont ni aux avocats ni aux magistrats de les faire évoluer.
       


    • Aurevoiràjamais Aurevoiràjamais 9 décembre 2016 21:32

      @Fergus

       A mon avis et là je m’engage personnellement sur ce raisonnement, ce fait divers a été exploité un peu trop précipitamment . Afin de défendre la « condition de la femme » et l’importance de continuer dans la voie de « l’égalité homme/femme », peut-être également pour des raisons électoralistes, il aura fallu s’approprier une tragédie qui aurait dû appuyer cette thèse de la maltraitance faite aux femmes et déclencher de l’empathie auprès de l’opinion...

      Je suppose qu’un homme bien placé auprès du président Hollande a dû se pencher de manière un peu plus éthique sur ce macabre fait divers et tirer la sonnette par une mise en garde à propos de la fragilité du dossier de madame Sauvage.

      Ce mauvais choix pour défendre la cause aurait pu se retourner contre notre déjà si fragile (électoralement en tout cas) président ainsi que son parti politique !!!


    • Aurevoiràjamais Aurevoiràjamais 9 décembre 2016 21:44

      @Fergus

      Mon commentaire précédent n’avait pas vocation à nier ni même à minimiser les violences conjugales encore moins les violences faites aux femmes en général, mais ce cas précis est très mal choisi car il est ambigu et la violence ultime est assénée par la soi-disant victime !!?

      Attention à l’exploitation un peu trop intéressée (sphère politique) d’un fait divers de ce genre...


    • Fergus Fergus 10 décembre 2016 09:17

      Bonjour, Aurevoiràjamais

      Il n’y a pas eu de récupération politique dans l’affaire Sauvage. Même l’initiative (ridicule) de Valérie Boyer relève de sa conviction personnelle et n’est pas soutenue par son parti.

      Quant à la mobilisation des Français, contrairement à ce qui a été affirmé ici et là à des fins manipulatrices, elle est intervenue dès l’annonce du verdict d’appel en décembre 2015. Aussitôt des initiatives personnelles ont émergé un peu partout, et des articles écrits sur les sites libres du web et sur les blogs pour dénoncer le caractère choquant du verdict. Sans compter l’avalanche de commentaires sur Facebook ou Tweeter. J’ai moi-même écrit mon premier article dans les heures qui ont suivi, article qui a été publié 2 jours plus tard sur AgoraVox.

      Dans le même temps se constituait le Comité de soutien à Jacqueline Sauvage, et dans le même temps était lancée une pétition sur Change.org. « Dans le même temps » : tout est là, dans cette concomitance qui montre que cet élan de solidarité n’a pas été le fait de la médiatisation.


  • ZenZoe ZenZoe 8 décembre 2016 09:44

    Bonjour Fergus,
    Curieuse affaire. Je suis tout aussi sévère que vous sur les avocates choisies, plus intéressées par le battage médiatique que le sort de leur cliente. Même chose pour Hollande qui une fois de plus a montré son incompétence incroyable au poste.
    J Sauvage devrait être dehors à l’heure qu’il est  !

    Pour autant ; je suis plus circonspecte sur le fond au fur et à mesure que des bribes de l’histoire sortent. J Sauvage n’aurait peut-être pas été aussi démunie et tétanisée que cela, certains avancent l’hypothèse qu’elle a tué son mari parce qu’il lui avait annoncé que finalement il la quittait, et pas parce qu’elle aurait « pété les plombs ». Qui peut savoir ce qui se passe dans la tête des gens ? Qui peut savoir ce qu’une femme violentée et bafouée ressent - à part celles qui ont vécu cela peut-être ? Et encore, chacun est unique... Alors, victime consentante ou victime manipulatrice ? On ne saura jamais, seule Jacqueline Sauvage détient la clé de son action.

    Toujours est-il que, à plusieurs reprises, des jurés et des juges ont estimé en leur âme et conscience que décidément, l’affaire était plus complexe qu’il n’y paraissait, et que la tireuse avait eu d’autres choix, et qu’elle était donc coupable. Ces juges et ces jurés étaient sur place, ont pu observer l’accusée, ses expressions, ses regards, ses attitudes, tout ce qui peut faire la différence entre un procès vécu de l’intérieur et vu de l’extérieur. Par deux fois, les juges lui ont également refusé sa libération parce qu’elle ne semblait pas accepter sa responsabilité. On ne peut pas balayer toutes ces décisions qui vont dans le même sens d’un revers de main.

    J Sauvage a eu toutes les cartes en main d’aileurs. Il lui suffisait de reconnaître qu’elle avait bel et bien tué son mari volontairement et qu’elle regrettait que les choses se soient passées ainsi - enfin, un peu de blabla contrit, vous voyez - et elle serait dehors. Cela en dit long sur elle non ? Têtue, inflexible, sûre d’avoir raison ? Un peu de repentance affichée ne lui ferait pas de mal !

    Enfin, à mon avis, elle a déjà assez payé. Espérons juste que Hollande lui accorde la grâce, après le « merdier » qu’il a créé avec sa demi-décision.


    • Fergus Fergus 8 décembre 2016 10:11

      Bonjour, ZenZoe

      Cette histoire du mari qui la quitterait, je n’en ai pas trouvé de trace convaincante, pas même en lisant - un peu en diagonale, je l’avoue - le verbatim de l’audience d’appel de Blois. Et cette thèse est assez largement mise à mal par le fait que c’est Jacqueline Sauvage qui détenait très largement l’entreprise de transports familiale.

      Cela dit, l’heure n’est plus aux polémiques la concernant. Car comme vous le soulignez en conclusion « elle a déjà assez payé. Espérons juste que Hollande lui accorde la grâce, après le « merdier » qu’il a créé avec sa demi-décision. »


    • alinea alinea 8 décembre 2016 11:57

      @Fergus
      Je ne vais pas répéter ce que j’ai déjà dit sous tes articles sur le sujet ; mais n’oublie pas que le fils s’est suicidé alors que son père venait de lui trouver un boulot ailleurs ! et ce simple fait dit de manière claire, que le père s’est préoccupé de son fils et qu’il avait l’intention de quitter la boîte !


    • Fergus Fergus 8 décembre 2016 12:19

      Bonjour, alinea

      Le suicide du fils ne peut être mise en relation avec le meurtre, Jacqueline sauvage n’en ayant pas eu connaissance au moment des faits.

      Mais il a été clairement établi que ce fils avait lui aussi été victime toute sa vie de violence et d’humiliations de la part de son père. La nature des rapports professionnels n’entre pas en compte dans le ras-le-bol macabre que ce fils a éprouvé le jour de sa pendaison.


    • alinea alinea 8 décembre 2016 12:53

      @Fergus
      J’ai peur Fergus, que tu ne saches rien des relations d’interdépendance « pathologiques » entre deux êtres humains !


    • alinea alinea 8 décembre 2016 13:04

      @Fergus
      Pour faire simple :
      1) le père « case » son môme
      2) il lui dit qu’il quitte sa mère et se barre aussi de l’entreprise
      3) Il l’annonce à « Jacqueline »
      4et5) le fils se suicide et la mère tue le père !
      Conclusion : Cette famille était le prototype de relations aliénantes réciproques, mais ce qui est clair, c’est que c’est la mère qui en était la « tête ».
      Ceci étant dit, elle n’était pas plus responsable de sa manipulation que les autres de leur dépendance.
      C’est tranché et simplifié, je te l’accorde, mais ça a le mérite d’être clair.
      Crois moi, le bourreau est aussi aliéné que la victime, aussi« irresponsable » de ses actes ; sans compter que les « viols » qui se passent par définition dans l’intimité, n’ont été dits qu’après le meurtre.
      Il n’y a pas de bourreaux coupables ( dans ces cas là évidemment !) ni de victimes innocentes, mais un putain de sort qui a fait se rencontrer et se lier ces deux-là.


    • Fergus Fergus 8 décembre 2016 14:03

      @ alinea

      « ça a le mérite d’être clair. »

      En réalité, rien n’est clair au contraire.

      Sauf une chose, à mes yeux : les témoignages de viol des filles. Pour quelle raison « les « viols » qui se passent par définition dans l’intimité, n’ont été dits qu’après le meurtre » ?

      Pour une raison évidente : à de rarissimes exceptions, pas une femme ne va clamer partout qu’elle a été violée par son père lorsqu’elle était gamine sans y être poussée par des circonstances gravissimes. Et pour cause : c’est afficher aux yeux du monde un passé douloureux et ressenti comme honteux. Mais c’est également pointer un doigt accusateur sur le père mort - et donc sur la mémoire de celui-ci - en le désignant comme un immonde pervers. 

      Que l’une des filles ait pu être tentée d’user d’un tel argument pour sauver sa mère, ce serait monstrueux mais on pourrait à la rigueur l’admettre. Mais que les trois assènent les mêmes accusations est totalement impossible tant la torture psychique qu’engendrerait le sacrifice odieux du père pour éviter d’alourdir la peine pénale de la mère serait destructrice pour ces femmes.


    • alinea alinea 8 décembre 2016 14:26

      @Fergus
      je ne veux pas innocenter le père ! et je n’en sais pas plus que toi, mais je ne crois pas qu’il était une ordure, enfin tu vois, le genre de type qui n’existe que dans les imaginaires ; je ne me prononce absolument pas en terme de culpabilité, sauf, le meurtre ! là, c’est posé.
      Et je t’assure Fergus, qu’elle n’a pu le tuer, dans le dos, ce jour-là, et pas un autre, que parce qu’il lui a dit qu’il la quittait. Et pour moi, c’est évidemment une sacrée circonstance atténuante !


    • Ben Schott 8 décembre 2016 14:35

      @Fergus

      « Lorsque l’avocate des parties civiles demande si Fabienne Marot n’avait pas eu peur pour ses enfants lorsque son père les a emmenés en camping-car dans la Somme en 2011, elle répond que son père savait qu’il n’avait pas le droit de toucher à ses enfants. »
       
      Quand on a été violée dans son enfance par son père, on ne lui confie pas ses propres enfants.
       
      Le témoignage tardif et opportun des filles n’a pas convaincu les jurés.
       

       


    • Patrick Samba Patrick Samba 8 décembre 2016 15:35

      @alinea
      « J’ai peur Fergus, que tu ne saches rien des relations d’interdépendance « pathologiques » entre deux êtres humains ! »
      « un putain de sort qui a fait se rencontrer et se lier ces deux-là. »
      "Et je t’assure Fergus, qu’elle n’a pu le tuer, dans le dos, ce jour-là, et pas un autre, que parce qu’il lui a dit qu’il la quittait. Et pour moi, c’est évidemment une sacrée circonstance atténuante !« 

      Que de courage, de lucidité surtout, il faut, et de plus à une femme dans ce cas-là, pour oser écrire de telles phrases.
      Jusqu’à la conclusion paradoxale qu’il faut pouvoir assumer.

      Eh oui dans cette folie il semble bien il y ait là non pas légitime défense mais bien des circonstances atténuantes. Et elle en a bénéficié. Pas assez ? Mais chaque décision de justice est contestable. Et il y a même de véritables innocents en prison. Combien de fois la chose a-t-elle été constatée ? Et chaque cas est bien sûr un immense scandale qui ne fait pas forcément un tintamarre médiatique. Doit-on pour autant nous passer de justice ?
       »Gare au goriiiille", chantait Georges Brassens...


    • Fergus Fergus 8 décembre 2016 16:41

      Bonjour, Patrick Samba

      « des circonstances atténuantes. Et elle en a bénéficié. »

      En effet !

      Pour autant, il semble que la manière dont a fonctionné l’appareil judiciaire dans le cas de Jacqueline Sauvage ait été sujette à de nombreuses questions. Et ce n’est pas un hasard si - phénomène rarissime - tant de personnes anonymes et de personnalités se sont émues, non de la condamnation de cette femme - coupable de meurtre - mais de la sévérité de cette condamnation en regard des faits de brutalité et de viols subis.

      « Doit-on pour autant nous passer de justice ? »

      Evidemment non, aussi imparfaite puisse-t-elle être parfois.


    • alinea alinea 8 décembre 2016 20:31

      @Patrick Samba
      C’est le courage de la vérité ; je suis absolument sûre de ce que je dis ;je sais que la violence visible - qui seule est récriminée, est le fait du faible qui subit le pouvoir de l’autre. Pour se libérer, au quotidien, la violence puis, il peut partir ; là, il y a une femme vers qui il allait, c’est sûr. L’autre, autour de laquelle s’est forgée cette « maisonnée », ne le peut pas. Mais tout son monde, toute sa vie s’écroule.Elle savait que la violence de l’autre était son aveu de faiblesse et sa soumission..
      Mais cette manière de voir, n’est pas celle du droit qui s’arrête aux faits ; un jour peut-être, quelqu’un d’agréé s’y collera, et la vérité éclatera. Peut-être, un jour, quand la mère mourra, les filles parleront.
      Les filles se sont trahies, au début, en parlant de la famille ; mère lointaine, peu aimante, qui n’en avait que pour son mec ; mère omnipotente,etc.
      ( je m’étais jurée de ne pas intervenir sous cet article, car je sais que Fergus voit les choses comme on doit les voir ! et que rien ne le fera changer d’avis. Du reste, cela n’a aucune importance, ni « ma » vérité, ni la sienne !)


    • Aurevoiràjamais Aurevoiràjamais 8 décembre 2016 21:30

      @Fergus

      Vous êtes « habité » par cette horrible affaire. Il va falloir essayer de prendre du recul...

      Vous n’étiez pas sur place et ne connaissez ce macabre fait divers qu’à travers les média n’est-ce pas ?


    • Fergus Fergus 8 décembre 2016 22:43

      Bonsoir, Aurevoiràjamais

      Pas seulement, l’ai également lu une partie du verbatim des audiences. Plus des reportages de journaux du Loiret et du Loir-et-Cher, beaucoup plis détaillés que ceux des médias nationaux.


    • Ben Schott 9 décembre 2016 14:42

      @Fergus
       
      « Pour autant, il semble que la manière dont a fonctionné l’appareil judiciaire dans le cas de Jacqueline Sauvage ait été sujette à de nombreuses questions. »
       
      Affirmation gratuite. Quelles sont ces nombreuses questions ?
       
      « la sévérité de cette condamnation en regard des faits de brutalité et de viols subis. »
       
      La condamnation n’a pas été sévère, ceci car les faits de brutalité et les viols subis ont été pris en compte avant le verdict.
       

       


  • philippe baron-abrioux 8 décembre 2016 09:52


     Bonjour ,

     il me semble que Madame Sauvage « fait les frais » de deux éléments distincts :

     1/ le fait qu’elle ait tiré sur son mari -dans le dos - comme si une victime de violences depuis aussi longtemps devait attendre, pour essayer de survivre à un énième épisode violent, que le bourreau lui fasse face ou se présente de côté . tirer dans le dos est toujours apprécié comme un manque de courage de l’auteur ;

     il s’agit là d’un jugement de valeur basé sur une morale qui , dans le cas de Mme Sauvage aurait pu et dû être écarté , car ici toute référence même tacite à une notion de morale semble totalement incompréhensible face au simple bon sens .

    2/ la pétition , parfaitement légitime , est apparue comme une pression de la société civile sur les magistrats qui ont sans doute voulu marquer leur totale indépendance dans la prise de leur décision : les éléments factuels étaient à charge et punissables et aucune pétition ne peut dans pareil cas soustraire un mis en examen à la sanction prévue par le code pénal . 

     de plus il est vrai que faire de Mme Sauvage une personne emblématique de la lutte des femmes contre les violences conjugales est un choix fait par les avocates très contestable .

     la nature même des actes reprochés à Mme Sauvage aurait du sans doute amener ses avocates à éviter une telle erreur .

     espérons qu’une issue sera trouvée rapidement à cette affaire qui a fait plusieurs victimes qui continuent à se battre pour faire reconnaitre ce statut .

     bonne journée !

     P.B.A

     


    • Fergus Fergus 8 décembre 2016 11:43

      Bonjour, philippe baron-abrioux

      « tirer dans le dos est toujours apprécié comme un manque de courage de l’auteur »

      Et cela a certainement été le cas. Mais au vu du parcours de cette femme, et compte tenu de cette dépendance irrationnelle qui trouve ses racines dans son adolescence, on peut sinon admettre ce manque de courage, du moins le comprendre.

      « faire de Mme Sauvage une personne emblématique de la lutte des femmes contre les violences conjugales est un choix fait par les avocates très contestable »

      J’ai toujours dit qu’il s’était agi là d’une faute de défense qui a eu pour effet de dresser l’ensemble des magistrats contre cette stratégie inappropriée.

      « espérons qu’une issue sera trouvée rapidement à cette affaire qui a fait plusieurs victimes qui continuent à se battre pour faire reconnaitre ce statut »

      J’espère comme vous qu’un point final sera très vite mis à cette affaire. Mais pour que cela soit le cas, il faudra soit une grâce totale de Hollande, soit une décision enfin favorable à une prochaine demande de libération anticipée.

      Et, je l’espère dans ce dernier cas, sans bracelet électronique, cet accessoire qui, dans le cas présent, ne peut s’expliquer que par une volonté d’humiliation ou par une consternante manifestation de mesquinerie. 


  • Ben Schott 8 décembre 2016 10:23

     
    Resucée de votre article d’aout dernier, mêmes arguments fallacieux.
     
    Cette femme a été reconnue coupable par deux jurys populaires et a écopé d’une peine relativement clémente (10 ans pour un meurtre) eu égard aux circonstances atténuantes. Il n’y a pas d’erreur judiciaire.
     

     


    • Fergus Fergus 8 décembre 2016 11:56

      Bonjour, Ben Schott

      « une peine relativement clémente »

      Si vous le dites !

      Je vous fais néanmoins remarquer que chaque année des meurtriers ne sont pas plus lourdement condamnés alors qu’ils n’on pas eu à subir de calvaire ni de viols durant des décennies.

      Je vous fais également remarquer qu’Alexandra Lange a été acquittée après avoir tué d’un coup de couteau dans la gorge un mari qui la battait depuis des années mais n’avait pas fait subir de violences aux enfants du couple.

      Je vous fais remarquer que les auteurs d’assassinats ciblés commandités aux forces spéciales pour des motifs souvent très discutables ne sont, quant à eux, jamais inquiétés, pas plus que les donneurs d’ordre.

      Qui plus est, je n’ai jamais dit que Jacqueline Sauvage aurait dû être acquittée et qu’il y a eu « erreur judiciaire ». Eu égard à l’acte et aux circonstances dans lesquelles il a été commis, je trouve normal qu’elle ait été condamnée. Mais s’il avait prononcé une réquisition en conformité avec le contenu de son réquisitoire, l’avocat général de Blois aurait permis à Jacqueline Sauvage de sortir très vite sans passer par une grâce présidentielle. Or, il s’est planté, ce qu’ont reconnu les spécialistes de droit judiciaire.

      Aujourd’hui, cette femme a très largement payé les conséquences de son acte eu égard au calvaire subi. C’est cela, et uniquement cela qui doit maintenant être pris en compte.


    • Ben Schott 8 décembre 2016 12:09

      @Fergus
       
      « Si vous le dites ! »
       
      Ce n’est pas moi, c’est le code pénal. « En France, le meurtre est défini à l’article 221-1 du code pénal. Il s’agit du « fait de donner volontairement la mort à autrui » et est puni de trente ans de réclusion criminelle. »
       
      « Je vous fais néanmoins remarquer que chaque année des meurtriers ne sont pas plus lourdement condamnés alors qu’ils n’on pas eu à subir de calvaire ni de viols durant des décennies. »
       
      Moi je vous fais remarquer que les jurys ont jugé les faits, les circonstances et la personnalité de l’accusée. Ils n’avaient pas à entrer dans vos considérations.
       
      « Aujourd’hui, cette femme a très largement payé les conséquences de son acte eu égard au calvaire subi. »
       
      « Très largement payé » ? Quatre ans de prison ?
       
      « C’est cela, et uniquement cela qui doit maintenant être pris en compte. »
       
      Le supposé « calvaire subi » a déjà été pris en compte par les jurys.
       


    • Fergus Fergus 8 décembre 2016 13:28

      @ Ben Schott

      Sur les jurys, il y a beaucoup à dire, et je l’ai d’ailleurs fait à diverses reprises, notamment dans cet article de 2013 : Procès d’Assises : des délibérations sous influence ? A cet égard, pour en avoir parlé avec des magistrats et des avocats lors de procès auxquels j’ai assisté, je peux vous affirmer que les professionnels eux-mêmes ont des opinions très contrastées sur le sujet, c’est le moins que l’on puisse dire.

      Au-delà des possibles manipulations des jurés – plus ou moins volontaires –, vous ne tenez manifestement pas compte non plus des disparités qui, d’un ressort judicaire à l’autre, conduisent régulièrement à des peines très différentes pour des faits de gravité comparable et des circonstances en apparence analogues. Car c’est un fait, d’une juridiction à l’autre, les sensibilités sont souvent elles aussi très contrastées.

      Enfin, et c’est indéniable, le cas de Jacqueline Sauvage soulève une indignation qui dépasse très largement ce que l’on constate habituellement en matière judiciaire. C’est suffisamment rare pour que l’on soit amené à se poser des questions sur le fonctionnement de l’appareil judiciaire dans cette affaire qui, dès le procès en première instance, a montré le vif agacement des magistrats à l’encontre de la stratégie de défense des avocates.


    • Ben Schott 8 décembre 2016 13:54

      @Fergus
       
      « Sur les jurys, il y a beaucoup à dire »
       
      Dans ce cas précis, y a-t-il « beaucoup à dire » ? Y aurait-il eu manipulation de deux jurys différents (
      qui ont abouti aux mêmes conclusions) par deux cours différentes ? Et dans quel but ?
       
      « 
      Car c’est un fait, d’une juridiction à l’autre, les sensibilités sont souvent elles aussi très contrastées. »
       
      Oui, et alors ? Que voulez-vous dire, que Jacqueline Sauvage a vraiment pas eu de bol ?
       
      « 
      Enfin, et c’est indéniable, le cas de Jacqueline Sauvage soulève une indignation qui dépasse très largement ce que l’on constate habituellement en matière judiciaire. »
       
      Indignation auprès de qui ? Indignation qui serait basée sur quel critère ? Erreur judiciaire manifeste ?
      L’affaire « Jacqueline Sauvage » n’existe pas, on est loin de l’affaire Dreyfus !
       
      Vous n’avez pas à refaire le procès, il s’est tenu à deux reprises et la justice a été rendue par le peuple et en son nom.
       


    • Fergus Fergus 8 décembre 2016 14:12

      @ Ben Schott

      OK, croyez ce que vous voulez.

      Je note simplement que cette affaire - et les articles qui, comme le mien, lui sont consacrés - est très largement relayée sur les réseaux sociaux. Ce qui n’est pas le cas des avis divergents du mien - il est vrai quasiment introuvables - ou de celui des personnes qui ont remis en ligne une pétition de soutien à Jacqueline Sauvage.

      Un type de démarche pourtant rarissime, mais qui ne modifiera pas votre point de vue, et c’est bien votre droit ! 


    • Ben Schott 8 décembre 2016 14:22

      @Fergus
       
      « Ce qui n’est pas le cas des avis divergents du mien - il est vrai quasiment introuvables - »
       
      C’est sûr que ceux qui pensent que la justice a été rendue – et de manière équilibrée – ne vont pas s’amuser à faire des « contre-pétitions » !
       
       smiley
       


    • Fergus Fergus 8 décembre 2016 17:58

      Bonjour, covadonga*722

      « ça n’est pas le terme jury qui vous déplaît , mais celui de populaire !
      vous seriez pour un tirage au sort plus sélectif n’est ce pas ? »

      N’importe quoi !!! Je suis au contraire très attaché aux jurys populaires. j’en parle d’ailleurs un peu plus loin dans un commentaire à Sampiero.

      Pour le reste, je sais que vous ne changerez pas d’opinion. Moi non plus !



    • Fergus Fergus 8 décembre 2016 18:43

      Bonsoir, Robert Lavigue

      « Les réseaux sociaux (quand ils sont du même avis que vous, bien sûr) deviendraient-ils l’expression d’une vérité ? »

      Certainement pas. Je fais un simple constat, mais sans en tirer de conclusion.


  • Albert123 8 décembre 2016 10:29

    la justice n’a fait que rendre un verdict de raison : dans ce qui est présenté comme un état de droit , se faire justice soi même est répréhensible.


    et même dans le « droit de l’état », l’état n’a aucune raison de laisser aux citoyens le droit de se faire justice eux même.

    la position typiquement féministe (dans le sens chienne de garde hystérique) des 2 avocates qui voulaient apparemment offrir le droit aux femmes de tuer des hommes en toute impunité n’a effectivement pas jouer en faveur de Mme Sauvage, 

    en même temps il ne fallait pas s’attendre à autre chose venant de 2 bourgeoises capables d’instrumentaliser la misère humaine pour leur seul intérêts.

    et ce faisant Mme Sauvage ne peut être libérée désormais sans donner raison à l’hystérie de ces 2 « avocates ».

    Ce qu’aucune personne doté de raison et percevant les conséquences d’une libération uniquement portée par l’émotion et l’hystérie collective ne peut remettre en question à moins de vouloir consciemment mettre en place les conditions nécessaires au chaos.

    Ne doutons pas qu’un ramassis de sociopathes, de pervers narcissiques et les zombis hystériques qui les vénèrent n’attendent que cela.

    A vous de choisir votre camps, cela finira en guerre civile de toute façon. Le totalitarisme et l’intolérance sectaire de la gauche concon ne peut amener qu’a cela.

    Il suffit pour cela d’observer les comportements de cette même gauche aux USA suite à l’élection de Trump. Les démocrates portent bien mal leur nom en effet..

    • Fergus Fergus 8 décembre 2016 12:04

      Bonjour, Albert123

      « l’état n’a aucune raison de laisser aux citoyens le droit de se faire justice eux même. »

      Je suis d’accord, et c’est pour cela que je condamne la stratégie de défense mise en place dès le début de cette affaire par les avocates.

      « 2 bourgeoises capables d’instrumentaliser la misère humaine pour leur seul intérêts »

      Procès d’intention : rien ne permet d’affirmer cela. Les deux avocates semblent en effet sincères dans leur action. Mais elles se plantées en essayant de faire de l’affaire Sauvage un cas emblématique de leur cause. Cette faute originelle a incontestablement pesé d’un pois très lourd en défaveur de Mme Sauvage.

      Pour le reste du commentaire, je vous laisse à vos fantasmes, à la fois sur la « gauche concon », et sur Trump, cet homme censément proche des « déclassés » qui ne cesse pourtant de nommer de purs produits de l’oligarchie la plus cynique aux postes importants de son futur gouvernement !


    • Albert123 8 décembre 2016 12:29

      @Fergus


      que vous n’aimiez pas Trump ne devrait pas vous empêchez pas de constater le rejets réel de la démocratie par des gens qui votent démocrate. 

      Que vous ne supportiez pas qu’on vous montre la gauche tel qu’elle est et non tel que vous la rêvez, n’enlève rien au fait qu’aujourd’hui ceux qui remettent en question l’idéal démocratique sont également de gauche.

      A vrai dire on n’a jamais vu aussi mauvais perdant que les gauchistes en matière de politique.

      et cette mentalité indigne et dépourvue d’honneur mérite d’être constatée et conspuée car elle est nuisible au bon sens et à ce qui élève et émancipe l’humanité.

      ce que je ne m’empercherais pas de faire contrairement aux puritains religieux de la gauche qui sont bien plus intolérants et sectaires que les plus intégristes des cathos.

      oui la gauche est bobo et crétine car embourgeoisée et convenue donc inapte à penser le futur. Inapte à tolérer que son idéologie vielle de 300 ans ne répond plus à rien désormais.

      vous avez le droit d’adhérer à un totalitarisme, et même de vous voilez la face, mais le temps joue contre vous.

    • Fergus Fergus 8 décembre 2016 13:30

      @ Albert123

      Rassurez-vous, je n’avais pas plus de sympathie pour Clinton que j’ai même qualifiée de « cinglée belliciste » !

      Quoi qu’il en soit, cela et tous les arguments partisans que vous avancez, est hors-sujet


  • Dom66 Dom66 8 décembre 2016 13:05

    Bonjour Fergus,

     

    Petite explication du fonctionnement de notre justice…un tantinet pourrie et non indépendante.

    Compter sur Hollandouille pour prendre autre chose qu’une demi mesure, c’est rêver.

     

    "Au point où en sont les choses, il ne reste plus à François Hollande qu’à aller au bout de sa démarche du mois de janvier en signant cette fois-ci un décret de « grâce totale "

     

    Là aussi c’est rêver.

     

    La justice pourrie n’est ni de droite, ni de gauche, elle est pourrie point, dans le pays des droits de mon cul

    Dernière info et coup tordus

     

    Manolo (Manuel Valche) a placé la cour de cassation sous le contrôl du gouvernement  juste avant son départ….elle est pas belle celle là ??

     

    Justice aux ordre, et somnifère… comme l’affaire Bérégovoy   http://www.politique-actu.com/actualite/double-mort-pierre-beregovoy-film-documentaire-francis-gillery/723112/

     

    Avons-nous revu l’affaire Seznec ? NON

    Avons-nous revu l’affaire Boulin ? NON

    Avons-nous revu l’affaire Colonna ? NON

    J’arrête la liste est trop longue, où n’ont été pris en compte que des éléments à charges.

     

    Alors…J. Sauvage peut attendre…hélas pour elle.


    • Fergus Fergus 8 décembre 2016 13:45

      Bonjour, Dom66

      « La justice pourrie n’est ni de droite, ni de gauche, elle est pourrie point »

      Je ne partage pas ce point de vue. Dans différentes enquêtes qualitatives, une très large majorité des acteurs de la Justice estimaient le fonctionnement de celle-ci équitable. Y compris les justiciables ! Ce qui confirme mes propres impressions des audiences d’assises et de correctionnelle que j’ai pu suivre.

      En réalité, l’impression que l’on a tient aux affaires médiatisées, et notamment à celles qui impliquent des personnalités dans les domaines de la finance, de la politique et des questions sociétales. Des affaires trop souvent frappées du sceau du laxisme envers les puissants et d’une excessive sévérité envers les humbles.

      Encore n’est-ce pas toujours vérifié, comme on a pu le constater dans la passé avec des ministres comme Tapie ou Carignon, et encore aujourd’hui avec Cahuzac, condamné ce matin à 3 ans de prison ferme !

      Cela dit, je crains que vous n’ayez raison concernant Hollande : il est probable qu’il fera le mort. Ce qu’il est d’ailleurs déjà à bien des égards.


  • francesca2 francesca2 8 décembre 2016 13:59

    Bonjour Fergus


    Etes vous favorable à la peine de mort ? 

    • Pyrathome Pyrathome 8 décembre 2016 14:29

      @francesca2
      Il n’y a pas eu de condamnation à mort préméditée, c’est un geste de légitime défense de la part d’une femme désemparée victime de la barbarie d’un taré.....
      Toujours les mêmes sous-entendus.....


    • Fergus Fergus 8 décembre 2016 15:46

      Bonjour, francesca2

      Vous savez pertinemment que je suis opposé à la peine.

      Mais je ne suis pas dupe de cette question qui vise à sous-entendre ceci : « Si vous êtes contre la peine de mort, comment pouvez-vous défendre Jacqueline Sauvage, coupable de meurtre ? »

      A quoi je réponds que je ne conteste pas le fait que Mme sauvage ait été condamnée - son acte méritait une condamnation -, mais le fait qu’elle soit encore en prison en regard de ce qu’elle a subi durant près d’un demi-siècle en termes de violences et d’humiliations.

      J’ajoute à cela que pour 1 femme battue qui, poussée à bout ou gravement menacée de mort, tue son conjoint, il en est 100 (1 décès tous les 3 jours !) qui meurent sous les coups d’un homme violent. Une effrayante statistique, non ?

      Qui sait si, tôt ou tard, lors d’une altercation plus violente, Jacqueline Sauvage ne serait pas venue alimenter ce terrible nombre des femmes mortes sous les coups ?


    • Fergus Fergus 8 décembre 2016 18:46

      @ covadonga*722

      « cette femme « victime » a organisé une embuscade et prémédité son acte »

      Cette thèse est totalement absurde !!! A cet égard, je vous invite à lire ci-dessous le commentaire que j’ai adressé à Pyrathome.

       


    • Fergus Fergus 8 décembre 2016 22:38

      @ sarcastelle

      Si vous voulez que j’admette qu’il y a également des hommes tués sous les coups de leur femme ou conjointe, je le reconnais bien volontiers. Mais admettez que c’est nettement plus rare, les violences conjugales étant dans une très large majorité des cas le fait des hommes.


  • Pyrathome Pyrathome 8 décembre 2016 14:24

    « tirer dans le dos est toujours apprécié comme un manque de courage de l’auteur »
    .
    Bonjour Fergus,
    Une décharge de chevrotine à gros gibier dans la tronche eût été plus pertinent pour cette ordure.....
    Laisser cette femme meurtrie, à la fois par son geste désespéré et son long calvaire avec un taré, en prison est une véritable dégueulasserie de la part du parquet, car elle ne représente pas un danger pour la société et subit de surcroît une double peine !
    Le crime est puni par la loi, certes, mais la loi est juste très mal faite, il y a des cas de conscience qui devrait être pris en compte......


    • Fergus Fergus 8 décembre 2016 16:05

      Bonjour, Pyrathome

      « Une décharge de chevrotine à gros gibier dans la tronche eût été plus pertinent pour cette ordure »

      On a raconté beaucoup de choses erronées sur Jacqueline Sauvage. Entre autres, que cette femme avait prémédité son geste.

      Une affirmation absurde - et qui n’a d’ailleurs pas été retenue par les avocats généraux - dans la mesure où, sauf à être totalement idiote - ce qu’elle n’est pas, aux dires des experts -, Jacqueline Sauvage s’y serait prise autrement pour assassiner Norbert Marot. Comment ? Tout simplement en se donnant quelques coups occasionnant des hématomes et en se présentant de face pour abattre son bourreau. Compte tenu de l’histoire de la famille, c’eût été la quasi certitude d’un acquittement assuré ou, à défaut, d’une peine symbolique.

      Or, les faits ne se sont pas passés du tout comme cela, et comme je l’ai écrit au début de ce fil, cela donne paradoxalement du poids à la version de Jacqueline Sauvage car cela illustre à quel point l’emprise qu’exerçait Norbert Marot sur elle l’empêchait d’affronter celui-ci de face.

      « la loi est juste très mal faite, il y a des cas de conscience qui devrait être pris en compte »

      En fait, la loi n’est pas mal faite. Appliquée par des hommes, elle est sujette à des interprétations très contrastées, et possiblement déformées lorsque des considérations de nature corporatiste viennent la polluer.


    • Fergus Fergus 8 décembre 2016 18:48

      @ covadonga*722

      « Vous devriez vous en prendre aux deux incompétentes qui ont instrumentalisée scia-ment leur défense »

      Je n’ai cessé - y compris dans cet article - de dénoncer la stratégie des deux avocates.


  • Pale Rider Pale Rider 8 décembre 2016 16:44

    J’aimerais signaler une chronique radiophonique sur http://pharefm.com/rendez-vous/grain-de-poivre/ cliquer sur la date du 5 décembre : ça rejoint votre article, pour lequel je vous remercie.


    • Fergus Fergus 8 décembre 2016 16:58

      Bonjour, Pale Rider

      Un grand merci pour ce lien sur cette chronique de Philippe Malidor que j’invite tous les intervenants à écouter.


  • cétacose2 8 décembre 2016 19:44

    Pour en finir avec les erreurs et les disparités en matière de verdict ,il serait souhaitable d’utiliser un logiciel de jugement ....


    • Fergus Fergus 8 décembre 2016 20:30

      @ cétacose2

      « il serait souhaitable d’utiliser un logiciel de jugement .... »

      Pas d’accord : les actes de délinquance et de criminalité doivent rester soumis à un jugement humain, faute de quoi le résultat peut être encore pire. Sauf a élaborer un logiciel complexe qui puisse prendre en compte tous les paramètres que peut mettre en lumière un procès d’assises. Encore faudrait-il saisir ces paramètres avec la plus grande précision possible. Or, certains critères sont subjectifs... Et qui saisirait ces données ? Sous quel contrôle ?

      Sans rapport direct avec cette question, le principe des « peines plancher automatiques » que voulait imposer Sarkozy relève d’une absurdité sans nom comme le montre cet exemple : Deux voleurs A et B ont commis le même délit et encourent la même peine plancher, eu égard à leur casier. Or, l’un est issu d’un milieu très précaire et a commis son vol par nécessité pour aider sa famille. L’autre est issu d’un milieu aisé et a commis son vol par cupidité. Un système de peine plancher automatique condamnerait les deux hommes à la même lourde peine alors qu’un jugement humain individualisé tiendrait compte des conditions de vie des deux délinquants et introduirait une différenciation significative des peines.


    • Pale Rider Pale Rider 9 décembre 2016 14:16

      @Fergus
      Très justes remarques.
      Mais on peut les faire symétriquement. Ainsi, ce matin, on apprend que deux « charognards » se faisant passer pour des victimes des attentats se sont ramassé respectivement 3 ans de taule ferme (la femme) et 6 ans de taule ferme (l’homme). Cahuzac, qui a durablement truandé la République au poste même où il était censé la défendre, en mentant avec récidive, en convoquant même un mort (Rocard) pour se défendre misérablement : 3 ans ferme, sans mandat de dépôt. Et Monsieur a le culot de faire appel. Mon seul espoir est que sa peine soit alourdie en appel, pour lui apprendre à encombrer la justice et à se gausser d’elle. smiley


    • Fergus Fergus 9 décembre 2016 15:23

      Bonjour, Pale Rider

      Je partage votre indignation pour ce qui est de Cahuzac qui est laissé en liberté dans l’attente de son procès en appel. Eu égard à ses responsabilités ministérielles et à la constance avec laquelle il a maintenu ses mensonges jusque devant le Parlement, je souhaite moi aussi que le jugement soit alourdi en appel.

      Pour ce qui est des deux « charognards », aucune compassion à avoir pour eux.


    • Fergus Fergus 9 décembre 2016 15:26

      @ oncle archibald

      Il est en effet incompréhensible que des gens comme Cahuzac ne soient inéligibles à vie. Il devient urgent de modifier les textes et les pratiques sur ce plan.

      D’accord avec vous également pour regretter qu’il n’ait pas été incarcéré immédiatement, ce qui serait sans nul doute arrivé à un délinquant lambda pour une faute aussi grave.


  • Ruut Ruut 9 décembre 2016 05:57

    Les morts ne pouvant se défendre ils sont toujours accablés du pire.

    La grosse question est où était la justice avant ce meurtre ?
    Était elle informées de violences si oui, qu’as elle fait ?

    Si non pourquoi ?
    Il manque beaucoup d’informations pour avoir un avis impartial.


    • Fergus Fergus 9 décembre 2016 09:05

      Bonjour, Ruut

      « Les morts ne pouvant se défendre ils sont toujours accablés du pire. »

      A cela près qu’il existe une énorme différence entre des accusations portées post-mortem par des individus lambda à l’encontre de tiers avec lesquels ils n’ont aucune parenté, et des accusations portées non seulement par une conjointe mais également par des filles révélant des actes criminels d’une exceptionnelle gravité à l’encontre, non d’un étranger, mais de leur propre père.

      Croyez-vous sérieusement que ces femmes pourraient, la tête haute, se mettre ainsi à nu psychologiquement devant une Cour d’Assises et viennent délibérément salir la mémoire de leur père sans que la réalité des faits soit avérée. Ces viols n’ont d’ailleurs jamais été mis en doute par les magistrats. Pas plus que les violences à l’égard de Mme Sauvage. Des violences qui, d’après les témoignages, étaient connues du voisinage, mais n’avaient probablement jamais atteint un seuil paroxystique. Qui plus est, l’on sait qu’il est très rare que des signalements soient faits dans ce genre de circonstances.

      « Il manque beaucoup d’informations pour avoir un avis impartial. »

      Certes ! Mais il semble évident aux yeux de nombreux Français que le maintien en détention de Jacqueline Sauvage - dont tout le monde s’accorde à reconnaître qu’elle ne présente aucun danger pour la société - n’a plus de sens, eu égard à tout ce qu’elle, ses filles, et même son fils pendu la veille du meurtre, ont subi de la part de Norbert Marot.

      A titre de comparaison, penchez-vous sur le cas de Servier. Voilà un homme dont les agissements à la tête du laboratoire qui porte son nom et l’entêtement criminel à commercialiser le Médiator ont fait... 1800 morts ! Servier n’a pourtant jamais été personnellement inquiété de son vivant ; il a même été décoré de la Grand-Croix de la Légion d’Honneur - le plus haut grade ! - des mains de Sarkozy alors que l’affaire du Médiator avait d’ores et déjà éclaté et engendré le plus gros scandale sanitaire de l’après-guerre en France.


    • Fergus Fergus 9 décembre 2016 12:55

      @ oncle archibald

      N’importe quoi !

      Je n’ai cité Sarkozy - comme j’aurais cité n’importe quel autre responsable politique dans le même cas - que pour montrer que non seulement la justice a fait preuve d’un ahurissant laxisme à son égard, mais que le monde politique s’en lavait les mains et décorait le responsable de ce désastre sanitaire.

      En réalité, ce qui semble vous choquer n’est pas que Servier ait pu être décoré, mais que l’on puisse citer le nom de votre idole. Désolé, mais c’est consternant !


    • Patrick Samba Patrick Samba 9 décembre 2016 14:09

      @Fergus

      "il semble évident que le maintien en détention de Jacqueline Sauvage - dont tout le monde s’accorde à reconnaître qu’elle ne présente aucun danger pour la société - n’a plus de sens"

      Mais détrompez-vous Fergus. Que cette femme ne représente pas de danger de violence pour son entourage immédiat (filles, voisins, passants...) c’est possible, (et encore ! suite à l’aveu tardif des incestes on ne peut absolument pas prévoir ce que seront les relations ultérieures mère-filles. L’inceste est une source de violence, endiguée et toujours prête à jaillir, inouïe), mais en revanche son maintien en détention conserve un sens majeur aux yeux de la société.
      Ça n’a rien d’anodin de faire tel ou tel choix dans son cas fortement médiatisé. Le choix d’une clémence excessive peut tout simplement être traduit par tout un chacun (soit donc la société, y compris les policiers) comme un encouragement à penser que tirer sur quelqu’un sans danger vital immédiat relève bien de la légitime défense (thèse défendue par les avocates que vous contestez certes, mais qui est bien publique).


    • Fergus Fergus 9 décembre 2016 14:26

      Bonjour, Patrick Samba

      « une clémence excessive »

      Les bras m’en tombent : depuis des décennies, aucune femme victime de violences conjugales et meurtrière de son conjoint n’a été aussi lourdement condamnée. Et cela dans un contexte d’animosité évidente entre la défense et la corps de la magistrature.

      Et jamais il n’y a eu autant de manifestations de mesquinerie : éloignement du lieu du drame considéré comme un élément majeur de la libération, puis balayé comme un fétu de paille lorsque la condamnée s’y engage ; publication du jugement de rejet de la libération la veille de la Journée mondiales contre les violences faites aux femmes ; le port d’un bracelet électronique envisagé alors que cet accessoire ne serait d’aucune utilité !

      En fin de ce fil, je fais allusion à Servier : voilà un homme qui a persisté contre les évidences médicales à commercialiser un juteux médicament - le Médiator - qui a causé... 1800 décès. Or, ce brave M. Servier est mort de sa belle mort sans jamais avoir rendu le moindre compte, et de surcroît décoré de la Grand Croix de la Légion d’Honneur !

      Ne croyez-vous pas qu’il y a d’autres causes plus justes à défendre qu’à soutenir la nécessité du maintien en détention de Jacqueline Sauvage. Même le procureur du procès d’appel pensait obtenir sa libération dans les semaines qui ont suivi. A ce détail près qu’il s’est planté dans ses réquisitions. C’est ballot, non ? A moins qu’il ne se soit agi là aussi d’une attitude de duplicité particulièrement retorse...


    • Fergus Fergus 9 décembre 2016 14:32

      @ oncle archibald

      Vous faites semblant de ne pas comprendre : ce qui importait était la décoration, et j’aurais cité de la même manière Hollande, Mélenchon ou Jésus-Christ s’il avait été l’auteur de cette hallucinante bourde !


  • ZenZoe ZenZoe 9 décembre 2016 14:44

    Aux dernières nouvelles, BFMTV indique que, selon l’entourage présidentiel (à prendre avec des pincettes bien évidemment) le chef de l’Etat ne soit pas disposé à revenir sur cette affaire. Pas de grâce totale donc.


    • Fergus Fergus 9 décembre 2016 14:52

      Bonjour, ZenZoe

      L’Elysée a transmis pour avis la nouvelle demande de grâce à la Chancellerie comme le veut la procédure. Après quoi seulement le président statuera au vu de l’avis de la Chancellerie. Jusque là, rien de changé par rapport au mois de janvier et à la grâce partielle accordée par Hollande. A suivre...


    • ZenZoe ZenZoe 9 décembre 2016 15:52

      @Fergus
      Certes, la procédure suit son cours, mais selon l’entourage, ce serait plié. Attendons quand même, Hollande peut encore nous surprendre !


  • SPQR audacieux complotiste chasseur de complot SPQR Sono Pazzi Questi Romani 11 décembre 2016 11:11

    La violence n’a pas de sexe, pas d’âge, pas de marqueur social.....
    C’est parfois un sport....Une pratique incontournable de la politique...
    Elle fait partie du comportement reptilien....Des mots, des coups, des coups de fusil ....
    Dans l’escalade des actes violents, celui qui donne la mort a perdu.
     
    Par contre les politiciens, les états, les sectes, les religions tuent massivement des peuples( hommes, femmes, enfants, vieillards, animaux ......) en toute impunité, qu’ils soient en démocratie ou en dictature.
    La haine, la violence, la sauvagerie sont dans le comportement fondamental des humains.....

    C’est comme ça .... ! 

       
     
     


  • Fergus Fergus 11 décembre 2016 11:26

    Bonjour, SPQR

    « C’est comme ça .... !  »

    On ne peut toutefois pas résoudre à tenir ce constat pour une fatalité.


  • Vipère Vipère 11 décembre 2016 20:46

    @


    « Pourquoi l’U.P.R. est une impasse politique » article de Sylvain BARON, ex militant U.P.R.



    Très édifiant smiley

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