mardi 19 février 2008 - par Yann Riché

Pourquoi nos usines ferment ?

La succession d’informations relatives à la fermeture d’usines et de plans de licenciement révèle une nouvelle vague de désindustrialisation de l’économie française. Les symptômes sont évidents, balance commerciale déficitaire, parts de marché à l’export en retrait et, donc, fermetures de sites.

En mars 2007, le rapport de Bernard Brun intitulé « Pour l’industrie » dresse un diagnostic critique des politiques menées par les différents gouvernements.

Et c’est même presque à rebrousse-poil des idées reçues en la matière.

La France est positionnée comme un pays qui est entré dans un cercle vicieux. En "palliant la régression de son industrie par un dopage de la consommation", la France pratique une politique à la fois de l’endettement et à la fois d’un abaissement de son niveau industriel.

Sarkozy en arrivant au pouvoir n’a pas fait autre chose que de suivre ce que firent ses prédécesseurs par sa réforme fiscale : maintenir la consommation par des cadeaux fiscaux.

En effet, plutôt que d’attaquer le problème dans la compétitivité des entreprises, l’Etat français a poursuivi une politique centrée sur les bas salaires (c’est-à-dire la défense d’industries à fort usage de main-d’oeuvre non qualifiée) alors même que la concurrence des pays en développement ne nous permet pas d’être concurrentiel sur le long terme.

La taxation par la taxe professionnelle de l’outil productif, ainsi que le coût du travail salarié qui supporte seul les systèmes de protections sociaux, freinent l’investissement industriel.

Alors qu’au contraire les investissements devraient être renforcés aussi bien dans les appareils productifs que dans le développement de nouveaux produits ou services, les investissements industriels français stagnent.

Le mythe actuel veut nous faire dire que la France est la première terre d’investissements étrangers. Certes, mais ces investissements sont concentrés sur des achats de sociétés pour en sortir des rendements financiers et "piller" les savoir-faire. C’est donc un miroir aux alouettes.

Le cas de l’aciérie de Gandrange détenue par Arcelor Mittal est symptomatique de cette évolution. Le groupe réalise des bénéfices de 10 millions de dollars. Cependant le site de Gandrange n’est pas rentable, l’appareil productif y est vétuste.

Le problème est donc vaste, une politique industrielle se prépare sur une décennie au minimum, un premier pas a été franchi avec la création de pôles de compétitivité. Mais cela ne suffira pas.

De la réforme de la taxe professionnelle, à la création d’une TVA sociale, en passant par une réforme du marché du CO2, le rapport Brun aborde sans tabous les thèmes qui nécessitent d’être traités.

Dans l’ensemble, c’est la compétitivité de nos industries qui est menacée. Pas la compétitivité des groupes industriels, mais bien de nombreux sites de production français.

Le débat est malheureusement tronqué par la peur de la mondialisation. Trop souvent, c’est la mondialisation qui est montrée du doigt. En fait, à nouveau, c’est notre absence de concertation pour mettre en place des solutions qui est en cause.

A nouveau, les projecteurs sont braqués sur un problème dont les causes sont
connues.

Entrer dans un cercle vertueux, c’est améliorer la compétitivité de l’industrie par l’investissement aussi bien dans les outils de productions que dans la formation, le marketing, la recherche et le développement...

Entrer dans un cercle vertueux, c’est avoir le courage de résister aux situations de monopoles et de rentes (je ne parle pas ici des petits monopoles pointés par le rapport Attali) c’est avoir le courage de partir à la conquête du monde, c’est aussi et surtout avoir le courage d’expliquer que le marché "intérieur" de nos entreprises n’est pas la France, mais l’Union européenne.



90 réactions


  • tvargentine.com lerma 19 février 2008 09:51
    Il est vrai que l’absence de politique industrielle date de 1983 ,date du tournant de la rigueur qui a permis un développement de la finance au détriment de l’industrie
    Une video a regarder explicite du vide :

  • jako jako 19 février 2008 10:04

    Bonjour à l’auteur et merci.

    deux remarques : 10 Milliards de bénéfices pour Mital pas 10 Millions et aussi plutot que :"réforme fiscale : maintenir la consommation par des cadeaux fiscaux. vous auriez dû écrire "réforme fiscale : tenter de maintenir la consommation par des cadeaux fiscaux.""


    • karg se 19 février 2008 13:33

      Maintenir la consomation est nécessaire, surtout quand à l’inverse des pays anglo-saxon le taux d’épargne reste important.

      Je pense que l’auteur de l’article aurai besoin d’une bonne leçon de physiocratie : ce qui compte c’est la croissance interne, la balance commerciale ne signifie rien.


    • Traroth Traroth 19 février 2008 17:30

      Maintenir la consommation quand l’essentiel de ce qui est consommé, en valeur, est importé ne sert pas grand-chose dans l’économie du pays. Est-ce qu’on veut vraiment à ce point soutenir l’économie de la Chine ?


    • Yann Riché Yann Riché 19 février 2008 20:18

      Ce sont effectivement 10 milliards de dollars....


    • Yann Riché Yann Riché 19 février 2008 20:28

      @karg se

      La balance commerciale est une donnée parmis d’autres qui a le mérite d’illustrer la capacité d’un pays à vendre à l’extérieur. Notre balance est déficitaire parce que nos exportations sont moindre en €uro ou dollars que nos importations.

      Aujourd’hui la raison majeure tient au fait que nos importations augmentent fortement (politique de croissance par l’endettement via la consommation) ce qui génère certes de l’emploi (logistique / distribution) mais qui est de moindre "valeur ajoutée que ceux qui seraient créés si nous étions compétitifs à l’export.

      Donc la balance commerciale a réellement un sens...

       


    • karg se 28 février 2008 17:56

      Les USA ont une balance commerciale négativedepuis 40 ans et ça les empêche pas de dormir.


    • karg se 28 février 2008 18:26

      1-Le déficit commerciale est de 40Md (2007) pour un PIB de 2 039 Md (2006)

      Soit 2% : le danger est de ne pas financer sa richesse produite (le PIB est la richesse produite, consommé ou épargné dans l’année, pas une mesure de la richesse accumulé). Tant qu’on vend pas les meubles pour s’acheter une télé made in china, tous va bien.

      2- La plupart des échanges se font avec les pays européens, d’autre part la Chine n’a pas le loisir de piller des colonies pour favoriser sa croissance.

      http://economistes.blogs.liberation.fr/chiffrage/2008/02/lhystrie-du-dfi.html

      http://www.liberation.fr/actualite/economie_terre/310621.FR.php

      http://www.libelabo.fr/2008/02/18/deficit-commercial-francais-cest-grave/

      http://www.liberation.fr/actualite/economie_terre/308724.FR.php


    • karg se 28 février 2008 18:29

      J’ai aussi oublier de préciser que la présence d’un marché intérieur dynamique est très favorable pour l’installation des entreprises. D’ou l’intérêt d’avoir des hauts salaires. Je doute que l’auteur soit capable de m’expliquer pourquoi les danois qui gagnent plus, travaillent moins longtemps et pourtant sont plus souvent au travail qu’au chômage.


  • haddock 19 février 2008 10:20

    La vérité , il y a encore pas longtemps on fabriquait chez nous des chemises , des chaussures , il y avait des gens sachant faire plein de trucs , des durites , des motos , des téléviseurs , des appareils de toutes sortes , on faisait même des fruits et légumes il y a pas longtemps , vous vous souvenez des bonnes fraises d’ il y a seulement trente ans en arrière , ça existait pas encore les marges arrières dans les hypers , d’ ailleurs des hypers cinquante ans avant y en avait pas non plus .

     

    Le dimanche on mangeait un bon poulet , élevé , nourri avec des restes de la table , préparé et cuisiné avec amour par nos mamans et grands-mamans avec des légumes du jardin , ou achetés au marché , non , pas dans des sachets sous-vide ou aspergés de produits pour ne pas pourrir , mais chez le maraicher du coin .

     

    Ferrat l’ a dit depuis un moment , faut savoir être fonctionnaire et manger du poulet aux hormones , ou manger du fromage de chèvre pas fabriqué par Président mais par l’ éleveur , et prendre sa vie à deux mains .

     

    Faire 35 heures et s’ habiller avec des produits chinois , ou se mettre au turbin et replanter des fraisiers qui ont du goût .


    • coati coati 19 février 2008 15:18

      @ haddock

      Merci haddock.

      Je croyais que vous étiez mort ?


    • coati coati 19 février 2008 15:26

      Je suis nul en économie. Ca me répugne. Bref.
      je pose une question naïve.
      Pourquoi ne fait-on pas une loi qui interdirait toute délocalisation dès lors qu’il y a bénéfice substantiel ?


    • haddock 19 février 2008 15:44

      Coati ,

       

      J ’ en avais assez d’ être mort alors j’ suis rev’ nu .


    • pdth pdth 23 février 2008 17:06

      Pour plusisuers raisons

      Plus aucun etranger ne prendrait le risque d’investir chez nous si on lui refuse la liberté de diriger ses entreprises comme il le souhaite , d eplus les investisseurs etrangers prendraient davantage encore les chemins de l’ étranger pour faire leurs investissements. Nous ne sommes pas seuls au monde , et nos voisins et concurrents seraient les premiers à bénéficier d’une dégradation de la liberté d’entreprise en France (je sais intellectuellement c’est pas très satisfaisant , mais la réalité est là )

      De plus si les entreprises doivent attendre de perdre de l’argent pour adapter leur outil de production aux exigences du marché , cela conduirait les entreprises à bien souvent réagir une fois qu’il est trop tard, une fois qu’elles ne sont plus compétitives sur leur marché .

      Le seul moyen de conserver nos entreprises en France est que les entrepreneurs s’y sentent mieux et plus libres qu’ailleurs ..... Intellectuellement cela non plus n’est pas très satisfaisant mais c’est aussi une réalité incontournable.

      La réalité est celle là au moins jusqu’ à la prochaine révolution mondiale ..........peut-être un peu trop dangereux pour l’avenir de notre pays de trop compter la dessus quand même.

       

       


  • JoëlP JoëlP 19 février 2008 10:48

    On pourrait peut-être commencer par vendre nos Airbus en euros au lieu de toujours s’aligner sur le dollar qui permet aux américains de nous faire payer leur déficit.

    http://www.lefigaro.fr/debats/2008/02/04/01005-20080204ARTFIG00624-monsieur-galloisfacturez-les-airbus-en-euros-.php


  • Tristan Valmour 19 février 2008 11:10

     

    Bonjour M. Riché

     

    Votre billet est intéressant, mais trop court pour un thème aussi important. Vous mettez l’accent sur le problème essentiel dont souffre notre économie : l’absence de projet industriel. La France a connu les « 30 Glorieuses » en raison de la politique industrielle initiée par de Gaulle et prolongée par Giscard. Depuis, nos industries ont connu un sérieux coup de frein. Pourquoi ?

     

    Peut-être parce que les grands projets industriels ont été initiés par l’Etat, et que celui-ci, en privatisant à tout va, s’est privé de moyens d’investissement. Il a en effet vendu ses bijoux de famille. Cela n’aurait eu que peu de conséquences si ces nouvelles entreprises privatisées avaient poursuivi une politique d’innovation. Mais les nouveaux patrons de ces entreprises préfèrent le court terme et rentabiliser rapidement leurs acquisitions. Les grands patrons français (à vérifier si c’est aussi le cas à l’Etranger) sont frileux, sauf quand il s’agit d’augmenter leur rémunération. Il laissent l’Etat prendre les risques et attendent de cueillir le fruit mûr.

     

    Vous critiquez peut-être un peu trop vite la taxe professionnelle et le coût du travail salarié. S’il faudrait en effet rationaliser la taxe professionnelle et en exempter certaines entreprises – notamment les TPE et les PME industrielles et innovantes, le coût du travail moyen n’est pas très élevé en France, lorsqu’on prend en compte l’ensemble des paramètres. Il y a de nombreuses exonérations partielles de cotisations. Comptabilisons également le surcoût lié aux contrats précaires et à l’appel à l’intérim, et vous constaterez que ce n’est pas cela qui freine les embauches. Le coût du travail salarié n’est donc pas un argument valable.

     

    D’autre part, vous semblez exonérer la mondialisation de toute responsabilité. Je crois qu’elle aura un effet bénéfique à terme, mais pour le moment, elle condamne des générations entières à la précarité, dans les pays dits développés et dans ceux dits en voie de développement. Il y a tellement de capitaux qui circulent librement, à la vitesse de l’informatique, dans le but non pas de créer une activité pérenne, mais d’engendrer des profits immédiats, que cela n’est pas sans incident. Vous avez compris, ce n’est pas l’ouverture sur le monde qui est un problème, mais la vitesse de circulation des capitaux, et l’absence d’âme. Où sont les vrais entrepreneurs ? Sûrement pas parmi les membres du MEDEF.

     

    Enfin, une grande partie de nos problèmes économiques vient de l’absence de probité des grands managers et de leurs féaux, les hommes politiques. Il est urgent de fermer tous les paradis fiscaux, y compris en France, de contrôler plus sévèrement les comptes en donnant des moyens considérables aux juges des pôles financiers, et prendre des mesures qui incitent à la probité, à savoir la saisie de la fortune des contrevenants. Chaque jour apporte son lot de magouilles sans que l’honnête citoyen y ait à redire. Comment croire aux vertus de l’économie de marché si celle-ci est constamment tronquée ? 


    • Traroth Traroth 19 février 2008 17:39

      Non, vous n’avez pas raison. Et quelque chose qui affame les peuples n’est pas simplement "déplaisant" ! La mondialisation, ce n’est *rien d’autre* que le remplacement d’emplois de bonne qualité en Occident par des emplois à la limite del’escalavage dans les pays en voie de développement, dans les sweat-shops, zones franches et autres maquiladoras.

      Je ne vois vraiment pas comment il pourrait en sortir *quoi que ce soit* de positif. La mondialisation ne profite qu’aux "entrepreneurs" (comprenez, le plus souvent : héritiers), au détriment total du reste de la population. Et l’Etat ne l’accepte que par collusion entre le pouvoir politique et le monde des affaires (qui paye les vacances de Sarkozy, déjà ?), tant la mondialisation est contraire aux intérêts du pays.


    • HELIOS HELIOS 19 février 2008 18:08

      Ben oui, dans ce grand concert mondial, il faut savoir si nous acceptons de nous appauvrir jusqu’a ce que nous soyons "comme tout le monde" c’est a dire la majorité de l’humanité : pauvre ! là, les entreprises ne délocaliseront plus.

      Par ailleurs, les entreprises n’aiment la mondialisation que lorsque cela les arrangent vraiment. regardez ce qu’ils se passe pour les dvd. la mondialisation voudrait qu’on puisse les acheter partout... hé bien non ! on les a affublé d’une zone afin de se partager le marché, au détriment du consommateur.

      Si on veut qu’en France nous retrouvions de la richesse, il faut imperativement reconstruire le tissus industriel que nous avons détruit afin que de petites entreprises nous alimente directement. Outre l’effet ecologique que cela doit avoir, cela nous permettrait d’inover, de maintenir des chercheurs et des ingenieurs etc... car bientôt nous ne seront plus qu’une zone de service à la personne, qu’une horde d’immigrants viendrons remplir.


    • Traroth Traroth 19 février 2008 18:11

      Vous voulez dire que les pays pauvres participent à la mise en coupe réglée de leur propre population ? Vous parlez d’un scoop ! Evidemment que ces délocalisations vers les pays du tiers-monde se font avec la complicité des pouvoirs publics locaux. Qui bénéficient d’ailleurs de quelques retombées. Dans le message auquel vous répondez, je dis à demi-mot que les pouvoirs politiques français sont corrompus. Vous croyez vraiment me déstabiliser en disant que les pouvoirs politiques de l’Inde et du Brésil le sont aussi , franchement ? Lisez "No Logo", de Naomi Klein, vous apprendrez des choses !

      Quant à ce que je propose, c’est très simple : rétablir d’urgence des barrières douanières, si possible au niveau de l’Europe. Il est presque déjà trop tard.


    • ddacoudre ddacoudre 19 février 2008 18:14

      bonjour valmour

      une bonne analyse sauf sur le long terme, je ne pense pas que la mondialisation sur la base de la consommation dénergie épuisable aura des effets apaisant bien au contraire, et les acteurs économiques du court terme comme ceux du consuméring nous y précipitent.

      cordialement.


    • Yann Riché Yann Riché 19 février 2008 20:41

      Bonsoir M. Valmour,

      Evidemment je ne peux qu’abonder...

      Le cout du travail demeure trop cher, et le simple fait que nous ayons des éxonérations sur les bas salaires, sur le passage aux 35 heures etc, me semble en être la conséquence. Ces éxonérations de charges nous les payons collectivement sans pour autant pénaliser via par exemple une TVA sociale (mais il y a sans doute d’autres choix) les produits de consommation importés...

      Le deuxième poitn que vous soulever concerne l’entreprise et le management, je ne peux que vous rejoindre, le MEDEF n’est pas une association d’entrepreneur mais plutot de dirigeant ou d’héritiers de grandes entreprises. Mais les TPE et PME sont managés par des patrons qui sont malheureusement souvent encore incompétents en management. Bon techniciens, bon commerciaux pour certains...

      La politique industrielle n’est pas seulement dans l’investissement de l’Etat, il est aussi dans ces choix et ses orientations budgétaires, dans ses choix d’éducation, etc... La privatisation de grands groupes fut pour certain utile pour d’autres... on se demande.

      Enfin la TP doit être réformée (c’est en cours), il n’est pas illogique que cet impôt finance les zones économiques et les infrastructures...

       


    • Traroth Traroth 19 février 2008 17:44

      Ce que vous proposez, en gros, c’est ramener le niveau de vie des Français à celui des Chinois. Pas d’accord. D’autres solutions existent.


    • Yann Riché Yann Riché 19 février 2008 20:45

      Notre marché intérieur intéresse fortement les étrangers, c’est un bon marché, c’est une évidence.

       

      Non le problème pour nos entrepreneurs est de développer un produit et de le commercialiser sur un territoire plus important que 60 millions de consommateurs. En visant l’Europe, encore faut-il le pouvoir, les gains d’échelles sont immédiats et donc la compétitivité accrue. Là est mon message.


    • Maitre Gibi 24 février 2008 02:50

      "Augmenter les bas salaires ne sert à rien" sauf pour les bas salaires.

      Nous sommes ou plutôt, nous devrions nous considérer comme étant dans la mondialisation. Les frontières n’existent plus justement que pour les bas salaires. L’idée du marché interieur réduit à la France n’a aucun sens. L’idée de l’industrialisation ou de la désindustrialisation de la France n’est visible qu’à travers les annonces de fermetures de site. Le fond du problème, soulevé à plusieurs reprise dans ce débat, c’est le tissus de TPE/PME et le secteur recherche et développement.

      La dynamique économique ne peut être créé que par deux facteurs :

      - les initiatives d’états : trop lourdes pour être soutenues par des particuliers, trop longues à être rentables économiquement pour être soutenues par des entreprises, elles doivent être soutenue par des organismes étatiques voir européens.

      - les initiatives individuelles : trop innovantes pour être portée par des entreprises, on doit leur laisser un espace de liberté suffisant pour qu’elles se développent.

      Les exemples foisonnent : Airbus, le TGV, la carte à puce, Google...

      Tout comme l’industrie du disque ne peut plus prétendre, à moyen terme, vendre des disques, il ne faut plus prétendre armer des croiseurs de 35 000 ouvriers comme Renault à Billancourt.

      A ce sujet et pour parenthèse, voilà un exemple criant de capitalisme moderne. Quand le précédent PDG avait fait de Renault une entreprise qui fabrique des automobiles, le nouveauen fait un outil financier. Fermeture de la parenthèse.

      Nous ne pouvons espérer concerver les profits de nos travaux que si nous exportons les fabrications de masse.

      Qu’en France, les retombées ne soient partagée par un cercle que seul intéresse les profits à court terme, c’est un autre débat.

       


  • Forest Ent Forest Ent 19 février 2008 11:57

    Je n’avais jamais entendu parler de ce Bernard Brun. J’ai été chercher ce rapport. Il semble avoir été rédigé par une association 1901 appelée "Association de documentation industrielle", dont il est impossible de trouver une autre trace sur le net. Le rapport ne contient pas la liste des rédacteurs, ni aucune citation tierce. Pourtant, ce rapport a été directement publié par "la tribune", qui appartenait à l’époque à Arnault. Ca ressemble pas mal à un document de lobbying pur.

    Ca serait bien de qualifier les sources.

    A part ça, "pourquoi les usines ferment" ? Parce que la main d’oeuvre est beaucoup moins chère ailleurs. Le reste, c’est de la blague.


    • Johan Johan 19 février 2008 15:42

      Merci Forest de remettre un peu de bon sens dans tout ça.

       

      Réduire la taxe pro ? Mouahahah. Il y a déjà une course entre les collectivités locales pour attirer les entreprises. Le mouvement actuel est déjà la baisse de la taxe pro et augmentation des impôts locaux.

       

      Baisse du coût du travail. Un emplâtre sur une jambe de bois. Comment un ouvrier français pourrait il être aussi rentable qu’un chinois ? Manifestement l’objectif visé ne peut pas être la compétitivité.

       

      Les politiques de l’offre qui nous sont proposées sont d’une tartufferie sans nom. Inefficaces, elles ne résoudront rien. Nous exonérons de charges sociales les entreprises à hauteur de 20 milliards par an. Avec quel effet ? Et quelles entreprises ont le poids de négocier ces exonérations, ou de profiter des subtilités du droit fiscal et social français ?

       

      Pourquoi nos usines ferment elles ?

       

      1 Parce que notre capitalisme moderne se fiche qu’une entreprise soit profitable, ou même rentable. Elle doit être plus rentable que les autres investissements avec lesquels elle est en concurrence pour les financements.

       

      2 L’abandon de la préférence communautaire en 94 a laissé nos frontières ouvertes aux quatres vents. Pas seulement au niveau de l’UE (après tout, il y a récipriocité), mais au niveau de l’OMC. Résultat, quand les Américains ont voulu rénover leur outil de production d’acier, ils ont fermé leurs frontières pour l’acier (ce qu’ils ont tout à fait le droit de faire), et les ont réouvertes une fois leurs installation compétitives.

       

      3 La libre circulation toujours au niveau mondial, nous met en concurrence au niveau des couts du travail , fiscaux etc..., au niveau non européen, mais mondial. Notre marché intérieur n’est pas l’UE. C’est le Monde.

       

      4 Les financiers font pression sur les dirigeants pour délocaliser, même quand ce n’est pas rationnel. C’est bête à dire, mais un site de production en Chine ou en Inde rassure les financiers et les actionnaires. Ce qui du coup valorise l’action du groupe qui voit ses capacités de financement accrues.

       

      5 La désindustrialisation peut être un choix. Les anglais ont fait muter leur économie vers les services à plus haute valeur ajoutée. La délocalisation peut être gagnante si le tissu économique évolue, que les salariés sont reclassés et que les prix baissent. Or les prix des produits manufacturés ne baissent plus depuis 2006, malgré des niveaux d’importation inégalés. Le niveau de chômage réel est énorme, et ce n’est pas la baisse due aux départs en retraite qui feront perdurer l’illusion très longtemps. La France est le seul pays d’Europe où les salaires ne décollent pas. Et je ne parle même pas des implications sociales...

       

      Aujourd’hui la France perd sur tous les tableaux.

       

      Toute la France ? Non, car un petit village s’enrichit en produisant là et en vendant ici. N’avez vous jamais remarqué le gouffre entre la croissance du CAC et celle du PIB ?

       

      Alors une politique de l’offre, pourquoi pas. SVP pas celle ci !


    • Traroth Traroth 19 février 2008 17:45

      Parce que la main d’oeuvre est beaucoup moins cher ailleurs et que nos portes sont grandes ouvertes, je dirais, plutôt.


    • Yann Riché Yann Riché 19 février 2008 20:58

      @forest :

      Document de lobbying ? C’est toujours possible (mars 2007 période électorale), mais tout est possible. sauf que le développement du rapport critique vertement les réductions de charge... Ce qui va à l’encontre des positions du MEDEF, et prône plutôt un renforcement des compétences pour qu’il y ait des salaires autres que le SMIC et plutot à la hausse...

      @yohan

      Idem qu’au dessus pour les éxo de charges.

      Ensuite la concurrence fiscale... Les éxo de TP sont limlitées, je ne connais presque pas de commune qui réduit sa TP au contraire , je ne connais pas beaucoup d’entreprises qui s’implantent uniquement pour des raisons de TP, la réalité se trouve dans un ensemble, dans l’offre globale.

      Pour le reste de l’analyse je ne partage pas toutes vos options (sur la préférence communautaire qui ne peut pas s’ériger en dogme) mais comme je n’aime pas non plus le dogme du laisser faire...

       

       


    • Forest Ent Forest Ent 19 février 2008 21:37

      @ l’auteur

      Qui sont les auteurs de ce "rapport" ? Qui l’a commandité ? Qui l’a financé ? Qui est ce Bernard Brun ?


    • Johan Johan 20 février 2008 06:45

      M. Riché,

       

      La taxe pro est pourtant prise en exemple dans les Facultés de Droit. Les entreprises sont plus mobiles que les habitants ? Soit, créons des zones franches, mettons au service du privé des moyens publics, diminuons la taxe pro et augmentons les impôts locaux.

       

      La préférence communautaire n’est pas un dogme. Elle ne suffit pas à elle seule, mais elle est cependant capitale. Tout comme équiper sa voiture avec des pneux plutôt que de la faire rouler sur les jantes ne suffit pas à la faire avancer, mais y aide considérablement.

       

      Cordialement


  • Yohan Yohan 19 février 2008 12:19

    Les usines ferment parce que nous avons bradé notre parc machine et notre savoir faire aux pays émergents qui ne produisent pas forcément mieux, mais moins cher. Tout ou presque tout est délocalisable.

    La culture entrepreneuriale étant ce qu’elle est, le poids des charges et la complexification administrative s’y ajoutant, font que que nous sommes bien moins à même que nos voisins de résister et de contre attaquer.

    Il nous restera bien les fromages et le tourisme. Avec ça, on doit pouvoir survivre, non ?

     


  • donino30 donino30 19 février 2008 12:27

     

    "Le mythe actuel veut nous faire dire que la France est la première terre d’investissements étrangers. Certes, mais ces investissements sont concentrés sur des achats de sociétés pour en sortir des rendements financiers et "piller" les savoir-faire. C’est donc un miroir aux alouettes."

     

    Cela fait en effet partie des choses dont on aime se gargariser en France, ce mythe ahurissant est souvent accouplé avec l’imposture du taux de productivité. Le problème est l’utilisation du mot "investissement", très politiquement correct, avec lequel on manipule les gens. Quand une société indienne rachète une société sidérurgique française, c’est un investissement pour la société indienne, ça n’en est pas un pour la France et ça n’apporte strictement rien (ça peut même mal finir, comme on a pu le constater..). Cela le deviendrait si conjoitement au rachat, des investissements étaient faits sur les sites de production français, avec des recrutements, modernisation de l’outil, relance marketing, etc. Mais qui est capable de citer un seul exemple de ce type là au cours des 3 dernières années ? Personne. J’ai remarqué que beaucoup de personnes avaient du mal à distinguer un investissement profitable d’un rachat de société.


    • Internaute Internaute 19 février 2008 13:57

      Attention vous tenez des propos racistes. Mittal n’est pas une société indienne, mais européenne puisqu’elle est immatriculée en Hollande. smiley


    • philou 19 février 2008 15:10

      Parler de société indienne est tout au plus xénophobe mais pas raciste !


    • philou 19 février 2008 15:38

      On peut observer que le Japon ne perd pas ses emplois industriels. Le Japonais insulaire consomme en majorité des produits japonais, il n’importe que les produits de luxe - du sac Vuitton à la Ferrari en passant par la gastronomie française.

      Le Japon délocalise peu. Si l’on prend l’exemple de la production automobile, les usines des constructeurs japonais hors du sol japonais sont dédiés aux machés locauxx (ie US et Européens).

      La différence entre la France et le Japon est flagrante pour ce qui concerne la qualité de service. On ne se sert pas l’essence soi-même, il y a toujours un employé posté au portillon du métro pour vous aider le cas échéant, un guichetier même s’il y a des appareils automatiques de tickets etc etc ... on vous vend le "sandwich SNCF" à peu près au prix que vous le paieriez à l’épicerie du coin etc ...

      Le Japon conjugue le plein emploi avec un cout de la vie modérée - allez prendre un café à Ginza et le même aux Champs Elysées etc ...

      Est-ce que parce-que le Japon "travaille plus pour gagner plus" ? Pas sûr. Vrai pour les emplois industriels, il est clair que l’ouvrier qui ne prend pas ses congés va produire plus, vrai pour les emplois de service, mais pas vrai pour le tertiaire où la productivité est moindre.

      Est-ce parce-que les charges y sont moindres ? Peut-être. Cependant le Japonais dispose de la sécu avec grosso-modo les mêmes prises en charges que le Français, la retraite, l’éducation y est gratuite jusqu’à l’université. Les transports sont développés et pas plus couteux qu’en France, les services publics sont de bonne qualité en général.

      Le taux de chômage y est très bas moins de 4 % mais on y a conservé comme dit plus haut nombre de petits boulôts tels que le guichetier, le pompiste, le vendeur de sandwich ambulant dans le Shinkansen etc etc.

      L’Etat au travers de son puissant MITI n’est aucunement libéral économiquement parlant.

      Une économie dirigiste, sociale, l’anti-thatcherisme en quelque-sorte.


    • philou 19 février 2008 15:47

      Désolé si je me répète mais mon commentaire ne s’est pas inséré là où il devait ...

      On peut observer que le Japon ne perd pas ses emplois industriels. Le Japonais insulaire consomme en majorité des produits japonais, il n’importe que les produits de luxe - du sac Vuitton à la Ferrari en passant par la gastronomie française.

      Le Japon délocalise peu. Si l’on prend l’exemple de la production automobile, les usines des constructeurs japonais hors du sol japonais sont dédiés aux machés locauxx (ie US et Européens).

      La différence entre la France et le Japon est flagrante pour ce qui concerne la qualité de service. On ne se sert pas l’essence soi-même, il y a toujours un employé posté au portillon du métro pour vous aider le cas échéant, un guichetier même s’il y a des appareils automatiques de tickets etc etc ... on vous vend le "sandwich SNCF" à peu près au prix que vous le paieriez à l’épicerie du coin etc ...

      Le Japon conjugue le plein emploi avec un cout de la vie modérée - allez prendre un café à Ginza et le même aux Champs Elysées etc ...

      Est-ce que parce-que le Japon "travaille plus pour gagner plus" ? Pas sûr. Vrai pour les emplois industriels, il est clair que l’ouvrier qui ne prend pas ses congés va produire plus, vrai pour les emplois de service, mais pas vrai pour le tertiaire où la productivité est moindre.

      Est-ce parce-que les charges y sont moindres ? Peut-être. Cependant le Japonais dispose de la sécu avec grosso-modo les mêmes prises en charges que le Français, la retraite, l’éducation y est gratuite jusqu’à l’université. Les transports sont développés et pas plus couteux qu’en France, les services publics sont de bonne qualité en général.

      Le taux de chômage y est très bas moins de 4 % mais on y a conservé comme dit plus haut nombre de petits boulôts tels que le guichetier, le pompiste, le vendeur de sandwich ambulant dans le Shinkansen etc etc.

      L’Etat au travers de son puissant MITI n’est aucunement libéral économiquement parlant.

      Une économie dirigiste, sociale, l’anti-thatcherisme en quelque-sorte.

       


  • Internaute Internaute 19 février 2008 13:54

    « En effet, plutôt que d’attaquer le problème dans la compétitivité des entreprises, l’Etat français a poursuivi une politique centrée sur les bas salaires (c’est-à-dire la défense d’industries à fort usage de main-d’oeuvre non qualifiée) alors même que la concurrence des pays en développement ne nous permet pas d’être concurrentiel sur le long terme. »

    Ah oui ? et les autres, on les pique ?

    « Le débat est malheureusement tronqué par la peur de la mondialisation. Trop souvent, c’est la mondialisation qui est montrée du doigt. En fait, à nouveau, c’est notre absence de concertation pour mettre en place des solutions qui est en cause. »

    En peu de paroles, on enlève la cloison du bassin et si les poissons rouges crèvent c’est parcequ’ils ont peur de respirer l’air pur.

    La principale erreur est de croire que le monde est isotrope, uniforme, que le marché et la main d’oeuvre sont globaux. On le voit bien dans votre présentaton où vous n’envisagez même pas la séparation des marchés en zones d’économies semblables dont les échanges extérieurs seraient marginaux.

    Il est normal qu’une entreprise basée en France ait du mal à exporter sur des marchés où elle est en concurrence avec d’autres basées dans des pays pauvres. Il est anormal que pour l’y aider nos députés mettent l’ensemble des travailleurs français en concurrence avec les ouvriers du tiers-monde. Peut-être serait-il plus intéressant de fermer une fois pour toutes les entreprises exportatrices et de réserver le marché européen, dix fois plus important que le reste, aux entreprises européennes. Malgré son carnet de commande, Airbus va licencier 10.000 personnes. Evidemment cela va à l’encontre des théoriciens du pouvoir mondial qui ne peuvent pas supporter qu’on ait encore le Smig en France alors qu’un chinois gagne 10 fois moins.

    La seule solution durable est la défense des intérêts français en France et européens en Europe, ce qui n’est malheureusement pas la voie suivie par notre gouvernement ni par les apparatchiks de Bruxelles.

    Je vous ferez remarquer que nos députés ne veulent surtout pas se mettre en compétition avec ceux du tiers-monde. Pourtant, pour ce qu’ils font, n’importe quel citoyen du BengLaDèche ferait pareil pour 10 fois moins cher.


    • Marc Bruxman 19 février 2008 14:25

      "Il est normal qu’une entreprise basée en France ait du mal à exporter sur des marchés où elle est en concurrence avec d’autres basées dans des pays pauvres."

      Jusque la tout va bien.

      ""Il est anormal que pour l’y aider nos députés mettent l’ensemble des travailleurs français en concurrence avec les ouvriers du tiers-monde. Peut-être serait-il plus intéressant de fermer une fois pour toutes les entreprises exportatrices et de réserver le marché européen, dix fois plus important que le reste",

      Vivrais tu mieux si tu payais ton lecteur DVD 150€ au lieu de 40 € ? Et pour tes fringues ? Et pour tout ? Lis mon post suivant, je donne la répartition de l’argent sur un lecteur DVD. Une bonne part revient dans les pays riches notamment sous forme de licenses de brevets. Fermer l’import / export ne ferait que détruire le pouvoir d’achat des français.

      "Malgré son carnet de commande, Airbus va licencier 10.000 personnes."

      Ce n’est pas vraiment du à la concurrence de la Chine mais plutot aux fonds de pensions qui demandent une certaine rentabilité et à la concurrence avec Boeing qui quoi que l’on en dise reste un concurrent de poids. Leur dreamliner est un très bel avion. Un jour la Chine produira des avions c’est vrai. Un jour même on volera dans des avions Chinois. Mais ce n’est pas encore le cas.

      "Evidemment cela va à l’encontre des théoriciens du pouvoir mondial qui ne peuvent pas supporter qu’on ait encore le Smig en France alors qu’un chinois gagne 10 fois moins."

      C’est plus prêt de 20 fois dans certaines provinces de la Chine.

      Mais ce que la plupart des gens ne veulent pas admettre c’est que la plupart des boulots non qualifiés que l’on exporte en Chine ne créent que très peu de valeure ajoutée. Si on ne les exportait pas en Chine, on les automatiserait ici. (Le cynisme bien compris voulant qu’un Chinois revient moins cher qu’une machine. Entendu d’un électronicien a qui je demandais pourquoi son usine Chinoise paraissait aussi archaique). A ce stade, le SMIG va effectivement poser problème car un bon nombre de personne vont devenir inemployables.

      Regardez les caisses de supermarché ! Il y aura bientot un scan automatique et immédiat par RFID. Tout le monde le sait ! A un point le choix va être entre embaucher en dessous du SMIC ou remplacer par des machines (dont le cout n’est pas négligeable). Le choix est entre nos mains.

       


    • coati coati 19 février 2008 15:30

      @ Internaute

      Pas mieux.


  • Marc Bruxman 19 février 2008 14:11

    Il faut voir le problème autrement. Au XXème siécle les inventeurs dépendaient de l’industrie et son savoir faire. Aujourd’hui la situation s’est inversée.

    Pour mieux comprendre le problème prenons le cas d’un objet de la vie de tous les jours : un lecteur DVD.

    L’engin est revendu dans les 40$ par le chinois qui le fabrique. Celui-ci se fait environ 1$ de marge par appareil mais en vend des quantités astronomiques. La grande distribution en fait venir de gros lots et les revendra entre 40 € (merci le taux de change) et 70 €. Un très beau profit d’autant qu’elle aussi en vend des quantités astronomiques.

    Mais surtout sur les 40$ que le chinois touche pour produire son DVD, près de 20$ sont des licenses pour des brevets divers et variès. (Du MPEG à la diode laser en passant par diverses autres choses).

    Ce qui fait en résumé :

    • 1$ de marge pour le fabriquant Chinois et ce au prix d’investissements très lourds.
    • Au minimum 18.80 $ de marge pour l’importateur et la grande distribution.
    • 20$ pour les détenteurs de brevets, majoritairement des boites occidentales. (Dont de très nombreuses boites européennes). On peut considérer que 80% de cette somme correspond à la marge au minimum.
    • 19$ engloutis dans les couts de fabrication dont une bonne partie correspondent à l’achat de couteuses machines outils produites notamment en Allemagne (ils sont très bon pour cela) et le reste correspondant à l’achat de matières premiéres ainsi que la main d’oeuvre.

    Vous commencez à voir le problème autrement ?

    Le vrai problème c’est que comme Marx l’avait justement prévu (et c’est un libéral qui vous parle), on est maintenant très vite en situation de surproduction dans le domaine industriel. Dès lors le fait de produire crée une valeure ajoutée minime. Toute la valeure ajoutée est maintenant dans l’invention initiale des concepts et algorithmes. Car les usines sont tellement performantes qu’il est VITAL pour elles que des gens inventent afin qu’elles aient de nouvelles choses à produire. Et c’est pour cela que l’on nous rabache tant les oreilles avec l’innovation. Car si l’on cesse d’innover l’économie se cassera immédiatement la geule dans une superbe crise de surproduction. Et comme la valeur ajoutée de la production est maintenant quasi nulle, il est absolument nécéssaire d’avoir de la main d’oeuvre à pas cher pour pouvoir produire. C’est pour cela que le role de la Chine va croissant et que lorsque celle-ci se sera trop développée, un autre continent comme l’affrique devra prendre le relai. (Mais on a encore une bonne 40aine d’années devant nous). 

    Non on est pas prêt de revoir des usines en Europe. La désindustrialisation est inéluctable. Si l’on réduit les charges des entreprises c’est avant tout pour dégager de la marge en R&D. Le reste c’est de la politique. Pleurer sur les ouvriers d’une usine permet de faire des voix. Mais le vrai défi reste l’innovation. La production c’était le défi du XXème siécle. Il a été largement gagné. Souvenez vous qu’il n’a fallu que quelques années pour innonder le monde de téléphones portables. Et qu’il est nécéssaire d’innover pour pouvoir en refabriquer et faire tourner les usines. Si on innovait pas, il n’y aurait pas de renouvellement et les usines fermeraient. C’est pour cela que le transfert de richesse se fait petit à petit du monde de la production vers le monde de l’innovation. Car alors qu’au XXème siécle les inventeurs étaient dépendents de l’industrie, aujourd’hui l’industrie est dépendente des inventeurs.

     

     

     

     


    • Marc Bruxman 19 février 2008 16:23

      "L’innovation : c’est bien d’innover, mais ca n’est pas simple, combien d’innovations reelle pour le nombre d’entreprises en france ?"

      Actuellement c’est la seule chose qui maintient de l’activité en France en dehors de la grande distribution. Si Michelin est encore une entreprise respecté c’est qu’ils innovent continuellement en matière de pneus.

      "La recherche : Ok, c’etait possible avant. Mais maintenant les pays emmergeants sont aussi qualifiés (en ingenieurs, techniciens) que nous, si ca n’est pas plus ! Ils ont en plus les zones de production sur place !"

      La je dis stop. Je connais pas mal la Chine. Oui en nombre ils produisent des ingénieurs c’est indéniable. Mais la qualité pose problème. Cela ne veut pas dire que cela ne va pas s’améliorer dans le futur mais pour l’instant la réalisation de logiciels (pour le domaine que je connais) en Chine est très problématique. N’oublions pas que souvent derriére le made in China se cache uniquement l’assemblage final d’un produit ou la partie qui nécéssite la main d’oeuvre. Derriére le lecteur MP3 made in China qui peut paraitre prestigieux se cache un décor beaucoup moins rose. C’est dommage ils auraient une énorme richesse culturelle à nous exporter. 

      L’inde s’en tire un peu mieux mais on exporte souvent la basse besogne la bas. Souvent la conception est faite ici, puis on envoie les diagrammes UML, les protos des fonctions et une description du code. Les indiens font l’exécution. Et ca tombe bien car on ne forme pas assez de gens à l’informatique en Europe et aux Etats Unis.

      "Nous avons 60 millions de gens en france, ils ne vont pas tous faire de la recherche !"

      C’est le problème. Au début du XXème siécle, le défi était d’apprendre aux gens à lire pour que la population reste employable. Le défi a été en parti gagné même si l’illétrisme reste un problème d’autant plus majeur que quelqu’un qui ne sait pas lire est effectivement grandement handicapé. Aujourd’hui il faut augmenter le niveau scientifique pour que la population reste employable. Si l’école ne peut pas suivre, les inégalités vont aller croissantes. Et le pays régressera.

      Et notez qu’il faut aussi des commerciaux pour vendre, des gens au marketing, etc, etc... Tout le monde ne fera pas de la recherche, mais le niveau requis pour jouer le jeu s’élève.

      "La consommation : nous sommes deja surequipés, sur endettés,sur -technophilisés, qu’allons nous pouvoir acheter de plus ?"

      Les besoins sont crées par l’innovation. Par essence l’innovation crée de nouveaux besoins. Tu n’a pas besoin de téléphone portable tant que le produit n’existe pas. Puis un jour le produit sort et cela devient un besoin vital. Tant que les hommes réveront il y aura de l’innovation et de la création de richesse.

      ""Vivrais tu mieux si tu payais ton lecteur DVD 150€ au lieu de 40 € ? Et pour tes fringues ? Et pour tout ?"

      si cela permet de limiter le chomage, remonte le moral des francais et notre economie, augmente notre pouvoir d’achat, reduit nos impots et nos charges. Pourquoi pas ?"

      Mais au contraire ton pouvoir d’achat ne va pas augmenter ! Parce que tu va tout payer plus cher ! Et c’est les biens que tu achéte dans la vie de tous les jours qui vont augmenter. Si l’on produisait encore tout ici, de nombreuses personnes ne pourraient même plus se payer le strict nécéssaire.

      Et je te rappelle que de nombreux boulots faits en Chine sont automatisables. On les fait en Chine parce que le Chinois est moins cher que la machine (c’est cynique mais on me l’a dit tel qu’el et je le rapporte ici).

      "" Une bonne part revient dans les pays riches notamment sous forme de licenses de brevets. "

      Et cela rapporte aux actionnaires des grosses sociétés, mais pas aux francais, ni aux entreprises francaises qui ne font pas de produits fabriqués en chine, ni aux pme/pmi."

      Pas seulement ! Ces boites emploient à leur tour des ingénieurs, des techniciens, un service marketing. Car l’innovation se périme vite. Tu innoves crées un truc, trois ans après le marché est innondé car l’industrie a produit trop vite. Il faut alors recommencer. Sinon tu es out !

      "Je ne crois pas, car le pays vivait trèsbien avant sans un tel désequilibre d’import/export."

      C’était à l’époque ou l’on était pas en surproduction. La désindustrialisation a commencée dans les années 1970 et s’est accélérée dans les années 1980. Comme par hazard au moment ou l’essentiel des reconstructions de la guerre étaient terminées. Maintenant il y a surproduction, rien ne sera plus jamais comme avant.

      La même chose s’est produit pour l’agriculture. Peu de gens produisent beaucoup de légumes ! La valeure ajoutée d’un légume est faible et le gros de l’argent produit dans l’agroalimentaire se fait justement sur les produits transformés de plus en plus nombreux.

      "Voyez les fermetures d’entreprises dans l’actualité ! Elles ne sont pas dues à un "effet sarkozy" ou autre, mais elles sont l’exemple meme que la pente s’accelere."

      Oui la pente s’accélére je suis tout à fait d’accord la dessus. Et c’est même loin d’être terminé. Nos enfants ne sauront probablement pas ce qu’était un ouvrier au sens propre du terme. 

      "Et vu que l’economie est un maillage d’entreprises, l’acceleration risque d’etre exponentielle."

      Tout à fait. Le seul échappatoire c’est l’éducation pour pouvoir créer des produits innovants.

       


    • Forest Ent Forest Ent 19 février 2008 17:11

      @ Marc Bruxman

      Tant qu’à faire des rappels de Marx, vous n’allez pas jusqu’au bout.

      Ce qui revient en occident à travers les labos et WalMart n’est pas essentiellement constitué de main d’oeuvre, mais de revenus du capital, comme les brevets. La main d’oeuvre est elle partie en Chine, pour 20 ou 30 euros sur les 40.

      Cela signifie qu’en occident les revenus du patrimoine écrasent les revenus du travail, ce que l’on y constate partout à l’évidence, et est une des deux causes de la formidable augmentation des inégalités qu’on y constate depuis 20 ans. L’autre vient de ce que les salaires "délocalisables" sont "sages" : le salaire médian aux US n’a pas varié (inflation corrigée) depuis plus de trente ans.

      Vous allez me dire que les revenus du capital pourraient contribuer à compenser la baisse des revenus du travail, mais ils ne le font pas : ils restent offshore, où ils sont douillettement défiscalisés. Comme au Liechtenstein. smiley Par contre, ils font pression générale sur les prix de l’immobilier.

      Il y a un petit souci : tout le monde en occident ne peut pas travailler à Walmart ou dans un labo. Vous avez donc parfaitement décrit le mécanisme d’une fracture sociale voulue, grandissante, qui va bientôt fracasser nos pays. Après tout, Marx n’avait pas si mal anticipé la crise de 1914.

      Non, la mondialisation n’est pas inéluctable. C’est un choix qui arrange certains. Mais cette situation n’est pas si nouvelle, car on avait exactement la même en ... 1928. On en reparle fin 2008.


    • Traroth Traroth 19 février 2008 17:53

      Pour une fois, je suis presque d’accord avec vous, Seb59. Vouloir soutenir la consommation quand elle ne sert qu’à écouler des produits venus de Chine ne sert à rien.


    • Internaute Internaute 19 février 2008 18:04

      Je suis bien d’accord avec ces commentaires. La sortie par le haut est un leurre complet. Sarkozy frère, président du syndicat des industries du textiles nous chantait ce refrain en 2004. On sait ce qu’il reste de l’industrie de la maille en France.

      Les règles du marché ont toujours été contrôlées et ce ne serait pas une nouveauté que de relancer le marché commun. Tout le monde doit trouver sa place dans la société, pas uniquement les Maîtres de recherche du CNRS ou les cracks des labos de Polytechnique. On doit aussi pouvoir vivre en France en y fabriquant des balais et des casseroles. Les autres pays ne sont pas plus bêtes et l’innovation ne va pas rester longtemps chez nous.

      Le problème est que s’il est encore possible de délimiter des zones économiques il est devenu trés difficile de prendre des mesures face au dumping de l’Europe de l’Est et il le sera encore plus aprés le passage au scrutin majoritaire au sein de l’UE. Pour prendre un exemple parmis mille, les chaussures Quechua de Decathlon sont produites en Roumanie à un prix dérisoire et revendues en France à un prix tout à fait correct. 150 euros pour une basket améliorée cela fait 1.000 francs. A ce prix on se payait il y a 20 ans des chaussures en cuir doublées peau ultra-luxueuses et Made In France.

      Les dégâts sont masqués par la dette qui ne cesse de grimper. Si on ne produit plus de richesses je ne vois pas avec quoi on payera demain ce que l’on importe, sans compter la dépendance nuisible dans laquelle nous sombrons. Les services n’ont un sens que s’il s’appuient sur une industrie. Il faudra quand-même se rendre compte que les petits boulots et les services à domiciles ne font vivre personne.


    • Marc Bruxman 19 février 2008 18:46

      eh eh ...

      "On est presque d’accord : sauf que toi tu es pour plus de recherche et moi, je suis pour moins de surproduction (en asie).

      La surproduction en asie ne m’interesse pas, je veux que la production de nos produits soit en france."

      C’est difficile de réduire la surproduction. On a de supers machines outils. On sait rationaliser. Quand on produit, on ne produit pas petit. L’artisanal n’existe plus.

      "Pour cela , je propose de supprimer (ou de reduire) les taxes sur les produits made in france et d’augmenter les taxes sur les produits importés."

      Je suis d’accord. Mais malheureusement quand le gouvernement a voulu créer la TVA sociale tout le monde a hurlé sans comprendre que cela servait justement à cela. Ne plus taxer le travail mais taxer la consommation à la place. OK il y avait le fait que la TVA est un impot proportionnel. Mais les charges sociales c’est presque pareil si l’on met de coté la loi Fillon. Quand à l’argument que les charges sont payées par le patron c’est faux. Cela aurait pu être un moyen d’augmenter les salaires en répartissant la baisse de charges entre les salariales et les patronales. Tout le monde y aurait gagné sans que ca coute rien aux entreprises.

      "Mais si l’emploi et l’economie marche mieux , on pourra peut etre augmenter les salaires, donner le plein emploi, et donc reduire cout des aides et du chomage, et donc les prelevements sur la fiche de paie."

      Oui. Tout à fait.

      "Car, encore une fois, nous ne pouvons pas avoir 60 millions de chercheurs ou d’ingenieurs en france !"

      Non mais si une importante valeur ajoutée se crée au niveau recherche, cela se répercute sous forme de services à l’ensemble de la chaine.

      "Le principe (repris par royal d’ailleurs ) de "vive la recherche" c’est beau en theorie, mais la recherche d’airbus ne nous apporte pas grand chose (sauf à airbus et ses actionnaires)."

      Elle ne rapportera rien quand airbus aura delocalisé en chine ou sera mis en concurrence par d’inde (d’ici 5 ans à mon avis)."

      Faux. Tant que les centres de recherche restent en Europe cela continue à rapporter gros. Ce sont des emplois bien payés.

      "Et que feront les gens en france ? vendeurs ? j’en doute"

      Commercial ca me saoule comme boulot mais ca paie très bien.

      "la grande distrib pense actuellement à degraisser, les derniers rapports montrent que les gens achetent de + en + sur internet. De plus si il n’y a pas d’industrie et donc pas d’emplois, avec quoi vont acheter les gens ? ? ?"

      L’industrie c’est aujourd’hui moins de 20% des emplois en diminution constante. Le gros des emplois est crée dans les services.

       


    • Marc Bruxman 19 février 2008 19:00

      "Je suis bien d’accord avec ces commentaires. La sortie par le haut est un leurre complet. Sarkozy frère, président du syndicat des industries du textiles nous chantait ce refrain en 2004. On sait ce qu’il reste de l’industrie de la maille en France."

      Il le fesait à but politique. Il savait très bien ce qui allait advenir comme tout le monde.

      "Les règles du marché ont toujours été contrôlées et ce ne serait pas une nouveauté que de relancer le marché commun. Tout le monde doit trouver sa place dans la société, pas uniquement les Maîtres de recherche du CNRS ou les cracks des labos de Polytechnique. On doit aussi pouvoir vivre en France en y fabriquant des balais et des casseroles. Les autres pays ne sont pas plus bêtes et l’innovation ne va pas rester longtemps chez nous."

      Il y a un siécle lorsque le même problème s’est posé, on a appris aux gens à lire. Cela pouvait paraitre ambitieux mais c’est grace à Jules Ferry en grande partie que la France en est la. On ne vivra plus demain en fabriquant des balais et des casseroles. Croire le contraire est un leurre. Alors soit on mets le pacquet au niveau de l’école pour donner un savoir convenable aux jeunes soit on sera out.

      "Le problème est que s’il est encore possible de délimiter des zones économiques il est devenu trés difficile de prendre des mesures face au dumping de l’Europe de l’Est et il le sera encore plus aprés le passage au scrutin majoritaire au sein de l’UE. Pour prendre un exemple parmis mille, les chaussures Quechua de Decathlon sont produites en Roumanie à un prix dérisoire et revendues en France à un prix tout à fait correct. 150 euros pour une basket améliorée cela fait 1.000 francs. A ce prix on se payait il y a 20 ans des chaussures en cuir doublées peau ultra-luxueuses et Made In France."

      On a choisi un SMIC élevé c’est la conséquence. Le SMIC donne un niveau de chomage structurel. C’est mauvais tout le monde le sait. Mais fermez les frontiéres et vous ne ferez que faire grimper aux arbres le prix des pompes.

      D’autant que dans votre exemple (basket à 150 €) vous ne prenez pas en compte  :

      • Les nouveaux matériaux (Gore-Tex, ...) qui améliorent le confort du sportif mais ont couté très cher à développer. Tiens j’ai fait une rando en Norvége il y a deux ans. Et bien j’étais bien content de mes pompes achetées à décat. Top au niveau étanchéité.
      • La recherche investie dans les baskets qui n’est pas négligeables. Niveau confort cela s’est grandement amélioré.
      • L’inflation. En 20 ans il y en a eu pas mal.

      Le produit n’est plus le même. Le même Made In France vous reviendrait à beaucoup plus cher. Des chaussures de ville type "cuir" vous en trouvez dans certains magazins discount à des prix dérisoires. Certaines sont de la merde (il faut le dire). D’autres sont de bonne qualité.

      "Les dégâts sont masqués par la dette qui ne cesse de grimper. Si on ne produit plus de richesses je ne vois pas avec quoi on payera demain ce que l’on importe, sans compter la dépendance nuisible dans laquelle nous sombrons. Les services n’ont un sens que s’il s’appuient sur une industrie. Il faudra quand-même se rendre compte que les petits boulots et les services à domiciles ne font vivre personne."

      On produit de la richesse ! La plupart des boites Française concoivent leur produit ici et le font produire en Chine puis le revendent partout. La conception initiale est la richesse qui fait vivre cette boite. Et nous permet d’acheter des produits importés. Est ce qu’il faut en produire plus ? La réponse est oui. Mais la marge sur une casserolle ou un manche à balai est tellement faible...

      Pour les services à domicile je suis tout à fait d’accord que cela ne fait vivre personne. Mais actuellement cela permet de tenir les gens politiquement plutot que de leur dire la vérité : Formez vous et bouger vous le cul ou vous allez dans le mur. Anyway d’une certaine façon les services à domicile peuvent quand même produire de la richesse. Prenez l’exemple de la garde d’enfant, si elle permet à une femme de travailler celle ci pourra produire des richesses justement parce que quelqu’un est payé pour garder les gosses. Avec les études que font les femmes aujourd’hui cela serait tout simplement du gaspillage de les garder à la maison parce que la garde d’enfant est inopérante.

       


  • coati coati 19 février 2008 15:26

    Je suis nul en économie. Ca me répugne. Bref.
    je pose une question naïve.
    Pourquoi ne fait-on pas une loi qui interdirait toute délocalisation dès lors qu’il y a bénéfice substanciel ?


    • Marc Bruxman 19 février 2008 15:56

      Parce que c’est comme au Monopoly. Si tu gagnes moins que ton voisin, celui-ci va faire plus d’investissements et au final tu va perdre en te faisant au mieux racheter ou au pire, tu fera faillite.

      Et bien entendu quand tu as fait faillite, TOUS tes salariés coulent avec toi. La délocalisation permet de maintenir les entreprises en activité. Et même si Michelin délocalise une bonne partie de sa production il restera toujours plus d’emplois ici (et des emplois à forte valeure ajoutée en plus) que si Michelin déposait son bilan quelques temps plus tard, faute d’avoir eu les moyens d’innover que lui a donné la délocalisation.


    • Internaute Internaute 19 février 2008 18:08

      On peut trés bien faire une loi qui taxe les pneus importés à un niveau tel qu’il vaut mieux les produire localement. A ce prix, Michelin ira construire des usines à l’étranger pour alimenter le marché extérieur et maintiendra en France les unités qu’il faut pour alimenter le marché national. C’est vrai que la productique limite le nombre d’emplois mais elle existe partout. Traitons les problèmes un par un.


    • Marc Bruxman 19 février 2008 19:55

      "On peut trés bien faire une loi qui taxe les pneus importés à un niveau tel qu’il vaut mieux les produire localement. A ce prix, Michelin ira construire des usines à l’étranger pour alimenter le marché extérieur et maintiendra en France les unités qu’il faut pour alimenter le marché national. C’est vrai que la productique limite le nombre d’emplois mais elle existe partout. Traitons les problèmes un par un."

      Avec les moyens de production actuels ? C’est de la folie. Une seule usine et tu noie le marché local de pneus. A l’échelle de l’europe peut être. Et encore, n’oublie jamais que tu paiera tes pneus plus chers.

      La ta taxe :

      • Soit elle est trop faible et cela sera juste un impot de plus. (Pas cool).
      • Soit elle est à iso-cout France-Chine et c’est le gouvernement le plus offrant en matiére de subventions qui va l’emporter. C’est sub c’est tes impots.
      • Soit elle est trop haute et tu permet à l’industriel de fixer son prix de vente au niveau de la taxe. Tous les consommateurs ont alors perdu. Tu viens de créer un impot privé.

      Le protectionisme n’a aucun sens !


    • Marc Bruxman 19 février 2008 23:09

      "Pas vraiment, car au monopoly , tout le monde joue avec les memes regles et la meme mise de depart."

      L’exemple du monop’ est bien sur une simplification. Cela dit pour la mise de départ, on était tous des singes au début du jeu ;)

      "Or, ici, les regles et les couts de production sont differents suivants les pays, donc celui qui achete les maisons bcp plus cher que ces adversaires va forcement perdre, car il achetera moins de terrains."

      Sauf que rien ne t’interdit d’investir depuis l’europe dans une usine en Chine. Il y a des tas de boites européennes qui concoivent ici, font fabriquer la bas puis vendent ici.

      "De plus le benefice substanciel n’a d’effet que sur le siege, la direction de l’entreprise, et le centre de recherche (tant que le dirigeant ne trouve pas d’autres ingenieurs moins cher).

      2000 personnes au siege ne compensent pas 30 000 salariés."

      Je te conseille la lecture de Schumpeter sur la destruction créatrice. Les salariés libérés par la tache de production à la chaine (c’est vrai qui bosse encore à la chaine ?) sont dispo pour d’autres taches. Le chomage est stable depuis les années 90 à environ ou il oscille entre 8% et 12% avec une tendence à la baisse en ce moment malgré justement les licenciements.

      "Mais ce n’est pas une bonne chose pour les salariés et pour le pays."

      Ce qui est mauvais pour les salariés et le pays c’est de vouloir freiner le train. Les pays scandinaves ont utilisés une autres technique. Car ce que l’on appelle "la flexisécurité" veut à la base dire :
      "On sait que des boulots vont disparaitre, on ne tentera pas de les sauver car cela sera en pure perte. On tentera par contre de former les gens pour qu’ils deviennent employable la ou ils pourraient être utiles". En France, combien de milliards ont été engloutis dans la sidérurgie voir même pour sponsoriser la production des téléviseurs sur notre sol en lorraine. Tout ca pour quoi ?


  • coati coati 19 février 2008 16:18

    @ Marc

    Merci. Ca se tient.

     


    • coati coati 19 février 2008 16:19

      "Et c’est pour cela que l’on nous rabache tant les oreilles avec l’innovation"

      L’innovation. Un mot qui me donne la nausée. Faire nouveau, pour faire nouveau.

      Malgré ma très grande ignorance en économie, j’ai compris depuis longtemps que sans innovation l’économie s’effondre. On imagine très mal en effet une entreprise fabriquer des produits qui dureraient 20 ou 30 ans, résistant à l’usure et à la mode... Il est nécessaire pour sa survie d’innover en permanence pour rendre le produit vendu quelques mois auparavant totalement dépassé technologiquement ou bien
      esthétiquement. L’un ou l’autre. Que dis-je, maitenant au nom de l’environnement, on rend obsolète, on vend. Tragique.

      L’innovation économique nous asservit, détruit l’humanité, détruit le monde.

      A quoi sert-il de s’être affranchi de l’obscurantisme religieux si c’est pour retomber dans un fanatisme aussi crédule mais qui risque de s’avérer bien plus désastreux.

      Je veux parler de cette croyance dégoulinante de bêtise et d’ignorance dans le progès perpétuel, au monde de la technologie, au monde fondé sur l’économie ? Sans sombrer dans un passéisme systématique, il est urgent de penser le monde différement. Car on court à un désastre écologique irréversible.


    • Marc Bruxman 19 février 2008 16:34

      "L’innovation. Un mot qui me donne la nausée. Faire nouveau, pour faire nouveau."

      Les ingénieurs qui bossent sur le sujet ont parfois d’autres motifs ou d’autres intentions. Mais on sortirait du cadre de l’article très certainement.

      "Malgré ma très grande ignorance en économie, j’ai compris depuis longtemps que sans innovation l’économie s’effondre. On imagine très mal en effet une entreprise fabriquer des produits qui dureraient 20 ou 30 ans, résistant à l’usure et à la mode... Il est nécessaire pour sa survie d’innover en permanence pour rendre le produit vendu quelques mois auparavant totalement dépassé technologiquement ou bien esthétiquement. "

      Oui tout à fait.

      "A quoi sert-il de s’être affranchi de l’obscurantisme religieux si c’est pour retomber dans un fanatisme aussi crédule mais qui risque de s’avérer bien plus désastreux.

      Je veux parler de cette croyance dégoulinante de bêtise et d’ignorance dans le progès perpétuel, au monde de la technologie, au monde fondé sur l’économie ? Sans sombrer dans un passéisme systématique, il est urgent de penser le monde différement. Car on court à un désastre écologique irréversible."

      Sauf que l’innovation peut aussi aider sur le terrain écologique ! La voiture hybride c’est de l’innovation ! Les maisons HQE (Haute Qualité Environementale) aussi ! Je ne parles même pas des recherches faites actuellement en matiére de matériaux pour panneaux solaires. Le problème de l’écologie c’était surtout de mettre ce mot dans la tête des gens pour qu’ils comprennent. En 1970 personne ne savait même ce que cela voulait dire. Aujourd’hui on sait que c’est vital et les capitaux affluent justement pour innover dans ce domaine d’autant que les consommateurs font pression. Et justement on va avoir besoin de sacrément d’innovation si l’on ne veut pas tous crever dans les gaz d’échappement de nos bagnoles. On est passé en 40 ans de 20 litres au 100 Km à moins de 5 L ! Pour les rejets de polluants les résultats sont encore plus spectaculaires. Il faut juste ne pas s’arréter.

       


    • coati coati 19 février 2008 17:22

      @ Marc

      "Les ingénieurs qui bossent sur le sujet ont parfois d’autres motifs ou d’autres intentions."

      Oui d’accord j’ai caricaturé. Tout ce qui est nouveau n’est pas forcément gadget. Je vous le concède.

      Vous parlez des innovations à caractère écologiques. Oui on est en phase de rationaliser les gaspillages énergétiques. Mais d’une part c’est beaucoup trop lent. D’autre part une fois qu’ils le seront, la Terre entière vivra à l’occidentale. Donc plusieurs milliards, par exemple, de véhicules propres polluront demain au moins autant qu’un seul milliard de véhicule polluant maintenant. Ca n’est qu’un exemple, à la louche.

      Une fois ce processus de rationnalisation des gaspillage énergétique, produra-t-on moins ? Ca m’étonnerait fort. Et produire propre ? C’est une rêverie.

      Pardonnez-moi cette banalité, mais l’homme n’est plus qu’au service de l’économie.

      Croyez-vous que l’humanité aurrait la sagesse d’organiser une politique de décroissance aussi bien économique, que démographique ?

      C’est absolument sans aucun espoir. La seule chose qui puisse retarder le crash ? Un pandémie mondiale. Peu probable au vue des mesures drastiques prises à chaque alerte virale.

      Ce qui va arrêter le cancer que représente l’activité humaine pour la planète ? Sa destruction.


    • Marc Bruxman 19 février 2008 19:51

      "Vous parlez des innovations à caractère écologiques. Oui on est en phase de rationaliser les gaspillages énergétiques. Mais d’une part c’est beaucoup trop lent. D’autre part une fois qu’ils le seront, la Terre entière vivra à l’occidentale. "

      Cela sera déja un grand progrès. Les affricains aimeraient bien vivre à l’occidentale. Et la majeure partie des chinois qui ne vivent pas encore à l’occidentale aimeraient bien aussi. Pourquoi leur refuserait t’on ce droit ? A moins que vous ne vouliez vivre comme un affricain. Auquel cas non seulement je ne vous suit pas mais je ne serai pas le seul.

      "Donc plusieurs milliards, par exemple, de véhicules propres polluront demain au moins autant qu’un seul milliard de véhicule polluant maintenant. Ca n’est qu’un exemple, à la louche."

      Oui et bien déja si on permet à toute la planéte de consommer comme nous à iso-rejet de cochonneries cela sera un super progrès. Cela sera le signal que nos rejets et pollutions vont pouvoir décroitre en améliorant encore nos processus. Il n’y a pas de raison que cela s’arréte. Entre le solaire et la géothermie voire la fusion si l’on y arrive, la Terre a de quoi nous fournir toute l’énergie propre dont on a besoin.

      "Une fois ce processus de rationnalisation des gaspillage énergétique, produra-t-on moins ? Ca m’étonnerait fort. Et produire propre ? C’est une rêverie."

      Non on ne produira pas moins. On produira certainement toujours plus mais mieux. Produire propre n’est pas une réverie, il y a des gens qui consacrent leur vie à cela. Et sachez qu’on sait faire des usines de moins en moins polluantes. Il faut simplement continuer, ne pas s’arréter.

      Prenez le cas des ordinateurs portables : La plupart des fabriquants sont en train d’adapter leurs méthodes pour bannir les produits les plus polluants de la fabriquation. Même Apple hier brocardé par Greenpeace a fait d’énormes progrés en un an que Greenpeace a d’ailleurs reconnu.

      "Pardonnez-moi cette banalité, mais l’homme n’est plus qu’au service de l’économie."

      Non c’est faux. Lorsque vous consommez c’est votre propre désir que vous rendez réalité. L’économie c’est l’outil pour satisfaire au mieux ces désirs qui ne sont souvent pas très rationnels !

      "Croyez-vous que l’humanité aurrait la sagesse d’organiser une politique de décroissance aussi bien économique, que démographique ?"

      Je ne crois pas que cela serait une sagesse. La sagesse c’est effectivement de croitre et de faire toujours mieux. Mais pouvoir croitre implique de maitriser l’environnement sinon on va trop polluer et on va en crever. Il ne faut pas faire moins mais mieux.

      "C’est absolument sans aucun espoir. La seule chose qui puisse retarder le crash ? Un pandémie mondiale. Peu probable au vue des mesures drastiques prises à chaque alerte virale."

      Cool ! Un bon film catastrophe pour Hollywood. Et on devra apprendre le nom d’un enfant mort après ;)

      "Ce qui va arrêter le cancer que représente l’activité humaine pour la planète ? Sa destruction."

      Ca dépend combien de temps on met pour tout détruire. Si on va assez vite, on se casse sur Mars et on recommence. Le terraforming de Mars c’est un réve des scientifiques et cela ne semble pas si fou que cela. Faut juste tenir un siécle et on pourra aller coloniser Mars, se multiplier la bas. Et recommencer, encore et toujours...

      Un jour oui l’humanité disparaitra. Et ce dans tous les cas.


    • Internaute Internaute 20 février 2008 08:47

      Le coati commence par dire qu’il ne comprend rien, mais en fait il a tout compris. smiley

       

      Les commentaires de Max montrent bien cette fuite en avant qui est la conséquence d’un système expansioniste où les gains de productivité ne servent pas à améliorer la vie courante mais uniquement à être plus "performant" économiquement que ses concurrents. Dans la phase actuelle, le laxisme économique fait que les européens s’appauvrissent.

       

      La phase suivante est parfaitement décrite par le coati. Comme de toute manière nos ressources sont finies, on va droit dans le mur et chaque jour un peu plus vite. Le système va s’écrouler tout seul dans ses contradictions. Il en sortira forcément un autre mais j’ai du mal à l’immaginer.


  • Traroth Traroth 19 février 2008 17:27

    La première mesure pour que nos entreprises soient compétitives, c’est de les mettre à égalité avec les pays étrangers en matière de droit de douane et d’appliquer un principe de réciprocité dans ce domaine. Il n’est pas normal que les frontières des pays de l’Union, y compris la France, soient parmi les plus perméables aux importations. Et jamais personne n’a pu m’expliquer quelle était le bénéfice que nos pays étaient supposé en tirer.


  • tvargentine.com lerma 19 février 2008 17:35

    Citoyens lecteurs,nous en avons marre de lire les DUGUE,MORICE,TAVERNE DE LA CENSURE publier tout et n’importe quoi

    Mercredi,je vous propose un article sur "le déclin du logement social en France"

    Comprendre les raisons et apporter des solutions,voila un vrai sujet 

     


    • Traroth Traroth 19 février 2008 17:55

      Merci de ne vous exprimez qu’en votre nom propre, Lerma. Les notes de vos articles et commentaires prouvent au moins une chose, c’est que vous n’êtes pas très bien placés pour vous faire le porte-parole des lecteurs d’Agoravox.


    • haddock 19 février 2008 18:12

      Alors si vous vous basez sur les notes , cher ami , les évaluations pittoresques de chacun ...

       

       


    • Traroth Traroth 19 février 2008 21:14

      Je maintiens queb Lerma peut difficilement affirmer etre populaire...


  • zelectron zelectron 19 février 2008 17:51

    REPONSE : parce que les producteurs dans le système marchand perverti sont non seulement sous-payés mais aussi déconsidérés gravement. Qu’il s’agisse de legumes ou de clous et vis, c’est la même chose : la transformation d’une carotte de jardin en plat cuisiné ou d’un morceau de fer en soc de charrue ne payent plus, ce sont les intermédiaires qui s’octroient indûement les bénéfices au propre comme au figuré, et que dire des collatéraux de notaires, avocats et autres "serviteurs" d’un système tellement corrompu qu’il devient désormais quasi impossible d’y remédier ? La valeur ajoutée en tant que transformation d’un brin de laine en pull ou autre, en y ajoutant les frais parasitaires de marketing forcené et de distribution en cascades trop nombreuses, devient tellement stupéfiante qu’elle paralyse la raison comme le ferait le regard d’un serpent fixant une souris (sic). Le communisme et le capitalisme sont des devoyances qui nous ont amenés là de façon sournoise et immorale l’un comme l’autre.

    Je plaide pour la restauration d’un profit supérieur aux artisans, maraîchers, petits et moyens industriels, paysans et cela au detriment des "administrateurs-racketeurs de tous poils", des trop nombreuses caisses spéciales exanguino-transfuseuses bardées de directeurs multiples, des organismes d’aides qui se servent d’abord et avant tout : et s’il en reste (quand c’est vrai)..., ne parlons pas de ces mêmes organismes qui préfèrent traiter un dossier de 100 M€ plutôt que 100 dossiers de 1M€, c’est tellement plus facile !!!

    J’arrête là ma (violente ?) diatribe, pour vous laisser la parole....

    PS. le sujet est tellement vaste que les exemples ci-dessus ne sont pas forcément les + pertinents ?

     


  • zelectron zelectron 19 février 2008 19:23

    DEUXIEME INTERVENTION :

    Je suis partisan d’une robotisation à outrance (sauf impossibilité notoire) car comment voulez vous qu’un chinois qui mange "un bol de riz par jour" puisse concurencer une production automatisée à 1/4 bol de riz en prix de revient comparé ? Il est vrai que ceci est destructeur d’emploi, quoique.... les ingenieurs et techniciens voires ouvriers fabricants ces machines restent dans le circuit, sans parler de maintenance et autres logistiques (Ces hommes et femmes consommants à leur tour et achetants chez le boulanger, libraire...)

    Pour ma part je préfère donc :


    - que la technologie et l’inovation restent chez nous


    - qu’il y ai 10, 15 20 ou 30% d’emplois sauvegardés si ce n’est plus


    - que nous puissions exporter donc, puisque nos prix, notre qualité et nos délais redeviendraient compétitifs (corollairement encore plus d’emplois sont ainsi créés)


    - qu’une partie de la plus value ainsi construite permette de financer alors une éducation digne de ce nom pour nos enfants ( à charge pour l’état d’éliminer les brebis galeuses de ce même "mamouth")


    - qu’enfin nous puissions reconquerir "les marchés perdus" (soi-disant ?)
     


    • Marc Bruxman 19 février 2008 19:36

      FAUX. Un Chinois est moins cher qu’un robot. Une main d’oeuvre humaine se "reconfigure" rapidement lorsque l’on change le produit à produire. Sinon un ingé qui va te reprogrammer ta machine cela coute cher.

      Une machine c’est moins cher qu’un travailleur Francais à coup sur. Mais c’est souvent plus cher qu’un travailleur de Chine ou d’Europe de l’Est. Si il suffisait de mettre des machines sans délocaliser les grosses boites le feraient toutes :

      • Pas de risque politiques alors qu’en Chine on est à la merci du PCC.
      • Pas de révoltes ou d’associations qui vienne geuler.
      • On réutilise l’immobilier déja amorti en EU.
      • Pas de gréves, peu de maladies (pardon ... Pannes !), et ca bosse H24 sans raler.

      Et bien non, on délocalise c’est parce que l’humain est moins cher. (J’ai vu des cartes méres être produites partiellement (j’ai bien dit partiellement hein...) à la main. L’electronicien qui gérait l’usine a dit : "Un modéle de CM ca nous fait 6 Mois. Reconfigurer la chaine avec des machines c’est cher. L’ouvrier en quelques heures il a compris".

       


    • zelectron zelectron 20 février 2008 09:45

      "FAUX. Un Chinois est moins cher qu’un robot. Une main d’oeuvre humaine se "reconfigure" rapidement lorsque l’on change le produit à produire. Sinon un ingé qui va te reprogrammer ta machine cela coute cher.  + J’ai vu des cartes méres être produites partiellement"

      Dans ce cas précis c’est que le robot n’est pas "versatile" ou disposant d’un language de programation tellement "abscon" que seul un spécialiste du dit language peut intevenir. Sois assuré qu’il y a des robots en France et en Europe qui sont tellement rentables qu’aucun chinois ne peut les concurencer.

      Ce qui se pense clairement...., s’applique aussi en robotique, n’est ce pas ?

       

       


  • mandrier 19 février 2008 21:51

    Les usines ferment les unes après les autres ?

    - Il faut dire merçi à la gauche venue au pouvoir en 1981 et qui a saboté quasi-sytématiquement la production industrielle du Pays... Aidée par certains syndicats : CGT et CFDT...

    La gauche a pris systématiquement des dispositions législatives, règlementaires et fiscales pour détruire l’esprit d’entreprise : le résultat c’est que la production est peu à peu partie hors de France... Suivie par les entrepreneurs les ingénieurs et tout ceux qui voulaient faire quelque chose...

    Après voyant que les fond n’entraient plus, ce fut la création de l’ISF ! Ce qui a accéléré la fuite des capitaux....

    La gauche a détruit la confiance dans l’Etat.... Et ce ne sont pas les Royal, les Hollande et autres Dray qui rebâtiront l’industrie partie... Bien trop nuls pour cela : ce sont des politicards de la pire espèce...

     

    Le mouvement s’accélère : de plus en plus d’usines s’arrêtent ou sont tranférées... Pour le moment le Président essaye d’enrayer la fuite. Mais il n’y arrivera pas probablement, car on sait que si la gauche revient, les mesures comme le bouclier fiscal vont sauter... Et la gauche qui aura besoin d’argent pour engraisser tout ses clandestins et autres parasites imposera aussi l’outil de travail... La situation empirera...

     

    La descente aux enfers est commencée depuis 1981 et ce n’est pas Bruxelles qui l’arrêtera -bien au contraire !- car Bruxelles a tout intéret politique pour affaiblir la France qui sera alors à la merçi des autres pays....

    D’ailleurs regardez bien ! "On" a vendu les usines, l’outillage, laissant le Peuple sur le carreau.... On vend les biens à la découpe, les maisons, les bois, les forets, les plages et les ports, les fermes, les terres à des organismes étrangers... C’est une spoliation du peuple francais....

    Le Général de Gaulle avait bien vu ce risque lorsqu’il disait qu’il ne fallait pas brader sa souveraineté.... Et c’est pour cela que dès 1945, il a fait nationaliser tout ce qui était nécessaire pour remonter le pays qui avait été détruit et pillé par les barbares...

    La situation industrielle est réellement dramatique : il n’y a plus d’argent....


  • Rétif 19 février 2008 21:57

    Nous vivons simplement au-dessus de nos moyens.


  • furio furio 19 février 2008 22:50

    Quand on lit mandrier !!! On se dit qu’avec des gens comme ça la France n’a que ce qu’elle mérite !

    C’est certainement pas la gauche qui a mis notre économie à genou mais bien le libéralisme. L’ultra libéralisme. C’est les montagnes de fric empochées par les actionnaires "états-uniens" sur le travail effectué en France. Les montagnes de fric qui seraient tellement utiles pour réduire les déficits et investir.

    Quant à Gangrange, mittal n’en veut plus eh ! bien pas de problème on nationalise tout ça pour l’euro symbolique et on continue la production des ces aciers fins que l’on nous envie. et enciore mittal s’en tire bien car il a empché qqs milliards se subventions.

    La nationalisation est aussi envisageable avec les belles entreprises qui versent des rentes astronomiques aux states en dividendes. Tiens et si ces dividendes servaient à réduire la dette ? elle est y pas bonne mon idée mes ti-papoutes.

     

     

     


    • Marc Bruxman 19 février 2008 23:39

      "C’est certainement pas la gauche qui a mis notre économie à genou mais bien le libéralisme. L’ultra libéralisme. C’est les montagnes de fric empochées par les actionnaires "états-uniens" sur le travail effectué en France. Les montagnes de fric qui seraient tellement utiles pour réduire les déficits et investir."

      L’article parle de l’industrie pas de l’économie en général. Dans le cas de l’industrie ni la gauche ni la droite ne sont réelement responsable. Tous les pays sans exception ont connus une vague de désindustrialisation. C’est une simple crise de surproduction.

      Les actionnaires n’y sont pour rien. Lorsque l’eau monte trop aucune digue ne peut la retenir.

      "Quant à Gangrange, mittal n’en veut plus eh ! bien pas de problème on nationalise tout ça pour l’euro symbolique et on continue la production des ces aciers fins que l’on nous envie. et enciore mittal s’en tire bien car il a empché qqs milliards se subventions."

      Une bonne idée tient oui il va même t’aimer Mr Mittal. Tu nationalises, ok. Donc tu reprends les salariés. Donc il n’y a pas de licenciements. Cool ca lui économise un plan social.

      Ah pis le mieux c’est que tu transferre la propriété du terrain à l’état. C’est cool comme ca le contribuable paiera la dépollution des sols lorsqu’il faudra fermer l’usine. Parce qu’il ne faut pas réver. La sidérurgie c’est mort en France.

      "La nationalisation est aussi envisageable avec les belles entreprises qui versent des rentes astronomiques aux states en dividendes. Tiens et si ces dividendes servaient à réduire la dette ? elle est y pas bonne mon idée mes ti-papoutes."

      Une idée de bolchos mais a part ca ;) Déja tu ne va nationaliser que ce qui est sur le sol Francais. Du coup tu niques toute la chaine logistique qui dépendait parfois d’équipes à l’étranger. Tu perds les gros contrats d’achats "groupe" vu que tu n’a plus que la capacité d’achat de la France. Tu paies donc ta matiére premiére plus cher. Tu paie cher pour tout réorganiser. Tu ne peux plus vendre a prix compétitif. Et ton entreprise finit par crever de sa belle mort.

      Ca c’était pour une boite de droit étranger. Pour une boite de droit francais, tu peux nationaliser oui. Et puis les actionnaires bien soit tu paie la boite le prix du marché soit ils vont vendre toutes leurs actions des boites de droit Francais. Un beau krach sur le CAC.

      Mais comme cela petit bolchos pourra se lamenter et dire c’est la faute des actionnaires.

       


  • Pak 19 février 2008 23:18

    Il reste encore de nombreuses industries en France, il est logique que celles-ci essaient de partir si elle le peuvent, on ne peut pas tout avoir :

    Hautes contraintes en sécurité et environnement : DRIRE, des règles très strictes qui empêchent de polluer en rond. Point positif, on a déjà fait un lourd travail d’économie d’énergie et de normes qui nous place 30 ans devant les USA en terme de qualité d’outil et d’automatisation. Il reste encore des abeilles chez nous j’espère que les générations futures n’auront pas besoin de polleniser par avion.

    Droit du travail ultra protecteur : un bobo au doigt et tu claques de la prison avec sursis à tes chefs et 50 Keuro d’amende à ta boite. Au tribunal c’est Zola, a croire que ton usine est située dans la pire zone d’Asie du sud est. Des syndicats qui jouent parfois contre leur camp. A noter que là les USA sont largement devant nous avec un taux de syndiqués nettement supérieur.

    Des salaires relativement élevés (voire exagérés pour nos Dirigeants) : on ne va pas s’en plaindre mais c’est une des première préoccupation de votre entreprise.

    Un Etat extrêment lourd en tout. Très cher. Des tonnes de communes. Des tonnes de papier pour avoir le droit de demander des papiers. Tiens d’ailleurs quand on en veut des papier on peut pas alors il faut travailler au black (je comprendrai jamais).

     

    Ce qui nous sauve :

    - un haut niveau d’éducation (ne rien lâcher dans ce domaine)

    - un pays qui attire les gens (tourisme etc)

    - tout n’est pas délocalisable : services, taille des diamants etc

    - un positionnement "haut" : luxe, Airbus etc. On est moins fort que l’Allemagne cela dit, ça doit être culturel et puis on aime l’inertie chez nous.

    - je suppose des coûts de transports qui vont faire un peu réfléchir à force d’augmenter. Et puis gérer 50 Indiens qui génèrent du code informatique c’est bien mais c’est pas facile à 10 000 Km et puis allez leur faire pondre des specs ou une notice :p


  • tvargentine.com lerma 19 février 2008 23:18

    Une politique industrielle se construit sur du long terme

    En 1983,une certaine gauche à choisi la voie de la suppression de pan entier de l’industrie pour choisir une société de service

    Ces restructurations ont entrainé un endettement de la France,la perte importante de rentrée d’argent dans les caisses des organismes sociaux et l’appauvrissement de populations,de villes,de région entiere

    Avec quelles résultats ? 

    Nous voyons bien que "la vision de Jacques ATTALI,de Jacques DELORS,de BEREGOVOY et d’un certains nombres de barons du PS,portent la lourde responsabilité d’avoir fait disparaitre 50 ans de politique industrielle en France

    L’acier est au plus haut,le charbon aussi,mais nous n’avons plus d’industrie qui exporte !

    Triste bilan que celui des erreurs qui se paient 25 ans après !

    Pourtant ,il serait bon qu’un journaliste organise un débat avec les "survivants" politiques qui auront mis la France dans cette tres grande difficulté aujourd’hui 

    Aujourd’hui par cette grave erreur de politique ,après la faillite du crédit Lyonnais,toutes les politiques de relances industrielles ont échoué,car il est devenu plus simple de faire des fusions et des fusions,acquisitons qui coutent encore et encore de l’argent public,sans aucunes garanties de voir les entreprises exporter

    Regardons simplement la société ALCATEL dans quelle état elle se trouve aujourd’hui !


  • gnarf 19 février 2008 23:29

    Le seul et unique Probleme en France, c’est que l’Etat se sent oblige d’intervenir partout profondement pour justifier son cout exorbitant.

    Par exemple, il ne viendrait jamais a nos ministres l’idee de laisser l’industrie reprendre toute seule en allegeant les taxes professionnelles et autres....non, ils renforcent les taxes pour pouvoir faire un grand plan de sauvegarde de l’industrie.

    Que l’Etat Francais se retire des domaines qu’il a foutus par terre.


  • Internaute Internaute 20 février 2008 18:44

    @Marc Bruxman

    Voici une nouvelle publiée aujourd’hui 20/02/2008 dans la presse économique.

    EADS a signé, par le bais de son centre de recherche à Singapour, un accord cadre de coopération avec l’agence singapourienne pour la science, la recherche et la technologie (A Star), afin de développer des projets dans les technologies aérospatiales. Les deux partenaires vont collaborer sur les capteurs, les systèmes électroniques, les systèmes d’intégration et la cryptographie.

    _______________________

    Vous ne pouvez pas vous réfugier dans l’innovation car celle-ci se délocalise à toute vitesse. Notre seul issue est de maintenir des blocs économiques de pays qui ont un niveau de vie et de coûts comparables et de réduire le commerce international au minimum nécessaire.

    La règle est simple : le commerce international (inter-zones économiques, pas entre la France et l’Italie) doit être un commerce de complément et non pas un commerce de remplacement. Il doit y avoir une liste de produits qu’il est tout simplement interdit d’importer.


  • Black Ader 21 février 2008 01:18

    Trés inquiétant délire sur le protectionisme, le truc qui en 1929 à conduit ou l’on sait...


    • Internaute Internaute 23 février 2008 11:21

      La crise de 1929 n’a strictement rien à voir avec le protectionnisme mais avec une bulle financière. C’est encore ce genre d’épouvantail qu’on agite comme taxer quelqu’un de nazi pour discrétider son discours.

       

      Je vous invite à lire le livre de Benjamin Graham "The intelligent investor". Ce monsieur, professeur de Warren Buffet, était courtier à Wall-Street en 1929. Aprés 30 ans de carrière financière il analyse trés clairement les tenants et les aboutissants de cette crise. Il n’apparaît pas une seule fois le mot "protectionnisme" dans son bouquin.

       

      Jusqu’à présent vous n’avez pas trouvé un seul argument correctement etayé pour justifier le mondialisme.


  • Christoff_M Christoff_M 22 février 2008 10:06

     nous n’avons que tres peu d’industries moyennes au dela de 50 personnes ou il faudrait de la main d’oeuvre ancienne et expérimentée....

    par contre beaucoup de gros groupes qui engloutissent les aides et les budgets formation, tout en embauchant pratiquement personne, et en faisant du benef sur les stagiaires, les interims, les temps partiels, favorisant une flexibilité qui veut dire manque de cohésien dans les boites et manque de personnes expérimentée pour assurer le lien, la formation et la transmission du savoir propre à l’entreprise !!

     


  • dup 23 février 2008 11:51

    La compétition est un leurre . Elle suit une courbe de Gauss : trop de compétition tue , pas de compétition tue aussi. Les tenants du libéralisme usent d’un abus de langage pour prendre une partie pour le tout. L’argent avec lequel les importations pas chères sont payées provient du travail qui petit à petit sera pas cher non plus. Les vases communicants dans toute leur splendeur. Le niveau de vie des pays producteur ne s’améliorera pas pour autant ,même au contraire . La pression pour produire plus et moins cher ,à cause du pouvoir d’achat réduit des consommateurs fera que l’on produira plus, plus vite , moins cher et moins utile. Cette machine folle va bientôt s’arrêter , faute de combattants . Que faire ? établir les échanges sur la balance commerciale . Elle oblige les partenaires a être clients pour la même somme qu’ils veulent être fournisseurs . Si non des taxes seront perçue par l’état dont on a voulu être client . Fini les vilvorde et consort .

    Je t’achète seulement si tu m’achète. Exit l’OMC

     


  • Céphale Céphale 23 février 2008 12:25

    @dup

     

    C’est bien vrai : Je t’achète seulement si tu m’achètes. C’est une boucle, ce vieux Henry Ford l’avait bien compris. Donc pour ne pas moisir dans son coin, il faut proposer sur le marché des produits attractifs.

     

    Les usines ferment quand les entreprises qui les dirigent proposent sur le marché des produits trop chers et pas assez attractifs. Facile à comprendre !


    • dup 23 février 2008 13:41

      Je ne dis pas que tout est simple,mais la solution qui consiste à avoir des nations prolétaires qui produisent et des nations consommatrices est assurément un cul de sac. Partant de ce constat , ne peut faire pire.  Le trop cher et pas assez attractif est très relatif. Est qu’un portable est moins bon s’il ne comporte pas le dernier gadget parfaitement inutilisable. Ou bien une imprimante à 30 euro qui va péter dans 6 mois . ou faut il changer son téléviseur ou voiture tous les 6 mois ?? cela soulève encore des questions de ressources naturelles , de pollution et surtout de devoir renouveler en permanence des objets dont on a intentionnellement crée l’obsolescence et la vie courte. Est- ce un progrès de se faire assaillir à chaque sortie de supermarché par des opérateurs de téléphone qui vous proposent moins cher ,ce dont vous n’avez pas besoin . Est-ce le but de la vie que de devoir être un consommateur éternelle qui éplucher notices et contrats pour voir les petites lignes par lesquelles il sera baisé ? La France est relativement  autarcique et n’a rien a gagner par la destruction de son marché intérieur. Le toujours plus n’est pas forcément un progrès .Ce que je demande à l’économie c’est d’assurer mes besoins vitaux afin de dégager du temps libre pour des activités relatives à mes intérêts personnels ,comme par ex surfer et apprendre . Hors la compétition va dans le sens contraire . Voyez la semaine de 35 heures . On crie à l’utopie alors que dans le même temps on doit mettre env 50 % du prix de revient moyen d’un produit dans les frais de pub. Ou sont ces expert qui nous ont promis la civilisation des loisirs ?? Où est le bon sens dans tout ça ?

       Notre société vit encore sous la malédiction ‘ tu gagnera ton pain à la sueur de ton front’ … alors qu’ailleurs c’est écrit ‘Regardez les oiseaux de l’air ; car ils ne sèment, ni ne moissonnent, ni n’amassent dans des greniers »

       . ça vous donne une idée du genre de couleuvres que nous avalons tous le jours

       


    • Internaute Internaute 23 février 2008 14:09

      L’équilibre des valeurs monétaires n’est pas la solution car ce qu’il faut équilibrer ce sont les heures de travail à salaires différents. Je m’explique en prenant des chiffres au hasard mais qu’on peut comprendre. Supposons que l’on vende pour 5 Millions d’euros de bijoux Cartier à la Chine et qu’en échange on lui achète 5 millions d’euros de slips et de chaussettes. Au bout du compte on a sauvegardé le travail d’une dizaine de bijoutiers et on a sacrifié l’emploi de milliers d’employés du textile. A mon avis il vaut mieux fabriquer chez nous les slips quitte à faire moins de bijoux.

      La taxation des importations au niveau d’une zone économique est plus efficaces. De toute manière si nous n’arrivons à vivre au niveau de la zone européenne qui englobe 400 millions de "riches", je ne vois vraiment pas comment la planète nous suffira. Ponctuellement, pendant une dizaine d’années on épongera notre surproduction sur les marchés émergents mais trés vite on retombera exactement dans le même problème.

      Dans cette cource effrenée au mondialisme, la France perd de l’argent un peu plus chaque année, le trou de 2007 étant de 40 milliards. Qu’attend-on pour arrêter les frais ? Qee gagne-t-on avec une telle saignée. Le commerce international est devenue une religion basée sur le mystère de la foi.


  • dup 23 février 2008 16:01

    ce n’est pas réalisable , car il faudrait collecter toutes les feuilles d’heures pour un objet crée depuis les nettoyeuses jusqu’au pdg et les envoyer à la douane. Il faut agir sur le peu de paramètres vérifiables à savoir le montant facturé . Et encore là ,il faut pas se faire d’illusion ,la triche est au rendez vous. Il faut oser jeter quelques idées , même si elle paraissent farfelue . Toutes les erreurs ont toujours été ’raisonnables’. Comme j’ai dit un équilibre naturel va s’établir de gré ou de force. Le raisonnement par l’absurde va créer des biens tellement bon marchés que malgré les salaires bas personne n’en voudra.,.Le paradoxe est que ce qui est vital sera hors de prix comme : énergie , pétrole, matière première , terrain , loyers, eau

    Ceux qui participeront à la sous enchère creuseront leur propre tombe  . Que dire d’un salaire journalier de 0.7 euros en Chine ? On nous a fait croire au boom chinois ,et maintenant on découvre 200 millions de pauvres de plus dans ce pays

     

    Intuitivement ,je pense que la providence nous fait un signe de lâcher le boulot et passer à autre chose. Fini le réveil qui sonne à 6 heures , les pendulaires qui polluent dans le métro et les bouchons . le stress et les tâches ingrates . Je rêve , mais nous devrons bien un jour consommer le trop que nous produisons . Comment résoudre l’équation : le consommateur n’a pas d’argent , mais seulement ses bras à vendre


  • Céphale Céphale 23 février 2008 16:05

    @dup

     

    Il est parfaitement vrai que les groupes de distribution poussent le consommateur à acheter des produits dont il n’a pas vraiment besoin et qu’il jettera quelques mois plus tard pour en acheter d’autres. Mais à côté de cela, de nombreuses entreprises font des innovations utiles pour le consommateur et pour l’environnement. La concurrence internationale ne les pénalise pas, dans la mesure où elles offrent de la bonne qualité pour un prix raisonnable.

     

    La politique industrielle de la France devrait encourager ce type d’entreprises. C’est l’une des propositions de Bernard Brunhes (et pas Bernard Brun).

     


    • dup 23 février 2008 17:20

      Ça me parait aussi utopique que mes propos . Je ne sais plus comment on appelle ce cycle de 7ans où chaque fois sort une innovation brisante . Ca a été le cas avec l’invention de l’électricité industrielle 1880, du téléphone 1878 , l’avion , env 1900 , du tube à vide 1904 , de la TV actuelle env 1934 , du transistor 1948 et du microprocesseur 1971 . Entre deux il y a ce qui bouge et ce qui s’agite . les PC ont guère évolués depuis 5 ans. Un peu plus vite un chouilla de mémoire en plus ,mais comment faire et vendre ce que tout le monde fait et vend ? La réponse est pub agressive , réseau de vente puissant , main d’œuvre sous payée ,pseudo nouveautés et arguments fallacieux. Tous peuvent pas être Einstein , pourtant il faut qu’ils vivent aussi .Compter sur l’innovation a des limites . Ceux qui travaillent avec la Chine le savent . Ces gens sont loin d’être bêtes. On y compte 900 000 chercheurs .

      Ne comptez pas être l’être unique , génial et indispensable . Je suis toujours marqué par ce fait prémonitoire d’ il y a plus de 150 ans

       

       vers 1825, un industriel propriétaire d’une filature possède des métiers à filer du modèle A qui fabriquent 100 broches à l’heure. Admettons, le salarié qui s’occupe de cette machine est payé 10 F de l’heure, soit 10 centimes par broche.

      Deux ans plus tard, l’évolution technologique met sur le marché des métiers à filer qui produisent 200 broches à l’heure. Les gains de productivité du capital technique sont importants et les industriels qui ne possèderont pas ces nouveaux métiers seront inévitablement battus par ceux qui les utiliseront. L’industriel, pour se développer, doit donc être parmi les premiers à pouvoir acheter ces nouvelles machines s’il n’est pas capable de fabriquer lui-même des machines innovantes. De manière à conserver cette capacité à investir et à suivre le progrès technologique, il va imposer le calcul suivant :

       

      La machine va produire 200 broches mais le salarié n’a rien à voir dans ce progrès technologique, il va continuer à être payé 10 F de l’heure mais rien ne pourra l’empêcher de calculer son nouveau tarif aux pièces : celui-ci sera divisé ici par deux, il passera à 5 centimes par broches. Ce nouveau tarif sera injustement apprécié au regard des manipulations qui vont doubler et fatiguer d’autant le salarié. Les canuts vont se révolter en lançant ce slogan qui sera repris tout au long du XIXème siècle : " le tarif ou la mort ". "Vivre libre en travaillant ou mourir en combattant "

      http://www.fileane.com/quitter_systeme/tarif_ou_mort.htm

      http://www.uzine.net/article781.html

      http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Droit_%C3%A0_la_paresse

       


  • Rosemarie Fanfan1204 23 février 2008 19:16

    Très intéressant ce billet, et les posts.

    Bon vous parlez de toujours plus (iinnovation, consommation). Mais avec quelles énergies futures ? (tarrissement du pétrole), quels impacts sur l’environnement (pollution). On va dans le mur, des chinois meurent par milliers à cause du travail à cause des conséquences de la machine à travail lancée à toute vapeur (drames dans les mines, rivières et ciel pollués), des gens crèvent de faim en Afrique (et ailluers !), l’a-t-on oublié ? Quel avenir pour les générations futures avec une Terre qu’on est en train de tuer. Et vous voulez plus d’innovation ? de production ? pour enrichir davantage les actionnaires ? On veut encore créer des besoins imaginaires pour que les consommateurs achètent pour le grand bonheur et bénéfices des stés du CAC 40 ?

    Sans faire de la décroissance mon credo, je me pose des questions quand même. Je me dis qu’on ne mise pas assez sur l’humain, il n’y a plus de guichetiers dans les banques, plus de pompistes, un jour il n’y aura plus de caissiers dans les supermarchés, sarko veut dégraisser l’EN en divisant par 2 le nombre des fonctionnaires qui y travaillent. Comme l’a dit Philou en évoquant le Japon, l’emploi de proximité est un emploi et devrait être réhabilité. Favoriser les TPE et les fermes, les artisans, les commerces, les services à la personnes.

    On fait des cadeaux aux méga stés du CAC 40, mais elles ne les rendent pas, alors ?


  • wiztricks 23 février 2008 19:16

     

    @dup

    Le cycle de Juglar est d’une période de 8-10 ans correspond au cycle : expansion => crise => recession => reprise. Basiquement, l’offre est insuffisante, dans l’espoir de "sur"-profits, les capacités de production sont augmentées - cela correspond a des investissements et à des salaires qui "boostent" la demande.

    Comme c’est la main invisible du marché qui "régule", on se rendra compte des sur capacité lorsqu’il n’y aura plus assez de clients pour absorder la production d’ou "crise", reflux des investissements, constraction du crédit et fermeture d’usines. Le marasme n’est pas éternel puisqu’il faut renouveller les équipements un jour...

    Kondatrief a mis en évidence un autre cycle d’une durée de 50 ans caractérisé par une expansion longue des prix et de la production suivi d’un stagnation toute aussi longue. Ce cycle correspond à la diffusion des nouvelles technologies enfin celles qui induisent des changements profonds qui ne peuvent être réalisés d’un coup - machine à vapeur, électricité, ordinateur,...

    - W


  • wiztricks 23 février 2008 20:30

    La mondialisation c’est surtout la possibilité d’avoir des entreprises qui intègrent les activités d’autres entreprises dans la fabrication de leurs produits. Nike par exemple n’a pas d’usines. Il fait fabriquer ses collections là ou ce sera le plus "rentable".

    La mondialisation fonctionne parce que :

    1. Les coûts de communications et de déplacement sont faibles (internet, téléphone, avions),
    2. Les coûts de transports des produits est encore raisonnable (avion, bateau),
    3. Les taxes de douanes acceptables,

    Ce ne sont pas que les salaires qui sont mis en concurrence mais plus généralement les systèmes économiques des différents pays.

    Combien cela coûte de construire une usine ? En combien de temps ? Y a-t-il les infrastructures qui vont bien autour ? Ou trouver les employés/ouvriers ? Les former ? Combien coutera la fermeture de l’usine ?

    La réponse a ces questions n’est pas directement liée aux salaires, nombre d’entres elles relèvent des lois locales, de la régulation et du niveau de vie des autochtones.

    Dans ces conditions, lorsque des Nokia ou des Mittals doivent mettre à jour une unité de production en Europe de l’Ouest qui plus qu’amortie n’est plus assez performante, la question de "délocaliser" ailleurs se pose...

    Si ce problème n’est abordé que d’un pur aspect économique, il sera toujours plus rentable d’investir dans des pays ou les lois sociales et les salaires sont moins elévés.

    Les politiques pourraient taxer les produits importés en Europe mais une secte des neo-libéraux s’est emparée du des cerveaux de ceux qui nous dirigent...

    Je dis secte car le les idées qui fondent le libéralisme ne sont pas plus vérifiés ou vérifiables que celles d’une religion.

    - W

     

     

     


  • moebius 23 février 2008 22:26

    bref fabriquer a l’extérieur économiquement des produits plutot que de le fabriquer couteusement chez nous pour ne pas pouvoir les exporter peut etre trés rentables pour nous


  • Stoïque 23 février 2008 23:28

    On peut amener des tas d’idées économiques pour tenter de résoudre les problèmes actuels, jusqu’à saouler son auditoire, mais il me semble que beaucoup de nos problèmes viennent d’abord du changement de mentalité de nos dirigeants et particulièrement de ceux du monde économique.

    L’homme, leur pays, leur planète , les valeurs morales, et parfois même l’entreprise ne sont plus que le cadet de leurs soucis. Ils sont complètement déconnectés du réalisme humain et sont pris dans leur "jeu" de compétition avec leurs alter-égos de par le monde qui est devenu leur immense terrain de jeu....

    On aura beau prôner des réductions de leurs impôts et allègements en tout genre, cela n’aura aucun effet. Ils veulent s’engraisser vite et par n’importe quel moyen, notamment en allant créer des usines là où ils pourront avec un minimum de lois génantes et une main d’oeuvre la moins chère payée possible augmenter encore leurs marges bénéficiaires et s’extasier sur leurs résultats... et tant pis pour les dégâts collatéraux et le futur !

    Les impôts qu’ils abhorent aujourd’hui avaient pour nombre d’entre eux été créés au siécle dernier et étaient me semble t-il mieux acceptés qu’aujourd’hui par la puissance économique. Je serais curieux de savoir quel serait le plancher des impôts acceptables par nos dirigeants économiques actuels... Je suis très enclin à penser qu’ils aimeraient bien en être totalement exonérés.

    Le capitalisme a éliminé tous les autres systèmes économiques et politiques et par cela il devrait avoir l’obligation morale d’amener la race humaine vers un avenir meilleur....

    Ce n’est vraiment pas ce but-là qui anime les tenants du capitalisme et du libéralisme et rien dans leurs intentions, déclarations et agissements va réellement dans ce sens. Chacun d’entre eux mène de plus souvent sa barque sans concertation avec son voisin et sans but lié réellement à une meilleure gestion de notre planète. Ils entrainent inéluctablement la race humaine vers le chaos futur ! 

     


  • Martin sur AgoraVox Martin sur AgoraVox 24 février 2008 10:34

    Parmi les nombreux commentaires pertinents ci-dessus, je m’arrête sur celui-ci :
    « Si ce problème n’est abordé que d’un pur aspect économique, il sera toujours plus rentable d’investir dans des pays ou les lois sociales et les salaires sont moins élevés.
    Les politiques pourraient taxer les produits importés en Europe mais une secte des neo-libéraux s’est emparée du des cerveaux de ceux qui nous dirigent...
    Je dis secte car le les idées qui fondent le libéralisme ne sont pas plus vérifiés ou vérifiables que celles d’une religion. »

    Il est vrai que nous vivons dans la dictature du ROI (« return on investment »). Les politiques européens au pouvoir, de gauche ou de droite, cherchent surtout à mettre en place les conditions permettant de maximiser le ROI.

    L’idéologie à laquelle se référent les cercles qui tiennent le pouvoir est le mondialisme. Le mondialisme est une idéologie qui domine actuellement dans les milieux politiques au pouvoir dans les pays européens, qu’ils soient de « gauche » ou de « droite ». Il faut insister sur ce fait.

    La globalisation des économies a sa source idéologique dans la doctrine politique du mondialisme. Le mondialisme cherche à uniformiser les populations de la planète. Le mondialisme se soucie avant tout des intérêts des populations de la planète globalement et il est contre la préservation des intérêts ainsi que des particularités de telle ou telle population. Le mouvement issu du mondialisme est la mondialisation, qui agit pour homogénéiser la planète par un ensemble de procédés : flux migratoires massifs au niveau planétaire, uniformisation culturelle par la répétition incessante des idées destinées à s’imposer au niveau mondial, dénigrement de toute forme de nationalisme etc. La globalisation des économies, qui est un aspect de la mondialisation, agit donc contre la préservation des intérêts et des particularités des Européens d’origine. 

    La globalisation des économies a pour conséquence en Europe la perte des emplois, la destruction des moyens de production industriels et bientôt agricoles, ainsi que la dégradation des conditions de travail. Lorsque par exemple les entreprises délocalisent des emplois vers d’autres continents, au Maroc, en Chine ou ailleurs, les représentants des partis au pouvoir font parfois un déplacement électoraliste sur le lieu de la catastrophe économique et ils déplorent publiquement ces conséquences nocives de la globalisation. Mais en vérité ces politiques appartiennent aux partis politiques qui au fil des 30 dernières années ont mis en place la globalisation.

    Ces orientations vers la globalisation ont par exemple été confirmées et renforcées lors du Sommet du Conseil européen de Lisbonne, en mars 2000, puis par le Traité européen signé à Lisbonne le 13 décembre 2007. Le Conseil européen réunit quatre fois par an les chefs d’État et de gouvernement des États membres de l’Union européenne. Toutes les orientations importantes de l’Union européenne sont décidées lors de ces sommets périodiques.

    Les orientations de Lisbonne, comme d’autres orientations qui visent les mêmes objectifs de globalisation, ont donc bien été décidées par les partis politiques qui en Europe alternent au pouvoir ces 30 dernières années ou plus.

    Les orientations de Lisbonne se situent dans le cadre de la globalisation et leur but déclaré est d’améliorer la compétitivité des entreprises de l’UE en s’alignant sur les façons de procéder qui sont courantes dans les pays tels que la Chine ou l’Inde, où n’existent pas la protection sociale et la réglementation des conditions de travail des salariés. Cela signifierait reculer vers les conditions sociales qui étaient normales en Europe au début du 19ème siècle. En résumé à la place du libéralisme on vise l’ultralibéralisme, ou en d’autres termes, à la place du capitalisme avec visées sociales, on veut le capitalisme que je qualifie de « pur » ou de « dur », c’est-à-dire sans modérations sociales.

    Si on veut remplacer les orientations de Lisbonne, par des orientations européennes économiques que souhaite majoritairement la population européenne, quelles que soient ces orientations souhaitées par la population, il faudrait que des mécanismes existent pour permettre aux citoyens d’exprimer et d’imposer leur volonté aux politiques.

    Car en attendant, les politiques qui alternent au pouvoir en Europe n’agissent pas dans l’intérêt à long terme des européens. Au contraire ils conduisent les Européens à leur perte. Vous pouvez lire d’avantage dans l’article publié sur AgoraVox « Mondialisme, croissance économique et avenir des Européens ».



     


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