L’école, des clichés à la réalité (II) - Les Chiffres clés de l’Education en Europe
S’il est un domaine dans lequel nous avons tous un avis, c’est l’éducation, ne serait-ce que par notre expérience personnelle, plus ou moins heureuse. Néanmoins, cette expertise empirique trouve rapidement ses limites et il faut nous en remettre à des études sérieuses qui dépassent le simple avis pour faire autorité. Ces études existent, mais elles sont rarement médiatisées, ou sous un jour réducteur parce que les médias, toujours avides de sensations, tombent dans le piège du raccourci, imités en cela par les hommes politiques. C’est ainsi que se créent les préjugés, ces conceptions qu’il faut sans cesse combattre, ces mauvaises réponses aux bonnes questions.
Pourtant, qui n’a pas souhaité comparer le temps de travail des enseignants européens (UE et autres pays européens), leur salaire, leurs diplômes et modes de recrutement, le taux d’encadrement, le financement de l’éducation, et s’assurer que l’université est ou n’est pas une usine à chômeurs, ou simplement répondre à la dernière question existentielle : faut-il un bac + 5 pour changer les couches ?
Les bonnes réponses ont été données par un organisme créé à l’initiative de
Ceux qui souhaitent approfondir et trouver des réponses à d’autres questions ou comparer avec d’autres pays, se rendront sur le site : www.eurydice.org. Le document original fait environ 400 pages. Il date de 2005, et synthétise des données entre 1997 et 2004. Un nouvel opus sortira bientôt (sur une étude réalisée en 2007), mais les chiffres clés n’ont semble-t-il guère changé.
Le présent document, divisé en 5 parties (Glossaire, organisation, financement, élèves, enseignants), est donc le second volet de l’école, des clichés à la réalité. Le troisième volet s’attachera à montrer les limites des évaluations internationales PISA, PIRLS, TIMSS, et introduira l’évaluation C-bar, autrement plus efficiente. Ainsi pourrons-nous pleinement mesurer la pertinence du système scolaire français, injustement décrié mais perfectible.
Je vous invite donc à me suivre dans cette merveilleuse aventure, étudiants, parents, enseignants ou simples curieux.
1. Glossaire
CITE est l’acronyme de Classification Internationale Type de l’Education et se divise en 7 parties. L’explication qui suit le chiffre est sommaire.
CITE 0 : éducation préprimaire destiné aux enfants d’au moins 3 ans. Correspond aux maternelles en France.
CITE 1 : enseignement primaire.
CITE 2 : enseignement secondaire inférieur. La fin de ce niveau correspond souvent à la fin de l’enseignement obligatoire à temps plein. Correspond à peu près au collège en France.
CITE 3 : enseignement secondaire supérieur. On y entre à environ 15 ans. Correspond à peu près au lycée en France.
CITE 4 : enseignement postsecondaire supérieur. Assez difficile à définir puisque ce n’est ni de l’enseignement supérieur, ni du secondaire. Pour
CITE 5 A : Il faut avoir validé le niveau CITE 3 ou 4. Correspond au LMD, écoles d’ingé…
CITE 5 B : il faut avoir validé le niveau CITE 3 ou 4. Correspond aux BTS ou DUT…
CITE 6 : Conduit à l’obtention d’un titre doctorat ou PhD
Revenu national brut (RNB) : « revenu calculé en ajoutant au Produit intérieur brut (PIB) la différence entre les revenus primaires reçus du reste du monde et ceux payables au reste du monde. La différence entre le Produit intérieur brut et le Revenu national brut est de plus en plus importante dans les petites économies ouvertes en raison de l’importance et de l’augmentation du rapatriement des profits réalises par les entreprises étrangères qui ont installe des établissements de production sur le territoire national. »
Standard de pouvoir d’achat (SPA) : « unité de référence monétaire artificielle commune, utilisée dans l’Union européenne pour exprimer des volumes d’agrégats économiques dans une perspective de comparaison, en éliminant les différences de niveaux de prix entre pays. Les agrégats de volume économique exprimes en SPA sont obtenus en divisant les valeurs initiales exprimées en unités monétaires nationales par leur PPA respective. Un SPA permet donc d’acheter un même volume de biens et services dans tous les pays, tandis que, lorsqu’ils sont exprimes dans une unité monétaire nationale, des montants différents deviennent nécessaires pour acheter ce même volume de biens et services dans chaque pays, en fonction du niveau des prix. »
Le salaire de base brut annuel « est défini par le montant payé par l’employeur en une année – primes, augmentations et allocations incluses, comme celles pour le coût de la vie, le treizième mois (si applicable), les vacances, etc. – moins les contributions de l’employeur pour la sécurité sociale et la retraite. Ce salaire ne prend en compte aucune retenue fiscale, ni aucun autre ajustement salarial ou avantage financier (qualifications complémentaires, mérite, heures ou responsabilités supplémentaires, compensations liées a la zone géographique ou a l’enseignement dans des classes hétérogènes ou difficiles, logement, santé et frais de déplacement). »
2. Organisation
Q1. Les écoles préprimaires (maternelles) existent-elles partout en Europe ?
Oui. L’inscription des enfants est facultative. Dans presque tous les pays, on accède au préprimaire dès 3 ans. 60% des européens de 4 ans sont scolarisés. Ce nombre est en augmentation !
Q2. Quel est le référentiel général de ces écoles préprimaires ?
Développement de l’autonomie, du bien-être, de la confiance en soi, de la citoyenneté. Préparation à la vie et aux apprentissages scolaires.
Q3. Le programme des écoles primaires françaises est-il particulier ?
Non, il est le même dans tous les pays européens. A l’exception des cours de langue étrangère, de religion et de TIC. La langue maternelle et les mathématiques sont les deux disciplines qui occupent le plus le temps scolaire. Les activités artistiques tiennent plus de place que les mathématiques dans les écoles nordiques.
Q4. Le bac est-il une spécificité française ?
Le baccalauréat est un certificat de fin du secondaire supérieur général. En cela, ni son existence, ni ses modalités d’obtention (examen terminal et contrôle continu) ne sont une spécificité française. A noter que seules l’Espagne et
Q5. L’enseignement privé subventionné (sous contrat) est-il aussi subventionné que l’enseignement public ?
C’est le cas uniquement en Belgique, Pologne, Suède, Finlande et aux Pays-Bas. A noter que 80% des européens suivent leur scolarité secondaire dans une école publique.
Q6. L’enseignement obligatoire est-il gratuit ?
Oui, partout. Des bourses sont allouées dans tous les pays sauf : pays nordiques, Malte, Autriche, Bulgarie
Q7. Les parents ont-ils le choix de l’établissement ?
Non, sauf en Belgique, Irlande, Luxembourg et Pays-Bas. Dans tous les autres pays, l’autorité a la possibilité de refuser les inscriptions.
Q8. L’accès au supérieur public et privé conventionné est-il régulé ?
Les pays où l’accès à la plupart des filières est libre sont : France, Allemagne, Autriche, Benelux, Italie.
Les pays où les étudiants sont sélectionnés par les établissements : UK, Irlande, Espagne, Portugal, pays de l’Est et du Nord
Pays où les étudiants sont sélectionnés au niveau national : Grèce
Q9. Quel est le nombre minimal recommandé d’heures d’enseignement sur une année théorique ?
Pays |
FR |
BE fr |
DK |
ALL |
ESP |
IT |
NL |
PL |
SUE |
UK Eng |
Primaire |
958 |
849 |
720 |
698 |
810 |
980 |
940 |
731 |
741 |
861 |
secondaire |
930 |
849 |
910 |
874 à 937 |
1050 |
893 à 1001 |
1260 à 1289 |
865 |
741 |
912 |