jeudi 19 avril 2007 - par Frédéric Dalmas

Oui à la poursuite des négociations d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne !

Cet article vient en réponse de celui de Gérald Cursoux publié sur ce site, très hostile à toute idée d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne.

Les adversaires de l’intégration de la Turquie n’ont guère qu’un seul argument pour s’opposer à cette idée : la Turquie est un pays dont la culture est trop différente de celle des autres pays européens. Souvent, cette affirmation a pour signification véritable que la Turquie est un pays musulman et que la religion musulmane est difficilement compatible avec notre culture européenne. Pourtant, de nombreux musulmans (et de nombreux Turcs) vivent déjà dans l’Union européenne.

Mais cet argument est de toute façon fallacieux vu que la Turquie, certes à majorité musulmane, est un pays laïque, contrairement à la Pologne par exemple, où la prière est obligatoire dans les écoles. Comme le fait remarquer très justement Thierry de Montbrial, le directeur de l’IFRI (Institut français des relations internationales) dans son remarquable ouvrage Quinze ans qui bouleversèrent le monde, la Turquie a fait, avec Mustapha Kemal Atatürk, le choix de l’Europe et de la laïcité et a entrepris de démontrer qu’islam et modernité n’étaient pas nécessairement incompatibles. Et ce mouvement se poursuit de nos jours. L’arrivée au pouvoir, en 2002, du parti islamiste réformé, le Parti de la justice et du développement de Recep Tayyip Erdogan, n’a pas inversé la tendance ; il se reconnaît davantage comme le tenant d’une « démocratie musulmane » que comme un parti religieux.

D’autre part, il est évident que la diversité culturelle est synonyme de richesse ; accepter la Turquie dans l’Union européenne ce serait intégrer un regard différent du nôtre sur le monde, afin de mieux le comprendre et donc mieux intervenir pour le transformer. Ce serait aussi accompagner le passage de l’islam vers la modernité car, comme toute religion, c’est dans un espace démocratique qu’il aura plus de chances de parvenir à se soustraire au joug de la tentation extrémiste.

Et voici qu’apparaît une troisième raison d’accepter la Turquie dans l’Union européenne : le développement de la démocratie dans le pays. En effet ce pays, qui ne respecte pas toujours les droits de l’homme et où l’armée a beaucoup trop de pouvoir, se trouvera obligé, s’il veut vraiment entrer dans l’Union, de satisfaire aux critères de Copenhague, donc d’évoluer vers plus de démocratie.

D’autre part, une fois la Turquie intégrée dans l’Union, le problème kurde pourra peut-être enfin être résolu, ce qui serait une bonne occasion pour l’Union de démontrer sa capacité à résoudre les crises, de manière pacifique si possible. Certains diront que l’Union risque d’éprouver des difficultés à avoir des frontières communes avec l’Irak ou l’Iran, certes, mais il est un peu trop facile, voire hypocrite, d’affirmer vouloir faire de l’Union européenne un promoteur de la paix dans le monde, tout en refusant de mettre vraiment les mains dans le cambouis, préférant s’isoler du reste du monde. Cette intégration permettrait également de régler le conflit gréco-turc autour de Chypre.

Le dernier argument que l’on peut avancer en faveur de l’intégration de la Turquie dans l’Union européenne est d’ordre économique. En effet, il se trouve qu’un oléoduc est actuellement en construction qui doit relier Bakou, en Azerbaïdjan aux côtes turques, afin d’acheminer vers la Méditerranée le pétrole de la mer Caspienne. Que l’Europe contrôle cet oléoduc serait un moyen pour elle, dans l’avenir, de faire pression sur les Etats-Unis afin qu’ils freinent leurs ardeurs au cas où ils envisagent d’intervenir militairement en Asie centrale, dans le but de s’assurer le contrôle des gisements de pétrole de la région. Objectif qui serait évidemment masqué derrière l’excuse habituelle de lutte contre le terrorisme islamiste ; de nombreux mouvements fondamentalistes profitent des difficultés économiques de la région et des frustrations de populations pressurées par des régimes autoritaires, pour y étendre leur influence. D’ailleurs les Etats-Unis ont déjà commencé à installer leurs pions en installant des bases militaires dans certains pays. D’autre part, les risques de tensions ethniques pourraient également fournir aux Etats-Unis l’excuse d’une intervention « humanitaire ».

Pour parvenir à calmer l’ardeur américaine, l’Europe pourrait s’associer à la Russie et à la Chine, qui ont également des intérêts dans la région et qui ont d’ailleurs signé, en 1996, un accord de coopération militaire avec trois pays d’Asie Centrale : Kazakhstan, Kirghizstan et Tadjikistan ; les Etats- Unis, eux, étant plutôt présents en Ouzbékistan, au Turkménistan du dictateur Niazov et en Afghanistan, sans oublier les liens qu’ils entretiennent, au nom de la lutte contre le terrorisme, avec le régime autoritaire du général Moucharaf au Pakistan.

On voit que les perspectives ouvertes par l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne sont vastes ; elles pourraient même aller jusqu’à permettre d’éviter un embrasement de l’Asie centrale en cas d’intervention américaine. Voilà de nombreuses raisons pour lesquelles il me semble une bonne chose d’accepter à terme, la Turquie dans l’Union européenne.

En ce qui concerne la question arménienne, comme le dit André Kehayan, Marseillais d’origine arménienne favorable à une réconciliation Arméniens / Turcs, il faut distinguer les Arméniens d’Arménie et de Turquie, qui sont plutôt favorables à l’adhésion, et la diaspora, qui en France est très hostile aux Turcs. Dans cette question, je pense que les Arméniens d’Arménie et de Turquie ont plus de légitimité que ceux qui vivent en France sur la question de l’adhésion.



184 réactions


  • Dominique Dutilloy Dominique Dutilloy 19 avril 2007 13:16

    Je reste fermement opposé à l’adhésion de la Turquie dans l’Union européenne... non pas pour des raisons « religieuses » (puisque cet pays est un Etat laïc), mais pour des raisons géographiques bien évidentes !

    Cependant, je suis tout à fait favorable à la création d’une Union des Etats Riverains de la Mer Méditerranéee (non pas fédérale, mais des Etats) : là, la Turquie aurait largement sa place !

    Puis, avant d’accepter un nouvel Etat membre au sein de l’Union européenne, il aurait fallu que l’Europe soit unie aux plans fiscal, économique et social !


    • selcuk 9 mai 2007 02:47

      Tiens, c’est la position de Sarkozy ça ! Il était plus intélligent quan il disait : « la Turquie ne fait pas partie de l’Europe, comme le Mexique qui ne fait pas partie des USA »  :)


  • Radix Radix 19 avril 2007 13:28

    Bonjour

    Personnellement l’entrée de la Turquie dans l’Europe me laisse totalement indifférent. L’Europe n’est plus que « le marché commun » une zone économique sans projet politique. Je n’ai pas plus d’affinité avec la Turquie qu’avec la Pologne.

    Si l’Europe avait un projet politique solide ces deux pays n’aurais eu aucune chance d’y entrer et d’ailleurs ils ne l’aurait pas demandée.


  • Emin Bernar Paşa 19 avril 2007 14:22

    je tiens à signaler l’agression contre le site d’ataturquie et celui de turquie européenne... Cela n’honore pas les hackers arméniens !


    • miaou miaou 19 avril 2007 16:49

      De plus :

      * c’est un pays musulman mais laique

      l’argument de la laïcité me laisse particulièrement froid : les dictatures communistes étaient laïques, beaoucoup de pays membres de l’UE ne le sont pas selon les critères français ; de toute façon, la Turquie rétribue ses imams et fait partier de l’Organisation de la conférence islamique

      * « sa diversité culturelle »

      quelle diversité culturelle : très majoritairement musulman, à l’opposé de la situation du début du 20 ème siècle, où des minorité chrétiennes conséquentes subsistaient. On veut imposer à l’UE un multiculturalisme qui n’est pas pratiqué en Turquie, où seule a vraiment droit de cité la culture de l’envahisseur turc.

      * « la faire entrer dans l’europe va l’obliger à plus de democratie : en theorie »

      Donc, par la suite, on pourra faire rentrer l’Irak, voisin de la Turquie


    • Frédéric Dalmas frédéric dalmas 19 avril 2007 17:36

      Franchement, je trouve que les raccourcis que vous faites, et les sous-entendus selon lesquels l’Islam serait incompatible avec nos modèles démocratiques, qu’il ne serait pas soluble dans la Démocratie témoignent d’un fort sentiment de rejet de cette religion. C’est à force de rejets que se développe l’extrémisme. Le parti de Recep Tayip Erdogan est enTurquie un peu ce que l’UDF est en France : l’UDF est chrétien-démocrate, le parti au pouvoir en Turquie est musulman-démocrate. Evidemment il y a une pénétration d’extrémistes dans les campagnes (comme il existe des intégristes au fin fond du Texas ou de Louisiane). Mais rejeter la Turquie contribuerait plutôt à renforcer l’intégrisme qu’à l’atténuer. La Pologne, par contre, est bien gouvernée par des extrémistes catholiques, auditeurs assidus de Radio Maria. Et la Pologne ne nous fait pas peur.

      Alors, vous être contre l’extrémisme ou contre l’Islam ?


    • miaou miaou 19 avril 2007 17:57

      « et les sous-entendus selon lesquels l’Islam serait incompatible avec nos modèles démocratiques, » Nul sous-entendu : il y a incompatibilité de fond entre démocratie et Islam. 1) au niveau doctrinal : l’Islam, plus qu’une religion, est un ensemble juridique très pointilleux, dont les termes sont contradictoires avec la démocratie 2) au niveau pratique : combien de pays sont, sans ambiguïté, des démocratie ?

      « C’est à force de rejets que se développe l’extrémisme »

      Les musulmans n’on qu’a apostasier.

      « Le parti de Recep Tayip Erdogan est enTurquie un peu ce que l’UDF est en France : l’UDF est chrétien-démocrate, le parti au pouvoir en Turquie est musulman-démocrate »

      « Les minarets sont nos baïonnettes, les coupoles nos casques et les mosquées nos casernes », dixit Erdogan

      Je n’ai pas souvenir de Bayrou tenir un discour similaire.

      « comme il existe des intégristes au fin fond du Texas ou de Louisiane »

      Soyons honnêtes, la nature et la quantité de l’extrémisme chrétien n’est en rien comparable avec l’extrémisme musulman.

      « La Pologne, par contre, est bien gouvernée par des extrémistes catholiques » Il y a des débiles partout ; ce qui importe encore une fois, ce sont les statistiques, via la loi des grands nombres. Et les résultats de l’Islam sont effarants.


    • Frédéric Dalmas frédéric dalmas 20 avril 2007 10:55

      Je ne parlais pas de la diversité culturelle de la Turquie, mais de l’Europe si la Turquie y entre... si on pouvait réconcilier les religions chrétienne et musulmane, ce serait peut être bien non ? Et il y a plus de chances que ça fonctionne à l’intérieur d’un même espace politique !


    • Frédéric Dalmas frédéric dalmas 21 avril 2007 00:50

      Excusez moi, mais à mon avis dans dix ou quinze ans, les problèmes actuels que rencontre l’Europe seront dissipés.... Pourquoi tous les gens hostiles à l’entrée de la Turquie croient-ils que la Turquie va entrer demain ? Pourquoi croient-ils que cette intégration se fera sans contrepartie ? Si le Turquie ne remplit pas les critères de Copenhague elle n’entrera pas !! Ce que je défends c’est l’idée de ne pas fermer la porte à la Turquie sans lui donner la chance de se transformer ? Il reste encore beaucoup à faire mais pas mal d’efforts ont été faits déjà !


  • Frédéric Dalmas frédéric dalmas 19 avril 2007 15:09

    Je tiens à signaler que l’opposition dont je parle entre Arméniens de France et Arméniens de Turquie et d’Arménie ne doit pas servir de point d’appui à des attaques anti-arméniennes. Etant pour la réconciliation entre Arméniens et Turcs, je suis opposé à toute récupération, qui ne ferait qu’attiser les tensions.


    • fouadraiden fouadraiden 19 avril 2007 16:31

      les arguments sont très mauvais.

      rappelez-vous.l’Irak ,comme beaucoup de pays arabes depuis la fin de l’Empire Ottoman ,était aussi laique que la Turquie prétend l’être.et que voit-on en Irak sinon une forme impossibe de la laicité « musulmane » à l’oeuvre,qui chaque jour se révèle aussi inopérante qu’inadéquate.

      l’argument laique des partisans de l’entrée turque témoigne d’une sous-estimation absolue du concept de la laicité des sociétés occidentales(argument d’ailleurs très français)

      quant à dire que nombre de musulmans vit déjà en Europe,qu’est-ce à dire ? les « musulmans » sont-ils bien insérés pour servir d’argument à l’entrée Turque ?

      les Turcs ont fait le choix de la laicité comme les Perses faisaient hier le choix du chiisme, juste pour se démarquer du socle arabe de l’islam,et absolument rien d’autres. dans leur ensemble les turcs restent excessivement nationalites et musulmans ,à chaque occasions ils sortent leur drapeau pour l’exprimer.ils sont un peuple venu d’Asie mineure.

      je suis évidemment pour l’entrée des turcs car c’est encore la meilleure manière de débarrasser les Européens de leur identité tribale.

      malheureusement ,les peuples européens ,surtout les Français et quelques autres,ne le voudront jamais.déjà qu’ils ont un mal fou à insérer les turcs et arabes de chez eux qu’il est illusoire de compter sur la pédagogie seule.il faudra procéder au focring pour faire entrer les Turcs et puis le Maghreb dans l’Europe

      Ces pays du sud n’ont aucun autres moyens de rejoindre les démocraties occidentales sinon par l’intégration politique au cercle européen qui servira de pression démocratique en échange d’un développement économique.

      ces pays avant d’être laiques ou quelque choses d’autres sont très pauvres.ils viennent juste de sortir de leur Moyen Age. et il est même pas dit que les Turcs,peuple venu des steppes, aient jamais connu la féodalité, alors la laicité des révolutionnaires....


    • miaou miaou 19 avril 2007 17:06

      « je suis évidemment pour l’entrée des turcs car c’est encore la meilleure manière de débarrasser les Européens de leur identité tribale. »

      Récemment (aux yeux de l’histoire) a existé une tentative de « détribaliser » le Maghreb : la colonisation, qui n’a pas été une franche réussite. L’Europe n’a donc pas intérêt à renouveler une telle expérience.

      Le seul moyen qu’a la Turquie où le Maghreb de rejoindre l’Europe est une apostasie sincère et massive de l’Islam, qui est le véritable frein à l’expansion économique et au rapprochement entre les peuples.


    • Gazi BORAT 19 avril 2007 17:38

      @ Miaou

      « détribaliser le maghreb »

      Magnifique justification de la colonisation... mais malheureusement historiquement fausse... Le pouvoir colonial, si tant est qu’il aie souhaité une telle restructuration culturelle, n’aurait pu le faire qu’en Algérie, le Maroc et la Tunisie étant des protectorats..

      Qu’en a-t-il été d’une telle politique sur le territoire algérien ? Rien, sinon, au contraire que les populations n’ont jamais été intégrées par la France dans ces départements car, en dehors des Juifs naturalisés par le décret Crémieux, les autochtones bénficiaient d’un statut de « musulmans » (en pleine troisième république laïcarde) et étaient soumises au code de l’indigénat..

      De plus, les autorités françaises ont traité avec les chefs traditionnels jusqu’à l’indépendance, jouant le tribalisme contre la naissance d’une conscience nationale.

      Si quelqu’un dans le passé peut être considéré comme ayant tenté de lutter contre le tribalisme, c’est un algérien, l’emir Abdelkader, qui unifia les populations comme le fit Vercingétorix lors de l’invasion romaine..

      J’ose espérer que c’est par volonté de provocation que vous viennent ces propos insensés.. et complètement déplacés, le tribalisme en Turquie ayant été aboli de fait par l’administration impériale.

      gAZi bORAt


    • fouadraiden fouadraiden 19 avril 2007 17:52

      t’es rigolo ,Miaou.mon propos se voulait sérieux, mais comme avec vous l’islam resurgit partout je vais repondre car je pense que votre demande est impossible à satisfaire.

      il ne peut ,dans l’ histoire des idées, y avoir de regression.l’islam étant postérieur aux christianisme occidental, la conséquence de votre demande coloniale serait, à terme ,la conversion forcée des musulmans aux christianisme occidental.ce qui est impossible dabs ce sens.

      l’entrée des turcs vous fera le plus grand bien.on en a tous largement besoin.

      et le Magreb aussi, si c’est le prix à payer pour nous débarrasser et de votre conception tribale de l’Occident et des bandits qui sont à la tête des régimes du Maghreb.mille fois oui.

      ce sera win-win un colonialisme bien compris et assumé par toutes les patries.

      pourquoi pas ?


    • Paradisial Paradisial 19 avril 2007 18:18

      miaou,

      Révisez vos références. La laïcité ce n’est pas la négation ou le reniement de la religion.


    • fouadraiden fouadraiden 19 avril 2007 18:37

      à ta place ,j’aurais mis le drapeau saoudien .il est plus significatif du message ,Paradi


    • Paradisial Paradisial 19 avril 2007 18:41

      Fouad,

      Pfff, n’importe quoi.

      J’allais mettre le même mot, mais en araméen, et tu ne l’aurais pas alors deviné.


    • fouadraiden fouadraiden 19 avril 2007 18:52

      au fait et la couleur ,c’est de quelle époque ? pré déluge ou quoi ?


    • miaou miaou 19 avril 2007 19:30

      @Paradisial

      « Révisez vos références. La laïcité ce n’est pas la négation ou le reniement de la religion. »

      @Fouadraiden

       ??? Je ne prétends nulle part défendre la laïcité. Je préfère attaquer directement l’Islam, sans passer par un biais hypocrite.

      « il ne peut ,dans l’ histoire des idées, y avoir de regression. »

      L’islam, tout en étant postérieur au christianisme, est de beaucoup plus archaïque (mélange entre la loi de l’Etat et la loi de Dieu ; prescriptions tatillonnes, irrévocablement datées...). Il ressemble beaucoup au judaïsme (d’où la haine entre les 2), mais avec une agressivité plus grande (au niveau de la violence, emploi préférentiel de l’impératif, quand le judaïsme préfère le descriptif) et une prétention universaliste. En l’occurrence, donc, pas de régression, mais un progrès.

      « l’islam étant postérieur aux christianisme occidental, la conséquence de votre demande coloniale serait, à terme ,la conversion forcée des musulmans aux christianisme occidental.ce qui est impossible dabs ce sens. »

      1) retour du Maghreb à l’une de ses traditions authentiques, et non celle imposée par un envahisseur violent

      2) apostasie de l’Islam n’égale pas conversion au christianisme

      3) apostasie de l’Islam égale encore moins conversion FORCEE au christianisme (athéisme, agnosticisme, indifférence, bouddhisme,...)

      4) « ce qui est impossible dabs ce sens » ; oui, à cause de la peine de mort qui menace tous les apostats à l’Islam, preuve de l’incompatabilité de l’Islam avec la démocratie

      « et le Magreb aussi, si c’est le prix à payer pour nous débarrasser et de votre conception tribale de l’Occident et des bandits qui sont à la tête des régimes du Maghreb.mille fois oui. »

      Il y avait des bandits à la tête des pays musulmans avant la colonisation, il y en a eu après ; je ne vois pas en quoi tout cela concerne l’Europe (d’autant que le caractère colonisateur de la Turquie passe un peu rapidement en pertes et profits). Je le répère, le seul prix acceptable pour l’acceptation sera le reflux massif de l’Islam. Autrement, de toute façon, les peuples européens ne sont pas demandeurs.

      @Gazi BORAT

      « Magnifique justification de la colonisation... mais malheureusement historiquement fausse... »

      Bien évidemment. Mon trait, pourtant caricutural à l’excès, était une réponse du berger à la bergère à Fouadraiden et sa tout aussi caricaturale et discutable détribalisation de l’Europe, à laquelle, curieusement, vous ne semblez rien trouver à redire.


    • Paradisial Paradisial 19 avril 2007 22:35

      miaou,

      1- l’Islam ne ressemble pas au Judaïsme, ni au Christianisme, mais est une réforme des deux, et un retour vers l’orthodoxie des prophètes et vers la religion originelle (colportées par ceux-ci) ;

      2- La religion, quelle qu’elle soit, a pour finalité de mettre l’homme en bonne résonance avec son créateur certes, mais aussi en bonne résonance avec les autres hommes. Ne s’écartant pas d’une telle définition, l’Islam est un tout : il est un système à la fois religieux, social, culturel, éducatif, juridique, économique, (partant) financier, et est de façon grosso modo politique de par la nature de l’ensemble de ces préoccupations ; pour autant il n’est pas étoufant comme on oserait le présumer ; c’est un art de vivre assez fin (quand on sait le connaître à sa juste valeur : càd sans excès) ;

      3- l’impératif n’est pas si impératif que tu le prétends ; tout dépend de la lecture que l’on adopte vis à vis du texte (lecture académique ou bien littéraliste), et de l’attachement que l’on accorde ou non à la religion (selon le degré de foi, qui d’ailleurs est très variable d’un individu à un autre), et de la différenciation qu’il y a à faire entre versets temporels et atemporels (réalisable via ladite lecture rationnelle du texte, linguistique et étymologique, historique et circonstanciée, grâce à un vrai effort d’exégèse académique) ;

      4- la migration depuis l’Islam vers le Christianisme est une régression : c’est tronquer le monothéisme par un paganisme soft (néo-greco-romain) (cela n’empêche pas certains « ignorants » d’emprunter ce chemin là, à défaut d’être à même de comparer en profondeur les deux religions) ;

      5- quitter l’Islam vers l’athéïsme serait une régression dans laquelle peu de gens tombent : l’Islam répond de façon rationnelle à l’ensemble des questions existentielles qui puissent tarauder l’esprit de tout individu qui cherche à se situer dans le temps et dans l’espace (contrairement au Christianisme, d’où le revirement massif de la société occidentale vers l’athéïsme, qui lui non plus ne fournit pas de réponses, et sa dérive vers un darwinisme social où seul l’argent « rassure ») ;

      6- l’apostasie en Islam n’est pas répréhensible (dans le monde ici-bas) (contrairement à ce que croient certains) : ce n’est pas Dieu qui se lasse d’accorder son absolution, c’est le pêcheur qui se lasse de la solliciter ; Coran 2:256 Nulle contrainte en religion... Occire l’apostat c’est lui retirer la chance de revenir vers Dieu, alors que le Coran ne demande nullement à ce qu’une telle chance lui soit soustraite ni à ce que l’apostat ait une sorte de surcis conditionné d’un ultimatum ; le seul vrai ultimatum est le décès naturel ; Coran 3:217 ...quiconque parmi vous abjure sa religion et meure infidèle (là il y a subordination entre deux événements), de telles personnes vaines seront leurs actions dans la vie d’ici bas et dans l’au-delà, ils seront les hôtes de l’enfer, où il demeureront éternellement ;

      7- La force engendre toujours des résistances et non des conversions : la langue arabe et la religion islamique ont pénétré les pays arabomusulmans non pas sous l’effet d’un envahissement démographique et la fécondation (séminale) des peuples locaux et l’imposition d’une langue et d’une religion par le tranchant de l’épée, mais juste grâce aux peuples locaux eux-même qui en prirent le relais (je pourrais citer plein d’exemples si nécessaire).

      8- Le banditisme des politiciens au pouvoir n’est pas l’apanage d’un continent par rapport à un autre : tous les Etats ont leurs voleurs à cols blancs (quel que soit le système théophysique répandu dans le pays) (pas la peine de citer des exemples).

      9- « le seul prix acceptable pour l’acceptation sera le reflux massif de l’Islam ». C’est tout aussi ridicule que si le monde arabomusulman d’antan, à son âge d’or, aurait requis le reflux du Christianisme de l’Europe pour accepter d’intégrer les savants occidentaux dans ses écoles ;

      10- les Ottomans adoptèrent la laïcité (bien avant que l’Europe la réinvente, pour que tu puisses t’en enorgueillir) via le système des « millet » (pas la peine de nous coller ce qu’en raconte wikipédia, la définition y est trop biaisée).

      Ton approche est assez caricaturale des réalités complexes de ce monde.

      Quant à ton islamophobie primaire elle dévoile une grande ignorance qui se satisfait d’a priori et de préjugés.


    • fouadraiden fouadraiden 20 avril 2007 00:39

      Miaou

      l’islam n’est pas mon problème.il s’emble l’etre pour vous et vous devriez vous demander pour quelles raisons

      j’ai simplement expliquer pourquoi il vous sera impossibe de séparer les peuples musulmans de l’islam ,d’autant plus que cette propositon venait d’une personne qui nourrit plus que quelques liens avec le christianisme,meme si vous etes athée,écologiste ou adepte du yoga en appartement.

      faites entrer les Turcs. faites entrer le Magreb.

      quel est votre problème ?


    • miaou miaou 20 avril 2007 09:18

      @Paradisial

      Vu la masse, je ne peux pas malheureusement trop rentrer dans les détails ; je me contente de quelques remarques

      1) « et un retour vers l’orthodoxie des prophètes »

      retour=retour en arrière=régression, par rapport au christianisme qui apporte :

      * la notion de libre arbitre

      * primat de l’Amour sur le repect de multiples rituels et interdictions abscons (remis à l’honneur par l’Islam)

      * s’oppose au catastrophique bilan personnel de Mahomet (guerre, massacre ; mariage avec Aïcha, 6 ans, consommé à 9 ans...) à comparer avec le modèle christique (sensé se sacrifier pour sauver l’humanité)

      2) « Ne s’écartant pas d’une telle définition, l’Islam est un tout : »

      Un tout qui ne laisse aucune liberté à l’homme, puisqu’à tout momen, il convien de vérifier si une action est licite ou pas

      Un tout particulirement archaïque, peut-être adapté à l’Arabie du 7 ème siècle, mais pas au monde moderne.

      D’où son terrible danger, sanctionné par son échec qui se manisfeste par le ressentiment du monde musulman à l’égard de l’Occident.

      3) « l’impératif n’est pas si impératif que tu le prétends »

      lecture académique ou bien littéraliste, ce sont les versets non tolérants (ceux édictés par Mahomet après ces succès militaires) qui sont valides.

      4) « tronquer le monothéisme par un paganisme »

      Ni le judaïsme, ni le christianinisme, ne recommande l’adoration d’une vieille idole météoritique noire, concession de taille de Mahomet aux idôlatres (d’autant que la famille de Mahomet en était la gardienne...) qui en rappelle une autre, celle évoquée par l’incident des versets sataniques (par lesquels Mahomet autorisait l’intercession auprès d’Allah de 3 divinités mineures, avant de se rétracter.) Il n’existe aucun monothéisme absolument pur (anges, saints ; djinns....), l’Islam pas plus que les religions du Livre. De toute façon, question secondaire par rapport aux dangers de l’Islam.

      5) « l’Islam répond de façon rationnelle à l’ensemble des questions existentielles qui puissent tarauder l’esprit de tout individu qui cherche à se situer dans le temps et dans l’espace »

      Pure affirmation dogmatique. Dans les faits, quelle rationalité est celle d’un texte décousu, comme le Coran (à priori sans ordre chrnonologique, mais un ordre de longueur décroissante...), à tel point rempli de contradictions que les exégètes musulmans soient obligés d’inventer la règle de l« ’abrogeant-abrogé » (quand 2 versets sont contradictoires, ne retenir que celui qui semble le plus récent, c’est-à-dire en fait souvent le plus intolérant)

      « et sa dérive vers un darwinisme social où seul l’argent »rassure"

      C’est au sein des pays musulmans, inégalitaires au possible, que le darwinisme social, par l’inégalité sociales et l’oppression des plus faibles, est le plus manifeste.

      7) « mais juste grâce aux peuples locaux eux-même qui en prirent le relais (je pourrais citer plein d’exemples si nécessaire). »

      négationnisme et classique réécriture de l’histoire par les vainqueurs. Un court rappel historique

      640 Amr envahit l’Egypte avec 4000 bédouins attirés par le butin

      640 prise et pillage de Péluse près de l’Egypte

      640 bataille d’Héliopolis sur le Nil

      640 prise de la ville perse de Tostar ; asservissement des habitants à Médine

      640 conversion forcée du général perse al Hormuzan par le calife

      640c autorisation pour les musulmans de briser les croix des processions coptes

      640c autorisation de détruire les églises nouvelles coptes

      640c conversion forcée de la population de la région de Daron près de Van

      640c les notables chrétiens de Suse sont massacrés

      661 début de persécutions des chrétiens assyriens, après que le calife ait demandé de l’argent au patriarche Mar Gewargis I ; massacre et surtout destruction d’églises

      682 première attaque dans le sud du Maroc contre les Berbères

      693 répression de la révolte berbère

      695c chronique de Jean évêque de Nikiou : le joug musulman “est plus lourd que celui de Pharaon sur Israel.”

      702 décapitation du patriarche orthodoxe d’Antioche

      705 aristocratie arménienne brûlée sur des buchers

      710 rapt , conversion ou exécution de 70 pélerins chrétiens à Iconium

      730 campagne d’Ibn Abi Ubayd contre les Berbères : soumission et conversion forcée

      8) « Le banditisme des politiciens au pouvoir n’est pas l’apanage d’un continent par rapport à un autre »

      C’est fouadraiden qui a entamé ce sujet

      9) « C’est tout aussi ridicule que si le monde arabomusulman d’antan, à son âge d’or, »

      L’âge d’or de l’Islam, peu de temps après la conquête de l’Islam, correspond à une période d’assimilation des prestigieuses civilisations préislamiques (perses, byzantines...), jusquà ce que l’application à plein régime des lourds préceptes ne tarissent toute pensée scientifique. Avicenne et Averroes, les icones de pseudo âge d’or repris aujourd’hui à corps et à cri, furent persécutés.

      10) « les Ottomans adoptèrent la laïcité (bien avant que l’Europe la réinvente, pour que tu puisses t’en enorgueillir) via le système des »millet"

      * pour moi, je l’ai déjà écrit, la laïcité n’est pas un critère pertinent

      * je ne vois aucun rapport entre la laïcité et un quelconque système communautariste de gestion des questions religieuses

      P.S. : ne commets pas l’erreur de croire que tu t’adresses à un croyant ; je suis agnostique, mais entre le christianisme et l’Islam, il n’y a pas photo


    • Paradisial Paradisial 20 avril 2007 10:20

      miaou,

      Vu la masse et l’énormité des racourcis, je te répondrais tard le soir.

      Je reviendrais sur chaque détail, dans un post à part.


    • Frédéric Dalmas frédéric dalmas 20 avril 2007 11:09

      Ou la la, Voilà que tous s’emportent. Je vous pris messieurs de vous calmer. Ce n’est pas comme ça qu’on mène un débat digne de ce nom. Qu’on soit pour ou contre l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne dans 10 ou 15 ans (c’est pas pour tout de suite, rassurez-vous) il faudrait peut être nous sortir une vraie argumentation. Au début il y en eu, mais là ça tourne au n’importe quoi ! Souvent les attaques sur des points de détail sont des moyens de signifier l’absence d’arguments valables.

      Et sachez, vous qui entretenez les tensions religieuses, que la mesure est une valeur partagée pas les chrétiens, les musulmans, les bouddhistes.... enfin, les gens qui dans ces religions sont honnêtes et respectueux des différences... le respect étant un signe d’intelligence....


    • fouadraiden fouadraiden 20 avril 2007 16:31

      PARADI,

      je trouve à présent ton logo plus agréable.la couleur est parfaite,la caligraphie aussi. sans doute une question d’habitude.

      @Miaou

      je pense que vous avez un problème personnel ,malgré votre apparente neutralité religieuse,avec l’islam.

      vous auriez été plus efficace dans votre attaque anti- islamique (pourquoi pas)si vous aviez commencé par l’aimer.votre antipathie vous neutralise et vous condamne à la sottise.l’orientalisme colonial c’est niais.

      une critique de l’islam qui n’adhère pas les premiers concernés est aussi vaine que stupide.


    • Paradisial Paradisial 20 avril 2007 22:36

      miaou,

      Désolé, j’ai pas tenu ma promesse, j’eus des sollicitudes. Par contre, je suis vraiment lassé de rencontrer de tels racourcis et une telle ignorance.

      J’essaie de répondre de temps en temps aux mêmes accusations incessantes, qui finissent d’ailleurs par me lasser tellement sont-elles trop répétitives soulevées par untel dans tel endroit quand une autre ouialle la tait ailleurs.

      Il n’y a pas de questions taboues, et pas de réponses impossibles non plus, mais je préfère ne pas trop me gaspiller à répondre à des têtus, et préparer petit à petit (par autodidactie) un site web au format PHP destiné à répondre aux islamophobes primaires et aux ignorants qui se gargarisent de pensées orientalistes maquillées d’intellectualisme, qui serait assez dynamique, permettant d’avoir une certaine interaction (comme ici) aussi de nombreuses polémiques créées autour de la religion musulmane.

      Je t’avertirais quand ce sera prêt.

      Les accusations que tu as soulevées j’y ai répondu de façon fragmentée là et là dans les fils réagissant à certains articles Agoravox.


    • Gilles Gilles 22 avril 2007 08:40

      @ fouadraigen

      Pour ce qui est de la laïcité, les Turcs l’ont adopté voici plus de 80 ans, et bien plus important, la grande majorité y adhèrent et s’en réclament ; voir les grande manifs actuelles à Ankara pour la défendre lors des prochaines élections.

      Quant à l’Irak, il s’agit d’abord d’un Etat artificiel sous la coupe d’un dictateur, qui bien que soit disant laïc a imposé les sunnites et parmi eux ceux de son clan à la tête de toutes les institutions !!!!un comble ! Il a divisé la société selon les appartenances ethniques et religieuse pour mieux régner. L’occident le disait laïc uniquement car il ne se référait pas à l’Islam à tout bout de champ et combattait l’ennemi religieux iranien, c’est tout ! Difficile de comparer avec la Turquie.

      Ensuite, on peut être nationaliste et croyant et être laïc...

      Quant à l’origine ethnique des turcs, il tient surtout aux populations qui peuplaient l’Asie mineure avant l’arrivée des quelques conquérants d’Asie centrale. La plupart des ancêtres des turcs contemporains étaient chrétiens et parlaient Grec. Les turcs d’asie centrale ont certes imposé leur culture et leur religion, mais la modération de l’islam turc et sa volonté pro-occidentale n’est-il pas à chercher dans le passé Byzantin de la Turquie et sa proximité directe avec l’Europe ?


    • fouadraiden fouadraiden 23 avril 2007 23:11

      michel,

      vous avez une conception bien partisane des choses.

      les turcs n’ont rien avoir ni avec byzance ni avec rien d’autres de ce genre.la geographie actuelle est la consequence du depecement de l’empire ottoman par les occidentaux.

      le turc n’est pas plus laic que mon chat ou que mon epicier arabe.


    • croston 26 décembre 2007 19:20

      il faudrait peut être apprendre aux Turcs quels sont leurs antécédents grecs et chrétiens... voila un sujet pour l’affranchissement moderne et la tolérance de cette nation

      mais ce pays « fort » le supporterait mal.


  • erdar 19 avril 2007 17:20

    Bonjour frédéric,

    Tout d’abord la question de la candidature turc est d’ordre passionnelle, et les arguments que vous posez sont du domaine du raisonnable. Autant dire que vous resterez inaudible auprès de la population.

    Par ailleurs, le seul argument valable concerne la situation géo-stratégique de ce pays. Mais comment expliquer les futurs mutations économiques à une population qui ont un manque de visibilité sur l’évolution de cette partie du monde ? Autant prêcher dans le vide...

    Pour ce qui est de mon opinion cette candidature tourne à la farce dans ce pays, si les turcs savaient ce que les français pensent ici, il y aurait comme un déchaînement anti-français. Mais je constate que les élites turcs ne font pas trop de bruit, bien étrange ?

    Sinon en ce qui concerne le partenariat privilégié...c’est ce que l’on appelle un lot de consolation pour que le perdant ne soit pas trop aigri. Quel comportement hautain, j’en reste pantois....

    Pour finir, je constate qu’effectivement le bloc européen devrait rejeter la turquie mais la situation ne sera pas facile à gérer et une turquie hors europe devrait consolider le poids américains dans la zone aux détriments des européens. Et pour rappel, la turquie a resisté contre le communisme et il semblerait qu’il leur manque un autre ennemi car l’islam ne leurs conviennent pas et ils le remplaceront volontiers avec l’europe. Pour cela les leviers existent pour faire éclater la fragile europe...

    Erdal

    Au faite, concernant le génocide, il serait temps de le sousmettre au CIJ (cours internationale de la justice), pour avoir enfin une confirmation des évènements. Peut être qu’il y a déjà eu un verdicte, merci de me tenir au courant dans ce cas là.

    Pardonnez moi ce ton condescendant...


  • Schroen 19 avril 2007 18:00

    eux Turcs et un Allemand sont morts égorgés dans une maison d’édition qui diffusait des bibles. Ce triple meurtre, commis mercredi 18 avril à Malatya, semble être la dernière attaque contre la petite communauté chrétienne de Turquie. Hamza Ozant, le directeur général des éditions Zirve, a précisé que ses employés avaient récemment été menacés. « Nous savons qu’ils avaient reçu des menaces », a-t-il déclaré sur CNN-Turk, sans en préciser l’origine. Les trois victimes ont été découvertes la gorge tranchée, pieds et poings liés, dans les bureaux de Zirve à Malatya, a rapporté le gouverneur local Ibrahim Dasoz. L’une d’elles, encore en vie, est décédée après avoir été transférée à l’hôpital. Parmi les morts figurent deux Turcs et un Allemand qui vivait à Malatya depuis 2003, a précisé Ibrahim Dasoz.

    Quatre jours après la manifestation pour la laïcité

    Un homme qui avait sauté par la fenêtre a été hospitalisé. Souffrant de traumatisme crânien, il devait subir une opération, selon un médecin. La police pense que cet homme est l’un des meurtriers, a affirmé le gouverneur Dasoz, en précisant que quatre suspects avaient été interpellés. Selon le nonce (ambassadeur) du pape en Turquie, ce meurtre est lié à la grande manifestation laïque de samedi dernier à Ankara et à l’atmosphère qui entoure la prochaine présidentielle. « Je vois le meurtre des trois hommes en relation avec la manifestation de samedi à Ankara. Je pense que cela pourrait être justement une réponse à cette manifestation au cours de laquelle des centaines de milliers de personnes ont demandé que soit préservée la laïcité de l’Etat », a déclaré Mgr Antonio Lucibello dans une interview à La Stampa. Samedi, 500.000 personnes se sont réunies pour dénoncer les supposées ambitions présidentielles du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, bête noire des milieux laïques qui craignent une islamisation de la Turquie, et marquer leur attachement au régime laïc.

    La ville du jeune homme qui avait tiré sur Jean Paul II

    La population turque est musulmane à 99%. Dans ce pays laïc, on dénombre environ 65.000 orthodoxes arméniens, 20.000 catholiques, 3.500 protestants et 2.000 orthodoxes grecs. Réputée pour être un foyer nationaliste, Malatya est également la ville où avait grandi Mehmet Ali Agça, le jeune homme qui avait tiré sur le pape Jean Paul II en 1981. D’après l’agence de presse Dogan, les éditions Zirve avaient été la cible de plusieurs manifestations nationalistes l’accusant de prosélytisme. Comme les victimes ont été retrouvées pieds et poings liés, certains commentateurs pensent que le « Hezbollah turc » est derrière ce triple meurtre.

    Recrudescence des activités du « Hezbollah turc »

    D’après CNN-Turk, les policiers enquêtent sur une implication éventuelle de cette organisation kurde qui n’a aucun lien formel avec le Hezbollah libanais. Ankara affirme avoir observé une recrudescence des activités du « Hezbollah turc », qui ambitionne de fonder un Etat musulman dans le sud-est de la Turquie. Les chrétiens représentent moins d’1% de la population turque mais les attaques les visant semblent se faire plus fréquentes. En février 2006, un prêtre catholique a été abattu par un adolescent. Et début 2007, l’éditeur arménien Hrant Dink a été tué

    Source Le Nouvel Obs

    Bien sur, on en veut !!!!

    Schroen


    • Frédéric Dalmas frédéric dalmas 19 avril 2007 23:57

      Tous ces faits font peur, bien sûr, mais à mon avis, si dans 10 ou 15 ans (car les échéances d’une entrée de la Turquie sont de cet ordre) la Turquie remplit les critères de Copenhague, je ne vois pas pourquoi alors on ne l’accepterait pas. Ce serait une attitude qui justement exacerberait les tensions, et permettrait de fournir des gens désabusés aux extrémistes.

      Et je trouve malhonnête d’utiliser l’assassinat de Hrank Dink pour servir une argumentation anti-turque car justement il a été assassiné parce qu’il voulait réconcilier Turcs et Arméniens, qu’il voulait que la Turquie évolue vers un système plus démocratique... il rêvait d’une intégration à l’Union européenne. J’ai entendu ces mots de Jean Kehayan, journaliste marseillais d’origine arménienne (je l’ai vu de mes yeux), qui était un ami de Hrank Dink. C’est un partisan de l’adhésion de la Turquie et de la réconciliation arméno-turque, qui lui au contraire voit beaucoup de signes positifs dans la société turque !


    • scampine 20 avril 2007 12:42

      Ce n’est pas en Turquie que des cimetières sont par exemple régulièrement profanés chaque année !!

      Ce n’est pas pour autant qu’il faille dire tous les français sont inhumains ;

      Mais dire que ces actes ignobles sont commis par des dégénérés fascistes ou extrémistes religieux tout comme ceux que vous venez de citer. Simplemment, Je veux juste dire qu’il ne faut pas utiliser des faits divers pour généraliser et mettre toute une population sur le banc des accusés et donner une mauvaise image d’eux, mais plutot condamner l’ensemble des actes odieux.


    • scampine 20 avril 2007 12:51

      Turcophobie : les raisons.

      Selon l’expression d’André Fontaine, il demeure encore de nos jours « un déficit d’image qui se traduit par un déficit d’affection » à l’égard de la Turquie. On l’a vu, le poids de l’histoire, ou plutôt de l’enseignement d’une histoire où les Turcs sont présentés comme une menace militaire contre une Europe chrétienne, la transmission cinématographique d’une image hollywoodienne de la Turquie, plus arabe ou hindoue que turque, et l’attitude générale de l’opinion publique occidentale (qui apparente la confession musulmane aux régimes antidémocratiques en terre d’islam, islamistes ou non), sont autant d’éléments qui ont nourri les fantasmes populaires et les préjugés en Occident à l’égard des Turcs.

      A cela s’ajoute un autre facteur, de plus en plus déterminant, qui est l’analyse subjective, par les médias occidentaux, des problèmes politiques relatifs à la Turquie. La question kurde, par exemple, y est souvent présentée de façon unilatérale, sans mentionner la violence meurtrière du PKK (le Parti des travailleurs du Kurdistan, marxiste-léniniste à l’origine, il a fini par prendre une coloration ultra-nationaliste et xénophobe. Cette organisation souhaite constituer dans le sud-est de la Turquie, un Etat socialiste kurde indépendant). L’implication de ce mouvement dans le commerce de la drogue et des armes est attestéepar les polices européennes [23]. Cette organisation terroriste est d’ailleurs fermement condamnée par les autorités occidentales. Pourtant, alors que les séparatistes corses ou basques sont qualifiés de « terroristes », et combattus comme tels, les militants du PKK deviennent dans certains journaux européens des « combattants de la liberté », menant une « lutte juste » pour « l’indépendance nationale des Kurdes ».

      Au regard de ces faits, il n’est pas étonnant que les Turcs aient le sentiment d’être les victimes d’une certaine « hypocrisie » occidentale, ce qui d’ailleurs, fait le jeu des mouvements islamistes, opposés à l’intégration de la Turquie à l’Europe, et qui exploitent habilement la frustration de la population à l’égard du traitement que leur réservent les Européens. Le terrorisme du PKK a rendu de plus l’action diplomatique d’Ankara vulnérable aux critiques portant sur le non-respect des droits de l’Homme. A ce niveau, on constate une interaction entre la défense de la cause kurde et la défense des droits de l’Homme : ceux qui militent pour la première sont souvent aussi ceux qui participent à la seconde.

      En France, comme en Allemagne, ce sont essentiellement des mouvements de gauche, partis socialiste et communiste, des syndicats, comme la CGT, ou encore des organisations d’extrême gauche, qui constituent le front anti-turc. A ce niveau, une question se pose : le thème des droits de l’Homme n’est-il pas mis en exergue par ces organisations pour discréditer les autorités turques, et donner une image de victimes aux séparatistes du PKK, légitimant ainsi leur combat, et, plus grave encore, leurs méthodes ?

      Il convient également de mentionner un autre facteur, jouant un rôle déterminant dans la perception que se font des Turcs les Occidentaux : l’influence des lobbies grec et arménien. Ce point particulier du lobbying est trop souvent occulté, bien qu’il explique dans une grande mesure la persistance d’une image négative des Turcs en Occident. Les communautés grecque et arménienne, du fait des lourds contentieux historiques avec les Turcs, véhiculent souvent une vision déformée et subjective qu’il n’est pas rare de retrouver chez un Américain ou un Européen ayant un Grec ou un Arménien parmi ses amis. Les Grecs ont ainsi longtemps profité de la frilosité des Turcs pour les dénigrer davantage sur la scène internationale. Et leur discours a toujours porté, du fait des a priori favorables que nourrissent les opinions publiques occidentales à leur égard. Une importante diaspora grecque aux Etats-Unis (plus d’un million de personnes), active et très influente, joue très souvent un rôle important au point de perturber, à de nombreuses reprises, les relations américano-turques. Les communautés arméniennes, comme celles de France ou des Etats-Unis, ont, elles aussi, un capital de sympathie dans les opinions publiques occidentales. Grecs et Arméniens ont eu, et ont encore, un rôle central, dont on a souvent tendance à sous-estimer l’influence, dans la vision des Turcs qu’ont les Occidentaux.


  • Michel 19 avril 2007 18:56

    « la Turquie est un pays dont la culture est trop différente de celle des autres pays européens »

    L’article commence par une erreur, cette phrase fait penser que l’auteur considère que ce pays d’Asie Mineure est en Europe ! Sa culture est simplement très différente des pays européens et incompatible avec l’UE et nos valeurs !

    Son adhésion condamne l’UE, et c’est ce que les USA veulent : une UE incohérente et incapable d’agir ensemble.


    • Frédéric Dalmas frédéric dalmas 20 avril 2007 11:14

      Une erreur ! Mais il ne faudrait pas confondre l’Europe et l’Union européenne ! Sachez que la Turquie fait partie du Conseil de l’Europe (je ne vous ferai pas l’insulte de vous dire la différence entre Conseil de l’Europe et conseil européen). La Turquie fait bien partie d’une institution européenne, même si elle n’est pas encore dans l’Union. Alors vous voulez quoi ? La bannir du Conseil de l’Europe ?


    • Michel 20 avril 2007 11:49

      « La Turquie fait bien partie d’une institution européenne, même si elle n’est pas encore dans l’Union. Alors vous voulez quoi ? La bannir du Conseil de l’Europe ? »

      La Turquie est dans une institution européenne, c’est une erreur car elle est en Asie Mineure, pas en Europe.

      La bannir du Conseil de l’Europe ne me parait pas diplomatiquement parlant réaliste. Mais après le référendum en France (et en Autriche), la Turquie réalisera peut-être que les européens n’en veulent pas et quittera peut-être nos institutions.

      Tous les jours, ce pays nous prouve que ses valeurs ne sont pas les nôtres (nous n’égorgeons personne, ne sommes ni génocidaires, ni négationnistes).

      Est ce cela que vous voulez importer chez nous ?


    • scampine 20 avril 2007 12:25

      Bonjour,

      Chypre se situe ou exactemment ?

      Salutations smiley


    • scampine 20 avril 2007 12:30

      Les frontières géographiques de l’Europe. A quel endroit celle-ci doit se dire : « Arrêtons-nous là, ce n’est plus l’Europe » ! Toujours la même question : la Turquie se trouve-t-elle sur le continent européen ou sur le continent asiatique ?

      Ceux qui sont opposés à l’adhésion de la Turquie, comme Valéry Giscard d’Estaing, expliquent du ton le plus sérieux que l’Europe s’arrête au Bosphore ; comme la Turquie n’a qu’une petite portion de son territoire en Europe et que le reste se trouve en Asie, elle ne peut être incluse dans les frontières européennes. Et savez-vous ce que répondent ceux qui se prononcent pour l’adhésion de la Turquie ? Tout en partageant grosso modo les vues des premiers, ils se cachent derrière l’argument suivant :

      « Nous avons commis l’erreur de signer avec eux [les Turcs] et, légalement, nous n’avons plus la possibilité de revenir en arrière. » Pour ou contre, aucun de ces messieurs n’a apparemment jamais déroulé une carte devant lui pour regarder où se trouvait Chypre !

      salutations smiley


    • Le nanaconda 20 avril 2007 14:07

      @ michel

      « Tous les jours, ce pays nous prouve que ses valeurs ne sont pas les nôtres (nous n’égorgeons personne, ne sommes ni génocidaires, ni négationnistes). »

      « Les chambres à gaz sont un détail de l’histoire ». C’est un candidat à l’élection présidentielle française , d’ailleurs visiblement très apprécié par une partie des agoravoxiens, et pour qui vous voterez vraisemblablement dimanche, qui a prononcé cette triste phrase. Voilà pour l’aspect négationniste. Nous ne sommes pas génocidaires, mais nous sommes des collaborateurs, si vous vous servez de faits historiques pour décrire un peuple dans son intégralité. Nous n’égorgeons personne ? Puisqu’on fait dans la démagogie, souvenez-vous du défilé du 1er mai du FN il y a une dizaine d’années où des militants, au cheveu très court, avait balancé par-dessus un pont un jeune homme juste parce qu’il était arabe.

      Stop à la démagogie. Je préfère des arguments géographiques, culturels, ou encore démographiques pour appuyer le refus de l’entrée de la turquie que cette islamophobie de bas-étage.


    • Frédéric Dalmas frédéric dalmas 21 avril 2007 00:56

      Mais Chypre est un paradis fiscal, et vous savez que si l’argent n’a pas d’odeur, elle n’a pas non plus de frontières LOL. Et oui c’est la seule raison pour laquelle on l’a accepté dans l’Union, avec Malte ! Pratique pour la dumping fiscal !!


    • Frédéric Dalmas frédéric dalmas 21 avril 2007 00:58

      Et bien elle est peut être en Asie mineure, mais elle fait partie du Conseil de l’Europe, qui ne vous déplaise EST une institution européenne, même si ce n’est pas l’UNION européenne !


    • Senatus populusque (Courouve) Courouve 22 avril 2007 15:56

      @ frederic delmas :

      « la Turquie fait partie du Conseil de l’Europe »

      L’Azerbaïdjan aussi. Et alors ??


    • selcuk 9 mai 2007 03:04

      @Michel

      STP !!!!! HALTE AU RACIMSE ! AU TURCOPHOBIE ! Négationniste, génocidaires !! Mais qu’est-ce que c’est ça ? Hein ? La génocide, c’est notre faute, la faut du peuple turc ? C’est la faute du gouvernement actuel, ou même de l’Etat turc ? C’est quoi ces propos ?

      Moi, je vous accuse des massacres que l’Etat français ont fait en Algérie ?


  • Kookaburra Kookaburra 19 avril 2007 19:38

    Parmi les nombreuses raisons objectives pour ne pas souhaiter l’entrée de la Turquie il y a aussi celle-ci : pourquoi le Turquie plutôt que le Maroc ? On a quand même plus de liens avec le Maroc. J’ai vécu un an en Turquie, et à l’époque Ataturk était encore vénéré, comparable même à Khomeini en Iran. Les islamistes étaitaient muselés, le port du voile interdit. Mais depuis la victoire de Erdogan le pays est en voie d’islamisation (ses filles vont à l’université aux Etats-Unis afin qu’elles puissent porter le voile, encore interdit en Turquie). L’armée s’est toujours fait le gardian de la laïcité, mais elle est de moins en moins acceptée par la population. La Turquie en Europe ? Alors elle serait le plus grand pays d’Europe, et les islamistes pourraient s’appuyer sur les 80 millions de musulmans turcs pour justifier l’établissement de mosquées et écoles musulmans partout en Europe.


    • Frédéric Dalmas frédéric dalmas 20 avril 2007 11:17

      Même réponse : le Maroc est en Afrique, il n’y a aucune continuité géographique significative (Ceuta n’est pas vraiment un territoire important historiquement ni du point de vue superficie) avec l’Europe. Et le Maroc ne fait pas partie du Conseil de l’Europe ! Vous me direz, mais la Russie en fait partie ? Oui, mais la Russie n’a jamais demandé de faire partie de l’Union européenne, et ça n’est pas de si tôt qu’elle le voudra !


    • Gazi BORAT 20 avril 2007 12:01

      « L’armée est de moins en moins acceptée par la population.. »

      Vous êtes sans doute mal documenté.

      Pour la majorité des Turcs, l’armée est toujours considérée comme une sorte de colonne vertébrale de la société en même temps qu’une la force d’équilibre qui a ramèné après chaque crise (1960, 1970, 1982, 1997) la vie politique à la légalité et à la modération.

      Il n’a jamais existé, comme en France dans les années soixante-dix, de mouvements antimilitariste en Turquie et nombre de dirigeants de partis d’extrème gauche « illégaux » ont été officiers dans l’armée.

      Pour la question des droits de l’homme, sont plus montrés du doigt la police et la sécurité d’état (le MIT).

      Cependant, je vous le concède, certains islamistes aujourd’hui souhaiterait de l’Europe qu’elle fasse pression pour la disparition du Conseil de Sécurité National (MGK) qui protège farouchement la laïcité et a même forcé dans la décennie précédente un gouvernement à la démission pour interdire le voile à l’Université.

      gAZi bORAt


  • Internaute Internaute 19 avril 2007 20:52

    Cet article ne contient pas une seule bonne raison de faire rentrer la Turquie dans l’union européenne.

    « Pourtant, de nombreux musulmans (et de nombreux Turcs) vivent déjà dans l’Union européenne. »
    - justement, ayant à les supporter nous savons de quoi nous parlons. Partout où les communautés musulmanes s’installent, la civilisation européenne recule.

    « D’autre part, il est évident que la diversité culturelle est synonyme de richesse »
    - Si c’était vrai il faudrait penser à faire rentrer l’Inde, le Baloutchistan, le Congo et le Japon dans l’UE. On serait beaucoup plus riche, c’est une évidence !

    « c’est dans un espace démocratique qu’il aura [l’islam] plus de chances de parvenir à se soustraire au joug de la tentation extrémiste. »
    - Peut-être, mais pourquoi choisir l’Europe comme terrain d’expérience ? Envoyons plutôt la Turquie dans les bras de l’Israël avec lequel elle a déjà des accords stratégiques.

    « En effet ce pays, qui ne respecte pas toujours les droits de l’homme et où l’armée a beaucoup trop de pouvoir, se trouvera obligé, s’il veut vraiment entrer dans l’Union, de satisfaire aux critères de Copenhague, donc d’évoluer vers plus de démocratie. »
    - Alors là, c’est l’argument le plus fallacieux que j’ai rencontré. En quoi serions nous concernés par une quelconque évolution démocratique de la Turquie ? Qu’elle le devienne, c’est trés bien mais ce n’est pas une raison pour la faire rentrer. Sinon, il faudrait faire rentrer tous les pays qui ne sont pas démocratiques sous prétexte qu’au sein de l’Europe ils seraient bien obligés de le devenir. Le risque est au contraire de voir l’Europe basculer dans le totalitarisme religieux, socialiste ou fasciste.

    « D’autre part, une fois la Turquie intégrée dans l’Union, le problème kurde pourra peut-être enfin être résolu, »
    - encore un problème qui ne concerne pas les européens. A ce compte là, donnons la citoyenneté européenne à tous les habitants du Darfour afin que leurs problèmes politiques et alimentaires soient résolus.

    En gros, pour vous, l’Europe est une boulangerie-pâtesserie bien remplie où le boulanger est un peu endormi. En rentrant doucement on doit pouvoir s’enpiffrer pour pas cher. Ensuite, quand il faudra préparer de nouveaux gâteaux il suffira d’attendre que l’imbécile d’européen se remette au travail.

    Dans votre article on peut remplacer Turquie par Azerbaïdjan et la démonstration restera exactement la même. C’est donc de la propagande de mauvaise foi pour atteindre des buts inavouables.


    • stradiuvarius 19 avril 2007 22:27

      Très bien dit Internaute et VRAI !


    • Paradisial Paradisial 19 avril 2007 23:01

      Géographiquement parlant la Turquie a un pied en Europe (contrairement à La Nouvelle Calédonie, la Martinique, la Guadeloupe et Chypres).

      Vous n’auriez pas été aussi hypocrites si elle n’aurait pas été musulmane, et ayant le passé qu’elle avait eut.

      Vos aïeuls l’appellaient bel et bien le Géant Malade de l’Europe.

      Ce n’est pas parce que le poulpe est amputé de l’un (ou de plusieurs) de ses tentacules qu’il change de nom ; c’est juste que vous nourrissez une peur inavouée de l’ex-poulpe, qui n’aspire d’ailleurs plus à reconstituer ses tentacules, mais lorgne juste à survivre dans un biotope bouleversé par la mondialisation, en allant vers des voisins stratégiques mieux à même de lui inspirer une certaine « modernité ».


    • Paradisial Paradisial 19 avril 2007 23:54

      Face à la Chine montante il faudrait que l’Europe parvienne à construire un pôle économique plus large (et plus solide) à ce qu’il n’est actuellement, en harmonisant, lissant (par le haut) et unifiant tout ce qui constitue un système économique digne de ce nom (et non seulement la monnaie) : droit du travail, droit des sociétés, régime social (et non pas sociétal), fiscalité, justice... (tout en tâchant d’influer le moins que possible sur la richesse culturelle des pays).

      L’€uro rendra l’Europe davantage solide et résistante, pour autant avoir appliqué ou vouloir appliquer une politique monétaire européenne avant même d’unifier les différents systèmes affectant les divers facteurs macro-économiques est grotesque.

      Je ne soustrais pas à la Chine son droit légitime de « se développer », au contraire.

      La Chine elle aussi ne fait que tenter d’intégrer la Mondialisation coûte que coûte (malgré plusieur déboires) : jadis - comme la plupart des pays sous-développés - elle dut subir ledit phénomène de plein fouet (venant de et imposé par l’Occident) ; aujourd’hui elle tente de survivre à la mondialisation, en l’intégrant, et en y devenant un acteur : normal que les « grands » se sentent bousculés dans leur cour.

      Si l’Europe resterait nombriliste et ne grandirait pas, elle se fera vite happée par plus géant qu’elle.


    • Frédéric Dalmas frédéric dalmas 20 avril 2007 00:01

      Que de propos pleins de haine et de stupidité ! Car comme disait San Antonio, la connerie ce n’est pas le contraire de l’intelligence, « la connerie, c’est l’étroitesse d’esprit, et la pire forme de connerie, c’est le racisme ».


    • Frédéric Dalmas frédéric dalmas 20 avril 2007 00:05

      Je parle à l’internaute anonyme, qui doit sans doute avoir peur de laisser son identité par peur d’être suivi par les RG ! Un peu plus de courage de vos opinions s’il vous plaît !


    • fouadraiden fouadraiden 20 avril 2007 00:41

      paradi

      remets l’inscription arabe .c’est mieux,non ?


    • Paradisial Paradisial 20 avril 2007 01:10

      Fouad,

      T’as raison.

      Le même mot était utilisé par Jésus smiley. Ce n’est que sa calligraphie qui change.

      J’ai pas réussi à reconstituer « artistiquement » celui en langue araméenne.


    • fouadraiden fouadraiden 20 avril 2007 01:32

      PARADI

      Je ne sais pas.

      mais je vois que tu es féru de langue sémite.je pensais seulement que l’inscription arabe risquait de passer ,aux yeux de nos compatriotes, comme un peu trop agressive et que tant qu’à faire le choix du drapeau saoudien serait plus judicieux,honnêtement je le trouve admirable ,en blanc .

      ou alors le Hamas,a-il un étendard ?

      donc selon toi jesus aurait prononcé le mot dieu en sa langue.et phonétiquement ça donnait quoi ?


    • Le nanaconda 20 avril 2007 10:02

      Il y a un truc de dingues quand on lit les arguments des détracteurs, on dirait qu’on parle de l’entrée de l’Iran ou de l’Arabie Saoudite au conseil de sécurité de l’ONU. La Turquie est un pays laïc et attaché à sa laïcité, le voile y est interdit, il y a un mouvement de jeunesse qui part depuis Istanbul et qui se répand petit à petit, un vrai souffle de modernisme et d’envie d’ouverture sur l’occidentalisation. C’est vrai qu’à l’est c’est moins évolué mais en France aussi le vote FN est le plus important dans les petits patelins qui n’ont jamais vu un arabe de leur vie, chacun ses tares. Si on leur impose des conditions et qu’ils les respectent, d’ici 10 à 15 ans, pourquoi ne pas considérer leur adhésion ? Ce sera un bien pour tout le monde, eux, nous, et ça ne signifie pas une nouvelle invasion de populations immigrées, musulmanes et égorgeuses de moutons pour autant.

      (Mon petit doigt me dit que je vais me retrouver à -20 en un rien de temps smiley )


    • Paradisial Paradisial 20 avril 2007 10:55

      Fouad,

      Phonétiquement ça donnait ALLAHA smiley.

      En araméen, c’est ainsi que Dieu est appelé smiley.

      ALH (Aleph + Lamed + Heh) est la racine sémitique propre aux trois langues en lesquelles les trois religions furent révéllées.

      ALLaHa et ALLaH sont un seul mot.

      Le « a » final dans le terme araméen n’est qu’une semi-consonne de terminaison par laquelle s’arrêtent la plupart des mots araméens.

      En arabe ou en araméen, lorsqu’on veut dire mon ALLaH ou mon ALLaHa, on dit : « ELaHi » smiley.

      Cela pourrait nous rappeller le fameux cri de détresse imputé à Jésus dans Marc 15:34.

      Les chrétiens latins et hélénistes ne peuvent exprimer (phonétiquement parlant) le H non muet, aussi l’on-t-il soustrait dans le fameux cri de détresse : ELaHi, qu’ils ont rendu : ELOÏ, ELOÏ,(ou ELAÏ selon les versions bibliques) lama sabachtani.


    • Michel 20 avril 2007 11:39

      Lorsqu’ils n’égorgent que les moutons, ce n’est pas vraiment un problème (voir l’actualité sur ce pays d’Asie Mineure).


    • Le nanaconda 20 avril 2007 12:22

      J’étais sûr que quelqu’un se servirait de cet argument pas du tout démago. C’est vrai qu’en France la tolérance religieuse est au top, comme le prouvent les croix gammées régulièrement taggées sur des tombes juives ou musulmanes.


    • scampine 20 avril 2007 12:59

      Vous ne pouvez pas mettre la Turquie sur le même plan que les plays du maghreb dans sa relation et son histoire avec l’Europe. Ceux qui le font, ne le font que sur une base religieuse...laquelle est d’ailleurs pratiquée très différemment. La Turquie étant le seul pays musulman au monde qui soit laic et démocratique.


    • Gazi BORAT 20 avril 2007 13:09

      @ nanaconda

      « Vote FN rural et population turque ».

      Il existe en Alsace un village traditionnel viticole, nommé Türkheim (je vous laisse traduire) qui vote massivement Front National, malgré une population étrangère inexistante..

      D’où vient ce nom ?

      De l’époque d’Attila (451) qui vit s’agréger aux hordes asiatiques des tribus germaniques et dont certains ne repartirent pas vers les steppes à l’issue de l’épopée mais s’installèrent dans la région.

      On retrouve des traces de cet épisode dans la légende de Saint Odile, première chrétienne d’Alsace, et dont le père s’appelait Atli (en turc : avec le cheval) et qui serait à rapprocher d’Attila.

      Ce qui signifierait que des Alsaciens frontistes turcophobes pourraient être d’origine turque.

      Amusant, non ?

      gAZi bORAt


    • Le nanaconda 20 avril 2007 13:38

      @ Ghazi Borat

      Je connais bien le village, l’orthographe exacte est Turckheim.

      Mais cela n’enlève rien au fait qu’il est surprenant de constater qu’en Alsace, où JMLP était arrivé en tête au premier tour, il a surtout cartonné dans les petits villages où il n’y a quasiment d’habitants d’origine étrangère, alors qu’à Strasbourg il n’avait fini « qu’en » 3ème position.


    • stradiuvarius 21 avril 2007 23:00

      Vous n’acceptez pas la contradiction à votre article ce qui rend dérisoires vos critiques , vos citations, jugements de valeur et vous décrédibilise grandement.


  • Laurent_K 20 avril 2007 00:58

    Merci pour cet article. Il ne m’a pas convaincu mais je m’interrogeais sur les raisons poussant à l’intégration de la Turquie dans l’UE. Même si je continue de les trouver non fondées, merci d’avoir essayé de m’en fournir quelques un.

    Maintenant, permettez-moi de vous indiquer pourquoi vos arguments me paraissent insuffisants.

    1°) Le fait que la Turquie soit un pays laïque n’entraine en rien son adhésion ou son rejet à l’Union europénne. La France, pays laïque, est membre fondateur de l’UE et y a accepté la Pologne, pays ultra-catholique.

    2°) Le fait qu’elle ait une culture riche n’est pas non plus un argument. D’autres cultures riches existent de par le monde et ne sont en rien candidates à l’adhésion.

    3°) L’argument de la démocratie ne suffit pas en soit. De nombreux pays ne sont pas démocratiques. Devrions-nous aussi les accepter dans l’Union pour les faire basculer dans la démocratie ? C’est historiquement plutôt l’inverse : l’entrée dans l’UE est le couronnement des efforts réalisés pour atteindre la démocratie (cas de l’Espagne par exemple puis des pays de l’est).

    4°) Je ne vois pas en quoi le fait que la Turquie soit dans l’UE permettrait de régler le conflit kurde mieux que maintenant.

    5°) L’argument de l’oléoduc supposerait que l’UE ait une volonté autonome de politique étrangère et c’est très loin d’être le cas. Regardez juste ce qui s’est passé avec l’Irak où nous nous sommes déchirés sur la question. La Politique Européenne de Sécurité Commune (PESC) ne fonctionne que sur les sujets où tout le monde est d ’accord alors s’opposer à nos alliés américains dans une lutte d’influence en se mettant avec la Russie me paraît très illusoire...

    C’est même là que réside à mon avis le principal argument contre l’entrée de tout nouvel adhérent (pas seulement la Turquie) : l’union européenne a commis une erreur majeure en ne réformant pas ses institutions avant l’entrée des pays de l’est. Le projet de réforme a été reporté à après et est actuellement dans l’impasse (que ce soit du fait des non français et hollandais ou parce que le texte était mauvais est une autre histoire). L’Europe est incapable d’avancer dès qu’il y a divergence entre ses membres. Avant d’accepter de nouveaux adhérents, il nous faut régler ce point or cela revient à choisir quelle Europe nous voulons : politique ? Zone de libre échange ?

    Tant que nous n’aurons pas répondu clairement à cette question et pris les directions en conséquence, il est dangereux et malhonnête d’accepter de nouveaux adhérents. Dangereux parce que cela dilue l’Union Européenne en une sorte de guimauve sans but clair, malhonnête car ces mêmes candidats ne savent pas à quoi ils sont candidats.


  • Wells 20 avril 2007 09:48

    Bon deux bonnes raisons (même si la première suffit en l’état)

    1) On est déjà beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup trop nombreux dans l’Europe. 27 membres c’est d’une débilité sans nom.

    2) Avec le système actuel de vote, la Turquie qui a une population plus importante que nous aurait plus de voix lors des votes.......

    Si ça vous suffit pas....


  • Le nanaconda 20 avril 2007 10:09

    Cela dit, concernant l’Union Européenne, je trouve qu’il aurait été plus judicieux d’achever la construction avec des bases claires et visibles, une constitution à laquelle les nouveaux prétendants adhèrent plutôt que d’élargir de manière précipitée selon moi et de faire rentrer 10 pays d’un coup dans un projet qui reste flou pour tout le monde, y compris les Etats membres.


  • frédéric lyon 20 avril 2007 12:10

    L’association de la Turquie à l’Europe, sous une forme ou sous une autre, est inévitable.

    Ce pays fait partie de l’Histoire Européenne, sans aucune contestation possible. De plus il nous apportera une ouverture vers les pays turciques d’Asie Centrale, qui ne demandent que des capitaux et de la technologie pour se développer.

    L’association de la Turquie fournira d’autre part une bonne occasion de nous éloigner des pays arabes du Maghreb, qui n’ont pas vocation à entrer en Europe n’y à y être associés d’une quelconque manière, car ils n’ont rien à nous apporter, sinon leurs excédents de populations, leur misère et leur violence.

    Des denrées dont nous n’avons pas besoin et que les pays arabes auront à revendre, lorsque la rente pétrolière sera asséchée.

    L’Europe pourra par ailleurs apporter à la Turquie les moyens qui lui seront nécessaires pour dominer à nouveau le monde musulman, et y jouer le rôle stablisateur que l’Empire Ottoman y a joué pendant cinq siècles, surtout dans la perspective des guerres internes et des famines qui s’annonce au delà de la Méditerrannée.

    La politique pro-arabe est morte, tuée par un certain Ben Laden, aidons à la reconstitution l’Empire Ottoman.


    • stradiuvarius 20 avril 2007 16:03

      Quel mépris à l’égard des pays Arabes et du Maghreb ! Transparait au travers de cette « analyse » une forme de Racisme qui tait son nom et qui semble ignorer les liens privilégiés qui unissent les pays Nord Africains au vieux continent.

      Car si il y bien des pays candidats plus légitimes dans l’accession à l’adhésion à l’UE, c’est bien le Maroc, la Tunisie, l’Algérie ou le Liban. Ce bien avant la Turquie qui s’est construite de toute pièce en opposition à l’Europe voisine.

      Pensez vous par ailleurs que les pays Arabes aient envi un jour de voir la Turquie qui a fait allégence aux USA et à Israël se laisser un jour dominer par la Turquie ? pas sûr !

      D’autant qu’ils gardent, le plus souvent, un souvenir amer et acerbe de l’occupation ou du joug Ottoman !

      Enfin pourquoi ne pas reconstituer l’empire de Charlemagne ou celui des Perses tant qu’on y est ?


    • Gazi BORAT 20 avril 2007 16:43

      @ Stradivarius

      « A propos du souvenir de l’Empire Ottoman ».

      Un vieux palestinien dit un jour à un officier israêlien, faisant mine de parler tout seul..

      « Le Turc était terrible, le Turc était terrible.. mais l’Anglais plus encore ! »

      Donc, d’après vous, les Algériens garderaient un souvenir plus acerbes des janissaires ottomans que des parachutistes de Massu ? J’en doute..

      Pour paraphraser un philosophe russe bien connu :

      « Le colonialisme français, c’est le colonialisme turc plus l’électricité »..

      gAZi bORAt


    • stradiuvarius 20 avril 2007 20:46

      le colonialisme Français de 1830 à 1962, cela n’a pas été uniquement les parachutistes de Massu, et je ne fais pas de parallélisme douteux entre le colonialisme Ottoman ou celui des Européens, à savoir lequel a été le plus bénéfique ou salutaire pour les peuples concernés, si tant est que j’execre le principe fondamentalement.


    • selcuk 9 mai 2007 03:14

      Bravo ! C’est un très bon argument à la « de Villier »...


  • Gazi BORAT 20 avril 2007 12:11

    Et la question religieuse ?

    Dans un contexte d’islamophobie recurrente, c’est la question de la majorité musulmane de la population turque qui revient obsessionnellement dans certains commentaires..

    Quen est-il réellement ?

    OUI, la Turquie est effectivement un pays musulman..

    MAIS c’est le seul état de ce type qui aie des institutions étatiques fermement attachées à la laïcité..

    MAIS c’est aussi le seul état musulman qui aie des accords de défense mutuelle avec Israël et dont le soutien à l’état hébreu est plus fort encore que celui dont il a pu bénéficier, par exemple, de la part de la France..

    Les choses ne sont pas toujours simples et le monde ne se partage pas nettement « axe du Bien » et « axe du Mal ».

    gAZi bORAt


    • stradiuvarius 20 avril 2007 15:53

      Mr Borat

      L’Islamophobie récurrente ne se traduit pas en France, ni dans le reste de l’Europe par l’égorgement, la torture ou le lynchage d’Imams comme cela est couramment le cas en Turquie concernant les prêtres, les pasteurs ou les évangélistes. 1er point. On peut éprouver légitimement ou pas quelques réticences à l’égard d’un Islam perçu souvent comme véhément ou conquérant. Il n’empêche que les crimes commis le sont aujourd’hui au nom de l’Islam, et que les Turcs en France ou en Allemagne ne sont pas persécutés au seul motif de leurs croyances ou de leur couleur de peaux. 2ème point Non la Turquie n’est pas un état laïc au sens ou les constituants l’ont imaginé en France en 1905. A savoir que la laïcité implique la stricte séparation du spirituel et du profane, et que le Ministère du culte en Turquie finance, subventionne les quelques 60 000 Imams du pays et leur envoie chaque Vendredi les prêches. Ce qui n’est pas vraiment adopter une posture de neutralité. L’Etat Turc s’oppose par ailleurs à la réouverture du principal séminaire Orthodoxe du pays (fermé depuis le début des années 70) et s’immisce donc dans les affaires religieuses du pays. Quid dans ce cas de la laïcité.

      La Turquie n’a par ailleurs pas d’autre alternative que d’avoir des accords militaires avec Israël étant entendu que le fournisseur d’armes principal des 2 est les Etats-Unis. La France n’entretient pas de très bonnes relations avec Israël ni avec les USA au demeurant, mais libre à la Turquie d’envisager les choses différemment et de trouver les alliances là ou se trouve son intérêt.


    • Gazi BORAT 20 avril 2007 16:35

      « ...La Turquie n’a par ailleurs pas d’autre alternative que d’avoir des accords militaires avec Israël.... »

      Ce raisonnement ne tient pas car :

      - La Turquie n’est pas exclusivement dépendante de l’armement américain, l’Allemagne en fournit une part non négligeable... ce qui n’est pas le cas de l’Arabie Seoudite ou d’autres émirats qui, eux, n’ont pas d’accords militaires avec Israel.

      - D’autre part, ne réduisez pas tout au dernier fait-divers publié, à savoir le meurtre des évangélistes. C’est une démarche identique à réduire la France aux ratonnades qui y sont tout autant monnaie courante.

      - Toujours en ce qui concerne Israel, la communauté juive est très bien intégrée en Turquie, beaucoup plus que dans d’autres pays musulmans. Au moment de l’attentat qui eut lieu contre la synagogue de Beyoglu à Istanbul, la réaction de l’ambassadeur israelien fut sans équivoque /

      « Laissons la Turquie traiter avec efficacité ce cas de terrorisme, comme elle en a l’habitude ».

      Tout ceci pour vous dire que cette alliance militaire n’est en aucune façon une directive de Washington ni une obligation créée par la fourniture d’armements US. De même, rien non plus de tel n’obligeait le MOSSAD à coopérer si efficacemnt avec le MIT pour la capture au Kenya d’Abdüllah ÖCALLAN, leader du PKK.

      Je comprend que, sortant d’une conception binaire qui est la vôtre, ce type de situation soit difficile à appréhender.

      Quand à la laïcité, il est évident que la constitution laïque turque n’est pas le copié-collé de la française, au même titre que celles de l’Inde ou du Canada.


    • stradiuvarius 20 avril 2007 20:06

      « Quand à la laïcité, il est évident que la constitution laïque turque n’est pas le copié-collé de la française, au même titre que celles de l’Inde ou du Canada. »

      Merci d’admettre et d’acquiescer que la Turquie est dans ces conditions un état clairement théocratique. Venant d’un Turc pour qui « la pensée binaire » caractérise nécessairement un Français qui s’exprime contre l’adhésion de la Turquie à l’UE, cela fait plaisir à lire, vous ne pouvez imaginer..... Sachant que les pays aspirant à devenir des membres de l’UE se doivent d’appliquer une démocratie sans faille, cela laisse plus que songeur sur sa crédibilité. Mais cela est une autre histoire.

      « Toujours en ce qui concerne Israel, la communauté juive est très bien intégrée en Turquie, beaucoup plus que dans d’autres pays musulmans. Au moment de l’attentat qui eut lieu contre la synagogue de Beyoglu à Istanbul, la réaction de l’ambassadeur israelien fut sans équivoque / »

      la communauté Juive de Turquie, c’est pour vous celle d’Istamboul ? A savoir une inteligensia réduite à la portion congrue comptabilisée à 25 000 personnes sur une population totale de 75 millions de personnes . Vous plaisantez il me semble ?

      « D’autre part, ne réduisez pas tout au dernier fait-divers publié, à savoir le meurtre des évangélistes. C’est une démarche identique à réduire la France aux ratonnades qui y sont tout autant monnaie courante. »

      Non ce n’est pas un « dernier fait divers publié » mais une réalité endémique qui depuis 2004 prend les minorités « non musulmanes » pour cibles. Les ratonnades sont des plaies qui gangrenaient la société Française dans les années 60 (en pleine guerre d’Algérie) , et pour lesquels le législateur Français a fait voter des lois protégeant ses minorités et punissant les criminels. Qu’en est il de la Turquie et de ses minorités ? Que faites vous des 1 million 5 Arméniens génocidés par Pachat en 1915, et pour lequel l’état Turc rend chaque année hommage ? l’article 301 du code pénal Turc qui punit ceux qui critiquent l’identité Turc ?

      Imaginez donc cher Monsieur qu’avec une Loi aussi fascisante, vous seriez déjà en Prison en France ! Mais puisque l’Europe et la France sont des terres aussi peu hospitalières, on se demande ce que font les 400 000 Turcs en France et les 3 millions en Allemagne ?

      Tout début de réponse sera la bienvenue évidemment....


    • erdar 20 avril 2007 21:47

      Selam Gazi,

      Je me permet de répondre à Stradiuvarius

      @stradiuvarius

      Sachant que les pays aspirant à devenir des membres de l’UE se doivent d’appliquer une démocratie sans faille

      - bonjour la géométrie variable, à ce que je sache les sociétés ne sont pas figées, elles peuvent évoluer dans un sens ou dans un autre. Vous devriez revoir la notion de démocratie lors de l’accession de hitler au pouvoir et peut être comparer avec celle des mouvements jeunes turcs de l’époque. Si vous trouvez une correllation, merci de me faire signe...

      la communauté Juive de Turquie, c’est pour vous celle d’Istamboul ? A savoir une inteligensia réduite à la portion congrue comptabilisée à 25 000 personnes

      - Et oui, cela vous en bouche un coin de savoir qu’il y a une inteligentsia juive à istanbul ?

      Non ce n’est pas un « dernier fait divers publié » mais une réalité endémique qui depuis 2004 prend les minorités « non musulmanes » pour cibles.

      - Et bien cet argument n’est que le début de la fin des minorités à vous entendre. Et puis vous devriez scruter le modèle sociale français sur le comportement des français vis à vis des jeunes de banlieues. Vous voyez la différence entre un démocrate raciste et un fachiste, c’est que le fachiste lui execute ses pulsions tandis que le democrate raciste prend un malin plaisir à voir cette catégorie de population dans souffrance et la misère sociale.

      Que faites vous des 1 million 5 Arméniens génocidés par Pachat en 1915, et pour lequel l’état Turc rend chaque année hommage ? l’article 301 du code pénal Turc qui punit ceux qui critiquent l’identité Turc ?

      - He bien comme j’ai compris la stratégie arménienne est de vouloir disloquer la turquie en y installant une reconnaissance sur ces évènements, je dois vous avouer que cela est bien joué de la part de la diaspora. Par ailleurs, je ne crois pas que l’idéologie de la race turc était la motivation du massacre de cette population, mais bien la volonté de nettoyer ethniquement de l’anatolie ces personnes qui ont joué les opportunistes avec les russes lors de la chutte de l’empire ottoman. Je n’ai pas les connaissances pour refaire l’histoire mais il se peut que lors de ces affrontements, nous les turcs, nous aurions pu être massacré et vous devez regretter que cela ne se soit pas passé ainsi...est ce que je me trompe ?

      on se demande ce que font les 400 000 Turcs en France et les 3 millions en Allemagne ?

      - He bien, ils font le travail ingrat que vous ne voulez pas faire. Quel gratitude de la part des européens..non ? Et ne vous inquiétez pas, les études montrent que les générations suivantes ne vous piqueront pas votre place...

      erdal


    • stradiuvarius 20 avril 2007 22:43

      Il y a la géométrie variable pour la démocratie et aussi les sauts quantiques spatio- temporels pour aller chercher chez A Hitler un moyen ou une corrélation avec les Jeunes Turcs. Or vous n’aurez pas manqué de constater que nous ne sommes plus dans les années 20 , ni en 1933, et que ce n’est pas l’Europe qui « postule » pour intégrer la Turquie, mais le contraire...

      « Et oui, cela vous en bouche un coin de savoir qu’il y a une inteligentsia juive à istanbul ? »

      Ce qui m’en « bouche encore plus un coin » c’est qu’elle soit passée de quelques 100 000 à 25 000 en 1 siècle. Comme quoi les grands principes d’hospitalité et le savoir vivre dans cette région du monde auront décidé de la destinée de quelques 75 000 personnes, que se sentaient si bien en Turquie, qu’ils sont finalement ....partis ! Idem pour la diaspora Arménienne au passage (en France et aux USA).

      « Et puis vous devriez scruter le modèle sociale français sur le comportement des français vis à vis des jeunes de banlieues. Vous voyez la différence entre un démocrate raciste et un fachiste, c’est que le fachiste lui exécute ses pulsions tandis que le démocrate raciste prend un malin plaisir à voir cette catégorie de population dans souffrance et la misère sociale. »

      Malheureux amalgame des genres entre un « faciste » qui exécute ses pulsions et un « démocrate raciste », nouvelle race ou espèce d’individu antinomique et par définition ambigu puisque comment un démocrate peut il être en même temps raciste ou xénophobe et reconnaître à TOUS le partage et la légitimité du pouvoir ?.

      Il n’en reste que l’adéquation faite entre la misère sociale qui touche les banlieues et ou des Français de souche vivent et souffrent également avec les population étrangères d’avec les actes de torture et de barbarie perpétrés récemment sur des missionnaires Chrétiens est ici à proprement abjecte, et démontre assez bien la limitation intellectuelle ainsi que le dévoiement de l’esprit critique.

      « mais bien la volonté de nettoyer ethniquement de l’anatolie ces personnes qui ont joué les opportunistes avec les russes lors de la chutte de l’empire ottoman. »

      Quelle horreur ! quelle Immondice ! vous dépassez ici largement le seuil du supportable

      « He bien, ils font le travail ingrat que vous ne voulez pas faire »

      Otez nous d’un doute, ils n’ont pas été contraint et forcé par les Allemands dans les années 50/60 ? Et si la Turquie était à l’époque si peu prompte à offrir à son peuple la décence d’un travail et des conditions de vie à peu prêt acceptables, se peut il que vous portiez un regard critique et objectif sur son organisation et les lacunes de son fonctionnement, avant que de pointer du doigt les « méchants occidentaux » spoliateurs et/ou d’attendre que l’UE vienne accomplir ce que vous ne semblez pas pouvoir faire vous-même en Turquie, à savoir établir un état de Droit , un vrai sans les européens et leurs subventions ?

      Sachez en substance que je n’ai rien contre les Turcs, mais que j’execre cependant tout leur nationalisme niait et stérile, ainsi que l’iconographie et le panthéon idolâtre (M Kemal ) autant qu’un Français qui n’aurait que De Gaulle, Napoléon ou Jeanne d’Arc à la bouche.


    • erdar 20 avril 2007 23:35

      @stradiuvarius

      He bien voilà, pas facile de lire entre les lignes :

      stradiuvarius : ce que vous ne semblez pas pouvoir faire vous-même en Turquie, à savoir établir un état de Droit , un vrai sans les européens et leurs subventions

      stradiuvarius : Comme quoi les grands principes d’hospitalité et le savoir vivre dans cette région du monde auront décidé de la destinée de quelques 75 000 personnes, que se sentaient si bien en Turquie, qu’ils sont finalement....partis !

      stradiuvarius : Quelle horreur ! quelle Immondice ! vous dépassez ici largement le seuil du supportable

      et pour finir cette phrase est excellente :

      stradiuvarius : un « démocrate raciste », nouvelle race ou espèce d’individu antinomique et par définition ambigu puisque comment un démocrate peut il être en même temps raciste ou xénophobe et reconnaître à TOUS le partage et la légitimité du pouvoir ?.

      Au faite, je vais voter dimanche, peut être pour le « démocrate raciste », histoire de rigolé du pays des droits de l’homme avec un peu de chance ils organiseront le nettoyage ethnique dans les banlieues qui s’avèrent nécessaire , n’est ce pas ?

      Erdal


    • croston 26 décembre 2007 19:56

      <> Je n’ai pas les connaissances pour refaire l’histoire mais il se peut que lors de ces affrontements, nous les turcs, nous aurions pu être massacré et vous devez regretter que cela ne se soit pas passé ainsi...est ce que je me trompe ? <>

      un état turc était prévu par le traité de sèvres et le Kurdistan allait devenir une province autonome. L’Arménie devait devenir un état démocratique indépendant.

      ce traité mettait en place une future paix pour les populations. Mais la Turquie même actuelle n’a pas ce but. J’ai vu plusieurs fois des grèves de la faim de Kurdes dans les églises en France, en Belgique et paraît il en Hollande... Pourquoi ?? Parce que on ne dit pas dans la presse la vérité. On n’a pas dit les centaines de villages brûlés au Kurdsitan. C’était la raison de ces grèves de la faim : les villages brûlés. L’Europe a la tolérance de laisser crever les Kurdes en paix dans ses églises mais protège ses intérêts en ménageant la Turquie avec ce que on diffuse ou non par les médias.


  • helldjinn 20 avril 2007 16:33

    à Dominique Dutilloy, ainsi que toutes les personnes utilisant l’argument géographique pour refuser la Turquie en Europe :

    Rappelons que Chypre possède 100 % de son territoire en Asie, que le Danemark possède 98 % du sien en Amérique (avec le Groenland) et que la France partage sa plus longue frontière avec le Brésil (oui oui).

    La capitale d’état la plus proche de Nicosie est Beyrouth, alors que c’est Athènes (puis Sofia à peu de choses près) pour Ankara.

    L’argument purement géographique me semble donc particulièrement faible.


    • Asp Explorer Asp Explorer 21 avril 2007 12:29

      Chypre n’est pas en Asie, Chypre est en Méditerrannée. C’est une île, et en tant que telle, par définition, elle n’est pas sur un continent. Le Danemark membre de l’UE possède 100% de son territoire en Europe, puisque le Groenland, qui est d’ailleurs aussi une île, a REFUSE D’ADHERER à l’UE (et d’ailleurs ils ne semblent pas s’en porter plus mal). Quand à la France, vous soulignez à juste titre qu’elle a des territoires hors de l’Europe. Pourtant, qui songerait honnêtement à dire que la France est un pays d’Amérique, sous prétexte de Guyane ? Personne. De même qu’aucune personne honnête ne peut considérer que la Turquie est un pays d’Europe sous prétexte des quelques arpents de terre qu’elle possède autour d’Istambul.


    • scampine 22 avril 2007 09:58

      Oups....C’est une blague.

      vous citez des pays situés en europe et possédant des territoires hors de celle ci. Danemark et France.

      Mais chypre est un pays indépendant n’appartenant à aucun pays situé en Europe.

      A moins qu’il y en ait un ? La Grèce ?  smiley


    • croston 26 décembre 2007 20:07

      La Chypre asiatique actuelle dans l’Europe doit sa disparité à l’Enosis manqué.

      Chypre réunie à la Grèce aurait été européenne à part entière d’un point de vue éthique. La situation actuelle laisse en plan ces volontés d’accomplir l’Enosis sans l’effacer non plus...


  • lyago2003 lyago2003 20 avril 2007 18:28

    Mon argument c’est l’assassinat des chrétiens par des jeunes turcs celà vous va ?

    Ne laissons pas rentrer le loup dans la bergerie !


  • Frédéric Dalmas frédéric dalmas 21 avril 2007 01:14

    Je vois qu’il est impossible de débattre sereinement avec beaucoup de mes concitoyens sur la question de l’adhésion de la Turquie. Les commentaires de qualité sont malheureusement noyés dans les analyses approximatives, les propos qui manquent de mesure et les allusions racistes. Et comme souvent, moins on connait les réalités de la Turquie, plus on considère des événements ponctuels de violence comme majoritaires, parce que ce sont les seuls vus à la télé ! Peut être la télé pourrait-elle jouer pleinement son rôle de connaissance mutuelle entre les peuples du monde. D’autre part, je retrouve une certaine mauvaise foi puisque personne n’a répondu à ce fait significatif de l’aspect nonintégriste de ce pays : le vote des femmes accordé en 1934 !! Pourquoi personne n’a commenté ce fait parmi les détracteurs ?


    • miaou miaou 21 avril 2007 01:43

      Je trouve un peu triste que devant l’inconsistance de vos propres arguments, maintes et maintes fois démontés, vous vous réfugiés derrière le commode paravent du racisme, là où il n’y a que méfiance (ô combien justifiée) envers l’islam.Ce que vous appelez « événements ponctuels de violence » (meurtres de chrétiens) n’est que la pointe émergée d’un climat peu propice aux minorités religieuses au niveau de l’etat même (fermerture du séminaire orthodoxe, tracasseries administratives....) Du coup, c’est le le vote des femmes accordé en 1934 qui devient à la fois lointain et anecdotique. Enfin, l’Europe ne doit aucune repentance d’aucune sorte envers la Turquie, puisque cette fois-ci le rôle du mauvais colonisateur ne lui échoit pas. Le multiculturalisme joyeux est passé de mode et la culpabilisation occidentale (héritage de sa culture chrétienne) a perdu de son efficacité à force d’être utilisée inconsidérément..

      La postion spécifique de la Turquie mérite certes des relations spécifiques avec l’UE, mais pas une adhésion pleine et entière (à moins d’accorder à chaque pays un nombre de voix proportionnel à sa population sur territoire strictement européen)


    • Michel 21 avril 2007 10:56

      Bonjour,

      Un peu moins d’affectif :

      Un avantage pour la France, c’est que les actes racistes ne sont soutenus par personne, alors qu’au moment de l’assassinat de Hrant Dink, beaucoup de bonnets blancs ont été vendus...

      Je suis tout à fait d’accord pour le droit de vote des femmes en 1934, dans le principe, c’est mieux qu’en France. Ce que les femmes devraient apprécier en Turquie, ce serait aussi l’élimination des crimes d’honneur : Pour voter, il faut être vivante. O.K., ce n’est que marginal, mais ça n’existe plus en Europe.

      Un dernier petit argument contre l’adhésion : La majorité des citoyens européens n’en veulent pas, ils veulent que l’UE vive (contrairement aux USA qui désirent la détruire de l’intérieur) et nous sommes en démocratie...

      Un référendum a été organisé pour l’adhésion de la G.B. alors qu’il s’agit d’un pays européen : Pourquoi tarder à le faire pour la Turquie (imaginons leur réaction lorsque nous dirons non dans 10 ou 15 ans)

      Je n’ai pas de haine contre les turcs (je n’irai pas agresser mon voisin turc : il ne m’a rien fait, ce serait un acte raciste), mais je n’apprécie pas le déni de démocratie de nos « élites » qui n’ont pas tenu compte du vote du 29 mai (question ambigüe sur l’adhésion de la Turquie) et qui ont commencé ces négociation (malgré l’opposition des citoyens) qui transforment un grand voisin de l’Europe en ennemi.

      Voici mon sentiment.


    • Frédéric Dalmas frédéric dalmas 21 avril 2007 11:18

      Excusez moi, mais je n’accepte pas ces accusations d’arguments inconsistants parce que c’est faux ! Une personne respecteuse des opinion des autres quand ils sont exprimés avec mesure. Comme je le signale, il y a des argumentaires contre l’adhésion de la Turquie qui sont argumentés sérieusement, et contre lesquels je ne m’élève pas du tout. Mais à partir du moment où on ressent des sentiments haineux pointer ici et là c’est là que l’inconsistance est présente. Souvent c’est quand on a pas d’arguments sérieux qu’on se laisse aller à ces comportements peu propices à un débat serein. Et mes arguments n’ont que rarement été démontés de manière sérieuse. LA plupart du temps, il s’agit de généralisations excessives..

      Je ne vois PERSONNE d’ailleurs, pour ou contre mon article (ou pas grand monde) qui a parlé de paix entre les peuples, comme je l’ai fait en signalant mon souhait de RECONCILATION entre Arméniens et Turc. J’imagine que vous ne pensez pas ceci possible, vu que apparemment vous considérez que les musulmans sont incapables de s’entendre avec les chrétiens. Mais sans doute que le contraire ne l’est pas.... que les chrétiens, aux valeurs supérieures, eux sont fort capables d’accepter les musulmans... Des propos de division qui considèrent les musulmans comme des personnes inadaptable à la démocratie (alors que les musulmans de France et d’Allemagne sont plutôt bien intégrés à la démocratie, culturellement parlant.... les comportements « déviants » de nature islamiste sont minoritaires)

      Quant au vote des femmes, il n’a rien de lointain ni anecdotique puisqu’un Etat qui suivrait la voie de l’Islam extrémiste ne supporterait pas de donner ou de conserver le droit de vote aux femmes.

      Et pour le racisme, ce n’est pas un paravent, c’est ce que je vois apparaître dans certains propos.

      Et pourquoi me parlez vous de colonialisme, de « mauvaise conscience de l’Europe » ? Je n’ai jamais évoqué tout ça !!!! Parce que ça n’a RIEN à VOIR avec la question mais alors rien rien du tout !!!!!

      Je n’ai jamais fait référence au PASSE !!! Je ne suis pas un homme du passé, moi je parle de futur !!! Je trouve tout à fait déplacé de se référer aux guerres passées pour justifier vos opinions, car c’est supposer que la Turquie est incapable d’évoluer !! D’ailleurs cet accrochage au passé et l’incapacité de se projeter dans le futur est très bien montré parce que ona vraiment l’impression que vous croyez tous que la Turquie entrera dans un an ou deux... et que si on accepte de poursuivre les négociations elle entrera nécessairement !!!! Or les échéances sont pour 10 / 15 ans, et elle devra respecter les critères de Copenhague, c’est à dire que si tous les assassinats de chrétiens et soi-disant non respect des minorités que vous dénoncez sont aussi répendus que ce que vous le dites et bien elle ne sera pas acceptée !! Donc pour certains, cette société qui apparemment ne mérite pas le nom de « civilisation » (considérer une ethnie comme inférieure est une pensée xénophobe), serait incapable d’évoluer...


    • Frédéric Dalmas frédéric dalmas 21 avril 2007 11:26

      Merci de ces éclaircissements Michel,

      Mais ce serait totalement méprisant de ne pas attendre les échéance promises à la Turquie avant de faire ce référendumn qui de toute façon devra se faire.

      Et la question de La TURQUIE n’a RIEN A VOIR avec le débat sur le Traité rejeté. Si vous voyez les sondages à la sortie des urnes cette raison est de tout façon mineure par rapport au rejet du néolibéralisme. Moi qui ai voté NON après avoir longuement lu ce traité je peux vous dire que la question de la TURQUIE n’a AUCUN RAPPORT avec ce traité. Un traité qui prévoit des échéances sur 10 ou 15 ans n’a pas de sens..... Ce sont ces messieurs de la droite radicale ou extrême qui sont venus polluer le débat avec cette histoire de la Turquie !! Et donc il fallait bien y répondre ...


    • Senatus populusque (Courouve) Courouve 21 avril 2007 14:36

      Le Traité avait l’air de forcer la main des Européens quant à l’adhésion de la Turquie puisque ce pays avait participé, par ses trois représentants, à la Convention des 105 chargée d’élaborer la Constitution, et que ce pays avait, comme l’avait fait remarquer de Villiers, signé l’Acte final du Traité ; voir page 165 du document bleu envoyé alors aux électeurs, en bas de la deuxième colonne.

      On peut aussi voir la signature turque sur le site Euro-lex.


    • Senatus populusque (Courouve) Courouve 21 avril 2007 14:42

      Lien pour Euro-lex :

      http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/site/fr/oj/2004/c_310/c_31020041216fr04010419 .pdf

      La signature turque se voit tout à la fin.


    • selcuk 9 mai 2007 03:22

      Si vous considerez la reconnaissance de droits de vote aux femmes, comme « anécdotique », il n’y a plus raison de discuter. Vous n’êtes même pas démocrate, car vous vous en foutez que la moitié de la population soit exclue des élections... BRAVO !


    • croston 26 décembre 2007 20:32

      RETROSPECTIVE : En décembre 1914, les Turcs commencèrent à envahir la région du Caucase. Mais la contre-attaque russe atteint les points ultimes de Erzurum, Trébizonde et Erzincan en 1916. Jusqu’en 1917 (année du début de la Révolution Bolchevique), toute considération raisonnable induisait la logique à envisager la poursuite de la progression alliée.

      Après deux années d’indécisions, les événements imprévus dans les arrières du Caucase russe eurent une influence majeure sur le front, les tractations politiques, les résolutions militaires (et le devenir de la nation arménienne).

      hypothèse pour une réflexion : sans l’opportunité de la Révolution Bolchevique, la Turquie Moderne d’Ata Turk aurait-elle eu la possibilité d’exister ?

      Elle en est l’ombre. La Turquie a toujours été anti-communiste dans les alliances mais son avènement n’est qu’une opportunité. Du toc.

      Pourquoi on ne le dit jamais ? Pour laisser ses illusions au Turc et le rendre ainsi plus fort dans son (notre) camp ??

      Maintenant pour répondre à la question du vote. Il fallait rendre la pareille à l’Union des Républiques Socialistes, faisant leur réclame sur le progrès et l’Internationale... Une loi du vote des femmes donc dans l’ombre de l’émancipation voisine des peuples en plein boom. Pourquoi on ne dit jamais que l’union Soviétique a été inter-alliée avec l’Occident ?? Cela gàne en quoi les concepts actuels qui changent...

      Quand il y a moyen de voir le communisme autrement alors la Turquie n’a plus aucune valeur.


  • Droopy 21 avril 2007 13:15

    Tous les arguments sont bidons qu’ils soient culturels, religieux, économiques, etc... Bravo aux cerveaux bien lavés par les médias.

    Regardez la position géographique de la Turquie sur une carte et la solution vous sera évidente.

    Il s’agit ni plus ni moins que de positionner un accès de l’Europe aux champs de pétrole du coin. La Turquie y occupe une place extra pour l’Europe si cette Europe la prend dans ses rangs.

    Le reste c’est du bla bla.


    • iXav iXav 21 avril 2007 18:06

      lol

      C’est un peu tard pour s’investir dans la course au pétrole. L’Europe est en train de choisir la solution alternative : trouver une autre solution que le pétrole.

      La course au pétrole est dépassée, on le voit pas encore mais d’ici quelques années ce sera effectif. Et quand ce sera effectif, on aura quand même la Turquie !?

      Les US ne s’entêtent dans cette course notamment parce qu’ils ont un besoin énorme vital sur le court terme. Heureusement l’Europe peut s’appuyer sur les US pour en avoir un peu.

      Tu crois que la Turquie ça fera quoi ? Parce qu’on a un oléoduc dans l’UE on va pouvoir soumettre les producteurs ? Un oléoduc ça se construit et un pays ça se contourne.


  • Paradisial Paradisial 21 avril 2007 13:20

    La Turquie pourrait intégrer la Zone €uro (en lui imposant tous les prérequis nécessaires), sans qu’elle n’ait à intégrer l’Espace Schengen.

    La Turquie est un pays qui connait un vrai essort économique ; devenant assez riche, les plus indigents de ses habitants ne lorgneront plus une immigration vers l’Europe de l’Ouest.

    Ce sont les déséquilibres économiques qui sont essentiellement à l’origine des flux migratoires.


    • Paradisial Paradisial 21 avril 2007 21:10

      Si vous répondrez non, vous ne ferez qu’affirmer votre turcophobie primaire, derrière laquelle se cacherait soit votre racisme, soit votre islamophobie, primaires aussi.


    • iXav iXav 21 avril 2007 22:01

      Mais c’est quoi ces arguments de meeeerde ??????????

      « si t’es pas d’accord avec moi c’est que t’es raciste ».

      Bon ben moi je décrète que la Commauté Urbaine de Strasbourg doit devenir une principauté, puis ceux qui sont pas d’accord ben ce sont des salopards de strasbourgophobes !!!!!

      ’Tain mais c’est pas possible de dire des niaiseries pareil !!!!! smiley

      Mais c’est incroyable.

      Mais je n’en reviens pas.

      Mais vos arguments sont tellement pourris, vos positions sont tellement difficiles à défendre, vous êtes si peu sûr de vos idées que vous vous sentez obligé de menacer et de culpabiliser ceux qui ne pensent pas comme vous.

      « Il n’existe que deux choses infinies, l’univers et la bêtise humaine... mais pour l’univers, je n’ai pas de certitude absolue. » [Albert Einstein]


    • Senatus populusque (Courouve) Courouve 21 avril 2007 22:04

      Les arguments des Turcs et de leurs amis nous sont un avertissement ; nous ferions une faute en les invitant dans l’U.E.


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