mercredi 2 avril - par Michel DROUET

Des élus inutiles

Le Département, collectivité territoriale d’Ille et Vilaine, a présenté récemment son budget pour 2025 dont les recettes diminuent sous l’effet du rabot financier de l’Etat. Voilà donc cette collectivité (à ne pas confondre avec le Département subdivision territoriale de l’Etat dirigée par le Préfet) contrainte à pratiquer elle-même l’exercice du rabot. 

Des subventions en baisse

Comme dans beaucoup d’autres collectivités locales ce sont les subventions au sport et à la culture, divisées par deux, qui en font les frais. L’investissement (routes, collèges, …) est aussi concerné (119 millions contre 150 en 2024) malgré un recours accru à l’emprunt, ce qui n’est jamais bon. Par ailleurs, il est prévu d’allonger le temps de vacance des postes non pourvus, mais pas de revoir le nombre de contractuels dédiés au fonctionnement de l’assemblée et de son administration et des groupes d’élus, par exemple.

Ce sont donc principalement le soutien aux associations et l’investissement, deux postes sur lesquels le Conseil Départemental communiquait abondamment, du temps de sa splendeur, qui font les frais de cette rigueur. Les associations qui animent font vivre le tissu local vont être obligées de restreindre leurs actions, ce qui n’est pas anodin, surtout dans le contexte actuel. De son côté, l’économie locale moins sollicitée par l’investissement au travers des marchés publics va devoir sans doute diminuer les emplois. 

Ces deux postes, auxquels s’ajoute les contrats d’aide aux intercommunalités, ne représentent au total que 195 Millions d’euros (15 %) sur le 1.3 Milliard du budget de cette collectivité, la différence étant constituée de politiques sociales et de rémunérations d’agents autrefois prises en charge par l’Etat, qui sont désormais « sanctuarisées » et sur lesquelles le Conseil Départemental fait office de simple chambre d’enregistrement.

Le Conseil Départemental est donc devenu le sous-traitant des politiques de l’Etat et à ce titre ne peut plus être considéré comme une collectivité territoriale de plein exercice, simplement un service de l’Etat pour lequel une assemblée d’élus, au fonctionnement coûteux, n’est plus utile. 

L’accompagnement des bénéficiaires du RSA

Ce dispositif qui fait actuellement l’objet d’une expérimentation dans dix-huit départements, élargie à quarante-neuf est en cours de finalisation. M. Sauvadet, Président de l’Assemblée des Départements de France a souligné qu’il s’agissait de l’un des rares exemples de « co-construction » avec le gouvernement et que les premiers résultats étaient encourageants (article Ouest-France du 31/12/2024), mais comme le diable est toujours dans les détails, à la fin de cet article on voit poindre la question des moyens à mettre en œuvre pour l’accompagnement. A France Travail, l’un des partenaires de cette co-construction on parle d‘efficience et on évacue la question des moyens supplémentaires dans la cadre d’un budget stable en 2025.

Dernièrement, on parle dans le cadre d’un décret à paraître, de la mise en œuvre de sanctions pour les bénéficiaires ne respectant pas le contrat signé par le bénéficiaire, pouvant conduire à la suspension de 30 à 50 % de l’allocation. Dès lors la question se pose de savoir qui décide de ces sanctions : travailleurs sociaux des Départements ou agents de France travail ? Cet organisme de l’Etat dont les agents ont déjà fait part de leur opposition en parlant d’un « bazar monstrueux » (Ouest France du 22/03/2025) parle simplement d’efficience dans le cadre d’un budget 2025 stable…

Tout concorde donc à ce que les Départements hériteraient de la patate chaude de la part de l’Etat (comme d’habitude) et on n’est pas du tout certain que les travailleurs sociaux, dont les effectifs devraient être augmentés, acceptent de proposer des sanctions : de beaux débats en perspectives dans le cadre du dialogue social.

On s’acheminerait donc vers des dépenses supplémentaires à charge des départements, déjà à l’os, et sans doute un coup de rabot supplémentaire pour les associations locales.

Dans leur course effrénée au maintien de la collectivité territoriale et rejoignant, pour ce faire, les propositions de M. Woerth de maintien d’une taille critique pour conserver tous les niveaux du mille-feuille, les élus départementaux se détournent petit à petit de leur vocation d’accompagnement de la vie sociale et associative et sont prêts à toutes les concessions afin de ne pas perdre leurs mandats.

Pour reprendre une maxime, une autre, du rapport de M. Woerth : « qui commande paie », il eut été logique de transférer les politiques sociales des départements en les confiant aux CAF, par exemple déjà impliqués dans le RSA, et surtout pas de cogérer avec l’Etat cette politique au sein d’un EPL social, ce qui ne serait ni plus ni moins qu’un retour vers la tutelle (proposition Woerth).

Les Conseils départementaux qui sont déjà des sous-traitants pour le compte de l’Etat devraient prendre conscience que leur assemblée, quasiment en soins palliatifs n’a plus le choix qu’entre la tutelle ou demander eux-mêmes la dissolution de leur assemblée et renoncer à leurs mandats devenus inutiles.

Les penseurs/lobbyistes

C’est dans ce contexte que certains « penseurs » (1) nous parlent de la « révolution par les territoires » et d’un « projet global qui repose sur un équilibre des pouvoirs retrouvés » et « pensent que les territoires, c’est-à-dire le couple Région/Département, sont mûrs pour prendre en charge les services publics du quotidien : santé, éducation, logement, emploi, énergie, action économique » et rêvent tout éveillé à ces nouveaux transferts ne « peuvent pas se traduire par une augmentation des dépenses publiques, mais l’inverse », ce qui contredit totalement l’histoire des différents transferts opérés depuis 1982 qui se sont toujours terminés par des surcoûts.

On attend impatiemment un chiffrage de ce projet qui ne prévoit rien en matière d’économies liées à l’enchevêtrement des compétences entre collectivités territoriales (7.5 Md€/an, tout de même).

On attend également qu’on nous dise comment on préserve l’unité de traitement des citoyens entre les différents endroits du territoire.

En fait, ces théoriciens et penseurs sont surtout sensibles au fait que tous les élus de nos collectivités territoriales conservent leurs mandats, quoi qu’il en coûte (pour le contribuable).

  1. Frédéric Salat-Baroux dans Ouest France du 22-23/03/2025
  2. « Décentralisation, il faut que tout change pour que rien ne change », par Michel DROUET, aux éditions l’Harmattan


24 réactions


  • babelouest babelouest 3 avril 05:47

    Effacer les grandes régions, souvent aberrantes, sera bien meilleur... à condition de restituer aux départements au moins ce qu’ils avaient perdu dans l’affaire.


    • Michel DROUET Michel DROUET 3 avril 08:39

      @babelouest
      On peut avoir un point de vue différent et supprimer les conseils départementaux qui ne sont que des sous traitants de l’Etat (pour le social en particulier où tout est décidé au niveau central) et en gardant le Département issu de la révolution, tel que nous le connaissons et qu’il n’a jamais été question de supprimer.
      Je suis d’accord avec vous concernant la taille des régions qui ont été découpées n’importe comment, mais je pense qu’elles ont un rôle à jouer en soutien des communes et intercommunalités.


    • Eric F Eric F 3 avril 16:52

      @Michel DROUET, @babelouest

      En fait, les anciennes ’’petites’’ régions avaient une taille intermédiaire adéquate, et auraient pu être l’étage unique entre l’état et les communes (en fusionnant au passage communes et intercommunalités, avec regroupement des micro communes).

      La taille des départements sous la révolution était liée à la possibilité d’aller à la préfecture en une journée à cheval. Avec les moyens de transports contemporains, la ’’petite’’ région a eu cette caractéristique.
      Les ’’grandes’’ régions devaient réduire les couts de fonctionnement par facteur d’échelle ; cela a été le contraire, avec redondances et coordinations, alignement par le haut des couts.


    • Michel DROUET Michel DROUET 3 avril 17:35

      @Eric F
      Oui, les régions d’avant m’apparaissaient adéquates pour un couple Région/Bloc communal, avec suppression du Conseil Départemental, malheureusement on a fait n’importe quoi et cela a coûté très cher puisqu’à aucun moment on n’a pensé à faire les économies d’échelles qui s’imposaient


  • Benoît Benoît 3 avril 16:27
    • Communes
    • communes fusionnées
    • communautés de communes
    • cantons
    • arrondissements
    • sous-préfectures
    • préfectures
    • Départements (avec une assemblée départementale)
    • Métropôles (comme à Lyon, c’est-dire une ville à statut départemental qui, pour plus de clarté, a conservé son ancien n° de département. Le 69 est le numéro de la métropole de Lyon et du département du Rhône né lui-même par bidépartementalisation du département du Rhône-et-Loire.)
    • Régions pluri- ou même monodépartementales ! (avec une assemblée régionale)
    • collectivités territoriales uniques (avec cette fois-ci, une assemblée territoriale née de l’accouplement des conseillers départementaux et régionaux). C’est le cas de la Corse qui, pour plus de clarté, conserve toutefois ses deux départements de Haute-Corse et Corse-du-Sud, même s’ils ont fusionnés.
    • État (avec assemblée nationale, sénat, conseil constitutionnel, commissions diverses et variées, bla... bla... bla... Et mon cul sur la commode !)
    • Union Européenne (pareil : assemblée européenne, députés, commissions, commissaires)
    • Conseil de l’Europe mais qui n’a rien à voir avec l’Union européenne (sauf le drapeau, pour plus de clarté).

    Avec vos impôts...


    • Eric F Eric F 3 avril 17:00

      @Benoît
      et communes divisées en arrondissements (Paris, Marseille...).
      (par contre les arrondissements départementaux sont associés aux sous-préfectures, et les ex-chefs lieu de cantons n’ont plus de rôle effectif).


    • Benoît Benoît 3 avril 17:10

      @Eric F
      En effet, en ce qui concerne le canton, ce n’est plus qu’une circonscription électorale pouir désigner les conseillers départementaux. Le canton n’a ni budget ni employés. Il me semble toutefois que « circonscription départementale » aurait été plus clair.


    • Michel DROUET Michel DROUET 3 avril 17:39

      @Benoît
      Le rapport Woerth sur la réforme des collectivités locales prévoit même une nouvelle strate avec un Établissement public local commun entre le Conseil Départemental et l’État pour gérer les politiques sociales, ce qui n’est rien d’autre que le retour d’une tutelle qui ne veut pas dire son nom avec la volonté de conserver les Conseils Départementaux et les 4056 mandats devenus inutiles que cela représente.


    • Benoît Benoît 3 avril 18:03

      @Michel DROUET
      J’habite aux Pays-Bas et il me semble que l’organisation territoriale et administrative de ce pays est bien plus simple.
      Le Royaume des Pays-Bas est divisé en douze provinces qui ne disposent pas de pouvoirs étendus. Il s’agit du premier niveau de subdivision territoriale. Le deuxième niveau de subdivision territoriale est le cœur du système administratif néerlandais. Il s’agit de la commune (gemeente). Toutes nos démarches administratives sont effectuées au guichet de la commune. Dans ma province, la Drenthe, il y en a seulement douze. C’es tout... Et ça fonctionne ! Donc, c’est tout à fait possible.
      C’est la raison pour laquelle, lorsque je m’adresse à des compatriotes vivant en France, je remplace toujours « Cordialement » par « Avec vos impôts ».

      Avec vos impôts


    • Eric F Eric F 3 avril 18:11

      @Benoît
      La boulette chez nous, c’est que les 15 régions sont trop grosses, et les 97 départements trop petits. Et ne parlons pas de nos 30 000 communes (un peu moins depuis les récentes fusions) la plupart trop petites.

      Dommage que les ’’best pratices’’ en terme d’organisation territoriale ne soient pas partagées au sein de l’UE smiley


    • Benoît Benoît 3 avril 18:44

      @Eric F
      De toute façon, entre les départements et les régions, il y en a un des deux qui doit disparaitre. Mais est-ce si grave si l’un des deux perd ses prérogatives administratives ? Je m’explique. Moi, je suis pour conserver les départements administratifs parce que c’est un héritage positive de notre histoire. Donc, je souhaite la disparition des régions administratives. Est-ce que je suis pour autant pour la disparition définitive des régions ? Non ! À mon avis, on peut très bien imaginer recréer des régions uniquement culturelles dont la raison d’être serait de faire vivre les territoires qu’elles embrassent, pas de s’occuper de financer une nouvelle bretelle de sortie pour désenclaver Sainte-Senticule-sur Bouine. Là ou les Français se trompent, c’est qu’ils pensent qu’une subdivision territoriale n’a de légitimité que si elle est administrative. Or, elle peut très bien se contenter de développer la culture.


    • Michel DROUET Michel DROUET 3 avril 22:38

      @Benoît
      On peut faire beaucoup plus simple effectivement
      En France, il y a 1 élu pour 130 habitants. En Grande Bretagne et en Irlande par exemple, le ratio est de 1/2000 environ
      Je n’entends pas dire que les choses marchent moins bien dans ces pays, comme aux Pays Bas par exemple...
      Le « avec vos impôts » me semble pertinent...


    • Michel DROUET Michel DROUET 3 avril 22:41

      @Eric F
      Pour être précis nous avons 35 000 communes dont 50 % ont moins de 500 habitants...
      PS les « best pratices » c’est de l’hébreu pour nos élus qui jouent chacun dans leur cour et préservent leur pré carré sans se soucier de l’organisation globale et surtout de son coût.


    • Michel DROUET Michel DROUET 3 avril 22:48

      @Benoît
      Comme je l’écrit plus haut, le Département administratif administré par le Préfet conserve toute sa pertinence et les citoyens y sont attaché.
      Ce qu’il faut supprimer, ce sont les Conseils départementaux qui ne sont en fait que des sous-traitants de l’Etat pour les compétences sociales et qui coûtent cher en indemnités d’élus et en administration.
      Ne pas confondre Départements et Conseils départementaux qui sont deux entités administratives différentes mais la confusion est largement entretenue par les élus et partis politiques qui ont intérêts à conserver des mandats, mêmes s’ils sont inutiles et coûteux.


    • Eric F Eric F 4 avril 09:13

      @Michel DROUET
      Si on supprime les Conseils Départementaux avec le laïus sur le logement inclusif , la promotion des solidarités et autres billevesées, il faudrait par ailleurs remonter aux régions la gestion des collèges, qui serait regroupée avec celle des lycée ce qui est pertinent. Le niveau préfectoral resterait surtout administratif.


    • Michel DROUET Michel DROUET 4 avril 21:23

      @Eric F
      Collèges et lycées à la Région, tout à fait de même que les routes départementales à la Région qui s’occupe déjà d’infrastructures et tout le social à l’Etat qui par ses décisions économiques est responsable de la situation sociale du pays.
      Il ne reste plus grand chose au final à répartir pour que le Conseil Départemental soit supprimé.


  • LeMerou 4 avril 06:03

    @Michel DROUET

    Bonjour,

    J’ai souvenir que cette « nouvelle Régionalisation » faisait partie d’un choc administratif, censé simplifier la vie du citoyen. 

    Ors qu’attendre d’un « énarque » en matière de simplification ? Surtout administrative, évidemment rien, sinon des nouveautés complexifiant encore un peu plus l’existant à la fonctionnalité douteuse.

    Administrer, gérer un Pays comme la France est évidemment une chose indispensable et complexe à la fois. Toutefois cela pourrait être bien plus simple qu’aujourd’hui Dieu sait que des modèles existent ailleurs ayant fait preuve d’efficacité, mot inconnu dans l’administration Française.

    Cependant à mon sens le modèle adopté est insidieux et pervers, il n’avait pas pour but ultime celui qui nous à été rabâché, mais s’inscrivait plutôt et nous le voyons encore aujourd’hui lors de certaines commissions d’enquêtes dans la réduction du budget.

    « L’Etat » avec toutes ses subtilités devait réduire ses dépenses, en gros la France devait réduire son coût de fonctionnement global. Mais l’astuce fut de donner des « compétences nouvelles » aux régions. Donc nous avons l’Etat et les Régions.....

    En effet il était reproché à l’Etat d’être trop éloigné des préoccupations citoyenne, et de dépenser sans compter, alors l’Etat se désengagerait au profit de Régions, bien plus à même, car plus proche du citoyen pour « gérer » les affaires courantes.

    Bien sûr, ce qui techniquement aurait nécessité une restructuration globale dans le but d’atteindre les objectifs souhaités, par une augmentation de l’efficience autre mot inconnu de l’administration ne fut pas réalisé. Perdre sa place, sa représentativité, son petit pouvoir local et être fondu dans un tout, vous relayant dans les humbles au service de la Nation était inconcevable.

    Bref, tout le monde était « heureux », les uns réduisaient réduisait le budget de l’Etat, les autres vivant des subventions. Tout avait changer dans la continuité, légèrement augmentée administrativement, créant une sorte de dissolution des pouvoirs.

    A quoi assistons nous ? L’Etat, le bon élève, bombe le torse criant à qui veut bien l’entendre qu’il réduit ses dépenses, preuves à l’appui, alors que les Régions s’endettent. Car entre-temps, l’état baisse ses subventions et cela va continuer n’en doutons pas un instant. L’Etat à même fait des cadeaux fiscaux supprimant des taxes, qui ne lui profitait pas vraiment, sauf à avoir une aura, permettant une réélection.....

    A mon humble avis entre l’Elysée et Matignon, devant certains « soucis » doivent se dire « Qu’ils se démerdent ».....Quant à nous bon peuple ? .....

    Bref, les Régions « Riches », prennent aux classes moyennes pour donner aux « pauvres, les Régions »Pauvres« , pardon défavorisées, prennent aux classes moyennes pour donner aux »pauvres et pour finir l’Etat prend aux classes moyennes.

    Alors « régionalement » ont construit stades, piscines, gymnases, musés, etc.. Pour que le bon peuple s’amuse, reste en forme, se cultive, etc. Je n’ose évoquer le « social », bref, ont finance aussi à tour de bras moult associations venant en « aide » au bon peuple.

    En fait soyons honnête, un peu réaliste aussi, on dépense sans compter !

    La seule chose qui compte vraiment est la réélection, car il y a bien longtemps, que le « politique » quel qu’il soit, n’a de vision du Pays, qu’au travers de sa carrière et c’est là que le problème fondamental.

    Tout cet ensemble administratif est donc « politisé » à l’extrême, un vivier, un véritable terreau politique, qui sous nous yeux ébahis se « tirent dans les pattes » (Ils font leur armes.....dit-on) alors qu’en coulisse règne le partage.

    Cette « politisation » administrative à t’elle une influence néfaste sur ce qui devrait une organisation fonctionnelle, avec une réglementation commune et efficiente, certes largement plus simple qu’elle ne l’est, la réponse est évidente OUI.

    Une administration appliquant des règles, certes peut être bêtement, mais les mêmes pour tous, car normalement nous sommes tous égaux.. Mais non, en fait.

    Des régions de « Gauche » et de « Droite », donc des régions « Pauvres » ou « Riches », l’une fonctionne t-elle mieux que l’autre ? NON.

    Sommes nous arrivés du moins dans notre Pays à la fin d’un modèle organisationnel de fonctionnement ? Je pense sincèrement que oui, il est « gros », coûteux mais surtout inefficace et inefficient. Mais peut on le réformer ?

    La tâche s’avère plus qu’ardue, car d’abord nous produisons les modèles qui entretiennent le système, et qu’ensuite un changement serait équivalent à une perte d’acquis ! Et là il en est hors de question. Donc nous poursuivrons avec notre monstres, pardon nos monstres, quoi qu’il en coûte smiley)

    Liberté : Ca nous l’avons encore quoique l’ont en dise

    Egalité : Tout dépend de quel coté l’on se trouve....Comme disait Coluche, nous sommes tous égaux, mais pas au même niveau.

    Fraternité : Concept éculé, n’existant plus que lors des festoiements, des jeux du cirque, etc... L’individualisme étant de mise, nous devons être « résilient » à la place....


    • Michel DROUET Michel DROUET 4 avril 07:57

      @LeMerou
      A chaque fois, à chaque « réforme » parcellaire on se rend compte qu’on va dans le mur mais il faut aller jusqu’au bout de l’erreur de peur de remettre en cause ce qui a été (mal) fait précédemment et qui pourrait être reproché.
      La seule boussole dans tout cela, ce sont les élus et les partis qui veulent à tout prix (et nous savons désormais quel est ce prix) conserver leurs mandats, surtout pas l’intérêt général et encore moins le citoyen


    • Eric F Eric F 4 avril 10:49

      @LeMerou et @Michel DROUET

      Après tout, puisque le concept de ’’convention citoyenne’’ est en vogue, qu’il en soit convoquée une chargée de la réforme administrative, avec pour mot d’ordre de supprimer deux étages au mille feuille administratif.
      La cour des comptes a certainement fait des rapports sur les redondances entre les différents étages, ce serait une bonne base de travail.

      Bien évidemment, ça supprimerait le quart des ’’administratifs’’, mais entre le non remplacement des départs, et la reconversion en activités opérationnelles actuellement sous traitées au privé ou en manque de candidats, eh bien cela pourrait se résoudre.
      Cela supprimerait aussi des élus locaux, mais les écritures ne disent elles pas que ’’tous sont appelés, mais peu sont élus’’ smiley

      PS : le problème est que les administrés veulent beaucoup d’administration, ainsi quand on a proposé en Corse ou en Alsace de fusionner région et département, ils ont refusé. C’est humain, car chaque étage est pourvoyeur d’emplois et de subventions, et désormais plus de la moitié des administrés ne paient pas d’impots locaux.


    • Michel DROUET Michel DROUET 4 avril 21:33

      @Eric F
      Oui, la Cour des comptes a fait un rapport démontrant que l’enchevêtrement des compétences entre les trois niveaux de collectivités territoriales et aussi l’Etat entraînait 100 000 emplois en trop et coutait 7,5 Milliards d’euros par an. Il n’est pas très compliqué de supprimer ces emplois rien qu’en ne les renouvelant pas lors des départs en retraite et en étalant la mesure sur 3 à 5 ans parce que les agents ne sont pas responsables de cette situation créée par les élus.
      Si on supprime les Conseils Départementaux ce seront des indemnités pour 4056 élus qui seront supprimées soit 260 Millions par an, charges et frais divers compris.
      A cela s’ajoutera la suppression des postes politiques de contractuels qui entourent les élus, de même les frais de communications, d’administration générale, etc...
      Au final, avec cette suppression on peut arriver à environ 2 Milliards d’économies par an...


    • LeMerou 5 avril 06:52

      @Eric F

      Bonjour, 
      « le problème est que les administrés veulent beaucoup d’administration »

      Je ne sais pas, mais par exemple quant je lis ça :

      « Une consultation est menée en parallèle dans le cadre du Conseil national de l’alimentation (CNA), du Conseil national de la transition écologique (CNTE), de la Conférence nationale de santé (CNS) et du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (CNLE) afin de recueillir les avis de l’ensemble des parties prenantes représentatives. »

      Je me dis que dans les plus « hautes » sphères de l’Etat, la simplification administrative n’est certainement pas de mise, et « ils/elles » ne sont pas enclin à mettre un soupçon de simplification, conseil de ci de ça, commission, sous commissions, etc.... fleurissent comme les pâquerettes dans ma pelouse, j’ai beau leur couper la tête elles reviennent au galop le lendemain.

      Et si jamais, le bon peuple vient à râler, exprimer son mécontentement, las qu’il est. « Ils/Elles » mettent en oeuvre la célèbre phrase de Clémenceau :
      Quand ont veut enterrer une affaire, une décision, on crée une commission.....

      Bref, je peux me tromper, je me trompe sûrement même, n’étant pas énarque, ne faisant pas parti des « élites » mais l’ensemble du système devrait être remis à plat, refondé complètement pour correspondre à l’actuel et au futur surtout.
      Le Français doit lui s’adapter aux changements, il doit être « résilient » dit-on, nos institutions non ! C’est impossible !
      Le modèle fonctionne, la preuve il nous coûte de plus en plus, Le coût de fonctionnement semblant être chez nos « élites » un indicateur de performance, 

      Alors simplifier le fonctionnement territorial ! Mais c’est impossible, Le Français c’est bien connu n’est jamais satisfait, ne se rendant absolument pas compte que toute cette administration complexe est là pour son bien. Tout ce que nous dépensons pour lui,, mais quel ingrat ce Gaulois......
      Il faut dire dans notre Pays nous sommes les champions de l’OCAS.

      OCAS : Office de « Complexification » des Affaires Simples....


    • LeMerou 5 avril 07:17

      @Michel DROUET

      Bonjour, 
      « Au final, avec cette suppression on peut arriver à environ 2 Milliards d’économies par an... »

      Je ne suis pas d’accord ! Le service devient rare, ors c’est connu ce qui est rare est cher ! smiley

      Bon, mettons nous l’espace d’un instant dans la tête d’un « politicien » assis sur le velours rouge de son siège. Il écoute attentivement et devant ces économies (enfin les prévisions, bien entendu, car entre ces dernières et la sombre réalité....)
      Bref, ce dernier voit là, une opportunité non négligeable, récupérable pour redorer ou augmenter la dorure de son blason.
      J’irai même à dire, qu’il distribue avant que la recette ne soit encaissée. Il faut faire vite, car d’autres vont vouloir me piquer ce pognon, mon précieux.... 

      La Dette ? Oh quel vilain mot ! Nous ne sommes pas endetté, mais simplement redevable en plus c’est pas moi mais eux, et puis demain la croissance sera là, c’est sûr j’y crois, le PIB prendra des airs printanier, les Bourses fleuriront, etc, etc...

      Ont retrouve cette attitude chez les joueurs de Casino, convaincu de se refaire la cerise la prochaine fois. Normalement afin de les préserver, de leur éviter de sombrer, ont les interdits d’entré.
      Bon, en politique ça n’existe pas ce concept ! 


    • Michel DROUET Michel DROUET 5 avril 08:46

      @LeMerou
      Très bon exemple !
      Derrière ce système, cet empilement de comités, de machins, d’élus inutiles, qui évitent de déplaire pour survivre, il y a des intérêts politiques et des mandats et ce système est perméable aux sollicitations de toutes sortes de la part de lobbies privés intéressés qui en profitent.


    • Michel DROUET Michel DROUET 5 avril 08:48

      @LeMerou
      J’ai bien perçu l’ironie de votre propos smiley


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