jeudi 10 avril - par Mervis Nocteau

Les wiccans sont-ils Basques ? – observations sensiblement spirituelles

Outre les druidismes (normalement celtes, mais globalement écospirituels) – et, à vrai dire, de manière beaucoup plus populaire et diffusée en Occident – les wiccanismes portent le succès de ce qu'il est convenu de nommer « le néopaganisme » (par convention post-chrétienne) quoi qu'il s'agisse d'animismes/polythéismes.
Oui, vraiment, la wicca porte « le néopaganisme », et du moins toute une ambiance witchy (« sorcinette ») dont la wicca est le cœur vivant par éclectisme commun. Bien entendu, il y a des covens (« assemblées ») plus pointus – enfin c'est comme toujours et partout entre les phénomènes sociaux, quels qu'ils soient : entre leurs amateurs, leurs connaisseurs et leurs experts, etc.

Non mais, le succès de la wicca est si grand, que des druidismes ont adopté sa « roue de l'année », de même que des danismes (i.e. des renouveaux germano-scandinaves, communément viking-style, encore que leurs mouvances politiques n'aient pas permis leurs essors – au siècle dernier). Même les médias grand public, s'y laissent berner.
Bref, la wicca est puissante, et il ne faut pas sous-estimer ses pouvoirs – ne serait-ce que les pouvoirs de sa popularité – y compris quand c'est un·e TikTokeur·se bête comme ses pieds qui prétend s'y adonner, ou encore (moins stupide) quand c'est un·e YouTubeur·se qui n'en communique que des banalités.

Bien que la wicca ne soit pas toute la sorcellerie, la sorcellerie a aujourd'hui globalement les couleurs de la wicca, des druidismes et des danismes – soit, grosso modo, tout ce qui semble « alternatif » eut égard à l'héritage gréco-romain, puisque la wicca recycle mélangés les héritages celto-danes (au point que même les libraires, classent Gaulois et vikings dans le même rayon, alors qu'ils ont 1000 ans d'écart historique...
... c'est ridicule de leur part, mais depuis que les libraires sont embauchés parmi les commerciaux, et plus parmi les littéraires...
... il y a certainement un lien de cause à effet, avec la diffusion de la wicca, aussi, puisque les embauches commerciales ont précédé le phénomène).

Bref, bon sang de bon soir, rien à voir, mais en quoi les wiccans sont-ils des Basques ?

 


El aquelarre, 1798, Francisco de Goya.
L'akelarre : assemblée de sorcières basques,
autour du Bouc Noir, Akerbeltz.

 

En quoi les wiccans sont-ils des Basques ?... Si la question semble stupide, sa réponse le sera moins.

Féminisme hypermoderne
D'emblée, les « milieux » font régulièrement circuler des contenus, à propos des sorginak, c'est-à-dire des sorcier·e·s en euskara/langue basque – sorgina, au singulier, est épicène : à la fois masculin et féminin.


La dernière sorcière a avoir été tuée dans les Pyrénées, date de 1930 – vous lisez bien : voilà moins d'un siècle. La répression fut dure dans les parages, depuis la Renaissance où les baleiniers Basques (en collaboration avec les Islandais, au point qu'en naisse un pidgin/langue « créole ») avaient délaissés leurs femmes, qui s'émancipaient d'autant mieux que l'antique Gascogne – Vasconie transpyrénéenne – avait toujours été paritaire (droit d'aînesse paritaire, quant à l'héritage de l'etxe, la maisonnée).

Bref, les traditions locales furent toujours « épicènes » comme l'euskara/langue basque, en antique Gascogne... et pour cause : ça faisait partie du continuum ibère si « efféminé » dans sa statuaire, depuis l'époque archaïque mycéno-phénicienne (tartessienne dans la péninsule) axialement minoenne en Méditerranée... Minos : récemment réputée pour ses femmes fortes dans la recherche, au point que, entre toutes les traditions européennes, le celtisme influencé en valorisa mieux les femmes (les Ibères paritaires, les Celtes avunculaires).
On a compris que c'était, avant tout, par féminisme, que les wiccans sont des Basques – pas du tout par traditionalisme ibéro-vascon. Mais bon : « notre hypermodernité fait ce qu'il lui plé » (sic) et les wiccanismes sont hypermodernes.

Yamnaya originaires
Là où les choses se compliquent, c'est avec les Celtes et les Danes, quand même. Car les Celtes et les Danes ont beau avoir connu des guerrières, des prêtresses et des reines, les Danes sont aussi virilistes que des Romains en général ; quant aux Celtes, une société avunculaire n'est pas tout à fait une société paritaire, bien qu'on puisse saluer leur valorisation du féminin, sous l'angle féministe hypermoderne.
C'est que Celtes, Danes et Romains, mais aussi Illyriens, Thraces, Grecs, Daces, Scythes et Slaves... sont autant de continuums culturels hérités de la « yamnaïsation » de l'Europe, voilà 5000 ans.

Or, le peuple yamna – les Yamnaya (plus connus sous le nom anachronique d'Indo-Européens – fut parfaitement viriliste, quasi-patriarcal (mais laissons le patriarcat aux Hébreux et leurs avot-pères, avec leurs suites chrétiennes et musulmanes, entre patriarches et polygames). Et c'est bien parce que les Yamnaya furent quasi-patriarcaux/virilistes, qu'ils remplacèrent toutes les lignées masculines en Europe, depuis les steppes proto-scythes où ils s'étaient répandus, après leur nomadisme millénaire dans la toundra.
Tout ceci ne fait pas très « wicca », voilà pourquoi :

Contradictions sans nom
La wicca a repris le drôle de précepte – depuis le lubrique Aleister Crowley – « fais ce que [tu] voudras » en ajoutant « du moment que ça ne nuit à personne » : l'enfer est pavé de bonnes intentions, disent les chrétiens. C'est que l'étude des impossibilités pragmatiques d'une telle maxime rallongerait inutilement cet article.
Dans l'immédiat, c'est difficile à concilier avec les traditions quasi-patriarcales/virilistes. Le problème le plus profond de cette maxime, étant qu'elle autorise toutes les réformes, c'est-à-dire... l'autosuppression des « traditions » par elles-mêmes.

Mais le second problème, inhérent au quasi-patriarcalisme/virilisme, est le suivant : il n'est pas féministe ; encore moins hypermoderne. Bien entendu, ce ne sont ni les féministes, ni les hypermodernes, qui s'en soucieront – les wiccans ne s'en soucient donc pas. Au contraire, c'est bien là que le réformisme opère : « fais ce que [tu] voudras » donc à chacun son petit développement personnel, et vogue l'insociété libérale.

Divin problème
Là où le problème est le plus profond, entre la « yamnaïté » et la wicca, c'est que les cultures qui en découlèrent, et dont la wicca prétend s'inspirer, ne valorisent donc pas le féminin comme la wicca le sacralise. Entre toutes les Déesses européennes, la celtique et triple Morrigan/Babd/Macha/voire Nemain, est certainement la plus libre figure féminine ; elle ne régna pourtant pas sur le panthéon celte.
C'est pourtant « la Déesse triple » que met la wicca au cœur de son système, aux célébrations de la « roue de l'année » fusionnées à des fêtes plus ou moins inventées, et plus ou moins danes (on en connaît effectivement quatre celtes ; les quatre autres sont un mic-mac – en dehors de Yule, mais encore ! toutes leurs huit datations et leurs dénominations sont changées) ; or, répétons que les Danes sont aussi rigides que les Romains.

Involontairement toujours, les wiccans sont ici des Basques, car – comme on l'a déjà dit – le celtisme fut nourri d'ibérisme (ou plutôt, ibérisme et celtisme ont plus ou moins été nourris à des mamelles mycéno-phéniciennes – les Ibères plus que les Celtes, étant donné que les Ibères sont plus méditerranéens, évidemment).
C'est-à-dire que la Déesse Mari basque, se nomme potentiellement ainsi par contraction d'un import celte Mara Rigana, Ma-Ri, voire tout simplement romain, Magna Regina avec quelques aménagements ; dans tous les cas, cela put faire référence à la Déesse celte Morrigan, puisque c'est l'étymologie de son nom. Où donc, Morrigan prit dans le celtisme – et plus largement dans les mondes européens – une telle dimension de libre figure féminine, parce qu'elle était inspirée par Tanit : Tanit, qui fut centrale chez les Ibères.

« Matriarcat »
Où l'on voit donc, que la wicca n'est pas yamna, car elle n'est « celte » et « dane », qu'à raison que Celtes et Danes... ne sont pas yamna !... On n'a pas parlé des Danes, mais disons vite qu'ils ont eux-mêmes été inspirés par leurs prédécesseurs. Dan Derieux insiste, sur la base de Régis Boyer, à propos d'une Grande Déesse originaire.
Bref : on arriverait sur les trop fameuses thèses matriciennes dites du « matriarcat originaire », sinon qu'un « matriarcat » – pendant du patriarcat, ou même du virilat, où les hommes conditionnent le mariage des femmes, à des fins diplomatiques, militaires et territoriales – n'existe pas. Mais il est vrai qu'il exista, donc, un matrilignage (héritage par la lignée maternelle) et une matrilocation (l'époux s'installe dans le lignage de l'épouse) celtes – et rien que celtes... sous l'influence ibère dont les Gascons en général et les Basques en particulier (qui sont la pointe résiduelle des antiques Gascons) ont hérité. Dit communément : c'est pré-indo-européen.

Périphérique aux Indo-Européens, péri-indo-européen
Enfin on va trop vite, en disant que c'est pré-indo-européen : car, comme on voit, même si le continuum ibéro-vascon n'est pas yamna/indo-européen, il reste périphérique, péri-indo-européen : asianique d'influence sémitique (chamito-sémitique) avec potentiellement l'Iberia georgienne voire archaïquement Sumer (d'où provient Tanit, sous forme d'Inanna/Astarté) au prisme de la Méditerranée – tout comme potentiellement l'étrusque et le rhète disparus, ainsi qu'assurément le proto-hongrois et le proto-finnois. On parle là d'une première vague de migration européenne, depuis le Caucase-Sud asianique, avant la seconde migration européenne, depuis le Caucase-Nord yamna.
Aussi, la Déesse Mari basque dispose-t-elle d'une véritable liberté sexuelle, avec le Dragon Sugaar. Elle domine le panthéon, tout comme Tanit, depuis sa source punique/phénicienne occidentale. La figure masculine de Sugaar n'est « que » séminale, de même que celle du Bouc Noir, Akerbeltz – si fameux dans l'iconographie sorcière, puisque de son nom découle le nom des akelarres, ou assemblées de sorginak autout de sa fécondité (probable antique Dieu Erge pyrénéen, Georgos ibère, Baal Hamon punique).

Back to the future
Est-ce que les wiccans, néo-« tradition » hypermoderne, ont conscience de tout cela ?... Non. Pourtant, leur figure masculine de Dieu Cornu – lui aussi pseudo-celte, puisqu'inspiré par Cernunnos – est aussi « séminal » que Sugaar, ou Akerbeltz. Finalement, les wiccans nous font part d'une sensibilité spirituelle, disponible entre les dispositions des gens, qui certes fait écho à des temps immémoriaux.

Il ne faut pas voir cela comme un enracinement, même si les wiccans vous diront que « au fond, les dénominations sont sans importance » puisque pour eux « le principe féminin a ce gigantisme, et le principe masculin ce séminalisme » supposés éternels. Non seulement ça n'est pas traditionnel, mais en plus ça déforme les traditions celte et dane, pour les faire coller avec des éléments pré- ou péri-indo-européens.
Ce n'est pas étonnant alors que la christianisation, d'enracinement sémitique, peut nous interroger sur une victoire rétrospective de Carthage contre Rome dans notre hypermodernité. C'est-à-dire que les échos immémoriaux, ont bel et bien un canal historique, qui est paradoxalement le monothéisme – en dehors de vagues pratiques populaires putatives, survivantes après plus de 5000 ans, dont la seule idée de survivance s'apparente à du Dominique Venner (un historien de l'Europe, nationaliste continental, qui remonte même à 30.000 ans ! C'est qu'une autre maxime dit que « plus c'est long, plus c'est bon » !).
Par exemple, si Cernunnos, le Dieu Cornu, contient plausiblement l'écho de la chasse au renne préhistorique, il n'en reste pas moins qu'il est devenu Roi chez les Celtes et dans le cycle arthurien. Donc bon : tout est relatif.

En somme, dans une réalité alternative, les wiccans auraient pu être des Basques, mais puisque, « la vie », ça n'a jamais été « chacun sa réalité », les wiccans ne sont pas des Basques.

Tant pis pour eux tous !

 



19 réactions


  • Seth 10 avril 16:00

    Moi qui suit un fan de la Fantasy, je me demande si ces wiccans n’en ont pas abusé dans leur vision de dieux au point d’y ajouter foi.  smiley

    Mais parlons de choses sérieuses : qui du sex chez les wiccans ?  smiley


    • Mervis Nocteau Mervis Nocteau 10 avril 16:10

      @Seth. Quid ?  à l’image de notre époque.


    • Seth 10 avril 16:32

      @Mervis Nocteau

      Mais encore...  smiley

      Partouzes, viol d’enfants avant égorgement rituel, toussatoussa... ?


    • Mervis Nocteau Mervis Nocteau 10 avril 17:13

      Pas sérieux, s’abstenir.


    • Astrolabe Astrolabe 11 avril 19:16

      @Seth
              
      Aux wiccans je préfère les cénobites tranquilles ! smiley


    • Mervis Nocteau Mervis Nocteau 11 avril 22:00

      @Astrolabe. Il va vraiment falloir, avec votre copain Seth, que vous éteigniez la télévision. Mais, si « des choses » devaient avoir lieu « entre adultes consentants », que pourriez-vous y redire ? Seule votre salacité devant elles, s’expriment là. Par frustration, par déjanterie.


    • Seth 14 avril 12:52

      @Mervis Nocteau

      1/ je n’ai pas de télé

      2/ je me méfie par principe de toute « invention » yanki dont le gloubi boulga farfelu.


    • Mervis Nocteau Mervis Nocteau 14 avril 15:45

      @Seth. Bien sûr, je vous comprends, je n’aurais pas écrit cet article sinon. Toutefois, la wicca n’est pas yankee (enfin, elle l’est massivement devenue) mais elle est d’origine anglaise. Faut aussi aimer le pudding. Et pourtant, ça reste sensiblement spirituel.


  • Eric F Eric F 11 avril 17:01

    Merci pour ce panorama, ça nous change de l’info quotidienne.

    Le retour à des croyances et traditions totalement discontinuées est un phénomène de mode, pas spécifique à notre époque du reste, par exemple le moyenâgisme au 19è siècle. Cela peut être l’ancien, mais aussi le lointain, comme l’orientalisme. 

    Mais c’est une réinterprétation où l’apparence prédomine, comme ce que vous indiquez sur le présent article.


    • Mervis Nocteau Mervis Nocteau 11 avril 21:59

      @Eric F. Vous faîtes erreur. L’esprit est un besoin humain, comme la faim, le sommeil, voire le sexe (je reste modeste comme un épicurien, mais sans sexe c’est la fin de tout). L’esprit se réactualise sous différentes formes, y compris renouvelées, au fuselage du Devenir anthropologique historique et culturel. Il y a des liaisons, ne serait-ce que parce qu’il a fallu être au courant du passé, pour l’actualiser, et du reste les moutons diffusent comme toujours sans comprendre. Votre détachement rationnel n’y peut rien, sinon à dire cette banalité, que les temps changent. La wicca reste un continuisme sorcier, récupérant de biais diverses données, en les animant d’autres méconnues d’elle-même. En fait, on peut le désigner en Histoire des idées à son sujet, mais tout procède ainsi : combien sont-ils, à dénoncer la légende de la prise de la Bastille ? Les militaires continuent de défiler le 14 juillet, qui n’est pas près de perdre son statut de fête nationale. La France républicaine est une mascarade, voilà ce que ça dit ; pas sûr que la wicca soit aussi affligée, sous cet angle.


  • Eric F Eric F 12 avril 09:44

    ’’L’esprit est un besoin humain’’, mais cela peut être une recherche d’explication et de sens, ou une attirance pour le mystérieux. On est plutôt ici me semble-t-il dans la deuxième catégorie pour ces résurgences de mythes anciens, qui ne se placent plus dans la civilisation dont ils étaient un élément naturel.


    • Mervis Nocteau Mervis Nocteau 12 avril 23:30

      @Eric F. Vous ne comprenez pas, quand on vous parle de Devenir, ce qui implique un revenir. Anthropologiquement, il est tout à fait « naturel » (une notion à définir et pas du tout intuitive en vérité, quand on la médite scientifiquement) qu’adviennent les polythéismes/animismes, dans le contexte sociologique de ce que Max Weber nommait désenchantement du monde ou Jean-François Lyotard la fin des grands récits. Au contraire, il est tout à fait naturel alors, que les polythéismes/animismes radviennent, spiritualités de l’esquisse. Là où vous ne m’avez pas compris, justement, c’est que l’anthropologie historique et culturelle n’est plus la même  i.e. le mode d’insertion et/ou de déploiement du phénomène religieux. Il est évident que les sociétés laïques/séculières séparent l’institution sociopolitique du religieux, et qu’à ce titre les polythéismes/animismes s’insèrent dans la liberté de conscience, c’est-à-dire des choix, des possibilités modernes, sur ce que les économistes modéliseront volontiers  un peu vulgairement, certes  comme le marché des croyances. Cela dit, c’est tout un business, quand même, aussi. Il suffit d’aller à Lourdes pour s’en convaincre physiquement, autour du sanctuaire catholique. Que cela plaise ou non, pour le meilleur et pour le pire, l’esprit anime le monde.


  • Eric F Eric F 13 avril 11:59

    ’’Que cela plaise ou non, pour le meilleur et pour le pire, l’esprit anime le monde’’

    Comment interpréter cette formule ?
    -soit cela constitue une profession de foi selon laquelle il existe dans l’univers un ’’esprit’’ distinct de la matière.
    -soit c’est un constat sociologique selon lequel, partout dans le monde, l’homme tend à rechercher une spiritualité, un mysticisme.


    • Eric F Eric F 13 avril 12:05

      [peut-être faudrait-il dire ’’constat anthropologique’’ plutôt que sociologique ?]


    • Mervis Nocteau Mervis Nocteau 13 avril 13:45

      @Eric F. Il serait plus agréable que vous répondiez directement à mes commentaires, qu’on les ait dans un seul fil, plutôt que de démultiplier les entrées.

      Pour vous répondre sur le fond, j’aurai la probité de m’en tenir au profane, en vous disant qu’on parle couramment de l’esprit d’une démarche, l’esprit d’un projet, comme on parle de son intention, de son allure et de son sens. Ça n’a rien de physique. Les stoïciens nommaient cela des « incorporels »  ceci dit, non pour défendre le stoïcisme éthique, mais parce que sa physique est intéressante. Elle se perpétue toujours de nos jours, dans la distinction entre l’être et l’événement.

      Nous pourrions dire la même chose de l’âme, en tant qu’elle est l’animation. Cela dit, j’ai commis l’erreur de dire « l’esprit anime le monde », ce qui crée des confusions âme-esprit. Ce n’est pas la même chose, non plus. Mais, au niveau profane où vous tenez à rester, c’est la même chose.


    • Eric F Eric F 13 avril 19:23

      @Mervis Nocteau
      Désolé, j’avais pas cliqué où il fallait pour placer mon commentaire sous celui auquel je répondais, erreur involontaire.

      Lorsqu’on parle de l’esprit d’une démarche, de l’intension, cela s’applique aux humains (voire animaux dotés de capacités de pensée). Je n’arrive pas à saisir si vous considérez que quelque chose de comparable existe au niveau de l’univers (ce qui est l’assomption de toute religion).


    • Mervis Nocteau Mervis Nocteau 13 avril 23:18

      @Eric F. Que voulez-vous que je vous dise, que vous ne semblez « savoir » déjà, puisque vous le niez depuis tout à l’heure ?


  • Enki Enki 13 avril 21:17
    Cépafo. En précisant que la wicca est pratiquée surtout par des femmes : le tropisme vers le féminin dans les explorations mythologiques et des sociétés anciennes est normal. Un pâtissier s’intéresse surtout à la cuisine sucrée. Et puis c’est un syncrétisme, pas le réveil de telle ou telle tradition éteinte, basque ou druidique.

    Il y a peut-être deux plans à ne pas confondre.

    - Le féminin et le masculin dans l’organisation d’une société. L’histoire humaine, indique qu’elle est largement à dominante masculine, hormis des singularités disséminées. Ce que vous expliquez dans votre article. Même concernant les chasseurs cueilleurs de la préhistoire et celles subsistantes encore : rien n’indique que le matriarcat était la règle générale. Une des difficultés, sans doute, pour comprendre ce constat dérangeant, est la confusion entre notre société actuelle des droits, qui n’a peut être jamais été aussi égalitaire de l’histoire humaine et celles historiques des fonctions, dont l’évidence des répartitions s’est évaporée avec l’urbanisation de la population.

    - Le féminin et le masculin comme principes formant la nature, dont les humains sont issus. Ils sont constamment présents dans les mythologies anciennes et celles qui perdurent, avec les divinités comme les éléments chtoniens coexistant nécessairement avec ceux ouraniens. L’abrahamisme a fait disparaître cette dualité nécessaire à toute vie, son dieu universel et unique étant d’essence masculine.

    Il y a même quelque chose de paradoxal que le féminin et masculin soient autant présents au niveau des droits dans nos sociétés occidentales (jusqu’à ce jour...), alors que leurs principes ont complètement disparu de nos schémas mentaux usuels. L’inverse est aussi intéressant : par exemple dans le panthéon grec, les femmes sont largement aussi présentes que les hommes, alors qu’on ne connaît pas de philosophe femmes, ni guère de reines, si elles ne sont « femmes de... ». 

    Dans la wicca, hormis que les polarités féminin/masculin sont clairement posées, je ne saurais dire ce qu’il en est de leur « féminisme », d’autant plus que c’est un mouvement souple à plusieurs courants, ou « covens ». 

    • Mervis Nocteau Mervis Nocteau 13 avril 23:17

      @Enki. Merci. Pas grand-chose à redire, RAS.

      On compte fameusement Cléopâtre et Hypathie d’Alexandrie quand même, mais ce sont des exceptions qui confirment la règle, il y en a peut-être d’autres, et l’on remarque qu’elles sont helléno-égyptienne  l’aspect égyptien expliquant peut-être cela.

      Quant à savoir ce qu’il en est du féminisme des wiccanes, étant donné que, comme toute population religieuse, elle est plus ou moins stratifiée comme la société dans laquelle elle se manifeste  ou du moins est-elle plus ou moins répartie dans cette société,  il se trouve que leur féminisme... est à l’image de ce qui se fait. C’est-à-dire... variable, selon les caractères et les milieux, comme tout et toujours.


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