samedi 22 juin 2013 - par C’est Nabum

Traumatisme linguistique

Les confessions d'un Bonimenteur

La barre ou le créole universel

Je me dois de vous faire un aveu qui me range dans la cohorte des indigents, des illettrés des temps modernes, des condamnés aux emplois subalternes, des arriérés mentaux et je ne sais quel autre qualificatif. Tout comme le pauvre individu qui ne dispose pas d'un ordinateur et que nos grands savants traitent désormais « d'ordillettrés », je suis un pauvre rebut de la société qui ne parle que le français. Je peux, si vous le voulez tenir une conversation en patois, parler la langue de Couté et comprendre celle de Rabelais, mais jamais, au grand jamais, vous ne m'entendrez m'aventurer dans les turbulences de la langue de Shakespeare.

Pour aller au bout de l'indignité, je n'hésite pas à reconnaître que les neuf années où j'ai eu à subir des cours d'anglais ne m'ont jamais laissé la moindre trace. Définitivement, totalement, radicalement, indubitablement réfractaire à ce dialecte imprononçable, je comprends à peu près ce que peuvent se dire des étrangers à cette langue, des non natifs des nations anglophones. Par contre, dès qu'il s'agit d'un locuteur dans sa langue maternelle, je ne cherche même pas à comprendre et m'enfuis tout penaud.

Je ne peux supporter cette langue dans sa version originale. Mon vieux traumatisme linguistique surgit à nouveau, la douleur toujours aussi vive me vrille les oreilles, me cloue le bec avec une efficacité qui ne s'est jamais démentie. J'en ai des frissons, la chair de poule, je me sens si mal qu'il est inutile de poursuivre plus longtemps cette confrontation navrante. Je suis anglophobe, maladivement, viscéralement, définitivement !

Tout remonte à mon premier cours d'anglais. C'était en sixième. Je revois encore la scène comme si c'était hier. Nous étions dans un préfabriqué monté à la hâte pour intégrer l'afflux de collégiens avec la création des CEG. Je suppose encore que les professeurs n'étaient pas tous au point et cette jeune professeur d'anglais certainement moins que beaucoup d'autres qui faisaient ce qu'ils pouvaient pour encaisser cette première vague de la démocratisation de l'enseignement.

J'avais manqué les trois premiers mois de l'année scolaire, une opération en urgence m'avait contraint à l'absentéisme longue durée. J'arrivais donc, impatient de rattraper mon retard dans une matière pour laquelle mes parents n'avaient sans doute trouvé personne pour venir me donner des cours à domicile. J'étais très ému, ce matin là, je découvrais cette matière qui faisait la spécificité du collège d'alors …

Et ce fut la catastrophe, la honte absolue, le ridicule absurde et ineffaçable. La jeune enseignante, je ne sais pour quelle raison me demande dans cette langue nouvelle pour moi si je suis une fille. Tous mes camarades de souffler derrière mon dos ce premier mot qui sera le dernier. Fier comme Artaban lors de son premier cours de gascon, je décrochai un « Yes » tonitruant.

Je vous fait grâce des rires et des lazzis qui suivirent ce mot qui me resta en travers de la gorge, cette langue que j'ai eue immédiatement en aversion. J'avais pris en grippe la matière et dans un même mouvement tous ceux qui usaient de ce langage. Le reste, les neuf années de gavage inutile furent un calvaire qui m'éloigna à jamais des autres langues vivantes.

À quelque chose, malheur est bon. Je me pris d'une passion dévorante pour le Français, pour les mots et les tournures même si ma dysorthographie pathologique m'en interdisait l'écriture sereine. Pour parfaire ce coup assassin, je subis une nouvelle opération à Pâques et manquai encore un bon trimestre. L'Anglais m'échappait inexorablement !

Alors, quand sur le bateau du capitaine, nous voyons arriver un groupe cosmopolite dont la seule langue commune est ce maudit anglois, je serre les dents tout en faisant bonne figure. Il n'y a pas le choix, la barre est ma bouée de secours, mon refuge pour garder bouche close et ne pas montrer cette humiliation qui n'a jamais cessé depuis ce jour maudit.

Contre mauvaise fortune je dois faire bon cœur et accepter de prendre ce manche qui me déplait presque autant que la langue d'outre Manche. Mais, je n'ai guère le choix si ce n'est que de passer pour un arriéré, ce que je suis certainement aux yeux de ces voyageurs polyglottes. Tant pis pour eux, ils n'auront pas droit à mes bonimenteries. L'expérience de la traduction n'a pas été concluante. Il semble que je sois attaché à ma terre, à ma Loire et à ma langue. Ce n'est pas pour me déplaire !

Linguistiquement vôtre.



78 réactions


  • Radix Radix 22 juin 2013 13:47

    Bonjour Nabum

    J’ai eu une expérience similaire avec l’anglais. En 6ème j’ai eu 4 prof. d’anglais, la première nous a lâché au bout d’un mois pour cause d’accouchement, la remplaçante est arrivée enceinte jusqu’aux yeux et on s’est dit qu’elle n’allait pas nous faire un long usage. La troisième a tenu 3 mois avant de disparaître, on n’a jamais su pourquoi et la dernière était une écossaise avec un accent incompréhensible... même en français !
    Ma 5ème a été similaire à ta 6ème, trois mois d’absence pour cause d’opération au 2ème trimestre !

    Le plus bizarre, c’est que j’ai finis par parler anglais couramment bien des années après (après avoir tout oublier) lorsque j’ai vécu avec une irlandaise !

    Après notre séparation... j’ai aussitôt tout oublié, comme si mon esprit était définitivement rétif à cette langue dont pas un mot ne s’écrit comme il se prononce !

    Radix


    • L'enfoiré L’enfoiré 22 juin 2013 14:27

      « pas un mot ne s’écrit comme il se prononce ! »


      exact.
      Mais le français a d’autres problèmes. Des mots complètement différents et qui se prononcent de la même façon.
      Il était, une fois, cent français à l’étranger, sans connaitre la langue du pays, Ils s’en foutaient. Un jour, l’un d’eux se blesse, il se sent mal, il remarque le sang qui pisse, 
      Il crie « à l’aide », « à l’aide ». Pas de réponse.... il s’en tire de justesse. 
      Depuis lors, il crie « Help » et plusieurs samaritains se présentent. smiley 


    • ffi ffi 22 juin 2013 17:18

      Le français est une langue de l’écrit.
       
      L’écrit contient souvent la mémoire de l’étymologie latine.

      Le nombre « cent », le verbe « je sens », la construction pronominale où s’intercale le pronom « s’en », le substantif « le sang », et la préposition « sans », se trouvent en générale à des places différentes dans une phrase.

      -> quand sans sang je me sens, il s’en sent de deux cents !
       
      Il ne faut pas rêver, toute langue a toujours ses ambiguïtés et cela donc impose des contraintes syntaxiques pour pouvoir être compris.
       
      Le locuteur natif est toujours plus apte à comprendre sans ambiguïté que celui qui ne l’est pas.
      D’où l’importance de pouvoir s’exprimer dans sa langue maternelle.


    • L'enfoiré L’enfoiré 22 juin 2013 19:00

      ffi,

       100% d’accord.
       Comme je l’exprimais dans l’article sus-mentionné, il y a les obligations qui font que l’apprentissage d’autres langues est nécessaire.
       Je ne sais si en France, c’est la méconnaissance d’une deuxième langue, est une règle d’exclusion, mais ici, à Bruxelles, rester monolingue, c’est rester au chômage ou faire de petits travaux de nettoyage. Pouvoir s’exprimer en deux, voir trois langue est un « must. » 

    • C'est Nabum C’est Nabum 23 juin 2013 08:37

      Radix


      Merci

      Ce témoignage me rassure et me donne espoir

      Vite, qu’une Irlandaise charmante vienne à moi ! 

    • ricoxy ricoxy 24 juin 2013 12:07

      « 

      Mais le français a d’autres problèmes. Des mots complètement différents et qui se prononcent de la même façon.Il était, une fois, cent français à l’étranger, sans connaitre la langue du pays, Ils s’en foutaient. Un jour, l’un d’eux se blesse, il se sent mal, il remarque le sang qui pisse, Il crie « à l’aide », « à l’aide ». Pas de réponse.... il s’en tire de justesse.
       »

      Exemple tiré par les cheveux, car ce ne sont pas les mêmes mots. Que dire de l’anglais, avec son triste cortège de diphtongues, de triphtongues voire de quadriphtongues ... Et un même mot peut se prononcer différemment, selon que c’est un Britannique ou un Américain qui parle (lieutenant, prononcé leftenent par un Britannique, loutenent par un Américain).

      Et le chinois, donc ? Une même syllabe peut avoir jusqu’à une centaine de significations différentes, seul le « ton » permet de les différencier.

      Le français est finalement plus précis.


  • L'enfoiré L’enfoiré 22 juin 2013 14:04

    Pauvre Nabum,

     Contraint de rester en France pour ses congés.
     A vous de me le dire... smiley
     

  • ZEN ZEN 22 juin 2013 14:05

    Hi !
    Bof ! 500 mots de globish d’aéroport suffisent dans le domaine du tourisme de masse, même sur la Loire.
    .Parle-leur de Jeanne d’Arc, pour les faire fuir de honte...
    Ayant pratiqué l’allemand, l’espagnol et des rudiments d’anglais, je me suis décidé à ma retraite d’approfondir le langue de mes voisins d’en face, par des cours au Greta du coin.
    Dur à cet âge, mais pas impossible. J’ai acquis un niveau moyen qui me permet de me débrouiller oralement et de lire un texte sans trop de difficulté.
    Bye !


    • L'enfoiré L’enfoiré 22 juin 2013 14:18

      Hi Zen,

       How are you ? Nice to see yoy again. I remember your text about the low cost. A nice one, indeed.

       Het is better nederlands vanaf het begin te leren. In nederlands, hoor je alle letters. Daarvan is het echt beter dan engels. 

       Quisiera hablar con Usted en espagnol pero que esta la lengua que Usted ha aprendido el mas, non francès, naturalmente ?

       Une langue, si elle n’est pas parlée couramment, s’oublie très vite.
       Le globish, oui, peut-être.
       En fait, on apprend les mots qui sont le plus utilisés dans la fonction qu’on occupe.
       Etre compris et comprendre les autres, c’est le principal.
        

    • ffi ffi 22 juin 2013 17:26

      Il est d’ailleurs fort dommage d’oublier le grec et le Latin, ou même l’hébreu Biblique.
       
      Quoi donc, apprendre des langues qui ne se parlent plus ?
      Mais vous délirez mon cher !


    • C'est Nabum C’est Nabum 23 juin 2013 08:40

      Zen


      C’est justement ce que je veux éviter, ce discours niaiseux avec quelques mots.

      Alors je prends la barre

    • C'est Nabum C’est Nabum 23 juin 2013 08:43

      SelenaOndirignee


      Commentaire qui me touche Merci 

      C’est sans doute parce que j’ai un rapport esthétique à ma langue que je n’ai pas pu me résoudre à acquérir des rudiments d’une autre.

      Je crois hélas que pour moi c’est trop tard et j’aime à me réfugier dans ce Français que je chéris tant !

  • Richard Schneider Richard Schneider 22 juin 2013 16:22

    Bonjour Nabum,

    Comme vous je préfère le Français à tout autre langue - bien que je sois bilingue (ou presque) français-allemand.
    J’ai de bonnes notions d’ANGLAIS. Oui j’insiste d’ANGLAIS. Ce qui veut dire que je lis les grands auteurs anglo-saxons dans le texte. Mais je déteste cet « anglais des aérogares », décrié par Hagège : « L’anglais détruit notre pensée » - Le Point.
     C’est cette langue (le globish) made in USA qui participe à l’américanisation du monde, à travers la mondialisation libérale qui écrase les peuples. C’est elle qui nivelle par le bas les cultures - un exemple ? la worldmusic, sans relief et sans saveur.
    Le plus regrettable, c’est que tout le monde encourage, au nom du libéralisme, la diffusion de ce pidgin.
    Bonne après-midi,
    RS

    • ffi ffi 22 juin 2013 17:29

      Apprendre l’Allemand rend très facile l’apprentissage de l’Anglais.


    • L'enfoiré L’enfoiré 22 juin 2013 19:09

      ff,

       L’anglais à partir de l’allemand ?
       Là, je suis très surpris. Les cas, accusatif et autres n’existent pas en anglais.
       La construction des phrases est différente. Les verbes sont à la même place en anglais et en français sauf pour les adjectifs.
       Le néerlandais peut-être.
       Les mots multi-composés existent très peu en anglais.
       Des mots d’allemand et de néerlandais peuvent atteindre des longueurs démesurées.

    • ffi ffi 22 juin 2013 21:21

      Personnellement, j’étais assez mauvais en orthographe en Français, mais en Allemand je n’ai jamais eu de problème.
       
      Disons que la plupart des mots de l’Anglais qui ne sont pas issus de latin... sont issus du germanique. (Vater/father ; Mutter/mother ; Gott/God ; gehen/go ; leben/love ; Hand/hand ; Fuss/foot ; Haar/hair ;). Quant à la grammaire, l’anglais c’est un paradis par rapport à l’Allemand du point de vue des déclinaisons.


    • Radix Radix 22 juin 2013 21:42

      Bonsoir Ffi

      La majorité des mots du vocabulaire anglais sont issus du français.

      L’anglais est un mélange de bas allemand et de français, ce qui trompe les locuteurs c’est qu’avec le temps les mots ont évolués différemment en anglais, alors qu’en français ils ont gardé, pour la plupart, leurs sens originel.

      Par contre, je vous l’accorde, pour la grammaire c’est un mixte sérieux avec l’allemand.

      Le fait que les mots anglais ne se prononcent pas comme ils sont écrits, ce qui dans une langue structurée est une aberration, vient du fait qu’à l’époque de la création de cette « langue » cohabitaient dans le pays des saxons et des français et qu’aucun d’eux ne prononçaient les mots comme ils ont finit par être écrits : c’est un mauvais compromis !

      Radix


    • C'est Nabum C’est Nabum 23 juin 2013 08:47

      Richard


      J’aime ce commentaire qui n’explique pas mon rejet de l’anglais mais qui a depuis longtemps encouragé mon refus de faire le moindre effort pour avaler ce brouet indigeste que vous appelez globish

      Merci

    • L'enfoiré L’enfoiré 24 juin 2013 08:31

      Selena,


      « l’anglais était plus facile lorsque l’on maîtrisait l’Allemand que l’inverse. »
      L’allemand est une langue difficile. Une grammaire très sophistiquée.
      Est-ce dire que plus on connait quelque chose de compliqué, c’est plus facile d’atteindre des choses moins difficiles ?
      A mon avis, non.
      Il faut trouver les point de raccords.
      Hors, il y a plus de liens, de mots transvasés d’une langue à l’autre entre l’anglais et le français.
      L’influence du français sur l’anglais est aussi bien réelle
      Je ne crois pas que cela soit aussi évident entre l’allemand et l’anglais, mais peut-être me trompais-je. 


    • ffi ffi 24 juin 2013 13:57

      S’il y a en effet beaucoup de vocabulaire en Anglais issu du Français, celui-reste de l’emprunt et est donc quelque peu superficiel.
       
      Les mot d’usage très courants sont plutôt issus de germanique
      pronoms personnels : I/ich ; du/you ; er/he ; wir/we ; ihr/you ;Sie/they
      Jours de la semaine :
      Montag, Dienstag, mitwoch, Donnerstag, Freitag, Samstag, SonnTag
      Monday, Tuesday, Wednesday, thunday, freeday, saturday, sunday
      (Donner = thunder = tonnerre ;
      verbes : gehen/go (aller), fallen/fall (tomber),
      adverbe : alle/all (tout)
      beide/ both (tous les deux)

      Le premier point est de comparer les jours de la semaines dans les diverses langues scandinaves. Il est évidant que la langue anglaise emprunte beaucoup au scandinave : Les jours anglais sont d’ailleurs nommés selon le panthéon céleste Nordique :

      Monday signifie comme en français "jour de la Lune (Moon)". Tuesday signifie « jour de Tyr », dieu nordique de la guerre. Wednesday signifie « jour d’Odin (Woden) », père céleste nordique. Thursday signifie « jour de Thor », dieu nordique du tonnerre. Friday signifie « jour de Freya »,déesse nordique de la Beauté et de l’Amour. Saturday signifie « jour de Saturne »,dieu romain du temps. Sunday signifie « jour du soleil (sun) ».

    • C'est Nabum C’est Nabum 23 juin 2013 08:48

      Selena


      Ne vous en privez pas !

  • Montagnais .. FRIDA Montagnais 23 juin 2013 10:39

    L’utilisation massive de la langue des godons est l’une des premières raisons de l’effondrement prochain du monde


    Nb Shakespeare, grand secoueur de lance, avait dit qu’il mépriserait toujours un homme qui ne saurait convaincre une femme avec sa langue ..

    Vous .. vous savez .. femmes et hommes sont convaincus

  • la fee viviane 23 juin 2013 11:09

    dans les pays d’Europe du Nord on commence à apprendre une langue étrangère à la maternelle !! à ce moment du développement du cerveau on peu à l’oral maîtriser sans les mélanger jusqu’à 3 langues en plus de la langue maternelle !


    • C'est Nabum C’est Nabum 23 juin 2013 11:14

      Charmante Fée


      Je crains que pour moi ce soit trop tard ! 

      Il est vrai que cela serait plus facile ... en commençant très tôt ! 

  • Deneb Deneb 23 juin 2013 11:56

    Il n’y a rien qui renforce plus la connaissance et enrichi la pratique de sa propre langue, que d’apprendre d’autres langues. Plus on en connait, plus l’expression dans sa langue maternelle est aisé. Dans ma jeunesse, en guide touristique yougoslave, j’ai parfois eu dans mon autocar des visiteurs de 6 pays auxquels j’expliquais les lieux en 3 langues, sans compter le chauffeur, un Serbe qui ne parlait traitre mot de ma langue maternelle, le Slovène. Ce fut un exercice extrêmement utile et enrichissant pour mon paradigme social.
    Apprendre des langues, communiquer avec les gens d’autres cultures forge l’expression, quel que soit le langage que l’on utilise.


    • C'est Nabum C’est Nabum 23 juin 2013 14:48

      Deneb


      J’ai le douloureux sentiment que vous me traitez ainsi d’imbécile et non seulement cet aveu m’a coûté mais en plus il me revient comme un boomerang ! Merci

    • Deneb Deneb 23 juin 2013 15:33

      Je ne vous traite pas d’imbécile, je relate mon expérience personnelle, je suis désolé que ça aille à l’encontre de vos convictions.


    • Deneb Deneb 23 juin 2013 16:17

      les patois... Le Russe est donc un patois du polonais ?


    • C'est Nabum C’est Nabum 23 juin 2013 16:58

      Deneb


      J’ai eu ce sentiment de la remarque qui juge. Comme ce n’était pas le cas veuillez m’en excuser Comme je l’ai écrit je suis très sensible sur ce sujet

    • Deneb Deneb 23 juin 2013 18:23

      Ce n’était pas un jugement, Noaboum. Juste une expression de désaccord avec votre postulat que l’on ne peut maîtriser plusieurs langues, alors tant qu’a faire, se consacrer à l’étude poussé d’une seule. Ca fait un peu monomaniaque, mais rassurez vous j’en suis aussi - en musique je ne supporte plus que du Bach, que je pratique compulsivement. Une langue n’est pas seule, elle s’entremêle et enchevêtre tout le temps avec toutes celles qui l’entourent. Les mots adoptés d’une autre langue constituent 90% du vocabulaire.
      Selena, je ne vais pas m’étaler là dessus, mais ma langue maternelle est parlé par à peine 2 millions de personnes, chez nous, être polyglotte est une question de survie. Quant au Russe, je le comprend assez bien, vu que c’est un patois du Slovène, mais je ne le pratique pas. En fait si, parfois avec l’épicière russe en bas de chez moi, c’est la seule boutique en ville où ils vendent du chou fermenté dont je raffole.


    • C'est Nabum C’est Nabum 23 juin 2013 21:09

      Deneb


      Je suis monomaniaque !

      C’est pourquoi j’écris avec tant de régularité. Désolé !

    • L'enfoiré L’enfoiré 24 juin 2013 08:40

      Deneb,


      «  Il n’y a rien qui renforce plus la connaissance et enrichi la pratique de sa propre langue, que d’apprendre d’autres langues. »

      Absolument. Totalement d’accord. Essayer d’en faire un melting pot comme l’a essayé Zamenhof avec l’esperanto était une très généreuse idée comme je l’écrivais dans mon billet sus-mentionné, mais qui ne tient pas dans la longueur.
      A Bruxelles, plus de cent langues se côtoient. Quelques mots suffisent pour faire le lien entre chacune quand c’est nécessaire. Que cela s’appelle du globich, pourquoi pas.
      Chacun n’a pas besoin de lire de la littérature dans l’autre langue.
      A partir de quel nombre peut-on dire que l’on connait une langue ?
      En français, est-ce connaitre le maximum de synonymes qui le détermine ? 

      Plus on baragouine de langues, plus vite on en apprendra une autre.
      C’est prouvé.
      Avoir des parents de deux cultures linguistiques différentes est un plus indéniable.

    • L'enfoiré L’enfoiré 24 juin 2013 08:49

      «  être polyglotte est une question de survie. »


      Si vous saviez à quel point je suis d’accord avec vous...
      J’ai un exemple avec quelqu’un qui comme française, ne connait qu’une langue.
      Elle avait une profession de coordination en France.
      Elle a connu un Bruxellois et l’a suivi.
      Je ne vous dit pas quel métier, elle fait actuellement, mais c’est une descente dans l’échelle sociale.
      Sans le néerlandais, aucune chance.
      De l’anglais n’en parlons même pas... 



    • L'enfoiré L’enfoiré 24 juin 2013 09:12

      Nabum,


      « Je suis monomaniaque ! C’est pourquoi j’écris avec tant de régularité »

      Et bien pendant les vacances, écrivez moins et lisez plus dans une autre langue... smiley
      Vous avez le choix de la langue
      A la rentrée, on vérifiera le progrès. smiley

    • C'est Nabum C’est Nabum 24 juin 2013 12:51

      L’Enfoiré


      J’ai l’impression de recevoir mon bulletin trimestriel

      Conseils, remontrances se succèdent. Je suis un âne bâté, ne l’oubliez pas, têtu, je n’en ferai qu’à ma mauvaise tête ....

    • L'enfoiré L’enfoiré 24 juin 2013 13:14

      « J’ai l’impression de recevoir mon bulletin trimestriel »

      Chacun son tour, non ?

  • Deneb Deneb 23 juin 2013 18:39

    "on ne peut avoir la même vision d’une culture (et la langue en fait partie) en fonction de celle dans laquelle on s’est construit."

    Et en français, ça donne quoi ?


    • L'enfoiré L’enfoiré 24 juin 2013 09:44

      « plus je parle sur agoravox, moins je lis ce que j’ai à lire (mes cours). »

      Tiens, tiens, même chose que Nabum...
      Plus on écrit, moins on a le temps pour lire ce qui s’écrit ailleurs.
      Alors, l’écriture devient industrielle et on ne s’enrichit plus soi même, même si on croit enrichir les autres.
      Un article par semaine, c’est déjà beaucoup à mon avis.

    • L'enfoiré L’enfoiré 24 juin 2013 13:34
      Un commentaire que je viens d’ajouter et qui vous montre qu’il y a des Anglais très différents de ce qu’on pense d’eux en France.

      L’écrivain anglais Martin Amis était interviewé dans le Vif à la suite de son livre « Lionel Asbo, l’état de l’Angleterre ». L’histoire d’un gars qui gagne au loto et qui révèle l’obsession actuelle de l’argent et de la célébrité. L« Anti-Social Behavior Orders » constitue le déclin de l’Angleterre.
      Ecrire pour lui est répondre à une voie intérieure alors que la plupart des gens sont cloisonnés et la mettent de côté. Ecrire c’est demeurer enfant avec un sens de l’humour qui va jusqu’à la provoc pour estimer la force de l’autre dans un comique de situation, face aux travers de la société contemporaine. Le manque de communication silencieuse avec un livre va rétrécir l’avenir, selon lui. 

    • L'enfoiré L’enfoiré 24 juin 2013 13:37

      Et le Figaro d’écrire... smiley

      A quand un bouquin, Nabum ?

  • ricoxy ricoxy 24 juin 2013 12:10

    Finalement, il faut en revenir à cette célèbre phrase, attribuée à Charles Quint :

    « J’utilise l’allemand quand je parle avec mon cheval, je converse en français avec les hommes, je parle en italien avec les femmes, et je réserve l’espagnol pour parler à Dieu. »

    Le plurilinguisme enrichit l’esprit et permet de mieux se faire comprendre que l’épouvantable globish.


    • C'est Nabum C’est Nabum 24 juin 2013 12:54

      Ricoxy


      Je n’ai pas envie de réduire ma pensée en utilisant une langue que je ne maïtrise pas. S’il y a un traducteur, qu’il fasse le travail ! 

      Chacun dans sa langue et les erreurs de détails seront moins fréquentes.

    • ricoxy ricoxy 24 juin 2013 13:09

      C’est bien mon avis. Inutile de s’encombrer l’esprit ; mais impossible de ne se limiter qu’au français et au globish. Mais deux ou trois langues, dont sa langue « maternelle » avec deux autres langues, élargissent l’esprit et font appréhender la réalité de façon différente.


    • L'enfoiré L’enfoiré 24 juin 2013 13:17

      Le globish n’est que la première étape et c’est ce que vous n’avez pas compris.

      Allez en immersion dans le pays et vous verrez le progrès sera fulgurant.


    • C'est Nabum C’est Nabum 24 juin 2013 13:53

      L’Enfoiré


      N’avez-vous pas compris ?

      Parlez cette langue m’ai souffrance et souvenir douloureux

      Je ne veux pas faire cet effort !
      Une autre peut-être mais je crains qu’il soit trop tard

    • ffi ffi 24 juin 2013 14:15

      Ricoxy : tout le monde n’est pas comme Charles Quint, à la tête d’un Empire qui couvre la moitié de l’Europe... C’est en soi intéressant de connaître plusieurs langues, mais cela demande beaucoup de temps et de pratique pour arriver à un bon niveau, sinon on n’en obtient que des notions.
       
      Donc les gens sont naturellement plus habiles à utiliser leur langue maternelle.
       
      De plus, pour ce qui est de l’apprentissage des diverses langues, pourquoi se limiter aux langues vivantes ? Souvent, il m’arrive de m’intéresser aux textes anciens. J’ai alors besoin de connaître les langues mortes (ancien français, latin, Grec). De plus, si je veux m’intéresser à la Bible, alors je me dois de connaître les rudiments de l’Araméen et l’Hébreux...
       
      Mais tout le monde ne peut pas être linguiste.

      En fait, si l’on voulait vraiment être efficace en matière d’apprentissage des langues, il faudrait d’abbord s’intéresser aux langues mères (Hébreu/Araméen, Grec/Latin, vieux Norois, Proto-Slave), dont toutes les langues actuelles sont issues.


    • C'est Nabum C’est Nabum 24 juin 2013 15:57

       ffi 


      Pour le vieux Norois, je suis preneur ! 

    • L'enfoiré L’enfoiré 24 juin 2013 16:16

      Et le sanskrit, là on remonte vraiment aux sources


  • ricoxy ricoxy 24 juin 2013 13:40

    « Allez en immersion dans le pays »

    Quel pays ? Le Globishstan ?


    • C'est Nabum C’est Nabum 24 juin 2013 15:58

      Ricoxy


      Un marin fut-il d’eau douce préfère rester à la surface ! 

    • L'enfoiré L’enfoiré 24 juin 2013 16:24

      La France n’est-elle pas un Globishstan ?

      Les Globsihstan existent partout. 
      La langue d’oil, l’occitan, le corse, le breton et le basque que sont-il ?
      Savez-vous que dans la France du nord, à côté des Chtis, il se parle encore une autre forme de flamand enseignée dans des écoles ?

    • L'enfoiré L’enfoiré 24 juin 2013 16:25

      Cassel, vous dit quelque chose ?


    • ricoxy ricoxy 27 juin 2013 12:32

      De toute façon, quand on me parle en anglais, je réponds en russe ou en bulgare.


    • C'est Nabum C’est Nabum 27 juin 2013 12:43

      Ricoxy


      et moi en patois du pays !

    • ricoxy ricoxy 27 juin 2013 13:33

      Je connais un peu le patois berrichon, pour avoir vécu dix ans près de Bourges quand j’étais jeune. Ce serait loufoque de répondre en quelques mots berrichons bien sentis à quelqu’un vous questionnant en globish. C’est bête, me direz-vous  ? N’oubliez pas le vieux proverbe berrichon : « Quatre-vingt dix neuf moutons et un Berrichon, ça fait cent bêeutes ».


    • C'est Nabum C’est Nabum 27 juin 2013 14:05

      Ricoxy


      J’le barragouine queques mots de cheux nous et y s’trouvent tout berliauds d’en ren entraver !

  • alinea Alinea 24 juin 2013 16:36

    La langue des signes C’est Nabum ; dans les meetings maintenant, il y a toujours un traducteur ; et ces gestes me ravissent...
    Mon traumatisme, c’est l’ allemand ( j’étais fortiche en anglais et l’ai parlé couramment longtemps !) mais l’allemand !! aïe ; et bien des années plus tard, quanf j’accompagnais des voyages, figurez-vous qu’au bout de quelques jours, je comprenais ce que les gens disaient ; impossible en revanche d’en articuler un son !
    c’est la mode aujourd’hui de bouger mais une langue étrangère n’a d’intérêt que si on peut dire et comprendre autant que dans sa propre langue ! j’ai toujours ri devant les pancartes : Miel, Honey, Honig ; il faut pas se foutre de la gueule des gens, si ?


    • L'enfoiré L’enfoiré 24 juin 2013 16:58

      «  il faut pas se foutre de la gueule des gens, si ? »


      Si, et ils aiment cela. smiley

    • C'est Nabum C’est Nabum 24 juin 2013 17:52

      Alinéa


      Je ne supporte pas la forme réduite, minimaliste que prennent les explications sous-prétexte qu’il faille les dire en anglais. 

      Je préfère continuer à m’exprimer dans ma langue et laisser faire d’autres qui maîtrisent totalement les deux médias. Ils se nomment traducteurs !

      Je suis ravi de vous voir avec un problème analogue au mien. Je me sens moins seul ...

    • L'enfoiré L’enfoiré 24 juin 2013 19:37

      Au début du printemps c’était la fête de l’Europe à Bruxelles.

      Journée porte ouverte dans les bâtiments de la CE.
      Les photos que j’en ai faites, il y avait les salles avec les traducteurs.
      En effet, les traducteurs ont le beau rôle. C’est un métier qui se doit d’avoir une certaine expérience de l’Europe elle-même en plus de connaitre la traduction des mots et des phrases.
      Il faut bien comprendre ce qui est dit dans chacune des langues pour tous.
      Mais quand les mandataires des différents pays sortent dans les couloirs, en quelle langue croyez-vous qu’ils parlent ?

    • C'est Nabum C’est Nabum 24 juin 2013 21:22

      L’Enfoiré


      Dans une guerre et celle-ci est linguistique il y a des résistants, des traîtres et des collabos.

      J’ai choisi mon camp, sans compromission avec la langue de l’envahisseur et tyran

    • alinea Alinea 24 juin 2013 21:28

      Ah c’est Nabum, j’ai oublié : devant les campings, il y a écrit : camping, camping, camping !!  smiley


    • C'est Nabum C’est Nabum 24 juin 2013 21:33

      Alinéa


      Je préfère les îles de Loire où il n’y a rien d’écrit ...

    • C'est Nabum C’est Nabum 25 juin 2013 08:01

      SelenaOndirignee 


      C’est un chat teigne sous son aspect gentil. Il n’aime pas les Anglois ! 

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