vendredi 9 juillet 2021 - par Luniterre

Bélarus : aujourd’hui, l’économie, c’est la continuation de la guerre par d’autres moyens !

 

Au XXIème siècle, c’est l’économie qui est la continuation de la guerre par d’autres moyens… En effet, comme cela ressort de la rencontre Biden-Poutine à Genève, le consensus est bien à nouveau, après l’ère Trump, selon cette expression officielle commune qu’ « Aujourd’hui, nous réaffirmons le principe qu’une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit jamais être livrée ». (1)

Pour autant, les fusils et les fusées restent chargés et les troupes, sur le terrain, restent en mouvement constant, telles des pions sur l’échiquier du monde.

Même les « bases » militaires, de nos jours, semblent dotées d’une étrange faculté à se déplacer, surtout d’Ouest en Est, un problème de vents dominants, sans doute… et à venir occuper des positions stratégiques menaçantes aux portes de la Russie…

 

 

 

La géostratégie moderne commence, comme l’ancienne, par un jeu d’intimidation, mais pour aller plus loin, et poser carrément ses pions sur le territoire de l’adversaire, l’essentiel n’est donc pas tant la « force de frappe » de l’agresseur que la faiblesse de l’adversaire…

La réelle offensive consiste donc d’abord à affaiblir l’adversaire de l’intérieur. Ce n’est que dans un pays en proie au chaos interne que l’on peut risquer d’avancer ses pions sans déclencher une confrontation générale fatale à tout le monde. La première offensive est donc d’abord « médiatique » et utilise tous les moyens pour discréditer le pouvoir en place et semer la division dans le pays. Dans le cas du Bélarus, il ne s’agissait pas de contester réellement le résultat des élections mais d’imposer par avance le principe même qu’il puisse avoir la moindre légitimité. Après cette « préparation d’artillerie » il ne fallait donc plus attendre et déclencher des troubles avant même la clôture du scrutin, pour tenter de valider ce principe d’illégitimité et créer rapidement un rapport de force décisif permettant d’imposer un « contre-pouvoir » en guise de Cheval de Troie, pour finir de détruire cette petite nation de l’intérieur même de sa capitale, Minsk, où se trouvait une frange de classe moyenne attirée par les lueurs du miroir aux alouettes occidental.

Au bout de trois nuits d’émeutes, cependant, le but était déjà manqué et le « blitzkrieg » en échec. Il fallait donc une nouvelle stratégie de confrontation dans la durée, et ce furent les femmes que l’ « opposition » envoya au « front » pour ce faire, sous la forme d’un « commando pacifique » de 250 jeunes femmes habillées de blanc en « signe de paix » et de « non-violence », par contraste avec leurs compagnons émeutiers des nuits précédentes.

 

 

De fait, bien qu’illégales, les manifestations de ce type furent donc tolérées à partir de cet instant, malgré leur rythme quasi quotidien durant les deux premières semaines. Une stratégie habile de la part de l’opposition, donc, qui visait à faire porter la responsabilité des violences postélectorales sur le seul Loukachenko et sa police, malgré l’évidence du contraire. Mais une stratégie à double tranchant, vu qu’elle reposait sur un cycle provocation-répression qui se trouvait donc interrompu, entraînant déjà un début de « démobilisation », vu que celle-ci ne reposait essentiellement que sur ce cycle, en termes de revendications. De quotidiennes les manifestations devinrent donc « hebdomadaire », créant une situation de « pourrissement » telle qu’elle ne pouvait pas durer, au regard de son illégalité et des perturbations causées. Toutefois, malgré la reprise d’un cycle répressif de plus en plus systématique, fin Septembre, la « remobilisation » espérée par l’ « opposition » ne s’est jamais réellement produite, et le flop final de Tikhanovskaïa fut son « ultimatum » adressé à Loukachenko pour le Dimanche 25 Octobre et appelant à une grève générale avec blocage de tout le pays dès le Lundi 26 en cas de refus… !

 

Or le Lundi soir la presse de l’opposition elle-même n’avait pas un seul ouvrier gréviste à recenser pour illustrer ses médias, l’agitation en ville s’étant limitée à quelques maigres monômes d’étudiants davantage « sécheurs de cours » que « révolutionnaires insurrectionnels ».

 

Dès lors, n’arrivant même plus à « pourrir la situation », l’ « opposition » devait donc passer à d’autres moyens…

Après un hiver trop « calme » à son goût et le nouvel échec complet d’une tentative de reprise de l’agitation de rue, le « Blitzkrieg » occidental a même carrément tenté de prendre la forme d’un putsch militaire… ! (2)

L’opération ayant rapidement viré au ridicule complet, il fallait donc le prétexte d’un nouveau « train de sanctions » qui soit assez puissant pour pouvoir espérer enfin mettre à genoux ce petit pays récalcitrant…

 

…Et ce fut donc l’affaire du vol Ryanair, victime d’une mystérieuse « alerte à la bombe » alors qu’il survolait le Bélarus… Et ce fut donc l’arrestation « obligée », en fait, du pseudo-« journaliste » Roman Protassevitch, quasiment déjà connue du monde entier avant même que ce jeune homme ne se soit présenté, à reculons, il est vrai, au contrôle d’identité… !

…Mais « lâché à dessein » ou non par ses anciens « compagnons d’armes », la chance du Bélarus fut donc que ce jeune homme était donc déjà suffisamment « en froid » avec ses ex-complices pour coopérer, en fin de compte très spontanément, avec l’enquête officielle au Bélarus…

…Nouvelle phase du ridicule occidental, donc : le « martyr de la liberté d’expression » refuse de jouer le cinéma attendu de lui et devient concrètement le meilleur révélateur, pour ceux qui l’ignoraient encore, de la duplicité monstrueuse de l’Occident. (3)

Nouvelle humiliation, donc, pour les prétentions occidentales à réduire la Résistance du Bélarus par un nouveau pseudo-« mouvement de masse » aussitôt avorté qu’à peine entrevu !!! 

 

Il ne restait donc plus que l’attaque directe à l’ « artillerie lourde » d’un blocus économique aussi complet que possible pour tenter d’étouffer définitivement la vie économique du Bélarus… Ce qui fut, étrangement, mais de façon révélatrice, finalement, décidé 80 ans après, jour pour jour, et même, quasiment, heure par heure, à la date « anniversaire » de la phase « Barbarossa » du « Blitzkrieg » nazi originel !

 

Dans le contexte politique actuel, et depuis bientôt un an déjà, on comprend donc bien que cette date revêtait une importance particulière pour le Bélarus, en tant qu’Etat indépendant ! Une cérémonie commémorative était donc prévue, au Fort de Brest, premier haut-lieu de la Résistance soviétique face aux hordes nazies, dès ce premier jour de la guerre, le 22 Juin 1941.

Une tribune toute trouvée, donc, dès quatre heures du matin, heure de l’attaque nazie initiale, pour répondre à ce nouvel « assaut économique » qui se veut donc, dans le principe, aussi fatal que voulait l’être son prédécesseur militaire de 1941.

Pour comprendre l’ampleur et le cynisme de ce nouveau blocus, on en a l’explication consciencieuse et zélée dans une vidéo « France 24 » de ce même 22 Juin 2021 :

 

 

Comme nous l’explique également l’AFP, il s’agit de mesures d’asphyxie coordonnées entre l’Union européenne, les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada. Dans la vidéo « économique » carrément cynique de « France 24 », il y a toutefois un mensonge par omission : le recul du PIB biélorusse en 2020, à -0,9%, est un des plus faible qui soit au monde, en raison même de la résistance du Président Loukachenko aux mesures de confinement que voulait lui imposer l’Occident !

Et comme on peut le voir, la promesse d’un nouveau recul du PIB c’est ce qui réjouit particulièrement Tikhanovskaïa, qui, après avoir officiellement récolté 10% de voix aux présidentielles d’Août dernier s’était permise, quand les manifestations se sont trouvées en voie d’essoufflement avancé, contrairement à ce qu’à longtemps prétendu l’Occident, de lancer son ridicule "Ultimatum" du 25 Octobre au Président Loukachenko…

 

Comme le souligne, même si bien involontairement, le communiqué AFP, Tikhanovskaïa n’hésite donc plus aujourd’hui à poignarder son propre pays à la fois dans le dos, depuis son "refuge" en Lituanie, et ouvertement, en Kollaboration étroite avec toutes les puissances occidentales qui ont décidé de ruiner ce pays, de jeter sa classe ouvrière dans le chômage et la misère, pour s’emparer ensuite de ses meilleures industries et ressources.

 

« …L’UE va cesser ses importations pour certains types de potasse et ses importations de produits pétroliers raffinés au Bélarus ou ré-exportés depuis l’ex-république soviétique comme le diesel, ont confié plusieurs sources à l’AFP.

Seront également interdits d’exportation les produits pour les usines de tabac, a-t-on précisé.

Les sanctions vont également interdire tout nouveau prêt bancaire à l’État, à la banque centrale et aux banques et entités détenues en majorité par l’État. Il sera également interdit de vendre certains produits financiers, notamment des titres de valeur mobilières, des services d’investissement et des produits d’assurances.

L’UE va aussi renforcer son embargo sur les armes pour inclure les armes pour la chasse et le sport, et interdire la vente de biens à double usage et du matériel de surveillance. »

« …Les ministres des Affaires étrangères européens ont rencontré lundi matin l’opposante en exil Svetlana Tikhanovskaïa, venue dimanche soir à Luxembourg. Ils l’ont informée de leurs décisions et elle leur a fourni une liste d’entreprises d’Etat à sanctionner si un nouveau train de mesures était nécessaire, a précisé Josep Borrell.

« …Svetlana Tikhanovskaïa s’est félicitée de sanctions occidentales "sans précédent" et "très puissantes", dans une déclararation à l’AFP à Bruxelles. "Je suis très reconnaissante à la communauté démocratique pour avoir pris cette position unie. Les sanctions sont plus puissantes quand elles sont coordonnées", a-t-elle ajouté. »

https://www.boursorama.com/actualite-economique/actualites/avion-detourne-les-occidentaux-se-coordonnent-pour-sanctionner-le-regime-de-loukachenko-2fce165a872b065e6d794d9393b27246

 

Ce que l’occident ne supporte pas, en réalité, c’est de voir un petit pays résister avec un bon niveau de développement économique et social, et surtout, sans tomber dans la dépendance de la dette banco-centralisée, tout comme la Russie, également.

L’Occident espère briser le Bélarus avant que ne se crée une nouvelle synergie géoéconomique entre ce pays et la Russie, et donc, de fait, affaiblir l’ensemble.

Aujourd’hui c’est bien l’économie qui est la continuation de la guerre par d’autres moyens !

Aujourd’hui, exactement 80 ans après l’agression hitlérienne Barbarossa, on peut donc comprendre que le Bélarus se considère en état de guerre, et une guerre qui est clairement, pour ce pays, une prolongation, sous une autre forme, de la guerre nazie.

Mais comme en 1941, en 2021, la résistance a commencé dès l’aube, avec la cérémonie au Fort de Brest et l’intervention remarquable, sur ce thème, du Président Loukachenko, dont voici la traduction :

 

« Intervention du Président de la République du Bélarus A. G. Loukachenko à la cérémonie d’attribution des couronnes au complexe commémoratif « Forteresse Héroïque de Brest », le 22 Juin 2021.

 https://youtu.be/Oenm0RWU6fg

 

 [Traduction Française TML]

 

Chers biélorusses, compatriotes !

Honorables vétérans, invités de notre Bélarus !

 

Le 22 Juin 1941, pour tous les biélorusses, c’est un jour de souvenir et de deuil, une date séparant la vie du peuple en avant et après. Ce Dimanche matin estival devint la terrible limite entre la paix et la guerre, entre la lumière et les ténèbres, entre la vie et la mort. Sur notre terre s’est mise en mouvement une impitoyable armada qui a apporté la mort et l’esclavage. Les fascistes n’épargnaient ni les vieillards ni les bébés. Ce n’est qu’ensuite, après le 9 Mai 1945 que les allemands ont baptisé ce jour de Juin comme funeste pour leur nation. Mais il y a 80 ans, les tueurs hitlériens se proposaient de passer par le Bélarus en une marche victorieuse. Ils voulaient passer sur notre terre aussi facilement et rapidement qu’à travers la Tchéquie, comme ils sont passés à travers la Belgique, la Hollande, le Danemark, la Norvège, la France, la Grèce, la Pologne, comme ils sont passés à travers toute l’actuelle Union Européenne, comme à la parade.

Amis et ennemis de l’URSS conjecturaient, début Juillet : combien de temps le pays tiendra-t-il encore ? Deux semaines, trois, peut-être un mois ? Et les stratèges de Berlin planifiaient déjà une parade fasciste sur la Place Rouge, à Moscou. Mais ici, sous les murs de la citadelle biélorusse de Brest, littéralement aux premières heures de la guerre, le Blitzkrieg nazi s’est brisé. Rappelez-vous, en tout cas, ce mot « Blitzkrieg ». Il s’est brisé quand, dans les dernières minutes de sa courte vie un combattant a écrit en grattant sur le mur : « Je meurs mais ne me rend pas ! Adieu, Patrie ».

 

 

Malheureusement, nous ne savons pas qui il est. Nous ne savons pas les noms de nombreux défenseurs de la forteresse de Brest, nous ne savons pas comment ils sont morts et où ils ont été enterrés. Rappelez-vous cela, c’est un avertissement pour vous. 

Il y a précisément quelques semaines, nous a quitté le dernier témoin de ces événements, Piotr Kotelnikov (4). Mais dans la mémoire du peuple son nom sera toujours vivant, comme le nom de ses camarades de combat, le lieutenant Kijevatov, le capitaine Zoubatchev, le major Gavrilov et des milliers, des milliers d’autres héros soviétiques. Ce sont eux qui ont empêché pendant sept heures les fascistes de prendre le bastion au dessus de la rivière Bug. En trois semaines les combats ont déjà commencé aussi loin que les abords de Smolensk, mais la Forteresse de Brest a continué à se battre.

Chers amis, c’était une époque terrifiante. Nous avons enterré une énorme quantité de gens et encore plus ont disparu sans laisser de traces. Ainsi nous rendront les honneurs à la mémoire des héros qui, en se sacrifiant, ont sauvé le monde, la liberté et l’indépendance, par une minute de silence.

 

[…] [NDTML - Minute de silence]

 

Les envahisseurs (et contre l’Union Soviétique a combattu presque toute l’Europe) ne comprenaient alors pas pourquoi, même dans les situations les plus désespérées, le soldat soviétique ne se rendait pas, et comment, généralement, il pouvait tenir bon et finalement, vaincre. De même aujourd’hui ne nous comprennent pas les descendants de ceux qui, dans les années 40, en marchant sur la terre biélorusse vers Moscou, ont mis le feu aux maisons et massacré des gens. Ils se demandent pourquoi nous existons tous encore sur cette terre en tant qu’Etat. Visiblement, ils ne peuvent pas comprendre cela.

 Pour la réalisation du « Blitzkrieg coloré » ont été gaspillées d’énormes ressources financières. Au cours de l’année dernière l’action des technologies les plus modernes de la guerre hybride a été expérimentée sur nous-mêmes. Les biélorusses demandent de plus en plus souvent : alors, allons-nous combattre ? Allons, biélorusses ! Nous combattons déjà depuis longtemps. Simplement, la guerre à pris d’autres formes. Il n’y aura plus désormais de ces guerres, désormais, ils ne mettront plus en marche des milliers de soldats vers ce fort. La guerre commencera, elle commence toujours, dans les conditions actuelles, de l’intérieur de l’Etat.

Prenez n’importe laquelle des révolutions colorées, comme nous les appelons, qui ont été accomplies ces dernières décennies : tout a été fait pout dynamiter la société de l’intérieur. Et ensuite ils viennent en « sauveurs ». Le scénario est écrit d’avance, les rôles sont distribués. Simplement, nous nous sommes montrés plus forts et plus sages. J’oserai même dire, plus forts que nos prédécesseurs de 41, parce que nous avons déterminé notre destin nous-mêmes. Nous décidons, ici-même, de les provoquer ou non, ou d’attendre jusqu’à ce qu’ils nous retraversent et nous écrasent, ou non. Nous sommes un Etat souverain et indépendant, et il en sera ainsi, désormais.

Et en plus, ces abrutis, là-bas, à côté, attendent de nous de l’aide. Ils réclament d’arrêter la migration illégale : des milliers en provenance de ces pays détruits, qu’ils ont essayé de mettre à genoux, et l’ayant fait, ont commencé à ravager, se sont précipités à travers l’Asie Centrale, la Russie, et là-bas, vers l’Occident tolérant. Ils les ont invité et aujourd’hui ils hurlent : ah ! Les biélorusses ne les défendent pas ! En Lituanie, en Lettonie et en Pologne se sont précipité des milliers et des milliers de migrants illégaux.

Ils nous demandent de les protéger de la contrebande, du trafique de drogue. Même d’outre-Atlantique on entend un signal : aidez-nous, comme cela était avant, arrêtez les matériaux nucléaires, pour qu’ils n’atterrissent pas en Europe. On aimerait leur demander : vous, là-bas, êtes vous complètement abrutis ? Vous avez déclenché contre nous la guerre hybride et vous réclamez que nous vous défendions comme avant ? Vous nous asphyxiez sur le plan de l’information, vous détruisez, vous tentez de tuer notre économie et vous attendez que nous gaspillions des centaines de millions de dollars, comme auparavant, pour la défense de vos intérêts géopolitiques ? Seuls des insensés peuvent penser ainsi et compter sur notre aide. 

 Nous nous battons contre ce fléau comme nous pouvons. Vous voulez que nous nous battions comme avant, faites des pas dans cette direction, et n’essayez pas de nous étrangler. C’est sans perspective. Vous avez loupé le coche, messieurs.

 Mais celle dont on ne s’attendait pas à ce qu’elle participe à cette conjuration collective, c’est l’Allemagne. De la part de ceux dont les ancêtres ont anéanti dans la Grande Guerre Patriotique non seulement un biélorusse sur trois, mais des millions d’enfants à naître.

Il y a 80 ans c’était, me semble-t-il, ainsi : un beau Dimanche, chaud, lumineux. Les gens se reposaient, la jeunesse voulait vivre. Certains s’apprêtaient à célébrer un mariage, d’autres à mettre au monde des enfants, quelques unes accouchaient. Et soudain, de manière barbare et sournoise, à quatre heure du matin, ils ont déversé sur la tête des brestois et de tout le Bélarus des milliers de tonnes de métal. Comment appeler cela ?

80 années sont passées, et quoi ? Une nouvelle guerre chaude. Regardez : c’est quoi, du symbolisme ? Hier ils ont institué des sanctions économiques contre nos gens et nos entreprises. Le 22 Juin, dans la nuit. Voilà donc, réellement, ainsi l’histoire ne leur a rien appris.

Et effectivement sur ces 80 années, après l’année 45 du siècle dernier, des allemands erraient par le monde entier, en Europe, dans l’ancienne Union Soviétique, et se repentaient. Ils se repentaient, sanglotaient, se tenant à genoux, demandant d’ouvrir des monuments, d’enterrer les fascistes allemands non encore enterrés, qui sont venus sur notre terre. Et nous avons été bons et tolérants. Nous étions d’accord. Nous, ceux qui ont vaincu, dans cette guerre. Nous, ceux qui ont été martyrisés, suppliciés, nous avons ouvert notre cœur et notre âme et nous les avons traités humainement. Et quoi ?

Citation d’hier soir : « Il est nécessaire d’étendre les sanctions à des secteurs entiers de l’économie biélorusse ». Lisez : qu’ils crèvent là-bas, c'est-à-dire, nous. J’aimerais donc demander à l’auteur de ces lignes, un certain Maas, ministre des affaires étrangères de l’Allemagne : monsieur Maas, qui êtes-vous ? Un allemand repentant d’hier, ou bien l’héritier des nazis ? Qui êtes-vous, répondez publiquement. Au moins devant votre peuple.

C’est pourquoi il est inutile de se repentir en publique sur les péchés de ses prédécesseurs. Ils sont sans valeur, ces repentirs que nous avons récemment entendus au "Тростенце", [camp de concentration au sud de Minsk-NDTML (5)], de la part des présidents d’Autriche et d’Allemagne. Aucuns mots ne cacheront les desseins réels.

Vous ne devez pas simplement vous repentir. Vous devriez vous tenir à genoux encore 100 ans devant le peuple biélorusse et rendre grâce d’avoir pu naître après cette guerre. Vous devez faire tout pour cicatriser dans nos cœurs et dans nos âmes les blessures de cette guerre. Vous ne devez pas nous asphyxier. Vous devez nous prendre dans vos bras, les allemands, les polonais, la dite Union Européenne. Parce que nous vous avons sauvé de la peste brune. Et vous marcheriez avec nous, tout le peuple soviétique, comme esclaves, s’ils avaient pris le dessus.

Et inutile de nous bercer avec des histoires d’exercices de défense et d’esprit pacifique de l’OTAN. Nous avons avalé cela depuis l’année 41, quand nous vous croyions et n’avions pas tiré les leçons de l’histoire. Après la victoire nous vous avons offert l’Europe de l’Est (les dits Pays du Pacte de Varsovie), en échange de votre promesse que vous ne ferez jamais un pas dans notre direction et que vous n’élargiriez pas, comme c’est la mode de dire aujourd’hui, l’OTAN vers l’Est. Vous êtes, à tout le moins, des menteurs, et tout au plus, des crapules. Vous avez tout le temps menti, vous nous avez trompé, mais maintenant, ça ne marche plus.

Nous ferons tout pour défendre notre terre. Et voilà, ce sont nos fils qui se tiennent ici sous les drapeaux des vainqueurs, rappelez-vous, ils feront tout pour que vous viviez une vie tranquille sur votre terre. Vous, ukrainiens, biélorusses et russes, polonais, juifs, tatars. Tous ceux qui vivent ici, sur cette terre. C’est votre terre. Personne ne vous attend nulle part, et ne croyez pas ces promesses, par exemple, qu’on vous accueille là-bas à bras ouverts avec une « Carte de Polonais » (6). Quelques uns, à peine acceptés, sont aussitôt revenus à la maison. C’est votre terre, protégez la, biélorusses, valorisez la. Parce qu’elle n’appartient pas seulement à nous. Elle appartient à nos enfants et à nos petits enfants. Ils doivent avoir ce coin de terre, sur lequel ils vivront et élèveront leurs enfants.

Et il y a ceci, que l’Occident continue de songer à un nouveau « Bond en avant vers l’Orient », à la domination mondiale et à la prise des riches ressources à l’est du Bélarus, cela, nous le voyons très bien. Alors qu’après la guerre il n’y avait personne pour reconstruire l’économie ravagée. Aujourd’hui, nous ne sommes toujours pas remis de cette catastrophe démographique.

Le harcèlement informationnel n’a pas apporté les résultats escomptés. Maintenant nous faisons face à une agression économique. On voudrait savoir, quoi ensuite ? Une intervention ? Oubliez et calmez-vous. Cela vous coûtera cher. Des personnages soignés, sur des tribunes élevées, de l’autre côté de la frontière, mentent sans scrupules à l’instigation des fuyards à propos du peuple biélorusse suppliant pour des sanctions contre lui-même. De soi-disant biélorusses prêts à souffrir pour quelque éphémère « avenir lumineux » que leur apporteront ces gentils tontons à la pointe de leurs baïonnettes. Oui, réveillez-vous enfin, les écervelés et les égarés !

Car dans notre histoire, combien y-a-t-il eu de telles conjonctures où l’on nous a promis : et la liberté, et l’indépendance, et un Etat, que l’on nous a promis de créer pour les biélorusses à la pointe des baïonnettes. Et quoi comme résultat ? Et comme résultat, dans la dernière guerre, un tiers d’enterrés. Combien ont été mutilés ? De gens mutilés non seulement physiquement, mais combien de destins et de cœurs mutilés ?

Sanctions, provocations… Ainsi on voudrait savoir : vous le faites intentionnellement ? Voulez-vous tester les limites de la résistance, et une nouvelle génération de biélorusses sur le patriotisme ? Allez-y, essayons.

Est-il possible qu’ainsi l’histoire ne vous ait rien appris ? Regardez : comme il y a 80 ans, la région se trouve à la limite d’un conflit global. Je m’adresse avant tout et une fois de plus aux peuples de nos pays voisins – polonais, lituaniens, lettons, ukrainiens. Réveillez-vous, avant qu’il ne soit trop tard. Faites le point avec ces politiciens, écervelés et ayant perdu le sens du réel. Regardez, quel beau monde, et dans ce monde nous avons toujours normalement vécu, en bons voisinage, partageant un morceau de pain, allant les uns chez les autres. Arrêtons-nous à cette dernière limite : demain sera trop tard.

Est-il possible que parmi les ukrainiens, les lituaniens, les lettons, les polonais, avec qui les biélorusses ont toujours été en liens amicaux, se trouvent ceux qui sont prêts à sacrifier cela, leur vie pacifique pour certains gouvernants de ces Etats, des politiciens qui, en réalité, se fichent pas mal de notre peuple biélorusse, de leurs propres peuples, leurs destins et structures d’Etats, nos structures d’Etat biélorusse ?

 Encore une fois je dis à ceux qui jusqu’à maintenant n’ont pas compris. Retenez le une fois pour toute : la terre natale, l’indépendance et la souveraineté, nous ne les céderons à personne. Quoi qu’il arrive, nous tiendrons ! Simplement, on le souhaiterait, humainement, à la manière slave.

Le monde aujourd’hui ne se limite pas à l’Union Européenne. Sur la planète il y a suffisamment de pays responsables et des régions entières avec lesquels nous continuons une coopération étroite. La vérité est à nous, et nous sommes les héritiers de la grande génération qui nous a offert la vie, la liberté et l’indépendance. Rappelez-vous, biélorusses, non seulement ce que nous disons, mais même ce que nous pensons, ils le voient là-haut, depuis le ciel, ils entendent. Rappelez-vous de ceci. Je vous dis cela aujourd’hui, en comprenant qu’ils nous entendent. Ils doivent comprendre qu’ils ne sont pas morts en vain.

C’est l’armée sacrée et aujourd’hui elle nous aide à protéger le Bélarus natal. Elle nous aide avant tout par l’exemple de la résistance inflexible, du courage et de l’abnégation qui se sont manifestés dans les années de la grande guerre patriotique.

Aujourd’hui nous glorifions l’exploit de notre peuple, nous honorons les vétérans et nous exprimons nos regrets des disparus, nous nous inclinons devant les héros et les victimes innocentes de la guerre. Rappelez-vous : cette mémoire est sacrée et immuable, et tant qu’elle est en nous, nous vivrons, nous vivrons toujours dignement, et non pas à genoux. Ainsi en est-il, ainsi doit-il en être et ainsi il en sera toujours !

 

SOURCES DU TEXTE EN RUSSE :

https://www.belta.by/president/view/vystuplenie-prezidenta-belarusi-aleksandra-lukashenko-na-tseremonii-vozlozhenija-venkov-v-memorialnom-447186-2021/

https://president.gov.by/ru/events/ceremoniya-vozlozheniya-venkov-v-memorialnom-komplekse-brestskaya-krepost-geroy?openVideo=true

 

SOURCE DE LA TRADUCTION :

22 Juin 2021, Loukachenko au Fort de Brest : Appel à la Résistance populaire antifasciste

http://belarusolidarite.eklablog.com/22-juin-2021-loukachenko-au-fort-de-brest-appel-a-la-resistance-popula-a208678362

ROUGE&VERT - Bélarus info-solidarité

Le blog de solidarité avec la Résistance antifasciste au Bélarus ! 

http://belarusolidarite.eklablog.com

 

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NOTES :

( 1 Biden-Poutine à Genève, ni Guerre, ni Paix : round d’observation dans un monde tripolaire à tendance bipolaire...

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/biden-poutine-a-geneve-ni-guerre-234100

http://interfrsituation.eklablog.com/biden-poutine-a-geneve-ni-guerre-ni-paix-round-d-observation-dans-un-m-a209106100

http://mai68.org/spip2/spip.php?article8985 )

 

( 2 Massacre évité au Bélarus, tensions internationales : "le combat pour l’attention" !

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/massacre-evite-au-belarus-tensions-232586 

Putsch manqué au Bélarus : les Pieds Nickelés US au tapis ! 

Complot criminel d’origine US avorté au Bélarus, avec l’aide du FSB à Moscou   )

 

( 3 Protassevitch aurait été piégé par son propre camp et remis à la Biélorussie pour servir de victime sacrificielle

https://www.agoravox.fr/actualites/international/article/protassevitch-aurait-ete-piege-par-233509

https://youtu.be/h3Rw-ZVsFjU 

https://youtu.be/Ov1K-f930UA

https://youtu.be/pqIy4LPUUEY

https://youtu.be/_PmMxQCIJ_c

https://youtu.be/jWy7DavC4JM  )

 

( 4 Петр Котельников. Гавроши Бресткой Крепости 

 

Piotr Kotelnikov, le « Gavroche » de la Forteresse

 https://azbyka.ru/avva/product/petr-kotelnikov-gavroshi-brestskoj-kreposti-seriya-bessmertnyj-polk-duhovnoe-preobrazhenie/ 

 

En 2010 , dans un excellent et très émouvant film reconstituant la Résistance du Fort de Brest, Петр Котельников, dont les souvenirs ont été essentiels pour le création du scenario, était intervenu en tant que narrateur, et on le voit apparaître, ici à droite, à la fin du film, en compagnie du petit garçon qui joue, avec talent, son propre rôle dans la reconstitution.

 

 https://youtu.be/HO0rAnFatP4 )

 

( 5 https://ru.wikipedia.org/wiki/%D0%9C%D0%B0%D0%BB%D1%8B%D0%B9_%D0%A2%D1%80%D0%BE%D1%81%D1%82%D0%B5%D0%BD%D0%B5%D1%86 )

 

( 6 https://ru.wikipedia.org/wiki/%D0%9A%D0%B0%D1%80%D1%82%D0%B0_%D0%BF%D0%BE%D0%BB%D1%8F%D0%BA%D0%B0

https://www.oecd-ilibrary.org/sites/b18e8fec-fr/index.html?itemId=/content/component/b18e8fec-fr )

 

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18 réactions


  • Clark Kent Lampion 9 juillet 2021 10:40

    Rien de nouveau sous le soleil depuis l’Iliade ( - VIIIème Siècle) et le Cheval de Troie


  • xana 9 juillet 2021 11:22

    Merci pour cette excellente traduction.

    Franchement, je commence à admirer Loukachenko...


  • sylvain sylvain 9 juillet 2021 14:46

    indéniable constat . Ca fait tout de même un moment que l’économie n’est qu’un nom donné a une forme de guerre . Après la seconde guerre mondiale, on a même pas eu le temps de dire plus jamais ça que la guerre économique tous azimuts était déja lancée, notamment entre l’allemagne et la france .


  • microf 9 juillet 2021 16:30

    Très beau et émouvant.

    Ils pensaient être en Afrique oú ils nous ont mis á genoux, tenez bon les Biélorusses, ne vous mettez jamais á genoux.

    Trahisons et tricheries, sont les maîtres maux de l´Occident.


  • Pierre Pierre 9 juillet 2021 23:33

    Je suis globalement d’accord avec l’article et totalement d’accord avec le titre.

    Il ne faut cependant pas oublier que la réussite économique et sociale de la Biélorussie repose aussi sur le rabais qu’elle reçoit de la Russie sur les hydrocarbures et de l’ouverture du marché russe aux produits biélorusses. La Russie est de loin le premier importateur de produits biélorusses.

    Quant à Loukachenko, ne l’encensons pas trop vite. Il a joué un double jeu (qui a d’ailleurs failli lui coûter son poste) en voulant se rapprocher des Occidentaux. Il a permis à son pays de devenir une passerelle à l’entrée des marchandises sous sanctions en Russie avec de faux documents indiquant une origine biélorusse.

    Il a aussi acheté du pétrole aux États-Unis pour montrer à Poutine que ses hydrocarbures ne lui sont pas indispensables tandis que les tracteurs biélorusses le sont pour la Russie.

    Je suis de plus en plus déconcerté par Prosatevitch. Je ne peux croire qu’il a été envoyé comme victime sacrificielle, ses révélations desservent trop l’opposition en exil. Je me demande d’ailleurs si cette opposition n’est pas infiltrée d’agents biélorusses ?

    Le film sur la résistance du fort de Brest est « non disponible (bloqué) ». Dommage, j’avais vu ce film en français il y a quelques années et j’avais trouvé que c’était un des très bons films russes de la dernière décennie.


    • Luniterre Luniterre 10 juillet 2021 09:45

      @Pierre

       Concernant le film, actuellement, cela semble fonctionner…

      Il en existe, de toutes façons, diverses copies accessibles sur le net. En mettant : « брестская крепость фильм » dans le moteur de recherche, vous aurez le choix… Il y a même une version « française » ( https://youtu.be/QeMUHLtzisE ) en termes de doublage des voies, assez bonne, sur ce plan, mais mauvaise, question qualité de l’image. A synchroniser, éventuellement, avec une VO, en coupant le son de celle-ci...

      Concernant le « double jeu » éventuel de Loukachenko, je pense que c’est tout simplement une stratégie logique de défense des intérêts économiques de son pays, et partant, de son indépendance.

      Si la Russie a fait quelques cadeaux au Bélarus sur le pétrole, c’est moins le cas avec le gaz, ce qui a posé de gros problèmes en termes de coût de la vie pour la population. 

      Concernant les échanges commerciaux, la situation est complexe, et le principe de « place de transit » plus ou moins licite entre l’Est et l’Ouest peut fonctionner dans les deux sens… Du reste, il est clair qu’une partie importante de la bourgeoisie oligarchique russe, qui a soutenu l’opposition contre Loukachenko, au moment des élections, espérait faire du Bélarus une « porte de sortie vers l’Ouest » pour ses propres affaires…

      C’est bien plutôt, en réalité, ce qui a réellement failli lui coûter son siège… Mais il est également clair que Poutine était tiraillé par la pression de ce groupe important, qui risquait de par le fait de saper également son pouvoir et l’indépendance de la Russie. Cette situation a atteint son paroxysme avec l’affaire « Wagner », en réalité manipulée par l’Ukraine, et il s’en est donc fallu d’un cheveu pour que le cours de l’histoire ne bascule à nouveau, style 1989-91 ! 

      Même si indirectement, la « solution » de cette affaire a donc permis de prendre conscience du danger, du côté russe comme du côté biélorusse, et de réamorcer la solidarité des deux pays face à l’Ouest.

      Dans le « rapprochement » provisoire de Loukachenko vers l’Ouest, il faut aussi tenir compte qu’il a longtemps été en mesure de jouer un rôle diplomatique important, (accords de Minsk) ce qui convenait à toutes les parties, mais impliquait donc une certaine « neutralité » de la part du Bélarus, ce qui en faisait donc un partenaire autorisé de toutes les parties, et pourquoi pas, sur le plan économique, également. Il y a même eu, semble-t-il, une ébauche d’accord d’échanges économiques avec l’Ukraine. Au passage, il est utile de rappeler que la Russie, malgré la crise, reste le principal partenaire économique de l’Ukraine. 

      Mais concrètement, les ukrainiens, comme les occidentaux, n’avaient donc aucune intention réellement bienveillante à l’égard du régime de Loukachenko, et c’est bien ce qu’il a fini par comprendre ! Il n’était tout au plus, pour eux, qu’un pion diplomatique des plus provisoires, et à éliminer à la première occasion !

      Mais en réalité, le Bélarus moderne est quasiment son « bébé », qui est, en quelque sorte, en train de devenir adulte, et il n’a pas envie de le voir sombrer. Ce n’est donc pas une simple histoire de pouvoir personnel, même si l’on peut comprendre qu’il s’identifie à l’histoire de son pays, à la manière de De Gaulle, mais avec encore bien plus de justification, à mon avis. Un De Gaulle qui ne lâche rien, et d’autant moins que sa victoire électorale, même si ambigüe, vu les circonstances, n’est en fait probablement pas usurpée, si l’on tien compte de l’ensemble du pays, et pas seulement de Minsk.

      Rappelons nous que Mélenchon, il y a quelques années, déplaçait des foules considérables, dans la rue, sans parvenir à s’imposer, pour autant, dans le urnes. 

      Il n’y a donc pas d’incompatibilité entre la réalité de la mobilisation massive, mais provisoire, de l’opposition, au Bélarus, et son échec électoral.

      Actuellement, elle semble même être en train de forger le prochain… 

      Luniterre

       



    • Pierre Pierre 10 juillet 2021 10:53

      @Luniterre
      Merci, j’ai retrouvé une version complète du film sur YouTube.
      Vous avez raison d’être nuancé. Je crois aussi que Loukachenko a tenté de défendre les intérêts biélorusses mais à mon avis assez maladroitement.
      Il a par exemple crû qu’il obtiendrait le soutien de la bourgeoisie des villes en tolérant que la Biélorussie serve de passerelle pour le trafic de marchandises vers la Russie. Ce ne fut pas le cas car la bourgeoisie biélorusse est totalement pro-occidentale. La suite de son mandat ne va pas être facile. Il va de plus en plus dépendre de la Russie au grand dam de son opposition.
      Je ne sait pas si vous l’avez lu mais les services policiers sont en train de démanteler les cellules dormantes de l’opposition qui devaient lancer un coup d’Etat après l’élimination de Loukachenko.
      Concernant l’élection présidentielle d’août 2020, je ne sais pas si le taux de 80 % en sa faveur était juste. A mon avis, même s’il était exact, il aurait dû annoncer un taux de 56 ou 58 % en sa faveur pour faire plus crédible smiley 

       


    • Luniterre Luniterre 10 juillet 2021 13:49

      @Pierre

      Concernant Protassevitch, difficile de tout comprendre, même si on commence à avoir pas mal d’éléments d’info, à présent. Si l’on parvenait à savoir vraiment l’origine de la « fausse alerte » qui a occasionné le « détournement » de l’avion, on en saurait évidemment bien plus, mais quelle qu’en soit l’origine, il est improbable que l’on y arrive, vu que cela n’a vraisemblablement pas été organisé par des débutants… ! Que ce soit d’un côté ou de l’autre… ! Une seule chose semble certaine, Protassevitch était en voie d’être marginalisé, dans son camp, vu sa réticence à « suivre la ligne », qui consistait à entretenir à tout prix l’agitation, sans tenir compte de l’influence déclinante de l’opposition. Le but, donner le change aux « sponsors » occidentaux en vue de ne pas « tarir » leur générosité… Entretenir la vie matérielle et sociale des « réfugiés à l’étranger » semble primer, comme motivation, pour certains, sur une éventuelle prise du pouvoir, surtout par des voies démocratiques…

      Mais c’est aussi dans ces conditions de reflux que l’idée d’un coup d’État a pu séduire quelques uns des leaders… Et c’est là que l’on a pu voir, effectivement, le magistral travail d’infiltration réalisé par le KGB biélorusse… Faire « miroiter » aux yeux de ces personnages imbus d’eux-mêmes l’idée d’un ralliement d’une partie de l’armée à leur cause était donc le piège idéal… Bon, mais le « général dissident » chargé de rencontrer quelques « leaders de l’opposition » dans le cabinet privé d’un restau à Moscou était donc en fait un colonel du KGB… Le résultat… : https://youtu.be/PpV9s6YIflo …Une remarquable « coproduction » KGB-FSB, sauf que précisément, ce n’est pas du cinéma : tout le complot était étroitement « surveillé », et en fait, pour l’essentiel, filmé et enregistré en direct, à l’insu des comploteurs infiltrés… ! Au centre du complot, Ziancovitch, avocat US possédant la double nationalité, biélorusse d’origine, donc. Ses principaux complices, Kostusyov, leader d’un parti d’opposition, dit « Front Populaire », et dont Ziancovitch est également membre, et Feduta, « politologue », et ancien membre du gouvernement Loukachenko, passé à l’opposition en 2010. [Les trois « pedigree » en liens intégrés...]

      Que des gens bardés de diplômes, donc, ce qui ne rend pas forcément intelligent, la preuve !!! Les deux arrestations filmées « en direct » à Moscou sont celles de Feduta et Ziancovitch, Kostuysov ayant été coffré au Bélarus, de manière à peu près synchrone, mais plus discrètement, pour ne pas donner l’éveil au deux autres…

      Contrairement à Protassevitch, ces trois là, et quelques uns de leurs complices, sont toujours au frais dans les cellules du KGB… Évidemment, quelques semaines après un coup pareil, il était tentant d’attribuer le « détournement » de l’avion Ryanair au KGB, et ce fut bien ma première pensée… Pour autant, rien ne le prouve absolument, en fin de compte, et l’hypothèse de Christelle Néant, d’un piège tendu, au contraire, contre la Biélorussie, reste tout à fait solide.

      En effet, si le pouvoir biélorusse semble finalement tirer politiquement un avantage relatif de cette affaire, c’est donc nettement moins évident sur le plan économique, et il est improbable qu’il ait pu sous-évaluer de telles conséquences.

      Dans cette hypothèse, la « fausse alerte » a donc bien une origine occidentale et Protassevitch est bien le dindon de la farce, servant de « déclencheur » au processus du blocus économique.

      Dans le cas contraire, celui d’une origine réellement biélorusse de l’affaire, il est tout de même difficile d’imaginer que le KGB ait pu anticiper que le « couple » Protassevitch-Sapega devienne « coopératif » à ce point ! Et donc, à priori, le jeu, d’une manière ou d’une autre, n’en valait donc pas la chandelle. Et même en allant jusqu’à supposer qu’ils aient été des « agents infiltrés » du KGB, ce qui ne semble pas du tout être le cas, le mieux aurait été de les conserver « dormants », afin d’en savoir encore beaucoup plus. Et donc, dans ce cas, Protassevitch se serait bien gardé de jouer les « dissidents » au sein de l’opposition elle-même ! En résumé, la seule chose à peu près certaine, et encore, c’est la corrélation entre la présence de Protassevitch, à bord de l’avion, et la « fausse alerte » au dessus du Bélarus…

      Deux cas, donc : 

      Si cette « corrélation » provient de l’Est, il y a une grosse erreur de calcul concernant les conséquences et le rapport « bénéfice-risque », pour reprendre un mot à la mode !

      Si cette corrélation provient de l’Ouest, il y a une grosse erreur de calcul concernant la capacité de Protassevitch à se complaire durablement dans le rôle de « martyr de la cause »… 

      Une « erreur » qui paraît donc nettement plus vraisemblable que la première, en fin de compte, ce qui va dans le sens de l’hypothèse de Christelle Néant, que je partage assez, en fin de compte et pour l’instant, faute d’autres éléments probants.

      Luniterre


    • Pierre Pierre 10 juillet 2021 18:27

      @Luniterre
      Pour Protasevitch, moi je privilégie l’explication la plus simple.
      Cela fait des mois que Loukachenko met de l’ordre à la maison. 
      Il a lancé des mandats d’arrêt internationaux contre des membres de l’opposition en exil d’un côté et il a lancé des opérations de police pour arrêter les participants aux agressions contre la police de l’automne 2020 d’un autre côté. 
      L’arrestation des comploteurs de Moscou le conforte dans sa conviction qu’il reprend bien les choses en main.
      Ses services lui signalèrent qu’un blogueur (sans doute surveillé depuis longtemps) impliqué dans la coordination des manifestations de 2020 a survolé la Biélorussie pour se rendre en vacances en Grèce. Quelqu’un a fait remarquer que s’il a survolé le pays à l’aller, il le survolera aussi au retour et que c’est une belle opportunité pour l’intercepter. Les exemples de détournements d’avions ne manquent pas.
      Ce ne fut pas difficile de trouver le numéro du vol du retour et sa date. Pour ne pas créer d’incidents diplomatiques, du moins c’est ce qu’ils pensaient, ils eurent l’idée de la bombe à bord de l’avion et de son atterrissage d’urgence à Minsk. 
      Le plan fonctionna mais les opposants en exil et leurs soutiens furent furieux d’avoir ainsi été refait et hurlèrent à un inadmissible acte de piraterie aérienne pour arrêter un journaliste d’opposition et le torturer pour le faire parler. 
      Les Européens se sentirent obligés de rester solidaire de l’opposition biélorusse et préparent des sanctions contre la Biélorussie.
      Deux choses n’ont pas tourné comme prévu.

      • Les Biélorusses ne pensaient pas que l’affaire prendrait une telle ampleur.
      • L’opposition en exil n’avait pas pensé que Protasevitch balancerait tout si vite.

      Je ne pense pas que l’opposition aura encore l’opportunité de lancer des manifestations importantes ou qu’un renversement de Loukachenko par un coup d’Etat est encore possible.

      En revanche, les sanctions occidentales et les contre-sanctions biélorusses vont faire mal à la bourgeoisie et à leurs rejetons.


    • Luniterre Luniterre 10 juillet 2021 21:38

      @Pierre

      Vous essayez, en quelque sorte, de combiner les deux logiques les plus évidentes de cette affaire... Pourquoi pas...

      J’ai tout de même du mal à imaginer que les biélorusses aient pu sous-estimer les conséquences d’un tel « détournement »... !

      Ce qui a également du mal à coller avec cette hypothèse, c’est le fait que les sanctions économiques sont bien une initiative des puissances occidentales coordonnées et non pas spécialement à la demande de l’opposition, qui ne me semble pas avoir un tel « pouvoir » sur ses sponsors, surtout au vu de ses résultats sur le terrain... Mais elle s’en réjouit, évidemment et faute de mieux, ce qui est bien la marque de son impuissance, désormais, comme vous le remarquez justement.

      L’acharnement occidental contre le Bélarus tient en grande partie, jusque là, à la très bonne résistance économique de ce pays à ses plans d’asservissement. Et briser cette résistance me semble être l’objectif prioritaire de l’Occident, dans cette affaire. Les partis et « militants » de l’opposition n’étant que des pions dans ce jeu, au regard des occidentaux.

      Et de plus, désormais, dans un plan géostratégique plus global, le Bélarus devient un verrou essentiel à faire sauter pour atteindre la Russie, et cela, Loukachenko a été un des premiers à le comprendre, et il a réussi à le faire comprendre à Poutine juste à temps, à la suite des élections.

      En tout cas, les russes sont restés absolument solidaires du Bélarus et de Loukachenko, dans cette affaire, et dès le début.

      Dans votre hypothèse, il faudrait carrément aller jusqu’à supposer qu’ils aient été aussi « dans le coup » pour le « détournement » de l’avion... Ce qui supposerait qu’ils aient également sous-estimé les conséquences de ce truc.

      ...Ou décidé de les assumer, mais j’en doute également.

      Par ailleurs, mais aussi en forme de réponse à l’Occident, l’affaire des « cellules dormantes » avait déjà déjà été évoquée, donc, à la suite de l’affaire du « coup d’État avorté » en Avril, et l’enquête a donc bien progressé depuis, pour aboutir à l’opération qui vient de se terminer, ce 2 Juillet dernier.

      Évidemment, les « tuyaux » fournis par Protassevitch et Sapega ont pu contribuer utilement...

      Luniterre


    • Pierre Pierre 11 juillet 2021 08:49

      @Luniterre

      Ce que vous dites est intéressant mais pour bien me faire comprendre, je voudrais élargir mon raisonnement pour relier des événements différents sous une même logique.
      Je crois que nous serons d’accord pour dire qu’il existe un puissant mouvement de pensée occidental qui a pour objectif d’établir une domination sur la planète ou du moins sur la plus grande partie possible de celle-ci.
      Ce mouvement ne porte pas de nom, il a des contours assez flous mais a une stratégie bien définie pour arriver à ses fins. 
      Il part du principe que le capitalisme libéral a gagné la guerre froide et qu’il ne doit plus tolérer de systèmes alternatifs menaçant son existence comme le fit le marxisme.
      Les élites économiques, financières, intellectuelles et politiques adhèrent à ce mouvement. Il a le soutien de la plupart des agences de renseignement et de sécurité des pays membres de l’OTAN ainsi que de l’OTAN elle-même et bien sûr aussi de l’UE.

      Les idées sont constamment remises à jour lors de forums, de think-tanks néo-conservateurs et de publications d’articles et d’essais.

      Les médias nationaux et privés aux mains de milliardaires sont les vecteurs de ces idées pour avoir le soutien populaire.

      C’est ainsi que nous avons par exemple vu les guerres d’Irak, de Libye, de Syrie, les Révolutions de couleurs, le Printemps arabe et maintenant la crise biélorusse. Ces crises ont toutes commencé par des appels lancés sur des réseaux sociaux ce qui ajoute ceux-ci à la liste des vecteurs.

      Le financement de ces révoltes est divers : fonds américains d’aide, soutiens financiers de pays européens à des oppositions qualifiées de démocratiques, fonds privés comme celui de Soros, fonds off-shore d’oligarques russes et autres, argent de caisses noires (CIA) etc.

      Ponctuellement, les acteurs de ces révoltes trouvent le soutien financier chez ceux qui bénéficieront directement ou indirectement à ces renversements de régime.

      J’en reviens à la Biélorussie pour dire que les opposants en exil ne sont que des marionnettes au service de ce mouvement que j’appellerais « l’État profond atlantiste »

      Pour moi, l’affaire de l’avion de Ryanair a pris tout ce petit monde par surprise et il l’a monté en épingle pour d’un côté sauver la face et de l’autre affaiblir la cible biélorusse et par conséquent son président.

      Les accusations indignées de piraterie aérienne et de tortures sur Protasevitch sont destinées à émouvoir le grand public et à le rallier à la bonne cause mais c’est bien l’État profond atlantiste qui est derrière les déclarations de l’opposition et c’est lui qui oblige les États à prendre des sanctions contre la Biélorussie via l’UE.

      Je suis tout-à-fait d’accord que c’est Poutine et le système alternatif conservateur russe qui est la cible ultime et qu’un renversement de Loukachenko est une étape pour y arriver.

      Quant à l’évaluation des conséquences de cette affaire, je pense que Loukachenko et ses conseillers ont espéré que vu la forme (pas de contrainte) de l’atterrissage de l’avion à Minsk, les Occidentaux se contenteraient de protestations mais à mon avis, un clash plus sérieux avait sûrement aussi été envisagé.

      Il y a jusqu’à présent un gagnant dans cette affaire, c’est Poutine et c’est peut-être la première fois qu’il gagne sans rien faire.


  • CN46400 CN46400 10 juillet 2021 11:21

    A part un fan-club de Louka, je ne vois pas un parti prenant sérieusement en charge les intérêts d’une classe prolétarienne qui parait pourtant nombreuse. Quand à la bourgeoisie, concrètement, c’est quoi en Bielorussie, si les principales entreprises restent publiques ?.....


    • Pierre Pierre 10 juillet 2021 12:14

      @CN46400
      Pourriez-vous me dire ce qu’il manque au prolétariat biélorusse d’après vous ? 
      Sachant qu’il n’y a pas d’oligarchie off-shore comme en Russie et en Ukraine et que les écarts salariaux sont parmi les plus faibles d’Europe, à part devenir rentiers, je ne vois pas ce que les prolétaires peuvent revendiquer. Ce ne sont d’ailleurs pas eux qui manifestaient en 2020.


    • Luniterre Luniterre 10 juillet 2021 22:04

      @CN46400

      Le problème n’est pas « fan de Louka » ou pas, mais l’analyse concrète d’une situation concrète.

      Loukachenko est le représentant typique d’une véritable bourgeoisie nationale qui refuse la dépendance de son pays à la finance mondialisée.

      Il s’oppose donc aux fractions de la bourgeoisie qui se voudraient les « compradores » attitrées de l’Occident pour ce petit pays.

      Évidemment, d’un point de vue prolétarien, ont peut toujours rêver d’un retour au développement économique socialiste tel qu’il s’est produit à l’époque de la reconstruction, au lendemain de la dernière guerre, mais dans le contexte géoéconomique, géopolitique, et surtout, géostratégique actuel, c’est tout à fait impossible pour un si petit pays, et de plus, sans accès à la mer !

      L’attitude du PC biélorusse, qui, pour l’essentiel, soutient Loukachenko, est donc tout à fait cohérente, à mon sens, avec cette analyse. On ne saurait donc lui reprocher. Aller plus loin dans l’analyse des perspectives reste évidemment souhaitable, mais c’est déjà un début cohérent, contrairement au genre d’analyse que font la plupart des autres PC, actuellement !!!

      Cela inclut, évidemment, le PCF, entre autres…

      Luniterre


    • CN46400 CN46400 12 juillet 2021 14:59

      @Luniterre
      "L’attitude du PC biélorusse, qui, pour l’essentiel, soutient Loukachenko,« Désolé mais je n’ai vu, ni lu, aucune réaction concrète de ce parti. Quand à la »bourgeoisie bielorusse" je ne la vois pas, puisqu’on me dit que la plupart des moyens de production sont toujours sous contrôle public.
       Par contre il semble qu’une couche d’arrivistes prolifère, croyant toujours, comme pas mal de soviétiques de 1991, que l’herbe est plus verte à l’ouest.....


    • CN46400 CN46400 12 juillet 2021 15:04

      @Pierre
      Le rêve des prolos n’est pas de devenir rentier, c’est d’améliorer constamment leurs conditions d’existence, tout en développant leur force de travail au bénéfice de tout le peuple.....


    • Luniterre Luniterre 12 juillet 2021 21:04

      @CN46400
      Cela fait déjà pas mal d’années que nous nous « rencontrons » pour « échanger »-polémiquer sur le net... Malheureusement, comme l’a encore montré la sinistre et pitoyable empoignade du 1er Mai, le « niveau du débat » au sein de ce qui reste de la gauche, plutôt que de s’élever, semble être devenu celui du caniveau...

      Ici vous évoquez un simple fait : quelle est la position du PC Biélorusse par rapport au pouvoir de Loukachenko ? La réponse se trouve, évidemment, sur son site... !

      Bon, effectivement, et assez logiquement, c’est en russe... !!!
      Y avez-vous été seulement voir ???
      Pourtant, cela devrait vous plaire : ils soutiennent également le PCC et le KPRF...
      Des gens pas sectaires, donc, en tout cas...
      Mais le régime de Loukachenko a également de très bonnes relations avec le Chine, et cela aussi, devrait vous réjouir.

      Pour ma part, je conçois bien qu’une alliance tactique avec la Chine soit nécessaire, face à l’agressivité occidentale, et US, en particulier. Sinon, sur le fond, le mieux est que les nations réellement indépendantes organisent la solidarité entre elles, sans passer par la centralisation des « routes de la soie », qui sont une nouvelle forme de dépendance, au banco-centralisme version chinoise (PBoC).

      C’est pourquoi il me semble qu’un « axe » Moscou-Minsk, doté à la fois des capacités industrielles biélorusses et des ressources naturelles russes, cela formerait véritablement un axe de résistance face à l’impérialisme et au banco-centralisme, d’un côté comme de l’autre. Ce qui n’exclut évidemment pas les alliances tactiques en cours, mais les relativise et ouvre une nouvelle perspective géopolitique et géoéconomique, qui pourrait également se renforcer dans diverses directions.

      Luniterre


    • Pierre Pierre 13 juillet 2021 10:48

      @CN46400
      J’ironisais évidement en disant que les prolétaires voudraient devenir rentiers encore que je ne sais pas ce qu’il y a dans la tête de chaque Biélorusse.
      Moi par exemple je ne suis pas Biélorusse mais cela me conviendrait bien d’être rentier. smiley
      Il est normal que les prolétaires (ceux qui n’ont que le revenu de leur travail pour vivre) désirent améliorer leur quotidien en gagnant plus, c’est humain. 
      Malheureusement, les règles macroéconomiques sont les même quel que soit le système en vigueur. La richesse produite peut bien sûr être partagée de différentes façons mais si on distribue plus de richesse que ce qu’on en crée, on doit forcément s’endetter et c’est ce que font actuellement les démocraties libérales occidentales.
      La plus grande part des richesses produites en Biélorussie va à l’Etat qui la redistribue en salaires et il utilise le reste pour couvrir les dépenses de sécurité sociale (accès gratuit aux soins), l’amélioration de l’environnement (les villes biélorusses sont impeccablement propres), l’enseignement (gratuit en grande partie) etc.
      Augmenter les salaires pour améliorer les conditions d’existence implique diminuer les dépenses de l’Etat dans les autre secteurs vu qu’il n’y a pas d’oligarques ou de grands groupes capitalistes privés à taxer. 
      Le partage du gâteau (bénéfices) de notre système capitaliste n’est pas transposable en Biélorussie.


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